Ou de l’art de remettre au surlendemain, ce qu’on aurait dû faire l’avant-veille !
Le deblog-notes, sauf quelque brefs sursauts velléitaires, est en jachère depuis fin 2022. Et pourtant ce ne sont pas les amorces de débuts de commencements d’articles qui manquent.
Mais surtout un zeste de culpabilité vient chatouiller ce qui me reste de (mauvaise) conscience : sinon rendre compte dans les règles de l’art de la recension des ouvrages de Françoise Botté-Allain ou de Pascal Bouchard, du moins m’en faire l’écho.
L’ouvrage de Françoise Botté-Allain, « Devenir chef d’établissement, continuité ou rupture », vulgarise sa thèse en sciences de l’éducation qui se fonde sur une « démarche de recherche d’orientation clinique » d’inspiration psychanalytique. Mais plutôt que cette démarche, peut-être, l’intérêt premier de ce livre repose sur les « témoignages de chefs d’établissement et d’adjoints » qui donnent toute sa chair à ce livre.
À commencer par son propre témoignage, non seulement sur son premier poste – même s’il m’intéressait, si j’ose dire, au premier chef, puisque quand elle démarrait comme principale, je démarrais comme son adjoint – mais dans la suite de sa carrière où elle décrit les difficultés professionnelles qu’elle a pu y rencontrer. Mais, d’autres témoignages, aux vécus divers, viennent illustrer « la méthode de l’entretien d’orientation clinique » ou le rôle et fonctionnement des groupes d’analyse des pratiques professionnelles (A.P.P.).
Et ce qui est le plus bluffant, comme on dit (mais peut-être que c’est déjà ringard), c’est que cette militante dans l’âme, non seulement s’est lancée dans une thèse à peine en retraite, mais a continué de s’impliquer dans les équipes de formation des personnels de direction.
DEVENIR CHEF D'ÉTABLISSEMENT, CONTINUITÉ OU RUPTURE ?
Témoignages de chefs d'établissement et d'adjoints
Pascal Bouchard qui, lui, possède l’art de la recension comme il l’a prouvé dans ce blog, me fait l’honneur d’un « service de presse ». C’est ainsi que j’ai reçu ce « Traité d’ontologie relative ».
La préface de Denis Kambouchner, sans emphase polémique, fait quand même un sort à tous les prétendus philosophes : « Il appartient à tous de philosopher, excepté… aux philosophes – entendez : aux philosophes de métier. Les philosophes de métier ne philosophent pas.. Bien sûr, eux aussi pourraient, s’ils voulaient. (…) Il y a des philosophes de plateau, des conférenciers qu’on rémunère pour qu’ils donnent le spectacle d’une pensée vivante. Il y a des maîtres enchantés par leur propre verbe ou habités par une mystique plus ou moins laïcisée.»
Notre philosophe buissonnier, inscrit sa démarche plus dans le relatif de l’injonction identitaire que dans l’éther de l’ontologie. Ainsi,Claude Lelièvre, historien de l’éducation le met en relief en se contentant de reprendre les titres des chapitres.
D'où l'intérêt très actuel de ce livre à la fois très personnel et très politique au sens non politicien du terme. Quelques titres de chapitres successifs évocateurs. « Qu'ai-je qui me soit propre ? ». « N'ayant rien qui me soit propre, pour pouvoir dire JE, je revendique d'être l'auteur de moi-même » . « Mais suis-je pour autant responsable de moi-même ? » . « Pour passer du JE au Nous, un système de créances est nécessaire ». « La nécessité d'un NOUS pour qu'il y ait un JE, impose l'existence d'une morale » . « La nécessité d'un NOUS pour qu'il y ait un JE impose aussi un système de reconnaissance sociale ».. « Mais un JE revendiqué incite à la transgression, à l'abolition du NOUS ou à l'élaboration d'un NOUS factice et mortifère ». « L'Ecole est nécessairement prise entre l'affirmation des JE et l'élaboration d'un NOUS ». « Jusqu'à quel point la culture, le partage du rêve éveillé nous protège-t-il d'un NOUS totalitaire ? »
La conclusion datée - « Déclaration de non -candidature à l'élection présidentielle » - souligne ma maladive procrastination.
Ce qui me permet de dire Je
Pascal Bouchard
Pascal Bouchard pose l’hypothèse de l'unicité du genre humain. S’impose alors pour l’homme la nécessité de revendiquer une identité, un « moi profond ».
Le JE est une invention nécessaire et comme un JE ne peut exister seul, il oblige à construire un NOUS. À la question de ce JE articulé à un NOUS, l’ouvrage apporte une réponse originale tout en invoquant les grands philosophes.
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L'éternité, c'est long, surtout vers la fin.
Woody Allen
Roman est-il écrit sous le titre, conte philosophique eût pu aussi convenir.
Ce n’est pas ‘spoiler’ que de dire que le héros grâce à une ‘miraculeuse’ rencontre avec une Viviane va accéder à une immortalité qui arrête l’aiguille à 27 ans. Mais on ne révélera pas comment peut se conclure cette immortalité.
Et immortalité mise à part, le roman peut captiver d’abord par la personnalité du héros et par son parcours de l’exode de 1940 à l’armistice de 1945. Il y a du Meursault chez ce Laurent Berthier, un peu ‘étranger’ à sa propre vie.
Pendant l’exode, alors que deux avions allemands s’apprêtent à attaquer la colonne de civils où la voiture paternelle est bloquée, il va obéir à une jeune femme inconnue qui l’incite à fuir. «…il y repensera souvent et se demandera par quel mécanisme il a pris la décision, sans plus de réflexion, sans même l’avoir voulu… ». Un peu plus tard, arrivée dans la ferme normande propriété de sa famille, il réalise qu’ « Il a pris la place qu’avait son père et sa poitrine se gonfle d’un peu d’orgueil… » « Il s’en veut de cette pensée fiérote » « alors qu’il devrait pleurer ses parents et son frère. « Mais il n’arrive pas à être totalement triste. »
En 1943, le mari de sa femme de ménage lui confie trois enfants juifs de 8 à 12 ans : « Plus tard, il se dira qu’il est entré en résistance pour ne pas décevoir la femme de ménage ni son mari, que toute sa vie a basculé à cet instant, où juste il n’a rien dit… ». Là, l’engagement dû du hasard des circonstances dépasse le personnage : le Lacombe Lucien de Louis Malle décrivait le (non) choix inverse.
Plus tard, après avoir connu les affres de la clandestinité, dans la résistance, à la Libération, « il s’engage. » Officier, il a une réputation de bravoure. Mais lui, il sait qu’ »Il a fait preuve de courage parce qu’il ne pouvait faire autrement. »
Il a demandé à être démobilisé après l’armistice. « Il s’était promis, en quittant l’armée, de vivre pleinement l’avenir. Il n’avait aucun projet. »
Et le roman va basculer, après quelques chapitres délicieusement nimbés d’érotisme et de mystère, dans le conte philosophique avec l’acceptation du « cadeau de l’immortalité », cadeau d’adieu de sa fée Viviane !
Je laisserais le lecteur découvrir comment on vit l’immortalité.
Pourquoi le (médiocre) joueur de pétanque qui ne connaissait de tennis que celui de table, se retrouvait-il avec d’autres spectateurs au bord d’un court de tennis d’Ifrane ? Autant qu’il m’en souvienne, en ces beaux jours de fin mai 69, des activités sportives diverses avaient opposé profs du collège et du lycée. Pour le tournoi de tennis, le vrai, sur terre battue, les compétiteurs étaient tous du lycée et la finale opposait le solide P.T., le pompidolien, au léger mais virevoltant Y.S. partisan de Duclos, candidat PC à ces présidentielles 1969, dont la rondeur et l’accent rocailleux donnaient une (fausse) image de bonhomie. Et chacun, accompagnait chaque bon coup de raquette d’un « Pour Pompidou », « Pour Duclos ». En toute logique – sportive et électorale – Pompidou battit Duclos, P.T. l’emporta sur Y.S., Yoland Simon.
J’ai, en effet, connu avec cet estimé contributeur du deblog-notes, l’expérience de la coopération, à Azrou, au cœur du Moyen-Atlas. Aussi, quand il m’a gratifié du service de son dernier opus – Faut-il qu’il m’en souvienne ? – me suis-je empressé de rechercher les pages sur ces années marocaines communes.
Il avait déjà évoqué cette expérience de la coopération, partagée avec des milliers d’autres VSNA (Volontaires du Service national actif), dans une nouvelle intitulée Maroc tristement au cœur**. Nouvelle, où le narrateur prêtait, en mettant en scène un accident tragique (et réel), à ses collègues un certain racisme. Nouvelle, dans laquelle un nommé Launay jouait un rôle assez peu reluisant. Mais c’était de la fiction et il ne faut pas confondre narrateur et auteur, personnage et personne, n’est-ce pas ?
Sauf que là, le narrateur et l’auteur se confondent et il écrit clairement « Je me souviens maintenant avec quelle facilité les rapports humains se teintent facilement d’un racisme ordinaire, à peine condamnable et presque anodin, ce racisme au quotidien dont j’avais lu les fines analyses dans les librairies du Quartier latin, “La joie de lire” de François Maspero. »
Une vision symptomale, à mon sens.
Que des Français râlent – sur le garagiste ou le plombier, le flic qui vous fait lanterner pour la carte d’étranger, la première paye qui met plus de trois mois à tomber, la paperasse, etc. – rien que d’habituel. Mais prédominait surtout une grande insouciance : pas de paye, mais le Soussi, le boucher, la Grecque même nous faisaient crédit… et pétanque, apéros, fiestas diverses animaient la vie des ‘expatriés’, pour beaucoup fort aises de cette vie loin des contraintes parfois pesantes des familles. Quant aux « fatmas », elles étaient infiniment moins nombreuses à chaparder que les chasseurs et pêcheurs françaouis à braconner !
