Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 16:50

"Des inconnus chez moi"

TIRAILLEURS

La sortie du film « Tirailleurs » a déclenché des polémiques attisées par la personnalité d’Omar Sy  qui focalise la haine de médiocres racistes. Gérard Chalaye, responsable des  Ètudes de littérature coloniale et post-coloniale – contributeur du déblog notes (ici et ), mais aussi ayant piloté, entre autres, la réédition de « Reine Iza amoureuse » - me fait l’honneur de me compter dans les destinataires des courriers adressés à ses savants collègues. Dont un appel à contributions sur les « Tirailleurs sénégalais », accompagné d’un article très polémique d’un soi-disant historien qui sévit à Lyon III, Bernard Lugan, sur les décomptes des pertes de la guerre dite « grande ». Mais, dans cet échange, je découvre le livre de Lucie Cousturier, « Des étrangers chez nous », sorti en 1920, mais où elle conte comment la peintre s’est transformée en « maîtresse d’école » pour ces étrangers. Avec esprit, ironiquement parfois, avec véhémence rarement, elle fait un sort au racisme naïf des populations, mais surtout à celui épais des officiers, elle dément le caractère volontaire de l’engagement de ces tirailleurs et de leur soif de combats et, si elle ne se livre pas à des statistiques comparées, elle partage le sentiment de troupes envoyées à la boucherie.

« Moi, je ne cherche pas comment les hommes sont vernis; je cherche comment ils aiment, pensent et souffrent. J’ai mêlé pendant trois années mes rires et mes larmes avec ceux des Noirs et je serais flattée de pouvoir dire que les miens ressemblent aux leurs. »

TIRAILLEURS

En 1916, Lucie Cousturier et sa famille habitent dans une villa, « Les Cistes », au pied de l’Esterel, en Provence. Quand ils apprennent que l’on va entreprendre des déboisements et terrassements nécessaires à la construction de camps d’hivernage pour les tirailleurs sénégalais, elle confesse « Nous ressentons contre ces envahisseurs du Sud, nos défenseurs improvisés, une colère peu patriotique. » Car « C'est un bois d'oliviers quatre fois centenaires et d'aussi antiques genévriers » qui sont dévastés : « la tache est aussi révoltante qu'une éraillure dans une œuvre de Puvis de Chavannes. »

« Après la dévastation de la forêt, la laideur des baraquements de leurs camps et de leurs hôpitaux, ce furent l'ivrognerie, le vol, le viol, les épidémies qu'on leur prêta. »

Avec une spirituelle ironie, elle va démonter toutes les rumeurs prêtant les pires méfaits à ces barbares noirs et elle dit son immédiate séduction pour ces « longs corps minces, souples, désarticulés quelquefois, jamais veules, » « de la grâce en uniforme ».

TIRAILLEURS

Racismes

Mais elle montre aussi le racisme épais des cadres ‘ropéens ‘ tel ce sergent qui aide leur bonne dans la récolte de l’herbe (pour l’élevage des lapins) ou du bois et qui justifie « ainsi ces occupations peu martiales : — Que voulez-vous ? c'est pas la peine de s'en faire et de s'abrutir à expliquer des choses. Ils ne peuvent pas comprendre, ce sont des singes !

(…) mais les femmes, même les plus ignorantes du monde, étant plus fines que les sous- officiers de l'armée coloniale, elles renoncèrent, dès le premier bonjour échangé avec les étrangers, à dire : « ce sont des singes » pour affirmer: « ce sont des enfants ».

On comprendra l'avantage qu'elles tiraient de ce nouveau cliché. Il leur donnait licence de s'abandonner avec les nouveaux venus à des épanchements cordiaux jugés malséants à l'égard d'hommes faits : l'orgueil des civilisés et celui des maris y trouvaient leur compte, et le cliché fut adopté presque unanimement. »

Ce cliché est bien illustré par la réclame de Banania.

TIRAILLEURS

Mais derrière ce racisme populaire, qu’on n’ose qualifier de bon enfant, existe un racisme pseudo scientifique. Dans sa préface elle cite Buffon. Et dans le livre elle rebondira sur cette définition :

"« Nègre  dans l'ancien petit dictionnaire Larousse : Race d'hommes à peau noire, inférieure en intelligence à la race blanche dite caucasienne.»

Un instituteur primaire, préposé au gavage des petits enfants jusqu'au boursouflement du certificat d'études, ne saurait être satisfait des cerveaux préoccupés d'objets distincts du programme d'examen ; de même un professeur, habitué à ranger les échantillons d'espèce humaine d'après leur science des langues classiques, sera dépourvu de bases pour évaluer l'intelligence d'un instituteur primaire et d'un tirailleur bambara.

C'est ce qui explique que les colonisateurs, augmentés des tomes de Gobineau et de l'arsenal militaire, religieux, commercial et gouvernemental moderne, n'aient pu découvrir l'intelligence des nègres nus."

TIRAILLEURS
TIRAILLEURS
TIRAILLEURS

Bien pire fut la double propagandes française et allemande où Le tirailleur sénégalais y est un soldat-Diable ou soldat-Bête qui croque les ennemis et lèche les pieds de son chef ; tels ces dragons apprivoisés qui servent de soubassements aux trônes des Bons Dieux. Le tirailleur sénégalais, c'est le diable militarisé…

TIRAILLEURS

« Si j'avais été opprimée par l'opinion, partout répandue, que l'intelligence des nègres ne se développe que jusqu'à l'âge de treize ans et ne cesse de s'atrophier ensuite, je n'aurais pas entrepris d'apprendre à lire et à écrire à un sujet de vingt-huit ans qui, aggravation de son cas avait pratiqué pendant sept années de service le déformant jargon des tirailleurs.

Mais je ne pensais guère, ce jour-là, à ces questions graves. J'avais un ami providentiel de qui le visage, trop sombre pour ma vue encore mal exercée, s'éclairait, au contact des livres, d'un magnifique sourire blanc ; je n'avais pas besoin d'une autre raison pour m'engager dans les hautes fonctions du professorat. »

L’artiste peintre va donc se transformer en « maîtresse d’école », armée de la Méthode Machuel.

TIRAILLEURS

"Petit nègre"

Métey Saar, ordonnance d’un lieutenant que la famille héberge, « est le premier spécimen de race noire installé dans notre maison, donc soumis à notre examen prolongé.

Son langage nous confirme cette observation, déjà faite, que les tirailleurs disent : y a bon, pour dire : j'aime ; y a content, y a moyen, pour dire : je veux, je peux. ».

Et elle donne plus loin l’explication : « Je suis enchantée de mes nouveaux élèves ; mais c'est par eux que m'est posée, pour la première fois, sous un aspect cruel, la question de l'enseignement du français à des Africains intoxiqués par l'espéranto militaire.

Les recruteurs ont su retrouver, pour rafler les noirs à travers l'Afrique, les bonnes méthodes prussiennes. Leurs instructeurs ont su généraliser un espéranto, ou « petit nègre », propre à la fabrication et à la livraison de soldats par les plus brèves voies possibles. A cela se bornait leur rôle ; ils n'avaient point à prévoir que ces soldats voulussent parler le français en France. C'est même la preuve de la perfection d'une machine militaire de ne pas secourir la vie, puisqu'elle est faite, à l'inverse des autres institutions, pour la détruire.

La brochure officielle : Le français tel que le parlent nos tirailleurs sénégalais, laquelle fait connaître aux officiers versés dans l'armée coloniale leurs devoirs relatifs à l'instruction des recrues noires, enjoint la pure suppression des verbes français suivants : être, savoir, aimer, vouloir, pouvoir, voir, devoir, savoir, essayer, aider, etc.. et leur remplacement par les expressions respectives : y a, y a gagner, y a bon, y a content, y a moyen, y a mirer, y a besoin, y a connaître, y a faire manière, y a donner coup-de- la-main.

Les noirs ont appris, par les rires, que leur langage les ridiculise : « c'est français seulement pour tirailleurs, » reconnaissent-ils triste- ment. Un de mes élèves, plus malveillant, assure que « c'est des mots trouvés par les Européens pour se foutre des Sénégalais ».

Si les officiers coloniaux et les négriers ont vu un orgueil spécial chez les Africains, c'est peut- être que toute prétention de ceux-ci, fût-ce celle de vivre en paix chez eux, est, aux yeux d'un colonisateur, originale.

