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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 20:21
Adaptation d'un montage espagnol

Adaptation d'un montage espagnol

La droite espagnole, encombrée dans des scandales, malgré une opinion largement défavorable, veut revenir 30 ans en arrière sur le droit à l’IVG. Sous la pression de prélats intégristes et de l’opus Dei. Mais sommes-nous tout-à-fait à l’abri d’une telle régression.

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le national-catholicisme, animé par une église espagnole nostalgique du franquisme, lutte contre l’IVG. Manifestation (du même style que celles que nous avons connues avec le « mariage pour tous ») et opérations commandos contre la loi promue par le gouvernement Zapatero en 2010, étaient orchestrées par les prélats. Cette loi permettait aux Espagnoles d’avoir recours à l’IVG durant les quatorze premières semaines de grossesse. Les mineures de 16 à 18 ans pouvaient également choisir l’IVG sans autorisation parentale.

Cette loi remplaçait celle de 1985 qui n'autorisait l'avortement qu'en cas de viol (jusqu'à 12 semaines de grossesse), de malformations du fœtus (22 semaines) ou de «danger pour la santé physique ou psychique de la mère» (sans limitation de temps). Loi restrictive certes, mais elle mettait fin à l’interdiction absolue de l’époque franquiste qui se traduisait par des avortements clandestins pour les plus pauvres et à l’étranger pour les plus riches ! Situation sur laquelle se greffait le scandale des enfants volés – sorte de GPA forcées -  sous la houlette de l’église espagnole au départ, puis de certains de ses membres ensuite.

 

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

"L'avortement est pire que les abus sexuels sur mineurs dans les écoles catholiques" cardinal Cañizares

La réforme se traduirait par un recul en deçà de la loi de 1985 puisque le projet de loi interdit l'accès à l'avortement aux femmes en Espagne, sauf en cas de viol ayant fait l'objet d'une plainte et de danger physique ou psychique pour la femme. La malformation du fœtus n’est même pas considérée comme donnant accès à une IVG. Alberto Ruiz-Gallardón, ministre de la Justice, promoteur de cette régression, a, de son propre aveu, repris le combat mené par son père José María Ruiz-Gallardón contre la loi de 1985. Il a bien sûr la bénédiction de la hiérarchie catholique, et notamment du cardinal Cañizares.

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG
Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Mais il est surtout considéré comme l’homme lige de Rouco Varela, archevêque de Madrid, à qui, comme maire, il avait mis la ville à sa disposition pour organiser les JMJ. En avril 2012 Rouco, qui présidait la conférence épiscopale, avait dénoncé les techniques de diagnostic prénatal qui mettaient en danger les droits naturels des non-nés avec des handicaps physiques ou psychiques (los derechos naturales de los no nacidos con discapacidades físicas o psíquicas).

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

L’archevêque de Grenade, Javier Martínez,  pulvérise le fameux point Godwinn en comparant la loi sur l’IVG de 2010 avec le régime de Hitler, en allant jusqu’à dire que les crimes nazis n’étaient pas aussi répugnants que ceux que permettait de commettre ladite loi. Et il ajoutait que la femme qui avorte tue un enfant sans défense et pour cela donne aux mâles le droit absolu, sans limite d’abuser de son corps ! (Matar a un niño indefenso, (…) da a los varones la licencia absoluta, sin límites, de abusar del cuerpo de la mujer).

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Alberto Ruiz-Gallardón enceint des oeuvres de Rouco Varela, archevêque de Madrid et du Saint-Esprit a son billet pour se faire avorter à Londres

Et c’est au nom des droits de la femme que Ruiz-Gallardon veut faire régresser la loi espagnole au niveau de celle de l’Irlande ou de la Pologne. Car une femme ne peut être pleinement femme que par la maternité. “La maternidad libre hace a las mujeres auténticamente mujeres”. « Ni un cri ni une insulte ne feront que ce ministre abdique de son engagement à réguler les droits des femmes et du conçu! » a-t-il lancé, car il parle de lui à la troisième personne. « Les progressistes défendaient lesclave face à lesclavagiste, la femme, l’opprimé, mais ce courant s’est arrêté le jour où le plus fragile a été le non-né ».

 

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Sophisme moqué par ce touitte. Un embryon est destiné à devenir une personne, comme moi à être un cadavre. Pour autant ce n’est pas encore un enfant, ni moi un mort ! Faut-il ajouter que s’il y a pour chacune et chacun d'entre nous la certitude absolue de mourir, l’embryon, en dehors de toute IVG, n’a que 4 chances sur 5 de devenir bébé : la nature est donc la plus grande avorteuse n’en déplaise à l’archevêque de Grenade. Mais c’est le même sophisme qu’agitent nos intégristes, de ce côté des Pyrénées, pour combattre aussi l’IVG ou pour tenter de bloquer les recherches sur les cellules souches.

 

    Et c’est le même obscurantisme qui cherche à faire passer un droit pour un délit. «Pour simplifier, avec la loi en vigueur de 2010, aucune femme n’était obligée d’avorter ; avec celle-ci, beaucoup se verront contraintes d’enfanter. Il y a là une confusion totale entre morale publique et privée, l’Etat s’arroge la prérogative de décider à la place des femmes. Ce virage radical est discriminatoire contre elles.» dénonce le mouvement Decidir nos hace libres («décider nous rend libres») Libération 23/12/14. Car, répétons-le, comme pour le divorce, la contraception, le mariage pour tous, il n’y a aucune obligation à avoir recours à l’IVG. A l’inverse les cagots veulent imposer leur conception doctrinale. Ce qu’explicite bien Rouco Varela, numéro 1 de l’épiscopat, pour qui «l’embryon a le droit absolu à la vie, cela est en accord avec notre conception de la création divine».

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

Si Ruiz-Gallardon fait passer sa loi «Les femmes riches iront se faire avorter dans d’autres pays de l’UE, comme c’était le cas dans les années 80 et 90 ; pendant ce temps, les femmes les plus modestes n’auront d’autre choix que de fréquenter des cliniques clandestines, hors de la légalité, et dans l’opprobre publique » (Isabel Serra Fuster, gynécologue, citée par Libération)

Le national-catholicisme espagnol contre l’IVG

- Mon père, je suis enceinte, mais je vais avorter.

- C'est un péché ! Vous savez qui est le père ?

- Vous !

- Dans ce cas, nous ferons une exception.

Certes, plus d’un siècle après la loi de 1905, la France semble être à l’abri d’une emprise cléricale. Quoique… la tentation d’imposer leur conception doctrinale ne fait pas qu’effleurer nos prélats. On l’a vu sur le mariage pour tous, on le voit encore sur les attaques contre la prétendue théorie du genre. Et sur l’IVG, il n’y a pas que les disciples du Professeur Lejeune – en instance de béatification ! – qui tentent aussi d’en supprimer le droit.

 

N.B. Les illustrations sont tirées (at parfois adaptées) de http://luis-viadel.blogspot.fr/

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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 15:55
Montage inspiré d'une affiche espagnole

Montage inspiré d'une affiche espagnole

Le “Tous pourris” poujadiste, avec ses variantes style « Qu'ils s'en aillent tous ! » est censé jouer un rôle de répulsif pour l’électeur. En fait, il n’en est rien. Certes le pauvre Raoult, textobsédé convulsif est resté sur le carreau. Mais à côté, le fils Tiberi a réussi à imposer la fusion à NKM dans le Ve,  Dassault-Bechter l’emportent à Corbeil et Balkany triomphe à Levallois.

 

Avant d’aborder les gros poissons, doux moments comiques avec Caroline Bartoli qui ne se présente que pour garder au chaud la place pour son époux, le maire sortant de Propriano,  Paul-Marie Bartoli, injustement frappé d'inéligibilité pour une sombre histoire de comptes de campagne invalidés. Plus nulle et incompétente, difficile de faire mieux.  Elle a été élue, dès le 1er tour, avec 70 % des suffrages.  Moins que son époux en 2008 qui faisait un score brejnévien avec 96 % !

