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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 16:43
La RETRAITE par CAPITULATION*

Ou « Les dernières nouvelles de demain » et même d’après-demain

Ou comment gâcher une idée qu’elle est bonne par amarrogance

La RETRAITE par CAPITULATION*

L’idée donc, et qui faisait partie du programme du candidat élu, est d’unifier les régimes de retraites. La mettre en œuvre, deux ans après, après aussi avoir snobé tous les corps intermédiaires – syndicats bien sûr, mouvement associatif, élus locaux, etc. – après avoir subi le mouvement des gilets jaunes et avoir capitulé devant lui sans en tirer un quelconque avantage, le mettre en œuvre donc ce n’était pas de la tarte.

La RETRAITE par CAPITULATION*

Mais promis, juré, les leçons ont été retenues, on va consulter, ne plus passer en force. Pour preuve, pour piloter l’affaire, on choisit un homme qui, pour avoir présidé le Conseil économique et social, ne peut avoir que le sens du social. Mais on a tenu la bride courte à Delevoye qui n’a jamais fait autre chose que consulter, pas véritablement négocier.

D’autant que pour négocier, il faut au moins être deux. Or, loin de s’appuyer sur la première organisation syndicale de France, la CFDT, convaincue pourtant de cette nécessaire unification, le pouvoir l’a négligée, méprisée. Ne parlons pas de dialoguer sérieusement avec l’UNSA et encore moins de tenter de remettre FO – mal assis sur ses deux fesses, celle de la négo à la Bergeron, celle de l’anarcho-trotskysme à la Hébert  - dans le jeu, en lui donnant du « grain à moudre ».

Enfermé dans son amarrogance, le pouvoir n’a toujours pas compris que seules les concessions faites à l’issue de compromis négociés sont payantes.

Une négociation aboutie est un jeu gagnant-gagnant : le pouvoir y montre sa capacité de faire avancer une question et les syndicats celui de capitaliser – si ce terme ne choque pas – des avancées. Et les deux de proposer des solutions. Au lieu de ça, des milliards octroyés, des garanties accordées, des aménagements concédés ne sont vus que comme des signes de reculs.

Ce n’est plus du grain à moudre mais du carburant dans le moteur des syndicats jusqu’auboutistes.

Les réactions au topo de Philippe – je n’ai vu que celles sur France-télé-info – étaient d’une totale prévisibilité. Une cégétiste droite dans ses bottines n’a rien trouvé de bon : « Mais il a garanti la valeur du point » tente un journaliste « Ce qu’une loi a fait, une autre loi peut la défaire ! » répond-elle, imperturbable. Là-dessus on a droit à Coquerel (FI) qui évidemment n’a rien trouvé de bon non plus, avant de passer à un syndicaliste policier, en pleine rue qui, bien que Philippe ait enfoncé un gros coin dans l’unification avec des aménagements au doux parfum de régimes spéciaux notamment pour les policiers, rejette tout. Là, j’ai abandonné pour vaquer à d’autres occupations que l’écoute de réactions si stéréotypées qu’elles en sont caricaturales.

La RETRAITE par CAPITULATION*

Le scénario est lui aussi écrit d’avance.

La CGT et sa mouche du coche SUD vont continuer à se battre jusqu’à ce que le gouvernement, lui, batte en retraite par capitulation.

* Titre emprunté à l’excellent Philippe Watrelot.

Un insoumis et surtout un syndicat CGT (TUI France est un regroupement d'agences de voyages comme Nouvelles Frontières, Look, Marmara qui dépend d'un groupe allemand) ont retouitté l'annonce de l'article : il n'est pas sûr qu'ils l'ait lu

La RETRAITE par CAPITULATION*

Un édito politique de Thomas Legrand qui tombe à pic

Réformateur, passer en force, ou réformiste, réformer avec.

Alors que la campagne présidentielle était de facture plutôt mendeso-rocardienne (réformiste), avec promesse de réforme des retraites d’inspiration CFDT, ce qui sera finalement proposée a changé de nature. En y ajoutant une mesure d’âge, Emmanuel Macron acte sa rupture politique avec la CFDT. Pourtant, le corps électoral, dans son ensemble avait fait preuve d’une certaine cohérence… même par défaut. Il avait élu un président réformiste, et placé un syndicat réformiste en tête. Logiquement ces deux-là devaient s’entendre pour  enfin de réformer sans heurts. La mesure d’âge casse la logique de la réforme.

Mendès (réformiste) et de Gaulle (réformateur) ne se sont jamais entendu, sur le plan économique, sur les institutions ou la façon de gouverner. On ne peut donc pas se revendiquer des deux à la fois. Le choix (avec la bénédiction du président) de rompre avec le 1er syndicat de France, qui avait inspiré le projet pour les retraites, contredit l’idée selon laquelle la 2nde partie du quinquennat serait horizontale. Ce moment de vérité montre aussi les limites du ‘enmêmetemptisme’. Le Macronisme Mendès-de Gaulle de Macron ou de Gaulle-Mendès de Philippe risque de mécontenter les nostalgiques des deux. On ne peut pas prendre le meilleur des deux pour en faire un tout cohérent. Mais Emmanuel Macron, visiblement veut son brevet de réformateur à la française, c’est-à-dire, ayant triomphé de la rue.

Extraits (édito du 12/12/2019)

Pour compléter, un schéma des différents régimes de retraites et caisses complémentaires : à noter que l'AGIRC-ARCCO, gérée paritairement par le patronat et les syndicats, est une retraite à points !

La RETRAITE par CAPITULATION*
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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 16:44

Institution violente, insensible, une machine à nier et à briser l’humain, Mme De Cock n’y va pas par quatre chemins, en se faisant l’écho d’une longue diatribe d’un enseignant répondant à un courriel d’un proviseur adjoint. Proviseur adjoint qui personnifie donc cette machine qui nie et brise l’humain !

TZR en colère !

Voilà donc ce que je découvre sur touitteur. D’aller lire le cri de détresse, avant de découvrir, tout à la fin, le courriel qui avait provoqué cette longue plainte en forme de réquisitoire :

Le 8 mars 2018 à 17:31, XX a écrit :

Mme XXX,

M. Rob,

Je vous prie, dans la mesure du possible, de remplir les appréciations trimestrielles en vue des conseils de classe à venir et vous souhaite un prompt rétablissement.

Bien cordialement,

XXX

Proviseur Adjoint

Lycée Polyvalent XXXXX

(Il semblerait donc que cet adjoint soit une adjointe)

Faut-il noter la totale inhumanité de ce « dans la mesure du possible » qui semble avoir été l’élément déclencheur du cri de détresse du professeur « broyé » ! A moins que ce soit ce qu’il appelle « la sécheresse » des vœux de rétablissement de notre adjoint-e ?

Mais dans sa protestation contre l’aveuglement sur « les risques psycho-sociaux » liés aux politiques d’affectations des TZR et contractuels, on découvre que le malheureux est TZR – titulaire en zone de remplacement – depuis 6 ans. Il est totalement improbable qu’il ait été assigné à cette fonction pendant six années de suite. Il eut, plus que vraisemblablement, pu postuler, dans ce qu’on appelle le mouvement, à un poste de titulaire fixe. Est-ce donc scandaleux de se demander s’il n’a pas un peu choisi de rester TZR, pour ne pas risquer dans un mouvement national d’être quelque peu éloigné de Castres ou de Carmaux ou de Toulouse ?

