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17 avril 2016 7 17 /04 /avril /2016 17:04
L'école des réac-publicains

D'où viennent les "réac-publicains" et comment dépasser le conflit pro et anti-pédagogues ? (G Chambat)

Grégory Chambat* ne fait pas mystère de son engagement politique. Pour cet enseignant d'un collège de Mantes-la-Ville, ville passée récemment au FN, "une pédagogie démocratique (...) ne se contente pas d'observer le monde (...), elle forge des outils pour le transformer". Reste à savoir pourquoi s'expriment un certain nombre de résistances à un tel programme, d'où viennent ceux qu'il appelle les "réac-publicains", et qui se réclament de la République pour, analyse-t-il, maintenir un ordre scolaire élitiste, ou y revenir. Certains, tel Alain Avello sont membres du collectif Racine, d'autres, comme François Bayrou, sont centristes, tandis que Farida Belghoul veut défendre "la famille traditionnelle". Dans ses notices biographiques, l'auteur cite encore Jean-Paul Brighelli, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard*, Jacqueline de Romilly, ainsi que des mouvements comme "Espérance banlieues" ou "La Fondation pour l'école"... Mais il se garde bien de les confondre. Il est évidemment inquiet de la progression du vote "Front national" au sein du corps enseignant, qui pourrait dépasser les 10 % en 2017, et il connaît le pouvoir de séduction de formules comme "redresser l'Ecole, redresser les corps pour redresser la nation".

Mais le courant "anti-pédagogique" vient aussi de la gauche. Il vient aussi de loin. Déjà le concile de Trente, en 1563, donnait pour finalité à l'Ecole la normalisation du comportement social. Pour Victor Cousin, l'instruction est "une sorte de conscription intellectuelle et morale", François Guizot veut "développer l'esprit d'ordre", les écoles normales adoptent le principe des "Frères des écoles chrétiennes" avec "la méthode simultanée" aux dépens de "la méthode mutuelle" qui privilégie les relations entre pairs.

Beaucoup sont passés par l'entourage de J-P Chevènement

 

Pour Grégory Chambat, l'école de Jules Ferry "distille ses valeurs conservatrices (...) en célébrant l'ordre établi" tandis que Paul Robin tente de créer un "enseignement intégral" inspiré du projet éducatif de l'Association internationale des travailleurs, mais se heurte à Drumont et à l'extrême droite. Très documenté, cet historique met en évidence la continuité d'une pensée sur laquelle se brisent les tentatives pour fonder une alternative émancipatrice. Les forces attachées au modèle traditionnel viennent du Grece d'A. de Benoist comme des "trotskistes lambertistes" et beaucoup de ses hérauts sont d'anciens maoïstes passés par le chevènementisme, avant de réjoindre, pour certains le FN, et pour d'autres le libéralisme.

Car c'est là que le paysage se brouille. Certains courants du libéralisme revendiquent le soutien d'une école autoritaire, tandis que d'autres s'accommodent au contraire d'une pédagogie qui individualise et qu'une partie de la gauche s'est "convertie au libéralisme". Le piège serait donc pour lui de s'enfermer dans l'opposition entre pédagogues et républicains "au détriment de l'héritage des luttes et des pratiques pour une autre école". L'ouvrage est d'ailleurs publié dans la collection "N'Autre école".

A noter que l'auteur co-anime le site "Questions de classe(s)" (ici)

 

  "L'Ecole des réac-publicains, la pédagogie noire du FN et des néoconservateurs", G. Chambat, Libertalia, 264 p., 10€

 

Pascal Bouchard

avec l'aimable autorisation de ToutEduc

* Assez plaisamment l’anarchiste G. Chambat – membre de CNT-éducation - et le très rétropenseur qu’est devenu, hélas, Jacques Julliard partagent un intérêt pour Fernand Pelloutier :

- Fernand Pelloutier et les origines du syndicalisme d'action directe, Seuil, «L'univers historique» 1971 (version allégée «Points»), fut la thèse de Jacques Julliard

- Instruire pour révolter, Fernand Pelloutier et la pédagogie d’action directe, Éditions CNT-RP, 2001, est le premier ouvrage de G. Chambat.