Autre couple, Alain et Joëlle Ferrand, Maires successifs au Barcarès, Pyrénées-Orientales. En 1999, Alain, premier édile,  est malencontreusement condamné pour abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêt dans une sombre histoire de gestion de casinos : trois ans d’inéligibilité. Qu’importe, Joëlle, reprend le flambeau. Mais à son tour elle est condamnée pour prise illégale d’intérêt. Pas de problème, après un intérim d’une adjointe, le mari, qui a purgé son inéligibilité, reprend la charge. Il est réélu dès le 1er tour avec 54.62 %.

Les électeurs auraient-ils passé l’éponge à cause de sa compétence éclatante ?

   Peu évident, puisque cette petite commune de 4000 habitants, atteint 6576€ de dette par habitant. Pour les communes similaires, elle est de 800€. Elle est donc 8 fois plus élevée au Barcarès !

A Propriano, au moins, M. Bartoli n’avait absolument pas endetté sa ville : en 2012 le poids de la dette représente 3€ par habitant (ce qui n’est d’ailleurs pas le signe d’une bonne gestion).

Les électeurs fantômes des Tiberi

De Propriano au Ve arrondissement de la capitale, nous tombons sur un autre couple, les Tiberi. Les champions de l’allongement des voies urbaines, puisque, rue Saint-Jacques qui est censée s’arrêter au n° 307, le 373 comptait une dizaine d’électeurs, dont neuf agents de la ville de Paris à la domiciliation fantôme. Faut-il parler de la parentèle Tibérienne qui s’entassait dans leur logement ? Près de 3000 électeurs fantômes.  Condamnés en correctionnelle, condamnés en appel, malgré le recours en cour de cassation, il serait difficile de parler de présomption d’innocence !

  Eh bien, qu’à cela ne tienne, les braves électeurs non fantômes du Ve ont été 20% au 1er tour à voter pour le fiston Tiberi, visage mou, regard éteint, obligeant NKM à un compromis pour le 2e tour.

Pépé Dassault

 

A Corbeil-Essonne, peut-on aussi parler de 'présomption d’innocence' quand le pépé Dassault, 88 ans aux fraises, avait vu sa réélection de 2008, annulée par le Conseil d’Etat pour « dons d’argent » aux électeurs ? Depuis, son successeur et salarié, Jean-Pierre Bechter a été mis en examen pour recel d’achats de votes, « acceptation de dons » et « financement illicite de campagnes électorales » à Corbeil entre 2008 et 2010.

Quant au sénateur Dassault, son immunité ayant été levée après bien des palinodies, il a eu droit à une garde à vue. Il est avéré que de l’argent liquide venu de Suisse a continué à être généreusement distribué par le patriarche ! Se greffe dans ces affaires une tentative d’assassinat. Eh bien, le sieur Bechter a non seulement été réélu, mais les affaires « n’ont absolument pas joué ! Ou alors si, elles ont multiplié par deux le résultat par rapport en 2010 », a, sans vergogne aucune, ironisé le vainqueur en commentant les résultats.

 

Là encore, difficile de dire que cette réélection passe l’éponge pour cause de bonne et saine gestion, puisque ce soliveau de Dassault, haut cadre de son entreprise, a réussi à endetter la ville du double des communes comparables (2220€ par habitant, contre 1066€).

 

 

 

Dassault, Bechter, Balkany : les Barabbas de la politique !

Mais bien sûr, le super champion est Patrick Balkany, triomphalement réélu au 1er tour à Levallois-Perret, avec 51,5% des suffrages !

Ne parlons même plus de casseroles pour ce personnage. Inutile de rappeler sa condamnation pour l’emploi de trois domestiques à son domicile aux frais du contribuable levalloisien en 1996.

 

Balkany SDF

 

Car, voilà un couple, qui n’a d’ailleurs même pas de domicile réel à Levallois, qui vit dans une modeste masure à Giverny, le Moulin de Cossy (4 ha, deux piscines…), sans en être propriétaire ; qui profite des charmes d’un gourbi à Marrakech, Dar Guycy, où il reçoit, à l'occasion, son grand ami Sarkozy, une masure d'environ 1200 m² habitables, 2 hectares de parc et une vaste piscine. Faut-il parler aussi du cabanon sur l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, pompeusement nommée villa Pamplemousse, à peine 500 m2 ? Propriétaire de rien. Non soumis à l’ISF. A qui moulin, palais et villa* appartiennent-ils ? Mystère.

 

Les aveux de Didier Schuller, son ex-complice dans les affaires d’HLM des Hauts-de-Seine - "Mais j'ai découvert il y a quelques mois que l'argent que je croyais avoir récolté pour le parti avait visiblement servi à enrichir quelques barons locaux dont M. Balkany" – n’ont pas eu plus d’effets sur l’électeur Levalloisien que l'eau sur le plumage du canard.

    Et pourtant, au palmarès des villes les plus endettées de France, Levallois-Perret doit être dans le peloton de tête. En 2012, le montant total des dettes dues par la commune de Levallois-Perret était de 731 425 000 €. Si l'on rapporte cette dette aux recettes elle représente 365.91% de ses revenus annuels. Par rapport aux 63 896 habitants de Levallois-Perret, en 2012 le poids de cette dette représente 11447 € par habitant. La dette par habitant des communes françaises de la même strate que Levallois-Perret était de 2430 € par habitant. La dette par habitant y est donc plus de quatre fois et demi supérieure.

 

On n’en conclura pas que le pourri, mauvais gestionnaire de surcroît, pour peu qu’il fasse preuve de clientélisme, l’emporte à tout coup. Mais ces quelques exemples, emblématiques pour trois d’entre eux, montrent que des électeurs préfèrent toujours Barabbas, le bandit.

 

* Finalement Isabelle Balkany a reconnu que cette villa lui appartiendrait, acquise grâce à un héritage (?)

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 06:14
La prétendue "affaire Gayet" n'était qu'un leurre destiné à masquer des réunions secrètes de Hollande

La prétendue "affaire Gayet" n'était qu'un leurre destiné à masquer des réunions secrètes de Hollande

« On nous cache tout, on nous dit rien ». L’actualité pré-municipales illustre parfaitement cette chanson. Buisson, la taupe. Gayet, la couverture. Des juges aux ordres. Et surtout, pour la deuxième fois, un président illégitimement venu d’ailleurs.

 

Mitterrand, le Florentin, parmi les nombreux mystères qui ombrent ses septennats fut celui de son amitié pour Bousquet, collabo notoire. Il s’en est défendu en excipant que Bousquet avait été plus ou moins blanchi par la haute cour de justice en 1949. Mais, en fait, il s’en était fait un espion dans l’extrême-droite et surtout un expert en manipulation. Comment a-t-il réussi, entre autres, à circonvenir le père de Patrick Buisson relève de ces secrets de l’ombre que nul ne percera. Pourquoi et comment, François Mitterrand confia à un obscur membre de son cabinet, François Hollande, jeune énarque, les clés des Buisson, on ne le devinera que plus tard.

 

Buisson la taupe

 

Le fils Buisson va donc de Minute, en Crapouillot, de Crapouillot en Valeurs actuelles, de défense de l’OAS en amitié avec Le Pen, s’inscrire dans le paysage de l’extrême-droite. Déjà, il fournissait avec des outils un peu préhistoriques, de quoi alimenter les stratégies retorses de Mitterrand, puis les données de son « officier traitant » de taupe politique, Hollande.

Le coup génial fut son transfert auprès de Sarkozy. Quel Le Carre racontera cette opération menée de main de maître ? Depuis 2005, Hollande avait donc droit aux enregistrements de Buisson. Sa compagne – déjà ex- en fait – n’a pas profité de la manne, en 2007. Et pendant tout le quinquennat sarkozyen, de parkings souterrains en parkings souterrains, Buisson livrait à Hollande  son lot de bandes.