Petite digression :

Dans un passé de plus en plus lointain, hélas, j’ai brièvement joué le rôle de ce que Mme De Cock appellerait sans doute bureaucrate syndical. C’était l’époque de Bové et de « Gardarem lou Larzac ». L’époque aussi où la CFDT avait lancé le slogan, pas très heureux avec le recul, de « Vivre et travailler au pays ». Et un autre bureaucrate syndical, originaire d’une région où l’on se traite de con à peine qu’on se traite, proposait de mettre des points de rapprochement du pays d’origine au barême des mouvements nationaux : il n’avait pas apprécié, con, que j’ironise avec un « Gardarem lou barem », con.

Et, digression dans la digression, ce bref passage dans la bureaucratie syndicale m’avait permis aussi de constater que le rapprochement de conjoint était affecté d’héliotropisme : si un conjoint était affecté – c’est le cas de le dire – à Bapaume (62) et l’autre à Valence (26), alors qu’une demande vers le Pas-de-Calais avait pratiquement 100% de chances d’être satisfaite, c’était vers la Drôme que se faisait le vœu…

Revenons à notre TZR broyé par la brutalité administrative.

Il note, certainement à raison, que les personnels de direction ne lui manifestent peut-être pas l’intérêt qu’il mérite dans ses remplacements, parfois annoncés à la dernière minute, ou quand il occupe – ce qui était le cas – des BMP, blocs de moyens provisoires, autrement dit les restes d’heures dans une matière (dû à diverses causes dont celle la plus évidente que le nombre d’heure dans telle matière ne correspond pas aux moyens disponibles dans l’établissement).

On conviendra peut-être que parfois l’absence d’un prof – pour une durée suffisante pour amener un remplacement – n’est pas prévisible, ce qui oblige à solliciter en urgence un TZR disponible. On pourra peut-être comprendre, qu’une fois passée le soulagement de voir l’absence comblée, nos personnels de direction vaquent à leurs bureaucratiques occupations. D’ailleurs, si on lit bien « cette distance physique et symbolique », ils la maintiennent entre eux et tous les profs « à coups de costumes, de vouvoiement et de postures d’autorité ». Donc pas qu’envers les nomades TZR.

Nouvelle digression :

L’Académie de Nantes il y a maintenant une quinzaine d’année faisait venir auprès du service du personnel enseignant quelques personnels de direction frais retraités pour servir d’interface entre leurs collègues en activité et ce service, dans la semaine de pré-rentrée et les deux ou trois jours suivants. Le chef d’établissement furibard de ne pas avoir de nouvelles du demi-poste de maths qui lui restait sur les bras devenait plus urbain quand il tombait sur un collègue au bout du fil. Car il savait que nous comprenions son ire pour avoir partagé les mêmes soucis. Mais je peux témoigner que ce service – en particulier en ce qui concerne les contractuels dans les disciplines professionnelles – était extrêmement attentif aux aspects humains. Avec, cependant en arrière-plan, l’obligation de mettre un prof devant les élèves dans toutes les matières et si possible dès le premier jour de l’année scolaire.

L’allusion à La question humaine de Nicolas Klotz frise le fameux point godwin. Et on n’échappe pas à la bonne langue de bois avec l’accusation faite à nos personnels de direction d’avoir à « cœur leur fonction de valets du gouvernement et du capital. » !

On ignore quelle matière* enseigne ce TZR, pour se retrouver sur deux BMP dans deux lycées à près d’1 heure et quart de route l’un de l’autre et, dit-il, 2 heures de son domicile. Bloqué 3 jours dans l’un, 2 jours dans l’autre, logeant dans des piaules de maître d’internat, on comprend facilement qu’il puisse avoir été victime d’une dépression. On comprend moins bien cependant que ce remplaçant – devenu en fait prof à l’année, à cheval sur 2 établissements – n’ait pas été lui-même remplacé, pendant deux mois d’absence.

Et le ton de sa diatribe montre qu’il est dans un état dépressif grave. Mais si on peut comprendre que dans sa dépression il ne mesure sans doute pas la violence de l’attaque contre le-la proviseur(e) adjoint(e), on comprend beaucoup moins que, par conformisme idéologique, d’autres s’en fassent l’écho. Et ce TZR semble ignorer qu’il y a des syndicats dont le rôle est la défense des intérêts collectifs et individuels des adhérents.

Mais peut-être que le syndicalisme est passé de mode…

Et, sans y aller de la complainte victimante, il faut prendre, peut-être, conscience du boulot d’adjoint-e. Dans des bahuts polyvalents où les contraintes diverses sont de plus en plus lourdes, ne serait-ce que boucler un emploi du temps est un exploit annuel ! Et que le rôle de ces personnels de direction honnis est de tenter aussi que toutes les classes aient toutes leurs profs et, si faire se peut, tout au long de l’année.

* Une allusion au chapitre sur l’intégration sociale en terminale laisse à penser qu’il s’agit de SES.

 

NB Mme Laurence De Cock, pour être la cible de Brighelli, mérite par ailleurs toute notre solidarité.

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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 14:45
Photo Sud-Ouest

Photo Sud-Ouest

Edmond Maire à la librairie Mollat à Bordeaux en compagnie de Dédé Dorléans (ex-action revendicative au Sgen-CFDT, au côté de Roger Lépiney)  le 29 avril 1987

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Georges Marchais, François Mitterrand, Robert Fabre, Edmond Maire et Michel Rocard à la manifestation contre le coup d'état au Chili le 12 septembre 1973 à Paris, France.

Le petit secrétaire national de la branche PEGC-Voie III - le dernier - du Sgen-CFDT ne croisa Edmond Maire qu'à l'occasion de manifs (à l'époque unitaire avec la CGT) ou lors du Congrès d'Annecy en 1976, congrès du recentrage syndical. Mais il donnait une image de simplicité et, pour reprendre un terme de son ami Michel Rocard, il parlait vrai et sobre.

MANIF 1975

Edmond Maire
Edmond Maire

MANIF Printemps 1976

Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire

MANIF Fonction Publique automne 76

Edmond Maire
Edmond Maire

"J'apprends à l'instant le décès d'Edmond Maire.
A mes yeux, c'est le syndicaliste le plus exigeant et l'homme de gauche le plus original que j'aie jamais connu. Il appartenait à une génération de syndicalistes intellectuels qui faisaient du débat et de la compréhension des enjeux un préalable indispensable. L'indépendance syndicale était pour lui une pierre angulaire, tout autant que le "syndicalisme de transformation" où la pensée de l'intérêt général doit primer sur l'étroitesse des corporatismes. « Le socialisme, disait-il, n’est pas un taux de croissance mais une manière de vivre. » Pour lui, la fin était dans les moyens, point barre. Mitterrand et lui se sont supportés mais jamais compris, et pour cause.
Quand Patrick Rotman et moi avons publié "La deuxième gauche", Pierre Mendès France m'a appelé, souhaitant nous rencontrer. Il avait lu le livre et l'avait jugé utile. "Edmond Maire, nous a-t-il dit, est l'homme le plus courageux de la gauche actuelle". Mendès est mort six jours plus tard.
C'est Edmond, à présent, qui s'en va. Toujours six pieds au-dessus de ses pairs, c'était un fameux joueur de poker."

Hervé Hamon

Congrès d'Annecy 1976

Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire
Edmond Maire

Avec Eugène Descamps, son prédécesseur qui avait mené la déconfessionnalisation.

