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12 mars 2023 7 12 /03 /mars /2023 11:59

Alfred Stieglitz, photographe et galeriste, et Georgia O’Keefe, peintre, ont formé un des grands couples de l’histoire de l’art. Le photographe en fera son modèle un peu obsessionnel. Le galeriste la fera découvrir. Mais elle prendra ses distances, moins à cause des infidélités de l’époux, qu’aimantée par les paysages du Nouveau-Mexique.

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

Alfred Stieglitz, né le 1er janvier 1864, dans le New Jersey, est l’ainé de six enfants d’un couple d’immigrés juifs allemands. Le père, Edward, est un homme d’affaires aisé et peintre paysagiste. Père qui décide en 1882 de vendre son entreprise et de revenir en Allemagne. Alfred y démarrera des études d’ingénieur avant de bifurquer vers la photo via l’enseignement de chimie photographique d’Hermann Wilhelm Voge. « La photographie, écrira-t-il plus tard, m'a fasciné, d'abord comme un jeu, puis c'est devenu une passion, puis une obsession ». Armé d’un appareil à plaques et son trépied, il va parcourir Allemagne, Pays-Bas, Italie. En 1887, il remporte le 1er prix de la revue The Amateur Photographer avec The Last Joke, Bellagio.

The last joke - Belagio

The last joke - Belagio

Sun rays _Paula

Sun rays _Paula

De retour à New York il devient associé dans l’Heliochrome Engraving Company de 1890 à 1895, qu'il restructure et renomme Photochrome Engraving Company.

En 1893, Stieglitz épouse Emmeline Obermeyer. Elle était également issue d'une riche famille juive de New York, mais était très conservatrice et ne partageait aucune des passions artistiques et culturelles de son époux. Le voyage de noce en France, Italie et Suisse, outre de nombreuses photos, permit à Stieglitz de se lier  avec le photographe français Robert Demachy.

Venetian canal

Venetian canal

A wet day on the boulevard _ Paris

A wet day on the boulevard _ Paris

Entrepont

Entrepont

De retour aux Etats-Unis, il lance une revue en 1903 Camera Work, organe du groupe Photo Secession.

Avec Edward Steichen il crée  la Galerie 291 (son numéro sur la Cinquième Avenue de New York). Il y fait découvrir l’art moderne. Après Rodin (en 1908), Matisse (1908, puis 1910), Cézanne (en 1911), Stieglitz organise entre autres les premières expositions américaines de Picasso (1911), Picabia (1913) et Brancusi (1914) ou encore Marcel Duchamp.

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

Georgia O’Keefe naît le 15 novembre 1887 dans le Wisconsin tout près de Pepin, village d’où vient Laura Ingalls Wilder, l’autrice de La Petite Maison dans la prairie. Issue d’une famille paysanne relativement pauvre – un père d’origine irlandaise, une mère fille d’immigrant Hongrois - elle a six frères et sœurs.

Montrant un talent certain, elle part à l’Art Institute de Chicago en 1905-06 puis à l’Art Students League de New York en 1907-1908. Elle y découvre, lors d’une visite d’une exposition, la Galerie 291. Elle gagne sa vie en enseignant le dessin.

Special N° 9, 1915. Fusain sur papier

Special N° 9, 1915. Fusain sur papier

Elle enseigne au Texas, quand son destin croise vraiment celui d’Alfred Stieglitz.

« C’est alors qu’il tombe en arrêt devant une sélection de fusains qu’une certaine Anita Pollitzer lui soumet, le 1er janvier 1916. Des fusains signés Georgia O’Keeffe, dont Anita est une amie new-yorkaise. La jeune peintre les lui a envoyés depuis le Texas par la poste, pour se faire connaître sur la scène artistique – tout en lui demandant expressément de ne pas les montrer à Stieglitz. Pure coquetterie de celle qui avait pu écrire au contraire : « Une seule chose compte pour moi, c’est l’avis de Stieglitz. » Aussi Anita s’empresse-t-elle, comme il se doit, de montrer les œuvres au photographe, qui reste saisi. Des courbes, des spirales, des lignes déliées… : tout un langage pictural se déploie sous ses yeux, qui le séduit aussitôt – il en tombe littéralement amoureux. « Enfin une femme sur le papier ! » se serait-il écrié (enfin ai-je trouvé cette pure expression picturale de la féminité que je cherchais, peut-on comprendre). Stieglitz décide aussitôt d’exposer lesdits fusains, sans même demander son accord à leur auteure. Laquelle débarque peu après à Manhattan pour faire semblant de s’en offusquer – la rencontre a enfin lieu, l’histoire peut commencer. »  (Télérama)

Stieglitz et O'Keeffe se rencontrent donc pour la première fois en 1916 lorsqu’elle vient à New York, après avoir appris l’exposition de ses fusains. Leur correspondance, après son retour au Texas, est devenue de plus en plus intense. Le 1er juin 1917, Stieglitz lui écrivait : « Comme je voulais te photographier — les mains — la bouche — et les yeux — et le corps enveloppé de noir — la touche de blanc — et la gorge ». Elle s’installe à New York en 1918 et le corps d'O'Keeffe devient le centre de son travail artistique.

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

En 1921, Stieglitz expose 45 photographies d'O'Keeffe, dont plusieurs nus.

En 1924, après le divorce de Stieglitz, ils se marient.

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

Outre les fusains qui ont séduit le galeriste, Georgia O'Keefe est une aquarelliste qui navigue entre l'esquisse figurative et l'abstraction.

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'KeefeAlfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

Le couple vit au Shelton, d'où ils découvrent les gratte-ciels en construction, avec des séjours au Lake George où Sieglitz a une propriété de famille.

Stieglitz : gratte-ciel en construction

Stieglitz : gratte-ciel en construction

O'Jeefe Radiator building et The Shelton with sunspotsO'Jeefe Radiator building et The Shelton with sunspots

O'Jeefe Radiator building et The Shelton with sunspots

O'Keefe East river with sun (vu du 36 étage du Shelton)

O'Keefe East river with sun (vu du 36 étage du Shelton)

Lake George _ Autumn

Lake George _ Autumn

Impressionnée par l’essor et la hauteur vertigineuse des buildings à New York dans les années 1920, elle déclare à propos de ses fleurs : « […] j’eus l’idée de les agrandir comme d’énormes immeubles en construction. » Concédant d’abord que son art traite «essentiellement de sentiments féminins», elle dément bientôt avec vigueur l’interprétation obsessionnellement «érotique» que la critique livre de ses fleurs.
 
 
 
Alfred Stieglitz et Georgia O'KeefeAlfred Stieglitz et Georgia O'KeefeAlfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
White & Blue Flower Shapes

White & Blue Flower Shapes

Un exemple de ces interprétations obsessionnellement "érotiques"

Il serait difficile de nier que la toile intitulée chastement White & Blue Flower Shapes (1919) puisse se voir comme une représentation d’un sexe féminin vu de près, de même que N° 8, Blue Line ou Inside Red Canna.

Le glissement de la plante au sexe, du botanique à l’érotique, est flagrant, comme, un peu plus tard dans les toiles de fleurs d’entre 1925 et 1931, d’autant plus flagrant que la jouissance chromatique est à son paroxysme. Les couleurs des pétales et des feuilles sont proches de celles du sang et de la peau : abondance de roses, de pourpres, d’incarnats, de bruns chauds. Les sinuosités sont-elles celles des tiges et des feuilles ou celles des artères et des veines ? Quant aux arbres phalliques, tout commentaire est superflu.

Philippe Dagen

 

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe
Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

Les peintures abstraites, comme Grey Lines with Black Blue and Yellow ou Grey Blue and Black - Pink Circle, sont proches des gros plans floraux.

Doroty Norman

Doroty Norman

La "love story" entre Alfred et Georgia, va connaitre de forts remous. Une jeune photographe, Doroty Norman, vient à bout de la résistance de son aîné. S'y ajoute, sans doute, pour la peintre, le désir de prendre de la distance avec celui qui pourrait apparaître comme son pygmalion. Lassitude aussi d'une vie mondaine qu'entraîne le  deuxième métier de galeriste de l'époux.

En 1929, avec Rebecca Strand, elle découvre le Nouveau-Mexique ses paysages montagneux et désertiques, ses traditions indiennes... Elle y visite le ranch qu'y possédait D. H. Lawrence.

 

The Lawrence tree

The Lawrence tree

Alfred Stieglitz et Georgia O'Keefe

Elle va finir par s'installer au Nouveau Mexique. Mais jamais le lien épistolaire ne fut rompu entre Alfred et elle.  « Chacun des deux a eu besoin d’indépendance, ce qui ne signifie pas qu’il ne soit pas resté dévoué à l’autre », raconte Sarah Greenough, qui publia leurs lettres. Et quand, le 1

Summer days

Summer days

Winter road 1

Winter road 1

Si Georgia O'Keefe a gardé jusqu'au bout la relation avec son mentor, c'est qu'elle savait qu'elle n'était une “self made woman”, chère à la mythologie états-unienne, une figure de proue de l'"art américain" que le galeriste, après avoir fait découvrir, l'avant-garde européenne, avait décidé de promouvoir, que parce qu'il avait accroché une dizaine de ses fusains à la Galerie 291 et que, d'année en année, il l'avait promue dans ses successives galeries.