Le ridicule de l'orgueil est de partout ; mais celui de nos enfants s'appelle imagination, celui de nos captifs s'appelle sottise, celui des conquérants s'appelle majesté. »

 

Engagés involontaires

Les livrets attribuent toujours l'âge qu'il convient aux engagés involontaires.

TIRAILLEURS

Quant au « volontariat » de ces tirailleurs, elle est encore plus véhémente ! Les citations se multiplient.

_ Moi, jamais engager. Ils sont forcer moi pour faire soldat. Français, 1912, ils faire chercher tirailleurs partout pour Maroc. Dans les forêts-là tout près mon village, pas moyen pour trouver garçons, tous cachés. Alors, commandant du cercle il va commander grande chasse pour les bœufs sauvages. Tous les garçons contents pour chasser, tous sortir pour courir partout. Après, tous réassemblés devant les bœufs qui tués. Dans ce moment-là, officier il va prendre noms de tous les garçons avec nom de ton parent, avec place de ton maison pour plus laisser sauver personne. C'est comme ça qu'ils sont prendre moi pour soldat.

 

Tranchée dans les Dardanelles

Tranchée dans les Dardanelles

« Le tirailleur n’est pas volontaire, » confesse le lieutenant Duret [hébergé chez eux]. Il raconte qu’aux Dardanelles, il créa dans sa compagnie, le premier, un corps de grenadiers : « Y a toi content pour lancer grenade ? » avait-il demandé à un adroit garçon. « Si moi y a pas content, y a faire content quand même. Toi y a lieutenant, toi y a moyen commander service. Si toi y a commander, moi y a lancer grenade : y en a pas moyen dire non. Mais tirailleur y a pas volontaire ».

Saër Gueye est l’ex-ordonnance du lieutenant Sandré, d’une famille de marabouts il lit et écrit l’arabe.

« Lorsque Saër Gueye nous quitta je ne compris plus rien à notre vie. Qui donc me laissait là, sous des roses, et envoyait mourir le léger poète Saër Gueye ? Je dis bien : mourir,  pas  se battre. Saër, notre esclave, ne pouvait se battre contre le militarisme prussien, ennemi de la liberté des peuples.

• Qui l'envoie donc ? Ces grotesques personnages chamarrés qu'on voit déambuler dans les films d'actualité ?

Qui encore ? Ces goinfres qui commandent la presse ? Ces misérables qui l'alimentent.

Il a été immolé le 15 août 1917 [le 15 août 1917, les combattants africains atteignent les crêtes méridionales du Chemin des Dames] pendant que nous nous réjouissions d'une lettre où il nous apprenait qu'il était sauvé. »

TIRAILLEURS

Et on comprend que le lieutenant Sandré confie :

— Au fond, moi, je ne sais pas pourquoi on ne les a pas laissés chez eux ; car, enfin, je suis bien embarrassé quand il faut que je leur explique pourquoi ils sont ici. Pour défendre qui ? Leurs bienfaiteurs ?

Il riait, à ce mot, du bon rire qui secouait ses épaules chaque fois qu'il voulait souligner une situation absurde... ou tragique.

Et comment ne pas conclure avec ces lignes :

« Il existe une légende du tirailleur sénégalais dévot à son chef et aimé de lui. Depuis longtemps nous la collectionnons avec les histoires des chiens qui meurent sur la tombe de leurs maîtres, des coursiers arabes qui sauvent les guerriers blessés et des lions amoureux de leurs dompteuses.

Comme toutes les légendes, elle est l'expression d'une vérité, mais d'une vérité qu'on ne devinerait pas.

Le tirailleur aime quelquefois son chef et toujours son bataillon. (…) Peu importe à un Français de changer de bataillon pourvu qu'il regagne l'arrière.

Peu importe, au contraire, à un Sénégalais, d'aller au front ou à l'arrière pourvu qu'il regagne son bataillon. [Mais] ceux-ci ne sont pas plus sortis de la brousse pour adorer un capitaine et un bataillon, que les otaries ne sont sorties de la mer pour porter une lampe sur le bout de leur nez.

L'amour de la paysanne (qui après avoir élevé un petit cochon le fait sacrifier quand il est bien gras] est celui des bons officiers de l'armée coloniale pour leurs élèves noirs. Je parle de ceux qui ont une âme ; je ne parle pas des autres. »

TIRAILLEURS

Rappelons que ce récit n’est pas écrit en 2023, mais paru un siècle avant, en 1920.

Et que sur ce qui a pu apparaître comme peu vraisemblable - un lieutenant trinquant avec son sous-off – la narratrice, fait un sort. Le lieutenant Sandré fraternise joyeusement avec les tirailleurs fréquentant la villa « Les Cistes » ; elle nous conte comment ce sergent noir en convalescence fait ses parties de pêche avec un certain major, très gentil également, [qui] partage avec lui fatigues et plaisirs et repas champêtres.

Chair à canon ?

Lucie Cousturier ne donne pas de chiffres de pertes mais note que la compagnie où elle comptait de nombreux ex-élèves a subi 80 % de pertes à la mi-août 1917. Et un de ces survivants, blessé, va finir sa convalescence « en attendant son rapatriement [pendant] trois mois dans l'une de ces tristes baraques en planches où meurent quotidiennement une demi-douzaine de nos protégés annamites, canaques, malgaches ou sénégalais. »

Le Rire 17 février 1917

Le Rire 17 février 1917

Et si l’on feint de nourrir des doutes sur l’utilisation des tirailleurs comme chair à canon, il suffit de lire le Général Nivelle, préparant sa catastrophique offensive : « Il faut y aller avec tous [les] moyens et ne pas ménager le sang noir, pour conserver un peu de blanc » écrit-il le 21 janvier 1917. Il expose de nouveau ses intentions le 21 février en demandant à Lyautey, Ministre de la Guerre, que « le nombre d’unités noires mises à ma disposition soit aussi élevé que possible (tant) pour donner de la puissance à notre effectif que pour permettre d’épargner dans la mesure du possible du sang français ».

Le député Blaise Diagne accusera le commandement d’avoir failli en envoyant à «un véritable massacre» les soldats de couleur, «sans utilité». «Nous avons des raisons de combattre, mais nous demandons à combattre dans des conditions humaines rationnelles ; nous demandons que celui qui a un fusil à la main n’ait pas l’impression qu’il est un peu du bétail».

Lucie COUSTURIER, Des inconnus chez moi, Editions de la Sirène, Paris, 1920 

Réédition : L’Harmattan, Paris, 2005.

Présentation de Roger LITTLE - Préface de René MARAN

Repost0
26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 16:30

C'était un Juif moyen-oriental à la peau brune et c'est important de le savoir

Le possible visage de Jésus selon des chercheurs britanniques

Le possible visage de Jésus selon des chercheurs britanniques

J'ai grandi dans un foyer chrétien, où une image de Jésus était accrochée au mur de ma chambre. Je l'ai encore. C'est touchant et plutôt ringard, dans le style des années 1970, mais en tant que petite fille, j'adorais ça. Sur cette image, Jésus a l'air gentil et doux, il me regarde avec amour. Il a les cheveux clairs, les yeux bleus et la peau très blanche.

Le problème est que Jésus n'était pas blanc. Il est normal que la croyance habituelle soit le contraire si l'on fréquente les églises du monde occidental ou visite une galerie d'art.  Mais bien qu'il n'y ait aucune description physique de lui dans la Bible, il ne fait aucun doute que le Jésus historique, l'homme qui a été exécuté par l'État romain au premier siècle de notre ère, était un Juif du Moyen-Orient à la peau brune.

Ce n'est pas controversé d'un point de vue scientifique, mais c'est en quelque sorte un détail oublié par bon nombre des millions de chrétiens.

Jim Caviezel dans la Passion du Christ de Mel Gibson, 2004

Jim Caviezel dans la Passion du Christ de Mel Gibson, 2004

Le Vendredi saint, les chrétiens se rendent dans les églises pour adorer Jésus et, en particulier, se souvenir de sa mort sur une croix. Dans la plupart de ces églises, Jésus sera représenté comme un homme blanc. Pensez un instant au bel acteur Jim Caviezel, qui a joué Jésus dans la Passion du Christ de Mel Gibson. C'est un acteur irlandais-américain. Ou rappelez-vous certaines des œuvres d'art les plus célèbres de la crucifixion de Jésus - Rubens, Grunewald, Giotto… chez tous les auteurs on peut apprécier la tendance européenne à représenter Jésus-Christ comme un homme blanc.

