Mise à jour 21 novembre 2020 : Jean-Pierre Sautreau signe l'éditorial de la revue GOLIAS.
Mise à jour 9 novembre 2020 : M le magazine (Le Monde) consacre une page à cet acte de repentance de l'évêque et le Sans culotte 85 publie l'intégralité de son enquête en 2012.
Mise à jour 23 octobre 2020 : l'évêque de Luçon, François Jacolin, fait acte de repentance.
De l’enfance à l’enfer. Vocation supposée, vocation imposée. Ainsi un gamin de 11 ans est coupé des siens, de sa mère surtout, pour l’enfermement du petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, pas loin de Montaigu.
Un récit, sur fond de pédophilie, qui vient en résonance avec l’actualité.
Un arrachement
Dans mes deux derniers livres Dans le jardin de mon père et Au fil de ma mère j’ai, à travers ces figures parentales, évoqué mon enfance, sa décennie heureuse. Leurs lecteurs attentifs ont pu, par endroits, entrevoir des allusions aux cruelles années de déchirure qui allaient la suivre. L’année de mes onze ans, j’ai été mystérieusement recruté pour devenir prêtre. Et je me suis retrouvé avec une centaine de gamins, cette année-là, en sixième au Séminaire de Chavagnes en Paillers. J’ai vécu cet exil comme un véritable arrachement, des miens, de mes copains, de mon lieu, de ma vie ordinaire. Là, n’ayant pas la vocation supposée et me trouvant pris dans des rouages implacables, j’ai paradoxalement traversé de longues années d’enfer.
D’une décennie heureuse à 6 ans d’enfermement
Ce récit s’attache à relater ce basculement d’une décennie heureuse dans une très longue période de six années d’enfermement physique et psychologique au Séminaire. J’y décris, en revenant particulièrement sur l’atmosphère des deux premières années de formation et fondation, sixième et cinquième, le quotidien disciplinaire, la rigide organisation interne et les rudes règles de vie inhérents à l’établissement. Avec l’idée de notamment mettre à jour les mécanismes très réfléchis mis en place par lesquels on visait à déconstruire les personnalités pour construire de parfaits soldats de l’Église. Je n’irais pas jusqu’à parler de soldats de Dieu, car Dieu dans tout ça…J’évoque aussi malheureusement les mœurs pédophiliques de certains prêtres, dont j’ai été moi-même victime.
Sous forme d’enquête, de recoupements, je me suis aussi intéressé à l’invraisemblable machinerie du recrutement sacerdotal. Car pendant des années et particulièrement dans les années 50 et 60 pour faire face à son développement et ses ambitions hégémoniques, l’Église a bâti toute une stratégie, tout un réseau d’enrôlement. Une fabrique à grande échelle de vocations avec, à sa tête, une éminence, elle aussi à la main leste, vouée entièrement au recrutement des « vocations » et qui a parcouru pendant des dizaines d’années la Vendée, allant de foyers en retraites paroissiales pour semer la bonne graine à prêtrise dans des têtes innocentes.
Dans des têtes innocentes…voilà bien l’autre scandale de cette époque et de cette triste réalité. Comment imaginer dans ces têtes d’enfants de 10 ans et de surcroît dans ces années 50 et 60 une réflexion mûrie autour d’un tel choix et une libre détermination. Le taux de renoncement en cours de parcours (autour de 90% en est une preuve). Pensons qu’aujourd’hui l’on situe à 15 ans l’âge de maturité affective et de consentement…Ainsi, beaucoup sortiront très marqués de cette épreuve, rincés psychologiquement et physiquement écartés d’une normalité de l’existence dans laquelle ils devront, à leur sortie, se réinsérer. Alors, souvent seuls, ils s’éloigneront plus ou moins des leurs, se renfermeront en gardant le silence sur ces années et s’investiront dans des situations que leur ouvriront (seul point positif) ces très exigeantes années de discipline et d’instruction.
Une forme de résilience
Cette histoire dont j’ai entamé l’écriture il y a trois ans, mon histoire, remonte à 60 ans. Jusque-là, je l’avais mise sous le boisseau par peur de réveiller des monstres en remuant tout ça. Par lâcheté et peur de devoir affronter l’incompréhension et la condamnation dans une Vendée tellement marquée par sa relation historiquement intouchable avec l’Église. Mais justement, j’arrive à un âge où j’estime que cette Histoire doit être connue, peut-être débattue. Et puis elle est l’histoire d’un tas de gamins de cette époque qui, pris dans ce système, vivent avec encore, souvent dans le silence et le déni de sa réalité. Et il y a l’actualité qui devrait gommer les éventuels doutes sur mon témoignage.
J’ai voulu aussi l’écrire pour trouver enfin une certaine forme de la résilience chère à Boris Cyrulnik. En écrivant mes deux derniers livres j’ai refait avec bonheur un bout de chemin vers mes parents, des parents dont longtemps j’ai questionné la responsabilité dans cet enrôlement. Reste à me réconcilier avec moi-même et repartir de plus belle dans l’écriture.
