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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 21:05
Marie-Josée Roig, ex-Maire d'Avignon

Marie-Josée Roig, ex-Maire d'Avignon

Ça vous a peut-être échappé, mais Madame Marie-Josée Roig, ex- Maire d’Avignon, s’est reconnue, deux ans après sa parution, dans un épisode scabreux d’un roman à clés sur la sarkozie dans les Hauts-de-Seine. Le Monarque, dans le récit, demande à une Maire d’une ville du Sud, venue quémander une subvention, de lui faire, vite fait, une petite gâterie. Se disant représentée «comme une femme légère, prête à tout, sans aucune morale», elle réclame 15 000 €.

 

          Le 14 juin 2012, pile entre les deux tours des législatives, paraissait Le Monarque, son fils, son fief, sous la signature de Marie-Célie Guillaume, à l’époque directrice de cabinet de Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine. Sorte de chronique de la guerre picrocholine qui s’est livrée dans les Hauts-de-Seine entre le Dauphin soutenu par le Monarque contre l’Arménien. Là les clés sont évidentes avec donc Jean Sarkozy et son papa d’un côté, Patrick Devedjian de l’autre.

 

La plupart des personnages sont aussi facilement reconnaissables. Ainsi des Thénardier, les époux Balkany ou Don Léonard, Charles Pasqua ou L’Humoriste Attitré, André Santini. Plus ambiguë est cette Belle-Amie désignant Rachida Dati. Un peu facile, mais bien vu est ce Gominet, pour le petit David Martinon, d’abord désigné par le Monarque pour lui succéder à Rockyville, puis descendu par le Dauphin. La Pravda pour Le Figaro de Mougeotte, ça s’imposait.

 

   « Sous le nom de "Baronne", référence au "Baron perché" d'Italo Calvino, qui prend de la hauteur pour supporter la médiocrité du genre humain, la narratrice du livre raconte les coups de colère téléphoniques du "monarque", les complots ourdis par les élus du département pour destituer l'"Arménien". Elle restitue les accusations contre lui des "Thénardier", ses pires ennemis, qui sont aussi les meilleurs amis du "monarque". » résume la journaliste du Monde. « Au final, le lecteur retire du récit l'image d'un "monarque" despote et clanique, qui n'a de cesse d'humilier l'"Arménien", coupable à ses yeux d'avoir prétendu "nettoyer les écuries d'Augias" de sa "principauté" des Hauts-de-Seine et d'avoir torpillé la carrière politique naissante du "dauphin" Jean. » commente-t-elle.

 

Intitulé Rocky et le monologue du périnée, un seul chapitre est un peu croustillant. Il met en scène une Madame de P. « maire d'une ville de 150 000 habitants ceinte de magnifiques remparts classés monuments historiques, présidente d'une agglomération de 265 000 habitants », venue solliciter une subvention pour un musée de sa cité au près du monarque. Mais notre Rocky, monarque non plus des Gaules mais à la gaule, lui réclame une faveur sexuelle : «tu ne peux pas me laisser comme ça, tu vois bien que j’ai besoin de me détendre, allez c’est pas grand chose». En quelque sorte une petite pipe à Rocky, avant qu’il ne décore ! Car il doit, dans la foulée, remettre la Légion d’honneur à la dame Thénardier ! "Ce sont des choses qui existent. Dans les milieux du pouvoir, certains hommes se permettent des choses. Toutes les femmes qui sont dans cet environnement sont exposées à ces situations", expliquera l’auteure. Pas moins de trois élues ont déjà été plus ou moins identifiées à l’édile dévouée, sorte de Monica Lewinsky sur le retour d'âge.

 

Marie-Josée Roig, déchargée de fonctions, a dû mettre son temps libre à profit pour lire, tardivement, l’ouvrage de la Baronne, comme se désigne l’auteure du livre. Mais lors de l’audience – tout au moins dans le peu que nous dit l’AFP reprise par quelques articles – l’avocate de la plaignante ne dit pas à-en-sur quoi Mme Roig s’est reconnue dans la compréhensive Madame de P (P comme Pipe ?).