Note du déblogueur

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 15:24
MITTERRAND 1978 et 1979

26 octobre 2016 centième anniversaire de la naissance de François Mitterrand

8 janvier 1996, 20 ans donc, François Mitterrand mourrait d’un cancer diagnostiqué peu après son élection en 1981.

 

Mes clichés remontent à 17 et 18 années plus tôt.

De janvier et février 1978 à Bernay et Louviers dans l’Eure.

Puis, l’année suivante, du Congrès de Metz en avril.

BERNAY (Eure) 17 janvier 1978
BERNAY (Eure) 17 janvier 1978
BERNAY (Eure) 17 janvier 1978

BERNAY (Eure) 17 janvier 1978

Mitterrand fut sans doute avec De Gaulle, le seul homme d’état de la Ve république. Ni Pompidou, ni Giscard n’ont eu cette stature. Encore moins Chirac. Ne parlons pas de Sarkozy !

BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)
BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)
BERNAY (cliquer pour agrandir)BERNAY (cliquer pour agrandir)

BERNAY (cliquer pour agrandir)

Hollande s’y est hissé il y a un an, après les attentats de Charlie et de l’Hyper Casher. Lors de la manifestation géante où il avait su réunir de nombreux chefs d’état et de gouvernement, le comportement grotesque et indécent, eu égard aux circonstances, de son prédécesseur, eût dû le disqualifier à jamais.

Hélas, en septembre, Hollande n’a pas su retrouver le souffle de janvier. Il s’est enlisé dans une opération politicienne à courte vue.

LOUVIERS (Eure) 22 février 1978

LOUVIERS (Eure) 22 février 1978

LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)
LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)
LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)
LOUVIERS (cliquer pour agrandir)LOUVIERS (cliquer pour agrandir)

LOUVIERS (cliquer pour agrandir)

Certes De Gaulle comme Mitterrand savaient aussi, en laissant faire pour l’un ou en s’y employant pour l’autre, s’adonner à de petites manœuvres politiciennes. Voire à de franches crapuleries. Le SAC, officine de basses œuvres, est apparu sous l’œil distrait de De Gaulle.  Comment excuser Mitterrand d’avoir mis sur orbite Tapie uniquement pour savonner la candidature de Rocard à des élections européennes et ainsi le disqualifier pour les présidentielles ?

 

Gageons que les roquets habituels des deux extrêmes remettront la Francisque sur le tapis. Alors que Mitterrand fut un indéniable résistant*. L’Algérie aussi reviendra sur le tapis, comme si, en 1954, beaucoup avaient pris conscience de l’enjeu des évènements.

 

En face, les thuriféraires mettront, en avant, à juste titre, l’abolition de la peine de mort. 1981 s’inscrivit aussi dans la continuation de 1936 avec la 5e semaine de congés, les 39 h, la retraite à 60 ans. Il vaut mieux oublier, en revanche, les calamiteuses nationalisations à 100 %, qu’un Bérégovoy puis un Jospin liquidèrent plus tard.

Mais homme d’état il le fut lors du fameux virage de 1983 en faisant le choix de l’Europe.

Choix qui se symbolisera dans la fameuse image de Mitterrand et Kohl à Verdun : le couple Franco-Allemand devint vraiment le moteur de la construction européenne.

Mitterrand, homme d’état, il le fut aussi lors de la crise des euromissiles. « Les pacifistes sont à l'Ouest et les euromissiles à l'Est. » ironisait-il en soutenant une réponse ferme à l’installation des SS-20 soviétiques en Europe de l’Est. Il le fut encore en appuyant la riposte états-unienne à l’annexion de Koweit par Saddam Hussein.

Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)
Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)
Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)
Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)

Congrès de METZ avril 1979 (cliquer pour agrandir)

Congrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COTCongrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COTCongrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COT

Congrès de Metz : Michel Rocard et Jean-Pierre COT

Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux
Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux

Mitterrand en conciliabule avec Jospin, puis Chevènement enfin les deux

Congrès de Metz : Jean Poperen (anti rocardien convaincu)Congrès de Metz : Jean Poperen (anti rocardien convaincu)

Congrès de Metz : Jean Poperen (anti rocardien convaincu)

Congrès de Metz : intervention de Michel RocardCongrès de Metz : intervention de Michel Rocard
Congrès de Metz : intervention de Michel Rocard
Congrès de Metz : intervention de Michel RocardCongrès de Metz : intervention de Michel Rocard

Congrès de Metz : intervention de Michel Rocard

Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand
Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand
Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand

Congrès de Metz : intervention de François Mitterrand

Pour en revenir à mes clichés, il est à noter qu’à Louviers Mitterrand venait soutenir un jeune loup Rad-Soc à l’époque, François Loncle – surnommé plus tard mini-tonton - qui obtiendra aussi la visite de Pierre Mauroy. Il avait de l’entregent le jeune journaliste qui devra cependant attendre la déferlante rose de juin 1981 pour conquérir l’ancienne circonscription de Pierre Mendès-France.

 

L’année suivante, le Congrès de Metz sera marqué par l’affrontement Mitterrand-Rocard. Mépris et haine réciproque marqueront leur relation.

Mitterrand saura cependant faire appel à Rocard comme 1er ministre, mais en faisant tout pour lui compliquer la tâche, avant de le démissionner pour le remplacer par la plus calamiteuse 1ère Ministre – la 1ère et unique dans la fonction – Edith Cresson.  

Panthéon 21 mai 1981

S’il faut garder une image de François Mitterrand c’est celle où, seul dans la crypte du Panthéon, ce 21 mai 1981, après Jean Moulin et avant Jean Jaurès, il va déposer une rose sur la tombe de Victor Schoelcher. Et toute cette cérémonie qui pouvait sombrer dans la pompe grandiloquente, pour tous ceux qui depuis des années œuvraient pour que cette victoire advienne**, fut un grand moment d’émotion. Comme une apothéose.

 

Même si nous savions qu’ « Enfin les difficultés commençaient pour nous ! » et que, contrairement à Marceau Pivert à qui Rocard prêtait cette citation, nous savions aussi que tout n’était pas possible.

 

* Proche il est vrai de Frenay et Bénouville dont Cordier a pu décrire le rôle nuisible qu’ils ont joué à l’encontre de Jean Moulin dont Mitterrand honorera la mémoire au Panthéon.

 

** Une pensée toute particulière pour les camarades de Mont-Saint-Aignan puis de Vernon avec qui j'ai collé des milliers et des milliers de Poing-et-la-Rose, distribué des tonnes de tracts, organisé des campagnes, etc. Sans oublier l'Avant-Seine brièvement évoquée avec Yvan Parrault.

D'un des contributeurs du site

Deux petites remarques histoire de polémiquer un peu.

Aussi sympathique soit son auteur le témoignage de Cordier n'est pas parole d'évangile et la personnalité un peu rugueuse de Frenay a conduit à instruire un peu vite son procès. (J'en conviens les communistes participèrent à ce sournois discrédit dont il fut la victime). Il râlait c'est vrai contre Jean Moulin mais il avait pour lui la connaissance du terrain intérieur, ce qui n'était pas toujours le cas des gens de Londres qui parfois se faisaient un peu tirer l'oreille pour apporter leur aide ou au moins qui sous estimaient l'ampleur des besoins.


Ton jugement très sévère sur Edith Cresson est juste sans doute mais il ne doit pas occulter la responsabilité de Bérégovoy, furieux de ne pas avoir été nommé, et qui ne cessa de lui savonner la planche (pas celle à billets). De surcroît, Edith ne disposait guère du soutien des barons du PS qui avaient, eux, leur propre écurie. Il est vrai qu'elle ne les ménageait pas et qu'elle n'avait pas, comme Rocard plus tard, l'art de passer entre les gouttes.