Sauf que ce n’étaient que des copies. Buisson se gardait les originaux. Et ne pouvait s’empêcher de le laisser entendre à ses proches. Son fils. Sa, comment dire, « collaboratrice » - elle lui a fourni les matériaux d’une crapoteuse histoire érotique de l’occupation. Et bien d’autres sans doute. Jusqu’à ce que son disciple, son fils spirituel (si cet adjectif n’est pas  déplacé s’agissant de Buisson) G. P., lui aussi un sous-marin mais resté fidêle à l’extrême-droite, le perce à jour et démonte son manège en subtilisant des copies des bandes pour les confier à un journaliste d’Atlantico, qui, craignant sans doute que son site n’ose les exploiter en fit, lui-même, copie pour Le canard.

 

Que dire de la pseudo histoire Gayet ?

Rien, sinon pour féliciter son héroïne pour son dévouement militant.

Car, ce n’était que rideau de fumée. S’il y eut des rendez-vous clandestins, ce ne furent pas des rendez-vous galants. Le paparazzi manipulé ne s’est pas rendu compte que, pendant qu’il guettait Julie Gayet, de pseudos habitants de l’immeuble se succédaient à l’entrée. On ne peut reprocher à Sébastien Valiela de ne pas connaître des juges d’instruction en charge des affaires Kadhafi, Tapie et autres. Mais en fait, le pseudo « daft punk » qu’il shootait ne sortait pas d'une partie de jambes en l'air, mais d’une rencontre ultra clandestine avec les juges d’instruction à ses ordres, lancés dans un hallali féroce contre Sarkozy.

Trop de secrets et de menaces sont accumulés autour de ces rencontres pour que quiconque n’ait osé les révéler. La fuite sur les écoutes de Paul Bismuth et son délicieux avocat fut le moyen subreptice trouvé pour tenter de désamorcer l’effroyable complot judiciaire dont était victime l’ex-président.

 

Reste la grande interrogation : comment, en 1981, puis encore en 2012, le plus illégitimement du monde, Mitterrand, puis Hollande ont-ils pu capter le pouvoir qui ne peut être dévolu qu’à la droite ? Souvenez-vous – cela vous a peut-être échappé- du soupçon qui a pu planer sur le premier ministre de Nouvelle Zélande. John Key a dû se défendre d’être un lézard extra-terrestre déguisé en humain. A y regarder de près, il ne fait aucun doute que Mitterrand fut un humano-reptoïde. Pour Hollande, le doute persiste, mais il serait bon qu’un vétérinaire aille y regarder de plus près.

 

 

 

L'illuminé qui prétendait que Pompidou était un humano-reptoïde se trompait de cible : il s'agitssait bien sûr de Mitterrand

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 18:21
Municipales globales de 2001 à 2014

Municipales globales de 2001 à 2014

Résultats par bureau (cliquer pour agrandir)

Résultats par bureau (cliquer pour agrandir)

Comparaison législatives 2012, municipales 2014. NB En noir les résultats des législatives 2012, en bleu les municipales 2014, en rouge les différences : ainsi en 2012 au bureau n° 1 (salle des fêtes) il y avait 980 inscrits, ils sont 976 en 2014 soit 4 de moins.

Comparaison législatives 2012, municipales 2014. NB En noir les résultats des législatives 2012, en bleu les municipales 2014, en rouge les différences : ainsi en 2012 au bureau n° 1 (salle des fêtes) il y avait 980 inscrits, ils sont 976 en 2014 soit 4 de moins.

N.B. Que les non Luçonnais veuillent bien excuser ce billet localier. Pour ceux qui auront l’indulgence d’y jeter un coup d’œil, précisons qu’à ces élections, il n’y a eu que deux listes en présence, l’une menée par le maire sortant UMP, l’autre par son opposant de gauche, mais non encarté et formée pour l’essentiel de personnes issues, comme on dit, de la société civile. Perrier, pour l’UMP donc et Demy, pour la gauche. Un seul tour, bien sûr.

 

Quelques évidences :

  • malgré une progression du nombre d’inscrits, le nombre de votants et d’exprimés baisse, donc montée des abstentions nette (même si le taux est inférieur au taux national) et légère montée des blancs/nuls
  • les pertes en voix sont dix fois plus fortes pour la liste Demy
  • donc arithmétiquement l’écart entre les deux listes se creuse.

 

Ces portes ouvertes enfoncées, reste à tenter d’analyser ce scrutin

A l’évidence, bien que la liste DEMY ne comportait que très peu d’encartés à des partis, elle a subi localement le contrecoup de la claque infligée au pouvoir, donc au PS nationalement.

 

Le non vote des abstentionnistes que les experts ès analyses électorales dissèque brillamment est, à l’échelle de Luçon, beaucoup plus difficile à interpréter. Il est communément admis que les abstentionnistes se recrutent principalement dans les 18-24 ans et dans les classes dites populaires. Donc que l’abstention est plus préjudiciable à la gauche.

Or, les législatives 2012 ont connu une forte abstention, de 5 points supérieure à celle des municipales. En 2012, Fourage (PS) l’emporte d’une courte tête. En 2014, Perrier (UMP) gagne dans un fauteuil. On serait plutôt tenté de dire que l’abstention profite au camp qui a le vent en poupe.  S’y ajoute, en 2012, la déception de ceux qui avaient opté pour Souchet (MPF) au 1er tour.

L’analyse des abstentions bureau par bureau en 2014 n’est guère concluante. Le bureau 7 (J. Moulin), le seul qui a donné une légère avance à la liste DEMY, est quasiment à la moyenne, alors que les bureaux 1 et 2, favorables à la liste PERRIER ont un taux d’abstentions significativement plus élevés.

 

L’analyse des blancs et nuls n’est guère plus évidente. Certes, ces électeurs-trices ont fait leur devoir électoral. Mais que signifient leurs votes ? Passons sur ceux rares qui agrémentent un bulletin d’insultes. Sinon ? Que les candidatures proposées ne leur agréent pas ? A La Roche où le choix était large ces votes font quand même 3,9%.  Un refus des règles du jeu électif actuel ?

 

Si l’on additionne les blancs et les nuls ce sont 4 électeurs sur 10 qui n’expriment aucun choix entre les deux listes, si bien que la liste Perrier fait un tiers* des inscrits et la liste Demy un peu plus du quart.

 

A noter que le système de répartition, qui assure certes, la stabilité des municipalité en donnant à la liste en tête non seulement la majorité, mais en plus une répartition proportionnelle de la moitié restante, fait qu’à Luçon 56% donne 80% et 44%, 20% ! C’est-à-dire 23 sièges sur 29 d’un côté, 6 sur 29 de l’autre. En gros un élu de gauche représente, au conseil municipal,  trois fois plus d’électeurs qu’un élu de droite.

 

Ce qu’oublie évidemment le maire-UMP sortant-rentrant. Qui commence d’ailleurs son mandat par un mensonge puéril. Il affirme que sa liste a maintenu ses voix de 2008, alors que l’opposition en a perdu. Ce qui est faux. Et que la vérité eût été aussi sévère, puisque si sa liste a perdu 15 voix, la liste adverse en a perdu dix fois plus. Mensonge inutile. Mais chez lui c’est une seconde nature.

 

C’est donc à cette aune qu’il faut juger la fausse main tendue à ses adversaires.

Même sur des propositions de simple bon sens, qui ne mettaient pas en péril ses orientations droitières, puisqu’elles venaient de la gauche, elles étaient sectairement refusées. Exemples : à la sortie de la venelle de l’écours des halles, côté Place des acacias, le piéton discipliné est censé emprunter un passage protégé en remontant jusqu’à la hauteur de la pharmacie… Perrier, ou bien en descendant jusqu’à la hauteur de la banque CIC, le passage à la sortie de la venelle, permettant de rejoindre en face le passage protégé sur le parking, des Acacias a été supprimé ; sur le parking du petit Champ-de-foire, les places handicapées ont été placées juste en face d’une descente… en escalier…

Comme c’était l’opposition qui le proposait, remettre un passage, déplacer un stationnement inapproprié, NON !

C’est dire l’esprit d’ouverture et de dialogue qui anime le personnage imbu de lui-même.

