Le Monde et La Tribune de Genève titrent pratiquement à l’identique leur papier : Le Vatican envisage de reconnaître les enfants de prêtres, Le Vatican songe à régulariser les enfants de prêtres ! Sauf que le journal suisse comme notre quotidien du soir ajoutent : « Le quotidien italien «La Stampa» affirme que le Saint-Siège est à la recherche de solutions pour garantir les droits des concubines et de leur progéniture. Une information formellement démentie par le Vatican. » « La nouvelle, parue dans La Stampa, quotidien généralement bien informé sur ce qui se passe derrière les colonnades de Saint-Pierre, a été démentie par le porte-parole du Vatican. »
Démentis qui laissent les deux journaux sceptiques. Le journaliste de La Stampa, Giacomo Galeazzi, tient ses informations du père Giovanni Franzoni, ancien abbé bénédictin de la basilique romaine de Saint-Paul-hors-les-Murs, qui dit avoir participé à une réunion de réflexion tenue par la «Congrégation pour le clergé» que dirige le cardinal brésilien Claudio Hummes.
Cette éventuelle amorce de solution humaine à un vieux problème n’est pas due à une mansuétude soudaine des hiérarques catholiques, mais à la crainte, qu’avec le recours à l’ADN pour la reconnaissance de paternité, le silence hypocrite devienne intenable. Avec aussi de possibles conséquences financières : les procès des prêtres pédophiles aux Etats-Unis ont coûté des fortunes en dommages et intérêts. Le Monde cite l’Amérique latine et l’Autriche comme terres de prêtres concubins notoires. Mais « on considère qu'au moins 30% des prêtres actuels en France ont mené ou mènent une double vie cachée. » affirmait un fils de prêtre (membre d’une fratrie de huit enfants !) dans l’émission « Reportages » en 2004.
La solution que le Vatican dément étudier consisterait avant tout à bien distinguer les biens personnels du prêtre des avoirs de l’église ! Le prêtre concerné reconnaîtrait sa paternité, sa progéniture pourrait adopter son nom, cependant non seulement il ne serait pas relevé de ses fonctions, mais il resterait célibataire !
« Une position difficile à défendre au plan moral. On est en terrain miné. Sans compter qu’en ouvrant la porte à la régularisation, le Vatican risque de voir «sortir du bois» un nombre considérable d’ecclésiastiques en situation irrégulière. Qu’ils soient prêtres, évêques ou… cardinaux! » ( La Tribune de Genève)
Entre réalisme et tabou du célibat, les prélats n’osent trancher !
NB Occasion de revoir les dessins de L’Assiette au beurre et de Lavratte
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