Est-ce que tout cela a de l'importance ? Oui, vraiment. Socialement, nous sommes bien conscients du pouvoir de la représentation.

Lupita Nyong'o est devenue célèbre après avoir remporté l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle dans 12 Years a Slave en 2013. Depuis, l'interprète kenyane a avoué dans plusieurs interviews que lorsqu'elle était jeune, elle avait un sentiment d'infériorité car toutes les références beauté qu'elle voyait autour étaient des femmes à la peau claire. Ce n'est que lorsque le mannequin soudanais Alek Wek s'est fait un nom dans le monde de la mode que Nyong'o a réalisé qu'une noire pouvait aussi être belle.

Si nous pouvons reconnaître l'importance des modèles ethniquement et physiquement divers dans les médias, pourquoi ne pouvons-nous pas faire de même pour la religion ? Pourquoi continuons-nous à laisser dominer les images d'un Jésus blanchi ?

De nombreuses églises et cultures représentent le Christ comme un homme à la peau brune ou, même noir. Si vous visitez une église en Afrique, il y a de fortes chances que vous rencontriez un Jésus africain.

Jésus n’était pas blanc

Cependant, de telles images ne sont pas courantes dans les églises protestantes et catholiques en Australie, mon pays (ou en Europe). Cette représentation traditionnelle du Christ produit une déconnexion cognitive dans laquelle un individu peut ressentir une grande affection pour Jésus et en même temps montrer très peu d'empathie pour une personne du Moyen-Orient. De même, l'affirmation théologique que l'homme a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu a des conséquences : si Dieu est toujours représenté comme un homme blanc, par défaut l'homme sera blanc, idée sous-jacente à un racisme latent.

Historiquement, le blanchiment de Jésus a contribué à certains des actes antisémites les plus terribles commis par des chrétiens. Et dans un pays comme l’Australie, cela contribue à considérer comme « l’autre » les Australiens non anglophones.

Peut-être que notre attitude changerait si nous comprenions que l'emprisonnement injuste, les abus et l'exécution auxquels le Jésus historique a été soumis ont plus à voir avec les expériences des peuples autochtones ou des réfugiés qu'avec ceux qui détiennent le pouvoir dans l'Église et qui s'approprient l'image du Christ. Sans oublier tous ceux qui se réclament de leurs « racines chrétiennes », pour mieux rejeter l'autre.

Andres SERRANO The other Christ

Andres SERRANO The other Christ

D'après Jesus wasn’t white: he was a brown-skinned, Middle Eastern Jew. Here’s why that matters

Robyn J. Whitaker

Associate Professor, New Testament, Pilgrim Theological College, University of Divinity

 

 

La reconstitution des chercheurs anglais ressemblant trop fortement à Cyril Hanouna pour certains, d'autres portraits ont été proposés

Jésus n’était pas blanc
Repost0
16 janvier 2018 2 16 /01 /janvier /2018 18:31
Un tunnel bidon sous le détroit de Gibraltar

Dans le genre HOAX calamiteux, celui de ce faux « baron de Caravètes » et vrai raciste mérite d’être mis en vedette.

Déjà la carte est quelque peu surprenante avec un CETIFA qui n’existe… pas ! Et on se demande bien pourquoi Al Bahraoyine (petite commune un peu à l’intérieur) aurait droit à un embranchement sur le tunnel, côté marocain.

Un tunnel bidon sous le détroit de Gibraltar

La France généreuse le financerait à hauteur de 16 milliards d’euros. Mais il serait exploité par une société algéro-marocaine ! Quand on connaît la chaude amitié qui unit les deux pays frères on devine que le débile auteur de ce mauvais canular n’a pas une grande connaissance des problèmes de la région.

Et alors qu’il a fallu 6 bonnes années entre le début des travaux et la mise en service du tunnel sous la Manche, là ça ne traîne pas : début des travaux en mars 2018 (sans études et sondages préalables) et fin en décembre 2019 et mise en service en avril 2020. Le consortium de BTP, à nouveau maroco-algérien, est d’une efficacité remarquable.

Le but de cette opération – dont le FHaineux nous redit qu’elle est entièrement financée par la France - est de permettre, bien sûr, aux « maghrébins » de passer le détroit librement et sans risque. Et même, cerise si j’ose dire sur la semoule, un service de car gratuit leur sera offert de l’imaginaire Cetifa à Perpignan.

M’étant inquiété de la santé mentale de ce faux baron et de l’urgence de l’interner dans un hôpital psychiatrique montpelliérain, ce disciple de Renaud Camus m’a bloqué immédiatement. Preuve donc que ce n’était pas un aimable disciple du Gorafi faisant dans l’Hénorme provocation, mais une belle ordure anonyme fabriquant, mal, des infos bidons.

 

PS Un projet de tunnel est bien dans les tuyaux depuis... 1869. Sa dernière mouture hispano-marocaine est loin d'être finalisée.

 

NB Ce "baron" frontiste ne fait que reprendre, en plus artisanal et grossier, les méthodes de son parti, le FN, qui fabrique des "fake news" : Le film d'une "fake news" inventée par le Front national pendant la présidentielle

 

Repost0
26 avril 2017 3 26 /04 /avril /2017 13:36
I am not your negro

Je me suis assis devant I am not your Negro (Je ne suis pas votre nègre) sans trop savoir à quoi m’attendre, pour me relever, 95 minutes plus tard, sonné par cette autopsie raciale de l’Amérique”

Je reprends à mon compte ce qu'écrivait un journaliste de radio-Canada, après avoir visionné sur Arte, hier soir, ce documentaire cru sur le racisme aux États-Unis.

 

James Baldwin est né en 1924, à Harlem, le quartier africain-américain de New York. Noir et gay, il est rejeté par sa famille. À l’âge de 10 ans, deux officiers de police abusent de lui. Baldwin pour fuir les discriminations quitte son pays, en 1948, pour s'installer en France, à Paris d’abord, puis, en 1970 à Saint-Paul-de-Vence.

I am not your negro

Cependant, l’affaire Dorothy Counts, cette jeune Noire de 15 ans qui se rend en 1957 au lycée Harry Harding, suivie par une foule de jeunes blancs agressifs, pousse James Baldwin,  à retourner aux États-Unis ; sa vie se partagera entre son pays natal et la France. Il revient pour “payer ses dettes”, comme il l’écrit.

Synopsis

En juin 1979, l'auteur noir américain James Baldwin écrit à son agent littéraire pour lui raconter le livre qu'il prépare : le récit des vies et des assassinats de ses amis Martin Luther King Jr, Medgar Evers, membre de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et Malcolm X. En l'espace de cinq années, leur mort a traumatisé une génération. En 1987, l'écrivain disparaît avant d'avoir achevé son projet. Il laisse un manuscrit de trente pages, «Remember this House», que son exécuteur testamentaire confie plus tard à Raoul Peck («L'Ecole du pouvoir», «Lumumba»). Avec pour seule voix off la prose de Baldwin, le cinéaste revisite les années sanglantes de lutte pour les droits civiques, les trois assassinats précités, et se penche sur la recrudescence actuelle de la violence envers les Noirs américains...

Télérama

I am not your negro

"Une balle tirée d'un buisson répandit le sang de Medgar Evers.

Un doigt appuya sur la gâchette à son nom.

Un poing caché dans l'obscurité

Une main arma le fusil

Deux yeux le prirent comme objectif

Guidés par le cerveau d'un homme

Mais on ne peut pas lui reprocher

Il n'est rien qu'un pion dans leur jeu."

Bob Dylan

Only A Pawn In Their Game

Raoul Peck

Raoul Peck

Raoul Peck, cinéaste haïtien, ne donne pas dans la dentelle. Des scènes d’émeutes, celles d’hier comme celles d’aujourd’hui, à Jackson comme à Ferguson, des constats affolants qui s’appuient sur les écrits de Baldwin, l’écho de phrases lourdes de sens qui retentissent : « Ce pays ne sait que faire de sa population noire et rêve à la solution finale. »

« Quoi que vous pensiez des relations entre Blancs et Noirs ou plus exactement entre la toute-puissance blanche et ses opposants aux États-Unis, ce film vous obligera à les repenser et peut-être aussi à changer d’avis

Il vous sera même difficile de trouver un film plus en phase avec l’instant présent, avec autant de force et de lucidité, qui met le doigt sur des vérités qui dérangent en tirant les sévères leçons des ombres du passé.

