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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 17:22
József Szájer : le tartuffe Magyar

Pourquoi se faire l’écho d’une « lockdown  partouze » à Bruxelles ? Parce que outre le côté cocasse d’une bonne vingtaine de mâles à poil se faisant réclamer leurs papiers par la maréchaussée belge, appelée pour tapage nocturne, parmi ces gais gays se trouvait József Szájer, député européen hongrois, co-fondateur du Fidesz  de Viktor Orbán. "Pendant qu’il prenait du bon temps dans un Bruxelles ouvert aux LGBT, il rendait la vie impossible aux LGBT en Hongrie en réécrivant le Constitution", remarquait sur twitter Szabolcs Panyi, journaliste du média d’investigation Direkt36.

József Szájer : le tartuffe Magyar

Bien que le risque encouru pour avoir enfreint les règles sanitaires liées au coronavirus soit relativement bénin (amende de 250 €), le député a préféré jouer les filles de l’air, en s’enfuyant à moitié à poil, par une fenêtre et en s’abîmant les mains en s’accrochant à une  gouttière.  Alors que de l’ectasy a été trouvé dans son sac à dos, il s’est  défendu d’avoir consommé de la drogue, placée là sans doute à l’insu de son plein gré. Il y avait aussi deux diplomates qui eux ont argué de l’immunité diplomatique.

Après l’accession de Viktor Orbán au pouvoir en 2010, Szájer s’est vanté d’avoir rédigé une nouvelle constitution pour la Hongrie sur son iPad, devenant l’architecte juridique du régime d’Orbàn. Et cela sans aucune consultation de l’opposition ni même de qui que ce soit en dehors du gouvernement.

L’article L, des Dispositions fondamentales, portant sur la « protection de l’institution du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme » a été inséré pour rendre impossible le mariage des couples homosexuels.

« Que Dieu bénisse les Hongrois ! »

Ainsi commence la « Professions de foi nationale » qui précède les dispositions fondamentales. Suivent : « Nous sommes fiers que notre Roi, saint Étienne, il y a 1 000 ans, ait bâti l'État hongrois sur des fondations solides et ait fait de notre patrie une partie de l'Europe chrétienne » et  « Nous reconnaissons le rôle que le christianisme a joué dans la préservation de notre nation. »

Article L.

1. La Hongrie protège l'institution du mariage en tant qu'union pour la vie en commun d'un homme et d'une femme établie par une décision délibérée, ainsi que la famille en tant que fondement de la vie de la nation.

2. La Hongrie encourage la décision d'avoir des enfants.

3. La protection des familles est réglée par la loi organique.

 

Article II. (partie intitulée Liberté et responsabilité)

La dignité humaine est inviolable. Chacun a droit à la vie et à la dignité humaine ; la vie de l'embryon et du foetus est protégée dès le moment de la conception. 

József Szájer : le tartuffe Magyar

Cette partie de la constitution sur le mariage et les familles est devenue un point de référence pour les futures lois visant à restreindre les droits et la liberté des personnes LGBT. En outre, il est devenu la justification juridique de la guerre culturelle de Viktor Orbán.

József Szájer : le tartuffe Magyar

Un épisode tragicomique de cette guerre fut l’affaire de la pub coca-cola. « Deux couples de même sexe, le slogan “Zéro sucre, zéro préjugé” et le hashtag #LoveIsLove sur fond de drapeau arc-en-ciel. En témoignant sa sympathie pour le mouvement LGBT via sa nouvelle campagne visible dans le métro et les principaux points de Budapest à l’approche du festival artistique Sziget, la marque américaine s’est attiré les foudres des conservateurs magyars. » (Courrier international) Une lettre a ordonné à la société de "cesser toute publicité préjudiciable au développement physique, mental, émotionnel et moral des enfants et des mineurs".

Le régime ne recule devant aucune décision aussi ridicule soit-elle comme le retrait de l’Eurovision, car manifestation jugée "trop ​​gay" !

Hongrie pays rêvé pour de la Rochère, Bourge ou Barjot !

Plus récemment, un amendement constitutionnel a été soumis au Parlement, par la ministre de la Justice, Judit Varga. Nouvelle attaque contre les droits des LGBT, dans ce pays où la reconnaissance juridique des changements de genre a pris fin en mai 2020.

