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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 22:17
Bonnet blanc ou blanc bonnet ?

Bonnet blanc ou blanc bonnet ?

Grâce à ou par la faute d’une candidature de pur sectarisme du Front de gauche, dans notre évêché crotté du Bas-Poitou, le 2e tour des départementales va se réduire à un duel entre droite-extrême et extrême-droite. A ma droite donc la doublette Coulon-Charpentier, enfants de Boutin. Quant à la paternité le test ADN n’a pas permis de départager Peltier (« La droite forte »), de Castet (évêque néo-intégriste).

 

Passons sur le 1er tour pour ne pas trop raviver les rancœurs. Juste rappeler quand même, que la Vendée fut le fief du Vicomte de Villiers ; que la gauche est ultra-minoritaire ; qu’à part La Roche-sur-Yon, le Sud Vendée est le seul endroit où une gauche unie ait une infime chance de l’emporter.

Dans ce contexte, deux jeunes candidats, non encartés, mais se réclamant de la gauche, se sont présentés. Tous deux employés du privé. In extremis, le Front de gauche a présenté sa propre doublette, sachant pertinemment qu’elle signait l’absence de la gauche au 2e tour. Résultat, 24% pour les uns, un peu plus de 10% pour les autres. Moins de 12,5% des inscrits pour les mieux placés. Eliminés.

Reste donc, face aux ectoplasmes du F-Haine (au soir du 1er tour, Ouest-France n’avait même pas leurs photos à afficher), le duo Anne-Marie Coulon-Arnaud Charpentier.

Le jeune homme a les dents qui rayent le parquet. Professeur de SVT à Notre-Dame du Roc, mais surtout ‘jeune populaire’ – c’est comme cela que se baptisent les jeunes UMPistes - il a réussi à se faire adouber par le Maire de Luçon, secrétaire départemental de l’UMP. Comme adjoint d’abord, puis comme candidat aux départementales.

Coulon-Charpentier : les enfants de Boutin

Anne-marie Coulon, fonctionnaire, est surtout, en tant que Maire de sa petite commune, signataire de la Charte de la Manif anti mariage pour tous. Notre bigote s’est donc engagée à    « Préserver l'enfant de toute expérimentation basée sur les concepts de Genre, diffusés sous couvert de lutte contre les stéréotypes et pour l'égalité Homme / Femme, en particulier en maternelle, dans les crèches et dans les temps périscolaires à l'école. » Autrement dit, elle adhère aux mensonges d’une Farida Belghoul (qui, il est vrai, ne sont pas loin de ceux des évêques de France, voire du philosophe de comptoir Onfray).

Coulon-Charpentier : les enfants de Boutin

Mais le Maire de Luçon, Pierre-Guy Perrier, qui ne semblait pourtant pas manifester un attachement fanatique aux « valeurs de la famille, cellule de base de la société [qui] assure son avenir et son progrès »(!), a, lui aussi, souscrit à cette charte. Il a donc délégué « une personne en accord avec cette Charte dans les Conseils des Écoles et, le cas échéant, dans les Conseils d'administration des collèges et lycées de sa commune ». Qui trouve-t-on dans ce rôle ? Notre jeune UMPiste Charpentier.

 

COULON PERRIER ANTI MARIAGE POUR TOUS

 

Ajoutons que les signataires de cette charte, Coulon et Perrier, s’engagent à soutenir aux élections sénatoriales, ou à parrainer lors de l'élection présidentielle, des candidats qui eux-mêmes s'engageront à abroger la Loi Mariage et Adoption pour Tous sans rétroactivité pour préserver et restaurer la filiation père-mère-enfant et favoriser l'éducation des enfants par leurs parents, à   refuser la marchandisation du corps, en particulier via l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux célibataires ainsi que la GPA quelle que soit la composition du couple, à inscrire dans le droit la reconnaissance pour les élus de se prévaloir de la liberté de conscience dans l'application de la Loi Mariage et Adoption pour Tous. Le dernier engagement est assez incongru puisque si la Loi est abrogée, la liberté dite de conscience n’a plus lieu d’être.

 

Entre droite-extrême et extrême droite, entre droite forte bigote et F-Haine, l’électeur de gauche du canton de Luçon se trouve confronté à un sérieux dilemme au 2e tour des départementales. Entre deux maux, choisir le moindre…

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 19:00
ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Horreur et putréfaction, honte et scandale, un certain Reynié, politocrate omniprésent avec sa tambouille sondagière, comme dit Schneidermann, a osé, sur les ondes complaisantes de France Inter, lancer des attaques assez ignobles contre Mélenchon et le Front de gauche. Les taxant d’antisémitisme. Cris d’orfraie, bien sûr, du côté du Parti de gauche. Et si on y regardait de plus près.