 

 

Pour compléter, vous pouvez relire Le sperme : un antidépresseur

En guise d'épilogue

 

Faveur sexuelle au "Monarque" Sarkozy : l'ex-maire d'Avignon perd son procès, titre RTL

Comme l'avaient fait valoir la défense et le parquet, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé que l'ex-maire n'était pas identifiable avec certitude. Elle a déclaré son action irrecevable.

L'ex-maire d'Avignon a été condamnée à verser 1.500 euros pour les frais de justice à l'éditeur Yves Derai.

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 16:56
Parole d'expert ! (cliquer pou agrandir)

Parole d'expert ! (cliquer pou agrandir)

Et si les fuites sur les écoutes de Sarkozy lui profitaient, ou tout au moins nuisaient à l’enquête qui le visait ? Hypothèse osée ?  Les scénarios avec billard à trois bandes ne sont peut-être pas réservés aux séries états-uniennes. Et avouons, à notre grand regret, que le pouvoir, qui pourtant les avait en mains, les cartes, fait un peu « House of the cards », Château de cartes, comme traduisent les québécois.

 

En quelques jours, trois affaires : Copé et Bygmalion, Buisson et son dictaphone, Sarkozy, son avocat et un juge de la cour de cassation. Le contre-feu allumé par l’UMP, Copé en tête, faisait, si l’on ose dire, long feu. Car oser insinuer que c’était une horrible manœuvre orchestrée par les socialos, Hollande en tête, pour redresser la barre électorale, était d’une crédibilité douteuse. Faire passer Le Point, qui avait dévoilé la complaisance de Copé pour une boîte de com dirigée par ses amis, pour un organe de presse à la solde du pouvoir, il n’y a que Copé lui-même et ses séides pour l’oser. Quant à Buisson, même dans les séries les plus tortueuses, aucun scénariste n’aurait osé le faire passer pour une taupe au service secret du PS. D’autant qu’un des bénéficiaires des bandes buissonnières a été Atlantico, site qui ne cache pas son orientation droitière.

 

Gageons que la casserole de plus, attachée aux basques de la buse de Meaux n’a pas dû faire pleurer ni du côté de Solesmes où un ancien premier ministre a sa gentilhommière, ni du côté de Bordeaux, ni même du côté du conjoint d’une chanteuse à la voix fluette.

Les bandes à Buisson n’ont pas du tout plu à la chanteuse – le quelqu’un m’a dit qu’on nous écoute susurré dans son dernier récital visait plus Buisson que les juges – ni à son époux trahi par son gourou. Mais joie – toute en retenue bien sûr – de tous ceux à qui le camelot et sa camelote soit faisaient de l’ombre auprès de leur little big man, soit déplaisaient souverainement. Et même si le petit grand homme jouait les victimes, les écoutes démontraient à quel point son gourou était bas de plafond. Se complaire dans ses analyses creuses et se laisser prendre à ses flagorneries ne plaidaient pas pour la clairvoyance de l’ex-président. Et dans le chœur des rimes en –able (incroy-able, abomin-able, lament-able, détest-able, condamn-able…) de tous les zélotes UMP, Copé ne fut pas le moins zélé, pour qui ce Buisson cachait son Bygmalion.

 

Reste les écoutes, pardon les interceptions judiciaires.

Petit rappel : elles ont été décidées par des juges d’instruction sur la suspicion de financement de la campagne présidentielle de 2007, par un certain Mouammar Kadhafi, guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Suspicion confortée par un ex-ami de Copé, Ziad Takieddine. A noter que les juges Serge Tournaire et René Grouman, chargés du dossier, contrairement à ce qu’insinuent des UMPistes, n’ont aucun lien avec le Syndicat de la Magistrature. Noter aussi que ces juges n’ont aucunement à faire part à qui que ce soit de ces écoutes. Noter enfin que ces écoutes concernent Sarkozy et non son avocat.

 

Hypocrisie, dirait Maître Herzog, car quand le client téléphone, on écoute aussi l’avocat. En tout cas les deux se méfient, puisque l’avocat lui achète, sous le faux nom de Bismuth, un tintin ou TOC (pour téléphone occulte : faux nom et ne fonctionnant qu’avec des cartes achetées dans le commerce) et s’en procure un lui-même*. Méthode employée par les trafiquants de drogue avec leurs fournisseurs, précise Maître Eolas. Quasi indétectable, en ville. Mais l’apprenti clandestin va s’en servir chez Belle-Maman. Bingo ! les flics logent le portable et espionnent – que c’est vilain ! – les échanges avec l’avocat.

