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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 15:55
Montage inspiré d'une affiche espagnole

Montage inspiré d'une affiche espagnole

Le “Tous pourris” poujadiste, avec ses variantes style « Qu'ils s'en aillent tous ! » est censé jouer un rôle de répulsif pour l’électeur. En fait, il n’en est rien. Certes le pauvre Raoult, textobsédé convulsif est resté sur le carreau. Mais à côté, le fils Tiberi a réussi à imposer la fusion à NKM dans le Ve,  Dassault-Bechter l’emportent à Corbeil et Balkany triomphe à Levallois.

 

Avant d’aborder les gros poissons, doux moments comiques avec Caroline Bartoli qui ne se présente que pour garder au chaud la place pour son époux, le maire sortant de Propriano,  Paul-Marie Bartoli, injustement frappé d'inéligibilité pour une sombre histoire de comptes de campagne invalidés. Plus nulle et incompétente, difficile de faire mieux.  Elle a été élue, dès le 1er tour, avec 70 % des suffrages.  Moins que son époux en 2008 qui faisait un score brejnévien avec 96 % !

Autre couple, Alain et Joëlle Ferrand, Maires successifs au Barcarès, Pyrénées-Orientales. En 1999, Alain, premier édile,  est malencontreusement condamné pour abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêt dans une sombre histoire de gestion de casinos : trois ans d’inéligibilité. Qu’importe, Joëlle, reprend le flambeau. Mais à son tour elle est condamnée pour prise illégale d’intérêt. Pas de problème, après un intérim d’une adjointe, le mari, qui a purgé son inéligibilité, reprend la charge. Il est réélu dès le 1er tour avec 54.62 %.

Les électeurs auraient-ils passé l’éponge à cause de sa compétence éclatante ?

   Peu évident, puisque cette petite commune de 4000 habitants, atteint 6576€ de dette par habitant. Pour les communes similaires, elle est de 800€. Elle est donc 8 fois plus élevée au Barcarès !

A Propriano, au moins, M. Bartoli n’avait absolument pas endetté sa ville : en 2012 le poids de la dette représente 3€ par habitant (ce qui n’est d’ailleurs pas le signe d’une bonne gestion).

Les électeurs fantômes des Tiberi

De Propriano au Ve arrondissement de la capitale, nous tombons sur un autre couple, les Tiberi. Les champions de l’allongement des voies urbaines, puisque, rue Saint-Jacques qui est censée s’arrêter au n° 307, le 373 comptait une dizaine d’électeurs, dont neuf agents de la ville de Paris à la domiciliation fantôme. Faut-il parler de la parentèle Tibérienne qui s’entassait dans leur logement ? Près de 3000 électeurs fantômes.  Condamnés en correctionnelle, condamnés en appel, malgré le recours en cour de cassation, il serait difficile de parler de présomption d’innocence !

  Eh bien, qu’à cela ne tienne, les braves électeurs non fantômes du Ve ont été 20% au 1er tour à voter pour le fiston Tiberi, visage mou, regard éteint, obligeant NKM à un compromis pour le 2e tour.

Pépé Dassault

 

A Corbeil-Essonne, peut-on aussi parler de 'présomption d’innocence' quand le pépé Dassault, 88 ans aux fraises, avait vu sa réélection de 2008, annulée par le Conseil d’Etat pour « dons d’argent » aux électeurs ? Depuis, son successeur et salarié, Jean-Pierre Bechter a été mis en examen pour recel d’achats de votes, « acceptation de dons » et « financement illicite de campagnes électorales » à Corbeil entre 2008 et 2010.

Quant au sénateur Dassault, son immunité ayant été levée après bien des palinodies, il a eu droit à une garde à vue. Il est avéré que de l’argent liquide venu de Suisse a continué à être généreusement distribué par le patriarche ! Se greffe dans ces affaires une tentative d’assassinat. Eh bien, le sieur Bechter a non seulement été réélu, mais les affaires « n’ont absolument pas joué ! Ou alors si, elles ont multiplié par deux le résultat par rapport en 2010 », a, sans vergogne aucune, ironisé le vainqueur en commentant les résultats.

 

Là encore, difficile de dire que cette réélection passe l’éponge pour cause de bonne et saine gestion, puisque ce soliveau de Dassault, haut cadre de son entreprise, a réussi à endetter la ville du double des communes comparables (2220€ par habitant, contre 1066€).

 

 

 

Dassault, Bechter, Balkany : les Barabbas de la politique !

Mais bien sûr, le super champion est Patrick Balkany, triomphalement réélu au 1er tour à Levallois-Perret, avec 51,5% des suffrages !