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 22:09

Des chemins de croix aux stations de l’amour

Cet artiste belge – peintre, bédéiste (avant que le mot n’existe), graveur, illustrateur prolifique – rejoint la cohorte des dessinateurs pour enfants et jeunes qui, en parallèle, illustrent des ouvrages du 2e rayon.

Né en 1899 à Liège, il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de le ville où il y apprend la gravure. Il se liera d’amitié avec le romancier Georges Simenon(dont il illustrera le premier roman, Au pont des Arches, signé Georges Sim). En 1916, il remporte la « médaille du gouvernement » pour un dessin intitulé « Ste Geneviève ravitaillant Paris assiégé ». Il sera également deuxième du « Prix de Rome ».

Comme peintre, son œuvre est variée, passant un moment du figuratif à l’abstrait.

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet

Il va devenir un peintre très apprécié de l’église catholique avec des fresques ornant les chapelles, des chemins de croix, de saintes peintures !

Ses chemins de croix et ses oeuvres décoratives ornent les murs de plusieurs églises de Paris et de la banlieue. Citons, pour exemple, la chapelle de l'hôpital Saint-Jean, la chapelle du monastère de la Chaume à Port l'Abbé et il réussit magnifiquement la décoration de l'hôpital de Saint-Jean d'Angely, en Charente et, en Vendée, encore, ses travaux font autorité dans plusieurs églises et chapelles.

Luc Lafnet (1899-1939), un oublié des années trente

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
L'antéchrist

L'antéchrist

Sous le pseudonyme de Davine (qu’il partagea avec Blanche Dumoulin) il créa une variétés de bandes dessinées pour enfants : « Ric et Rac », «Guignol» et «Pantagruel» pour Fillette en 1934 ; « Bizouk et Pélik » (1936-1938) pour Le Journal de Bébé, « Moustique Reporter » (1937) dans Le Bon Point et « Les Aventures de Zizette » (1938-1939) dans Spirou.  

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet

Il collabore, en effet, dès le départ, avec les créateurs de Spirou, Blanche Dumoulin et son mari français Robert Velter. Il y illustre « Bibar et Triban » de Velter. Mais il se peut même que ce soit lui qui ait dessiné la toute première apparition de Spirou en première page du premier numéro le 21 avril 1938 ! Le peintre vedette qui a littéralement donné vie à Spirou  avec son "eau de vie" dans la première page de Spirou aurait pu être un autoportrait de Lafnet, car Français Velter lui-même était déjà très occupé avec ses bandes dessinées pour la presse française («Toto», «Monsieur Subito»), (d’après Marc Renwart - art-info.be

Luc LafnetLuc Lafnet

On comprend que pour ne pas scandaliser ses clients évêques, curés ou prieurs, il a utilisé des pseudonymes variés - Grim, Jim Black, Lucas O, Rich, Pol ou Viset - pour ses illustrations d’ouvrages fort peu pieux, même si on y trouve parfois nonnes, moines et autres membres du clergé.

Luc Lafnet
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Il est sûr que les commandes de chemins de croix auraient connu un coup d’arrêt si les ecclésiastiques avaient vu les eaux fortes illustrant des Etreintes sacrilèges !

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet

Dans ses commandes licencieuses figurent des ouvrages d’un genre très prisé, la flagellation et notamment ceux de la célèbre collection des Orties blanches. Dans ces illustrations fouetteuses, il côtoie d’éminents collègues dont on trouve quelques exemples en complément de La Fessée.

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc LafnetLuc Lafnet
Luc LafnetLuc Lafnet
Luc LafnetLuc Lafnet

Dans cette abondante production, on trouvera « Les confidences d’un baronnet », « Esclave amoureuse : roman sur la flagellation de la petite fille, de la maîtresse et de l’épouse »,  « Poker de dames », « Dresseuse d’hommes », « Les geôles de dentelles ».

Il illustrera aussi « Les caprices du sexe ou les audaces érotiques de Mademoiselle Louise de B… » signé Louise Dormienne  et communément  attribué à Renée Dunan, dont on trouvera de larges extraits illustrés ici

Luc Lafnet
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On trouve aussi « Les souvenirs d’une cocodette » ou « Mémoires d’une demoiselle de bonne famille, rédigés par elle-même, revus, corrigés, élagués, adoucis et mis en bon français par Ernest Feydeau » (le père de Georges).

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
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Théophile Gautier a écrit les Lettres à la présidente dans les années 1850, lors d'un voyage en Italie. Les douze illustrations de Lafnet démontrent une grande maîtrise technique.

Luc Lafnet
Luc Lafnet
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« L'école des biches, ou mœurs des petites dames de ce temps » après avoir été illustrée par Lafnet fera aussi l’objet d’une BD de Georges Lévis.

Pour conclure quelques échantillons de cet art de l’illustration :

 

Tout d’abord avec un livre grivois, petit recueil de petites histoires salaces, « Histoires raides pour l'instruction des jeunes filles »

Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet
Luc Lafnet

Les « Stations de l’amour » d’Adolphe Belot, roman épistolaire entre Cécile, fraîche épousée, et Léo, époux parti dans les Indes anglaises pour affaires, affiche une philosophie amoureuses des plus libres. Les époux s’autorisent à tout faire, à condition de tout se dire. Léo va tomber sur un trio de jeunes anglaises des plus délurées et Cécile va céder aux assauts de Thérèse, sa dame de compagnie et dépuceler un jeune adepte de l’aviron.

Luc Lafnet

Léo reçoit la visite de Dora et de Flora, amies anglaises.

[Dora] disparut dans mon cabinet de toilette. Au même instant, et tandis que j’étais resté anéanti sur la chaise longue, Flora sortit du lavatory, où elle était allée se purifier, et s’approcha de moi en souriant, avec une petite cuvette pleine d’eau parfumée et une éponge, en me disant gentiment : « Étendez-vous et laissez-mois faire… »

En même temps elle lavait monsieur Jacques qui, tout ratatiné, laissait piteusement pendre sa tête : elle promena l’éponge sur toute la longueur et sur les environs, sans oublier l’endroit où elle avait si à propos mis le doigt : bref, elle me fit une toilette complète que je subis, plongé dans une douce et parfaite béatitude. Cependant le contact de l’eau fraîche et de ses menottes caressantes avait rendu toute sa vigueur au cher instrument, qui commença à donner des signes non équivoques de résurrection. Flora déposa sa cuvette, et venant m’embrasser, toute joyeuse : « Là !… voilà qui est fait, dit-elle… Mais regardez comme il est beau ! On dirait qu’il est tout prêt à recommencer… Est-il joli avec sa petite tête rose !… »

Et se jetant sur lui, elle le prit entre ses lèvres, lui donnant de petits coups de langue, promenant celle-ci sur toute la longueur, essayant de mettre l’un après l’autre mes globes d’amour dans sa bouche trop petite ; puis, revenant au gland, elle l’absorba tout entier avec la colonne qui le supporte et se mit à le sucer doucement, comme pour mieux le savourer. Moi, pendant ce temps, j’avais passé une main dans sa chemise ouverte et je chatouillais les boutons de ses seins que je sentais durs et fermes.

Dora rentra à ce moment ; elle avait laissé sa robe dans le cabinet de toilette et n’avait plus que sa chemise.

— Eh bien ! c’est cela, fit-elle gaiement, on profite de mon absence pour s’amuser sans moi ! Dis donc, gourmande, ne mange pas tout, laisse-m’en un peu…

Luc Lafnet

Et passant rapidement, entre ses jambes, un mouchoir qu’elle avait eu la précaution de mettre sur le lit, elle reprit la position que je quittais à peine et recommença l’exercice lingual auquel je venais de me livrer, sans la moindre protestation de la part de Flora.

Dora, cependant, levait en l’air son superbe cul ; je fus tout de suite devant la porte qui se présentait et à laquelle Priape frappa impatiemment ; mais la lesbienne, passant rapidement la main par derrière elle, le remit dans le bon chemin.

Que te dirai-je, chère amie ?… Au bout de quelques minutes, nous nous pâmions de nouveau dans une triple jouissance, aussi intense que les précédentes… Dora sauta du lit la première et courut au cabinet de toilette.