Sûr que cette sorte de paroisse laïque vivait plutôt en vase clos, avec parfois ses petites frictions. Mais notre auteur de retour en France, entre le syndicat corporatif et la cellule PC d’enseignants, n’était-il pas dans un entre-soi encore plus prégnant ?
Lecture symptomale de ma part, puisque le chapitre « Coopérer » fait 10 pages sur 240 de Faut-il qu’il m’en souvienne ?.
Pré-boomers – enfants des années de guerre – et boomers de 1946 à 1955 se retrouveront dans ces souvenirs d’un fils d’instit coco de Normandie qui vont de la Résistance à la victoire de Mitterrand en 1981. Le parcours, mais faut-il s’en étonner, est un peu virevoltant. Apparemment thématique, chaque chapitre – engagements, écrire, cinéma, théâtre, etc. – précédé d’une introduction en italique. Mais, malgré des évocations croisées de souvenirs d’enfance d’un chapitre à l’autre, la chronologie reprend parfois ses droits, après les écoles il y aura le lycée puis l’université, après coopérer ce sera revenir.
Ce parcours est évidemment autobiographique, mais l’auteur reste très pudique sur sa vie intime, on se retrouve ainsi dans la cité universitaire d’Anthony avec une épouse et un fils qu’on n’avait pas vu venir. Percent quand même quelques blessures d’enfance avec une mère qui ne supporte pas la concurrence de cette terrible maîtresse qu’est la militance PC du père. Et l’on sent toute l’admiration pour ce père communiste qui « tenait à la fois du rebelle, du savant et du philanthrope. » « J’étais assez fier de partager les idées de mon père. De les avoir reçues en partage et non en héritage. (…) Je les soutenais avec le talent d’un petit Mozart de la politique, la cauteleuse subtilité d’un dialecticien en herbe et l’acharnement d’un redoutable rhéteur. »
De gauche à droite, assis : Jacques Duclos, Maurice Thorez, Marcel Cachin ; debout André Marty.
Avec une tendresse légèrement teintée de malice, Y. Simon, à travers ce père, fait comprendre cette vision du monde des communistes s’appuyant sur l’infaillible marxisme-léninisme (voire stalinisme) qui apportait des outils scientifiques pour saisir les lois de l’Histoire. Il fait vivre surtout ce militantisme quasi religieux et il retrace les « âpres affrontements » de l’après-guerre, avec ses procès staliniens contre Marty ou Tillon et autres traîtres, menés par Thorez et Duclos. Petite scène de comédie aussi, quand son père, du côté de Saint-Hilaire-de-Harcouët, l’invite à balancer par le déflecteur de la 203, le surplus de tracts appelant à voter NON au référendum de septembre 1958. Ce précoce passionné de politique nous en retrace aussi quelques grands moments, avec une quatrième secouée par l’instabilité, la paix en Algérie, la surprise du balottage de l’élection présidentielle de 1965, un mai 68 où il ne se retrouve guère dans le mouvement étudiant, une inattendue réhabilitation de Giscard, la lourde déconvenue de 1978…
Mais ce qui fait à mon sens le charme de ces souvenirs c’est qu’Y. Simon sait tisser avec talent l’entrecroisement des grands évènements avec les choses de la vie quotidienne. On y retrouve donc l’engouement pour les héros du sport et particulièrement du Tour de France, les vacances d’été dans la famille avec oncles et cousins, l’école primaire puis le cours complémentaire… La première partie de bac – eh ! oui ! le bac, comme une fusée Ariane était à deux étages – estompe un peu le retour du Général et dix ans plus tard les épreuves pratiques du CPR, quand on a déjà charge de famille, priment sur la révolte estudiantine.
Aucune trace de cette nostalgie un peu gluante dont nous abreuvent les adeptes du « c’était bien mieux de notre temps ». Ses contemporains, les « vieux vieillards » qui ont suivi les exploits de Koblet et Kubler ou ceux de Charly Gaul ou de Bahamontes, les cinémas REX avec ouvreuses et « Jean Mineur publicité », se retrouveront au fil de chapitres. Les lecteurs moins chenus y découvriront un auteur au ton singulier et à la plume alerte.
*La légende moyenatlasique veut aussi qu’un joyeux drille ait réussi, en pleine nuit, à persuader le toubib français du dispensaire que ce P.T. pompidolien avait, avec son épouse (ce qui valait mieux qu’avec une autre) était victime d’un pénis captivus : le cas étant tellement rare, notre toubib est monté illico délivrer le mâle captif pour tomber, devant leur entrée, sur le couple qui revenait d’un spectacle à Fès !
Décidément Pascal Bouchard est un singulier personnage. Après avoir fait l’éloge de la social-démocratie, voilà qu’il prétend dialoguer avec un « père de l’église », un nommé Augustin, saint de son état, et sans se moucher du col puisqu’il intitule son échange « Augustin (saint-) et moi ». Mon esprit grossier n’étant pas trop métaphysique, en guise de mise en jambes spirituelle, je commencerai par la deuxième partie « Pour réinventer la politique » qui est un peu un prolongement de « Ce que vivre m’a appris ».
Il y revient sur les deux grands mouvements qui ont marqué le quinquennat précédent, celui contre le mariage pour tous et celui contre la loi travail dite « el Khomri » « l’un de droite, très à droite, l’autre de gauche, très à gauche, et qui pourtant se ressemblent, tous les deux pouvant se réduire à un slogan, “gardez-nous nos illusions”. D’un côté celle de la filiation par le père, de l’autre la hiérarchie des normes. « Les deux mouvements sociaux sont, essentiellement, empreints de religiosité. Ils font référence à des principes transcendants, la Famille vue comme un asile et un monde idéalisé (…) et le Code du travail, perçu comme le dernier rempart contre un patronat soucieux de toujours moins pour les salariés (…) » Cette transcendance se retrouve avec la Nature, le Travail, l’Argent, le Savoir…
Et « chacun fait sa petite cuisine » et au nom de son système de valeurs s’autorise qui à refuser l’implantation d’un local pour sans abri dans son XVIe, qui à faucher du tabac transgénique fabricant un enzyme pour les victimes de la maladie de Gaucher, etc.
Il propose donc de réinventer la politique en introduisant ce qu’on n’ose plus appeler la démocratie participative – l’expression ayant été dévoyée par un site d’extrême-droite – disons de « nouvelles formes de débats démocratiques » qui permettent, en tâtonnant sans doute, de tenter de dégager l’intérêt général de la gangue des points de vues particuliers. L’instance qu’il suggère – des conseils économiques et sociaux de bassins – préexiste puisqu’on trouve des « conseils de développement »* greffés sur les instances intercommunautaires. Mais ces conseils sont d’une composition opaque et surtout au fonctionnement et aux préconisations quasi inconnus des citoyens concernés. Loin donc de ces CES de bassin formés de représentants de la société civile dûment identifiés et fonctionnant, sinon au consensus, du moins à la règle des deux tiers (seuls les avis recueillant 2/3 des suffrages sont validés).
Fantaisie métaphysique
Rassurons les amis et connaissances de Pascal Bouchard : non il ne se prend pas pour Jacline Mouraud – la « madone » des gilets jaunes – et ne pratique pas l’ectoplasmie pour dialoguer avec Augustin. Dialogue spirituel pas spiritiste.
Après une profession de foi athée, il conte comment, dans une librairie il avait été tenté par Les Confessions d’Augustin (saint-) et, le hasard faisant bien les choses, il tombe sur cette phrase « Étant éternel comme vous êtes, ô mon Dieu, ignorez-vous ce que je dis, ou faut-il que vous attendiez la révolution des temps pour voir ce qui se fait dans le temps ? »
S’en suit un dialogue, aux échanges vifs par moment, plus soutenus à d’autres, au ton décontracté – le tutoiement est de rigueur entre le père de l’église et celui de Tout Educ – parfois familier. Mais si la Bible bien sûr et Moïse sont convoqués par l’un, Kant et Einstein le sont par l’autre. Et Homère, Montaigne, Molière, Hugo, La Fontaine, Proust, etc. qui donnent la joie de dialoguer avec eux par-delà les temps et la mort.
Temps et éternité, temps-espace, temps qui s’écoule – à peine est-il qu’il n’est plus – débouchent, après la septième de Laurent Binet, sur une huitième fonction du langage, « celle qui permet que nos existences s’inscrivent dans la durée, malgré le temps qui passe. C’est le langage, et non pas Dieu, qui nous assure de la permanence de nos êtres. »
Inutile d’essayer de résumer cette fantaisie car, derrière le jeu de ce dialogue fictif, c’est aussi le jeu intellectuel de l’échange d’argumentations. L’art de Pascal Bouchard est de rendre fluide, accessible des spéculations métaphysiques, a priori ardues. Et bien qu’il nous invite au plaisir de picorer un texte – faisant ainsi d’Augustin un précurseur de Freinet – il faut bien sûr suivre de près cette joute pour en goûter tout le suc intellectuel. Ça se lit d’une traite, 41 pages en tout, une trentaine pour Augustin (saint-) et moi, mais ça peut et ça doit se relire pour en tirer toute la substantifique moelle.
*Constitué de citoyens bénévoles et de représentants de différents milieux (économiques, sociaux, culturels, éducatifs, scientifiques, environnementaux et associatifs), le conseil de développement permet de faire émerger une parole collective sur des questions d’intérêt commun, et ainsi de contribuer à enrichir la décision politique.