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A l'époque Jacques Julliard était proche d'Edmond Maire et partageait les options du Sgen-CFDT, qu'il vilipenderait aujourd'hui.

Edmond Maire

SALUT CAMARADE

Edmond Maire

En complément

Une tribune d'Edmond Maire dans Le Monde diplomatique

Le Monde diplomatique

Système de décision, conception du développement, méthodes d’action

Une voie nouvelle : enrichir la revendication

 

Face à l’explosion scientifique et technique, au développement du nombre des salariés très qualifiés, à la croissance du secteur tertiaire, à l’extension du travail en continu, à la condition des ouvriers spécialisés, à la prise de conscience grandissante de millions de femmes, aux 2 millions de travailleurs immigrés, le syndicalisme français est-il adapté dans sa conception, ses revendications, ses structures ?

La C.F.D.T. a conscience des modifications à apporter au syndicalisme français, encore dominé par les ouvriers qualifiés d’industrie qui l’ont construit, pour le rendre représentatif de la classe ouvrière de notre temps. Elle pense même avoir emprunté la bonne direction pour le faire.

D’abord en introduisant, dans sa pratique et ses structures l’ensemble des salariés et anciens salariés qui subissent l’exploitation et la domination. Les laissés-Pour-compte de la société briseront leur isolement et leur surexploitation s’ils s’insèrent à part entière dans les luttes, si le mouvement ouvrier se révèle capable de mettre en cause le conditionnement culturel millénaire qui subordonne la femme à l’homme, le racisme que subissent les immigrés, la loi d’airain qui réduit à la misère économique et sociale la masse des personnes âgées.

Ensuite, exiger l’égalité totale des droits entre les travailleurs de races et sexes différents, revendiquer la mixité de toutes les professions, les équipements et les prestations nécessaires à l’exercice du droit au travail des femmes, un revenu pour les retraités au moins égal au minimum vital arraché à grand-peine pour le travailleur actif, c’est bien sûr lutter pour les droits matériels et moraux de catégories sociales délaissées. Mais c’est en même temps lutter pour une société excluant la domination, où chacun puisse vivre, individuellement et collectivement, dans des relations diversifiées et égalitaires d’où seront bannis les modèles culturels privilégiant les détenteurs de la force.

Contre toutes les conceptions hiérarchiques

Deuxième angle d’attaque : le système de décision. Partout, dans l’organisation de l’entreprise, comme dans la vie sociale, dans l’école, la famille ou l’armée, la hiérarchie fait ses ravages.

Comment en serait-il autrement dans un monde où l’autorité s’est toujours imposée d’en haut, au nom de Dieu d’abord du temps de la monarchie, puis en vertu de l’argent dont le règne n’a été vaincu dans une partie du monde que pour laisser la place à l’appareil du parti et au clan des technocrates ?

Les prérogatives accordées au commandement déterminent à la fois l’échelle des revenus, l’organisation dite scientifique du travail qui sépare conception et exécution, le système de qualification et le statut social. Par rapport à cette situation de fait, réduire l’éventail des salaires, contester fondamentalement le contenu des emplois et de l’organisation du travail, montrer au personnel « d’encadrement la logique impitoyable à laquelle le système le contraint, relèvent du même combat.

Alors que l’entrée progressive des jeunes dans l’enseignement supérieur constitue une conquête majeure des travailleurs, tout exige la transformation des rapports et systèmes hiérarchiques. Les explosions de révolte ne peuvent faire échec à la sélection sociale. Accès massif à l’enseignement supérieur et refus de toute sélection sociale ne sont conciliables qu’en réinventant toute la conception des emplois et de l’organisation du travail.

A l’heure où l’innovation collective est la clé du progrès, où la liberté devient une technique de production, selon le mot de David Rousset, les revendications anti-hiérarchiques réconcilient progrès technique et progrès humain. Mais il ne leur suffit pas d’être dans le courant de l’histoire pour s’imposer, car c’est l’« ordre » capitaliste lui-même qui est enfin et de plein fouet frappé par cette dynamique.

Troisième front : le type de développement.

La lutte pour les salaires, aussi énergique et nécessaire soit-elle, si elle se limite là, n’est rien d’autre qu’une puissante incitation à l’expansion capitaliste et à la modernisation.

Mais lier la progression du niveau de vie à la transformation du mode de vie a un tout autre sens. La croissance considérée comme celle des seuls biens rentables, l’augmentation du pouvoir d’achat conçue comme devant être absorbée totalement par le besoin d’évasion de la ville polluée, encombrée et déshumanisée, ou par la nécessité inculquée dans la tête des gens de consommer les produits imposés par la publicité, autant d’aberrations masquant le besoin fondamental de rapports sociaux égalitaires et désaliénés dans un environnement construit pour le développement de la personnalité de chacun.

L’action pour une augmentation du salaire minimum plus rapide que celle du salaire moyen, pour la priorité aux équipements collectifs, pour une fiscalité correctrice des inégalités et orientée en fonction de la satisfaction des besoins essentiels, pour le développement de l’emploi non industriel, par exemple dans la santé et la culture, pour des transports collectifs primant la voiture individuelle, pour la prise en compte du coût humain des activités économiques, pour l’introduction de l’impératif de non-pollution dès la conception de l’usine, pour une ville qui soit celle des contacts humains, de l’enrichissement social et culturel, pour l’utilité sociale de l’emploi en même temps que le plein emploi, ces quelques pistes d’action encore largement explorées deviennent progressivement celles du travailleur-usager, du citoyen-producteur.

A l’échelle de l’Europe occidentale, la convergence commence à apparaître entre un nombre croissant de travailleurs et d’organisations pour qui la tour de Babel des mots autogestion, cogestion, contrôle ouvrier, démocratie industrielle, collective bargaining, recouvre une réalité proche : celle de la révolte contre le type de travail et le mode de vie imposés.

Mais la revendication ne s’enrichit pas spontanément. Un travailleur aliéné ne trouve de solution qu’aliénée. L’objectif de l’action collective n’est pas dissociable de sa forme. C’est aussi dans l’entreprise que doit être conquis le droit d’expression, de réunion. En 1968, la discussion collective est entrée en France dans l’entreprise. Elle n’en sortira plus.

On ne peut construire une société de liberté et de responsabilité par des moyens d’action qui maintiennent le mode hiérarchique, la chape de plomb qui pèse sur l’intelligence, la sensibilité, la capacité d’innovation de chacun. Les droits d’expression et d’action sont à conquérir pour tous les travailleurs et pas seulement pour leurs délégués. Les mots d’ordre commandés du sommet doivent faire place à des propositions élaborées en fonction du mûrissement des luttes de base.

La grève devient active, moment privilégié qui n’est plus celui de la révolte précédant la passivité, mais de la prise de conscience entraînant l’action pour des objectifs plus riches.

La marche au socialisme autogestionnaire réclame des acteurs et non des exécutants. La lutte pour un pouvoir partagé entre tous ne peut se satisfaire de structures syndicales où le pouvoir ne soit pas diffusé égalitairement, où les responsables du mouvement ouvrier jouiraient de privilèges, où l’on ferait fi de l’apport de chacun à la construction quotidienne de l’avenir, où l’on freinerait la possibilité pour chacun de faire émerger sa liberté à travers l’action collective.