 

Il faut dire que Dominique Reynié, qui dirige un think thank, Fondapol, proche de l’UMP, n’y va pas par le dos de la cuiller : "La France comprend trois foyers d'expression de l'antisémitisme très forts. Le premier ce sont les proches du Front National et les électeurs de Marine Le Pen [...] Le deuxième groupe ce sont parmi les Français musulmans [...] Et puis le troisième groupe ce sont les proches du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon 2012, où là aussi on trouve, à un degré moindre, et sur des ajustements ou, je dirais des agencements différents, l'expression d'un antisémitisme fort". "On a [dans ce 3e groupe] une adhésion beaucoup plus forte que la moyenne à des préjugés qui relèvent de cet antisémitisme anticapitaliste et antiglobalisation. Cette idée que les juifs contrôlent l'économie. Qu'il y a un capitalisme cosmopolite, que le monde de la finance est un monde cosmopolite". Et il en a rajouté une couche en s’attaquant à Mélenchon – crime de lèse-Imprecator – en rappelant ses propos sur Moscovici, à l’époque Ministre des finances, à propos de la crise chypriote : "C'est le comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français… qui pense dans la langue de la finance internationale" clamait Mélenchon, "c'est le genre de formules qui, au fond, élasticise l'espace public et la parole", commente Reynié.

 

Le sondage, sur lequel s’appuie Reynié date de Novembre 2014. L’actualité hélas le remet sur le devant de la scène. Il a été réalisé par l’IFOP, présidée par Mme Parisot, qui appartient aussi à Fondapol. Intitulé L’antisémitisme dans l’opinion publique française Nouveaux éclairages, il repose sur un sondage en ligne de 1 005 personnes représentatif des Français âgés de 16 ans et plus et sur un questionnement dans la rue de 575 personnes déclarant être nées dans une famille de religion musulmane, françaises ou non, vivant en France, âgées de 16 ans et plus.

 

S’agissant du questionnaire en ligne il démarrait par une sorte d’échelle de Richter en soumettant aux sondés des préjugés les plus éculés de l’antisémitisme :

  1. « Les Juifs utilisent aujourd’hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi pendant la Seconde Guerre mondiale »
  2. « Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l’économie et de la finance »
  3. « Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias »
  4. « Les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de la politique »
  5. « Il existe un complot sioniste à l’échelle mondiale »
  6. « Les Juifs sont responsables de la crise économique actuelle »

 

Le degré de préjugé est mesuré par le nombre de réponses positives, de 0 (pas du tout antisémite) à 6 (très antisémite).

Être ou ne pas être antisémite, telle est la question.

 

Nonna Mayer, sociologue (« Il faut parler d’antisémitisme avec rigueur ») objecte qu’en ne proposant que des clichés négatifs le questionnaire introduit le biais d’acquiescement systématique (« yes saying »). Bien que non expert, on est un peu pantois : comment peut-il y avoir un acquiescement systématique sur des propositions qui commencent par « Les Juifs » ? Comme si toutes les personnes d’origine juive formaient une entité monolithique ! La deuxième objection porte sur le côté binaire du questionnaire 0/1, d’accord/pas d’accord. Il ne permet pas de mesurer l’intensité, comme le fait la formulation habituelle : « Diriez-vous que vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec l’opinion suivante ? ».

On pourrait donc être modérément antisémite et tout aussi modérément non antisémite.  « Je serais tenté de penser que les Juifs utilisent parfois la shoah à leur profit », diraient les uns ;  « Je ne suis pas tout-à-fait d’accord » répondraient les autres ! Le primaire quasi primate que je suis considère avec une grande étroitesse d’esprit que souscrire à l’une quelconque des propositions c’est être antisémite.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Indicateur d'antisémitisme (nombre d'items)

Même en admettant que le ‘yes saying’ ait fait quelque ravage on peut considérer qu’à partir de deux réponses positives l’antisémitisme est avéré.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Antisémitisme et préférences politiques

Ce tableau ventile les réponses en fonction des sympathies politiques déclarées par les sondés.  Bizarrement ce sont ceux qui n’affichent aucune préférence politique qui seraient les moins antisémites, suivis d’EE Les Verts. Globalement la gauche est moins antisémite que la droite. On peut supposer au Modem et à l’UDI la survivance de la judéophobie catholique contre le peuple déicide. Mais on note surtout les décrochages du Front de gauche (–17) et encore plus du Front national (-28) au degré 0 de l’antisémitisme.

 

Le Front National reste bien le parti antisémite de Jean-Marie Le Pen, malgré le ripolinage de la fille.