Flora revint à elle et, quoique à moitié morte de plaisir, se précipita sur le pauvre Jacques, très affaibli, qu’elle mit dans sa bouche, pour en faire jaillir encore quelques gouttes : « C’est bon, fit-elle, en passant avec volupté sa langue sur les lèvres. Vous aimez aussi qu’on vous suce ? »

Luc Lafnet

Cécile découvre le clitoris de Thérèse

J’étais tellement énervée que je me dégageai de ses bras, et lui dis : « Montre-le-moi, Thérèse, ton… petit chose… ton clitoris… C’est un vrai petit membre… je ne l’ai pas bien vu, je veux le revoir… »

Aussitôt elle se mit debout, écartant les jambes en se retroussant. Je me mis à genoux devant elle, en m’exclamant : « Oh ! comme tu as du poil !… quel amour de chat !… »

Et je l’embrassai… Je pris son clitoris entre mes doigts ; au repos, il n’était guère plus gros que le mien, mais je le sentais s’allonger sous ma caresse : « Tiens, tu sens… il s’allonge… il remue… oh ! viens… que je le suce… »

Thérèse me saisit les cheveux à poignée, en s’écriant : « Oh ! non assez, assez !… tu vas me faire jouir !… »

Luc Lafnet

Apparaît Maud, très jeune amie de Dora et Flora

Je m’étais replacé sur la chaise longue, ma robe de chambre toute ouverte ; Flora s’était remise à mes pieds, me caressant les bourses, tandis que, de la main gauche, je lui pelotais les seins ; j’avais passé le bras droit autour de la taille de Maud, qui saisit mon membre à pleine main. « Oh ! regarde, Flora, comme il est redevenu gros et dur… Qu’il est beau !…

Luc Lafnet

[Dora] m’entraîna au fond de la serre, vers un petit tertre, couvert de mousse. Et la troussant aussitôt, je l’enfilai en levrette, quoique le pantalon nous gênât un peu.

Nous ne tardâmes pas à expirer de bonheur. Dora se releva et m’embrassant : « Ah ! fit-elle, ça m’a soulagée… Que c’est bon !… Flora, à ton tour… je vais veiller… »

Luc Lafnet

Cécile et Thérèse

N’en pouvant plus, je me renversai sur son lit, en lui disant : « Ta langue, ma chérie, ta langue… fais-moi mimi… bien doucement… »

La petite polissonne ne se fit pas prier et me lécha avec rage, au point que je dus la prier de ralentir son mouvement.

Quand nous eûmes terminé, quatre heures sonnèrent.

Luc Lafnet

Thérèse retrouve son ancienne patronne la Saint-Léon

Après ?… Je ne sais comment nous nous trouvâmes vautrées sur le lit, nous gamahuchant follement toutes les deux. Trois fois de suite nous jouîmes ensemble. Lorsque nous revînmes à nous, la Saint-Léon se leva et me dit : « Oh ! Thérèse, que j’ai joui !… que je t’aime !… J’en veux encore… viens me le mettre par devant, par derrière, partout… avec le godmiché, tu sais ?… »

Si je savais !… Je connaissais l’instrument qui avait servi bien des fois dans nos ébats ; j’allai tout droit à un chiffonnier où nous le serrions d’habitude. J’eus tôt fait de me l’attacher. Elle prit à peine le temps d’y introduire une décoction tiède de guimauve, et m’entraînant sur le lit : « Mets-le moi vite, baise-moi bien, fais-moi tout ce que tu voudras… »

Moi aussi, j’étais excitée. Cette bacchante ne me lâcha pas avant de se l’être fait mettre des deux côtés et de m’en avoir fait autant

Luc Lafnet

Dora a commencé mon portrait. En outre, elle fait à chacune de nos séances, comme intermède à nos plaisirs, un tas de petits croquis suggestifs : nous inventons des positions bizarres qu’elle enlève avec une maëstria étonnante, et dont elle fait des dessins pleins de vie (sans jeu de mots).

Luc Lafnet

Dora avait simplement un peignoir ouvert. Nonchalamment étendue sur une chaise basse, elle avait, pour dégager son front, rejeté sa longue chevelure dorée entièrement défaite par-dessus le dossier de la chaise, de sorte que l’extrémité en touchait le sol : elle fumait une cigarette, les yeux à demi fermés.

Tout à coup nous voyons Maud s’approcher de Dora par derrière, prendre et soulever ses cheveux dénoués, les étaler et les manier un instant, sans que notre belle amie, qui avait en face d’elle l’armoire à glace, parût s’en apercevoir ; puis, se mettant soudain à cheval sur cette chevelure, l’extrémité dans la main gauche, tout simplement… se branler sur la toison d’or.

Luc Lafnet

Cécile séduit le jeune Armand

Puisque j’avais entrepris l’éducation de mon élève, autant la mener à bonne fin et en tirer pour moi-même un résultat pratique… Nous avions encore quelques minutes devant nous ; je pris la main du novice amoureux et la glissai sous mes jupons.

Ce geste éloquent fit envoler toutes ses hésitations ; sa timidité disparut pour faire place à une ardeur charmante. D’un mouvement vif et continu, ses doigts grimpèrent le long de mes cuisses. Je sentis une main frémissante qui fourrageait mes poils, cherchant à tâtons le but désiré de son voyage ; j’écartai les jambes et m’avançai à sa rencontre. Ainsi aidé, son doigt trouva bientôt le point sensible ; après avoir plongé trop profondément dans la fente, il revint sur les bords et se mit à caresser un bouton impatient qui se consumait d’une ardeur dévorante. Quelques mouvements de sa main suffirent à me mettre hors de moi, sans avoir eu la force de lui exprimer autrement que par de petits cris étouffés le plaisir inouï qu’il me faisait ressentir.

Quand je rouvris les yeux, Adrien me fixait avec une curiosité inquiète, étonné sans doute du prompt résultat de sa manœuvre. Je l’embrassai avec transport, puis sans quitter ses lèvres entre lesquelles je pointais une langue affolée, j’entrouvris son pantalon et saisis à pleine main un épieu qui se dressait furieusement et qui me parut de belle taille.

J’avais à peine commencé un léger mouvement de va-et-vient, qu’un jet pressé en jaillit, si rapidement que je n’eus que le temps de coiffer l’indiscret de mon mouchoir pour préserver ma robe d’une inondation compromettante.

Luc Lafnet

Amalla est la petite servante de Dora

Amalla fit volte-face et me présenta sa bouche rose et fraîche. Je la pris sur mon autre genou, tandis que Dora, qui avait laissé sa main sur ma poitrine, descendait toujours plus bas, si bien qu’elle fit sauter le bouton de mon pantalon et qu’elle mit à l’air un objet devenu trop gros pour rester enfermé.

— Tiens, regarde comme il est beau, dit-elle en le balançant. Tu le connais déjà…

Puis elle ajouta quelques mots en bengali. Aussitôt la petite sauta à terre et, se mettant à genoux, elle commença à sucer mon priape avec une virtuosité qui promettait pour l’avenir. Dora s’approcha de mon visage et compléta, par une langue douce et pénétrante, les exquises caresses que me faisais sa petite élève.

Mais tout à coup, sentant ma respiration devenir haletante, Dora repoussa vivement Amalla : « Assez, petite, assez… Retiens-toi, mon chéri, tout est pour moi, aujourd’hui… Va, mon enfant, dit-elle à Amalla qui s’était relevée, je te promets que je te le donnerai tout entier un autre jour… Va !… » Et l’enfant disparut sans répliquer. Dora et moi nous nous rajustâmes. 1

Luc Lafnet

Si bien qu’Amalla revint à moi et se mit à me faire des langues ardentes, pendant qu’elle frottait son petit chat sur mon stylet, qui commençait à revenir à la vie. Au milieu de toutes nos caresses la pauvre enfant n’avait pas encore joui, et se tortillait sur moi. Je compris ses désirs : « Viens, mon petit chat, je vais te faire minette ».

Je t’ai dit que Dora ne lui avait jamais fait cette caresse et ne lui prêtait que le secours de son doigt. Me penchant à l’oreille de mon amie, je lui demandai tout bas : « Tu veux bien, chérie ?… elle est si gentille… »

Un sourire fut sa réponse : en même temps elle disait en bengali deux mots à Amalla, qui s’installait déjà sur ma bouche ; changeant aussitôt de position, elle se retourna, saisit mon priape à pleines lèvres, et nous commençâmes un double jeu que la chère enfant ne connaissait que de nom, mais qu’elle pratiqua, du premier coup, en maître. Au milieu de nos transports, Dora nous arrêta d’un geste ; « Arrêtez, mes chéris ; attendez, c’est trop vite fini… jouissez bien… vous êtes beaux… »

Et elle promenait du haut en bas sa main caressante sur le dos, les reins et les fesses de la mignonne. Quant à nous, nous ne ralentîmes nos mouvements que pour les activer bientôt, sous les yeux de Dora, aussi haletante que nous.

 

Pour compléter :

Quelques peintures de Lafnet (francisé alors qu'il est Belge) sur Artnet

Une liste des ouvrages érotiques qu'il a illustrés

Luc Lafnet

Davine, Lucan, Lafcat, Viset, Lucas O, Pol, Luc, Grim, Jim Black

 

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1 novembre 2019 5 01 /11 /novembre /2019 17:38
CURIOSA

Curiosa (nom masculin) : Terme de collectionneur. Un livre, une œuvre d’art ou une photographie est nommé curiosa lorsqu’il présente un caractère érotique, léger, grivois.