Telle est la voie nouvelle. Mais est-elle vraiment originale ou ne fait-elle que revenir à l’inspiration originelle du mouvement ouvrier français ?

On a pris l’habitude, tant avec la tradition léniniste qu’avec la social-démocratie, de considérer que le parti jouait le rôle majeur dans la transformation sociale, le syndicat étant là pour faire mûrir, à travers la lutte de classe, la victoire du parti.

Mais la tradition syndicaliste française est celle qui lie revendication immédiate et réforme profonde, qui définit elle-même le type de société à bâtir et la stratégie pour y parvenir, qui sait que l’efficacité suppose à la fois convergence de but et de luttes avec les partis de gauche et totale autonomie de pensée et d’action.

La C.F.D.T., à partir de cette conception, a élaboré à travers sa pratique son projet de société socialiste démocratique et autogestionnaire. C’est cette démarche qui lui a permis de lutter contre l’asservissement à un parti et contre son corollaire, la réduction de la société à l’Etat, caractéristique de la vision sociale des courants léninistes ou sociaux-démocrates. C’est cette démarche qui lui a en même temps évité les pièges de l’intégration. C’est ainsi que, à travers les tâtonnements et les difficultés, mais portée par l’espérance autogestionnaire fondamentale – la maitrise de l’avenir par chacun et par tous – l’action collective s’enrichit peu à peu et propose des solutions d’aujourd’hui aux problèmes de notre temps.

Il reste bien du chemin à parcourir. Tant mieux. Car il reste bien du monde à associer à ce combat...

Edmond Maire

Secrétaire général de la C.F.D.T
 
MAI 1973
 

Emprunté à CFDT Cadres

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29 juin 2017 4 29 /06 /juin /2017 15:50
Mailly (FO) : retour au réformisme social ?

Alors que la non cravate des insoumis disciplinés fait le bouzze, sauf erreur, l’entretien de Mailly au Monde ou celui qu’il a accordé à France-Info n’a suscité aucun commentaire chez nos grands analystes de la chose politique ? Et pourtant, tandis que la CGT appelle déjà à la manif contre la (ou les) future(s) ordonnance(s), le leader de FO se démarque totalement de son ancien allié et revient à un réformisme militant.

Rien n’est réglé bien sûr, mais Jean-Claude Mailly, comme le titre Le Monde, affirme que : « La concertation sur la réforme du code du travail va dans le bon sens ». « On est dans un processus de concertation intense. (…) Une vraie concertation obéit à deux règles : il faut tout mettre sur la table et ne pas être seulement écouté mais entendu. (…) Avec le ministère du travail, on a des discussions sur le fond. On se teste réciproquement. Tous les sujets sont sur la table et il n’y a pas de faux-fuyants. Je ne suis ni naïf ni suspicieux. Je ne fais pas de procès d’intention. A ce stade, il ne s’agit pas d’une concertation inutile. »

Et au passage, il tacle le passage en force de la loi El Khomri, voulu par Valls, qui, ironie de l’histoire, avait écarté du texte le Ministre de l’économie, Macron, d’où sa démission début de sa marche vers la Présidence. 

Sur beaucoup de points FO est sur la même ligne que la CFDT : contre le référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur – style de celui de SMART qui a abouti à ce que ses ouvriers travaillent 39 h payées 37 ! –, pas demandeur d’une fusion des instances représentatives des salariés mais attentifs à ce que santé et sécurité du personnel soient protégées dans cette éventuelle fusion ; la CFDT est même plus raide que FO sur le plafonnement des indemnités prudhommales ; et FO ne s’oppose pas aux « contrats de chantier » à condition que ce ne soit pas « open bar » ! Même sur l’articulation branche/entreprises les deux centrales ne semblent pas très éloignées : rôle renforcé de la branche sur la qualité de l’emploi mais l’organisation du travail réglée au niveau de l’entreprise.

Rien n’est joué, selon l’image chère à J. C. Mailly, c’est à la fin du marché qu’on compte les bouses !  Ce que Laurent Berger (CFDT) traduit par : « S’il y a des désaccords profonds, nous le dirons (…) nous nous mobiliserons. »

Attendons donc la fin du marché, la promulgation des ordonnances. Mais en l’état, la CGT, refusant d’entrer dans la concertation qu’elle qualifie de mascarade et qui mobilise déjà sur un texte encore dans les limbes, est isolée. Et les mouches du coche du 3e tour social risquent de vibrionner en vain, si le réformisme social trouve du grain à moudre dans les ordonnances ! Enorme enjeu.

Mais nos éditorialistes, eux, dissertent sur les ruffinades et les foucades de l’IMPRECATOR, Mélenchon.

 

 

Pour compléter : Laurent Berger CFDT

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 07:37
Ruffin la Haine et sophismes ninistes

Quand on lit ça – « Vous êtes haï, monsieur Macron » - on hésite sur le qualificatif entre grotesque et ignoble. Ruffin n’est plus. Il hait !* Macron n’est même pas élu qu’il vomit cette haine délirante. Mais il n’est que la caricature extrême d’un discours de ninistes qui expliquent que la politique ultralibérale que mènera Macron ne peut qu’aboutir dans cinq ans à la victoire du FHaine.

Monsieur Ruffin, je lis dans Le Monde votre « Lettre ouverte à un futur président » (édition du 5 mai), et, à mesure que j’avance dans sa lecture, la haine qui en transpire, rythmée par un refrain on ne peut plus explicite (« Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï »), antienne que, pour ne pas vous-même l’incarner, vous prêtez à ce « peuple » qui parlerait à travers vous, oui, à mesure que j’en mesure la noirceur, cette haine qui vous habite me donne la nausée.

Serait-ce qu’entre vous, monsieur Ruffin, et Marine Le Pen, la différence morale ­serait infime ? Que vous seriez, comme elle, un vecteur de vulgarité, de haine et de violence ? "

Jean-Pierre Le Dantec

A lire ces délires, on se prendrait à croire que nous sortons de cinq années de plomb, comme on disait au Maroc, du temps d’Hassan II.

Le pauvre Valls est devenu l’objet d’abjection. Le 49.3 est la marque d’un régime dictatorial. La loi dite El Khomri  nous ramène au XIXe siècle pour le droit du travail.

Inutile d’arguer que le 49/3 n’est pas cette arme diabolique qu’on prétend qu’elle est, ni que, dans la loi Travail, il y a des avancées notables. Et que la seule organisation syndicale qui ne l’a pas vouée aux gémonies ne s’en tire pas si mal au point de vue représentativité. Nos BOGÔs, détenteurs autoproclamés de la vraie gôche, savent mieux que ces salariés aliénés qui ont amenés la CFDT à la 1ère place du privé, quel est leur bien !

Ruffin la Haine et sophismes ninistes

Et si le FN monte, c’est de la faute à qui et à quoi ? à Valls et Hollande et à leur politique ultralibérale bien sûr qui jette les classes populaires dans les bras de Marine.  Outre qu’on se demande pourquoi ça ne les jette pas plus vers les insoumis de Mélenchon et leur dégagisme poujadiste, on notera que cette mécanique fatale – libéralisme donne extrème-droite xénophobe – joue beaucoup moins dans des pays à la politique libérale plus affichée.