Les réunions et réflexions s’organisent autour de 5 commissions :
Schéma de Cohérence Territoriale - Projet de Territoire
Retraitées ou salariées, mariées ou pacsées, si, comme pour la majorité du sexe dit faible, vos revenus propres sont inférieurs à ceux de votre légitime, OPTEZ POUR LE PRELEVEMENT A LA SOURCE INDIVIDUALISE !
Je viens de me coltiner la déclaration de revenus (encore des bogues en plein milieu d’après-midi, mais moins que l’an passé !) J’avais auparavant surfé sur le net pour comprendre la différence entre les trois taux de prélèvement à la source et m’étais fait ma petite idée. Lorsque le site impôt gouv fr. m’a fait apparaître le montant dit PERSONNALISE* (tu parles !) au taux indifférencié qui ne tient aucun compte des écarts de rémunération et qui est le taux par défaut, je suis allée comparer avec le montant INDIVIDUALISE** qui propose LOGIQUEMENT un taux adapté aux revenus de chacun et que j’ai bien sûr sélectionné. Cela ne change rien au montant global (ni, pour nous, à notre mode fonctionnement : nous possédons des comptes joints) mais je trouve l’option par défaut inéquitable et de très mauvais goût. Longtemps considérées comme des MINEURES (je suis de celles qui ont dû présenter l’autorisation du conjoint pour ouvrir mon premier compte bancaire) voilà maintenant que par le biais de l’option par défaut on nous MAJORE aujourd’hui les ponctions.
Basta !
Petit exemple simplifié (et rectifié car dans l'exemple c'était la dame qui gagnait le double du Monsieur ce qui est possible mais statistiquement beaucoup plus rare)
Et puis il faut penser aux accidents de la vie : quid en cas de séparation ? Le délai de prise en compte d’une modification est de 3 mois ; dans une période où les difficultés financières sont bien souvent au rendez-vous, pas la peine d’en rajouter.
Enfin, je conseille bien entendu aux mecs qui seraient dans la même situation que la plupart des nanas de sélectionner le prélèvement individualisé
*et**Par curiosité, je suis allée consulter le dictionnaire des synonymes http://www.crisco.unicaen.fr pour le terme personnalisé. Il affiche en proximité immédiate individualisé! No comment...
Si "Confiteor" était, comme son titre semble l'indiquer, un exercice de contrition, il n'en serait pas question sur ce site de bouffeurs de curés.
Et si c'était le grand roman de la culpabilité, il n'en serait pas question non plus, parce que ce serait, sur 900 pages, un roman à thèse psychologique, ce qui serait insupportable. Non, c'est un immense livre, un monument et un bonheur de la littérature contemporaine, traduit du catalan, dont le titre peut prêter à confusion
Votre libraire vous mettra en garde, c'est un texte un peu déroutant. Certaines phrases commencent à la première personne, c'est le narrateur qui parle, et se terminent à la 3ème personne, l'auteur nous parle d'Adria. Certaines pages commencent à Barcelone de nos jours, puis passent au temps de Franco, et de l'enfance du héros, puis au temps de l'inquisition, et se continuent à Auschwitch, avec une émule de Mengele, ou en Afrique, quand un responsable d'un parti d'opposition est assassiné. C'est d'une suprême habileté, mais si c'était là l'essentiel, nous aurions un exercice de style brillant certes, mais un peu vain, et on n'irait pas au bout des 900 pages sans jamais se lasser (sauf peut-être le dernier chapitre, qui justifie ce qui n'avait pas besoin de l'être).
Alors, est-ce le grand roman du destin, du fatum qui s'acharne sur un père et son fils ? Non plus. Jaume Cabré n'est pas Sophocle, ni Peter May, il ne récrit pas Oedipe roi, ni l'Ile des chasseurs d'oiseaux (un autre livre formidable, mais rien à voir).
Serait-ce, comme le laisse entendre la 4ème de couverture, une grande traversée au travers de l'histoire de l'Europe et de ses tragédies ? Ce serait bien, mais insuffisant.
Serait-ce le livre d'une figure du destin, que symbolise un objet qui lie sans qu'ils en sachent rien, les hommes et les femmes ? Encore insuffisant.
Non, c'est juste un roman exceptionnel, que porte le souffle d'un homme. Je voudrais juste, pour vous en convaincre, citer la première phrase : "Ce n'est qu'hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable."
On ne prête à Guillaume Apollinaire que deux œuvres érotiques – pornographiques diront certains – les Onze mille verges et Les exploits d’un jeune Don Juan. C’est oublier qu’il a entre autres ‘traduit’*, dans une double version, Les mémoires d’une chanteuse allemande : une version style veillées des chaumières pour une édition légale et une version autrement croustillante sous le manteau. Et il n’est pas impossible que pour des raisons alimentaires il n’ait pas commis quelques autres œuvres licencieuses.
La poète même, quand il chantait sa Lou, avait la plume allègre.
Mon très cher petit Lou je t’aime
Mon très cher petit Lou je t’aime Ma chère petite étoile palpitante je t’aime Corps délicieusement élastique je t’aime Vulve qui serre comme un casse-noisette je t’aime Sein gauche si rose et si insolent je t’aime Sein droit si tendrement rosé je t’aime Mamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t’aime Mamelon gauche semblable à une bosse du front d’un petit veau qui vient de naître je t’aime Nymphes hypertrophiées par tes attouchements fréquents je vous aime Fesses exquisément agiles qui se rejettent bien en arrière je vous aime Nombril semblable à une lune creuse et sombre je t’aime Toison claire comme une forêt en hiver je t’aime Aisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aime Chute des épaules adorablement pure je t’aime Cuisse au galbe aussi esthétique qu’une colonne de temple antique je t’aime Oreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aime Chevelure trempée dans le sang des amours je t’aime Pieds savants pieds qui se raidissent je vous aime Reins chevaucheurs reins puissants je vous aime Taille qui n’a jamais connu le corset taille souple je t’aime Dos merveilleusement fait et qui s’est courbé pour moi je t’aime Bouche Ô mes délices ô mon nectar je t’aime Regard unique regard-étoile je t’aime Mains dont j’adore les mouvements je vous aime Nez singulièrement aristocratique je t’aime Démarche onduleuse et dansante je t’aime Ô petit Lou je t’aime je t’aime je t’aime.
Plume qui a été franchement transgressive, pour les canons de l’époque, quand il chante, comme une préface à son jeune Don Juan, ce « con large comme un estuaire » aux senteurs marines.
Con large comme un estuaire
Con large comme un estuaire Où meurt mon amoureux reflux Tu as la saveur poissonnière l’odeur de la bite et du cul La fraîche odeur trouduculière
Femme ô vagin inépuisable Dont le souvenir fait bander Tes nichons distribuent la manne Tes cuisses quelle volupté même tes menstrues sanglantes Sont une liqueur violente (…)
Ces exploits, parfois titrés « Les mémoires d’un jeune Don Juan », peuvent choquer de nos jours même un pornocrate. Foin, c’est le cas de le dire, de ces chattes lisses : même les aisselles sont velues. Point non plus de déodorants : les odeurs fortes sont prisées.
«Le poète du Pont Mirabeau est à l’aise dans ce genre d’ébats. Cependant, le trait le plus original de son érotisme « littéraire » est peut-être dans un certain don d’écriture qui le pousse à une extrême précision descriptive dans l’évocation des détails sexuel […]. Ce pouvoir d’exhibition de l’écriture, il en use sans retenue et parfois avec une insistance qui prend curieusement la forme d’une obsession – s’agissant notamment des seins, des fesses, des cuisses et des croupes – du « gros » et du surabondant. Tout Apollinaire est là si on le connaît un peu, avec sa truculence, sa démesure, son rire, ses fantasmes et son énorme « obscénité » caractérielle. »
Jean Raymond, La Poétique du désir « Apollinaire ».
Et le héros, Roger, parfaitement amoral, non content de s’adonner au voyeurisme en perçant un trou sur les lieux d’aisances (nous sommes au début du 20e siècle, dans un château sans confort du 17e siècle), espionne le confessionnal où sa mère se confie à un vieux moine, regarde sa sœur pisser, exige que sa tante lui bichonne sa quéquête, et va faire pire encore… Et surtout, plus choquant peut-être, notre jeune futur Don Juan, use de mots les plus crus pour nous décrire ses découvertes successives des ‘mottes’ de sa jeune sœur puis de l’épouse enceinte du régisseur, etc.
Sorti en 1911 – une édition clandestine – il va notamment reparaître dans une édition, supposée être de Cologne, ornée de 12 lithographies peut-être de Gaston-Louis Roux. Edition beaucoup plus tardive puisque l’illustrateur présumé est né en 1904. Je n’ai retrouvé que quatre des illustrations.
Encore plus tardive fut la transcription en bédé par Georges Pichard : mon édition date de 1991. Un Pichard dont les personnages féminins sont quasi des doubles de son héroïne Blanche Epiphanie, mais qui, en revanche, sait planter un décor avec précision et profusion.
* Les Exploits d'un jeune don Juan est aussi une traduction libre d’un livre érotique allemand Kinder-Geilheit oder Geständnisse eines Knaben, (Lascivité juvénile ou confessions d'un garçon), Berlin, 1891, sans mention d'éditeur.
