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17 août 2017 4 17 /08 /août /2017 10:23

Si "Confiteor" était, comme son titre semble l'indiquer, un exercice de contrition, il n'en serait pas question sur ce site de bouffeurs de curés. 

CONFITEOR

Et si c'était le grand roman de la culpabilité, il n'en serait pas question non plus, parce que ce serait, sur 900 pages, un roman à thèse psychologique, ce qui serait insupportable.  Non, c'est un immense livre, un monument et un bonheur de la littérature contemporaine, traduit du catalan, dont le titre peut prêter à confusion

Votre libraire vous mettra en garde, c'est un texte un peu déroutant. Certaines phrases commencent à la première personne, c'est le narrateur qui parle, et se terminent à la 3ème personne, l'auteur nous parle d'Adria. Certaines pages commencent à Barcelone de nos jours, puis passent au temps de Franco, et de l'enfance du héros, puis au temps de l'inquisition, et se continuent à Auschwitch, avec une émule de Mengele, ou en Afrique, quand un responsable d'un parti d'opposition est assassiné. C'est d'une suprême habileté, mais si c'était là l'essentiel, nous aurions un exercice de style brillant certes, mais un peu vain, et on n'irait pas au bout des 900 pages sans jamais se lasser (sauf peut-être le dernier chapitre, qui justifie ce qui n'avait pas besoin de l'être).

Alors, est-ce le grand roman du destin, du fatum qui s'acharne sur un père et son fils ? Non plus. Jaume Cabré n'est pas Sophocle, ni Peter May, il ne récrit pas Oedipe roi, ni l'Ile des chasseurs d'oiseaux (un autre livre formidable, mais rien à voir).

Serait-ce, comme le laisse entendre la 4ème de couverture, une grande traversée au travers de l'histoire de l'Europe et de ses tragédies ? Ce serait bien, mais insuffisant.

Serait-ce le livre d'une figure du destin, que symbolise un objet qui lie sans qu'ils en sachent rien, les hommes et les femmes ? Encore insuffisant.

Non, c'est juste un roman exceptionnel, que porte le  souffle d'un homme. Je voudrais juste, pour vous en convaincre, citer la première phrase : "Ce n'est qu'hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable."

Pascal Bouchard

Jo confesso, traduit du catalan par Edmond Raillard

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