 

* Ce qui permettrait, si le cœur y était, d’ironiser sur les UMPistes qui, au lendemain des Présidentielles, soulignaient que le score de Hollande ne représentait que 40% des inscrits !

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 16:56
Parole d'expert ! (cliquer pou agrandir)

Parole d'expert ! (cliquer pou agrandir)

Et si les fuites sur les écoutes de Sarkozy lui profitaient, ou tout au moins nuisaient à l’enquête qui le visait ? Hypothèse osée ?  Les scénarios avec billard à trois bandes ne sont peut-être pas réservés aux séries états-uniennes. Et avouons, à notre grand regret, que le pouvoir, qui pourtant les avait en mains, les cartes, fait un peu « House of the cards », Château de cartes, comme traduisent les québécois.

 

En quelques jours, trois affaires : Copé et Bygmalion, Buisson et son dictaphone, Sarkozy, son avocat et un juge de la cour de cassation. Le contre-feu allumé par l’UMP, Copé en tête, faisait, si l’on ose dire, long feu. Car oser insinuer que c’était une horrible manœuvre orchestrée par les socialos, Hollande en tête, pour redresser la barre électorale, était d’une crédibilité douteuse. Faire passer Le Point, qui avait dévoilé la complaisance de Copé pour une boîte de com dirigée par ses amis, pour un organe de presse à la solde du pouvoir, il n’y a que Copé lui-même et ses séides pour l’oser. Quant à Buisson, même dans les séries les plus tortueuses, aucun scénariste n’aurait osé le faire passer pour une taupe au service secret du PS. D’autant qu’un des bénéficiaires des bandes buissonnières a été Atlantico, site qui ne cache pas son orientation droitière.

 

Gageons que la casserole de plus, attachée aux basques de la buse de Meaux n’a pas dû faire pleurer ni du côté de Solesmes où un ancien premier ministre a sa gentilhommière, ni du côté de Bordeaux, ni même du côté du conjoint d’une chanteuse à la voix fluette.

Les bandes à Buisson n’ont pas du tout plu à la chanteuse – le quelqu’un m’a dit qu’on nous écoute susurré dans son dernier récital visait plus Buisson que les juges – ni à son époux trahi par son gourou. Mais joie – toute en retenue bien sûr – de tous ceux à qui le camelot et sa camelote soit faisaient de l’ombre auprès de leur little big man, soit déplaisaient souverainement. Et même si le petit grand homme jouait les victimes, les écoutes démontraient à quel point son gourou était bas de plafond. Se complaire dans ses analyses creuses et se laisser prendre à ses flagorneries ne plaidaient pas pour la clairvoyance de l’ex-président. Et dans le chœur des rimes en –able (incroy-able, abomin-able, lament-able, détest-able, condamn-able…) de tous les zélotes UMP, Copé ne fut pas le moins zélé, pour qui ce Buisson cachait son Bygmalion.

 

Reste les écoutes, pardon les interceptions judiciaires.

Petit rappel : elles ont été décidées par des juges d’instruction sur la suspicion de financement de la campagne présidentielle de 2007, par un certain Mouammar Kadhafi, guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Suspicion confortée par un ex-ami de Copé, Ziad Takieddine. A noter que les juges Serge Tournaire et René Grouman, chargés du dossier, contrairement à ce qu’insinuent des UMPistes, n’ont aucun lien avec le Syndicat de la Magistrature. Noter aussi que ces juges n’ont aucunement à faire part à qui que ce soit de ces écoutes. Noter enfin que ces écoutes concernent Sarkozy et non son avocat.

 

Hypocrisie, dirait Maître Herzog, car quand le client téléphone, on écoute aussi l’avocat. En tout cas les deux se méfient, puisque l’avocat lui achète, sous le faux nom de Bismuth, un tintin ou TOC (pour téléphone occulte : faux nom et ne fonctionnant qu’avec des cartes achetées dans le commerce) et s’en procure un lui-même*. Méthode employée par les trafiquants de drogue avec leurs fournisseurs, précise Maître Eolas. Quasi indétectable, en ville. Mais l’apprenti clandestin va s’en servir chez Belle-Maman. Bingo ! les flics logent le portable et espionnent – que c’est vilain ! – les échanges avec l’avocat.

 

« Et lors d’une de ces conversations, il serait apparu qu’un haut magistrat renseignerait l’ancien président sur un autre dossier pénal le concernant en échange d’un soutien pour un poste agréable, ce qui caractériserait le pacte de corruption et un trafic d’influence. Rien à voir avec le financement de la campagne de 2007 : la conversation est donc transcrite et transmise au parquet, et le tout nouveau procureur national financier a décidé d’ouvrir une nouvelle information, confiée à des juges différents du volet corruption, pour trafic d’influence. »* Maître Eolas Il s’agit du dossier des agendas de l’ex-président, saisis dans le cadre de l’affaire Bettencourt, mais qui peuvent aussi intéresser les juges dans l’affaire Tapie par exemple et dont Sarkozy demandait la restitution. Herzog aurait obtenu des infos sur ce dossier de Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, qui avait accès à l’intranet de la Cour. Le Monde

François Faletti, Procureur Général de Paris, le 26 février, a informé  la chancellerie de l’ouverture de cette nouvelle enquête.

 

Avant de se pose la question fatale – à qui profite la fuite ? – examinons les possibles sources des fuites :

1) Les magistrats eux-mêmes (ou l’un des deux) ;

2) le parquet, François Faletti qui a un contentieux avec la Garde des Sceaux, notamment ;

3) les policiers : ce qui est sûr c’est qu’Hortefeux, lui aussi sur écoutes, a bénéficié d’une fuite d’un policier qui, non content de l’avertir qu’un juge avait demandé son audition comme témoin, lui a donné des conseils.

Ce qui est sûr aussi c’est que la fuite ne profite pas à l’instruction puisqu’elle tarit les écoutes.

Reste donc parquet et police. Faletti jouant au billard à trois bandes ? des policiers renouant avec leurs habitudes du temps de Sarko-Ouard-Courroye (affaire Bettencourt, DSK…) ? la dernière hypothèse est la plus probable.

 

Mais retour à la question de base.

Et si cette fuite profitait d’abord et avant tout à Sarkozy et surtout à Maître Herzog ?

L’avocat, écouté par ricochet, n’est pas le premier dans ce cas. Ainsi Maître Harry Durimel, il est vrai du barreau de Guadeloupe, avait bénéficié du même type d’écoutes en 2007, sans que ça ne provoque, sinon chez ses confrères locaux, une levée de boucliers. Nul n’entendit, Frédéric Lefebvre, Devedjan ou Goasguen s’élever contre une transparence qui ne peut être que totalitaire. Pas plus les ténors des prétoires style Dupont-Moretti, Themine, Leclerc et les autres. D’un coup d’un seul les voilà tous debout contre des mesures juridiques qui ne datent pas des lendemains du 8 mai 2012** et dont ils feignent de découvrir toute la nocivité liberticide. Pharisiens !

 

Profite encore à Sarkozy. Tout bêtement d’abord en l’avertissant que sa ruse était vraiment en TOC, et donc en stoppant les écoutes. Et en lui permettant de rejouer un de ses numéros favoris, celui de la victime. Et on voit l’artiste. Contrairement à un Copé aussi crédible qu’un maquignon de la belle époque quand il crie à la chasse à l’homme, Sarko l’a joué sobre, il a laissé dire. Les grandes douleurs sont silencieuses.

 

Si l’on ajoute que Taubira-Ayrault se sont pris les pieds dans le tapis - au lieu de se contenter de bétonner en répétant qu’eux, contrairement à Sarkozy, ne reçoivent pas en temps réel les PV d’auditions policières – on assiste à un apparent retournement de situation.