Certes l’UKIP a fait une percée, mais timide et fragile, au Royaume-Uni, et sur une base anti-européenne ; certes Pegida et l’AfD en Allemagne ont un peu prospéré mais sur une base xénophobe et surtout musulmanophobe ; l’Espagne à l’austérité économique bien plus marquée a vu naître un mouvement d’extrême-gauche puissant, Podemos, mais pas d’extrême-droite…  Et ni l’UKIP, ni l’AfD, ni aucun de leurs cousins européens ne remettent en cause une économie libérale bien plus ancrée que chez nous. Le moteur de leur croissance relative est l’anti-Europe et la xénophobie. Et, pour le FN aussi, l’attraction qu’il exerce repose d’abord et avant tout sur ce prurit nationaliste et sur la haine de l’autre, de l’étranger (voire du gauchiasse, des merdiacrates, etc.).

Le lien de causalité mécaniste avec une prétendue politique hyper libérale relève du fantasme idéologique.

Ruffin la Haine et sophismes ninistes

Anne-Sophie Jacques - chroniqueuse d'Arrêt sur images - semble ici atteinte d'une variante du syndrome de La Tourette. Il est vrai qu'elle ne fait que reprendre servilement le propos de Ruffin !

Et quant à prétendre que Macron va se lancer dans cette politique hyper libérale, c’est un mensonge.

Certes, sous prétexte de déverrouiller une économie bloquée, il propose un catalogue de mesures touchant au code du travail, à la défiscalisation des heures sup, etc. ; il semble vouloir réduire le rôle des syndicats ; au pire, une politique à la Schröder. Mais on est loin du libéralisme débridé et agressif des années Thatcher et Reagan.

C’est aussi faire comme si le possible futur président n’aurait pas à composer avec un parlement pas obligatoirement tout-à-fait acquis à sa cause et un mouvement syndical qui ne va pas se laisser dépouiller d’un rôle de partenaire social au niveau national.

Autrement dit, les péremptoires prophètes à cinq ans, qui préfèreraient le FHaine aujourd’hui, fabriquent une fausse causalité – quand ce n’est pas, comme les imposteurs Todd et Onfray notamment, une équivalence extrême-droite=centrisme libéral – feignent d’oublier que les motivations des citoyens ne sont pas déclenchées mécaniquement, qu’on ne peut faire de prophéties alors que personne, pour le moment, ne peut prévoir à un peu plus d’un mois le résultat de législatives et que ce qui peut se passer dans un quinquennat est très largement aléatoire.  

 

 

* Formule empruntée à Nicolas Domenach (qui, lui, visait Onfray).

PS1 Nos ninistes ‘insoumis’ – qui feraient quand même bien de se méfier pour les législatives car, à piétiner la discipline républicaine, ils risquent d’être aussi victimes du ninisme – ne maudissent guère les idées mortifères de la dame Le Pen ! Non ils se disent harcelés par les donneurs de leçons qui jouent les directeurs de conscience. C’est-à-dire ceux qui osent essayer de convaincre les électeurs – eux comme les autres - que Le Pen et Macron, ce n’est pas vraiment la même chose. Essayer, comme Ruffin (suivi d’ailleurs par un Eric Brunet, journaliste de droite extrême) de nous faire croire que Macron, ce Bayrou rajeuni, ce centriste, est une menace quasi totalitaire qui ne mérite que haine est une infamie qui, en revanche, ne les fait pas frémir, les gazelles effarouchées par notre harcèlement.  

PS2 "Un président de la République qui a démontré, lorsqu'il participait au gouvernement « socialiste », sa capacité à s'attaquer à tous les conquis sociaux pour lesquels nos parents et grand-parents s'étaient battus" : à peine élu, le nouveau président est voué aux gémonies par un blogueur insoumis ! Eh oui ! rendez-vous compte, les 'conquis' sociaux de nos parents et grands parents ont été attaqués par l'ex-ministre de l'économie. Autrement dit et en résumant : les conquêtes de 36, celles de la Libération, puis de 1981 enfin de 2000 ont été attaquées ! Exemple caricatural mais qui illustre bien la spirale délirante et haineuse à la Ruffin qui aspirent nos BOGÔs dans leur constante surenchère verbale.

 

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14 août 2016 7 14 /08 /août /2016 13:55

Quelques images de 1975 et 1976 : du temps de l’UNITÉ D’ACTION CGT-CFDT !

Entre Kaspar et Thibault Jeannette LAOT que l'on retrouve sur tous les clichés qui suivent

Entre Kaspar et Thibault Jeannette LAOT que l'on retrouve sur tous les clichés qui suivent

Georges Séguy
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976
13 Mai 1976

13 Mai 1976

Hiver 1976 Manif Fonction Publique
Hiver 1976 Manif Fonction Publique

Hiver 1976 Manif Fonction Publique

Photo 2013

14 août 2016

 

Hospitalisé depuis quelques jours, l’ancien responsable syndical, Georges Séguy, s’est éteint à l’âge de 89 ans, hier à Montargis.

Pendant la guerre, apprenti typographe, c’est l’exécution par les nazis du syndicaliste et ami de son père, Pierre Semard, qui détermine son entrée dans la Résistance en 1942, à 15 ans. Responsable d’un groupe des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF), il est arrêté sur dénonciation en 1944 et déporté au camp de Mauthausen en Autriche où il survivra plus d’un an. Cette expérience fondera son engagement d’après guerre.

Entré à la SNCF en 1946, il deviendra Secrétaire de la Fédération CGT des cheminots et intègrera le Comité central puis le Bureau politique du Parti communiste français en 1956, auquel il siègera jusqu’en 1982. Elu Secrétaire général de la CGT à 40 ans, il jouera un rôle important dans la mobilisation syndicale de Mai 1968 et participera aux accords de Grenelle. Prenant sa retraite, il quittera la direction nationale de ce qui était encore alors le premier syndicat de salariés de France en 1982, après 15 ans à sa tête.

 

Extrait du communiqué du PS

 

 

Georges Séguy, ancien secrétaire général de la CGT, est mort Le Monde

 

Georges Séguy : une vie de combat pour le progrès social L'Humanité

 

Leader historique de la CGT, Georges Séguy est mort L'OBS

Georges Séguy
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24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 17:53
Autocritique

L’aveu est difficile, mais, je le confesse, non content d’être un affreux cédétiste de longue date, je suis un social-traître itou. Et je sens qu’il va bientôt être temps soit de faire mon auto-critique soit de rentrer dans la clandestinité.

Membre d’une CFDT dont j’ai connu la déconfessionnalisation en 1964, j’ai cependant entendu un Thibaut Nolte (Bang-Bang ARTE), à propos de Laurent Berger, la qualifier de syndicat catho ! Un Toddiste sans doute : Todd, le géomancien, à partir d’études anthropo-démographiques attribue à des populations entières des tares ou des vertus ataviques et immuables, cathos zombies d’un côté, laïco-républicains de l’autre. « Grâce à dieu, je suis athée », comme disait malicieusement Luis Buñuel. Malgré cela, natif de l’Ouest – même si mes deux grand-pères venaient de Brie, terre laïco-républicaine (les deux grand-mères des Vosges : où Todd situe-t-il la fameuse ligne bleue ?) – catho zombie donc, j’appartiendrais à un syndicat catho !