Jean-Pierre Sautreau
La fabrique du cléricalisme
La fabrique du cléricalisme, tel pourrait être un sous-titre du dernier livre de Jean-Pierre Sautreau.
Non pas celui des anti-cléricaux – « le cléricalisme voilà l’ennemi » - celui qui veut imposer – et qui impose souvent (Argentine par exemple) – son dogme à la société entière. Mais le cléricalisme que dénonce le pape, celui de ces prêtres, de ces religieux ou religieuses, qui, se voyant sacralisés, se croient au-dessus du troupeau des fidèles. Et ce livre décrit bien comment cette distinction sert d’appeau pour attirer des gamins de familles calotines vers l’enfermement du petit séminaire, en leur prêtant une vocation que certains n’ont même pas exprimée ! À 9, 10 ou 11 ans. Et ensuite, pour formater ce futur pasteur des pauvres pécheurs, il est soumis à un véritable lavage de cerveau, une castration mentale ; la violence physique n’est pas absente avec un surveillant ensoutané et sadique ; mais la violence est d’abord dans un reconditionnement par le silence et la prière ; reconditionnement vérifié et renforcé par le directeur de conscience qui, chaque semaine, va disséquer, dans sa chambre, les résultats scolaires, le comportement, sans oublier la classique confession avec une chasse obsessionnelle aux pensées impures.
"L'emphase portée sur l'élection divine du prêtre, dont la vocation est appelée à se développer comme un "germe" à l'abri du monde dans le milieu fermé des séminaires triomphe au XIXe siècle,"siècle des curés". Face à un peuple de fidêles sans aucun pouvoir au sein de l'institution, s'impose la figure d'un prêtre porteur de tous les attributs du sacré...
La famille devient le lieu par excellence de son [l'église] emprise normative, avec une obsession croissante pour le contrôle de la sexualité des fidêles, principalement à travers la confession."
D. Hervieu-Léger
La loi du silence
Alors comment appeler les seize heures qui s’égouttent entre la prière du matin et celle du soir, uniquement entaillées dans l’air goulûment avalé des récréations ? Le temps de la langue arrachée. Le temps de la parole gelée. Silence est leur mot étalon qui tranche nos minutes et chaîne tous nos actes et mouvements. Silence est leur mot clef qui nous verrouille et nous séquestre. Silence est leur mot scélérat qui leur offre l’ecchymose des corps et le blanchiment des consciences. Silence est leur mot dieu pour changer en eau bénite notre jeune sang fou. Silence est leur mot silence qui referme sa gueule sur nos bêlements. Silence est le mot totem de notre abattoir à ciel ouvert.
(…)
Couper notre langue, c’est nous couper de nos arrières, c’est couper cette langue ombilicale qui nous relie encore à notre terre d’enfance, à ce terreau de nos fables.
(…)
Silence on prie ! Du matin au soir, du soir au sommeil. La nuit, on garde un œil en prière.
—Benedicamus Domino, claironne le soutaneux.
— Deo gratias, gémissent les voix pâteuses.
— Ave, Maria purissima.
— Sine peccato concepta, croasse, en se signant, le dortoir agenouillé.
Notre premier souffle est pour le Seigneur. Le dernier le sera aussi : In pace in idipsum dormiam et requiescam, in manus tuas, Domine, commando spiritum meum. Les prières dentent notre noria, battent notre temps. Elles entament et closent chaque repas. Sucres lents. (Benedicite…Benedic, Domine, nos et haec tua dona de tua largite… Amen… Agimus tibi gratias, omnipotens deus…), démarrent et bouclent chaque étude, chaque classe. Tranquillisants sécables. Elles s’écoulent sous le long péristyle d’un vase à l’autre. Notre-Dame du Sceptre est saluée d’un Sub Tuum avant chaque sortie en promenade. Il est bien vu d’abréger la récréation pour faire une visite au Saint Sacrement. Ces prières-là sont pour le rythme, pour la bonne hygiène. Elles sont les amuse-bouches, les mignardises autour des plats de résistance, des mets aux riches fumets qui tiennent à l’âme, la Sainte messe du matin, la méditation apéritive, la salivante lecture spirituelle d’avant le souper, enfin, l’office du soir, gardant le corps, au moins jusqu’à minuit, dans la sainte digestion des sucs spirituels. Le dimanche et les jours de grande fête, on noce, on banquette, messe solennelle, heures catéchistiques et vêpres reculent notre ligne d’oraison. Mal de foi.
La prière nous ficelle. La prière nous enroule.
Extraits
Tout cela, sur fond de pédophilie.