C'est un ancien camarade, dont les initiales PL éveilleront peut-être des souvenirs chez les ex-membres des EDEN, qui m'a signalé cette vente de CURIOSA. J'ai tiré quelques images du catalogue de la vente, catalogue que vous pourrez télécharger.

CURIOSA

Jean-François de BOEVER, illustration des Fleurs du mal

CURIOSA

Louis MALTESTE Les orties blanches

CURIOSA

Otto Rudolph SCHATZ Le joujou des demoiselles

CURIOSA

Javier GIL Sodome

CURIOSA

Javier GIL Les sataniques

CURIOSA

Achille DEVERIA Mais elle peut éternuer

CURIOSA

Marie de HEREDIA, photographiée par Pierre LOUYS (sur la première elle tient leur fils, "Tigre", dont le père officiel est le mari de Marie, le poète Henri de REGNIER).

Pierre LOUYS a pris des photos plus osées de Marie...

CURIOSA

Franz HIRMANN

CURIOSA

FREDILLO L'année amoureuse

CURIOSA

L'école des biches

CURIOSA

Serge JACQUES Brigitte Bardot

CURIOSA

Monsieur X Comparaisons

CURIOSA

Sally MANN Les trois grâces

CURIOSA

Jan SAUDEK Beauty contest

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20 mai 2019 1 20 /05 /mai /2019 17:24
Roberto FERRI

Voilà un peintre italien, Roberto Ferri, apparemment papadolâtre, si l’on en croit le portrait du titulaire actuel du poste et bigot avec son chemin de croix qui a de quoi ravir toutes les grenouilles de bénitier d’Italie et d’ailleurs, qu’on pourrait prendre, si le pape n’était contemporain, comme un artiste des siècles passés.

Et bien non, ces toiles méticuleusement peintes à l’huile, sont l’œuvre d’un quarantenaire, né en 1978 à Tarente, dans les Pouilles et qui, après des études au lycée artistique Lisippo de la ville, a commencé à étudier la peinture en autodidacte, si l’on en croit sa biographie sur son propre site. Arrivé à Rome en 1999, il est entré à l’école des Beaux-Arts de Rome où il a étudié la scénographie pendant 4 ans, avec Gaetano Castelli et Francesco Zito.

Roberto FERRI

Il s’est intéressé à la peinture du Cinquecento à la fin de l’Ottocento (du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle). Et il se place sous le patronage du Caravage d’abord et de la peinture académique de David, Ingres, Girodet, Géricault, Gleyre et Bouguereau (Bouguereau champion de l’art pompier et qui refusait les œuvres impressionnistes dans les expositions officielles).

Roberto FERRI
Roberto FERRIRoberto FERRI
Roberto FERRIRoberto FERRI
Roberto FERRIRoberto FERRI

Le Caravage, David, Ingres, Girodet, Géricault, Gleyre et Bouguereau.

Dans sa veine religieuse, on peut noter ce Saint François-de-Paul très orthodoxe.

Roberto FERRI

On reste dans l’imagerie religieuse avec deux Saint Sébastien, aux blessures très insolites.

Roberto FERRI
Roberto FERRI

Sa Sainte Rosalie a l'extase lascive.

Roberto FERRI

Mais le Saint Jean-Baptiste, apparemment tout aussi orthodoxe avec sa croix prémonitoire et son agneau, a déjà sa tête décapitée bizarrement posée à côté de lui.

Roberto FERRI

Et bien sûr Salomé ne tarde pas à apparaître brandissant cette tête.

Roberto FERRI

"Le chant de la Vierge" est un cantique funèbre sans doute.

Roberto FERRI

Le Christ du chemin de croix perd son voile pudique.

Roberto FERRI

Et le martyr anonyme git, nu.

Roberto FERRI

Sa pieta n'a vraiment plus rien d'orthodoxe, à faire frémir les punaises de sacristie.

Roberto FERRI

Et son art sacré devient franchement baroque avec des compositions complexes et des collages.

Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI

Les anges, déchus ou pas, prennent une grande place dans son oeuvre. A commencer par Lucifer.

Roberto FERRI

"Fixant l’abîme, Lucifer déchu semble jeter un regard humilié, perplexe, ou arrogant. Ce personnage au corps sensuel, peint dans un style romantique, exerce sur les contemplateurs-rices un certain charme suranné. Roberto Ferri assume pleinement son inspiration baroque et romantique au moment même où le mode d’expression figuratif paraît désuet."

Ferri, maître du baroque contemporain

 

Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI

Et comme on le voit, Roberto Ferri a tranché la question du sexe des anges : ils en ont bien un ! Anges qui semblent parfois - sont-elle si jointes qu'elles se confondent ? - n'avoir qu'une aile.

Roberto FERRI
Roberto FERRI

Et on trouve même une succube aux ailes de chauve-souris.

Roberto FERRI

KITSCH ?

"Peintre associé au mouvement kitsch qui encourage, entre autres, un retour à l’art figuratif, ses compositions obscures et érotiques sont beaucoup plus marquées que dans la tradition classique dont il s’inspire. Malgré sa manière traditionnelle de peindre, son œuvre est provocatrice et très moderne dans sa fascination pour le gore et la sexualité." nous dit le magazine Raise

Eros et Thanatos, thème inépuisable, où il peut convoquer la Déesse Ishtar...

Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI

Des nus féminins de facture classique deviennent des femmes plantes, des chimères diverses forment une faune inquiétante, et on passe parfois du kitsch au gore.

Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI
Roberto FERRI

Avec le serpent présent dans de nombreux tableaux, il puise à nouveau dans la veine d'inspiration chrétienne, le serpent tentateur, le mal.

Où se niche la tête du serpent ?

Où se niche la tête du serpent ?

Reptilarium

Reptilarium

Vitriol

Vitriol

Eclipse

Eclipse

Cette "Eclipse", sous l'apparent réalisme de cette peinture figurative, comporte des anomalies anatomiques flagrantes : la musculature des deux hommes est plus qu'insolite, l'homme de dos semble même avoir un serpent sous cutané faisant relief, surtout la jambe droite de la femme est dans une position invraisemblable.

Naissance du mal

Naissance du mal

Cette scatologique "naissance du mal" évoque deux oeuvres de Montoya : Esfuerzo et Productos de mi tierra.

Roberto FERRI

Délivre-nous du mal

Pour terminer sur une note plus profane, ce baiser en Hommage à Rodin.

Roberto FERRI

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27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 18:30
Clovis TROUILLE

La peinture exalte la couleur et l'érotisme, pourfend le sabre et le goupillon ..."

Je suis pour l’art noir,  pour le caractère Maudit. Je rejette la morale de la société bourgeoise, l’imposture de la religion, la morale de ses curés, son patriocularisme, je désire au contraire une société sans frontière.”

« Le grand maître du tout est permis », Clovis Trouille, tel que le nomme André Breton eût pu être, si le service militaire et la guerre de 14-18 ne l’avait happé, un bon peintre académique, après avoir décroché les premiers prix de l’école des Beaux-Arts d’Amiens.

Clovis TROUILLE

J'ai eu le bonheur de faire mes études de peinture dans un haut lieu d'art qui était l'école des Beaux-Arts d'Amiens. J'ai produit ce Jeune homme au chapeau de paille qui en est un exemple, n'est-ce-pas ? Je le considère comme mon meilleur tableau et c'était l'époque où je me considérais, je peux dire que j'étais un grand peintre à cette époque-là et que, malheureusement je n'égale plus cette époque là, parce que j'ai eu le traumatisme de la guerre, n'est-ce pas, qui m'a séparé de la peinture. Je dis bien à cette époque là, je ne vivais que pour la peinture, que pour elle. J'étais un véritable artiste. Mais je ne suis plus un véritable artiste, parce que j'ai eu le traumatisme de cette guerre là. Je suis devenu anarchiste, et la peinture que je fais est anarchiste et surréaliste, tout ce que vous voulez, mais elle n'a plus cette qualité, cette poésie de cette époque."

Il n’en fut rien, car, comme il le dit, la Guerre 14-18 le détourna d’une carrière classique de bon élève des beaux-arts.

Nous étions la génération sacrifiée. Privé d’amour au meilleur âge de la vie, je sortis de cette guerre abruti par les dangers, l’œil furieux, le cœur plein de rage…Toutes les belles années de ma vie se sont passées à la guerre, n’est-ce pas je ne pardonnerai jamais une infamie pareille. La patrie, c’est le pays où l’on peut vivre le mieux, ce n’est pas autre chose ; ce n’est pas l’endroit où l’on est né. La patrie, c’est le pays où l’on peut être heureux. C’est ça la patrie que l’on a à défendre, et non pas un pays, un pays qui nous fout toute notre vie dans des guerres."