Edmond Maire (CFDT) et Georges Séguy (CGT) à la tête d'une manuf en 1975

Edmond Maire (CFDT) et Georges Séguy (CGT) à la tête d'une manuf en 1975

13 Mai 1976 :Georges Séguy a coiffé une casquette tandis qu'Edmond Maire prend la saucée

13 Mai 1976 :Georges Séguy a coiffé une casquette tandis qu'Edmond Maire prend la saucée

1976 Manif Fonction Publique

1976 Manif Fonction Publique

Et bien que cette confédération ait connu des heures glorieuses, j’en montre les preuves photographiques, d’unité d’action avec la CGT, il est taxé de « courroie de transmission »* par un brave garçon – mélenchonniste fanatisé – qui doit ignorer que cette aimable appellation visait la CGTU 1921-1936 (voire la CGT d’après 1948) aux ordres du PCF.

Or donc ce syndicat jaune, traître à la classe ouvrière, bien sûr, a subi l’assaut d’une jeune garde nourrie au doux lait de la prose des Ruffin, Lordon et consorts, chers à Aude Lancelin, victime emblématique du régime hollandiste totalitaire (car virée de L’Obs), a attaqué les locaux de la CFDT et a fait subir à sa façade le même sort que celle de l’Hôpital Necker... en pire (ou en mieux, de leur point de vue), agrémenté d’une infâmante inscription.

Autocritique

La CGT, après réflexion, s’est fendue d’un communiqué compatissant.

Mais revenons aux aveux !

Non content donc d’être Cédétiste, j’ai adhéré au PS en 1973 ! Pour comble d’ignominie je me suis rallié à Rocard, quand il m’y a suivi (!), en 1974. Membre de son courant, j’en fus un des représentants dans une commission nationale éducation du PS. Puis, j’ai collaboré avec un député de la vague rose de 1981.

Depuis 1981, j’en ai connu des déçus du socialisme. Se sont-ils le temps d’une cohabitation réjouis du chiraquisme, puis du balladurisme ?  Et ces éternels déçus, ces champions de la division, ces ex-CERES suivant Chevènement, ont-ils été satisfaits de l’échec de Jospin ?

Connu aussi les outrances verbales – et parfois physiques – de l’extrême-gauche, à commencer par le PCF du temps où l’union était un combat ! Mais, même au plus fort des divergences, subsistait ce qui était nommé la discipline républicaine : au 2e tour, voter pour le candidat de gauche le mieux placé, sauf vote dit révolutionnaire, qui a heureusement échoué, mais qui est repris et systématisé par Mélenchon.

Discours d’ancien combattant de l’union de la gauche, de la gauche plurielle. Car ce temps est bien fini : pour Mélenchon l’ennemi, ce n’est ni Sarkozy, ni Juppé, et encore moins la Le Pen, c’est Hollande et Valls. Aucune outrance n’est épargnée : il faut mettre fin au coup d’état permanent et demander la restauration de la démocratie parlementaire. Et pas un socialo n’échappe à leur vindicte, même pas les frondeurs : vous savez ceux qui balancent des marshmallows avec leur fronde, histoire de ne pas blesser leurs camarades à qui ils reprochent de ne pas voter avec la droite pour faire tomber le gouvernement macrono-vallsiste !

Et comme il se doit, les permanences des élus PS, les locaux PS sont vandalisés. Et du coup pas que par des hordes encagoulées. La permanence du député Christophe Borgel à Toulouse a été muré par la CGT, puis celle de sa collègue Catherine Lemorton envahie, son personnel enfermé et ses documents pillés ! Même méthode, entrée murée, contre Sylvia Pinel à Castelsarrasin, Alain Ballay à Tulle, Jean-marc Fournel à Longwy…

 

Les locaux PS sont vandalisés : ainsi au Havre où plusieurs manifestants ont cassé la porte pour envahir l’intérieur des locaux du parti socialiste.

pas d’ambiguïté possible : c’est la CGT ! La CGT qui s’en prend donc à un parti politique, à des élus de la nation. CGT qui écrit, dans son communiqué faussement compatissant sur la CFDT : Il faut convaincre par ses idées et non contraindre par la violence !”* Ben voyons !

CGT d’ailleurs fort indulgente avec les casseurs, en témoigne cette anecdote bordelaise racontée fièrement par mon mélenchonniste préféré : deux jeunes venaient d’être exfiltrés du cortège par des flics en civil parce qu’ils venaient de faire quelques taches de peinture (sic) sur la devanture de la Société générale [les manifestants sont revenus sur leurs pas et ne sont] repartis que lorsque les deux ont été relâchés. Ce qui veut dire que venir à une manif avec des bombes de peinture et dégrader des agences bancaires c’est normal et bénin pour ces manifestants.

Il fut un temps où c’eût été le SO de la CGT qui aurait exfiltré les deux jeunes imbéciles !

Et CGT qui n’hésite pas à agresser allègrement les forces de l’ordre (dans la séquence où l’on voit une poignée de CRS acculés entre deux cars par des CGTistes déchaînés, Martinez aura peine à plaider qu’il s’agissait de légitime défense, c’était plutôt de l’illégitime défonce).

Mais je sens bien que je m’égare, que je retombe, malgré mon désir affiché d’aller à résipiscence, dans mes travers de social-traître. Que ne comprends-je que la CGT d’une part, Mélenchon de l’autre, détiennent les clés de la Vérité et indiquent aux égarés « C’est ici le chemin ». Long chemin qui passe justement par l’éradication du PS et de la CFDT, dut-on s’offrir un demi-siècle de droite** Sarkozo-Wauquieziste voire Ménardo-Le Peniste.

Le salut de la GAUCHE, la VRAIE, est à ce prix !

 

 

* "ce que nous percevons comme un double langage n’est, en réalité, qu’une forme de cohérence : la CGT, en tant que syndicat de type léniniste (ce qui est légitime) est, depuis longtemps la courroie de transmission d’un parti. Le problème est que, sans plus aucun moteur au bout, la courroie devient folle... Notre étonnement est étonnant : ne serait-il que la marque de notre difficulté à nous mettre à la place des autres ? De notre coeur, abandonnons la naïveté et ne gardons que la poésie". Reçu d'un correspondant

 

** Mais là, c'est sûr, je serai entré dans l'éternelle clandestinité...

Autocritique
Autocritique

En complément du commentaire du "retraité quidam parmi les qui dam" (voir ci-dessous) ces  photos du saccage (paraît-il plusieurs fois) de la permanence de Laurent Grandguillaume, député PS dijonnais.

 

"Il faut convaincre par ses idées et non contraindre par la violence !" écrivait la CGT dans le communiqué de 'soutien' à la CFDT...

CGT dont le siège aurait subi l'assaut de deux encagoulés dans la nuit du 24 au 25 juin 2016

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 19:07
Vote FHaine : Mailly FO disjoncte

Jean-Claude Mailly ose accuser Laurent Berger d'être "complice" de la montée du FN. En effet, le secrétaire général de la CFDT ne dénoncerait pas assez l’austérité. Ce qui le rendrait, "de facto, complice" de la montée du Front national.

 

  Dans une interview aux Echos (15/03/15), le secrétaire général de la CFDT avait mis en garde contre le "misérabilisme" qui "nourrit" le FN. Il avait estimé qu'"il y a de la rigueur, des gens en bavent, mais il n'y a pas d'austérité en France (…) La France n’est pas l’Espagne, le Portugal ou la Grèce."

"A ne pas qualifier d'austère la politique économique menée, à se couler dans le moule du conformisme économique libéral, à jouer les appoints des dirigeants, on est de facto complice de la montée des mouvements de rejet de l'autre", ose écrire Mailly (L’Express).