Ne parlons même plus de casseroles pour ce personnage. Inutile de rappeler sa condamnation pour l’emploi de trois domestiques à son domicile aux frais du contribuable levalloisien en 1996.

 

Balkany SDF

 

Car, voilà un couple, qui n’a d’ailleurs même pas de domicile réel à Levallois, qui vit dans une modeste masure à Giverny, le Moulin de Cossy (4 ha, deux piscines…), sans en être propriétaire ; qui profite des charmes d’un gourbi à Marrakech, Dar Guycy, où il reçoit, à l'occasion, son grand ami Sarkozy, une masure d'environ 1200 m² habitables, 2 hectares de parc et une vaste piscine. Faut-il parler aussi du cabanon sur l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, pompeusement nommée villa Pamplemousse, à peine 500 m2 ? Propriétaire de rien. Non soumis à l’ISF. A qui moulin, palais et villa* appartiennent-ils ? Mystère.

 

Les aveux de Didier Schuller, son ex-complice dans les affaires d’HLM des Hauts-de-Seine - "Mais j'ai découvert il y a quelques mois que l'argent que je croyais avoir récolté pour le parti avait visiblement servi à enrichir quelques barons locaux dont M. Balkany" – n’ont pas eu plus d’effets sur l’électeur Levalloisien que l'eau sur le plumage du canard.

    Et pourtant, au palmarès des villes les plus endettées de France, Levallois-Perret doit être dans le peloton de tête. En 2012, le montant total des dettes dues par la commune de Levallois-Perret était de 731 425 000 €. Si l'on rapporte cette dette aux recettes elle représente 365.91% de ses revenus annuels. Par rapport aux 63 896 habitants de Levallois-Perret, en 2012 le poids de cette dette représente 11447 € par habitant. La dette par habitant des communes françaises de la même strate que Levallois-Perret était de 2430 € par habitant. La dette par habitant y est donc plus de quatre fois et demi supérieure.

 

On n’en conclura pas que le pourri, mauvais gestionnaire de surcroît, pour peu qu’il fasse preuve de clientélisme, l’emporte à tout coup. Mais ces quelques exemples, emblématiques pour trois d’entre eux, montrent que des électeurs préfèrent toujours Barabbas, le bandit.

 

* Finalement Isabelle Balkany a reconnu que cette villa lui appartiendrait, acquise grâce à un héritage (?)

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 18:01
Schneidermann se paye Cohen, une fois de plus

Cohen plutôt que Bourdin ; Pujadas plutôt que  Pernaut : les Schneirdermanniens expliqueront : service public, redevances, nos sous ! Sauf que, Barthès Yann en particulier et Canal plus en général ; sauf que Perdriel et pas le débris Dassault… Sauf que Le Monde plutôt que Le Figaro, sauf que Le Nouvel Obs plutôt que Le Point…

 

La dernière rubrique de Schneidermann est un peu la « mère de toutes ses rubriques ».

Une tête de turc Patrick Cohen.
Une cible habituelle France Inter.

 

Un schéma de pensée – qu’on ne qualifiera pas d’unique mais qui est assez constant – les journalistes, ses confrères, sont des lâches en interne et des  pugnaces en externe où ils prennent l’étranger de haut. « France Inter sermonne la Roumanie ».

Souvenez-vous du temps lointain où Florence Cassez étaient ignominieusement incarcérée, il accusait ses collègues de se contenter de répercuter ses protestations d’innocence.  Sous-entendu : ils font preuve d’arrogance quasi néo-coloniale vis-à-vis des pays de l’est ou d’Amérique latine. Dans l’affaire Cassez, il alla jusqu’à oser sortir le point de vue d’un ex-commissaire pour justifier une pseudo décision de justice en appel. Tout cela fut balayé par la cour suprême Mexicaine elle-même, mais jamais Schneidermann ne reconnut s’être mis le doigt dans l’œil, jusqu’au coude. Même après que le metteur en scène de l’arrestation de Florence Cassez eût été convaincu d’être pourri jusqu’à la moelle.

 

« Faut vous dire que chez ces gens-là, on n’s’excuse pas, on persiste ! »

 

Donc Schneidermann persiste et signe dans la même veine.