Deux groupes (qui se recoupent pour une part bien sûr, mais qui divergent un peu) sont distingués : ceux qui se disent proches du FN et ceux qui disent avoir voté pour elle en 2012.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Le FN face aux clichés antisémites

Sur tous les items, les frontistes sont très significativement au-dessus de la moyenne des sondés. On retrouve les poncifs antisémites des années 30 (banque et presse juives) auxquels s’ajoutent les propos du patriarche sur le « détail de l’histoire », reflétés dans la réponse largement majoritaire sur le statut abusif de victime.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Pas de Président juif

Les deux sous-groupes divergent ici – l’électorat mariniste serait un peu moins viscéralement antisémite que les sympathisants – mais, dans tous les cas, on est largement au-dessus de la moyenne.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Français à part entière ?

L’antisémitisme nourrit la xénophobie : les trois quarts des sympathisants du FN estiment que le Français d’origine immigrée n’est pas un Français à part entière, mais entièrement à part.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Indicateur de xénophobie

Ce tableau est déjà globalement terrifiant : la moitié des sondés estiment qu’il y a trop de maghrébins, plus d’un tiers trop de noirs, un cinquième trop d’asiatiques. La lepénisation des esprits est bien en marche. Et le FN est bien un parti xénophobe, quasi unanime à l’encontre des musulmans.

 

 

Le Front de gauche n’a heureusement rien à voir sur ce plan de la xénophobie  avec le FN

 

Le 1er sous-groupe, celui des sympathisants déclarés, regroupe sans doute des proches du NPA et de LO qui n’étaient pas proposés en choix. Ce qui expliquerait la divergence avec les électeurs déclarés de Mélenchon en 2012.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Préjugés antisémites

Globalement les électeurs sont proches de la moyenne, tandis que les sympathisants sont significativement plus sensibles à quelques préjugés antisémites.

 

SIONISME, subst. masc.

 

Mouvement politique et religieux né de la nostalgie de Sion, permanente dans les consciences juives depuis l'exil et la dispersion, provoqué au XIXe s. par l'antisémitisme russe et polonais, activé par l'affaire Dreyfus, et qui, visant à l'instauration d'un Foyer national juif sur la terre ancestrale, aboutit en 1948 à la création de l'État d'Israël.

 

Sionisme religieux, socialiste. Il est (...) plus d'une sorte de sionisme: sionisme sentimental et philanthropique, sionisme « culturel », sionisme politique, d'accord seulement sur la renaissance de l'« ethnos » d'Israël et sur ses possibilités d'avenir (Weill, Judaïsme, 1931, p. 68).Ce petit livre [l'État juif] est comme le faire-part de naissance du sionisme politique, celui pour lequel Herzl luttera sans trêve, pendant les huit années qui lui restent à vivre (R. Neher-Bernheim, Hist. juive de la Renaissance à nos jours, Paris, Durlacher, t. 2, 1965, p. 372).

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Ce qu'est le sionisme ?

NB Plusieurs réponses possibles.

 

Fondapol tend ici à relier antisionisme et antisémitisme, l’hypothèse étant que l’antisionisme expliquerait la sensibilité plus grande aux préjugés antisémites. La divergence la plus notable porte sur le caractère raciste du sionisme ; sinon pour le lobby Juif international, ils y croient moins que les verts.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Aussi Français qu'un autre

Reste que la relative porosité aux préjugés antisémites ne se traduit absolument plus en xénophobie, puisque les électeurs déclarés de Mélenchon sont plus de 9 sur 10 à estimer qu’un Français d’origine juive était Français à part entière et qu’ils sont plus de 8 sur 10 à affirmer la même chose pour les Français dits musulmans.

 

Ce que confirme le tableau suivant

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

Moins xénophobes à gauche

On est loin, très loin, de la xénophobie du FN ou même de l’UMP.

ANTISÉMITISME : L’AF-FRONT DE GAUCHE

xénophobie à droite

Là, Reynié est moins prolixe : l’UMP, dans le rejet de ‘l’étranger’, est significativement au-dessus de la moyenne des sondés. Pas encore au niveau de xénophobie du FN, mais cependant en (mauvaise) voie de lepénisation.

 

A partir même des éléments de son étude, Reynié a donc tort de mettre sur le même plan, comme foyer d’expression de l’antisémitisme, le FN et le Front de Gauche, même s’il corrige par à un moindre degré pour le deuxième.

Les sympathisants FN sont très majoritairement xénophobes et très largement racistes et sont restés antisémites.

En revanche, ceux qui se sont déclarés proches du Front de gauche*, s’ils semblent avoir une porosité un peu plus grande à certains préjugés antisémites que les autres sympathisants de gauche, ne sont absolument pas xénophobes.

Quant au rappel des propos imbéciles de Mélenchon sur Moscovici, malgré sa défense malhabile où il feignait de confondre l’origine Juive de Mosco avec une appartenance religieuse, ils n’en faisaient absolument pas un antisémite. Son parler dru et cru, comme il dit, rappelait « le parti de l’étranger » de l’appel de Cochin, quand Chirac taxait Giscard de politique anti-nationale.