 

Or d’après un sondage IFOP*, du 25 mai 2014, pour L’Humanité, portant sur le vote aux européennes, ce sont les sympathisants de FO qui ont le plus voté FN et ceux de la CFDT qui ont été les moins sensibles aux sirènes marinistes !

 

L'extrême droite a recueilli 33 % chez les salariés proches de FO, 29% chez les sympathisants d'un autre syndicat (CFTC, CFE-CGC ou UNSA), 22 % chez ceux de la CGT, et —plus surprenant encore — 27 % chez les sympathisants de Solidaires, syndicat plutôt proche de l'extrême gauche et du Front de gauche.

C'est la CFDT qui résiste le mieux à la vague FN — ses sympathisants ayant voté à 17 % pour les listes de Marine Le Pen — et c'est aussi celle où on s'est le moins abstenu (45 %). Les proches de FO ont boudé les urnes à 61%.

 

Alors cherchez qui est complice de la montée du FHaine ? Une CFDT à la recherche du meilleur compromis possible car c’est le rôle d’un syndicat ? Ou une FO aux déclarations d’autant plus fracassantes que son action est impuissante ?

 

* Sondage réalisé en ligne le 25 mai 2014 auprès d'un échantillon de 3.373 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d'un échantillon de 3.546 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

 

Pour compléter : un argumentaire anti-FN téléchargeable  http://www.cfdt.fr/portail/nos-argumentaires/vrai-faux-les-mensonges-du-front-national-prod_197112

Vote FHaine : Mailly FO disjoncte

Sondage IFOP : abstentions

Vote FHaine : Mailly FO disjoncte

Sondage IFOP : répartition des votes

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 18:02
 Au mois de mai, une affiche de la « Manif pour tous », représentait déjà Christiane Taubira en gorille menaçant.

Au mois de mai, une affiche de la « Manif pour tous », représentait déjà Christiane Taubira en gorille menaçant.

Paris, le 19 novembre 2013

 

 

« MARCHONS CONTRE LE RACISME »

Le 30 novembre 2013 à Paris, en France et dans les Dom Com

 

 

Un climat nauséabond s'installe dans notre pays. Le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira, a subi ces dernières semaines des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus. Les déclarations racistes d’une candidate du Front national, les invectives d’enfants, téléguidés par leurs parents, traitant la ministre de la Justice de «guenon », sont une souillure pour la République.

 

Ces propos attaquent frontalement des millions d’êtres humains originaires d’Afrique, des Caraïbes, des Amériques, de l’Océan indien, citoyens français ou non et dont les aïeux ont été jadis martyrisés du fait de leur couleur de peau. Ils constituent une atteinte violente contre toutes et tous car ils visent au cœur le pacte républicain.

 

Nous condamnons solennellement cette dérive raciste, de même que les actes et propos qui en ont permis la maturation. Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion... Nous ne supportons pas que des boucs émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.

 

Alors que la France doit affronter les énormes défis liés à la dégradation économique, au chômage et aux inégalités, face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu'égale, solidaire et fraternelle.

 

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et ceux qui ont à cœur les valeurs de l’humanité, toutes celles et ceux qui veulent opposer l’égalité et la fraternité aux visages hideux du racisme à participer à une marche le 30 novembre 2013, à Paris, dont le rendez-vous est donné à 14 h 30, place de la République, ainsi que partout en France métropolitaine et dans les Dom Com.

 

Signataires :

Collectifdom - CM 98

Ligue des droits de l’Homme - Licra  - Mrap - SOS Racisme

CFDT - CFTC - CGT - FSU  - UNSA - Union syndicale Solidaires
UEJF (Union des étudiants Juifs de France) - FIDL - UNEF - UNL - UFAT (Union Française des associations Tziganes) - R=(Respect) - EGAM - FNASAT - Banlieues du Monde - France Terre d'asile - Ni Pute Ni soumise - Collectif des écrivains nègres - Association ultramarine de France - Les amis du PPM en France - Haut Conseil des Maliens de France  - Association pour la Promotion de la Langue et de la culture Soninké (APS) - Association culturelle de musulmans de Drancy - Conseil de Coordination des organisations arméniennes - La Maison des potes - Mémorial 98 - Le Syndicat des Avocats de France (SAF) - Le Syndicat de la Magistrature - Les Marianne de la diversité - RESF - Fédération des Mutuelles de France - Mouvement pour la paix  - Fondation Copernic - SNES - FCPE - CIMADE - SNEP - SNUEP - DAL (Droit au logement) - Ligue de l'enseignement

Angers

Angers

INDICATIONS PRATIQUES (source CFDT)

 

  1. Il s’agit d’une manifestation avec visibilité pour chaque organisation (banderoles, sono, drapeaux, autocollants, etc…). Une banderole unitaire de tête sera évidemment prévue.
  2. La manifestation est à l’initiative de la société civile (associations et syndicats). Les partis et groupes politiques sont invités à se mobiliser mais ne sont en aucun cas organisateurs, ni initiateurs.
  3. Ordre prévu dans la manifestation parisienne : Organisations Dom Com initiatrices (Collectifdom et CM98), associations, syndicats… Les partis et groupes politiques suivent et ne sont pas invités dans le "carré de tête".
  4. Prises de parole à l’issue de la manifestation : seules les organisations initiatrices et les associations nationales de défense des droits de l’homme ou antiracistes prendront la parole sur la base de l’appel commun.

 

 

 

 

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 16:19

"J'attend ton prochain blog sur la manif de Quimper!" Mis au défi par Mireille D. j'ai lâchement profité d'une contribution littéraire de mon camarade sguénard et néanmoins bourguignon GG pour le solliciter sur ce thème.

 

05/11/2013 : En complément de cet article de GG, à lire absolument, un excellent article de "Bakchich" : BONNETS ROUGES OU CHAPEAUX RONDS ?

Bretagne : populisme, confusion et manipulations

Je t’avoue que la Bretagne est loin de la Bourgogne : Rennes est à six-cent kilomètres et six heures de route, Brest ou Quimper à huit-cent soixante et huit heures de route. Nos Capétiens et nos Valois s’y sont pris de manière bien différente pour dévorer le duché pauvre et le duché riche.

 

Ce que je sais

  • - depuis un demi-siècle, la Bretagne a largement bénéficié de la solidarité nationale (et européenne)
  • - l’image de la Bretagne, dans l’esprit des français n’est pas que celle d’un pays de vacances, mais aussi d’une industrie agroalimentaire on ne peut plus polluante (algues vertes, élevages industriels de porcs et de volailles) et d’agriculteurs violents (destruction du parlement de Rennes – joyau historique - en 1994 au cours d’une précédente manif…)*
  • - d’autres régions ont beaucoup souffert de la désindustrialisation et de la rapacité de la finance depuis trente ans : la Lorraine (Longwy), le sud de la Bourgogne (Schneider, Le Creusot), le Nord-Pas-de-Calais (Charbonnages de France, Boussac…), les Cévennes (Charbonnages…), la Franche-Comté (Alsthom, Peugeot…) ; en gros, mises à part l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, l’Alsace et quelque peu Midi-Pyrénées, la France entière souffre.
  • - Mais la Bretagne, c’est aussi la victime du Torrey-Canyon en 1967, de l’Amoco-Cadiz en 1978, l’Erika en 1999…, c’est aussi une région qui, contrairement à la Corse, a su ne pas sombrer d’un nationalisme quelque peu romantique à une situation maffieuse.

