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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 22:05
POLICE : LANCEURS D’ALERTE EN PÉRIL

Dans l’actualité se percutent deux affaires de lanceurs d’alerte dans la police, l’une ancienne concernant un Brigadier-chef de Pau qui en 2018 avait rapporté les méfaits de ses collègues sur des mineurs interpelés, l’autre le brigadier-chef Amar Benmohamed qui avait lancé l’alerte en juillet dernier sur « des centaines de cas de maltraitance et de racisme dans les cellules du tribunal de Paris ».

POLICE : LANCEURS D’ALERTE EN PÉRIL

M. Benmohamed  a reçu un « avertissement » pour avoir tardé à faire un rapport à sa hiérarchie. Il lui est reproché d’avoir « manqué au devoir d’obéissance par inexécution d’un ordre », notamment « en s’abstenant de se conformer immédiatement aux instructions de sa hiérarchie » qui lui avait demandé un rapport sur les comportements dénoncés.

Une hiérarchie qui ne s’était pas aperçu que dans les cellules du dépôt du tribunal plus d’un millier de personnes avaient subi de la part de policiers, humiliations, insultes souvent racistes ou homophobes, privations de nourritures ou d’eau, refus de soins médicaux…. comme le rapporte Street Press. Hiérarchie que le brigadier-chef avait maintes fois alertée. Sans parler de l’IGPN saisie notamment de vols divers y compris de drogues. Et apparemment, alors que la Parquet est pour le moment passif, aucune sanction – pas le moindre avertissement et encore moins blâme – n’a été prononcée à l’encontre des fautifs par la hiérarchie. (L’Obs)

POLICE : LANCEURS D’ALERTE EN PÉRIL

Justice vs IGPN

Par deux fois, en 1ère instance et en appel, la justice a désavoué l’IGPN.

L’affaire date du 27 janvier 2018. Ce jour-là, raconte Le Monde, le brigadier-chef JMC [qui a souhaité rester anonyme] et des collègues interpellent trois mineurs de 14 ans soupçonnés d’avoir commis un vol avec effraction – le dossier sera ensuite classé sans suite. Selon JMC, l’un de ses subordonnés aurait alors frappé l’un des adolescents alors que ce dernier était au sol, percutant le brigadier-chef qui aurait alors pris un coup au passage. S’ensuit une altercation entre les deux policiers, séparés par une collègue.

Dans ces cas-là, la logique hiérarchique est, en général, d’appuyer le chef qu’un subordonné agresse. Or, quand  il rapporte les faits de violence à son encontre et à l’encontre des ados, sa supérieure lui demande de ne pas le mentionner dans le PV d’interpellation. Cependant une enquête administrative – donc en interne – est diligentée. Un commandant recueille les témoignages dont ceux des mineurs qui confirment la version du brigadier-chef et affirment avoir reçu coups de poing et gifles.

Pour le commandant enquêteur « les faits dénoncés » par JMC ont été « corroborés par la personne interpellée ». « De plus, les auditions des mineurs mettaient en évidence d’autres violences illégitimes par personnes dépositaires de l’autorité publique », souligne l’officier qui évoque « des faits de nature pénale » et met en cause le brigadier qui aurait agressé JMC et le mineur, ainsi que « d’autres fonctionnaires de police à identifier ».

POLICE : LANCEURS D’ALERTE EN PÉRIL

La directrice départementale de la sécurité publique des Pyrénées-Atlantiques saisit le parquet de Pau, en mars 2018. Parquet qui ne trouve rien de mieux à faire que de saisir l’IGPN, estimant que  le commandant n’avait pas pu aller au bout des investigations. Coup de théâtre, l’IGPN prend le parfait contre-pied du 1er rapport, estimant les déclarations du brigadier-chef « incohérentes, parfois évolutives », « ses accusations fallacieuses », et met hors de cause son collègue « tant pour ce qui concernait les allégations de violences sur le jeune que sur la personne » du brigadier-chef. Et l’enquêteur estime que « la responsabilité pénale » de JMC « pourrait être engagée des chefs de dénonciation calomnieuse et ou de dénonciation mensongère du délit de violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique ».

La procureure suit les conclusions de l’IGPN et JMC se retrouve devant le tribunal correctionnel qui… relaxe l’accusé et accuse, en revanche, l’IGPN de légèreté et de parti-pris. La procureure, acharnée, fait appel.