 

 

* Coquerel,  porte parole du Parti de Gauche,  dans sa contre-attaque a eu beau jeu de rappeler que dans un sondage portant sur un millier de personnes, les sous-divisions en sympathies politiques déclarées aboutissent à des échantillons réduits où l’intervalle de confiance devient énorme.  Mais c’est le lot de tous les sondages dès, qu’au-delà de résultats globaux, ils essaient de cerner, par exemple, ceux de diverses catégories sociales.

On peut regretter - mais peut-être l'ai-je mal cherchée - que l'IFOP ne mette pas en ligne la fiche technique complète de ce sondage, avec notamment le chiffrage de chaque sous-groupe. La seule indication qu'en-deça de 40 c'est fragile est un peu courte.

NB La partie la plus controversée de l’étude est celle portant sur un échantillon de 575 personnes déclarant être nées dans une famille de religion musulmane, françaises ou non, vivant en France, âgées de 16 ans et plus, administrée en face à face dans la rue.

Selon l’observatoire des sondages, l’effectif est « insuffisant (575 sondés) pour que les résultats soient significatifs statistiquement, et encore plus lorsque 51% d’entre eux affirment par exemple que "les juifs ont trop de pouvoir en politique" (...). Autre aspect critiquable. Comme il n’existe aucune donnée permettant d’établir et définir démographiquement la population "musulmane” (la collecte de données dites "ethniques" est interdite en France), les extrapolations "maison" faites par l’Ifop à partir des données de la population "immigrée" de l’INSEE sont douteuses, comme la manière dont en pratique ont été sélectionnés ("identifiés" ?) les "musulmans" sondés. Et Nonna Mayer d’ajouter très justement que sur un sujet aussi sensible la rue n’est pas le lieu le plus indiqué pour poser des questions. »

 

Dominique Reynié s’est défendu en faisant remarquer que Nonna Mayer écrit sa nette préférence pour la méthode utilisée par les auteurs du livre Français comme les autres ? (Presses de Science Po, 2005). Il leur laisse donc la conclusion : « Les Français originaires d’Afrique ou de Turquie penchent plus souvent du côté des réponses présumées antisémites que leurs homologues de l’enquête miroir (…). Les écarts varient entre + 19 points pour la question sur le pouvoir des juifs en France, + 15 pour les questions sur la responsabilité à l’égard du conflit israélo-palestinien et sur “on parle trop de l’extermination des juifs”, et + 7 pour l’opinion “pour les juifs français, Israël compte plus que la France” », et plus loin :  « Les actes antisémites n’impliquent qu’une proportion marginale de la population, mais force est de constater que les préjugés antijuifs ne sont pas un épiphénomène. » Autrement dit, il suggère que cette étude recoupe le sondage de l’IFOP.

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 16:32
Sarkozy et Adami (Front de Gauche) : bonnet blanc et blanc bonnet !

Devant le groupe UMP à l'Assemblée nationale, l'ancien président a appelé à barrer la route au FN tout en refusant de donner une consigne de vote. Vincent Adami, candidat du Front de Gauche pour la législative partielle de la 4ème circonscription du Doubs, fait « confiance aux électeurs afin qu’ils orientent leur choix vers cet impératif : pas de députée frontiste supplémentaire à l’Assemblée Nationale ». Cherchez la différence !

 

Il fut un temps – naguère, autrefois – où la discipline républicaine était automatique. Le candidat PS arrivé après son concurrent PCF appelait à voter pour lui et inversement. Il est même arrivé que, quand le 2e tour allait voir s’affronter un PS contre un PCF, le candidat de gauche le moins bien placé s’effaçait, laissant donc un candidat unique.

 

Ce temps est bien fini. Puisque Vincent Adami, Front de gauche, n’appelle pas, bien au contraire, à voter pour le candidat PS au 2e tour des élections législatives partielles de la 4eme circonscription du Doubs.

 

Il est vrai que cet adhérent du PCF ne doutait de rien. Candidat du Front de gauche, fort de l’appui du NPA et du MRC (micro-parti de Chévènement) et avec même « le soutien indirect(sic) du POI (Parti Ouvrier International) ». « L’union FdG, NPA et MRC, c’est l’événement politique de cette campagne… », clamait sans rire le candidat.

« Plutôt dans l’opposition » au conseil municipal d’Audincourt dont le maire est le sénateur socialiste Martial Bourquin, disait-il. Quand on lui faisait remarquer que la multiplication des candidatures à gauche risquait d’aboutir à un duel FN-UMP, il rétorquait : « Ce n’est pas notre problème. La seule candidature de gauche, c’est la nôtre. Le PS vient de perdre les 13 dernières élections partielles. On peut être devant Frédéric Barbier… ».