 

Sauf que là encore Copé-la-triche en fait des tonnes sur l’air de elle a menti, elle doit démissionner. La buse de Meaux se prenant pour l’aigle de Meaux et jouant les moralistes apporte un sérieux soulagement aux socialistes. Et nuit à la tactique, pour une fois plus subtile, de Sarkozy. On notera, qu’à part son homme-lige, Jacob, aucun ténor UMP n’a trop entonné l’antienne de Copé. Ni le Lao-Tseu du Poitou, encore moins les autres ex-premiers ministres, Fillon et Juppé. L’ineffable Devedjan, tout en demi-sourire, invité de la Nouvelle édition (C+ 12/03/14), conclut : « Nous ne sommes pas irréprochables sur tout non plus », démontrant un art de la litote.

S’il en est un qui doit se réjouir, en tout cas, c’est bien Charles Pasqua : ses conseils ont été appliqués assez grossièrement par ses disciples. Mais, le pouvoir en place est tombé à pieds joints dans le piège évident de l’affaire dans l’affaire.  Et de malentendus en éclaircissements confus, on a atteint à la vitesse grand V, le stade où plus personne ne comprend quelque chose.

 

* "Les policiers ont intercepté entre le 28 janvier et le 11 février 2014, des conversations téléphoniques entre Monsieur Nicolas Sarkozy utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d'emprunt (Paul Bismuth) et M. Thierry Herzog, avocat se servant d'une ligne téléphonique souscrite le même jour et au même endroit que la première. (...) révélé, d'une part, que Monsieur Thierry Herzog aurait pu être renseigné de (…) tant sur la surveillance des téléphones de Nicolas Sarkozy que sur la (...) d'une perquisition dans le cadre de l'information en cours et, d'autre part, (...) est entré en relation, à de nombreuses reprises, avec un magistrat du parquet général de la Cour de cassation". On peut lire aussi : "Ces communications mettent également en évidence que ce magistrat aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d'être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d'Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu'il l'aiderait dans ce projet«avec ce que tu fais» (selon Thierry Herzog)." Extraits de la lettre de la procureure nationale financière, Eliane Houlette Le Monde

 

** Imaginez une seconde que la gauche, en l’occurrence Mme Taubira, Garde des Sceaux, ait eu l’idée saugrenue de refondre les dispositions juridiques sur ces interceptions judiciaires –sanctuarisation totale des avocats, par exemple – on vous laisse deviner les attaques immédiates des Luca, Estrosi, Morano, Fenech et les autres sur la gauche laxiste…

 

PS Dernière image empruntée à Géhém

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 21:28
Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

Très peu d’échos au rapport du Comité des Droits de l'Enfant, publié le 5 février qui pointe les infractions, par le Vatican, à la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Le Saint-Siège a cependant réagi avec une vigueur extrême. Pas tant sur les problèmes de pédophilies. Elle est pourtant accusée d’avoir violé la Convention dans les affaires de sévices sexuels. Mais sur ses positions discriminantes envers les homosexuels, sa vision stéréotypée du rôle des femmes, son attitude négative dans la prévention du SIDA… Ce que le Vatican a considéré comme une attaque de sa doctrine.

Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

La réponse sans concession (sic) du porte-parole du Vatican esquive la question de la pédophilie ou de maltraitance d’enfants : "les observations du Comité (…) interfèrent avec les positions doctrinales et morales de l’Eglise catholique" concernant "la contraception ou l’avortement, l’éducation dans les familles ou la vision de la sexualité humaine."

En effet, les rares articles consacrés à ce rapport ont mis en relief les constats sans indulgence sur l’attitude du Vatican dans les affaires de pédophilie. Le Saint-Siège a systématiquement placé la réputation de l'Église et des auteurs mis en cause au-dessus de la protection des victimes. Mais d’autres constats, tout aussi sévères quant au respect de la CIDE mériteraient d’être soulignés.

Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

Ainsi, peut-on encore lire dans le Droit Canon, l’expression discriminatoire et grotesque d’enfants illégitimes ; malgré des déclarations du pape François, le saint-siège continue de stigmatiser les homosexuels, transgenres et même les enfants de couple de même sexe. Le rapport déplore aussi que les manuels utilisés dans les écoles catholiques continuent de véhiculer des stéréotypes sur les rôles féminins et masculins alors que ce point avait été soulevé dès 1995. Pire encore, il ose parler des enfants de prêtres, souvent privés de l’identité de leur géniteur et dont les mères, quand elles obtiennent une aide financière de l’église, doivent s’engager au silence.

 

Rien n’est épargné à la pauvre église, puisque le rapport évoque les « Magdalene laundries » en Irlande, tenues par des congrégations de religieuses. Les jeunes filles, placées dans ces institutions, étaient forcées de travailler comme des esclaves dans ces blanchisseries ; elles subissaient un traitement inhumain, cruel et dégradant ; elles furent privées d’identité, d’éducation et souvent sous alimentées,  privées de soins médicaux, coupées du monde extérieur.  Les jeunes mères célibataires ont été privées de leurs enfants. Bien que ces congrégations soient sous l’autorité du Saint-siège, aucune investigation n’a été menée sur les responsabilités en leur sein ni pour savoir à qui profitait ce travail gratuit.

Les enfants volés par l’église franquiste sont aussi rappelés, ces milliers de nourrissons qui ont été enlevés de force à leurs mères par des membres de congrégations catholiques. Or, le Vatican n’a conduit aucune enquête interne et donc rien fait à l’encontre des responsables. Pas plus qu’il n’a pris de mesures pour tenter de retrouver ces enfants et les rapprocher de leurs mères biologiques.

 

   Rappel aussi de l'affaire d'une petite fille de neuf ans, au Brésil, qui a subi une interruption de grossesse en 2009 dans le cadre d'une urgence vitale, après avoir été violée par son beau-père. L'archevêque de Pernambuco avait excommunié la mère de la fillette ainsi que le médecin qui avait pratiqué l'interruption de grossesse, condamnation par la suite approuvée par le préfet de la Congrégation pour les Évêques. Le Comité rappelle au Saint-Siège les dangers des grossesses précoces et non désirées, et des avortements clandestins, qui donnent lieu à une importante mortalité chez les adolescentes, ainsi que les risques particuliers pour les adolescents et les adolescentes de contracter des maladies sexuellement transmissibles, dont le SIDA. Les recommandations sont bien sûr inacceptables pour une église engoncée dans ses certitudes rétrogrades (condamnations de la contraception, de l’IVG).

Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican
Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican
Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

Sur les actes de pédophilies, le comité dénonce de la part du Saint-siège une politique et des pratiques de protection des ecclésiastiques prédateurs. De nombreuses enquêtes ont montré que des prêtres coupables d’abus sexuels sur des enfants n’ont été que déplacés de paroisse en paroisse, voire dans d’autres pays, sans même les éloigner de tout contact avec des enfants.

 

Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

La loi du silence a été  imposée au clergé sous peine d’excommunication. Tandis que des religieuses ou prêtres qui avaient collaboré avec les autorités judiciaires de leur pays ont été ostracisés, le Cardinal Castrillon Hojos félicitait l’évêque de Bayeux, Pierre Pican, de n'avoir pas dénoncé un prêtre pédophile*.

Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

Le comité réclame que la nouvelle commission sur les agressions sexuelles, dont la création a été annoncée en décembre par le pape François, mène une véritable enquête sur tous les cas d’agressions commises par des prêtres et sur la réaction de la hiérarchie catholique au fil du temps. Il demande au Saint-Siège d’adopter des règles claires imposant la dénonciation obligatoire des agressions à la police et à la justice pénale de chaque pays.

Droits de l’enfant : un réquisitoire de l’ONU envers le Vatican

Il est probable que le Vatican va enfin s’attaquer au scandale de la pédophilie au sein de l’église. Mais les croisades qu’elle a lancées sur l’IVG, le mariage pour tous, la prétendue théorie du genre ne laissent rien augurer quant à sa possibilité de faire un nouvel aggiornamento. Vatican II est enterré, depuis Jean-Paul II. Il ne risque pas de ressusciter !