New York Times

I am not your negro

Les commentaires en voix off sont tirés des écrits de Baldwin. Mais on le voit aussi dans des émissions répondre à un journaliste à la condescendance agressive et surtout remettre à sa place un philosophe pompeux avec une force argumentaire malgré sa colère contenue. Comme l’écrit le quotidien La Repubblica, “I am not your Negro est un film intransigeant, mais pas un produit de la colère. L’esprit de Baldwin en ressort triomphant, électrique et actuel, éloquent, hyperbolique, désabusé et toujours tourmenté par la représentation des Noirs et la manière dont celle-ci a été manipulée par les Blancs.”

« L’histoire des Noirs en Amérique, c’est l’histoire de l’Amérique, et ce n’est pas une belle histoire »

Quand Joey Starr devient la voix de James Baldwin

Repost0
27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 16:41
Image empruntée à l'Huffington Post

Image empruntée à l'Huffington Post

Claniques, hiérarchiques, discoureurs et virtuoses du verbe, peu soucieux de comprendre leur pays d’accueil. Des clichés? Peut-être, mais qui correspondent souvent à la réalité.

La votation du 9 février «Contre l’immigration de masse» a libéré une parole francophobe jusqu’ici inaudible. On peut trouver ce «French bashing» de mauvais augure et déplacé, même s’il n’est pas sans fondement.

French bashing à la Suisse

Voilà ce qu’on peut lire dans l’édito de L’HEBDO, honorable périodique suisse.

« On a longtemps observé avec incrédulité l’hostilité des Alémaniques vis-à-vis des Allemands installés en nombre croissant outre-Sarine.

 Avec dix ans de retard, on assiste en Suisse romande à une tendance comparable. Les entreprises, les hautes écoles et les administrations genevoises, vaudoises, neuchâteloises… engagent certes des citoyens français depuis des lustres mais, avec la libre circulation des personnes entrée en vigueur en 2002, le phénomène a pris une autre dimension. Une forme de montée en gamme migratoire, si l’on peut dire.

Dans le secteur informatique. Dans la banque. Dans la communication et le marketing. Mais aussi dans le secteur de la santé. Et à la tête des institutions culturelles les plus prestigieuses de la région. Sans cet afflux de cerveaux, le miracle économique romand n’aurait sans doute pas eu lieu. 

Les ombres au tableau? La présence toujours plus fréquente de Français à des postes à responsabilité provoque des crispations qui ne se réduisent pas aux frustrations anti-frontaliers canalisées (sic), à Genève, par un parti comme le MCG. Cette concurrence génère des craintes accrues sur un marché du travail en train de se tendre. » (extraits de l’édito)

French bashing à la Suisse

Après tout, que nous, Français pleins de morgue, subissions des Suisses le sort que nous faisons à nos voisins belges, ce ne serait que justice. Et, pour les clichés, les Suisses sont souvent vus que comme d’horribles banquiers aspirant l’argent caché de nos fraudeurs fiscaux et offrant le refuge à nos tennismen, ce qui faisait dire que la finale de la coupe Davis a vu la victoire de la Suisse sur la Suisse !

Mais là, ce que décrit L’Hebdo va plus loin que les mauvaises blagues belges.

French bashing à la Suisse

La substitution que propose Mme Maurisse, peut aussi, permettre, au moment où, grâce à des Zemmour, Ménard et autres, la parole se débonde, de saisir, un tant soit peu, ce que subir la xénophobie veut dire. Toute proportion gardée, car malgré la relative francophobie romande, outre Aznavour ou Delon, les Français en Suisse ne sont pas soumis, par exemple, aux contrôles d’identité au faciès. Et s’ils contribuent largement à l’économie romande, ils en tirent, en moyenne, des revenus des plus confortables.

 

 

 

 

 

L'HEBDO a disparu en février 2017 : cependant on peut continuer à consulter la collection papier numérisée sur Scriptorium et les archives numérisées à la  Bibliothèque nationale.

Repost0
20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 19:00
ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Horreur et putréfaction, honte et scandale, un certain Reynié, politocrate omniprésent avec sa tambouille sondagière, comme dit Schneidermann, a osé, sur les ondes complaisantes de France Inter, lancer des attaques assez ignobles contre Mélenchon et le Front de gauche. Les taxant d’antisémitisme. Cris d’orfraie, bien sûr, du côté du Parti de gauche. Et si on y regardait de plus près.

 

Il faut dire que Dominique Reynié, qui dirige un think thank, Fondapol, proche de l’UMP, n’y va pas par le dos de la cuiller : "La France comprend trois foyers d'expression de l'antisémitisme très forts. Le premier ce sont les proches du Front National et les électeurs de Marine Le Pen [...] Le deuxième groupe ce sont parmi les Français musulmans [...] Et puis le troisième groupe ce sont les proches du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon 2012, où là aussi on trouve, à un degré moindre, et sur des ajustements ou, je dirais des agencements différents, l'expression d'un antisémitisme fort". "On a [dans ce 3e groupe] une adhésion beaucoup plus forte que la moyenne à des préjugés qui relèvent de cet antisémitisme anticapitaliste et antiglobalisation. Cette idée que les juifs contrôlent l'économie. Qu'il y a un capitalisme cosmopolite, que le monde de la finance est un monde cosmopolite". Et il en a rajouté une couche en s’attaquant à Mélenchon – crime de lèse-Imprecator – en rappelant ses propos sur Moscovici, à l’époque Ministre des finances, à propos de la crise chypriote : "C'est le comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français… qui pense dans la langue de la finance internationale" clamait Mélenchon, "c'est le genre de formules qui, au fond, élasticise l'espace public et la parole", commente Reynié.

 

Le sondage, sur lequel s’appuie Reynié date de Novembre 2014. L’actualité hélas le remet sur le devant de la scène. Il a été réalisé par l’IFOP, présidée par Mme Parisot, qui appartient aussi à Fondapol. Intitulé L’antisémitisme dans l’opinion publique française Nouveaux éclairages, il repose sur un sondage en ligne de 1 005 personnes représentatif des Français âgés de 16 ans et plus et sur un questionnement dans la rue de 575 personnes déclarant être nées dans une famille de religion musulmane, françaises ou non, vivant en France, âgées de 16 ans et plus.

 

S’agissant du questionnaire en ligne il démarrait par une sorte d’échelle de Richter en soumettant aux sondés des préjugés les plus éculés de l’antisémitisme :

  1. « Les Juifs utilisent aujourd’hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi pendant la Seconde Guerre mondiale »
  2. « Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l’économie et de la finance »
  3. « Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias »
  4. « Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de la politique »
  5. « Il existe un complot sioniste à l’échelle mondiale »
  6. « Les Juifs sont responsables de la crise économique actuelle »

 

Le degré de préjugé est mesuré par le nombre de réponses positives, de 0 (pas du tout antisémite) à 6 (très antisémite).

Être ou ne pas être antisémite, telle est la question.

 

Nonna Mayer, sociologue (« Il faut parler d’antisémitisme avec rigueur ») objecte qu’en ne proposant que des clichés négatifs le questionnaire introduit le biais d’acquiescement systématique (« yes saying »). Bien que non expert, on est un peu pantois : comment peut-il y avoir un acquiescement systématique sur des propositions qui commencent par « Les Juifs » ? Comme si toutes les personnes d’origine juive formaient une entité monolithique ! La deuxième objection porte sur le côté binaire du questionnaire 0/1, d’accord/pas d’accord. Il ne permet pas de mesurer l’intensité, comme le fait la formulation habituelle : « Diriez-vous que vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec l’opinion suivante ? ».