La Roumanie vient de connaître, si l’on en croit le quotidien Romania libera : « Le jour le plus noir dans la lutte anticorruption », tandis qu’Adevarul publiait en Une une caricature peignant les élus en malfaiteurs sur les bancs de l’Assemblée, sous le titre « Banditisme d’Etat au Parlement roumain ». L’Union des juges (UNJR) a fustigé un « dérapage constitutionnel extrêmement grave » et un « défi sans précédent à l’adresse de la justice ».  En effet, en catimini, les députés roumains ont voté une série d’amendements qui leur garantissent leur immunité dans les affaires de corruption. « Le Président Traian Basescu, qui avait appelé à rejeter ce projet d’amnistie, a déploré « l’anéantissement de dix ans de travail des institutions anticorruption ». Selon le Parquet anticorruption, 28 parlementaires sont actuellement jugés ou purgent des peines de prison pour corruption. Depuis deux ans, un ancien Premier ministre et des ministres reconnus coupables de corruption ont été condamnés à de la prison ferme, du jamais vu en Roumanie. » Le courrier des balkans

 

Sur ce France Inter s’est « en grande pompe décentralisé à Bucarest (avec des subventions de l'UE) ». Notons cette grande pompe, cliché un peu usé, et surtout ces subventions européennes : "les opérations spéciales de France Inter pour les élections européennes (la délocalisation dans une capitale européenne, tous les quinze jours jusqu'en mai, d'une partie de leurs émissions, comme ce fut le cas ici à [Bucarest]) devraient (…) bénéficier d'une aide, versée par le parlement [européen], au titre de la couverture du scrutin 2014" révèle Mediapart. Pour une fois, on pourrait féliciter P. Val de chercher des financements pour la radio de service public dont il a la responsabilité. Mais la parenthèse de Schneidermann paraît plus accusatrice que flatteuse.

 

Et que fait donc P. Cohen, l’indigne, quasiment au lendemain du vote du parlement roumain, qui s’entretient avec le Premier Ministre : il l’interroge bien sûr sur ce vote qui venait d’avoir lieu. Interroge ? Mais non, sous la plume du procureur ça devient « sermonne gentiment mais fermement le Premier ministre roumain Victor Ponta. » Et voilà notre Cohen habillé pour l’hiver roumain, campé en « journaliste libre d'un Etat de droit » venu faire la leçon à un premier ministre balbutiant.

Et de quel droit, ce journaliste français vient faire la leçon (?), alors qu’en 1989, les députés Français ont voté une « fameuse amnistie parlementaire, consécutive à un scandale de financement occulte du PS » ?

Là le procédé est en quelque sorte à triple détente :

- l’amalgame entre deux événements aussi lointains dans le temps que dans les faits ;

- l’attaque rituelle contre le PS, alors qu’à l’époque, la « république des copains et des coquins » se situait plutôt du côté de la droite gaulliste (qui en a gardé quelques séquelles cf les Balkany) ;

- enfin la disqualification du journaliste : du fait d’un lointain vote (quasi un quart de siècle) du parlement français pouvant s’apparenter à celui de l’assemblée roumaine, Cohen n’est pas habilité à poser des questions au premier ministre roumain.

 

Emporté par son élan amalgameur Schneidermann se laisse aller au n’importe quoi : ainsi évoque-t-il des parlementaires fulminant contre une enquête sur le lobby du tabac, alors que ça démontre que des collègues de Cohen, du service public de la télé du coup, ont justement montré un prétendu humoriste, Santini, des plus grossiers face aux questions d’une journaliste tenace.

 

Démontrant sa totale ignorance de la corruption en Roumanie – même si ça peut arriver, il est rare qu’en France, de nos jours, il faille graisser la patte d’un fonctionnaire pour obtenir un papier indispensable – il met sur le même plan des faits plus ou moins avérés, comme le soupçon pesant sur une députée européenne dont l’activité parlementaire se réduit à déposer des amendements favorables aux intérêts des gaziers, et une corruption généralisée.

Rien d’original : trafic d’influence, trucage de marchés et détournement de fonds publics, quasi impunité de certains hommes politiques impliqués dans des "affaires", etc. Et Schneidermann pourra trouver, en France ou ailleurs, des exemples d’exactions de ce type et d’impunité (Balladur, Tibéri…). Mais pas à la même échelle.

 

L’attaque est d’autant plus gratuite que Patrick Cohen est d’une exquise urbanité, ne fait preuve d’aucune arrogance et qu’il laisse respectueusement son interlocuteur, pas balbutiant du tout, botter en touche. Il suffit de réécouter l’entretien : sur les 12 minutes, le problème du vote du parlement prend un peu plus de 20 secondes !  

Aurait-il pris ce ton respectueux « avec une parlementaire européenne [qui dissimule] ses revenus d'avocate, et [lobbyise] pour le compte d'intérêts gaziers », que son procureur l’aurait taxé de complaisance.

 

A part satisfaire une haine tenace à l’encontre de P. Cohen, complaire à ses fidèles qui voient les journalistes dans leur ensemble comme une sale corporation à la botte du capitalisme, et, bien sûr, se payer le PS en général et Bartolone en particulier, que cherche Schneidermann ?

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