Le recruteur-chef, affublé du titre de Monseigneur pour service rendu à la grande chasse vendéenne aux vocations, n’hésite pas à pogner, comme disent les québécois, les délicates coucougnettes des gamins qu’il recrute, des milliers, dans son bel apostolat, dans le saint but, bien sûr, de leur faire confesser ces vilaines et impures pensées. Le sadique surveillant est, pour avoir été surpris avec deux élèves, exfiltré dans une cure (et ses deux victimes virées du séminaire). Et les autres victimes de ces pédotraficants se taisent*. Car, inconsciemment sans doute, ils savent que leur parole serait inaudible, dans cette Vendée où au début du siècle suivant, un évêque fera preuve de repentance, pour cette Eglise trop présente, qui occupait l'espace social et laissait peu de place à des manières de penser et de vivre la vie humaine et la foi d'une manière différente. Poids du cléricalisme donc, omnipotent. Jusque dans leur propre foyer pour des parents si fiers de donner un prêtre à l’église.
Chers parents, j’ai un nouveau Directeur de conscience, mon professeur de mathématiques. Mon stylo se bloque là. Comment leur confier cet incident, cette bêtise comme dit la chansonnette ? Depuis vendredi, je retourne ces instants de confession. Comment mettre en mots cette scène, cette imposition de main ? Comment faire avec ces mots collés au corps ? Quels mots mettre sur cette main hors de portée des mots ? Cette main avancée dans le silence, glissée dans la prière. Comment concilier le complaisant abandon reptilien de mon confesseur et sa traque obstinée de mes mauvais désirs, de mes mauvaises pensées, de mes mauvais touchers ? Comment relier son geste moite à son cramponnement moralisant qui damne mes jeux d’été, animalise mes moindres fibres, bestialise mes pulsions ? Comment regarder ce pourfendeur hérissé par la luxure, par ailleurs s’enflammant à toutes les illuminations de la chair contenues dans ses pénitentiels et caressant dans le poil mes confidences ? Comment le nommer ? Le mot n’existe pas. Il ne fait pas partie des 73 000 articles du Petit Larousse de mon trousseau de rentrée. Je ne trouve pas mon Directeur de conscience entre pédonculé et pédum.
Extrait
S’il entre si fort en résonance avec l’actualité, ce livre n’est cependant pas une œuvre de circonstance, ni un simple témoignage, ni un réquisitoire. Mis en chantier depuis trois ans, il vient en contrepoint des œuvres précédentes où papa bine et maman coud. Il conte le dernier été de l’enfance, avant l’enfermement entre les murs gris du séminaire. Il dit la foi simple de parents emberlificotés par les bonimenteurs en soutane. Il fait saisir de l’intérieur l’aveu indicible. Et cette croix sur l’enfance est aussi une croix sur le lien avec la mère.
Ce temps semblait bien fini. Celui où grâce à un système de propagande s’appuyant sur tous les réseaux – écoles confessionnelles, mouvements de jeunesse, curés et vicaires, etc. – visant les mères, qui sont la clé des prétendues vocations, avec une revue à elles réservée, puis la retraite spirituelle où le grand rhéteur Arnaud venait ferrer les gamins appâtés, des cohortes de plus de cent élèves entraient en 6e à Chavagnes. Le vent conciliaire a fait vaciller la quasi théocratie vendéenne de Cazaux. Le petit séminaire a fermé ses portes en 1972.
Mais, depuis peu, on voit réapparaître de jeunes clercs arrogants, parfois à nouveau ensoutanés, incarnant un renouveau d’un cléricalisme qu’ils revendiquent.
Une croix sur l'enfance en Vendée
LA GESTE
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Le vendredi 16 novembre, à 20 h 15, une soirée débat sera organisée à l'Espace Plaisance (derrière le collège du Sourdy), à Luçon, en présence de Jean-Pierre Sautreau, animé par Pierre-Yves Bulteau (journaliste).
* Cependant un mensuel local s'était fait l'écho, en février 2012, des témoignages de victimes des prêtres du petit séminaire :
Victimes de prêtres pédophiles, leur souffrance est éternelle…
Abusés dans leur chair et dans leur âme, certains se sont reconstruits ou tentent encore de le faire, d’autres ont enfoui leur extrême souffrance au plus profond d’eux-mêmes pour se protéger ; certains survivent à coups de neuroleptiques, quelques-uns auraient en cours de route décidé d’en finir avec la vie…Tous ont un point commun, celui d’être passé par le petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, qui se révèle pour beaucoup être une machine à broyer les êtres humains plus qu’à les éduquer sainement selon les préceptes vertueux de l’église catholique. Enfants victimes d’abus sexuels (attouchements et viols en tous genres), ces hommes âgés de 50 à 60 ans veulent aujourd’hui témoigner des souffrances qui les hantent toujours, afin qu’elles soient écoutées et reconnues. Les faits subis étant prescrits pénalement, ils ont pour cela choisi la voie médiatique, qui reste leur ultime issue pour se faire entendre de tout le monde.