 

Résultat, avec 3,66%, le soi-disant seul candidat de gauche, ne fait pas mieux en pourcentage que les voix cumulées de sa maman – candidate du FdG en juin 2012 – à 3,11 et du candidat POI présent à l’époque à 0,57. Et moins bien sûr en nombre de voix (perte du quart des voix de sa mère et -36% si l’on ajoute celles du POI en 2012). Le vent Grec – il était aussi soutenu par ΣΥΡΙΖΑ – n’a pas soufflé sur le Doubs.

 

Dans son communiqué (02/02/15), fort lucidement, V. Adami constate que « Le véritable vainqueur de ce 1er tour des élections législatives de la 4ème circonscription du Doubs, c'est l'abstention, qui atteint plus de 60%. » Il oublie d’analyser pourquoi le Front de gauche, malgré sa critique constante du PS, n’arrive pas à capter ne serait-ce qu’une fraction des déçus du socialisme.

 

Il constate aussi que « Les électeurs ont placé le FN en tête. C'est à la fois l'expression de la désespérance et un danger réel pour la démocratie. » Mais, ce danger, s’agissant de législatives, ne porte pas sur les théories racialistes de la candidate, mais sur le seul fait que « Les votes des élus FN à l’Assemblée nationale montrent que leur camp est toujours celui du patronat et de l’austérité. »   

Et comme c’est à peu près ce qu’il reproche au Parti Socialiste « qui est devenu porteur des politiques d’austérité imposées par la technocratie européenne », on n’est même pas très loin du ni-ni imposé à Sarko par ses ouailles.

D’autant que pour ceux qui n’auraient pas tout-à-fait compris il en rajoute une couche : « Frédéric Barbier, qui a voté toutes les lois du gouvernement Hollande depuis 2 ans et qui s'apprête à voter la loi Macron, ne propose aucune alternative à l’austérité ». Pas besoin d’avoir fait sciences-po pour comprendre que le prétendu impératif - pas de députée frontiste supplémentaire à l'Assemblée Nationale le 8 février – est de pure rhétorique.

 

Il ne faut donc compter que sur les abstentionnistes du 1er tour – et peut-être quelques électeurs du Front de gauche ayant gardé le vieux réflexe de discipline républicaine – pour faire barrage au F-Haine, dans le Doubs, dimanche prochain.

 

 

* En fait le I veut dire Indépendant, ce POI qui pèse peu est un avatar du trotskysme lambertiste, autrefois PT et encore avant OCI, Lambertisme qui compta dans ses rangs Jospin, Cambadélis et… Mélenchon !

 

NB J'entends déjà déferler les vagues de la mer des sarcasmes - style : Eh ! l'autre ! il oublie que le candidat PS a perdu plus de la moitié des voix recueillies par Moscovici en 2012. Même si la présence au second tour - avec élimination de l'UMP - est une surprise heureuse, le recul de 9000 voix est des plus sévères. Pour autant, si on se prétend de gauche, il n'y a pas d'autre choix que d'appeler à voter pour Frédéric BARBIER, dans la 4e circonscription du Doubs.

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 10:46
Les (faux) adieux de Méluche

Bien qu'ayant un (très) vieux fond d'éducation chrétienne, je ne résiste pas à la tentation de scanner un article du palmipède de ce jour, 30 juillet 2014.

Le Canard Enchaîné 30-07-2014 (cliquez pour agrandir)

Le Canard Enchaîné 30-07-2014 (cliquez pour agrandir)

Dédions à Méluche cette vieille chanson :

Eddie Constantine

ET BÂILLER, ET DORMIR

Paroles: Charles Aznavour, musique: Jeff Davis, 1953

 

 

Certains courent après la vie

Moi la vie me cours après

Bien des gens font des folies

Moi c'est folie de m'avoir fait

Je me fais pas de bile

Et n'occupe aucun emploi

Menant une vie facile

Je ne fais rien de mes dix doigts

Je vais pêcher dans les ruisseaux

Chasser dans les roseaux

Ou cueillir les fruits mûrs

Que m'offre la nature

On ne m'a pas mis sur terre

Pour me tuer à travailler

Mais pour vivre à ma manière

Et goûter à la liberté

Et rêver, et sourire

Et bâiller, et dormir.

 

Je dors à même la terre

C'est plus simple et c'est plus sain

Et si je meurs solitaire

Je n'aurais pas à aller loin

Je me lave à l'eau de pluie

Et me séchant au soleil

Je rêve à ma tendre amie

Et y'a vraiment rien de pareil

Et quand presqu'à la nuit tombée

On peut se retrouver

C'est un si grand plaisir

Qu'on reste sans rien dire

 

En regardant la nature

On se tient tout près bien près

L'un de l'autre et je vous jure

Que l'on ne pense qu'à s'aimer

Et rêver, et sourire

Et bâiller, et dormir.

 

J'ai fait mon paradis sur la terre

Car la paix règne au fond de mon coeur

Et vraiment si c'était à refaire

Je saurais pour garder mon bonheur

Et rêver, et sourire

Et bâiller, et dormir.