On pourrait donc être modérément antisémite et tout aussi modérément non antisémite.  « Je serais tenté de penser que les Juifs utilisent parfois la shoah à leur profit », diraient les uns ;  « Je ne suis pas tout-à-fait d’accord » répondraient les autres ! Le primaire quasi primate que je suis considère avec une grande étroitesse d’esprit que souscrire à l’une quelconque des propositions c’est être antisémite.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Indicateur d'antisémitisme (nombre d'items)

Même en admettant que le ‘yes saying’ ait fait quelque ravage on peut considérer qu’à partir de deux réponses positives l’antisémitisme est avéré.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Antisémitisme et préférences politiques

Ce tableau ventile les réponses en fonction des sympathies politiques déclarées par les sondés.  Bizarrement ce sont ceux qui n’affichent aucune préférence politique qui seraient les moins antisémites, suivis d’EE Les Verts. Globalement la gauche est moins antisémite que la droite. On peut supposer au Modem et à l’UDI la survivance de la judéophobie catholique contre le peuple déicide. Mais on note surtout les décrochages du Front de gauche (–17) et encore plus du Front national (-28) au degré 0 de l’antisémitisme.

 

Le Front National reste bien le parti antisémite de Jean-Marie Le Pen, malgré le ripolinage de la fille.

Deux groupes (qui se recoupent pour une part bien sûr, mais qui divergent un peu) sont distingués : ceux qui se disent proches du FN et ceux qui disent avoir voté pour elle en 2012.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Le FN face aux clichés antisémites

Sur tous les items, les frontistes sont très significativement au-dessus de la moyenne des sondés. On retrouve les poncifs antisémites des années 30 (banque et presse juives) auxquels s’ajoutent les propos du patriarche sur le « détail de l’histoire », reflétés dans la réponse largement majoritaire sur le statut abusif de victime.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Pas de Président juif

Les deux sous-groupes divergent ici – l’électorat mariniste serait un peu moins viscéralement antisémite que les sympathisants – mais, dans tous les cas, on est largement au-dessus de la moyenne.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Français à part entière ?

L’antisémitisme nourrit la xénophobie : les trois quarts des sympathisants du FN estiment que le Français d’origine immigrée n’est pas un Français à part entière, mais entièrement à part.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Indicateur de xénophobie

Ce tableau est déjà globalement terrifiant : la moitié des sondés estiment qu’il y a trop de maghrébins, plus d’un tiers trop de noirs, un cinquième trop d’asiatiques. La lepénisation des esprits est bien en marche. Et le FN est bien un parti xénophobe, quasi unanime à l’encontre des musulmans.

 

 

Le Front de gauche n’a heureusement rien à voir sur ce plan de la xénophobie  avec le FN

 

Le 1er sous-groupe, celui des sympathisants déclarés, regroupe sans doute des proches du NPA et de LO qui n’étaient pas proposés en choix. Ce qui expliquerait la divergence avec les électeurs déclarés de Mélenchon en 2012.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Préjugés antisémites

Globalement les électeurs sont proches de la moyenne, tandis que les sympathisants sont significativement plus sensibles à quelques préjugés antisémites.

 

SIONISME, subst. masc.

 

Mouvement politique et religieux né de la nostalgie de Sion, permanente dans les consciences juives depuis l'exil et la dispersion, provoqué au XIXe s. par l'antisémitisme russe et polonais, activé par l'affaire Dreyfus, et qui, visant à l'instauration d'un Foyer national juif sur la terre ancestrale, aboutit en 1948 à la création de l'État d'Israël.

 

Sionisme religieux, socialiste. Il est (...) plus d'une sorte de sionisme: sionisme sentimental et philanthropique, sionisme « culturel », sionisme politique, d'accord seulement sur la renaissance de l'« ethnos » d'Israël et sur ses possibilités d'avenir (Weill, Judaïsme, 1931, p. 68).Ce petit livre [l'État juif] est comme le faire-part de naissance du sionisme politique, celui pour lequel Herzl luttera sans trêve, pendant les huit années qui lui restent à vivre (R. Neher-Bernheim, Hist. juive de la Renaissance à nos jours, Paris, Durlacher, t. 2, 1965, p. 372).

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Ce qu'est le sionisme ?

NB Plusieurs réponses possibles.

 

Fondapol tend ici à relier antisionisme et antisémitisme, l’hypothèse étant que l’antisionisme expliquerait la sensibilité plus grande aux préjugés antisémites. La divergence la plus notable porte sur le caractère raciste du sionisme ; sinon pour le lobby Juif international, ils y croient moins que les verts.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Aussi Français qu'un autre

Reste que la relative porosité aux préjugés antisémites ne se traduit absolument plus en xénophobie, puisque les électeurs déclarés de Mélenchon sont plus de 9 sur 10 à estimer qu’un Français d’origine juive était Français à part entière et qu’ils sont plus de 8 sur 10 à affirmer la même chose pour les Français dits musulmans.

 

Ce que confirme le tableau suivant

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Moins xénophobes à gauche

On est loin, très loin, de la xénophobie du FN ou même de l’UMP.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

xénophobie à droite

Là, Reynié est moins prolixe : l’UMP, dans le rejet de ‘l’étranger’, est significativement au-dessus de la moyenne des sondés. Pas encore au niveau de xénophobie du FN, mais cependant en (mauvaise) voie de lepénisation.

 

A partir même des éléments de son étude, Reynié a donc tort de mettre sur le même plan, comme foyer d’expression de l’antisémitisme, le FN et le Front de Gauche, même s’il corrige par à un moindre degré pour le deuxième.

Les sympathisants FN sont très majoritairement xénophobes et très largement racistes et sont restés antisémites.

En revanche, ceux qui se sont déclarés proches du Front de gauche*, s’ils semblent avoir une porosité un peu plus grande à certains préjugés antisémites que les autres sympathisants de gauche, ne sont absolument pas xénophobes.

Quant au rappel des propos imbéciles de Mélenchon sur Moscovici, malgré sa défense malhabile où il feignait de confondre l’origine Juive de Mosco avec une appartenance religieuse, ils n’en faisaient absolument pas un antisémite. Son parler dru et cru, comme il dit, rappelait « le parti de l’étranger » de l’appel de Cochin, quand Chirac taxait Giscard de politique anti-nationale.

 

 

* Coquerel,  porte parole du Parti de Gauche,  dans sa contre-attaque a eu beau jeu de rappeler que dans un sondage portant sur un millier de personnes, les sous-divisions en sympathies politiques déclarées aboutissent à des échantillons réduits où l’intervalle de confiance devient énorme.  Mais c’est le lot de tous les sondages dès, qu’au-delà de résultats globaux, ils essaient de cerner, par exemple, ceux de diverses catégories sociales.

On peut regretter - mais peut-être l'ai-je mal cherchée - que l'IFOP ne mette pas en ligne la fiche technique complète de ce sondage, avec notamment le chiffrage de chaque sous-groupe. La seule indication qu'en-deça de 40 c'est fragile est un peu courte.

NB La partie la plus controversée de l’étude est celle portant sur un échantillon de 575 personnes déclarant être nées dans une famille de religion musulmane, françaises ou non, vivant en France, âgées de 16 ans et plus, administrée en face à face dans la rue.

Selon l’observatoire des sondages, l’effectif est « insuffisant (575 sondés) pour que les résultats soient significatifs statistiquement, et encore plus lorsque 51% d’entre eux affirment par exemple que "les juifs ont trop de pouvoir en politique" (...). Autre aspect critiquable. Comme il n’existe aucune donnée permettant d’établir et définir démographiquement la population "musulmane” (la collecte de données dites "ethniques" est interdite en France), les extrapolations "maison" faites par l’Ifop à partir des données de la population "immigrée" de l’INSEE sont douteuses, comme la manière dont en pratique ont été sélectionnés ("identifiés" ?) les "musulmans" sondés. Et Nonna Mayer d’ajouter très justement que sur un sujet aussi sensible la rue n’est pas le lieu le plus indiqué pour poser des questions. »

 

Dominique Reynié s’est défendu en faisant remarquer que Nonna Mayer écrit sa nette préférence pour la méthode utilisée par les auteurs du livre Français comme les autres ? (Presses de Science Po, 2005). Il leur laisse donc la conclusion : « Les Français originaires d’Afrique ou de Turquie penchent plus souvent du côté des réponses présumées antisémites que leurs homologues de l’enquête miroir (…). Les écarts varient entre + 19 points pour la question sur le pouvoir des juifs en France, + 15 pour les questions sur la responsabilité à l’égard du conflit israélo-palestinien et sur “on parle trop de l’extermination des juifs”, et + 7 pour l’opinion “pour les juifs français, Israël compte plus que la France” », et plus loin :  « Les actes antisémites n’impliquent qu’une proportion marginale de la population, mais force est de constater que les préjugés antijuifs ne sont pas un épiphénomène. » Autrement dit, il suggère que cette étude recoupe le sondage de l’IFOP.