Son gagne-pain fut de peindre des mannequins en cire qui ornaient les vitrines de l’époque. Il se définissait lui-même comme un « peintre du dimanche », peintre, cependant, fidèle à la peinture figurative (il qualifiait Miró de barbouilleur), mais utilisant le décalque de photos, voire le collage, comme Pierre Molinier, mais de façon moins systématique.

Clovis TROUILLE

Peintre du dimanche, son œuvre est peu abondante – 120 tableaux répertoriés – d’autant qu’il les reprend maintes fois comme son « rêve claustral ». Il n’a pratiquement rien vendu de son vivant, n’ayant gagné quelques royalties qu’avec la comédie musicale « Oh ! Calcutta ! » qui reprit et le titre et la reproduction d’une de ses œuvres.

L'échec commercial [est] pour moi, spirituellement, un succès, et la vente, un triste signe de conformisme bourgeois, ayant toujours considéré ma peinture comme anarchisante, démodée et anticommerciale."

Clovis TROUILLE

Remembrance est mon premier tableau d'après guerre. Il a été exposé en 1930 au premier Salon des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires sous l'égide de Vaillant-Couturier. C'est là que j'ai connu les surréalistes - Eluard, Aragon, Dali, Breton qui se sont arrêtés devant ce tableau anti-tout.

Clovis TROUILLE

Remembrance met en scène un cardinal dont le manteau pourpre s’ouvre sur des jambes efféminées avec porte-jarretelles et bas noirs* tandis qu’un académicien reçoit en pleine figure le pet d’un animal. Au premier plan du tableau, des squelettes de soldats en uniforme (l’un français l’autre allemand) serrent dans leurs bras un lapin au pied d’une croix de bois portant comme seule inscription 1914-1918, la sale guerre où ils se sont fait tirer "comme des lapins". Et c’est au prix de furieuses contorsions que la République détourne de sa vue la pluie de médailles qu’elle déverse du ciel sur les planqués. (BPA)

J'ai toujours été contre l'imposture des religions. Est-ce en peignant la cathédrale d'Amiens que j'ai pris conscience de tout ce music-hall ?"

Clovis TROUILLE

La pécheresse à la cathédrale d'Amiens

Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE

Les inquisiteurs à la recherche du signe du démon qui marque la sorcière

Clovis TROUILLE

Religieuse italienne fumant une cigarette

Clovis TROUILLE

Dialogue au Carmel

Clovis TROUILLE

Le rêve claustral

 

« [Clovis Trouille] ne voulait rien vendre. Je lui ai proposé de faire un livre sur lui. Nous sommes devenus amis et il m’a cédé une toile représentant des bonnes sœurs s’embrassant. Un peu plus tard, il m’appelle et me demande de lui rapporter la toile… J’étais un peu inquiet pensant qu’il cherchait à la récupérer. Il m’a simplement dit qu’il voulait la garder quelques jours et quand il me l’a restituée, il avait ajouté quelque chose: la bonne sœur dans le trou, captivée par la scène du baiser entre deux nonnes. Un an plus tard, il me demande de revenir encore une fois avec le tableau. Et encore une fois il le garde pendant plusieurs jours. Quand il me le rend, il a ajouté deux petits livres de messe tombés sur le sol. Une troisième fois, Clovis Trouille me fait savoir qu’il voudrait encore ajouter un petit détail à son œuvre « inachevée ». Cette fois, il garde la toile assez longtemps et quand il me la rend, je n’ai pas tout de suite remarqué ce « petit détail » : un grain de beauté sur la cuisse dénudée de la bonne sœur. » Daniel Filipacchi

 

Clovis TROUILLE

Le baiser du confesseur

LE VICE ET LA VERTU

 

Son souvenir s’invita un beau jour au détour d’une conversation, avec son nom si particulier, comique si l’on veut… Je veux parler du peintre Clovis Trouille. Cet artiste provocateur et pourtant discret est peut-être la figure la plus emblématique de ce qu’on pourrait appeler l’érotisme anticlérical, avec ses nonnes callipyges, ses sœurs tourmentées par de moites désirs, ses moniales, débauchées par des prêtres paillards, et qui se prêtent volontiers au jeu. Dans cette forme d’inspiration, le couvent apparaît comme la figure symétrique et inversée du bordel. Les deux lieux, sans doute, et leurs femmes, enfermées dans d’austères cellules ou de luxueux lupanars, suscitent bien des fantasmes. Mais où le bordel exhibe ses impudicités, le couvent s’emploie à les cacher. La vertu des maisons closes réside dans cette transparence, et la part faite au vice le cantonne à d’indispensables assouvissements, l’annule presque. Les dames, le reste du temps, peuvent s’adonner à d’anodines activités et, si l’on en croit La Maison Tellier, montrer une surprenante sentimentalité. Si le démon existe, il doit finalement trouver bien ennuyeux le bordel et, on le soupçonne, il doit lui préférer le couvent. Ici, les formes les plus exaltées de l’amour finissent par se confondre avec un éréthisme des sens que l’interdit ne fait qu’attiser. Les royaumes du Diable et du Bon Dieu sont si proches… Et cette proximité est un scandale absolu pour tous les tartuffes qui hantent pourtant ces indécises frontières. La censure ne s’y trompe pas qui ne s’effarouche guère des grivoiseries, des grosses gaudrioles inspirées par nos péripatéticiennes, mais qui avait interdit La Religieuse de Rivette, adaptée du livre de Diderot, et traitée comme un vulgaire brûlot.

 

Yoland SIMON

Variations. (éditions du chameau)

Clovis TROUILLE

Le bon confesseur

Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE

L'immenculée conception

En deux versions, l'une où l'acte est pudiquement masqué par des chauve-souris et l'autre plus directe).

Clovis TROUILLE

C’est tout simple. Habituellement, le Christ loge sur une croix en se tenant pendu par les bras, façon aviateur antique. Jarry disait que c’était plutôt un cycliste qui cyclait à l’envers, couché sur le dos. Moi, je penche pour l’aviateur dans les débuts, genre Icare, mais sur un cadre en bois posé à la verticale comme une fusée au décollage.

Donc, dans mon tableau, il y a la croix, mais sans le Christ, car il est descendu au milieu de la cathédrale comme il était habillé avec juste une petite liquette pour cacher sa…, je vous laisse trouver la rime, enfin, vous voyez ce que je veux dire et puis sur la tête, un drôle de bandana clouté, modèle pour masochiste.

Il est là, ce pauvre Christ, au milieu de la nef de la cathédrale et il se tient les côtes tant il rit, il rit, il rit.

C’est un Christ joyeux, pas du tout dans la douleur.

Il rit, car il vient de découvrir le monument qu’on a construit en son honneur. Il se marre de l’absurdité de la chose.

Après ça, aller dire que je ne suis pas anticlérical. Le propos du tableau est très clair : je me fous carrément de Dieu et de tout le saint bazar et le Christ aussi, apparemment. (Athées)

Tel Brassens, il a envisagé avec les plus grand sérieux son enterrement : funérailles et tombeau.

Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE

Les bigoudens à la coiffe phallique l'inspirent.

Clovis TROUILLE

Le présent des Gaules

Il ne se refuse pas à plagier l'orientalisme, avec de fiers spahis qui défilent tandis que des belles, derrière les épis (et deux moines dont l'un à l'état de squelette), se font dorer en bikini ; mais c'est aussi une odalisque quand ce n'est pas une danseuse de bordel ou des belles qui sortent des sarcophages.

Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE

Autre source d'inspiration la rue, son bordel, ses affiches de ciné et ses réclames ...

Clovis TROUILLE

 Naguère ou "le 106 n'était pas consigné à la troupe" 1942

La porte au fond avec la femme encastrée c'est l'image exacte du bordel (avec son N° exact ), qui se trouvait derrière l'École Militaire.

Clovis TROUILLE
Clovis TROUILLE

La rue des enfants trouvés,

avec le détail de l'affiche cinématographique où l'on voit mieux la main de "ma soeur", à noter que "le 106 n'était pas consigné à la troupe" apparaît au-dessus des vespasiennes, à noter aussi les réclames portées par l'homme-sandwich. Quant à ce "pan-pan l'arbi" qui orne la façade du bordel, il renvoie à une chanson guerrière et coloniale.

Le zouave se retrouve avec un cochonnet sur le bras et une promise cuitée entre les jambes.

Clovis TROUILLE

La poésie est aussi source d'inspiration.