Le Sans Culotte N° 52 (février 2012)
Ouest-France du 27/09/2018 donne un entretien avec Jean-Pierre Sautreau mais sur la page locale (Luçon), alors que le sujet même est en totale résonance avec une actualité dont témoignait Le Monde, daté du 26/09/2018, titrant sur la grande réticence de l'église de France à faire un véritable bilan des abus sexuels commis par ses clercs.
NB Finalement une note de lecture de Philippe Ecalle rend compte du récit de J. P. Sautreau, en page régionale (voir plus bas)
Dans une pleine page (section "France") intitulée "Les abus sexuels une onde de choc dans l'église", et qui fait écho au communiqué de l'évêque de Luçon, François Verceletto revient sur le récit de Jean-Pierre Sautreau.
Dans un article intitulé
Abus sexuels dans l’Eglise: en Vendée, d’anciens séminaristes brisent le silence
Mediapart fait écho au livre de J.-P. Sautreau :
"Ces derniers mois, les révélations se sont accumulées dans le diocèse de Luçon. Pour la première fois, des prêtres témoignent auprès de Mediapart d’affaires cachées pendant des décennies en Vendée, en suivant un mode opératoire classique, fait de déplacements et de silence organisé. Après deux ans de scandales au sein de l’Église catholique, la chape de plomb a enfin sauté* dans ces terres rurales et conservatrices.
Pour une grande partie des victimes, l’électrochoc s’est produit lors de la publication du livre de Jean-Pierre Sautreau, Une croix sur l’enfance en Vendée (Geste, 2018), paru à la fin août dernier. Dans cet ouvrage, l’auteur décrit un sacrifice des « agneaux » au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers [...]
Jean-Pierre Sautreau, l'auteur du livre Une croix sur l’enfance en Vendée, se rappelle lui aussi précisément de son agresseur, son confesseur. « Il rapproche avec perfidie les aveux du prie-dieu de ses propres observations, écrit-il dans son livre. Là, l’agenouillé est sa proie. La petite bête qui monte, le petit animal immonde est dans ses griffes. Là, il touche à la tache mortelle, à la souillure qui fait du confessé un délinquant. Soudain, fébrile, il se venge ou se risque. »"
* Dans un communiqué - Pédophilie "Pour l’Eglise il n’y a pas de prescription à la souffrance" - le nouvel évêque de Luçon, François Jacolin, reconnaît clairement que "Dans la période allant de 1950 à 1979, certains prêtres ont failli gravement en commettant des abus sexuels, gestes inacceptables, sur des enfants qui leur étaient confiés dans le cadre du petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers ainsi que dans le cadre de l’institution Saint-Joseph de Fontenay-le-Comte. "
Le communiqué épiscopal fait réagir :
OUEST-FRANCE : Vendée. Des affaires de pédophilie secouent le diocèse
mais aussi l'AFP et d'autres
Une lettre ouverte et un témoignage
GOLIAS se fait l'écho du livre de Jean-Pierre Sautreau :
"Parmi les témoignages de victimes d’abus commis par des prêtres, celui porté par Jean-Pierre Sautreau dans son livre est précieux. Il met en lumière des pratiques ecclésiales pour satisfaire le besoin de prêtres et démontre surtout que les abus dans l’Eglise ont toujours existé. L’auteur de cet ouvrage délicat, magnifiquement bien écrit, narre l’expérience vécue au début des années 1960 dans l’ancien Petit Séminaire de Chavagnes-en-Paillers, en Vendée..." Lire la suite
Article et extrait du livre
Un débat sur BFM TV
Prêtres pédophiles: la fin de l’Omerta ?
Depuis 4 jours, les plus hauts responsables de l'Église catholique sont réunis pour lutter contre la pédophilie et les abus sexuels au sein du clergé. Le scandale est mondial avec des milliers de cas d'abus sexuels sur des mineurs. Des communautés pratiquantes s'interrogent dans l'Est des Etats-Unis, en Italie ou encore en Pologne. Que fait la fille ainée de l'église pour protéger les plus jeunes fidèles en France ? - On en parle avec: Jean-Pierre Sautreau, victime d'un prêtre-enseignant en 1959 et 1962. Carole Damiani, psychologue, directrice de l'association Paris aide aux victimes. Et Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne. - Priorité au décryptage, du dimanche 24 février 2019, présenté par Patrick Sauce, sur BFMTV
SOIREE DEBAT 16 novembre 2018
Au moins 200 personnes étaient présentes à cette soirée animée par le journaliste Pierre-Yves Bulteau.
Après un échange entre l'animateur et Jean-Pierre Sautreau, est venu le moment de deux témoignages particulièrement émouvant.
La partie débat fut en fait marquée essentiellement par d'autres témoignages.