YS
 

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 22:22
Sapir victime du “fascisme doux”

Moscovici, ci-devant ministre et M. Colombani, ci-devant ex Directeur du Monde – M. Sapir aime beaucoup l’expression ci-devant – s’en sont pris à ce grand économiste cher à M. Schneidermann qui lui a été victime d’une infâme attaque d’un certain Cohen. Pour M. Sapir, « il est clair que l’on n’a pas affaire à des dérapages individuels ». « On retrouve ici la trace des méthodes du « fascisme doux » décrit par nombre de romanciers, dont évidemment Aldous Huxley dans le « Meilleur des Mondes » »

Monsieur Jacques Sapir, économiste, spécialiste de l’ex-URSS, est aussi un chantre de la sortie de l’euro. Moscovici, dans un débat avec Marine Le Pen, l’a qualifié d’extrême-droite. Erreur, peut-être, car ce n’est pas parce que la dame Le Pen est Sapirienne à tout crin que Sapir est Lepéniste. Même s’il a produit dans la presse russe (Izvestia) un article sur le F-Haine où, entre autres, il affirme qu’il sort du ghetto et devient un parti respectable. (voir la version anglaise). M. Sapir est aussi la coqueluche d’ «Arrêt sur images» (@si) dont l’éconaute (sic) A.-S. Jacques s’est entichée de lui. Elle a même organisé un débat entre lui et … Mélenchon. Or  en 2009 il soutenait le Front de Gauche à l’occasion des élections européennes. Mais, de son propre aveu, tout en ne refusant pas de diffuser son credo anti-euro chez les amis de Dupont-Aignan, il plaide pour la nomination de Jean-Pierre Chevènement comme Premier Ministre. Est-ce faire de l’amalgame que de rappeler une certaine porosité entre les soutiens de Chevènement et ceux de Marine Le Pen ? Mais oui, bien sûr.

 

Le sieur Colombani, ci-devant ancien directeur du Monde, directeur de Slate.fr, comme il dit, a lui osé, à propos de la manifestation dite « jour de colère », dénoncer « Une France du rejet de l’autre – aussi bien l’immigré que l’Européen, l’Arabe ou le Juif – [qui] est en train de s’affirmer. C’est la France du repli identitaire et du refus de l’euro. Cette France-là a toujours existé. Elle a toujours été minoritaire (sauf pendant le régime de Vichy). Mais elle trouve aujourd’hui, au prétexte de la crise, davantage de canaux d’expression. » Répétons-le, il vise ce défilé côte à côte à Paris de toute une série de groupes extrémistes rassemblés par des slogans ouvertement antisémites. Mais, crime suprême, et bien que, de fait, des pancartes fleurissaient sur ce thème au milieu d’autres dans cette manif, il a osé parler du « refus de l’euro » : Sapir s’est senti visé !

 

Qui n’a rigoureusement rien à voir – si ce n’est l’admiration éperdue du patron d’@si à son égard – Schneidermann a été victime d’une affreuse (contre)attaque de l’infâme Patrick Cohen, ci-devant journaliste à France-Inter. Pour avoir  dit à Taddéi que, quant à lui, il n’inviterait ni Dieudonné, ni Nabe, ni Soral, ni Ramadan, il avait été descendu en flammes. « Cohen dit en fait «ce n’est pas parce que je ne les juge pas intéressants, que je leur barre l’accès au micro de France Inter. C’est parce qu’ils ont contrevenu à un dogme». Se priver d’invités intéressants parce qu’on n’est pas d’accord avec eux est, pour un journaliste payé par le contribuable, une faute professionnelle. » Avec sa bonne foi habituelle, le donneur de leçons fait dire à Cohen ce qu’il n’a pas dit. Comme le rappelle finement Didier Porte : ''Il y a encore quelques jours, Dieudonné se proposait de vous [Cohen]  envoyer dans une chambre à gaz, je conçois que cela ait pu vous rendre un peu à cran, voire légèrement taqué''. Tellement à cran qu’il s’en est pris à celui qu’il juge responsable de ces malicieuses attaques qui font sourire Porte, Daniel Schneidermann, l'idiot utile des dieudonnistes. Tir de barrage immédiat d’@si et de Porte (qu’on a connu un peu plus inspiré).