 

A (re)voir : Mélenchon, comique malgré lui ou l’histoire de France à la mode méluche.

Notre nouveau Joseph Prudhomme : Mélenchon

Super-Méchanlon

Quand Mélenchon se prend pour Robespierre

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 17:02
Retour tardif sur les élections européennes
Retour tardif sur les élections européennes

Le grand vainqueur hélas est le F-Haine, bien sûr. Mais, à gauche, le grand perdant n’est pas le PS mais les Verts. Et le Front de gauche a complétement perdu son pari, dans une élection pourtant, a priori, favorable.

 

"On aimerait doubler notre score, passer la barre des 10%, au moins atteindre le score que j'ai réalisé à l'occasion de l'élection présidentielle de 2012, à savoir 11,10%", voilà ce qu’affirmait Mélenchon avant l’élection. Au bout du compte, stagnation en % et même perte d’un siège. Plus à gauche encore, si Lutte ouvrière est stable dans un score de témoignage (1,20 %), sa rivale trotskyste, la Ligue communiste, rebaptisée NPA, a disparu des écrans radars, alors qu’elle frisait les 5 % en 2009. Tout additionné, l’extrême-gauche ne fait pas 8,5 %. Guère plus du tiers du F-Haine.

Si le PS perd encore des plumes, le grand perdant à gauche est bien Europe Ecologie les Verts qui, pratiquement divise son score par deux et perd plus de la moitié des sièges, alors que le PS n’en perd qu’un. En 2009, il faisait pratiquement jeu égal avec le PS.

L’alliance centriste, dans un scrutin qui aurait dû le favoriser puisque non laminée par le scrutin majoritaire, fait à peine mieux que le MODEM seul en 2009.

L’UMP peut juste se réjouir d’être restée largement au-dessus du PS et d’avoir limité la casse, d’autant que peu après éclatait l’affaire Bygmalion qui aurait pu entraîner une totale déconfiture.

Quant au F-Haine, on peut tenter de relativiser son poids, compte tenu de l’abstention – en nombre de voix il ne pèse que 10 % des inscrits – considérer que ce type d’élections dont les enjeux sont peu perceptibles est propice au vote protestataire, il n’empêche qu’après la percée des municipales, il s’installe. Et les fausses querelles de famille pour accréditer la dédiabolisation ne doivent pas faire oublier que ce parti est fondamentalement xénophobe.

Jaurès au Pré-Saint-Gervais, mai 1913

Jaurès au Pré-Saint-Gervais, mai 1913

La gauche peut mourir ?

 

Le centenaire de l’assassinat de Jaurès est là pour nous montrer que, sous divers avatars, la gauche socialiste non bolchevique, de congrès de Tours en congrès d’Epinay, de 1936 en 1981, a su survivre voire renaître. Mais de grands partis, comme le parti Radical, ne sont plus que des buttes témoins. Et c’est le PS qui, naguère, a plumé la volaille communiste et non l’inverse. Mais le PS peut, à son tour, connaître le sort des radicaux.

Sauf qu’à gauche, aucune autre force ne paraît prête à prendre le relais.

Les Verts semblent avoir hérité de tous les défauts de feu le PSU. Le calcul consistant à prendre le large du gouvernement juste avant les européennes a été un complet échec. Et même l’élection de 2009 est apparue comme n’étant due qu’au charisme de leur tête de file, Dany Cohn Bendit, et non à l’attractivité des idées écologiques.

Le calcul du Front de Gauche, ou plutôt de Mélenchon, était clair : taper à bras raccourcis sur les socio-libéraux, comme ils disent, pour rallier tous les déçus du socialisme. Sauf que ces déçus ne se sont pas déplacés (ou, marginalement, ont même pu voter F-Haine). Mélenchon, pour expliquer cet échec de sa stratégie s’en prend à ses alliés PCF qui ont eu l’outrecuidance d’estimer que, quand au niveau municipal, on avait loyalement œuvré ensemble à gauche, il était logique de repartir ensemble*. Les électeurs étaient capables de comprendre que les enjeux locaux ne se confondaient pas avec les nationaux. Sauf si un imprécateur leur brouillait l’écoute, en criant à la traîtrise. Quant à clamer, comme il le fait, que c’est la faute de Valls-Hollande qui ont naufragé toute la gauche, c’est l’aveu que son discours ne convainc pas et, qu’à tort ou à raison, les électeurs estiment qu’il n’offre pas une alternative crédible.

 

Aux élections européennes, la gauche – tout confondu – fait un peu plus d’un tiers des voix. Dans une logique de scrutins majoritaires – surtout si, comme le préconise Mélenchon, le vieux réflexe dit de « discipline républicaine », le vote pour le candidat de gauche le mieux placé, s’efface – elle peut être complétement et durablement laminée.