Repost0
27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 18:02
 Au mois de mai, une affiche de la « Manif pour tous », représentait déjà Christiane Taubira en gorille menaçant.

Au mois de mai, une affiche de la « Manif pour tous », représentait déjà Christiane Taubira en gorille menaçant.

Paris, le 19 novembre 2013

 

 

« MARCHONS CONTRE LE RACISME »

Le 30 novembre 2013 à Paris, en France et dans les Dom Com

 

 

Un climat nauséabond s'installe dans notre pays. Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, a subi ces dernières semaines des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus. Les déclarations racistes d’une candidate du Front national, les invectives d’enfants, téléguidés par leurs parents, traitant la ministre de la Justice de «guenon », sont une souillure pour la République.

 

Ces propos attaquent frontalement des millions d’êtres humains originaires d’Afrique, des Caraïbes, des Amériques, de l’Océan indien, citoyens français ou non et dont les aïeux ont été jadis martyrisés du fait de leur couleur de peau. Ils constituent une atteinte violente contre toutes et tous car ils visent au cœur le pacte républicain.

 

Nous condamnons solennellement cette dérive raciste, de même que les actes et propos qui en ont permis la maturation. Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion... Nous ne supportons pas que des boucs émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.

 

Alors que la France doit affronter les énormes défis liés à la dégradation économique, au chômage et aux inégalités, face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu'égale, solidaire et fraternelle.

 

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui ont à cœur les valeurs de l’humanité, toutes celles et ceux qui veulent opposer l’égalité et la fraternité aux visages hideux du racisme à participer à une marche le 30 novembre 2013, à Paris, dont le rendez-vous est donné à 14 h 30, place de la République, ainsi que partout en France métropolitaine et dans les Dom Com.

 

Signataires :

Collectifdom - CM 98

Ligue des droits de l’Homme - Licra  - Mrap - SOS Racisme

CFDT - CFTC - CGT - FSU  - UNSA - Union syndicale Solidaires
UEJF (Union des étudiants Juifs de France) - FIDL - UNEF - UNL - UFAT (Union Française des associations Tziganes) - R=(Respect) - EGAM - FNASAT - Banlieues du Monde - France Terre d'asile - Ni Pute Ni soumise - Collectif des écrivains nègres - Association ultramarine de France - Les amis du PPM en France - Haut Conseil des Maliens de France  - Association pour la Promotion de la Langue et de la culture Soninké (APS) - Association culturelle de musulmans de Drancy - Conseil de Coordination des organisations arméniennes - La Maison des potes - Mémorial 98 - Le Syndicat des Avocats de France (SAF) - Le Syndicat de la Magistrature - Les Marianne de la diversité - RESF - Fédération des Mutuelles de France - Mouvement pour la paix  - Fondation Copernic - SNES - FCPE - CIMADE - SNEP - SNUEP - DAL (Droit au logement) - Ligue de l'enseignement

Angers

Angers

INDICATIONS PRATIQUES (source CFDT)

 

  1. Il s’agit d’une manifestation avec visibilité pour chaque organisation (banderoles, sono, drapeaux, autocollants, etc…). Une banderole unitaire de tête sera évidemment prévue.
  2. La manifestation est à l’initiative de la société civile (associations et syndicats). Les partis et groupes politiques sont invités à se mobiliser mais ne sont en aucun cas organisateurs, ni initiateurs.
  3. Ordre prévu dans la manifestation parisienne : Organisations Dom Com initiatrices (Collectifdom et CM98), associations, syndicats… Les partis et groupes politiques suivent et ne sont pas invités dans le "carré de tête".
  4. Prises de parole à l’issue de la manifestation : seules les organisations initiatrices et les associations nationales de défense des droits de l’homme ou antiracistes prendront la parole sur la base de l’appel commun.

 

 

 

 

Repost0
14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 22:24
Un flic raciste mais qui ne le sait pas !

Un policier accusé de racisme, copies d’écran de son compte fessebouque à l’appui, se défend, sans se rendre compte qu’il en rajoute une couche. Et épaisse.

 

Un site de surveillance de la police – « cop watch » s’intitule-t-il – a découvert une page fessebouque de Vincent X., policier de son état. Outre des plaisanteries de mauvais goût, une affiche antiraciste détournée, les membres du gouvernement étiquetés, un fichier de bâtards, comme il dit, pour identification par ses collègues, totalement illégal !

 

Averti de l’article, loin de faire profil bas, le flic répond « Oui, je suis policier et patriote » « non, je ne suis pas raciste ». La preuve, ses copains s’appellent Nordine, Rachid, Jamal, Mouad, d’autres sont juifs et sa compagne, ça ne s’invente pas, est roumaine !

Mieux encore « Le collègue avec lequel je me suis le mieux entendu, et avec qui j’ai partagé la photo détournant une campagne antiraciste (une main blanche serrant une main de singe) est noir. » Vous êtes un peu sceptique ? Comment oser mettre en doute la parole de ce policier patriote ?

 

Pas d’extrême-droite non plus qui nous ressort le meurtre de Méric : « j’aime la justice, et lorsque l’on voit Clément Méric sur la vidéo prendre un pain après avoir agressé le néo-nazi, je trouve qu’il l’a cherché au même titre que le braqueur du bijoutier de Nice. » Sauf que l’histoire de la vidéo où on était censé voir le freluquet Méric attaquer dans le dos le gentil Morillo est bidon, mais relayée bien sûr par les fafs.

 

Sur un trombinoscope du gouvernement, il indique pour chaque ministre son étiquette occulte supposée : « franc-maçon », « groupe Bilderberg », « sioniste ». « Il s’agit d’un post que j’ai partagé, et une fois encore il n’y a rien d’antisémite dans ma démarche. Je voulais juste mettre en exergue le système de réseaux et de copinage qui unit ceux qui nous gouvernent. » Ben voyons, réseaux, copinage, ça ne vous dit rien ? comme qui dirait le complot judéo-maçonnique ? mais qu’allez-vous chercher là ?

 

« Quand je pense qu’il suffirait de supprimer tous les Noirs et les Arabes pour qu’il n’y ait plus de racisme... », lit-on aussi. Ah, là, quand même, M. Vincent ? C’est juste une phrase détournée de Coluche qui disait « Les Noirs, c’est comme le racisme, ça ne devrait pas exister » et donc je le répète, ça n’est que de l’humour. Je ne sais pourquoi, ça me rappelle un très ancien sketch de Guy Bedos, intitulé Marrakech qu’il avait dû retirer de ses spectacles, car les beaufs le prenaient au 1er degré.

 

Passons sur « C’est quand la fin du Moyen Age... pour les musulmans ? » Lorsque je trouve “moyenâgeuses” les traditions des musulmans, je suis en droit de dire qu’égorger des moutons pour une cérémonie c’est un peu hard ! riposte-t-il. Oubliant peut-être que, pour chanter le fameux air de la légion Tiens t’auras du boudin !, il faut aussi égorger le cochon.

En revanche, rien sur le « Ça lui fait la bite ! ! Qu’il crève... » en commentaire d’une image d’un homme dans le coma après un contrôle de police dans le métro. Mais comme il dit : Je suis un ancien militaire, avec son franc-parler, ce qui peut choquer lorsqu’on ne me connaît pas, mais qui pour mon entourage est tout à fait normal.

Pas islamophobe, certainement, mais attaché aux racines chrétiennes « La France est une terre chrétienne d’origine celtique... elle n’a a jamais été islamique et ne le sera jamais».

 

Cela en solidarité avec un de ses collègues injustement persécuté par l’IGPN – vous savez les bœufs carottes dont les impitoyables enquêtes gomment toutes les bavures policières – qui avait affiché sur sa page Facebook (qu'il a fermée depuis) une photo du groupe "Les femmes blanches sont les plus belles" où  on voit en premier plan une femme en niqab noir, avec en arrière-plan une grande mosquée, le logo officiel de la ville de Trappes ainsi que l'inscription "la douceur de vivre sous des lettres en alphabet arabe qui n'ont pas de sens. Mais le collègue, lui, petit bras, n’assume pas : il prétend que son compte fessebouque a été piraté.