Or donc, Roger, jeune garçon de 16 ans, se retrouve, en compagnie de sa mère, de sa tante, une de ses sœurs et leur bonne dans la maison de campagne. Cette demeure est une grande propriété divisée en un nombre impressionnant de pièces et de recoins, sans parler des dépendances et des installations nécessaires au travail des champs, si bien que les habitants du coin l'avaient appelé "le château". Une chapelle attenante à la bâtisse permet quelquefois à un prêtre d'un couvent voisin de venir confesser en ce lieu maîtres et serviteurs.
Roger et sa sœur Berthe jouent à cache-cache dans les immenses greniers.
L’escalier de bois qui menait au grenier était très raide. Un jour j’étais descendu devant Berthe et je m’étais caché entre deux tuyaux de cheminées où il faisait très sombre, tandis que l’escalier était éclairé par une lucarne donnant sur le toit. Lorsqu’elle parut, descendant avec circonspection, je m’élançai en imitant avec force l’aboiement du chien. Berthe qui ne me savait pas là perdit pied de la grande frayeur qu’elle eut et, manquant la marche suivante, elle tomba de telle sorte que sa tête était au pied de l’escalier tandis que ses jambes se trouvaient encore sur les marches.
Naturellement sa robe était retournée et lui couvrait le visage, laissant ses jambes à découvert.
Lorsque je m’approchai en souriant, je vis que sa chemise avait suivi sa robe jusqu’au-dessus du nombril.
Berthe n’avait pas mis de pantalon (…) C’est ainsi qu’il arriva que je vis pour la première fois ma soeur dans une nudité impudique.
[…]
Mes yeux ne pouvaient se détourner de sa nudité. Je voyais à la place où son bas-ventre rejoignait ses cuisses, une éminence bizarre, une motte grasse, en forme de triangle, sur laquelle on voyait quelques poils blonds. Presque à l’endroit où les cuisses se rejoignaient, la motte était partagée par une grosse fente de près de trois centimètres et deux lèvres s’écartaient à droite et à gauche de la fente. Je vis l’endroit où finissait cette fente lorsque ma soeur s’efforça de se relever.
Roger a déjà entraperçu sa sœur nue quand sa mère et sa tante leur donnaient le bain. Mais l’érection du jeune homme amène à ne plus les baigner ensemble et Roger se retrouve seul avec sa tante Marguerite.
Ma tante Marguerite avait dix ans de moins que ma mère et comptait par conséquent vingt-six ans ; mais comme elle avait vécu dans une tranquillité de coeur très profonde, elle était très bien conservée et semblait une jeune fille. Ma nudité semblait lui faire beaucoup d’impression, car chaque fois qu’elle me baignait, elle ne me parlait que d’une voix flûtée.
Une fois qu’elle m’avait fortement savonné et rincé, sa main frôla mon petit vit. Elle le retira brusquement, comme si elle avait touché un serpent. Je m’en aperçus et lui dis avec un peu de dépit : « Gentille petite tante chérie, pourquoi ne laves-tu plus tout entier ton petit Roger ? »
Elle rougit beaucoup, et me dit d’une voix mal assurée : « Mais je t’ai lavé tout entier !
– Allons donc, ma petite tante, lave aussi ma quéquette.
– Fi ! le vilain garçon ! Tu peux bien la laver toi-même.
– Non ma tante, je t’en prie, lave-la toi-même. Je ne sais pas le faire comme toi.
– Oh ! le polisson ! dit ma tante en souriant et, reprenant l’éponge, elle lava soigneusement mon vit et mes couilles.
– Viens, ma petite tante, dis-je, laisse-moi t’embrasser pour la peine que tu as été si gentille. »
Et je l’embrassai sur sa jolie bouche, rouge comme une cerise et ouverte sur de belles dents saines et appétissantes.
« Maintenant, essuie-moi aussi, lui demandai-je, les mains jointes, dès que je fus sorti de la baignoire. »
Alors ma tante m’essuya et s’attarda à l’endroit sensible peut-être plus qu’il n’était nécessaire. Cela m’excita au plus haut point ; je me tenais au bord de la baignoire pour pouvoir tendre le ventre davantage et je me remuais tellement que ma tante me dit doucement :
« C’est assez, Roger, tu n’es plus un petit garçon. Dorénavant, tu te baigneras seul.
– Oh non ! ma petite tante, je t’en prie, pas seul. Tu dois me baigner. Quand c’est toi qui le fais ça me produit beaucoup plus de plaisir que lorsque c’est ma mère.
– Habille-toi, Roger !
– Sois gentille, ma tante, baigne-toi aussi une fois avec moi !
– Habille-toi, Roger, répéta-t-elle en allant à la fenêtre.
– Non, dis-je, je veux aussi te voir baigner.
– Roger !
– Tante, si tu ne veux pas te baigner, je dirai à papa que tu as de nouveau pris ma quéquette en bouche. »
Ma tante rougit brusquement. En effet, elle l’avait vraiment fait (...)
Après la chute de Berthe, pour la remettre, Roger l’entraîne vers un étang. Et il s’exhibe à son tour, dans l’espoir d’en voir davantage.
« Vois-tu, Berthe, c’est par le petit trou du bout que je pisse, mais maintenant je ne peux pas, bien que j’en aie envie.
– Moi aussi, j’en ai envie, depuis longtemps, dit doucement Berthe, mais j’ai honte, tu ne dois pas me regarder, Roger !
– Voyons, Berthe, ne sois pas méchante, si l’on se retient trop longtemps, la vessie crève et l’on meurt. C’est ce que nous disait notre vielle bonne.»
Berthe se leva, regarda de tous côtés, puis s’accroupit près du banc et commença à pisser. Je me penchai vite pour tout voir et vis en haut de sa fente un jet mince et large qui tombait obliquement sur le sol. (…) Je vis le jet qui tombait sur le sol en faisant des éclaboussures. À la fin il devint plus faible. Finalement, il me sembla que ma soeur faisait des efforts, sa fente s’ouvrait tout en haut et l’on voyait la chair rouge. Cela n’avait duré que quelques secondes, le jet cessa et quelques gouttes en tombèrent seules encore.
Mais du coup c’est Berthe qui l’instruit en lui contant ses jeux avec la femme de chambre.
– Qu’est-ce que ça veut dire : le mettre ? demandai-je.
– Eh bien, oui ! quand on se les frotte l’un à l’autre. Kate me l’a déjà fait et j’ai dû le lui faire aussi. Elle m’a fait bien plus de plaisir que toi tout à l’heure. Elle se mouille toujours le doigt. J’ai dû lui mettre le pouce parce qu’il paraît que c’est le doigt qui entre le plus loin. Alors je l’ai remué vite d’avant en arrière et ça lui a fait plaisir. Elle me l’a fait et ça m’a fait plaisir aussi, mais la première fois qu’elle se l’est fait faire, elle m’a beaucoup effrayée. Elle a commencé à soupirer, à souffler, elle s’est mise à crier en se secouant, si bien que j’allais cesser croyant qu’elle avait mal : “Ne cesse pas, Berthe”, m’a-telle dit, et elle s’est secouée en criant : “Berthe, ça vient, oh ! oh ! oh !...”
« Puis elle est retombée sur le lit, comme évanouie. Quand j’ai retiré mon doigt de sa fente, il était comme plein de colle. Elle m’a fait laver et m’a promis de me faire venir aussi cela, lorsque je serai plus vieille et que j’aurai du poil sur ma motte. »
Le lendemain, après mon café, la femme du régisseur vint pour faire ma chambre. J’ai dit qu’elle était enceinte et je pus contempler l’énorme masse de son ventre et aussi la grosseur inaccoutumée de ses tétons dont on pouvait apercevoir le ballottement sous la légère blouse qu’elle portait.
La régisseuse était pressée. Elle n’avait fermé qu’un bouton de sa blouse et il arriva qu’en se courbant pour faire mon lit, ce bouton se défit et j’aperçus toute sa poitrine parce qu’elle portait une chemise très échancrée.
Je fis un bond : « Madame ! vous allez vous refroidir ! » Et faisant semblant de vouloir reboutonner la blouse, je défis le ruban qui retenait sa chemise sur les épaules. Au même moment, les deux tétons semblèrent bondir de leur cachette et je sentis leur grosseur et leur fermeté.
Les boutons qui se tenaient au milieu de chaque sein ressortaient, ils étaient rouges et entourés d’une aréole très large et de couleur brunâtre.
Elle sentait la sueur, mais d’une façon assez agréable qui m’excitait. C’était cette odor di femina qui, je l’ai su plus tard, émane du corps de la femme et qui, suivant sa nature, excite le plaisir ou le dégoût.
« Ah ! hou ! À quoi pensez-vous ?... Non... cela ne se fait pas... je suis une femme mariée... pour rien au monde... » (…)
Mon excitation ne connaissait plus de bornes. Je soulevai ses robes, sa chemise et vis une belle paire de cuisses qui m’enthousiasmèrent plus que celles des paysannes. Entre les cuisses fermées, j’aperçus un petit buisson de poils châtains mais dans lequel on ne pouvait distinguer de fente.
Je soulevai sa chemise et regardai avec étonnement l’énormité de son ventre, où le nombril était en relief au lieu d’être en creux comme chez ma soeur. (…)
Son con m’apparut. Je m’effrayai d’abord en voyant les deux grandes lèvres, épaisses et enflées, dont la couleur rouge tournait au brun. (…) En haut des grandes lèvres le trou à pipi se montrait surmonté d’un petit grain de viande, c’était le clitoris, comme je m’en rendis compte, par ce que j’avais appris dans l’atlas anatomique. (…)
Tout en moi tendait vers le plaisir. Je me plaçai entre les cuisses de la régisseuse assise, mais elle s’écria : « Pas sur moi, cela me fait mal. Je ne peux plus me le laisser faire par devant. »
Elle descendit du lit, se tourna et se courba, le visage sur le lit. Elle n’ajouta pas une parole, mais mon instinct me donna le mot de l’énigme. Je me souvins d’avoir vu deux chiens à l’oeuvre. Je pris aussitôt Médor comme exemple et soulevai la chemise de Diane, c’était le nom de la régisseuse.