Ecrasons l’infâme. Cohen !

Sapir victime du “fascisme doux”

Un horrible complot

 

Et bien pour Sapir cela démontre un horrible complot : qu’il y ait un « plan de communication » ne fait plus guère de doute. Après l’article détestable de Colombani et le comportement odieux du ministre, c’est Daniel Schneidermann, le responsable d’Arrêt sur Images, qui a été victime d’une attaque calomniatrice de Patrick Cohen. Et M. Sapir ne fait pas dans la dentelle « C’est une « ligne » qui est désormais appliquée, de la même manière que dans l’URSS stalinienne d’antan (variante du fameux point godwin) Nous n’avons pas de Bureau Politique en France, mais nous avons un Président. Et c’est de lui que provient cette ligne, à n’en pas douter. » Est-on si loin des pancartes brandies le fameux « jour de colère » : « Hollande dictateur » ? « François Hollande ne trouve plus que dans la politique du mensonge d’issue. Mais, il ne peut que savoir que cette issue ne fonctionne qu’à court terme. On retrouve ici la trace des méthodes du « fascisme doux » décrit par nombre de romanciers, dont évidemment Aldous Huxley dans le « Meilleur des Mondes » »

 

Cet estimable « économiste » intitule une de ses douces diatribes « Ce que Sartre aurait appelé des “saloperies” » démontrant au passage qu’il ignore qu’à propos de Sartre on parle de salauds au sens sartrien du mot et non de saloperies. Mais sans doute, lui aussi à cran, voire légèrement taqué(?) le ci-devant économiste ne recule devant aucune outrance expressive : ignoble, immonde, indigne et scandaleux, diffamatoire bien sûr, même Joseph Goebbels est convoqué.

Sapir exhibe le poids de ses soutiens. De fait, en premier on trouve ‘égalité et réconcilaition’ de cet invité intéressant dont se prive P. Cohen, Soral. Puis Riposte prétendue laïque et franchement raciste. Pas de sa faute certes.

 

Mais laissons-lui la conclusion : Peut-être suis-je un peu paranoïaque, mais enfin, même les paranoïaques ont des ennemis… Sauf qu’il confond ennemi et adversaire. Et qu'il oublie qu'une riposte excessive, est insignifiante, au sens propre, ne signifie plus rien. Car voir un complot dans une expression malheureuse d'un ministre, un article de journal et une contre-attaque, sur un tout autre plan d'ailleurs, d'un journaliste à l'encontre d'un de ses collègues, complot orchestré par le stalino-fasciste Hollande, relève de la complotite aiguë.

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 21:52

Cette contribution repose sur un malentendu.

Histoire de titiller les mélenchonnistes, j’avais, malicieusement je le confesse, fait suivre l’adresse d’un article d’un chevènementiste – eh oui ! ça existe, ils ne sont pas tous passés chez la Le Pen – intitulé J'avais voté Mélenchon en 2012, sans espoir : j'en ai de moins en moins, publié sur Le Plus, filiale du Nel Obs, signé d’un certain Elie Arié, que je ne connais ni des lèvres ni des dents, pour reprendre une vieille plaisanterie.

 

Bien sûr, le voir écrire « Chevènement n’ayant pas été candidat, j’avais voté pour Mélenchon au premier tour de 2012. Non pas dans l’espoir qu’il soit élu (son programme comportait trop d’incohérences, j’y reviendrai) […] Bien sûr, je me méfiais beaucoup de lui et de la sincérité de son "anti-libéralisme" soudain ; voilà un homme politique qui est tout sauf un naïf, qui avait derrière lui une longue carrière au PS, qui avait appelé à voter "oui" à Maastricht (contrairement à moi) en toute connaissance de cause, qui avait été ministre délégué à l'Enseignement professionnel, dans le gouvernement Jospin, le gouvernement qui... [je vous épargne toutes les horreurs de ce gouvernement] C’est à partir de la victoire électorale de Hollande que Mélenchon est progressivement tombé dans une dérive qui m’apparaît de plus en plus incompréhensible ; loin de tenter d’agir sur la politique de Hollande (…) Mélenchon s’est lancé dans une démagogie...