CHARLIE HEBDO du 13-02-19 rend compte du livre de Jean-Pierre SAUTREAU
Double page centrale
Article de Laure Daussy et dessins de RISS
Des anciens petits séminaristes vendéens - dont J. P. Sautreau - victimes d'abus sexuels appellent toutes les autres victimes à témoigner devant la Commission Sauvé
JDD du 30 juin 2019
Pédophilie dans l'Eglise : les victimes des prêtres brisent le silence
Un retraité a raconté les attouchements au séminaire
Jean-Pierre Sautreau, 70 ans, a appelé la plateforme dès le 3 juin. Il s'est raconté lui, garçon de 11 ans, subissant les attouchements d'un prêtre au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers (Vendée). "J'ai vécu dans le silence, dans la souffrance, dans le déni, soupire-t‑il. C'était indicible, le poids de l'Église était si énorme…" De cette innocence brisée, le retraité a fait un livre, Une Croix sur l'enfance en Vendée (éditions La Geste). Depuis la parution de celui-ci en août 2018, il assure avoir reçu "une centaine de témoignages de victimes", mettant en cause une trentaine de prêtres dans son département.
Extrait
Jean-Pierre Sautreau a appelé la plateforme le 3 juin pour dénoncer les attouchements d'un prêtre lorsqu'il avait 11 ans. (YOHAN BONNET POUR LE JDD)
La visite de la commission Sauvé, à Nantes, le mardi 11/02/2020 a des répercussions en Vendée.
Pédophilie. L’évêque Jacolin en Vendée : « J’ai honte pour mon Église, que je représente »
Au côté de plusieurs victimes réunies à La Roche-sur-Yon, vendredi 23 octobre, l’évêque de Luçon, Mgr François Jacolin a fait « acte de repentance ». Un moment fort qui marque une étape importante avec la reconnaissance publique d’agressions sexuelles et de viols pour 65 personnes dont douze femmes « entre 1940 et aujourd’hui ».
« En les écoutant, j’ai découvert peu à peu la gravité des meurtrissures physiques, morales et spirituelles que les violences sexuelles ont causées en elles. » Dans l’amphithéâtre du lycée privé des Etablières. à La Roche-sur-Yon (Vendée), vendredi 23 octobre, l’évêque de Luçon, Mgr François Jacolin, ne cache pas une part de chemin personnel. Jusqu’à ce jour où, deux ans après les révélations en chaîne déclenchées par la parution du livre de l’écrivain vendéen Jean-Pierre Sautreau, Une Croix sur l’Enfance en Vendée, il fait « acte de repentance pour tous les faits de violences sexuelles commis contre des enfants par des prêtres du diocèse dans les décennies passées ».
Quarante-trois agresseurs connus
L’évêque évoque « quarante-trois agresseurs connus », rapporte la rencontre de 65 personnes victimes de violences sexuelles dont douze femmes, entre 1940 et aujourd’hui. « Je suis conscient que ces personnes rencontrées ne représentent qu’une partie des victimes », insiste l’évêque. À ses côtés à la tribune, quatre victimes participent à la « conférence de presse », dont Jean-Pierre Sautreau. Pour en arriver là, ils regrettent d’avoir eu à « se battre », notamment à travers un collectif. Trois témoignages, dont celui d’une femme violée par son oncle prêtre, soulèvent des sanglots étouffés dans la salle où ont pris place des victimes et des proches.
« Une première en France »
« J’ai honte pour mon Église, que je représente aujourd’hui », expose l’évêque avant d’officialiser : « Certains pasteurs à la tête du diocèse de Luçon ont manqué de lucidité, de courage et de sens de la justice devant de tels actes, aggravant ainsi les souffrances des enfants violentés et exposant d’autres enfants aux mêmes risques. » L es faits se sont notamment déroulés au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, dans les années 1960-1970.
La démarche est, selon l’évêché, « une première en France ». Une plaque sera posée à la cathédrale de Luçon. Une célébration de « repentance pour tout le diocèse » est annoncée dimanche 22 novembre. Des déclarations accueillies par un silence pesant.
« Nous considérons que ces actes qui nous rendent justice sont normaux », explique Jean-Pierre Sautreau. Il salue toutefois la démarche de l’évêque « un homme qui a su passer par-dessus le corporatisme de la profession. » Concernant les réparations financières, Mgr François Jacolin a indiqué : « Si les choses n’allaient pas assez vite au niveau national, je suis prêt à y réfléchir avec les victimes. »
Pédophilie dans l’Église. L’acte de repentance de l’évêque de Vendée salué mais « normal »
Après la conférence de presse de l’évêque de Luçon qui a fait acte de repentance au nom de l’Église de Vendée pour des crimes sexuels commis sur des enfants par des religieux, des victimes réagissent.
Ce jeudi 23 octobre, Mgr François Jacolin, évêque de Luçon, a fait acte de repentance au nom de l’Église de Vendée pour des actes pédocriminels commis sur des enfants par des religieux vendéens. Des actes notamment dénoncés depuis la prise de fonction de l’évêque de Vendée il y a deux ans et demi et qui ont émergé après la parution du livre de Jean-Pierre Sautreau Une Croix sur l’enfance en Vendée.