La cour d’appel de Pau confirme le jugement en première instance et enfonce le clou dans son arrêt, fustigeant le rapport de l’IGPN qui « révèle à sa lecture (…) un parti pris immédiat contre les déclarations de JMC puisque avant même d’avoir effectué une quelconque audition, le commandant de police prenant en compte l’enquête réalisée par la DDSP [direction départementale de la sécurité publique] des Pyrénées-Atlantiques qualifiera les conclusions de son homologue, le commandant Delos, de “très curieuses” ». « Ce fonctionnaire de police utilisera dans ses propres conclusions du 5 juin 2018 un grand nombre de formulations plus subjectives que descriptives ou démonstratives, mentionnant le côté fantaisiste des déclarations de JMC », développe la cour d’appel, qui estime que « les déclarations de JMC ont été constantes, cohérentes, qu’elles rejoignent celles faites » par les mineurs interpellés, « qu’elles sont compatibles avec les constatations médicales réalisées ». (Le Monde)

Gageons que le commandant de police de l’IGPN, si sévèrement désavoué par la justice, et la procureure vont poursuivre une carrière, sinon brillante, au moins tranquille. Il n’en est pas de même pour leur victime, le policier lanceur d’alerte, muté d’office à Lourdes et placardisé au service des fourrières, avec juste une chaise en bois pour tout mobilier.

POLICE : LANCEURS D’ALERTE EN PÉRIL

Ainsi dans deux cas, éloignés et différents, les lanceurs d’alerte, sont les victimes ! L’IGPN a démontré qu’elle est complice. Et la haute hiérarchie, préfecture de police à Paris, l’est tout autant. Constat affligeant et hélas désespérant. Car derrière cette lâcheté complice – qui va jusqu’aux ministres et pas que le mini-sarko actuel – il y a la toute puissance de nuisance de ‘syndicats ‘ quasi factieux, comme la manif en uniforme et avec véhicules de fonction devant le domicile de la maire de Rennes l’a prouvé.

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 22:24
Un flic raciste mais qui ne le sait pas !

Un policier accusé de racisme, copies d’écran de son compte fessebouque à l’appui, se défend, sans se rendre compte qu’il en rajoute une couche. Et épaisse.

 

Un site de surveillance de la police – « cop watch » s’intitule-t-il – a découvert une page fessebouque de Vincent X., policier de son état. Outre des plaisanteries de mauvais goût, une affiche antiraciste détournée, les membres du gouvernement étiquetés, un fichier de bâtards, comme il dit, pour identification par ses collègues, totalement illégal !

 

Averti de l’article, loin de faire profil bas, le flic répond « Oui, je suis policier et patriote » « non, je ne suis pas raciste ». La preuve, ses copains s’appellent Nordine, Rachid, Jamal, Mouad, d’autres sont juifs et sa compagne, ça ne s’invente pas, est roumaine !

Mieux encore « Le collègue avec lequel je me suis le mieux entendu, et avec qui j’ai partagé la photo détournant une campagne antiraciste (une main blanche serrant une main de singe) est noir. » Vous êtes un peu sceptique ? Comment oser mettre en doute la parole de ce policier patriote ?

 

Pas d’extrême-droite non plus qui nous ressort le meurtre de Méric : « j’aime la justice, et lorsque l’on voit Clément Méric sur la vidéo prendre un pain après avoir agressé le néo-nazi, je trouve qu’il l’a cherché au même titre que le braqueur du bijoutier de Nice. » Sauf que l’histoire de la vidéo où on était censé voir le freluquet Méric attaquer dans le dos le gentil Morillo est bidon, mais relayée bien sûr par les fafs.

 

Sur un trombinoscope du gouvernement, il indique pour chaque ministre son étiquette occulte supposée : « franc-maçon », « groupe Bilderberg », « sioniste ». « Il s’agit d’un post que j’ai partagé, et une fois encore il n’y a rien d’antisémite dans ma démarche. Je voulais juste mettre en exergue le système de réseaux et de copinage qui unit ceux qui nous gouvernent. » Ben voyons, réseaux, copinage, ça ne vous dit rien ? comme qui dirait le complot judéo-maçonnique ? mais qu’allez-vous chercher là ?

 

« Quand je pense qu’il suffirait de supprimer tous les Noirs et les Arabes pour qu’il n’y ait plus de racisme... », lit-on aussi. Ah, là, quand même, M. Vincent ? C’est juste une phrase détournée de Coluche qui disait « Les Noirs, c’est comme le racisme, ça ne devrait pas exister » et donc je le répète, ça n’est que de l’humour. Je ne sais pourquoi, ça me rappelle un très ancien sketch de Guy Bedos, intitulé Marrakech qu’il avait dû retirer de ses spectacles, car les beaufs le prenaient au 1er degré.