 

Broutilles direz-vous que ces petites anecdotes. Peut-être que cet appel aux collègues - « Salut, pour les collègues qui bossent dans le Val-d’Oise je vais créer une page verrouillée pour partager des infos. Le SIT de Paris (service qui centralise toutes les plaintes et les infos suite aux VU [violences urbaines] du Trocadéro) vient de m’envoyer pas mal de photos de bâtards à identifier, donc je me dis qu’en partageant ces photos on va peut-être réussir à faire accélérer les choses si on s’y met tous... Le but pour le moment est surtout de tenter d’identifier et de “loger” ces MEC [mis en cause]... Par la suite les possibilités sont multiples... Demande en MP [message privé] pour les volontaires... » - va quand même vous interpeller, comme on dit chez les flics.

 

D’autant que la justification du message n’est pas piquée des hannetons.  Pour ce qui est du SIT (l’affaire du fichier parallèle publié sur Facebook) je vous explique. Au soir des échauffourées au Trocadéro, j’ai contrôlé un individu qui se baladait tranquillement à Garges-lès-Gonesse avec une caméra de surveillance dans la main. Étant sur un dispositif, je lui ai juste confisqué sans trop savoir ce que c’était. Par la suite j’ai donc contacté le SIT [Service d’investigation transversale] pour savoir s’ils avaient eu une plainte concernant cette caméra. Réponse négative de leur part. Comme de leur côté ils avaient besoin d’identifier des mis en cause dans des agressions, l’idée m’est venue de créer une sous-page pour tenter de mettre un nom sur certains visages, mais en aucun cas pour d’éventuelles représailles. Il s’agissait d’une page Facebook secrète, partagée avec des collègues, (“une sorte d’Intranet familial”).

 

Donc, si on résume, il confisque arbitrairement une caméra à un quidam qui se baladait tranquillement – pour quelles raisons ? en vertu de quelle législation ? – caméra apparemment non volée. Il en extrait cependant des images qu’il met en ligne pour les faire identifier.

 

Sauf erreur, le policier patriote est en plein délire et en totale illégalité, saisissant une caméra sans motif, exploitant ses images et les mettant en ligne sans mandat. Aveu sidérant. Une totale inconscience de son énormité. Un sergent Kronenbourg à la Cabu qui étale son racisme et son ignorance des règles et des lois.

 

Que des policiers de notre belle République soient un peu racistes sur les bords, commettent quelques bavures (tout en sachant qu’ils ne risquent rien), avant même nos « copwatchers », on en avait une petite idée. Mais ici, on a à faire, de fait, à un brave mec qui, tout-à-fait dans l’air d’un temps décomplexé, ne se rend même pas conpte des énormités qu’il a affichées. Et même, en rajoute une louche quand il se justifie. Un policier ordinaire… ça fait froid dans le dos.

Valls, il y a du boulot en interne.

 

Source : Rue89

Sur Facebook, un policier étale son racisme et appelle au fichage illégal

Bonjour, je suis le policier « raciste » épinglé par Copwatch

 

Repost0
1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 20:38
Christine Taubira sous les feux de la droite rance

Une niaise et éphémère candidate F-Haine qui affiche sur son mur fessebouque un montage odieux, un curé ensoutané qui scande un slogan raciste, enfin une gamine de 12 ans qui, sous les yeux complices des parents, agite une peau de banane « pour la guenon » : Christiane Taubira, en quelques jours de fin octobre, a subi les attaques odieuses d’une droite rance. Et sans que ça soulève les réactions que l’on était en droit d’attendre.

 

PS 06/11/2013 : en annexe l'entretien d'Harry Roselmack au "Grand Journal" à propos de son "opinion" dans Le Monde "La France raciste est de retour"

Il y a d’abord eu une candidate FN qui, sans vergogne, sans aucune conscience de l’énormité de ce qu’elle affichait sur fessebouque, se justifiait tranquillement avec des propos d’un racisme puant. "Elle arrive comme ça, franchement c'est une sauvage, quand on lui parle de quelque chose de grave à la télé elle vous fait un sourire, mais faut voir, un sourire du diable". Pas raciste le montage photo assimilant Taubira à un singe ?  "Non ça n'a rien à voir, un singe ça reste un animal, un Noir c'est un être humain, j'ai des amis qui sont noirs (...) C'est une sauvage. A la limite je préfère la voir dans les arbres après les branches, que la voir au gouvernement". Et derrière la bêtise crasse perçait bien la thématique frontiste d’une ministre complice des assassins. Le F-Haine a dû s’en séparer : trop caricaturale, elle disait tout haut ce qui ne doit que se penser très fort.

L'abbé Beauvais et Alain Escada CIVITAS

 

Puis, une manif de Civitas, le 20 octobre, pardon une « marche contre l’anti-christianisme ». Le « Petit Journal », honni de ces fanatiques « engagés dans l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples en général, sur la France et les Français en particulier », avant de se heurter au mutisme ordonné par leur chef de file, avait pu recueillir d’un des participants les raisons de sa présence "C'est par rapport à un respect de certaines valeurs, Il y a un grand respect pour tout le monde et c'est un message de tolérance aussi". De fait, un ensoutané à gueule de beauf et voix de stentor , après une attaque infantile dudit Petit journal, après avoir appelé Pierre Bergé au repentir, s’est mis à scander "Y'a bon Banania, y'a pas bon Taubira". Avec le sourire niais et complice du belge Alain Escada, ancien du Front nouveau de Belgique qui dirige ce groupuscule fondé par le vichyste Jean Ousset.

Christiane Taubira à Angers

Christiane Taubira à Angers

Ensuite, le 25 octobre, dans notre bon ville d’Angers, ce sont de très bons paroissiens anti mariage pour tous qui, accompagnés de leurs gosses, ont accueilli à leur façon la Garde des Sceaux venue parler d’une Justice plus accessible aux citoyens.

« Bruyants. Très bruyants, nous dit Angersmag, au point de couvrir les échanges entre la ministre et les avocats angevins venus eux-aussi lui faire part de quelques revendications. Énervants aussi quand, au milieu des "Taubira, casse-toi" ou "Taubira, démission", le groupe se met à scander "dictature socialiste" ». Slogan grotesque certes, mais du classique de droite.

« Taubira casse-toi, Taubira dégage, Taubira tu sens mauvais, tes jours sont comptés. Nous sommes le peuple (100 personnes), on ne veut plus de ta loi. Non à la dictature socialiste ». Du coup, ce sont les gniards de 10-12 ans, sans vraiment comprendre la portée de leurs mots, qui hurlaient ces infamies dans des mégaphones presque aussi gros qu’eux, sous le regard amusé de parents fiers de leurs progénitures.

Pire encore, une gamine de 12 ans brandissait une peau de banane à l’attention de la ministre en criant : « une banane pour la guenon ». La boucle était bouclée avec la candidate F-Haine.

(F-Haine qui ose d’ailleurs dire vouloir poursuivre la ministre de la Justice pour avoir dénoncé sa «pensée mortifère et meurtrière»).

François Morel

Inutile de dire que la droite UMPiste ou centriste s’est bien gardée de condamner ces attaques racistes.

Il est vrai que Copé avait osé dire, au lendemain de la nomination de Christiane Taubira à la Justice «Quand on vote FN, on a la gauche qui passe» et «on a Taubira» ! Et qu’un Lionnel Luca avait lui relayé un double mensonge en affirmant que la ministre aurait affirmé, en référence à un prétendu acte commis le soir de la victoire de F. Hollande, que brûler un drapeau français n’était pas un acte répréhensible. Or la ministre n’avait pas fait cette déclaration et aucun drapeau tricolore n’avait été brûlé le soir du 6 mai !

Faut-il dire aussi que nos prélats se sont bien gardés de condamner les parents des petits drôles qui bramaient des infamies qu’avaient dû leur souffler leurs géniteurs ? Pas plus que les très chrétiens Hutin, père et fille d’Ouest-France, plus prompts à soutenir, en termes patelins, les anti mariage homo qu’à condamner leurs dérapages racistes, même du bout des lèvres.

 

Christiane Taubira, avec sa combativité qu’on aimerait voir partagée par beaucoup de ses collègues ministres, ne se laissera pas entamer par ces saloperies. Mais, comme elle l’a dit c’est très inquiétant « pour la société, pour les personnes qui sont vulnérables, qui risquent, elles, d’être exposées à ces comportements et parfois à des passages à l’acte en terme d’agressions ».