Clovis TROUILLE

Le bateau ivre

sur sa proue : "Ni dieu ni maitre"

Le poète aussi l'inspire (en l'occurrence Breton)

Clovis TROUILLE

Le poète rouge

C'est une toile où le peintre s'attaque à tous les pouvoirs. Devant la « prison des poètes non-conformistes » est installée une guillotine. Un poète avec une cape noire ressemble aux anarchistes du début du XXe siècle. Planqué derrière une pissotière, il tire sur le bourreau. Pour que les flics servent à quelque chose, ils ont dans le dos une pendule, un baromètre ou un plan de Paris. Les femmes des poètes, en tenue de nuit, tiennent à la main des mitraillettes et se préparent à l'assaut. Le poète rouge est André Breton qui « cherche l'or du temps à bord d'une planète égarée ». Au premier plan, un monument en forme de phallus a été érigé en l'honneur de Sade mais il est surmonté d'un buste du pape Pie XII... (CIRA Marseille)

Sade encore est le thème d'une autre toile.

Clovis TROUILLE

Dolmancé et ses fantômes de luxure

La fête aussi est là.

Clovis TROUILLE

Madame Rosa voyante

Clovis TROUILLE

Chez la princesse et le tsigane

Clovis TROUILLE

Le magicien

Clovis TROUILLE

Le bon désir à belle époque

Clovis TROUILLE

Le palais des merveilles, hommage au Modern style

Clovis TROUILLE

Partouse

Comme une synthèse, avec son sacristain pelotant la jeune tambourineuse, le prêtre quasi nu avec sa calotte et son rabat qui cache ses attributs virils qui contemple la jeune fille haut perchée, le maire perché aussi jouant du cor de chasse,  le moine et le zouave, zouave qui yeute les cuisses de la jeune fille au-dessus de lui, les deux vierges amoureusement penchées l'une vers l'autre sous le regard inquiétant d'un moine accroupi dans une niche et à l'arrière-plan un fantôme qui fait voler son voile. pour découvrir ses dessous...

Clovis TROUILLE

Sous le culte des sorcières en flirt

Ce qui m’intéresse le plus dans mon oeuvre, c’est sa valeur intrinsèque : la couleur, la matière. Ce qui n’intéressait pas Breton; il n’était pas rétinien; il ne voyait que l’histoire. Ce qui compte, c’est la composition, la matière : ce que j’étudiais au Musée de Picardie en présence de Velázquez. Je me situe de façon très indépendante. Je n’ai jamais admis le cubisme. Ça ne m’émouvait pas. J’aime peindre la beauté féminine. J’ai cherché toute ma vie ce qu’il y avait de plus beau dans la nature pour l’exprimer dans mes tableaux. Je n’ai rien trouvé de plus beau que le nu de jeune fille. Pour les hommes qui sont hommes, c’est un spectacle émouvant. Par le sexe de la femme, c’est Dieu qui se révèle. Je ne me suis pas attaché à peindre des hommes dans mes tableaux. Vous savez, l’homme, c’est pas drôle."

Clovis Trouille, individualiste anarchiste, ne fera pas partie d'un groupe - il signa quelques textes surréalistes, mais ne participa à aucune réunion. Molinier était proche de lui qui envoya une de ses oeuvres à M. et Mme Trouille.  Sans doute eût-il quelques affinités avec Picabia. Dans la génération suivante, Jac Zap lui rend hommage.

 

 

* La réalité rattrape la fiction puisque dans Amores Santos un évêque soulève sa soutane et dévoile une culotte de dentelle rouge.

 

En complément

On peut aller sur le site qui lui est consacré ou sur la page fessebouc.

Un aperçu de ses oeuvres ici, ici ou ici...

 

VENTE à CHRISTIE'S

Clovis Trouille, Super Surréaliste. Oeuvres provenant de l'atelier de l'artiste.

Le catalogue de la vente :

Pierre Tisserand l'a chanté dans "Mon enterrement"

Et si vous aimez les comédies musicales, regardez "Oh ! Calcutta"

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 16:35
TINTIN façon HOPPER

Grâce à Xavier Marabout - aidé par Edward Hopper - nous avons enfin un aperçu de la vie sentimentale assez tumultueuse de Tintin, sous le regard parfois intéressé, d'autres fois désapprobateur de Milou.

Un Tintin en Amérique.

TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
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TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER
TINTIN façon HOPPER

 

Merci à mon collègue DF qui en relayant sur sa page fessebouc un Paul J. m'a fait découvrir ce TINTIN façon HOPPER.

Merci encore à Paul J. qui m'a obligé à rechercher les tableaux d'Edward Hopper ayant inspiré d'autres production de Xavier Marabout.

 

Pour compléter :

Dans un tout autre style le peintre et photographe, Richard Tuschman a réalisé Hopper Meditations

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5 décembre 2018 3 05 /12 /décembre /2018 12:07
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

Reçu en commentaire ce délicat message :

Euler (email) le vendredi 14 décembre 2018 à 23:17 sur Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

Retire ton article de merde Chloe des Lysses est mille fois plus intéressante que tes propos de pro pédophile fan de dahmane l'ordure musulmane Ton compte est signalé au phros* ordure.

Si je le mets en relief, c'est, d'une part parce que c'est la première fois que je reçois un message de ce type (même SC qui me poursuit de sa hargne n'a poussé le bouchon jusqu'à exiger que je "retire" un article) et qu'il est typique de la saloperie indigne de l'extrême-droite : tutoiement vulgaire, accusations ignobles, racisme , menace (quel est donc ce "phros"* ?) et injure.

* Un correspondant me signale qu'il doit s'agir de PHAROS, cette charmante personne oublie que "les signalement abusifs dans l'intention de nuire sont punis d'une peine pouvant aller jusqu'à 5 ans de prison et 45 000€ d'amende."

 

En prime, j'ai eu droit à un article complètement délirant de la dame sur son fessebouc (me voilà devenu "nègre") Et cette charmante personne continue à m'abreuver de commentaires par "Euler (email)" interposé(e) où les injures  le disputent à la diffamation ( spécimen de la prose de cette personne : "t'es bien un crouille comme ton dahmane.Tu seras bien tot remigré comme tes rats les muzz" où le racisme est égal à la stupidité, puisque, du tarbouche qui orne mon chef, l'imbécile déduit une origine et une religion.

 

Qui tomberait par hasard sur le site de Dahmane n’y verrait qu’un gentil portraitiste, assez éclectique puisque, sur sa page d’accueil, on croise Wauquiez, Notat, Biraben, Placé, etc. Et si l’on explore son site, il faut arriver à la page photomontages pour voir s’incruster un sage nu, dans un paysage assez surréaliste où la tour Eiffel s’est, elle, transplantée à Central park. Page qui est en fait celle d’une galerie qui donne aussi une biographie de l’artiste. On trouve cependant une mystérieuse dernière page « Etant victime de diffamation... » qui comporte des copies de jugements. Car si l’on tape du coup Dahmane dans Google on tombe sur un article du Parisien, titré « Le photographe pédophile rattrapé par son passé », qui n’a absolument rien à voir avec Dahmane puisque le personnage en question était âgé de 71 ans et que Dahmane est né en 1959.

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

ATTENTION : des liens et des images peuvent froisser les âmes prudes...

Né, à Ivry-sur-Seine, dans une famille d’artistes puisque son père, Abdallah Benanteur, était peintre et graveur et sa mère, Monique Boucher, poétesse. Lui, après avoir reçu en cadeau son premier appareil photo à 15 ans et avoir été initié au développement et au tirage, s’orientera donc vers la photo. Et très vite vers la photo de nus féminins, dès 1976.

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Il va travailler pour des magazines dits de charme comme Playboy ou Newlook, voit aussi ses travaux retenus par la presse photographique, Photo notamment. Il a publié «Promenade érotique à Paris» Pink Star Editions 1988,   «Dahmane», Taschen 1992,   «Porn Art», Éditions Alixe 1996,  «Porn Art 2», Éditions Alixe 1998,  «Dressed Nudes», Edition Olms 2000,    «Erotic Sessions», Edition Skylight 2003,    "Addicted to Nudes", Edition Skylight 2008.

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Tant qu’il fut voué à l’argentique ses nus se faisaient in situ. Dans les rues de Paris ou de Rome, mais aussi dans des grands hôtels ou restaurants, avec des modèles, qui semblent être souvent des complices, qu’il met en scène avec les attributs classiques du fétichisme (bas et porte jarretelles, cuissardes, guépières et corsets…).

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Son œuvre la plus sulfureuse est bien sûr Porn Art 1 et 2.

Mais sa vedette, celle qui était citée sur la couverture, celle qui fut un moment son épouse, est devenue son accusatrice appuyée par des sites d’extrême-droite. Chloe des Lysses (nom d’artiste de Nathalie Boët) est l’ex-épouse de Dahmane. Elle a posé avec décontraction pour les deux tomes, pour des scènes qui se veulent pornographiques. Elle a même expliqué dans le tome 2 l’art du photographe pour saisir ces scènes. Et elle avait derrière elle une carrière d’actrice porno. Devenue elle-même photographe, elle réalisera des images de pornographie dite gonzo qu’elle présentera au journal du hard.