« J’ai honte pour mon Église »
« Au nom du diocèse de Luçon, la honte au cœur, je fais acte de repentance pour tous les faits de violences sexuelles commis contre des enfants par des prêtres du diocèse dans les décennies passées », a officiellement exprimé Mgr Jacolin devant des victimes de religieux pédophiles en Vendée et en présence de la presse. « J’ai honte pour mon Église que je représente aujourd’hui », a endossé l’évêque devant une assistance silencieuse.
Après son allocution, des victimes ont pris la parole pour témoigner. À l’issue de la conférence de presse, certaines d’entre elles, confient leur sentiment sur cet acte inédit.
« Ces actes sont normaux »
Jean-Pierre Sautreau, auteur d’Une Croix sur l’enfance en Vendée , a pris la parole après l’acte de repentance de l’évêque : « Au nom du collectif, nous voulons saluer l’acte de repentance de Mgr Jacolin. Mais nous considérons que ces actes nous sont dus, qu’ils sont logiques, normaux. »
« C’était très attendu »
François, victime, qui se dit « toujours dans l’Église » : « Cet acte de repentance, il est très courageux, très pertinent. C’était très attendu tellement il y a eu d’impacts, non seulement chez les victimes, mais aussi sur les familles vendéennes. C’était un système qui était en place. Pour le diocèse de Vendée, ça méritait qu’il y ait cet acte-là. Pour l’Église, ne pas faire ça, c’est ne pas se reconstruire. L’Église devait passer par un moment comme ça, pour nettoyer, balayer, arrêter de mettre des rustines sur un mur qui s’effondre. »
François évoque aussi l’affaire récente de soupçons de viols sur 19 mineurs au sein de la Fraternité Saint-Pie X à Saint-Germain-de-Prinçay, une communauté catholique intégriste qui ne dépend du diocèse puisqu’elle ne reconnaît pas Rome. « Ce qui m’a le plus choqué, c’est la phrase du prieur qui disait « je ne pouvais pas le soupçonner, c’est un homme de Dieu ». C’est dramatique, parce que ça veut que, à nouveau, comme dans les années 60-70, le prêtre, le frère, le religieux est intouchable. Ça veut dire qu’il admet que le clerc, le religieux est intouchable et ça, c’est hyper grave. J’ai vraiment connu ça, l’emprise de l’abus spirituel fait que, à un moment, on procède à des attouchements… Et on ne réagit même pas. »
«Une date qui restera gravée »
Paul Bernard, victime : « Pour moi, c’est ce que j’attendais de l’évêque. Je l’ai trouvé vraiment sincère et touché. Pour toutes les victimes, c’est une date, le 23 octobre 2020, qui restera gravée. On attend la suite. La reconnaissance, c’est fait, maintenant, on attend la réparation. »
« On ne remercie pas, c’est une chose due »
Jean-René : « On est contents que le travail qu’on a, nous, collectif, avec Mgr Jacolin depuis plusieurs mois aboutisse à quelque chose. Comme Jean-Pierre l’a dit « On ne remercie pas, c’est une chose due. » Et ça n’est qu’une étape vers le règlement de tout. Il faudra aborder un jour la compensation financière. En ce qui me concerne, sur l’indemnisation, ce que nous avons eu n’est pas une opération tarifée et personnellement, tout l’argent que je recevrais, si j’en perçois, je le reverserai à des œuvres caritatives. Je ne veux pas gagner un seul sou là-dessus. Et je pense que c’est ce que beaucoup pensent dans le collectif. »
L’engagement de l’évêque à la réparation financière « c’est important »
Yveline, victime : « Je suis contente parce qu’on voit aussi que c’est avec empathie qu’il a pris cette décision courageuse. Dans les années précédentes, j’avais contacté d’autres évêques qui prenaient à la légère mes dénonciations et là, grâce au collectif, nous avançons. C’est une juste reconnaissance de toutes les souffrances. Et la réparation qui est envisagée, même si ça n’avance pas au niveau national, Mgr Jacolin s’est engagé à prendre les choses en mains, ça, c’est important. »
« C’est insuffisant mais c’est déjà ça »
Vincent, victime : « J’étais de ceux qui étaient très réticents à venir. Je me suis décidé au dernier moment. J’étais de ceux qui cherchent réparation, qui demandaient plutôt justice contre l’institution. Mes camarades m’ont convaincu de venir. Je voulais quelque chose de plus fort mais je crois qu’il faut accepter les premiers pas. C’est insuffisant, mais c’est déjà ça. On va le prendre comme ça. Moi, ça fait plus de cinquante ans que j’attends, faut attendre encore. »
En Vendée, l’Eglise demande pardon pour les abus sexuels
Le livre de témoignage d’une victime a brisé l’omerta. En Vendée, des dizaines, voire des centaines d’enfants auraient été abusés. L’évêque local a fait acte de repentance. Une première en France.