Le cul m’apparut, mais un cul comme je n’en avais jamais rêvé. Si le cul de Berthe était gracieux, vraiment il était sans importance auprès de celui-là. (…)
Au-dessous du cul colossal, entre les cuisses, apparaissait le con gras et juteux dans lequel je fouillai d’un doigt rigoleur. (…)
Je plaçai ma pine brûlante dans son con, comme un couteau dans une motte de beurre. Puis je me démenai comme un beau diable en faisant claquer mon ventre contre le cul élastique.
Cela me mit complètement hors de moi. Je ne savais plus ce que je faisais et j’arrivai ainsi au terme de la volupté en éjaculant pour la première fois ma semence dans le con d’une femme.
Le charmant jeune homme, frais dépucelé, ayant découvert un passage condamné vers la chapelle d’où on peut tout entendre de ce qui se dit dans le confessionnal, va espionner les aveux des pénitents, dont sa mère. Mère qui après avoir avoué que son mari voulait la voir –l’avoir –nue poursuit :
Mais mon mari me fait aussi toujours prendre certaines positions dont j’ai honte.
Dernièrement, il a fallu que je me mettre nue à quatre pattes, et il m’a regardée par derrière. Chaque fois il faut que je me promène nue autour de la chambre, il me donne une canne et commande : « En avant, marche ! » ou bien : « Halte ! » ou bien : « Par le flanc droit ou gauche », comme à l’exercice.
LE CONFESSEUR. – Cela ne devrait pas avoir lieu mais si vous le faites seulement par obéissance, vous ne commettez pas de péché.
MA MÈRE. – Ah ! j’ai encore quelque chose sur le coeur, mais j’ai honte de parler.
LE CONFESSEUR. – Il n’y a pas de péché qui ne puisse être pardonné, ma fille. Soulagez votre conscience.
MA MÈRE. – Mon mari veut toujours me prendre par derrière et il se conduit d’une telle façon que je manque de m’évanouir de honte. Dernièrement donc, je sens qu’il m’introduit son doigt, couvert de pommade, dans... dans... l’anus. Je veux me relever, il me calme, mais je sens bien qu’il introduit son membre. Cela m’a d’abord fait mal, mais je ne sais pourquoi, au bout d’un moment, cela me fut agréable, et lorsqu’il eut fini j’eus la même sensation que s’il eût agi par la voie naturelle. (Le reste fut murmuré à voix trop basse pour que je l’entendisse.)
LE CONFESSEUR. – Ceci est un péché. Envoyez-moi votre mari à confesse.
Sa sœur, elle, ne se confesse pas car elle est alitée, il va donc lui rendre visite.
…lorsque je voulus la toucher sous les couvertures, elle se tourna en disant : « Non, Roger, depuis avant-hier, j’ai mes affaires... tu sais bien... et j’ai trop honte. – Ah ! dis-je, tes menstrues, ainsi tu n’es plus une fillette, mais une femme. Je suis aussi devenu un homme, Berthe », ajoutai-je fièrement et, me déboutonnant, je lui montrai mes poils et mon vit décalotté. « Et je l’ai fait aussi, tu sais ! mais je n’ai pas le droit de dire avec qui.
– Tu l’as fait ? demanda Berthe, mais quoi donc ? »
Alors j’expliquai le coït à ma soeur attentive.
« Et tu sais, papa et maman le font aussi toujours.
– Va donc, c’est trop dégoûtant. » Elle dit cela d’un ton qui signifiait le contraire, et j’ajoutai : « Dégoûtant ? Pourquoi donc deux sexes ont-ils été créés, Berthe ? Tu ne peux pas croire comme ça fait du bien, beaucoup plus de bien que quand on le fait tout seul. (…)
– Allons, Berthe, faisons-le, et je l’embrassai et la pressai contre moi.
– Ne me fais pas de mal à la poitrine, dit Berthe, je suis maintenant très sensible. » Mais elle ne s’opposa pas à ce que j’ouvrisse sa chemise pour voir ses petits tétons dans la première période de leur développement.
(…)
Après quelques refus elle me permit de voir son con, mais elle roula auparavant sa chemise ensanglantée.
Elle avait déjà beaucoup plus de poils que moi. Un peu de sang aqueux coulait sur ses cuisses ; certes, ce n’était pas très appétissant, mais j’étais trop excité pour y prendre garde.
Elle tenait les cuisses serrées, mais mon doigt trouva bientôt son clitoris. Ses cuisses s’ouvrirent sous la pression de ma main. Enfin, je pus mettre mon index dans son con humide, mais pas très loin, car elle se contractait. J’appuyai contre son hymen, au milieu duquel il y avait déjà un petit trou. Berthe poussa un petit cri de douleur et se contracta encore.
Très excité, je me déshabillai, levai ma chemise et me mis sur ma soeur pour pénétrer dans son con avec mon membre toujours plus dur. Berthe protesta à voix basse, se mit à pleurer, poussa un petit cri lorsque je fus bien entré dans son vagin. Mais la courte douleur sembla bientôt se changer en volupté. Ses joues étaient échauffées, ses jolis yeux brillaient, sa bouche était à demi ouverte. Elle m’enlaça et répondit avec force à mes secousses.
Avant que j’eusse fini, le nectar se mit à couler de son con. Ses yeux se fermèrent à moitié et clignotèrent nerveusement ; elle criait fort, mais de volupté : « Roger, ah ! ah ! ah ! Ro-o-ger, – je... – je... aah ! » Elle était complètement hors d’elle. J’avais dépucelé ma soeur.
Mais Kate, la femme de chambre, les surprend.
Lorsque Kate regarda mon vit de nouveau très présentable, elle se mit à rire : « Oh ! oh ! quelle grosse manivelle il a Roger, il faut tourner la manivelle ! » Elle prit mon vit dans sa main, le serra et le décalotta. Je n’y tins plus. J’empoignai Kate aux tétons, elle fit semblant de se défendre. Je mis alors la main sous ses jupes. Elle ne portait pas de pantalon. J’empoignai son abricot. Elle voulait se retirer, mais je la tenais aux poils. Avec le bras gauche j’enlaçai son cul. Je m’agenouillai et lui enfonçai dans son con chaud, le pouce de ma main droite, en le faisant entrer et sortir. (…)
Je lui soulevai la robe et mis son con à nu. Ses poils étaient roux, mais pas aussi épais que je l’eusse cru d’après les renseignements de Berthe, mais assez longs et humides de sueur. (…)
Je me jetai sur elle, poussai mon vit entre ses cuisses, pénétrai doucement dans son con, mais j’en ressortis aussitôt. Mes pieds ne trouvaient pas de point d’appui. La position était trop incommode.
Mais Kate, qui maintenant était en chaleur, sauta debout, me poussa sur la chaise, près du lit, et se jeta sur moi. Avant que j’eusse le temps de me reconnaître, mon membre était enfermé dans son con.
Je sentais ses longs poils contre mon ventre. Elle se remuait et me tenait les épaules. À chaque mouvement ses grandes lèvres touchaient mes couilles. (…)
La crise s’approchait chez Kate très excitée. Dans la violence des mouvements, mon vit était sorti deux fois de son con et en le rentrant elle me faisait très mal, bien qu’à elle cela semblât lui faire beaucoup de plaisir.
Je restai en retard sur elle, tandis qu’elle criait d’une voix extasiée : « Maintenant... maintenant... maintenant... ça me vient... Ah ! Oh ! mon Dieu... ton vit me fait du bi-i-en... » En même temps elle déchargea et je m’en aperçus à l’augmentation de l’humidité de son con. Au dernier moment de son extase, la sensible femme de chambre me mordit à l’épaule.
Kate avait rapidement repris ses esprits.
« Roger, ta queue devient toujours plus brûlante, tu vas décharger maintenant. » Et elle se dressa brusquement, saisit de la main droite mon vit humide de sperme et se mit à le frotter violemment, en disant : « Sans cela je pourrais devenir enceinte. »
Je m’étais levé aussi ; Kate me pressait contre elle avec son bras gauche ; je suçai ses tétons. Je dus ouvrir les jambes. Mon ventre se secouait convulsivement, complètement nu devant les deux curieuses filles. Tout à coup mon jet partit.
Berthe avait regardé attentivement l’éjaculation et contemplait avec curiosité le liquide blanc qui était tombé sur le lit.
Roger a accueilli sa grande sœur, Elise, à la gare et, tandis que son père et le prétendant de sa tante repartent avec la voiture à cheval, ils reviennent à pied au château. Il commence à l’entreprendre.
Nous entendîmes des voix. Elle eut peur. Je la poussai dans la hutte que je refermai sur nous. Nous regardâmes par une fente. Un valet et une servante s’approchaient en se lutinant. Il la jeta sur le sol, se mit sur elle, sortit son vit, releva les jupons, et ils s’enfilèrent en grognant comme des bêtes.
J’avais enlacé Élise et je la pressais contre moi. Son haleine parfumée m’échauffait les joues. Sa poitrine se soulevait fortement devant le spectacle que nous contemplions sans parler. Je sortis mon vit et le mis dans la main chaude et douce comme du satin. Le couple s’éloigna. Je ne pouvais résister et j’empoignai Élise. Malgré sa résistance, j’eus vite écarté le pantalon et la chemise. Ma main jouait avec ses poils. Ses cuisses étaient serrées, mais je sentais son clitoris dur.