- populiste dans la forme : quelle différence entre son "Qu’ils s’en aillent tous (sauf moi, ancien sénateur, ancien ministre, député européen, etc. ) !" et le "Tous pourris (sauf moi, mais je n'ai jamais été au pouvoir) !" de Le Pen ?

- irréaliste dans le fond, tout son programme étant basé sur la capacité illusoire qu’aurait la France à imposer ses idées et sa ligne politiques à l’ Allemagne, à l’ Union Européenne, voire au monde entier - digne de la "démondialisation" d’Arnaud Montebourg qui ne lui aura servi qu’à faire un score suffisant aux primaires socialistes pour s’assurer un poste de Ministre, et oubliée aussitôt après. » …

le voir écrire cela, disais-je ne déplaisait à l'anti-mélenchon primaire et secondaire que je suis.

 

Ceci dit, comme on dit à Rabat, la diatribe de Gilbert est la bienvenue sur le DEBLOG NOTES !

MELENCHON, ARIE, LAUNAY : EGO ET POLITIQUE

Je lis le blog de Jean-François Launay, en particulier les articles sur la politique. Celui du 26 décembre 2013 sur Mélenchon a retenu mon attention pour au moins deux raisons. JFL confirme sa fixette sur JLM et donne un témoignage intéressant sous la plume d’Élie Arié. Les deux cas illustrent la difficulté de sortir des jugements ad hominem.

 

Élie Arié montre que chevènementiste échaudé craint l’eau tiède, celle du privatiseur Jospin, de l’antifinancier Hollande et du démagogue Mélenchon. Ce dernier n’a pas refusé le gouvernement du premier ni tiré un bilan accablant de son action.

 

Mélenchon a créé le Parti de Gauche et le Front du même nom en constatant la dérive socio-libérale du PS sous le secrétariat hollandais, la compromission du MDC chevènementiste avec des « souverainistes » fascisants, la descente en vrille du PCF et l’atomisation LCR/NPA (dont une partie a rejoint le FG). Il pensait que les socialistes néo-jospinistes ou rocardiens, même avec Henri Emmanuelli ou Marie-Noëlle Lienemann comme cautions « populaires », offraient un boulevard à une autre gauche de gouvernement. Son résultat au premier tour de 2012, quoique moindre qu’espéré, confirmait l’entrée au club des > 10 %.

 

Vive le roi d’Europe !

 

« Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ». Avec ou sans Olympe, Jean-Luc Mélenchon a perdu ses codes de comportement. L’injure n’est pas argument, et le parler « cru et dru » confine à la beuglante de fin de meeting. Le partisan du Front de Gauche que je suis réprouve la grossièreté gratuite, tout simplement parce qu’elle est politiquement improductive.

 

Je suis moins d’accord avec Élie Arié quand il parle d’un programme « irréaliste dans le fond », parce que basé sur la « capacité illusoire de la France à imposer ses idées et sa ligne politiques à l’Allemagne, à l’Union européenne et au monde entier ». S’il veut dire que convaincre Angela Merkel, Mariano Rajoy ou José Manuel Barroso des bienfaits d’une Europe sociale est illusoire, il a raison. Mais si la France avait attendu que l’Europe soit d’accord pour abolir la monarchie, la capitale serait encore à Versailles. Le fait que les populations européennes « plus durement affectées par la crise » ne se soulèvent pas en masse confirme le mot prêté à Lénine : « La misère n’est pas révolutionnaire ».