 

On a donc le sentiment que cette région, très soutenue par l’Etat (c'est-à-dire la solidarité nationale) et l’Europe, supporte mal de se découvrir dans la situation commune.

 

* En l'occurrence, il s'agissait de marins-pêcheurs.

Bretagne : populisme, confusion et manipulations
Bretagne : populisme, confusion et manipulations

« L’Eco-taxe »

On a du mal à comprendre pourquoi cette taxe, qui, je suppose, devrait s’appliquer partout, et qui est déjà payée par les particuliers lors de l’achat d’un véhicule, provoque de telles réactions pour son application aux poids lourds (l'écotaxe poids-lourds (0,125 €/km, sans doute 0,12 à 0,15 €/km selon les modulations) exclusivement en Bretagne. Il y a peut-être des raisons spécifiques à cette région, mais je ne les connais pas et n’ai, pour le moment, rien trouvé. En tout cas, l’image de région pollueuse ne va pas s’améliorer dans l’esprit des français. En fait, ce que nous appelons « l’écotaxe » n’est pas essentiellement une taxe écologique ? Voici ce qu’en dit Wikipédia :

« La taxe poids lourds, officiellement « taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandise », parfois appelée écotaxe ou écoredevance poids lourds, est la version française de la Redevance poids-lourds liées aux prestations applicable en France.

Cette taxe critiquée fin 2013 avant sa mise en œuvre, s'applique aux véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes circulant en France sur certaines routes nationales et départementales. Elle vise à faire payer l'usage de ces routes par leurs utilisateurs en leur faisant supporter les coûts réels du  transport routier de marchandises (dégradation de la voirie, financement des infrastructures routières) alors que ce coût est aujourd'hui intégralement supporté par l'impôt commun. Son principe a été voté en 2009, dans le cadre de la Loi Grenelle 1. Son entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2014.

La taxe s’applique aux véhicules de transport de marchandises qui empruntent le réseau taxable indépendamment du contenu transporté par ces véhicules. […] Ce dispositif, issu de la directive « Eurovignette », est déjà présent en Allemagne, en Slovénie, en Autriche et en République Tchèque au niveau européen et a pour effet d'inciter les transporteurs à rationaliser leurs déplacements et à limiter les transports à vide. En France, les sommes collectées seront affectées aux collectivités territoriales gestionnaires ainsi qu'à l'agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) qui a pour but d’améliorer les infrastructures de transport et de soutenir des projets de développement du transport ferroviaire et fluvial. Le montant de la taxe va de 8,8 à 15,4 centimes d'euros par kilomètre parcouru (taxe variable selon la taille, le poids et le niveau de pollution du camion) pour 2014 et devrait rapporter 1,2 milliard d'euros par an à l'AFITF. »

 

Cette taxe relève donc d’une logique de coût de l’infrastructure, d’aménagement du territoire même si ses effets peuvent générer accessoirement une optimisation des déplacements de poids lourds donc quelque peu écologique. Les journalistes ne me semblent pas très clairs là-dessus. Volonté de mettre les écolos en porte à faux ? Il est vrai que ces derniers savent parfaitement se mettre eux-mêmes en difficulté…

Bretagne : populisme, confusion et manipulations

La mayonnaise

  • - un vieux fond très français de refus de l’impôt, mythifié, en Bretagne par l’épisode des « bonnets rouges » en 1675 contre la politique fiscale de Colbert.
  • - un vieux fond très français de l’Etat protecteur et tout puissant.
  • - un amalgame, réussi pour le moment, entre petits patrons et salariés malmenés ou licenciés, qui n’est pas sans rappeler la logique des corporations ressuscitée par Philippe Pétain en des temps plus cruels et plus noirs.

 

La manif de Quimper pose ainsi la question de « l’alliance objective » (très trotskyste – est-ce par hasard que seul FO s’y soit investie ?).

 

Quand à la tentative de démarquage de certains syndicats, elle me semble un peu pathétique, même si je n’ai pas le cœur de la critiquer : ce sont les mêmes qui s’élèvent aussi contre toute augmentation d’impôts (sauf pour « les très riches ») tout en exigeant la prise en charge « par l’Etat » de toutes les prestations sociales (notamment celles qui concernent la pauvreté), de tous les investissements, etc. Comme si la France avait encore des frontières, une monnaie, une Banque centrale d’Etat et pouvait se passer de toutes importations.

 

La CFDT [voir plus bas], quant à elle, n’apparaît que fort peu dans les médias nationaux. Elle est pourtant si puissante en Bretagne… Sa position me semble pourtant sensée, digne et responsable. J’ai trouvé quelques échos la concernant dans la presse locale[i] Les journalistes, dont je ne suis pas un dévoreur patenté et que je défends souvent dans l’univers syndicalo-syndical, ont plus brillé par leur capacités de mise en scène que d’analyse. Dommage : ils ont raté une occasion de se grandir au dessus du café du commerce.

 

Ce graphique montre le taux global d'imposition, en incluant tous les prélèvements, selon le niveau de revenus.

Ce graphique montre le taux global d'imposition, en incluant tous les prélèvements, selon le niveau de revenus.

A qui profite le crime ?

Allez, je te fais confiance pour développer cet aspect du sujet : c’est ton créneau d’excellence ! La manip est tellement visible…

Cela étant dit, je persiste à rabâcher que la vraie réforme fiscale de fond, la seule réforme historique, qui ne pouvait être faite que dans les six premiers mois du quinquennat et qui ne l’a pas été coûtera très cher à Hollande et à « la gauche réformiste ». Il avait pourtant un Piketty dans ses cartons.

GG

 

 

 

 

 

 

 

Bretagne : populisme, confusion et manipulations

Position de la CFDT

Face à la crise que traverse l'agroalimentaire en Bretagne, la CFDT condamne les violences et les amalgames et insiste pour que tous les acteurs se mobilisent en faveur de l'emploi.

 

Condamnant la violence de la manifestation du 26 octobre, la CFDT Bretagne et le syndicat CFDT de l'agroalimentaire Bretagne refusent l’instrumentalisation de la légitime inquiétude des salariés et des entrepreneurs de la région. C’est pourquoi elles ne participeront pas à la manifestation du 2 novembre à Quimper, préférant agir en faveur de « l’avenir de la Bretagne, l’intérêt des salariés aujourd’hui et demain ».

 

Ne pas se cacher derrière l'écotaxe

 

La CFDT appelle dans le même temps à « sortir des amalgames et confusions en tous genres » et insiste sur le fait que « si l’écotaxe est devenue le symbole des difficultés de l’agroalimentaire, elle n’en est pas la cause mais devient un paravent évitant de traiter les problèmes de fond. Les principales faillites d’entreprises en Bretagne lui sont antérieures ».

 

Prenant acte de l’annonce de la suspension de l’écotaxe par le gouvernement, la CFDT Bretagne demande désormais à chacun – employeurs, politiques, salariés – de « revenir maintenant à l’objectif qui doit [tous les] rassembler : l’emploi en Bretagne, des emplois de qualité, des emplois durables. »

Illustration empruntée à Backchich

Illustration empruntée à Backchich

La Une de Charlie

La Une de Charlie

"Le phare Ouest"

"Le phare Ouest"

Dans "Le Phare Ouest" une tribune de trois historiens qui dénoncent la "manipulation de l'histoire" des bonnets rouges.

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