Serais-je accusé d’atteindre le fameux point Godwin si je rappelle que, dans un pays de la communauté européenne, des crimes racistes, totalement impunis, ont été perpétrés par un parti d’extrême-droite ? Ici, la droite prétendument républicaine fait preuve d’un silence assourdissant propice à tous les dérapages. Y compris dans ses rangs !

 

 

P.S. "Angersmag" a été mis au défi par le F-haine de prouver que son témoignage sur les gniards angevins braillant des saloperies racistes sous le regard bienveillant de leurs géniteurs était avéré. Bien que leur témoignage a été conforté par celui d'un journaliste du Courrier de l'Ouest, AngersMag a cependant tenu à démontrer sa bonne foi avec cette vidéo :

Christine Taubira sous les feux de la droite rance

COMMUNIQUE de PRESSE                                                 le 3 Novembre 2013

 

«  Le premier qui dit la vérité…. ».

 

 Les journalistes d’ANGERS MAG avaient bien dit la Vérité. Des insultes et des slogans racistes ont bien été proférés à l’encontre de Madame TAUBIRA le 25 octobre dernier à ANGERS par les adeptes de la  Manif pour tous.

 

    L’outrage innaceptable à l’image et à la fonction de Madame TAUBIRA révèle qu’après l’homophobie, le racisme et la xénophobie constituent les fondements de ce mouvement où se rejoignent intégristes catholiques,militants d’extrême droite et parfois hélas des éléments de la droite républicaine.

 

  L’intolérable et l’ignominie ne doivent pas devenir la règle dans notre pays, ni les populismes son terreau où fleuriront des fleurs mortifères pour notre société. Le courage de quelques journalistes ne doit pas masquer le silence des institutions et autres autorités morales

 

 Ce qui s’est passé à  ANGERS le 25 octobre dernier est grave et contribue à défigurer la République, le modèle sociétal proposé  à des enfants par les responsables  de la Manif pour tous mérite d’être sanctionné c’est pourquoi La LIGUE des DROITS de l’HOMME portera plainte.

 

 

 

                                                                                           Pour la LDH 49

                                                                                 Michel CARTRON

 

A noter le soutien du Prix Renaudot, Yann Moix

Signez l'appel : « France, ressaisis-toi !» et de le diffuser très largement autours de vous et avec tous les moyens de communication à votre disposition.
 « C'est pour qui la banane ? C'est pour la guenon ». C'est par ces mots qu'une fillette de 12 ans a brandi il y a quelques jours à Angers une peau de banane à l'endroit de Christiane Taubira. Après la comparaison simiesque dont notre Ministre de la Justice fut la cible quelques jours plus tôt par une candidate du Front national, ce sont des mots qui ne peuvent être tenus pour des « dérapages » comme la presse les qualifie avec une pudeur de violette. Ils sont tout au contraire le signe qu'une gangrène purulente est en train, sous nos yeux, d'infecter le pacte républicain. Le mal semble tellement avancé que ce sont donc des parents qui, le temps d'une manifestation, montrent avec fierté à quel point leur fille a été élevée dans la haine.
Christian Taubira est une femme politique ses positions et son action sont critiquables notre soutien n'est donc pas là pour empêcher le débat démocratique. Mais  nous, citoyens engages, défendant le progrès de la société dans laquelle nous vivons ne pouvons pas accepter qu'elle soit attaquée sur sa couleur de peau ni sur son sexe………
Nous soutenons et vous demandons de soutenir cet appel de plusieurs personnalités. Pour marquer notre refus d'une société qui se replie sur elle-même, et  la normalisation de la parole raciste !
Signons et diffusons massivement l'appel : " France, ressaisis-toi »

Repost0
5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 14:47

racisme-foot-strasbourg

Image reçue par courriel, avec en commentaire : 

 

"HISTOIRE ALSACIENNE

Le Racing Club de Strasbourg est réputé être un "club marqué par une forte identité régionale".

Celui-ci dispose en effet d'un centre de formation" (depuis 1972) dont le budget pour la saison 2010-2011 s’élève à 2,5 millions d'Euros (financé pour 1,5 million d'Euros par les Collectivités Territoriales et pour 1 million par l'entreprise RC Strasbourg).

Qui ose maintenant encore croire que le climat de l'Alsace est plutôt rude et manque cruellement d'ensoleillement ?

A envoyer à tous vos amis alsaciens et ceux qui aiment l'Alsace pour son authenticité, afin qu'ils puissent s'identifier à l'équipe qu'ils se feront un plaisir de soutenir durant cette nouvelle saison 2011-2012.

Un plaisir à consommer sans modération, cela va de soi. Sérieux : la photo n'est pas truquée Vive l'Alsace ! Et vive ses authentiques représentants !"

 

« La photo n'est pas truquée » est-il affirmé. Elle est en tout cas signée de Karim Chergui qui est, de fait, un photographe quasi attitré du RC Strasbourg. On peut donc admettre qu’elle est authentique. Que montre-t-elle ? Dix sportifs noirs qui, vu leurs gabarits et le fait que l’un d’entre eux porte une tenue différente des autres, sont sans doute des fouteux. Ils sont dix donc ce n’est pas une équipe complète. Ils sont implicitement censés être issus du centre de formation du RC Strasbourg (les informations sur le budget de ce centre sont tirées de wikipedia). Or ce centre ne compte pas que dix membres, puisqu’il recrute de 15 à 21 ans. Donc cette photo, (non datée, non légendée) toute non truquée qu’elle puisse être, illustre un pur et délibéré mensonge : elle n’est aucunement représentative du centre de formation. En revanche, elle est parfaitement représentative du racisme de ceux qui ont fabriqué ce message et de ceux qui le relaient.

 

racisme-foot-strasbourg2 

Sans faire de grande recherche, on tombe sur cette photo de membres de ce centre – les 15 ans – en visite à Barcelone.

Comme les maillots sont mélangés, peut-être échangés, difficile de distinguer nos jeunes strasbourgeois des jeunes barcelonais qui les accueillent. Mais, n’en déplaise à nos racistes, ils ne sont pas, comme aurait dit Finkielkraut, black, black, black ! La composition de l’équipe du RC Strasbourg – équipe qui a sombré en CFA2, en principe formée d’amateurs – en 2012, semble assez blancs-blacks-beurs.

racisme-foot-strasbourg-joueurs2012

 

Les remarques climatiques sont niaises : l’anonyme auteur ignore que Strasbourg est, en moyenne, un peu plus ensoleillé que Paris (et bien sûr Brest). Certes l’hiver y est rigoureux, mais cela traduit une vision à la Guaino d’un homme africain, non seulement pas entré dans l’histoire, mais ne pouvant survivre aux rudes hivers alsaciens. Nos braves généraux de la Grande Guerre ne se posaient pas de telles questions quand il s’agissait d’envoyer les braves tirailleurs sénégalais (« y ‘a bon Banania ») dans les tranchées boueuses. Et nos lointains ancêtres venaient d’Afrique ! Quant à cette forte « identité régionale », elle inciterait à franchir sinistrement le fameux point Godwin : s’agirait-il de ne recruter que des grands brachycéphales, blonds, aux yeux clairs, parlant alsacien ? Est-ce que Adel Benchemane, qui vient de Bartenheim, ou Vauvenargues Kéhi, formé au club, participent à l’identité régionale du club de CFA 2 ? Et, ce qui est étonnant de la part de pseudo-républicains qui dénoncent de prétendus communautarismes, est cette exaltation d’une identité régionale.

 

Que Robert X, à l’esprit aussi lourd que sa démarche est pataude, s’esclaffe à grand bruit sur la peu bas-poitevine composition de l’équipe de foute de Luçon (en CFA et non CFA2, elle) n’étonne pas de ce beauf à l’ancienne. Mais là, il ne s’agit pas de propos de zinc, mais d’un racisme aussi gratuit que prosélyte. Et pas l’œuvre d’un personnage qui illustre le fameux adage « le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ». Les attardés du bulbe, qui ont fabriqué cela, ne sont pas des piliers de bistrot – ou, tout au moins pas à plein temps – puisqu’ils sont à l’affût sur la toile d’images à détourner et d’articles à charcuter pour en extraire des citations aux rapprochements percutants. Et ces petits artisans d’un racisme souterrain sont complaisamment relayés par des bacs+3 ou 4, qui ont mis leurs capacités intellectuelles en berne !

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.