 

Passons sur « C’est quand la fin du Moyen Age... pour les musulmans ? » Lorsque je trouve “moyenâgeuses” les traditions des musulmans, je suis en droit de dire qu’égorger des moutons pour une cérémonie c’est un peu hard ! riposte-t-il. Oubliant peut-être que, pour chanter le fameux air de la légion Tiens t’auras du boudin !, il faut aussi égorger le cochon.

En revanche, rien sur le « Ça lui fait la bite ! ! Qu’il crève... » en commentaire d’une image d’un homme dans le coma après un contrôle de police dans le métro. Mais comme il dit : Je suis un ancien militaire, avec son franc-parler, ce qui peut choquer lorsqu’on ne me connaît pas, mais qui pour mon entourage est tout à fait normal.

Pas islamophobe, certainement, mais attaché aux racines chrétiennes « La France est une terre chrétienne d’origine celtique... elle n’a a jamais été islamique et ne le sera jamais».

 

Cela en solidarité avec un de ses collègues injustement persécuté par l’IGPN – vous savez les bœufs carottes dont les impitoyables enquêtes gomment toutes les bavures policières – qui avait affiché sur sa page Facebook (qu'il a fermée depuis) une photo du groupe "Les femmes blanches sont les plus belles" où  on voit en premier plan une femme en niqab noir, avec en arrière-plan une grande mosquée, le logo officiel de la ville de Trappes ainsi que l'inscription "la douceur de vivre sous des lettres en alphabet arabe qui n'ont pas de sens. Mais le collègue, lui, petit bras, n’assume pas : il prétend que son compte fessebouque a été piraté.

 

Broutilles direz-vous que ces petites anecdotes. Peut-être que cet appel aux collègues - « Salut, pour les collègues qui bossent dans le Val-d’Oise je vais créer une page verrouillée pour partager des infos. Le SIT de Paris (service qui centralise toutes les plaintes et les infos suite aux VU [violences urbaines] du Trocadéro) vient de m’envoyer pas mal de photos de bâtards à identifier, donc je me dis qu’en partageant ces photos on va peut-être réussir à faire accélérer les choses si on s’y met tous... Le but pour le moment est surtout de tenter d’identifier et de “loger” ces MEC [mis en cause]... Par la suite les possibilités sont multiples... Demande en MP [message privé] pour les volontaires... » - va quand même vous interpeller, comme on dit chez les flics.

 

D’autant que la justification du message n’est pas piquée des hannetons.  Pour ce qui est du SIT (l’affaire du fichier parallèle publié sur Facebook) je vous explique. Au soir des échauffourées au Trocadéro, j’ai contrôlé un individu qui se baladait tranquillement à Garges-lès-Gonesse avec une caméra de surveillance dans la main. Étant sur un dispositif, je lui ai juste confisqué sans trop savoir ce que c’était. Par la suite j’ai donc contacté le SIT [Service d’investigation transversale] pour savoir s’ils avaient eu une plainte concernant cette caméra. Réponse négative de leur part. Comme de leur côté ils avaient besoin d’identifier des mis en cause dans des agressions, l’idée m’est venue de créer une sous-page pour tenter de mettre un nom sur certains visages, mais en aucun cas pour d’éventuelles représailles. Il s’agissait d’une page Facebook secrète, partagée avec des collègues, (“une sorte d’Intranet familial”).

 

Donc, si on résume, il confisque arbitrairement une caméra à un quidam qui se baladait tranquillement – pour quelles raisons ? en vertu de quelle législation ? – caméra apparemment non volée. Il en extrait cependant des images qu’il met en ligne pour les faire identifier.

 

Sauf erreur, le policier patriote est en plein délire et en totale illégalité, saisissant une caméra sans motif, exploitant ses images et les mettant en ligne sans mandat. Aveu sidérant. Une totale inconscience de son énormité. Un sergent Kronenbourg à la Cabu qui étale son racisme et son ignorance des règles et des lois.

 

Que des policiers de notre belle République soient un peu racistes sur les bords, commettent quelques bavures (tout en sachant qu’ils ne risquent rien), avant même nos « copwatchers », on en avait une petite idée. Mais ici, on a à faire, de fait, à un brave mec qui, tout-à-fait dans l’air d’un temps décomplexé, ne se rend même pas conpte des énormités qu’il a affichées. Et même, en rajoute une louche quand il se justifie. Un policier ordinaire… ça fait froid dans le dos.

Valls, il y a du boulot en interne.

 

Source : Rue89

Sur Facebook, un policier étale son racisme et appelle au fichage illégal

Bonjour, je suis le policier « raciste » épinglé par Copwatch

 

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