(…)
Je m’assis sur une chaise et tirai ma soeur sur moi. Quand elle sentit l’énorme vit contre son con elle ne résista plus. Elle n’était plus pucelle et avoua l’avoir fait une fois avec son Frédéric. Son con était étroit, très chaud et agréablement humide.
Elle me rendit mes baisers. J’ouvris sa blouse et sortis ses deux tétons qui allaient et venaient tandis que je les suçais. Je mis mes deux bras à ses dures et grosses boules inférieures, ses deux fesses magnifiques. Elle se mit à jouir terriblement. Nous déchargeâmes ensemble. Ensuite, nous nous promîmes le silence.
Roger découvre Elise et sa tante jouant les voyeuses par une fente de la porte de la chambre conjugale, où Charles, son père, fait subir à Anna, sa mère, ses fantaisies conjugales, puis les derniers outrages. Les deux voyeuses sont fort excitées par le spectacle et Roger décide d’aller attendre sa tante.
J’entrai dans la chambre de ma tante. En rentrant, elle eut peur. Je lui dis tout. Elle ralluma la lumière. Je l’embrassai sans parler. Je sentais les jolies formes de son beau corps. Elle tremblait. Je saisis son con sous sa chemise. Elle se débattait. Je la consolai.
« Soyons mari et femme, chérie, jolie Marguerite ! »
Mon doigt jouait sur le clitoris. Elle s’abandonna. Je découvris ses beaux tétons pareils à des boules de neige. Je la poussai vers le lit. Elle se mit à sangloter. Je lui proposai de partir pour nous marier. Ça la fit rire. Je mis mon vit nu. Elle était aussi excitée par le champagne qu’elle avait bu. Elle éteignit la bougie. Je mis mon vit dans sa belle main, puis je lui fis minette ; le plaisir était trop grand, elle s’agitait, son clitoris se gonfla. Je mis un doigt dans son con et suçai ses tétons. Puis je lui enlevai la chemise, je la pressai contre moi et, bouche à bouche, je poussai à coups redoublés ma pine dure dans sa fente virginale.
Un seul cri léger précéda la jouissance qui l’accabla aussitôt. C’était maintenant une femme enflammée et elle s’abandonna à la volupté.
Un court combat, mais dont les sensations furent infinies, nous amena tous deux aux bornes de l’extase la plus voluptueuse , et c’est avec les plus violentes secousses que je répandis dans son sein le baume vital.
Le plaisir avait été trop grand, je bandais toujours. Je la caressai puis je rallumai la bougie. Elle se cacha le visage dans les coussins ; sa pudeur était revenue, mais je tirai la couverture pour voir son corps de Vénus. Une légère trace de sang se voyait sur les poils du con, mêlée avec notre sperme. Je la nettoyai avec mon mouchoir, la retournai, lui chatouillai le dos, le cul et lui mis la langue dans le trou du cul.
Puis je me mis sur elle, la tête enfouie dans ses cheveux parfumés. Je mis mes bras autour de son corps, la soulevai un peu et replongeai ma pine dans sa fente humide. Un long combat s’ensuivit qui nous fit transpirer par tous les pores. Elle déchargea la première en criant de volupté comme une folle. Ma décharge suivit dans une volupté presque douloureuse. C’était assez, nous nous séparâmes.
Épilogue
Un jour, Élise et ma tante entrèrent dans ma chambre en pleurant. Elles étaient enceintes. Mais elles n’osaient l’une devant l’autre dire que j’étais le malfaiteur. Mon parti fut vite pris.
« Élise, épouse Frédéric, et toi, tante, marie-toi avec M. Franck. Je serai votre garçon d’honneur. »
Le matin du jour suivant, ma porte s’ouvrit. Ursule entra. Elle aussi était enceinte. Je lui dis d’épouser le cousin du régisseur qui lui faisait les yeux doux et promis d’être le parrain de son enfant. Puis je la mis nue et lui léchai le con et le cul. Ensuite je me lavai avec de l’eau de Cologne et me fis lécher le cul par elle. Cela m’excita énormément. Je la baisai avec de telles secousses que ses cheveux flottaient sur le lit.
Nous eûmes bientôt les trois mariages. Tout se termina amoureusement et je couchai tour à tour avec les femmes de mon harem.
En complément :
« Les exploits d’un jeune Don Juan » ont inspiré un réalisateur italien, Gianfranco Mingozzi. Et bien que l’excellent Jean-Claude Carrière ait mis la main au scénario, il a un rapport assez lointain avec l’œuvre d’Apollinaire. Le titre italien, L'Iniziazione, est plus judicieux. Et il y a un peu du Diable au corps dans ce film. En effet, c’est après la mobilisation de 1914 que le jeune coq se retrouve, à 16 ans, seul petit mâle au milieu de femmes esseulées.
Je croyais lire un mauvais livre. Je ne sais pas ce qui m'a pris de demander ça pour mon anniversaire. Et comme je me méfiais, j'ai aussitôt acheté un bon vieux polar. J'ai posé les deux sur ma table de chevet, et j'ai ouvert le premier. Je n'ai rien compris. Ça commence par une sombre affaire de procès. Le narrateur attaque, ou est attaqué par un de ses pairs qui prétend marcher devant lui. Ça dure des pages et des pages, avec des arguties juridiques de l'ancien temps, et le récit de toutes les ruses que le héros et ses amis déploient pour contrer l'énergumène qui prétend avoir sur eux la préséance. J'ai refermé le livre et je me suis dit que je ne le rouvrirai pas. Je l'ai rouvert le lendemain soir. Suite du procès. Cette affaire de cornecul, pour appeler les choses par leur nom, dure et dure encore. Maintenant, c'est le magistrat qui est corrompu, et qu'il faut tenter de faire démettre. Non, je n'irai pas plus loin. Je l'ai repris le lendemain soir, et ainsi de suite. En deux mois, j'ai lu plus de 700 pages.
Il s'agit le plus souvent de savoir qui a le droit, ou n'a pas le droit, au titre d'altesse, qui a le droit de rester couvert, ou au contraire découvert, devant le roi, qui a le droit de monter dans le carrosse de qui... Il y a aussi des récits de batailles, mais sans carte pour suivre les mouvements des armées, et sans lexique pour savoir qui est avec qui, où sont les gentils, où sont les méchants, c'est totalement incompréhensible. Le plus souvent, "je" nous donne toute la généalogie de ceux qui, cette année là, se sont mariés, à moins qu'ils ne soient passés de vie à trépas. Aucun intérêt, sauf que je continue de lire, que je n'arrive pas à m'en détacher.
L'auteur n'est pas non plus très sympathique. Réac, dévot, lèche-cul du roi et écrivant de lui tout le mal qu'il en pensait, mais après sa mort, pour ne courir aucun risque.
Et un style pour le moins étrange, une langue déjà un peu ancienne de son temps, mais d'une souplesse telle qu'on s'y perd, les pronoms sont si loin des noms qu'ils remplacent qu'on ne sait à quoi il faut les attacher, qu'on perd le fil.
Il faut avouer que certains portraits sont d'une méchanceté tout à fait réjouissante. Au hasard : " M. de Brissac savait beaucoup et avait infiniment d'esprit, et des plus agréables, avec une figure de plat apothicaire, grosset, basset, et fort enluminé. C'était de ces hommes nés pour faire mépriser l'esprit et pour être le fléau de leurs maisons : une vie obscure, honteuse, de la dernière et de la plus vilaine débauche, à quoi il se ruina radicalement à n'avoir pas de pain longtemps avant de mourir (...)"
« .... À soixante-sept ans, il s'en croyait vingt-cinq, et vivait comme un homme qui n'en a pas davantage. Au défaut de bonnes fortunes, dont son âge et sa figure l'excluoient, il y suppléait par de l'argent, et l'intimité de son fils et de lui, de M. le prince de Conti et d'Albergotti, portait presque toute sur des moeurs communes et des parties secrètes qu'ils faisaient ensemble avec des filles. Tout le faix des marches et des ordres de subsistances portait toutes les campagnes sur Puységur, qui même dégrossissait les projets. Rien de plus juste que le coup d'oeil de M. de Luxembourg, rien de plus brillant, de plus avisé, de plus prévoyant que lui devant les ennemis, ou un jour de bataille, avec une audace, une flatterie, et en même temps un sang-froid qui lui laissait tout voir et tout prévoir au milieu du plus grand feu, et du danger et du succès les plus imminent, et c'était là où il était grand. Pour le reste, la paresse même: peu de promenades sans grande nécessité; du jeu, de la conversation avec ses familiers, et tous les soirs un souper avec un très-petit nombre, presque toujours le même, et si on était voisin de quelque ville, on avait soin que le sexe y fût agréablement mêlé. Alors il était inaccessible à tout, et s'il arrivait quelque chose de pressé, c'était à Puységur à y donner ordre. Telle était à l'armée la vie de ce grand général, et telle encore à Paris, où la cour et le grand monde occupaient ses journées, et les soirs ses plaisirs. À la fin, l'âge, le tempérament, la conformation le trahirent.... »
Saint-Simon, c'est de lui, vous l'aviez deviné, dont je parle, n'a donc pas grand chose pour plaire, sinon ses rosseries. Et surtout, qu'avons-nous à faire de ces conflits de préséance, qui sont d'un ridicule achevé, mais qui mobilisent jusqu'au roi. Louis XIV semble passer plus de temps à trancher ces querelles, et à distribuer des faveurs sonnantes et trébuchantes, qu'à gérer son royaume.