« J’ai honte pour l’Eglise que je représente. » Les mots de monseigneur Jacolin, évêque de Luçon (Vendée) depuis 2018, sont forts. Ils sont aussi très rares. Le 23 octobre, le prélat catholique a convoqué la presse pour reconnaître publiquement la souffrance des victimes de pédophilie au sein de l’Eglise et faire acte de repentance pour demander pardon. Une première en France. Et une avancée exceptionnelle pour ce département de forte tradition catholique, où le silence a longtemps été une règle sacrée. Selon le diocèse, soixante-cinq personnes y ont été victimes de violences sexuelles entre 1940 et aujourd’hui. Pour quarante-trois agresseurs connus. « Même si on ne connaîtra jamais les chiffres exacts », se désole Jean-Pierre Sautreau, qui estime que les victimes sont dix fois plus nombreuses.
Sans ce retraité de 71 ans, l’acte de repentance de l’Eglise vendéenne ne serait probablement pas d’actualité. Cet ancien banquier a largement contribué à la libération de la parole sur le sujet dans la région. Un livre, Une croix sur l’enfance en Vendée, sorti en septembre 2018 (Geste Éditions), a fait l’effet d’un électrochoc. Dans cet ouvrage, il décrit son enfance dans une famille modeste d’agriculteurs très catholiques. Il consacre plusieurs pages à ses cinq années au séminaire de Chavagnes-en-Paillers, à soixante kilomètres de Luçon. Là-bas, comme 31 autres enfants (au minimum), il sera abusé à l’âge de 10 ans plusieurs fois par des prêtres. « C’était un vrai cluster pédophilique », tente-t-il de plaisanter aujourd’hui. Son livre est très vite en rupture de stock, et Jean-Pierre Sautreau a reçu depuis une centaine de témoignages.
« J’avais peur, je pensais me faire massacrer à la sortie du livre », confie l’auteur, qui a eu un déclic inexpliqué en 2016. Ceux qui osaient parler étaient jusque-là très minoritaires. « En Vendée, l’omerta fait partie du terroir, regrette le retraité. Le prêtre avait un statut d’intouchable. Ceux qui en ont parlé à leurs parents ont reçu une taloche en retour. »
Un an après la parution du livre, le Luçonnais crée un collectif de victimes et exige de l’Eglise de Vendée une reconnaissance de ses crimes. Avant le Covid-19, ces personnes se réunissaient tous les mois, entre « copains ». Jean-Pierre Sautreau a aussi rencontré monseigneur Jacolin plusieurs fois. La première rencontre a été houleuse, avant que l’évêque de Luçon prenne le temps d’écouter les victimes et fasse « un choix très courageux », reconnaît le lanceur d’alerte.
Un abbé condamné en 1999
Pourtant, plusieurs événements locaux auraient pu pousser bien avant l’Eglise à une telle initiative. En 1999, Noël Lucas est condamné à seize ans de réclusion criminelle pour viols sur mineurs de moins de 15 ans. Cet abbé vendéen a, entre autres, abusé de sept frères d’une même famille. L’un d’eux, Jocelin Tesson, raconte : « Quand on est enfant, on pense qu’on est tout seul, alors cette histoire est restée enfouie plusieurs années. Une fois l’affaire révélée, l’évêque Garnier est venu personnellement à la maison pour demander à nos parents de retirer la plainte. Le procès nous a un peu libérés, mais il n’était qu’une bulle qui n’a pas eu d’effet sur la société. »
En 2001, des victimes témoignent dans une émission de France Bleu Loire Océan. Sans conséquences. En 2004, le livre d’une victime évoque déjà les agressions sexuelles, à Chavagnes-en-Paillers, que racontera quatorze ans plus tard Jean-Pierre Sautreau. En 2012, ce séminaire fera l’objet d’une enquête du Sans-Culotte, journal satirique local, qui ne changera pas grand-chose non plus. Alors pourquoi Une croix sur l’enfance en Vendée a-t-il fait autant de bruit ? Jean-Pierre Sautreau tente une explication : « On était dans la période de l’après #metoo, la société avait mûri et était prête à accueillir la parole des victimes. »
Aujourd’hui, l’évêque de Luçon est décidé à ouvrir une nouvelle ère au sein de l’Eglise. « Il est venu le temps de l’écoute, confie monseigneur Jacolin. C’est ainsi que l’on pourra lutter contre ces abus. » Même s’il est conscient que pour bon nombre de personnes, souvent âgées, il est encore très difficile de parler ouvertement de ces faits, le plus souvent prescrits.