 

Avec un paysage politique inquiétant où seule la droite dite républicaine sera en mesure de disputer le pouvoir au F-Haine.

 

* Et aussi, dans des communes, comme notre évêché crotté, où une seule liste de gauche s’opposait à la liste de droite sortante, participer ou, au moins soutenir, la liste de gauche et non, comme cela a été fait ici, se livrer à une campagne souterraine pour la discréditer. Variante du vote dit révolutionnaire qui consiste à faire passer la droite !

 

Pour illustrer : Edouard Martin PS, Marielle de Sarnez UDI-Modem, Nadine Morano UMP, Florian Philippot F-Haine, José Bové EELV, Marie-Christine Vergeat FG

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 21:52

Cette contribution repose sur un malentendu.

Histoire de titiller les mélenchonnistes, j’avais, malicieusement je le confesse, fait suivre l’adresse d’un article d’un chevènementiste – eh oui ! ça existe, ils ne sont pas tous passés chez la Le Pen – intitulé J'avais voté Mélenchon en 2012, sans espoir : j'en ai de moins en moins, publié sur Le Plus, filiale du Nel Obs, signé d’un certain Elie Arié, que je ne connais ni des lèvres ni des dents, pour reprendre une vieille plaisanterie.

 

Bien sûr, le voir écrire « Chevènement n’ayant pas été candidat, j’avais voté pour Mélenchon au premier tour de 2012. Non pas dans l’espoir qu’il soit élu (son programme comportait trop d’incohérences, j’y reviendrai) […] Bien sûr, je me méfiais beaucoup de lui et de la sincérité de son "anti-libéralisme" soudain ; voilà un homme politique qui est tout sauf un naïf, qui avait derrière lui une longue carrière au PS, qui avait appelé à voter "oui" à Maastricht (contrairement à moi) en toute connaissance de cause, qui avait été ministre délégué à l'Enseignement professionnel, dans le gouvernement Jospin, le gouvernement qui... [je vous épargne toutes les horreurs de ce gouvernement] C’est à partir de la victoire électorale de Hollande que Mélenchon est progressivement tombé dans une dérive qui m’apparaît de plus en plus incompréhensible ; loin de tenter d’agir sur la politique de Hollande (…) Mélenchon s’est lancé dans une démagogie...

- populiste dans la forme : quelle différence entre son "Qu’ils s’en aillent tous (sauf moi, ancien sénateur, ancien ministre, député européen, etc. ) !" et le "Tous pourris (sauf moi, mais je n'ai jamais été au pouvoir) !" de Le Pen ?

- irréaliste dans le fond, tout son programme étant basé sur la capacité illusoire qu’aurait la France à imposer ses idées et sa ligne politiques à l’ Allemagne, à l’ Union Européenne, voire au monde entier - digne de la "démondialisation" d’Arnaud Montebourg qui ne lui aura servi qu’à faire un score suffisant aux primaires socialistes pour s’assurer un poste de Ministre, et oubliée aussitôt après. » …

le voir écrire cela, disais-je ne déplaisait à l'anti-mélenchon primaire et secondaire que je suis.

 

Ceci dit, comme on dit à Rabat, la diatribe de Gilbert est la bienvenue sur le DEBLOG NOTES !

MELENCHON, ARIE, LAUNAY : EGO ET POLITIQUE

Je lis le blog de Jean-François Launay, en particulier les articles sur la politique. Celui du 26 décembre 2013 sur Mélenchon a retenu mon attention pour au moins deux raisons. JFL confirme sa fixette sur JLM et donne un témoignage intéressant sous la plume d’Élie Arié. Les deux cas illustrent la difficulté de sortir des jugements ad hominem.

 

Élie Arié montre que chevènementiste échaudé craint l’eau tiède, celle du privatiseur Jospin, de l’antifinancier Hollande et du démagogue Mélenchon. Ce dernier n’a pas refusé le gouvernement du premier ni tiré un bilan accablant de son action.

 

Mélenchon a créé le Parti de Gauche et le Front du même nom en constatant la dérive socio-libérale du PS sous le secrétariat hollandais, la compromission du MDC chevènementiste avec des « souverainistes » fascisants, la descente en vrille du PCF et l’atomisation LCR/NPA (dont une partie a rejoint le FG). Il pensait que les socialistes néo-jospinistes ou rocardiens, même avec Henri Emmanuelli ou Marie-Noëlle Lienemann comme cautions « populaires », offraient un boulevard à une autre gauche de gouvernement. Son résultat au premier tour de 2012, quoique moindre qu’espéré, confirmait l’entrée au club des > 10 %.

 

Vive le roi d’Europe !

 

« Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ». Avec ou sans Olympe, Jean-Luc Mélenchon a perdu ses codes de comportement. L’injure n’est pas argument, et le parler « cru et dru » confine à la beuglante de fin de meeting. Le partisan du Front de Gauche que je suis réprouve la grossièreté gratuite, tout simplement parce qu’elle est politiquement improductive.