 

« Et lors d’une de ces conversations, il serait apparu qu’un haut magistrat renseignerait l’ancien président sur un autre dossier pénal le concernant en échange d’un soutien pour un poste agréable, ce qui caractériserait le pacte de corruption et un trafic d’influence. Rien à voir avec le financement de la campagne de 2007 : la conversation est donc transcrite et transmise au parquet, et le tout nouveau procureur national financier a décidé d’ouvrir une nouvelle information, confiée à des juges différents du volet corruption, pour trafic d’influence. »* Maître Eolas Il s’agit du dossier des agendas de l’ex-président, saisis dans le cadre de l’affaire Bettencourt, mais qui peuvent aussi intéresser les juges dans l’affaire Tapie par exemple et dont Sarkozy demandait la restitution. Herzog aurait obtenu des infos sur ce dossier de Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, qui avait accès à l’intranet de la Cour. Le Monde

François Faletti, Procureur Général de Paris, le 26 février, a informé  la chancellerie de l’ouverture de cette nouvelle enquête.

 

Avant de se pose la question fatale – à qui profite la fuite ? – examinons les possibles sources des fuites :

1) Les magistrats eux-mêmes (ou l’un des deux) ;

2) le parquet, François Faletti qui a un contentieux avec la Garde des Sceaux, notamment ;

3) les policiers : ce qui est sûr c’est qu’Hortefeux, lui aussi sur écoutes, a bénéficié d’une fuite d’un policier qui, non content de l’avertir qu’un juge avait demandé son audition comme témoin, lui a donné des conseils.

Ce qui est sûr aussi c’est que la fuite ne profite pas à l’instruction puisqu’elle tarit les écoutes.

Reste donc parquet et police. Faletti jouant au billard à trois bandes ? des policiers renouant avec leurs habitudes du temps de Sarko-Ouard-Courroye (affaire Bettencourt, DSK…) ? la dernière hypothèse est la plus probable.

 

Mais retour à la question de base.

Et si cette fuite profitait d’abord et avant tout à Sarkozy et surtout à Maître Herzog ?

L’avocat, écouté par ricochet, n’est pas le premier dans ce cas. Ainsi Maître Harry Durimel, il est vrai du barreau de Guadeloupe, avait bénéficié du même type d’écoutes en 2007, sans que ça ne provoque, sinon chez ses confrères locaux, une levée de boucliers. Nul n’entendit, Frédéric Lefebvre, Devedjan ou Goasguen s’élever contre une transparence qui ne peut être que totalitaire. Pas plus les ténors des prétoires style Dupont-Moretti, Themine, Leclerc et les autres. D’un coup d’un seul les voilà tous debout contre des mesures juridiques qui ne datent pas des lendemains du 8 mai 2012** et dont ils feignent de découvrir toute la nocivité liberticide. Pharisiens !

 

Profite encore à Sarkozy. Tout bêtement d’abord en l’avertissant que sa ruse était vraiment en TOC, et donc en stoppant les écoutes. Et en lui permettant de rejouer un de ses numéros favoris, celui de la victime. Et on voit l’artiste. Contrairement à un Copé aussi crédible qu’un maquignon de la belle époque quand il crie à la chasse à l’homme, Sarko l’a joué sobre, il a laissé dire. Les grandes douleurs sont silencieuses.

 

Si l’on ajoute que Taubira-Ayrault se sont pris les pieds dans le tapis - au lieu de se contenter de bétonner en répétant qu’eux, contrairement à Sarkozy, ne reçoivent pas en temps réel les PV d’auditions policières – on assiste à un apparent retournement de situation.