Et puis, tout d'un coup, vous êtes pris de vertige. Et si c'était cela, l'exercice du pouvoir ? On se soucie un peu moins, aujourd'hui de savoir, qui est fils de qui, sauf pour les acteurs de cinéma, ou les vedettes de la télé, mais un "X-Mines" doit-il l'emporter sur un "X-Ponts" pour une nomination ? Et qui est en tête du palmarès des fortunes de France ? Le pouvoir, en son sein comme dans les yeux des sujets-citoyens, est d'abord une affaire de cornecul.
Saint-Simon est fascinant. Ses mémoires font 8 volumes de la Pleiade, j'achève le premier. Irai-je au-delà ? Pas sûr. Mais pas sûr du contraire. En attendant, le lirai quand même le bon vieux polar qui est resté sur ma table de chevet.
Marine Le Pen, son père et son parti devraient crouler et s’écrouler sous les affaires qui les accablent plus que le cul-bénit de Solesmes. Mais cela a autant d’effet sur leur électorat que l’eau sur les plumes d’un canard. Le faux patriotisme qu’elle arbore et le FRANCEXIT qu’elle propose – sortie de l’Europe, retour au franc – ne peut conduire qu’à une catastrophe économique dont pâtiraient d’abord ceux qui la soutiennent. Qu’importe, ils clament que « Nous sommes au bord du gouffre, mais nous allons faire un grand pas en avant ! ».
Questions casseroles, les Le Pen et leur(s) parti(s) n’ont rien à envier à Fillon. Sauf que leurs emplois fictifs d’assistants parlementaires européens n’avaient pas pour but – au moins connu, car il y eut des emplois familiaux ou concubinaux – un enrichissement personnel, mais de détourner les fonds d’une Europe qu’ils exècrent au profit de leur parti. La brochure de la Fondation Jean Jaurès sur le vrai visage du FN, vu du Parlement européen, nous précise que :
"Dès le début de cette mandature, les services du Parlement ont eu des soupçons (…), tout laissait penser que les fonds du Parlement étaient détournés pour rémunérer et former les cadres du FN. L’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OLAF) a alors été saisi pour mener une enquête pour abus de confiance. De son côté, le Parquet de Paris a lancé une enquête judiciaire concernant pas moins de 29 assistants de parlementaires FN (…) le 15 décembre 2016, une information judiciaire a été ouverte en France pour abus de confiance, escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé. Si les faits reprochés sont attestés, cela pourrait représenter un préjudice de plusieurs millions d’euros pour l’institution. (…) Jean-Marie Le Pen a déjà été mis en cause pour une affaire d’emploi présumé fictif entre 2007 et 2014 et doit rembourser 320 000 euros. Le Parlement européen réclame également 340 000 euros à Marine Le Pen, toujours pour des soupçons d’emplois fictifs.Marine Le Pen a vu son indemnité parlementaire ainsi que ses indemnités de séjour divisées de moitié et la totalité de son enveloppe des frais généraux supprimée. Sa cheffe de cabinet financée par le Parlement européen, Catherine Griset, a été mise en examen pour recel d’abus de confiance fin février 2017."
Et qui sait que chez les proches de Marine Le pen, quelques noms figurent sur les fameux Panama Papers ? Ainsi une agence de communication, Riwal, travaillant pour le FN et dans laquelle on trouve notamment Nicolas Bay ou Jean-François Jalkh, ferait dans les fausses factures et les sociétés écrans, dans des lieux exotiques comme Panama, bien sûr, les îles vierges britanniques, Hong-Kong ou Singapour.
Le mandataire du compte en suisse du papa – eh oui ! le patriote borgne aurait mis à l’ombre helvétique un petit viatique de plus de 2 millions d’euro – Gérald Gérin, ainsi qu’un certain Crochet, figure sur ces panama papers.
Les prêts russes
Le Gérald Gérin mérite une double attention car il était le trésorier d’un micro-parti, Cotelec, par où a transité un des prêts russes dont MLP a bénéficié. En effet, pour financer la campagne européenne, Aymeric Chauprade, avait négocié un prêt de 2 M€ auprès de la société chypriote Vernonsia, émanation de la banque d’État russe VEB Capital.
On comprend mieux la connivence à l’égard de la la Russie ! Le FN soutient – appuyé il est vrai par des ripoublicains style Mariani – la politique de l’ex KGBiste Poutine en Ukraine et en Syrie.
Par une sorte d’inversion historique, qui relève de la totale imposture, c’est l’Europe, cette anti-France, que le FN qualifie d’« Union soviétique européenne » ou de « système oligarchique ». « L’Europe est une machine à broyer les peuples dans un déni permanent de démocratie ».
« L’Union européenne est en effet constamment présentée par le FN comme la source de toute perte de souveraineté et la seule responsable de tous les maux dont souffre le pays. L’Union favoriserait ainsi une prétendue submersion migratoire, menacerait l’identité française, nuirait à la sécurité des citoyens, plongerait les États dans l’austérité ; l’euro serait synonyme de chômage et de baisse de compétitivité, etc. Le FN a développé un profond rejet du projet européen, relayé quotidiennement par ses eurodéputés. Et plus encore que de nier la souveraineté, l’Union européenne nierait la démocratie, les eurodéputés FN qualifiant volontiers l’Union de régime totalitaire. L’intégration européenne ferait subir à notre pays le diktat allemand et les ordres des technocrates de Bruxelles – nous privant de toutes nos souverainetés, de toutes nos libertés.»
Laïcité à la mode racines chrétiennes
Si l’on en croit Mme Badinter «En dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité». Une laïcité style Riposte raciste alors ! Car l’ennemi c’est avant tout le communautarisme islamique qui menace la laïcité républicaine et surtout l’identité française, fondés sur nos racines chrétiennes ! « Plus de kippa, plus de turban, plus de voile, plus de barbe dans aucun métier. ».
Anti-féminisme et homophobie
La même imposture existe en ce qui concerne le féminisme ou l’abandon de l’homophobie.
Il faudrait cantonner les femmes au foyer, prône un de leurs eurodéputés : « Cela aurait l’avantage de libérer des emplois, de donner une meilleure éducation à nos enfants, de sécuriser nos rues parce qu’ils ne traîneraient pas dans les rues et ne seraient pas soumis à la drogue ».
Et certains élus FN affirment que le lobby LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexe) est l’un des plus puissants au sein du Parlement européen et dénoncent, dans des termes que ne renierait pas Ludivine de la Rochère, une « idéologie mortifère » qui menace « notre civilisation » en s’attaquant aux mariages homme-femme, au modèle familial traditionnel. Cette idéologie conduirait même à une forme moderne d’esclavage. Selon eux, une famille ne peut être fondée que sur un couple composé par un homme et une femme.
Le vernis de la dédiabolisation craque !
Veaux, vaches, cochons... et chasse...
Imposture encore le bien-être animal, style Brigitte bardot. Là-dessus le groupe FN fait crouler le Parlement européen sous des textes. Philippot s’est fait une spécialité du meulage des dents de cochons. Les lévriers, les pièges à glu, les expérimentations sur les rongeurs, les animaux de cirques, les courses de chiens, les éléphants, les vaches allaitantes, les vaches laitières, les veaux, les boeufs, la castration du cochon, etc. sans oublier les volailles : cailles, pintades, poules, poussins, dindes, poulets, canards, oies… tout y passe !
Mais ils sont aussi les défenseurs fanatiques de la chasse, cette noble tradition de nos campagnes et dénoncent les réglementations qui pourraient en entraver l’exercice. Dans leur élan, ils se mobilisent pour les tireurs sportifs ou les collectionneurs d’armes à feu. Pour eux, en effet, la libre circulation des armes, comme aux États-Unis, est un idéal qui permettrait de se défendre face aux terroristes.
Quant à l’écologie, dont le FN n’hésite pas à se réclamer, elle se traduit par le refus des accords de Paris (COP 21), et la demande de l’arrêt des subventions aux énergies renouvelables pour les réorienter vers des investissements nécessaires dans le nucléaire.
Faut-il montrer la catastrophe à laquelle aboutirait l’objectif du Francexit et du retour au Franc ?
Il est malheureusement à craindre que, pas plus que les casseroles, cela ne fasse vaciller l’électorat du FN dans son aveuglement.
Refile leur donc ton petit écu...
Le cycle inflation/dévaluation du franc est-il si lointain ? Faut-il avoir fait sciences éco pour comprendre que le retour au Franc provoquerait immédiatement une fuite de capitaux ? donc un contrôle des changes ! Que la dévaluation immédiate par rapport aux autres monnaies pénaliserait les industries dépendant de matières premières étrangères ? Le FN – ils ont quand même, tout antisystème qu’ils sont quelques énarques comme Philippot – conscient du problème promet de remettre en place une monnaie de change, inventée par Giscard (et ancêtre de l’Euro) l’Ecu ! Encore faudrait-il que les partenaires en veuillent de notre Ecu.
Terra Nova "Sortie de l'euro : les petits paieront !"
Le seul exemple de l’agriculture est assez éclairant sur la méthode yaka-focon du FN.
Postulat de départ, tout est de la faute du diktat de Berlin relayé par Bruxelles. Donc remplaçons la PAC honnie, par la bienheureuse PAF de cheux nous.
L’agriculture est la seule politique sectorielle complétement intégrée au niveau communautaire. La Politique agricole commune (PAC) représente 40% de son budget soit 55 Md€. Les agriculteurs français en touchent près de 10 Md€. Se pose sans doute un problème de répartition de cette manne, car si les gros agrariens, voire des industries agro-alimentaires, palpent gros, les petits paysans n’ont que des miettes, voire rien.