 

Je suis moins d’accord avec Élie Arié quand il parle d’un programme « irréaliste dans le fond », parce que basé sur la « capacité illusoire de la France à imposer ses idées et sa ligne politiques à l’Allemagne, à l’Union européenne et au monde entier ». S’il veut dire que convaincre Angela Merkel, Mariano Rajoy ou José Manuel Barroso des bienfaits d’une Europe sociale est illusoire, il a raison. Mais si la France avait attendu que l’Europe soit d’accord pour abolir la monarchie, la capitale serait encore à Versailles. Le fait que les populations européennes « plus durement affectées par la crise » ne se soulèvent pas en masse confirme le mot prêté à Lénine : « La misère n’est pas révolutionnaire ».

 

Dessine-moi une révolution…

 

Encore faut-il s’entendre sur le mot « révolution ». Aucun citoyen politique ne devrait la voir comme un opéra chinois sous Mao-Ze-Dong. Le Parti Communiste a « fait son deuil depuis longtemps » des drapeaux rouges dans le palais du tsar. Cela n’interdit pas de proposer une politique fiscale davantage basée sur l’IRPP que la TVA, l’imposition au même niveau que les PME des profits du CAC 40 et des actionnaires stériles, le strict contrôle des 250 milliards annuels de fonds publics vers le patronat et la formation professionnelle, la lutte sans merci contre la bureaucratie et la dictature libérale des mandarins inoxydables de Bercy. Ce n’est peut-être pas « révolutionnaire » à Pyongyang, mais efficace à Paris. Le PCF ne propose pas une économie soviétique, mais contrôlée, munie d’outils de prévision, d’incitation et de correction sous le contrôle de pouvoirs publics décentralisés et responsables devant les populations.

 

La passion de l’irréalisme

 

Le prétendu « réalisme » du moment rend impossible tout changement réel de ce type. Cet « illusoire » pragmatisme se fonde sur une économie de casino mondial vampirisant les services publics, déconnectée de la réalité du plus grand nombre. Le tandem Hollande-Ayrault l’accompagne d’un discours à la fois « irréel » sur la courbe du chômage et « passionnel » sur les « génocides » en Afrique ou l’affaire Léonarda. En même temps, l’ex-maire de Nantes applique une stupide Écotaxe, capitule devant quelques poujadistes hérissés de bonnets rouges, puis relance son inutile aéroport de Notre-Dame des Landes. Matignon monte une énième version du Grand Paris en flinguant la petite couronne francilienne au profit d’un fouillis technocratique et électoraliste à masque de métropole. Hollande appelle au « choc de simplification » en compliquant les échelons territoriaux sans toucher aux coûteux Comités Théodule qui recasent les copains battus aux élections et leurs familles. «La France est sur-administrée et sous-gouvernée ». C’est le « think tank » socio-libéral Terra Nova qui le dit. Le Président n’écoute plus les amis ?

 

La sortie, svp !

 

C’est en sortant la France de ces vasières administratives que les autres Européens pourraient se dire que la politique française n’est pas si mauvaise. Qui pleure sur la disparition des fiches d’état-civil, de la vignette automobile ou de cette pitoyable Écotaxe publique-privée ? Qui sangloterait sur la retenue à la source de l’IRPP, libérant plus de 4000 fonctionnaires des finances pour renforcer l’inspection du travail, les contrôles sanitaires, les hôpitaux publics, les flics en civil à Marseille et Pôle Emploi ? Qui regretterait, sauf leurs auteurs déjà gavés, les milliers de sondages, de rapports et d’études commandés chaque année et enterrés sitôt que remis, au détriment de la recherche universitaire et de l’action culturelle ? Qui s’accrocherait à un porte-avions nucléaire aussi  souvent en panne qu’en mer ? Qui déplorerait le contrôle des sociétés d’autoroutes et des consortiums privés qui plombent financièrement l’aménagement du territoire ?

 

Si Mélenchon s’est enfermé, satisfait ou non, dans une « impasse politique », c’est son affaire. Personne n’est obligé de le suivre, pas plus que d’en faire son punching-ball quotidien.  La présentation d’une politique de gauche, argumentée et chiffrée, est plus urgente. Elle se fait cependant attendre. J’ai lu en 2012 le programme du Front de Gauche et de son candidat avec attention. Aucun chiffre n’y figurait, aucune date d’application non plus. Les autres programmes, dont celui de François Hollande, étaient du même bois creux.

 

C’est là une similitude avec les bons auteurs du déblog-notes de JFL, où l’ego prend largement le pas sur l’analyse. Les crocodiles sont dénoncés, la sortie des marécages n’est pas indiquée. J’ai essayé de donner quelques fléchages plus haut. J’attends ceux des camarades Arié et Launay.

 

Gilbert Dubant

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