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")
Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")

Quelques photos de Chloe des Lysses (dans les plus "sages")

Mais voilà que cette charmante personne se la joue presque grenouille de bénitier. Et elle s’en prend avec violence à son ex-mari : "un photographe de pédo pornographie, Dahmane BENANTEUR qui a publié des livres de pornographie « Porn Art » « Journal inconvenant d’une jeune femme à la mode » et des images de Zara White, dans Penthouse, Estelle Desanges, ou Coralie Trinh Thi en nourrisson sodomisé par des peluches dans un lit de bébé…. dans Dressed Nudes, édition Olms. Il s’agit également de son éditeur Claude BARD La Musardine. L’éditeur Claude BARD publie des livres comme « La parfaite salope avale » « Osez la sodomie » des choses de ce genre."

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

La seule photo que j'ai trouvée avec un ours en peluche est intitulée Johanna et il faut l'imagination de Mme Boët pour y trouver une inspiration pédophile.

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
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Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

On ne sait pas si Chloe des Lysses "avale", mais en tout cas elle pratique avec (porn)art la fellation.

Sous la plume de Madame Boutin – mais Mme Boutin doit détourner le regard si d’aventure elle voit une revue osée chez son marchand de journaux – ça pourrait passer. Mais là il s’agit de la muse de Porn Art qui pose avec un brin de détachement pour une scène de sodomie toutes les deux photos et de fellation si besoin est. Quant à Coralie Trinh Thi, autre actrice porno, et auteur de cet «Osez la sodomie »,  il faudrait beaucoup d’imagination pour la voir en « nourrisson ».

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

Et pour ce qui est d'"Oser la sodomie", elle n'a pas attendu la parution du livre de sa collègue pour la pratiquer, sous l'oeil de son époux de l'époque.

Elle ne cache même pas sa stupidité raciste : « Mes idées politiques sont orientées à droite, oui. Je suis blanche et harcelée par un type d'origine algérienne, oui. » Pour faire bon poids elle fustige « le socialisme haineux de l'incompétent et minable Hollande et de la dangereuse sorcière Taubira » Digne de rejoindre les gilets jaunes, elle en rajoute : « Je suis blanche, j’habite le 18e. J’ai saisi la médiatrice et le défenseur des droits. Mais tout ces organismes sont financés par l’Etat et l’Etat nous tue, nous remplace. » (Renaud Camus sort de ce corps). Et sur un site d’extrême-droite, elle lance une invitation à un procès qu’elle va perdre avec cette précision d’une grande subtilité : « Tenue infecte exigée. Dress code: Niqab ou voile très couvrant, barbe à poux, ceintures d’explosif. » Pour elle la bêtise doit s’étaler : « On me reproche des insultes à caractères racial et religieux. J’ai osé dire d’une policière dont le nom est algérien, comme celui du photographe d’ailleurs, qu’elle avait un langage aussi pauvre qu’un bédouin. » Elle ajoutera dans cette invitation : « Chloe des Lysses confirmera qu’elle n’aime pas les musulmans, y compris les modérés. »

Amandine
Amandine
Amandine
Amandine
Amandine

Amandine

Le pauvre Dahmane, qui niera d’autant moins le caractère pornographique de son œuvre qu’il l’a affiché dans un titre – bien que traité d’alcoolique et drogué – se voit décrit quasiment comme un musulman intégriste. Et ces accusations hystériques sont non seulement recueillies par des sites qui feraient passer Valeurs actuelles pour un doux organe centriste, mais par les deux Le Pen, Marine et Marion.

Inutile de rappeler à Madame Boët, son ex-épouse, que Dahmane, né à Paris 14e, d’une mère française (et sans doute d’un père français puisqu’il est né en 1931 dans l’Algérie coloniale) est aussi Français qu’elle. Que ses supposées convictions religieuses relèvent de son seul libre arbitre (et que la vie qu’elle lui prête est totalement incompatible avec la religion qu’elle lui attribue).

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse

En attendant, le photographe free lance converti au numérique se lance donc dans des montages très sages, loin du Porn Art et même de Dressed Nudes… Sans doute parce qu'il juge avoir épuisé cette veine et qu'il veut explorer, avec  les infinies ressources du numérique, de nouvelles pistes créatrices.

Dahmane, le pornographe persécuté par sa muse
Dahmane insère une photo de modèle à demi dénudée dans une photo d'amis (vraissemblablement du temps des colonies, avec le boy à l'arrière-plan).

Dahmane insère une photo de modèle à demi dénudée dans une photo d'amis (vraissemblablement du temps des colonies, avec le boy à l'arrière-plan).

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27 septembre 2018 4 27 /09 /septembre /2018 17:22
Sára Saudková

Cette photographe tchèque est le plus souvent associée à Jan Saudek qui fut son compagnon et surtout son « maître » pendant une dizaine d’années. « Maître Jan m’a appris le métier de la photographie, car une meilleure école n’existe pas... ». Et elle compare cet apprentissage à celui des peintres de la Renaissance.

Sára Saudková

Portrait de Jan Saudek (2001)

De son vrai nom Sarka Směšná, elle est née en 1967 à Zábřeh en Moravie. Elle conte une enfance et une adolescence pas très heureuse, dans une famille au conformisme strict et une mère très mauvaise langue envers toutes les autres femmes du voisinage. Bien que, plus tard, elle n’ait pas hésité à poser, devant l’objectif, en tenue d’Eve, elle fut une adolescente timide, mal dans sa peau.

Sára Saudková

A priori, rien ne la destinait à devenir photographe, puisqu’elle suivit des études supérieures à la faculté d’économie de Prague dont elle sortit diplômée en 1990. Mais ce fut à la fac qu’elle découvrit le travail de Jan Saudek, frappée par le style pour le moins original du photographe.

Sára Saudková

Elle voulait rencontrer le photographe bohème et elle a finalement réussi.

Elle lui écrivit une lettre et il l’invita bientôt à visiter son atelier. Bien sûr, il lui a immédiatement proposé de poser pour lui. Bien que Sarah se présente comme une personne assez timide, Saudek n'a pas eu de problèmes à la décider. "Il peut créer une atmosphère magique", a-t-elle expliqué.

"Vous n’avez pas l’impression qu’il ne veut que prendre des photos de vous, son allant et son admiration pour la beauté féminine vous emportent. Soudain, vous ne savez même pas que vous êtes nue devant lui et vous ne trouvez pas ça déplacé. "

Sára Saudková

Jan a été séduit par une jeune femme de 32 ans sa cadette et il a donc commencé une relation qui va durer une dizaine d’années. Le photographe prétendait que c’est le destin qui lui avait envoyé Sara.

Sára Saudková

Autoportrait

Sara s’est d’abord occupée de mettre de l’ordre dans une comptabilité chaotique. Mais, elle qui ne connaissait rien à la photographie, a voulu passer de l’autre côté de l’objectif (et, on le verra, tout en restant souvent son propre modèle). Grâce à son compagnon, elle a pénétré le secret de la photographie.

Sára Saudková

Compagnon toujours entouré de nombreuses femmes, vie tumultueuse qu’elle acceptait : "Si je le coupais de la source de sa joie et de son inspiration, c'est-à-dire des femmes, ce ne serait plus lui. Il est accro à elles. Physiquement et mentalement ". Au point même, de jouer en quelque sorte la rabatteuse. Quand elle voyait une femme intéressante dans la rue, elle se sentait obligée d’essayer de la convaincre de poser pour Jan.  "Comme quand un chat chasse une souris et ramène des trophées à la maison".

Sára Saudková

En mal d’enfant – et peut-être d’une vie un peu moins agitée - Sára Saudková ne trouvera rien de mieux que de s’en faire faire quatre par Samuel… le fils aîné de Jan Saudek, avec qui  elle a une vie familiale parfois compliquée. Les relations avec son ancien compagnon, père de son époux et donc grand-père de ses enfants ont, elles aussi, connues des hauts et des bas. Il semble même que le photographe l’ait accusée d’avoir volé des négatifs.

Sára Saudková n’aime pas la photo numérique. Elle travaille donc avec un appareil photo moyen format (Hasselblad) et du film argentique. Le plus souvent en noir et blanc. Comme Jan Saudek, elle n’utilise pas de modèles professionnels, mais des personnes proches ou de rencontres. Elle est d’ailleurs souvent à elle-même son propre modèle.

« Une photo est un miracle - parce qu’elle permet d’apprivoiser et d’arrêter le temps et elle nous montre aussi l’insaisissable : mouvement, émotion, douleur et beauté. Elle réveille nos mémoires - de tout ce que nous aimons. »

Sára Saudková

Sára et Samuel

Même si elle a répondu à quelques commandes, elle consacre l’essentiel de son travail à la libre création, avec des mises en scène photographiques assez simples, souvent autobiographiques.

Depuis 2015, elle s’est mise à l’écriture, avec déjà trois livres à son actif.

Sára Saudková

Le thème de la femme enceinte, pour celle qui le sera quatre fois, est récurrent.

Sára Saudková
Sára Saudková

Et elle s'y met en scène

Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková

Quelques scènes de sa vie quotidienne.

Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková

Une oeuvre de commande : Milos Forman

Sára Saudková

Des nus aux poses souvent insolites

Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková

Peu d'extérieur

Sára Saudková
Sára Saudková
Sára Saudková

Quelques hommages : Balthus, Bukowski

Sára Saudková
Sára Saudková

Et comme une histoire : coïtum et post-coïtum

Sára Saudková
Sára Saudková

 

NB Cet article a eu pour sources des articles tchèques avec une traduction google souvent b1zarre, plus un article français : http://eve-adam.over-blog.com/2018/06/sarah-saudek-photographe.html

 

Pour compléter :

son site : https://www.saudek.com/en/sara/uvod.html

sa page fessebouc : https://www.facebook.com/sara.saudkova

et quelques photos récentes de cette magnifique cinquantenaire : https://www.ahaonline.cz/galerie/trapasy/229501/sara-saudkova-51-se-znovu-svlekla-prsa-uz-ale-skryva?foto=0

 

 

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9 août 2018 4 09 /08 /août /2018 17:35
Sexualité et Art Roman

Femme qui montre ses organes sexuels sur un chapiteau du presbytère de la collégiale de San Pedro de Cervatos (Cantabrique).

Les obscénités romanes sont-elles des paratonnerres contre le diable ?

Personnages priapiques, femme exhibitionniste, couple coïtant, etc. ornent aussi bien l’extérieur que l’intérieur, les chapiteaux comme les modillons, des édifices religieux romans.

Sexualité et Art Roman

Exhibitionniste dans l'église de Sequera del Fresno (Province de Ségovie).

Qu’un sculpteur farceur donne à une gargouille les traits d’un compagnon ou d’un religieux peut se concevoir ; mais il est peu probable que la représentation d’une femme exhibant sa vulve ou d’un homme au priape monstrueux puisse être une espièglerie de l’anonyme artiste. Les cohortes nomades des tailleurs de pierre, sous la responsabilité d’un Maître artisan, ne pouvaient que se plier aux ordres du commanditaire, seigneur ou prélat.

Sexualité et Art Roman

Chevalier et sa dame échangeant un baiser avent de se quitter : portail principal du monastère de San Pedro de Villanueva en Cangas de Onís (Asturies).

Détail

Détail

Quelle interprétation donner donc à cette iconographie scabreuse (située ici au Nord de l’Espagne mais que l’on peut trouver aussi en France et sans doute plus abondante car en des temps plus pudiques une partie a dû être détruite ou modifiée) ? D’autant plus scabreuses que les œuvres étaient peintes : ainsi a-t-on découvert des traces de peinture noire sur le pubis de la femme.

Sexualité et Art Roman

Modillon de la collégiale de San Martín de Elines (Cantabrique).

Faut-il y voir une visée doctrinale quasi pédagogique : la représentation de ce qu’il ne faut pas faire sous une forme vigoureusement explicite ? Interprétation pour le moins bizarre, comme si on donnait à un adolescent des revues pornos en lui disant « Regarde, voilà ce qu’il ne faut pas faire ! ».

On peut y voir aussi une représentation d’une vie quotidienne moins corsetée que les époques ultérieures. Voire une incitation à la procréation dans une période marquée par une très grande mortalité infantile ?

Sexualité et Art Roman

Détail d’un chapiteau de la Collégiale de Santa Juliana, en Santillana del Mar (Cantabrique).

Mais un expert espagnol propose une hypothèse plus religieuse. Ce serait comme une espèce de paratonnerre contre les méfaits du Malin qui tombent sur les humains. Comme un leurre pour le démon.

Sexualité et Art Roman

Un couple faisant l’amour : décoration de l’ermitage de San Pedro de Tejada (Puente-Arenas, Province de Burgos).

Une image récurrente dans les églises romanes est celle d’une femme nue tenant dans ses mains deux serpents qui s’attaquent à ses seins, dans un douloureux châtiment éternel de la pécheresse. Au-delà d’Eve et du mythe misogyne du péché originel, on retrouve celui de Pandore qui apporte tous les maux à l’humanité.

Sexualité et Art Roman

Chapiteau de l’église de Santa María de Uncastillo (Province de Zaragoza) avec un prêtre tonsuré à droite en train de coïter.

Ces sculptures sont aussi révélatrices de leur époque. On imagine à tort que tout ce qui était sexuel était considéré comme mal. Or les médecins prescrivaient la pratique régulière du coït pour les époux. Même pour le clergé*, on tolérait que les prêtres aient des relations sexuelles. Les nonnes, que l’abstinence amenait à des suffocations utérines, étaient autorisées à se masturber, y compris en usant d’un godemichet.

Sexualité et Art Roman

Modillon avec une scène de coït dans l’église de San Miguel de Fuentidueña (Province de Ségovie).

Quelles que soient les explications, ces œuvres montrent que cette période du Moyen-Âge ne fut pas une ère d’obscurité et d’horreur et que, sur la sexualité, elle était plus ouverte que les périodes ultérieures. Les phallus, que les hommes montraient sans complexe, depuis se sont dissimulés.

 

*Si la rigoureuse réforme du XIIe siècle établit le célibat des  prêtres ce ne fut qu’en partie pour des raisons théologiques – quelqu’un dont les mains seraient tachées de sperme, considéré comme impur, ne peut distribuer le sacrement de l’eucharistie – ce fut surtout pour des raisons économiques que les possibles disputes d’héritage des enfants de curés menacent les biens de l’église.

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23 juin 2018 6 23 /06 /juin /2018 14:44
Chair et Marbre

Nikolai Endegor. Un photographe à l'auto-biographie succincte puisqu'elle tient en deux lignes : "Je suis un photographe indépendant basé à Paris. J'aime le portrait et la photo créative, en particulier la photo d'illustration. J'aime aussi les photos de rue ou d'architecture".

 

Chair et Marbre

Géométrie

 

Chair et Marbre
Chair et Marbre

Les choses de la vie

 

Un site russe nous en dit plus sur cet informaticien pointu, converti à la photographie à la cinquantaine.

Né à Leningrad en 1953. Après avoir été diplômé de l’école de physique et de mathématiques, il entre à l’Institut polytechnique. Diplômé, il a travaillé à l’Institut d’informatique de l’Académie des sciences de l’URSS. Auteur de six monographies et de nombreux articles scientifiques sur l’analyse de données et la reconnaissance automatique de formes, en 1994,recruté par’une société informatique française, il s’installe à Paris, où il s’occupe du développement de l’intelligence artificielle et de l’automatisation de la reconnaissance des formes.

En 2005, ce scientifique passionné depuis toujours par les arts visuels découvre la photographie.

Chair et Marbre
Chair et Marbre

Danse

 

Chair et Marbre

Saveur de Paris

Chair et Marbre

Verres

 

Chair et Marbre

Jeux d'ombres

 

Découverte de ce Russe à Paris grâce à un compte touitteur d'un anonyme Daarjelling qui m'avait plus habitué à sa prose de godillot en marche qu'à la mise en relief d'une série de photos d'Endegor, Flesh and marble, Chair et marbre ! 

 

Chair et Marbre
Chair et Marbre
Chair et Marbre

Ces trois grâces de chair en regard de trois grâces de pierre, en Noir et Blanc, puis en couleur, illustrent bien la démarche d'Endegor.

Cette série a été inspirée par les beautés en marbre du Musée du Louvre et d'Orsay.  "Je sentais que l'association et le contraste entre la froide pierre et les corps vivant pouvait donner un nouveau sens à cette beauté et devenir quelque chose de plus grand que juste la somme des deux composants."

Chaque oeuvre de cette série est la synthèse de deux photographies, l'une de l'oeuvre prise dans le musée et l'autre faite en studio.

On est donc dans une toute autre démarche que celle de Juergen Teller avec Charlotte Rampling et Raquel Zimmerman dans "Le Louvre". Sa Galatée, encore un peu de marbre, mais s'épanouissant en chair sous le regard ébloui de son Pygmalion est un travail d'une extraordinaire précision technique.

 

Chair et Marbre
Chair et Marbre
Chair et Marbre

Variation sur les trois grâces

 

Chair et Marbre

L'hermaphrodite allongé ne nous est montré que de dos.

 

Chair et Marbre

Nymphe au scorpion

 

Chair et Marbre

Diane et le cerf

 

Chair et Marbre

Secret

 

Chair et Marbre

Dirce

 

Chair et Marbre

Andromède

 

Chair et Marbre

La toilette d'Atalante

 

Chair et Marbre
Chair et Marbre

La Nymphe Echo

 

Chair et Marbre

Femme piquée par un serpent (Musée d'Orsay)

 

Chair et Marbre

Aurore

 

Chair et Marbre
Chair et Marbre

Satyre et bacchante

Chair et Marbre

Psyche

 

Chair et Marbre

Sieste

 

Chair et Marbre

Opéra

 

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