 

 

* « Vous avez bien agi et je me réjouis d'avoir un confrère dans l'épiscopat qui, aux yeux de l'histoire et de tous les autres évêques du monde, aura préféré la prison plutôt que de dénoncer son fils-prêtre », explique le cardinal qui justifie ainsi sa position : « en effet, la relation entre les prêtres et leur évêque n'est pas professionnelle, c'est une relation sacramentelle, qui créé des liens très spéciaux de paternité spirituelle ». (La Croix)

 

NB Les dessins maladroitement francisés sont pompés dans Saltimbanqui (El Circo)

“Puede haber menores que sí lo consientan -refiriéndose a los abusos- y, de hecho, los hay. Hay adolescentes de 13 años que son menores y están perfectamente de acuerdo y, además, deseándolo. Incluso si te descuidas te provocan”.

“Puede haber menores que sí lo consientan -refiriéndose a los abusos- y, de hecho, los hay. Hay adolescentes de 13 años que son menores y están perfectamente de acuerdo y, además, deseándolo. Incluso si te descuidas te provocan”.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 16:08
Cordoue : Hold-up de l’évêque sur la Mosquée !
Cordoue : Hold-up de l’évêque sur la Mosquée !

30 euros, c’est la somme qu’a dû débourser Demetrio Fernández González, évêque de Cordoue, pour s’approprier, au nom de l’église, la mosquée de Cordoue. Un évêque de choc, modèle non défranquisé, qui accuse l’UNESCO d’avoir pour but, dans les vingt prochaines années, que la moitié de la population soit homosexuelle.

 

A peine 30€, de frais d’inscription sur le registre de propriété de Cordoue, c’est ce qu’a coûté le hold-up des 23400 m2 de la Mezquita, la Mosquée de Cordoue, un des joyaux du Patrimoine mondial de l’Humanité. « Ce vol a été rendu possible grâce à deux miracles. Le premier, du fait que José María Aznar a modifié la loi "hypothécaire" en 1998 pour permettre à l'Eglise de s'approprier les bâtiments du domaine public, bien qu'ils fassent partie du patrimoine de tous les Espagnols: il suffit que l'évêque dise et certifie  qu'ils appartiennent à l'Eglise, sans besoin de notaire. Le deuxième miracle, c'est que disposer d'un bâtiment de 23400 mètres en plein centre de Cordoue ne coûte pas un sou à l'Eglise: elle ne paye pas l'IBI (taxe foncière) et ne s'occupe pas non plus des frais d'entretien. » (extraits de la pétition, voir le texte intégral plus bas).

Hold-up financier d’abord puisque le million de visiteurs annuel rapporte 8 millions d’euros qui entreront comme dons non imposés, alors que l’entretien et les frais de restauration restent à la charge de la collectivité. Hold-up spirituel aussi, puisque Demetrio Fernández González veut quasiment gommer l’appellation « mosquée » "¿Catedral o Mezquita? Catedral, sin lugar a dudas". Cathédrale ou Mosquée ? Cathédrale sans l’ombre d’un doute, affirme-t-il donc, avec un argument imparable : comme on y trouve la chaire épiscopale (Cátedra del Obispo) c’est bien une cathédrale ! Affiche, ticket d’entrée ne sont marqués que cathédrale.

Un évêque de la Reconquista

Cet évêque de combat ferait passer Ludivine de la Rochère et Béatrice Bourges pour d’inoffensives chaisières. Ses prêches appelant les jeunes à fuir la fornication à laquelle incitent tous les moyens de communication et même certaines écoles secondaires lui ont valu un quasi buzz dont il s’est réjoui ("me alegro de que la palabra de Dios haya llegado a todo el mundo mundial (sic)"). (Luis Viadel) Inutile de dire qu’il est en première ligne dans le combat contre l’IVG. Mais délire suprême, il a prétendu que le Cardinal Ennio Antonelli lui aurait dit que l’UNESCO avait pour but, dans les vingt prochaines années, que la moitié de la population soit homosexuelle ; des programmes éducatifs lancés par cet organisme de l’ONU auraient pour but de promouvoir la satanique idéologie du genre qui permettrait à chacune et chacun de choisir son sexe sans tenir compte de la réalité biologique ! (El Pais)

 

C’est donc ce prélat digne de la « reconquista » qui s’est approprié la Mezquita. Les gardiens font preuve d’un saint zèle, en s’en prenant en 2010 à des touristes autrichiens musulmans qui priaient devant le Mirhab. Un juge Cordoban conclura par un non lieu, car non content de les avoir agressés, ce service d’ordre privé avait porté plainte. Le contrôle est tel que même des particuliers qui expliquent ce qu’est vraiment le monument peuvent se voir rappeler à l’ordre par ces gardiens.

 

Face à cette défiguration de l’image de Cordoue, la ville des trois cultures (musulmane, juive et chrétienne) une pétition a été lancée. Elle vise d’abord à redonner au monument l’appellation de Mosquée-Cathédrale décidée par la municipalité en 1994 ; elle demande qu’il redevienne le bien de la cité avec une gestion transparente sur le modèle de celui qui régit l’Alhambra et un code de bonne conduite pour éviter les actions sectaires qui nuisent à l’image du monument.

 

 

 

ANNEXE

A la Iglesia Católica (Diócesis de Córdoba): Que devuelvan la Mezquita de Córdoba a la ciudad

 

Pétition à l’attention de M. Demetrio Fernández

A l’église catholique (Diocèse de Cordoue) : que la Mosquée de Cordoue soit rendue à la ville.

       

"Avec 23400 m2, la mosquée de Cordoue est la deuxième du monde en superficie, après celle de la Mecque. Douze siècles après sa construction, l'Eglise catholique a inscrit l'ensemble à son nom sur le registre de la propriété nº 4 de Cordoue [...]. La démarche a à peine coûté 30 euros. Ce vol a été rendu possible grâce à deux miracles. Le premier, du fait que José María Aznar a modifié la loi "hypothécaire" en 1998 pour permettre à l'Eglise de s'approprier les bâtiments du domaine public, bien qu'ils fassent partie du patrimoine de tous les Espagnols: il suffit que l'évêque dise et certifie  qu'ils appartiennent à l'Eglise, sans besoin de notaire. Le deuxième miracle, c'est que disposer d'un bâtiment de 23400 mètres en plein centre de Cordoue ne coûte pas un sou à l'Eglise: elle ne paye pas l'IBI (taxe foncière) et ne s'occupe pas non plus des frais d'entretien.

 

Cette aubaine amène pour l'Eglise des recettes de 8 millions par an, puisque l'entrée de la mosquée coûte 8 euros par personne et qu'elle reçoit plus d'un million de visiteurs par an. On ne reçoit pas de facture et il est douteux que l'argent recueilli paye des impôts : il est considéré comme un don et, en tant que tel, non imposé. L'évêché de Cordoue dispose de la mosquée comme de sa propriété absolue. Il décide aussi qui peut y travailler en tant que guide ou non. Il n'est pas rare que certains jours la mosquée soit fermée parce qu'il y a, par exemple, une réunion de prêtres à l'intérieur. Cependant, les frais de restauration et d'entretien ne sont pas payés par l'Eglise: c'est l'Etat qui s'en charge.

 

Depuis 1998, l'Eglise a inscrit à son nom des centaines de bâtiments, beaucoup d'entre eux financés par les habitants de chaque village ou ville. Zapatero n'a pas changé la loi en 8 ans, Rubalcaba a promis de la modifier dans son programme électoral. Il est peu probable que le PP élimine un tel abus mais, avec un peu de chance, peut-être l'Union européenne obligera-t-elle le gouvernement à faire payer l'IBI à l'Eglise, comme elle l'a fait pour l'Italie. C'est beaucoup d'argent. Le fait que l'Eglise soit exemptée du paiement de quelques impôts, privilège médiéval, nous coûte 3 milliards d'euros à l'année, d'après l'Europe laïque. C'est un dixième du déficit que Rajoy doit encore réduire.