 

Sauf que là encore Copé-la-triche en fait des tonnes sur l’air de elle a menti, elle doit démissionner. La buse de Meaux se prenant pour l’aigle de Meaux et jouant les moralistes apporte un sérieux soulagement aux socialistes. Et nuit à la tactique, pour une fois plus subtile, de Sarkozy. On notera, qu’à part son homme-lige, Jacob, aucun ténor UMP n’a trop entonné l’antienne de Copé. Ni le Lao-Tseu du Poitou, encore moins les autres ex-premiers ministres, Fillon et Juppé. L’ineffable Devedjan, tout en demi-sourire, invité de la Nouvelle édition (C+ 12/03/14), conclut : « Nous ne sommes pas irréprochables sur tout non plus », démontrant un art de la litote.

S’il en est un qui doit se réjouir, en tout cas, c’est bien Charles Pasqua : ses conseils ont été appliqués assez grossièrement par ses disciples. Mais, le pouvoir en place est tombé à pieds joints dans le piège évident de l’affaire dans l’affaire.  Et de malentendus en éclaircissements confus, on a atteint à la vitesse grand V, le stade où plus personne ne comprend quelque chose.

 

* "Les policiers ont intercepté entre le 28 janvier et le 11 février 2014, des conversations téléphoniques entre Monsieur Nicolas Sarkozy utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d'emprunt (Paul Bismuth) et M. Thierry Herzog, avocat se servant d'une ligne téléphonique souscrite le même jour et au même endroit que la première. (...) révélé, d'une part, que Monsieur Thierry Herzog aurait pu être renseigné de (…) tant sur la surveillance des téléphones de Nicolas Sarkozy que sur la (...) d'une perquisition dans le cadre de l'information en cours et, d'autre part, (...) est entré en relation, à de nombreuses reprises, avec un magistrat du parquet général de la Cour de cassation". On peut lire aussi : "Ces communications mettent également en évidence que ce magistrat aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d'être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d'Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy aurait assuré qu'il l'aiderait dans ce projet«avec ce que tu fais» (selon Thierry Herzog)." Extraits de la lettre de la procureure nationale financière, Eliane Houlette Le Monde

 

** Imaginez une seconde que la gauche, en l’occurrence Mme Taubira, Garde des Sceaux, ait eu l’idée saugrenue de refondre les dispositions juridiques sur ces interceptions judiciaires –sanctuarisation totale des avocats, par exemple – on vous laisse deviner les attaques immédiates des Luca, Estrosi, Morano, Fenech et les autres sur la gauche laxiste…

 

PS Dernière image empruntée à Géhém

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 15:53

 

frigide-barjot-manif

Une fausse Bardot – qui n’aime pas les jars – est devenue la Sainte Frigide appelant à bouter hors du parlement la satanique loi sur le mariage pour tous. L’immortelle interprète de « Fais-moi l’amour avec deux doigts » a connu son chemin de Damas en août 2004, « réveillée », dans une foi bien endormie, par l’un des derniers sermons de Jean-Paul II, à Lourdes. Elle qui sentait plutôt le soufre est en odeur de sainteté. Mais celle qui se dit « attachée de presse de Jésus » ne serait-elle pas une lointaine disciple de Léo Taxil, le roi du canular ?

 

frigide-barjot-fientrevue2Avec son époux, Basile de Koch, Frigide Barjot fut d’abord l’égérie de Jalons, lancé en 1984 par une manifestation contre le froid, au métro Glacière, avec pour slogan : "Verglas assassin, Mitterrand complice !". 

Un groupe censé regrouper des royalistes de Restauration Rapide, des chiraquiens d’abord du RAPOURI (RAssemblement POUr RIen) puis des sarkozystes de l’Union des Moutons de Panurge (UMP), des centristes de CDPD (Centre démocratique pour le progrès et le développement), des ségolénistes de Désirs de Gauche Adroite (qui succédait aux Mitterrandistes de Vénération Mitterrand), des écologistes de Verts de Terre, des altermondialistes de la GAL (Gauche Anti Libérale), des crypto maoïstes de l’Union des travailleurs pauvres et moyens pauvres de la couche inférieure sans oublier des lepénistes de Nazisme et dialogue. De l’humour potache, style anarchiste de droite. Dans la même veine, Karl Zéro, le beau-frère de Frigide, se disait monarchiste de gauche.

 

 

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Jalons a beaucoup donné dans le pastiche de journaux : Le Monde devient Le Monstre, Libération L’aberration, Voici – où travaille Basile de Koch – Voiri, L’équipe L’épique… seule la parodie d’Entrevue devenue Fientrevue leur valut un procès.