Le FN prétend, comme le faisaient les partisans du Brexit, Boris Johnson ou Nigel Farage, que la fin de la contribution européenne permettra d’alimenter une Politique agricole française (PAF). L’après Brexit a montré que c’était de la foutaise de l’aveu même de Farage.
Faut-il rappeler que notre agriculture, même si elle se plaint de l’invasion de tel ou tel produit, dégage un solde d’échanges positif ? Autrement dit, elle exporte plus ses produits que nous importons de produits agricoles. Et plus des 2/3 des exportations au sein de l’Europe. Inutile donc de dire que si nous fermons la porte aux produits étrangers, les étrangers fermeront leurs portes aux nôtres. Pour les consommateurs hausse assurée. Pour les agriculteurs crise assurée !
C’est donc par le prisme du Parlement européen, que les eurodéputés PS ont, à partir des votes et prise de positions des représentants du FN, analysé les positions et contradictions du FN pour en dévoiler « SON VRAI VISAGE ».
A noter que Terra Nova fait toujours et encore l'objet d'un procès, instruit d'abord, il faut le rappeler, par d'obscurs membres des instances de l'UMP du temps de Sarkozy, mais repris à foison par des BOGÔs, dont l'ineffable Frédéric Lordon et orchestré une fois encore par Arrêt sur images !
"Il y a deux Histoires : l'Histoire officielle, menteuse, qu'on enseigne, puis l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse."
Robert Scarpinato, procureur général de Palerme
NB Ce qui n'implique pas qu'il faille céder aux démons du complotisme
Assassinat d’un juge en 1975, assassinat d’un ministre, déguisé en suicide, en 1979. Et derrière au moins la deuxième affaire, celui qu’on veut nous faire passer pour quasiment un saint homme… Jacques Chirac. L’ouvrage est singulier qui se sert de la BD non pour mener une reconstitution ou illustrer un pan d’histoire, mais pour décrire une enquête.
La BD et l’Histoire font bon ménage. Alix le Gaulois, de Jacques Martin, reconstituait la vie gallo-romaine. Et combien de BD moyenâgeuses, avec des chevaliers sans peur et sans reproche massacrant allègrement les infidèles, ont nourri nos fameuses racines chrétiennes ? Plus sérieusement, le livre de Preston sur la Guerre d’Espagne a été illustré avec son accord. Quant à Enki Bilal avec Les Phalanges de l’Ordre Noir, en 1979, l’année même de l’assassinat de Boulin, il imagine un sinistre combat entre un groupuscule d’ex-phalangistes s’en prenant encore aux survivants républicains.
Mais Etienne Davodeau – auteur de bandes dessinées – et Benoît Collombat – journaliste - nous font vivre leur enquête sur les meurtres du juge François Renaud le 3 juillet 1975, puis sur celui de Robert Boulin, maquillé en suicide, le 30 octobre 1979. Entre les deux ils font parler les témoins des méfaits des milices patronales du CSL. Et derrière cela le SAC, l’oxymorien Service d’action civique – qui n’avait rien de civique – et qui sera dissous après le massacre d’Auriol, le 18 juillet 1981.
Nos deux enquêteurs interrogent François Loncle, membre de la commission d’enquête parlementaire sur le SAC. Bizarrement, on lui fait dire « je suis devenu député en 1976», alors que, s’il a fait une campagne fort bien appuyée par Mitterrand et Mauroy (alors qu’il était à l’époque Radical de Gauche) en 1978, il ne fut élu qu’avec la vague rose de 1981.
Il évoque le « système Tomasini ». René Tomasini qui fut secrétaire général de l’UDR (qui deviendra RPR, UMP et LR), Maire des Andelys, sévissait dans la circonscription voisine, à l’époque IVe de l'Eure, devenue Ve.
Incidemment on croise les noms du Juge Fenech et du Juge Bruguière : le premier enterra l’affaire Renaud, l’autre ne donnera pas suite à un dossier d'agressions anti-syndicales impliquant le SAC.
Le juge Renaud comme le ministre Boulin avaient été de grands résistants. Les deux furent victimes d’une officine, ce SAC, qui se réclamait du gaullisme !
Et ces « années de plomb » sont celles où Chirac, de trahison en trahison – Chaban-Delmas en 1974, Giscard d’Estaing en 1981 (où le vote chiraquien pour Mitterrand a dû compenser le « vote révolutionnaire » du PCF pour… Giscard) – avait pris la tête du parti dit gaulliste !
Certes au moment de l’affaire, en Juin 1971 - le hold-up, jamais vraiment, résolu de la Poste de Strasbourg qui, dix ans après, faisait encore bouillir Robert Galley, ex-Ministre des Postes de l’époque et Trésorier de l’UDR - qui entraînera l’assassinat du juge Renaud 4 ans plus tard, le chouchou de Pompidou, Ministre délégué auprès du Parlement, n’est pas à la tête de l’UDR.
Mais, au moment de son assassinat, Robert Boulin représentait un potentiel concurrent. Ce résistant, gaulliste authentique, était annoncé comme futur premier ministre de Giscard, avant qu’une sombre histoire de terrain acheté à Ramatuelle ne vienne ternir son image.
Histoire ancienne ?
Pourtant comme des échos à une histoire toute récente. Foccart et la françafrique (Gabon notamment) alimentant les caisses de l’UDR puis UMP : les valises de Takieddine débarquant chez Guéant… sans oublier Alexandre Djouhri…
Et les petits meurtres entre amis sont moins sanglants, mais peut-être aussi efficaces. Fillon aurait dû lire « Cher Pays de mon enfance ».
CHER PAYS DE NOTRE ENFANCE
Enquête sur les années de plomb de la Ve République
« Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là ?/Complètement toqué, ce mec-là, complètement gaga »* Il n’a pourtant pas une drôle de tête ce type-là, mais, en revanche, il tient un drôle de discours. Non content de s’être opposé à l’interdiction du port d’un foulard dans nos écoles**, de se méfier du bio et d’être favorable aux OGM, il prétend, le bougre, défendre la bien-pensance et le politiquement correct. Pire encore, il fait l’éloge de la social-démocratie !
Oui, vraiment complètement toqué, ce mec-là.
J’ai croisé et recroisé Pascal Bouchard dans des colloques d’Education & Devenir, dont je fus, un temps – le temps qu’on m’en vire** – le ouèbemaître du site que j’avais moi-même créé.
Il est aussi un contributeur du deblog-notes, partageant par ce biais ses coups de cœur littéraires.
Il est surtout le fondateur de « TOUT EDUC », site d’information et d’analyse de l’actualité éducative. En effet, cet agrégé de lettres a quitté l’Alma mater ou le Mammouth, comme il vous plaira, avec ses échelons et ses indices, gages de revenus réguliers, pour se lancer dans le journalisme… Complètement toqué, vous dis-je.
« Ce que vivre m’a appris » est une sorte d’autobiographie intellectuelle. Quelques anecdotes personnelles parsèment l’ouvrage, mais elles ne sont là que pour illustrer un raisonnement, j’allais écrire une démonstration, si ce mot ne connotait pas une lourdeur inexistante. P. Bouchard veut partager le plaisir de penser. Quitte à nous prendre à contre-pied.
Et il démarre fort en s’attaquant au bio dont les partisans utilisent « quelques arguments rationnels organisés sur fond de fantasmes qui tous renvoient à l’idéalisation de la Nature ».
Dans les apparents paradoxes qu’il défend, celui sur l’argent n’est pas le moindre, où il démontre qu’il est le thermomètre de la confiance que nous nous faisons les uns aux autres. Asséné comme cela, le propos peut, au mieux, faire sourire, au pire, faire bondir. Mais il vient au bout d’un raisonnement limpide et convaincant.
Les intitulés de chapitres volontairement provocants – par exemple Le savoir n’existe pas, sa transmission encore moins – sont là, justement, pour provoquer notre réflexion en nous frottant à sa propre pensée, à son rigoureux cheminement.
En faisant un sort au politiquement correct et à la bien-pensance, il en fait un aussi à Finkielkraut et au décomplexé Sarkozy. Mais surtout il met en relief ce qui cimente la vie en société, les compromis. Son éloge de la social-démocratie en découle.
Cette notule ne rend pas compte, notamment, de la dimension anthropologique, mais avec des mots simples et des images parlantes, de l’ouvrage. Lisez-le ! et pour reprendre la formulation malicieuse d’une série récréativo-vulgarisatrice d’Arte : vous mourrez moins bêtes… mais vous mourrez quand même.
**Sur ce site d'E&D, au moment où la fameuse "commission Stasi" discutait de cette interdiction du foulard dans nos écoles, en tant que signe ostensible, j'avais suscité un débat entre Jean-Pierre Rosenczveig, à l'époque juge pour enfants et Président du Bureau international des Droits de l'enfant et Jean-Pierre Obin, IGEN, qui venait de sortir un rapport sur Les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires. Le magistrat était contre une loi, l'IGEN pour (et depuis, sa dérive laïciste l'a conduit à demander d'étendre l'interdit aux universités). C'est ce débat - de bonne tenue, mais peu importait puisque je l'avais provoqué de ma seule initiative - qui a marqué le commencement de la fin dans mon rôle de ouèbemaître...
Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas
s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus
souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent
érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je
rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les
bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.
Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une
nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version
précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé
pour Koppera,
cabinet de curiosités, ..). Les
albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes.
La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le
patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes -
statistiques notamment - sont appauvries.