 

Une autre question à souligner, étant donné l'actualité (il y a une semaine, le juge a acquitté les 8 musulmans autrichiens qui ont prié dans la mosquée en 2010), c'est l'interdiction des pratiques religieuses alternatives par l'Eglise dans la totalité de l'enceinte de la mosquée. Ce monument historique devrait se transformer en lieu libre de cultes religieux, ouvert à la rencontre entre les cultures. Et au lieu de cela, il est devenu un emblème archaïque de la ville, plein de restrictions et sournois, très éloigné de la sensibilité des Cordouans. Cordoba fut jadis la ville des trois cultures et il ne dépend que de nous qu'elle le redevienne."

 

Traduction littérale (par Bernard Sicot) de la « Petición dirigida a: Sr. Demetrio Fernández »  que vous êtes bien sûr invités à signer (attention "Nombre" veut dire prénom et le nom de famille se met donc à "apellido")

 

 

P.S. Libération (01/04/14) se fait l'écho de ce hold-up : Cordoue : à la reconquête de la mosquée masquée

Une évocation de Cordoue

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 19:08
Chambre des députés belge

Chambre des députés belge

Ils sont fous ces belges ! Non seulement, après avoir légalisé l’euthanasie pour les adultes dès 2002, ils l’autorisent pour les mineurs, mais cela sans hystériser le débat.  Le Soir, a même été jusqu’à se féliciter de la bonne tenue du débat, qui «échappe en Belgique à l’affrontement» partisan, «c’est là toute la sagesse de notre démocratie, différant en cela de l’affrontement meurtrier sur ces thèmes de la société française».

C’est à une large majorité – 86 pour, 44 contre et 12 abstentions – que les députés ont confirmé le vote du Sénat. Appuyés, il est vrai, par 3 Belges sur 4.

Pionnier les belges le sont, car contrairement aux néerlandais qui limitent ce droit à l’euthanasie à 12 ans, ils n’ont pas mis de limite d’âge. L’enfant doit être en mesure de comprendre le caractère irréversible de la mort. Le mineur devra se « trouver dans une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance », confronté à une « souffrance physique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ». L’accord des parents est bien sûr indispensable.

A l'origine de ce projet de loi, le sénateur socialiste Philippe Mahoux, ancien médecin, estime que le texte "a une nature humaniste".  "Il s'agit de prendre en compte la souffrance" des patients, quel que soit leur âge. "Ce qui est scandaleux, c'est la maladie et la mort des enfants", pas la loi sur l'euthanasie.

« Il n’est pas question d’imposer l’euthanasie à qui que ce soit, à aucun enfant, à aucune famille, mais de permettre le choix de l’enfant de ne pas s’éterniser dans la souffrance », a affirmé Karine Lalieux, députée socialiste.

 

Le respect du libre arbitre

 

Cette loi complète donc celle pour les adultes de 2002. Contrairement à ce qu’insinuent les détracteurs du droit de mourir dans la dignité et la sérénité, le texte n’autorise aucune dérive plus ou moins eugénique. C’est l’argumentation constante des Hutin d’Ouest-France : ce serait un danger pour les plus vulnérables comme ils disent. Les conditions sont très strictes, détaillées dans un site officiel. L’euthanasie ne peut être pratiquée qu’à la demande expresse du patient au moment où il est encore en état d'exprimer sa volonté actuelle de mourir. Encore faut-il que  le patient se trouve dans une situation médicale sans issue ; que la souffrance physique et/ou psychique soit constante, insupportable et inapaisable. Une demande anticipée peut être formulée pour faire face aux cas de patients qui, tel Vincent Lambert, se retrouveraient dans un état de conscience minimal. Aucun médecin n’est obligé de pratiquer l’euthanasie.

 

Incomprise à l'étranger ou peu utile selon certains, cette nouvelle loi n'en est pas moins remarquable et d'une grande modernité, observe De Morgen. Le quotidien flamand retrace le cheminement de la Belgique qui, de tradition chrétienne, est devenue au fil des ans une pionnière en matière d'éthique. "Il ne s'agit pas d'un long glissement vers une conception toujours plus laxiste et sans scrupules de la fin de vie, prévient le journal. Au contraire : en dix ans de pratique de l'euthanasie, on ne recense pas un seul cas d'abus." "Ce pays a beau être économiquement de droite dans le Nord et de gauche dans le Sud, quand il s'agit d'une question éthique il apparaît clairement que la déchristianisation est définitive et que le respect du libre arbitre règne.[...] Et de cela, nous pouvons être tous fiers." (Courrier International)

 

Avec 12 ans de retard, allons-nous au moins suivre l’exemple des belges : ouvrir un nouveau droit pour les adultes ? ou bien, subir des reculades devant le terrorisme verbal des cagots ?

 

 

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 19:18
NON AU MUNICH IDEOLOGIQUE

« L’adjectif qualificatif, épithète ou attribut, s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom qu’il qualifie ». Cette règle est, on le conçoit, doublement inacceptable. D’abord et avant tout avec ce genre qui a le fumet peu ragoûtant d’une théorie honnie. Mais même avec ce nombre qui implique le pluriel, c’est-à-dire ce pluriculturalisme cher aux bobos soixante-huitards attardés et aux naufrageurs de notre identité nationale, cibles du grand philosophe Finkielkraut.  Il faut donc souhaiter qu’au plus vite, sous le souffle invincible du Printemps Français, avec la bénédiction de nos chers Prélats, l’Académie Française décrète que l’adjectif qualificatif est désormais invariable, ancré solidement dans l’humus fertile de notre refus inoxydable et insubmersible du genre et des dérives du relativisme multiculturaliste qui sapent les fondements même de notre République dans son unicité. Halte au communautarisme grammatical !

Un peu caricatural ? A peine !

Le mot genre est devenu quasi tabou. Ainsi un ouvrage intitulé «  Déjouer le genre : pratiques éducatives au collège et au lycée  », aux éditions SCEREN-CNDP, a été retiré de la diffusion et de la distribution. Il était sorti le 4 septembre 2013, après avoir été validé à plusieurs reprises par les commissions ad hoc du CNDP. Sa diffusion avait fait l’objet d’un avis très favorable avant l’été, avec demande à l’auteur de mettre en chantier un deuxième ouvrage portant sur le primaire.  Mais, le 14 septembre, le patron du CNDP bloque le bouquin, au prétexte que le mot « genre » dans le titre, ainsi que la 4e de couverture, risque d’alimenter la polémique sur l’ABCD de l’égalité. Un bel exemple de terrorisme verbal réussi avec en corollaire un bel exemple de lâcheté institutionnelle.

 

N’accablons pas le pauvre Directeur général du CNDP, M. Merriaux (d’autant que la Cour des comptes est d’une grande sévérité envers son organisme) car dans le même temps on modifie un intitulé de conférence et une mission sur égalité et genre devient égalité fille/garçons. Le mot « genre » est à proscrire !

Peillon, après être resté sur la défensive, semble se rendre compte du danger : « Quand on interdit les mots, on interdit les pensées. On a connu cela à d’autres époques. L’épuration de la langue est le premier acte. Après on fait la chasse aux livres. Puis la guerre aux professeurs et aux valeurs républicaines. » (Libération 12/02/14)

 

Il était temps de dire Non à un Munich éducatif !

La police des mots

 

La police des mots fait également disparaître embryon et fœtus. A peine la petite graine du papa a-t-elle réussi à féconder le bel ovule dans les entrailles de la maman, qu’il est né le divin enfant. Entonnons le cantique, non plus le 25 décembre mais le 25 mars, quand le saint-esprit est venu cocufier Joseph. Aussi l’IVG revient à assassiner le petit enfant dans le ventre de l’indigne maman. CQFD !

 

D’autres mots sont diabolisés. On l’a vu de l’innocente théorie qui, associée au satanique genre, ne prend qu’un sens péjoratif d’ensemble de spéculations, d'idées gratuites présentées de manière plus ou moins scientifique, alors que ce mot désigne un ensemble de lois formant un système cohérent et servant de base à une science, ou rendant compte de certains faits. Le doux mot d’euthanasie, sous la plume des Hutin, devient quasi synonyme d’éradication des vieillards. Le droit à une mort digne et sereine serait une menace pour les plus vulnérables.