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Avec son mari, Basile de Koch, dans une émission d'Ardisson

 

Certes, notre couple, Basile surtout, a un passé à la Madelin-Longuet-Devedjan. Frigide Barjot et Basile de Kock ont été mariés par Georges de Nantes dit l'Abbé de Nantes, fondateur de la Contre-Réforme Catholique (CRC), joyeux drille, pétainiste sous Pétain,  ardent défenseur de l'Algérie française (seul prêtre à défendre l'usage de la torture), dénonçant  l'église devenue selon lui « Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle » (MASDU) ou « forme moderne de l'Antéchrist éternel ». Entre autres activités, ils ont été nègres de Charles Pasqua. Est-ce eux qui avaient l'habitude de glisser dans les discours de leur patron des citations d'Hitler ou de Staline (l'ex-représentant Ricard n'y voyant que du feu) ?

 

 

 

frigide-barjot-dead-pompidouMais il est un peu difficile de discerner l'intégriste catho quand elle interprète, avec son groupe Frigide Barjot & Dead Pompidou’s, "  Fais-moi l’amour avec deux doigts, avec trois ça ne rentre pas, avec un ça ne suffit pas". Tout de droite qu’ils se revendiquent, Koch et Barjot n’hésitent pas à se moquer de Sarko avec "Pour qui sonne le bling". Et le répertoire contient ces œuvres sublimes que sont « Y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », « Tu crois ou tu crois pas ? », « Y a-t-il une vie avant la mort ? » « Les femmes ont-elles une âme ? », « Fais-moi l’Europe à 35 membres », « La matraque », ou « J’ai retrouvé Simone » … toutes empreintes d’une spiritualité transcendantale.

 

Œuvres qu’elle interprétait encore en 2011.

frigide-barjot-touchepasOr, si l’on en croit sa sainte légende, elle s’est réveillée à sa foi en août 2004 avec un des derniers prêches de Jean-Paul II à Lourdes. Devenue alors, dit-elle, fofolle de dieu, au moment où Benoît XVI voulait réintégrer les évêques schismatiques – en particulier un certain Williamson, négationniste – elle est devenue super-papiste en lançant un « Touche pas à mon pape » et en organisant un « benoîthon ». Réunissant quelques milliers de signatures, elle alla les remettre au pontife teuton. Depuis elle dame le pion, sans trop de difficultés on en conviendra, au sosie de Gérard Languedepute, le belge Alain Escada*, leader très peu charismatique de Civitas et même à notre très chère chaisière, qui a su se vendre pour un plat de lentilles au moment des présidentielles, Christine Boutin.

 

Frigide-Barjot benoithonLes discours niaiseux qu’elle tient n’ont pas la force de ceux d’un Taxil qui n’hésitait pas à décrire un culte de Baphomet dans des loges maçonniques dont le chef suprême, Albert Pike, rencontrait Lucifer tous les vendredi à trois heures. Là, elle nous récite du Vingt-trois mâtiné de Barbarin, avec beaucoup de n’importe quoi. Mais c’est une « bonne cliente » avec une gouaille qui passe bien à la télé. Son parcours semble cependant calqué sur celui de Taxil. Et les bigots semblent se laisser prendre aux mêmes pièges. Certes, elle n’était pas aussi éloignée de l’église catholique que Taxil, qui commit quelques ouvrages comme "Les maîtresses du Pape", "Le Pape femelle", "L'homosexualité dans les couvents"... plus sulfureux que Fais-moi l’amour avec deux doigts et autres chansons bardotesques. Mais comme lui, elle affiche une soudaine conversion et obtient une audience du pape. Et prendre au sérieux ces parodiques « Touche pas à mon pape », « Benoîthon » et autres guignolades révèle chez les bigots des trésors de crédulité. Bienheureux les pauvres d’esprit traduisait-on autrefois une des béatitudes.

frigide-barjot-mariage-homo

Frigide-barjot-photo-figaro-copie-1.jpgLa hiérarchie catho est-elle vraiment dupe ?