« En discuter, c’est appuyer de nouveau sur cette blessure qui ne se refermera jamais », avoue Jocelin Tesson. D’autres ne veulent plus avoir aucun lien direct avec l’institution. Au sein du collectif créé par Jean-Pierre Sautreau, les deux tiers ont coupé les ponts avec la religion. « Je suis incapable de rentrer dans une église aujourd’hui, témoigne l’initiateur du groupe. Il y a un rejet physique. »
Un livre à paraître en 2021
Après l’acte de reconnaissance et de repentance, le retraité espère maintenant une réparation de la part de l’Eglise. Pour l’instant, l’évêque de Luçon s’est engagé à fixer une plaque mémorielle dans la cathédrale, le 22 novembre, pour rendre hommage aux victimes. « Même si le séminaire de Chavagnes-en-Paillers reste un sujet tabou, notamment pour les prêtres de plus de 60 ans, il y a une volonté de faire quelque chose en Vendée, témoigne un prêtre lui-même victime d’abus sexuels dans sa jeunesse et souhaitant rester anonyme. Est-ce qu’il y a la même volonté dans tous les diocèses de France ? Je n’en suis pas sûr. »
Jean-Pierre Sautreau, lui, a écrit un nouveau livre dans lequel il s’attaque au silence de l’Eglise et recueille plusieurs témoignages de victimes. L’ouvrage devrait sortir en début d’année prochaine, et son auteur espère bien de nouveau faire bouger les mentalités. En Vendée comme ailleurs.
Le 23 octobre 2020, l’évêque de Vendée a fait acte de reconnaissance et repentance pour les victimes de violences sexuelles commises par ses clercs pendant des dizaines d’années. Cela s’est passé devant toute la presse invitée en conférence et une trentaine de victimes accompagnées parfois de membres de leur famille.
Ces déclarations n’arrivent pas comme un cheveu immaculé sur la soupe catholique. Ils viennent deux ans après la sortie du livre Une Croix sur l’enfance qui a créé un véritable tsunami dans le département, si conservateur, de la Vendée en favorisant la libération de la parole de dizaines de victimes et leur organisation, en collectif à partir de l’été 2019.
Deux mois après sa création, le collectif s’est tourné vers l’évêque pour demander la mise en place d’une commission dans l’esprit de celle de la Ciase, mais vendéenne et la reconnaissance publique de la responsabilité du diocèse dans ces actes pédo-criminels. Avec notamment la dénonciation de sa politique de recrutement des vocations dans les années incriminées, de ses abus de conscience, de pouvoir et d’emprise et de l’omerta qui a couvert ces crimes pendant plus de trente ans.
D’entrée la commission a été refusée. Concernant les autres demandes, il a fallu une vraie détermination au collectif. Longtemps, nous avons eu le sentiment d’une incapacité de l’Église à entendre, surtout appréhender dans sa chair la souffrance des victimes, les terribles conséquences physiques et psychologiques de ces violences sexuelles sur leur existence. Le collectif a été reçu trois fois, en janvier, juillet et octobre 2020. La première réunion a été un fiasco total conduisant le collectif à refuser tout nouveau travail sur les bases imaginées par le diocèse. Les liens ont été renoués en juillet, et en octobre ont été soumis à la discussion les actes de reconnaissance et repentance envisagés par monseigneur Jacolin.
Il a donc fallu deux ans pour entendre la déclaration solennelle de l’évêché. Mais il faut souligner que l’évêque de Luçon est, à ce stade, le premier à avoir eu cette lucidité et ce courage. Bien sûr, il y a le contexte vendéen très particulier avec au moins quatre établissements mis en cause dont le cluster du petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers, de nombreuses paroisses, des dizaines de victimes et d’abuseurs (43 cités) dont le célèbre recruteur des vocations, monseigneur Arnaud. Mais il y a sûrement le chemin personnel parcouru par l’homme Jacolin frappé aux tripes par l’écoute des témoignages.
Mais, il est clair que beaucoup de victimes présentes le 23 octobre n’auraient jamais pensé entendre de cet évêque : « Au nom du diocèse de Luçon, la honte au cœur, je fais acte de repentance pour tous les faits de violences sexuelles commis contre des enfants par des prêtres du diocèse dans les décennies passées. »
Pour sa part, le collectif a réagi ainsi : « Nous saluons ces actes forts de reconnaissance et repentance de Mgr Jacolin. Ils révèlent une vraie humanité et un réel courage. Nous les recevons d’un homme profondément marqué dans son cœur et dans sa chair par la terrible vérité des témoignages entendus. Nous les acceptons d’un responsable de l’Église qui a su passer par-dessus le corporatisme de l’institution pour oser, le premier, regarder la cruelle réalité de cette histoire et en endosser la responsabilité.Cependant, même si nous en mesurons l’importance, nous considérons que ces actes de reconnaissance et repentance nous sont dus. Nous rendent simplement justice. Qu’ils sont des actes logiques, normaux. Qu’ils doivent être considérés comme une avancée, une étape sur notre chemin dont le but final est la réparation. »
Jean-Pierre Sautreau –
Pour aller plus loin :646. Golias Hebdo n° 646 (Fichier pdf)
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