 

Mais, avec les mots bannis ou déformés, c’est le débat qui est enterré. Les nouvelles chaisières de la manif anti mariage pour tous – Ludivine de la Rochère et Béatrice Bourges – ont à peine fini de vitupérer, que l’on enterre une timide loi sur la famille. Loi où il n’était pas question de PMA et encore moins de GPA. Gageons que la refonte de la Loi Léonetti sera aussi repoussée aux fameuses calendes grecques. Et pendant ce temps-là, en toute impunité, ressurgissent des slogans des années 30. Parfois avec la complicité quasi goguenarde d’esprits supérieurs.

Il serait plus que temps que, comme Peillon, tous les ministres, le PS, la gauche républicaine, prennent conscience que les reculades ne font que renforcer les tenants de l’obscurantisme et de l’intégrisme. Sinon, le Munich idéologique qui se dessine risque d’aboutir à un néo-Pétainisme*.

 

* « Le pétainisme continue d'imprégner les discours, à travers cette façon indigne de parler des étrangers comme d'une menace, cette nostalgie de la France des clochers, cette exaltation du travail comme rédempteur, cette peur des pulsions, ce pistage des dangers, ce mépris des intellectuels, cette haine des fonctionnaires… » G. Miller

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 22:22
Sapir victime du “fascisme doux”

Moscovici, ci-devant ministre et M. Colombani, ci-devant ex Directeur du Monde – M. Sapir aime beaucoup l’expression ci-devant – s’en sont pris à ce grand économiste cher à M. Schneidermann qui lui a été victime d’une infâme attaque d’un certain Cohen. Pour M. Sapir, « il est clair que l’on n’a pas affaire à des dérapages individuels ». « On retrouve ici la trace des méthodes du « fascisme doux » décrit par nombre de romanciers, dont évidemment Aldous Huxley dans le « Meilleur des Mondes » »

Monsieur Jacques Sapir, économiste, spécialiste de l’ex-URSS, est aussi un chantre de la sortie de l’euro. Moscovici, dans un débat avec Marine Le Pen, l’a qualifié d’extrême-droite. Erreur, peut-être, car ce n’est pas parce que la dame Le Pen est Sapirienne à tout crin que Sapir est Lepéniste. Même s’il a produit dans la presse russe (Izvestia) un article sur le F-Haine où, entre autres, il affirme qu’il sort du ghetto et devient un parti respectable. (voir la version anglaise). M. Sapir est aussi la coqueluche d’ «Arrêt sur images» (@si) dont l’éconaute (sic) A.-S. Jacques s’est entichée de lui. Elle a même organisé un débat entre lui et … Mélenchon. Or  en 2009 il soutenait le Front de Gauche à l’occasion des élections européennes. Mais, de son propre aveu, tout en ne refusant pas de diffuser son credo anti-euro chez les amis de Dupont-Aignan, il plaide pour la nomination de Jean-Pierre Chevènement comme Premier Ministre. Est-ce faire de l’amalgame que de rappeler une certaine porosité entre les soutiens de Chevènement et ceux de Marine Le Pen ? Mais oui, bien sûr.

 

Le sieur Colombani, ci-devant ancien directeur du Monde, directeur de Slate.fr, comme il dit, a lui osé, à propos de la manifestation dite « jour de colère », dénoncer « Une France du rejet de l’autre – aussi bien l’immigré que l’Européen, l’Arabe ou le Juif – [qui] est en train de s’affirmer. C’est la France du repli identitaire et du refus de l’euro. Cette France-là a toujours existé. Elle a toujours été minoritaire (sauf pendant le régime de Vichy). Mais elle trouve aujourd’hui, au prétexte de la crise, davantage de canaux d’expression. » Répétons-le, il vise ce défilé côte à côte à Paris de toute une série de groupes extrémistes rassemblés par des slogans ouvertement antisémites. Mais, crime suprême, et bien que, de fait, des pancartes fleurissaient sur ce thème au milieu d’autres dans cette manif, il a osé parler du « refus de l’euro » : Sapir s’est senti visé !

 

Qui n’a rigoureusement rien à voir – si ce n’est l’admiration éperdue du patron d’@si à son égard – Schneidermann a été victime d’une affreuse (contre)attaque de l’infâme Patrick Cohen, ci-devant journaliste à France-Inter. Pour avoir  dit à Taddéi que, quant à lui, il n’inviterait ni Dieudonné, ni Nabe, ni Soral, ni Ramadan, il avait été descendu en flammes. « Cohen dit en fait «ce n’est pas parce que je ne les juge pas intéressants, que je leur barre l’accès au micro de France Inter. C’est parce qu’ils ont contrevenu à un dogme». Se priver d’invités intéressants parce qu’on n’est pas d’accord avec eux est, pour un journaliste payé par le contribuable, une faute professionnelle. » Avec sa bonne foi habituelle, le donneur de leçons fait dire à Cohen ce qu’il n’a pas dit. Comme le rappelle finement Didier Porte : ''Il y a encore quelques jours, Dieudonné se proposait de vous [Cohen]  envoyer dans une chambre à gaz, je conçois que cela ait pu vous rendre un peu à cran, voire légèrement taqué''. Tellement à cran qu’il s’en est pris à celui qu’il juge responsable de ces malicieuses attaques qui font sourire Porte, Daniel Schneidermann, l'idiot utile des dieudonnistes. Tir de barrage immédiat d’@si et de Porte (qu’on a connu un peu plus inspiré).

Ecrasons l’infâme. Cohen !

Sapir victime du “fascisme doux”

Un horrible complot

 

Et bien pour Sapir cela démontre un horrible complot : qu’il y ait un « plan de communication » ne fait plus guère de doute. Après l’article détestable de Colombani et le comportement odieux du ministre, c’est Daniel Schneidermann, le responsable d’Arrêt sur Images, qui a été victime d’une attaque calomniatrice de Patrick Cohen. Et M. Sapir ne fait pas dans la dentelle « C’est une « ligne » qui est désormais appliquée, de la même manière que dans l’URSS stalinienne d’antan (variante du fameux point godwin) Nous n’avons pas de Bureau Politique en France, mais nous avons un Président. Et c’est de lui que provient cette ligne, à n’en pas douter. » Est-on si loin des pancartes brandies le fameux « jour de colère » : « Hollande dictateur » ? « François Hollande ne trouve plus que dans la politique du mensonge d’issue. Mais, il ne peut que savoir que cette issue ne fonctionne qu’à court terme. On retrouve ici la trace des méthodes du « fascisme doux » décrit par nombre de romanciers, dont évidemment Aldous Huxley dans le « Meilleur des Mondes » »

 

Cet estimable « économiste » intitule une de ses douces diatribes « Ce que Sartre aurait appelé des “saloperies” » démontrant au passage qu’il ignore qu’à propos de Sartre on parle de salauds au sens sartrien du mot et non de saloperies. Mais sans doute, lui aussi à cran, voire légèrement taqué(?) le ci-devant économiste ne recule devant aucune outrance expressive : ignoble, immonde, indigne et scandaleux, diffamatoire bien sûr, même Joseph Goebbels est convoqué.

Sapir exhibe le poids de ses soutiens. De fait, en premier on trouve ‘égalité et réconcilaition’ de cet invité intéressant dont se prive P. Cohen, Soral. Puis Riposte prétendue laïque et franchement raciste. Pas de sa faute certes.

 

Mais laissons-lui la conclusion : Peut-être suis-je un peu paranoïaque, mais enfin, même les paranoïaques ont des ennemis… Sauf qu’il confond ennemi et adversaire. Et qu'il oublie qu'une riposte excessive, est insignifiante, au sens propre, ne signifie plus rien. Car voir un complot dans une expression malheureuse d'un ministre, un article de journal et une contre-attaque, sur un tout autre plan d'ailleurs, d'un journaliste à l'encontre d'un de ses collègues, complot orchestré par le stalino-fasciste Hollande, relève de la complotite aiguë.

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