Elle est piégée par l’audience papale et l’impact médiatique de la drôlesse. Car elle joue à la perfection le rôle, très BB, de l’idiote utile. Elle donne un bon coup de ripolin pipeul à l’image confite en dévotion des bigottes qui s’affichent au milieu de scouts d’Europe aux allures un peu trop martiales et de têtes d’haineux de souche, arborant des sacrés cœurs vendéens. Toute « born again », comme disent les états-uniens, qu’elle soit, elle présidait un mariage homosexuel, dans une boîte de nuit, en 2007 (4 ans après sa prétendue re-conversion). Cérémonie parodique qu’elle ne renie pas. Et qui donc, paradoxalement, permet de dédouaner la future manif anti mariage pour tous, dont elle est une des principales organisatrices, de l’accusation d’homophobie.

 

On retrouve donc tous les ingrédients, en mode mineur, du canular à la Taxil. Une parodiste déjantée, qui fréquente les hauts lieux de la vie nocturne, devenue folle de la messe. Des opérations délirantes telles que le benoîthon qui lui valent audience papale. Un activisme forcené pour prouver sa foi recouvrée (tout en donnant encore dans la franche déconnade, comme ce faux mariage de Romero)…

frigide-barjot-lors-de-la-manifestation-contre

 

Aura-t-elle, comme son lointain prédécesseur, le courage d’avouer son canular, ce que fit Léo Taxil le 19 avril 1897, un lundi de Pâques ? Ça serait parfait, le lundi de Pâques cette année tombe le 1er Avril ! 

 

 

 

 

*Si j'en crois Le Figaro - et comment ne pas croire le Figaro ? - il a 41 ans, il est bouquiniste, il "est un ancien du Front National Belge" et, ça ne s'invente pas, "il a été candidat aux législatives sur les listes du parti d'extrême-droite Zut". (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/12/08/01016-20111208ARTFIG00814-civitas-ce-mouvement-chretien-sorti-de-l-ombre.php)

 

En bonus (?), le couple Basile de Koch-Frigide Barjot dans une supposée virée nocturne :

 

 

 

En complément :

Les dessous pas très chics de "sœur" Frigide Barjot

En complément :

Lettre à ma belle-soeur Frigide Barjot

« (…) Tu as lancé tes "Benoithon", béatifiant ce Joseph Ratzinger que personnellement je trouvais légèrement rance, c'était curieux mais cocasse. Je me disais que ce combat s'inscrivait, en quelque sorte, dans la continuité logique des "combats" déjantés initiés par Jalons sous la houlette de Basile de Koch, mon frère, et ton mari. Nous avions scandé "Verglas Assassin, Mitterrand Complice !" et pour moi le Benoithon, c'était un peu la même chose : du second degré bon enfant...

(…) "Il est des croix pour toutes les épaules" disait Marie Antoinette, et tu es devenu la mienne (…) Pas une émission sans que l'on aborde le chapitre familial. Et moi d'expliquer que oui je suis catholique mais que non je ne suis pas contre le mariage pour tous, puisque Jésus a dit qu'il fallait rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, et qu'il me semble que le mariage civil dépend de César et pas de Dieu. Qu'"Aimez vous les uns les autres" dans l'idée de Jésus, ça englobe les homos, et que si ces derniers (qui seront les premiers ?) ont le désir d'avoir des enfants, je ne vois pas en quoi ces gosses seraient moins aimés par leurs parents.

(…) Et puis, il y a eu vendredi dernier. Là, tu étais devant le Sénat, Civitas était curieusement dans le coin, et j'ai compris que tu étais en train de riper total. Tu basculais dans une toute autre histoire, que tu ne maîtrises pas... Quand je t'ai entendue, toi Virginie, ma belle sœur - encore catholique j'espère - tempêter : "Hollande veut du sang, il en aura ! Nous vivons dans une dictature !"

(…) On va faire quoi alors ? On va s'entretuer, parce que ça détend ? (…) Stop, Frigide ! Fais Rewind d'urgence. (…) on n'est pas en dictature, mais si tu continues sur ce registre, là, on y va tout droit... Arrête ce jeu, sinon tu sais qui on aura comme Présidente en 2017 ? Je ne peux pas croire que c'est ça que tu veux ? »

Karl Zéro

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