 

Dessine-moi une révolution…

 

Encore faut-il s’entendre sur le mot « révolution ». Aucun citoyen politique ne devrait la voir comme un opéra chinois sous Mao-Ze-Dong. Le Parti Communiste a « fait son deuil depuis longtemps » des drapeaux rouges dans le palais du tsar. Cela n’interdit pas de proposer une politique fiscale davantage basée sur l’IRPP que la TVA, l’imposition au même niveau que les PME des profits du CAC 40 et des actionnaires stériles, le strict contrôle des 250 milliards annuels de fonds publics vers le patronat et la formation professionnelle, la lutte sans merci contre la bureaucratie et la dictature libérale des mandarins inoxydables de Bercy. Ce n’est peut-être pas « révolutionnaire » à Pyongyang, mais efficace à Paris. Le PCF ne propose pas une économie soviétique, mais contrôlée, munie d’outils de prévision, d’incitation et de correction sous le contrôle de pouvoirs publics décentralisés et responsables devant les populations.

 

La passion de l’irréalisme

 

Le prétendu « réalisme » du moment rend impossible tout changement réel de ce type. Cet « illusoire » pragmatisme se fonde sur une économie de casino mondial vampirisant les services publics, déconnectée de la réalité du plus grand nombre. Le tandem Hollande-Ayrault l’accompagne d’un discours à la fois « irréel » sur la courbe du chômage et « passionnel » sur les « génocides » en Afrique ou l’affaire Léonarda. En même temps, l’ex-maire de Nantes applique une stupide Écotaxe, capitule devant quelques poujadistes hérissés de bonnets rouges, puis relance son inutile aéroport de Notre-Dame des Landes. Matignon monte une énième version du Grand Paris en flinguant la petite couronne francilienne au profit d’un fouillis technocratique et électoraliste à masque de métropole. Hollande appelle au « choc de simplification » en compliquant les échelons territoriaux sans toucher aux coûteux Comités Théodule qui recasent les copains battus aux élections et leurs familles. «La France est sur-administrée et sous-gouvernée ». C’est le « think tank » socio-libéral Terra Nova qui le dit. Le Président n’écoute plus les amis ?

 

La sortie, svp !

 

C’est en sortant la France de ces vasières administratives que les autres Européens pourraient se dire que la politique française n’est pas si mauvaise. Qui pleure sur la disparition des fiches d’état-civil, de la vignette automobile ou de cette pitoyable Écotaxe publique-privée ? Qui sangloterait sur la retenue à la source de l’IRPP, libérant plus de 4000 fonctionnaires des finances pour renforcer l’inspection du travail, les contrôles sanitaires, les hôpitaux publics, les flics en civil à Marseille et Pôle Emploi ? Qui regretterait, sauf leurs auteurs déjà gavés, les milliers de sondages, de rapports et d’études commandés chaque année et enterrés sitôt que remis, au détriment de la recherche universitaire et de l’action culturelle ? Qui s’accrocherait à un porte-avions nucléaire aussi  souvent en panne qu’en mer ? Qui déplorerait le contrôle des sociétés d’autoroutes et des consortiums privés qui plombent financièrement l’aménagement du territoire ?

 

Si Mélenchon s’est enfermé, satisfait ou non, dans une « impasse politique », c’est son affaire. Personne n’est obligé de le suivre, pas plus que d’en faire son punching-ball quotidien.  La présentation d’une politique de gauche, argumentée et chiffrée, est plus urgente. Elle se fait cependant attendre. J’ai lu en 2012 le programme du Front de Gauche et de son candidat avec attention. Aucun chiffre n’y figurait, aucune date d’application non plus. Les autres programmes, dont celui de François Hollande, étaient du même bois creux.

 

C’est là une similitude avec les bons auteurs du déblog-notes de JFL, où l’ego prend largement le pas sur l’analyse. Les crocodiles sont dénoncés, la sortie des marécages n’est pas indiquée. J’ai essayé de donner quelques fléchages plus haut. J’attends ceux des camarades Arié et Launay.

 

Gilbert Dubant

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