 « La Hongrie protège le droit des enfants d’être identifié par le sexe de leur naissance, et assure leur éducation basée sur notre identification nationale et la culture chrétienne », indique l’amendement. Pour justifier cette interdiction de changement de genre, l’exposé des motifs avance que les nouvelles idéologies modernes soulevant des doutes sur la distinction entre sexe masculin et sexe féminin, mettent en danger le droit des enfants à un développement sain. La constitution stipule déjà que le mariage doit être entre un homme et une femme, mais l’amendement dit que dans une relation parent-enfant « la mère est une femme et le père est un homme ».

L’amendement garantirait que seuls les couples mariés hétérosexuels peuvent adopter des enfants. Les personnes célibataires pourraient obtenir des exemptions par autorisation ministérielle spéciale. (d’après The Guardian)

Tout aussi important est ce qui manque dans la constitution rédigée par Szájer . Par exemple, il n’existe aucune protection constitutionnelle contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.

József Szájer : le tartuffe Magyar

Récemment, la croisade anti-gay du gouvernement a atteint de nouveaux niveaux lorsque même Viktor Orbán s’est prononcé contre un livre pour enfants. Meseorszag mindenkie, ou Un conte de fées pour tous, est une anthologie de récits de contes de fées traditionnels, mis à jour avec des personnages plus diversifiés, inclusifs et LGBTQ dans des contextes contemporains. Parmi les nouveaux protagonistes figurent une Cendrillon Rom, une reine des neiges lesbienne et un cerf transgenre. Il a clamé qu’« il y a une ligne rouge qui ne peut pas être franchie (...) Laissez nos enfants tranquilles! » (on peut sourire, mais chez nous Jean-François Copé a fait pire).

Alors dans ce climat de croisade, découvrir que l’un de leurs plus actifs partisans, l’antigay József Szájer, est un gay, ça fait un peu désordre pour Orbàn et le Fidesz. "Pendant que les politiciens du Fidesz nous donnent des leçons sur le christianisme et la famille, ils mènent une vie totalement différente", a commenté l’ancien Premier ministre de gauche Ferenc Gyurcsany.

József Szájer : le tartuffe Magyar
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28 août 2018 2 28 /08 /août /2018 18:01
« François Démission » crie un anti pape !

La déclaration papale sur une homosexualité relevant de la psychiatrie quand elle est détectée dans l’enfance a fait passer à l’arrière-plan la lettre d’un Monseigneur Carlo Maria Viganò qui appelle François à démissionner. Cet ex- nonce aux Etats-Unis est encore plus homophobe que son pape qu’il exècre et qui, lui, joue sur les deux tableaux, avec des paroles de compassion pour les homos en perdition. Mais il porte des accusations précises.

Deux paragraphes cinglants condensent l’acte d’accusation du Pontife :

Au Honduras, un scandale aussi important que celui du Chili est sur le point de se répéter. Le Pape défend son homme, le cardinal Rodriguez Maradiaga, jusqu’au bout, comme il l’avait fait au Chili avec Mgr Juan de la Cruz Barros, qu’il avait lui-même nommé évêque d’Osorno contre l’avis des évêques chiliens. Il a d’abord insulté les victimes d’abus. Puis, seulement quand il a été contraint par les médias et par une révolte des victimes et des fidèles chiliens, il a reconnu son erreur et présenté des excuses, tout en déclarant qu’il avait été mal informé, causant une situation désastreuse pour l’Eglise chilienne, mais continuant à protéger les deux cardinaux chiliens Errazuriz et Ezzati.

Même dans l’affaire tragique de McCarrick, le comportement du Pape François n’était pas différent. Il savait depuis au moins le 23 juin 2013 que McCarrick était un prédateur en série. Bien qu’il sache qu’il était un homme corrompu, il le couvrit jusqu’au bout (….) Ce n’est que lorsqu’il a été contraint par le signalement d’abus d’un mineur, toujours à cause de l’attention des médias, qu’il a agi [à l'encontre de McCarrick] pour sauver son image dans les médias.

 

NB L'affaire du Honduras - une accusation de détournement de fonds sur fond politique - n'a absolument rien à voir avec celle du Chili. 

« François Démission » crie un anti pape !

Ce cardinal McGarrick, qui termina sa carrière comme archevêque de Washington, a été accusé d’avoir de 1980 à 1996 partagé « son lit avec des séminaristes », en invitant cinq à la fois pour passer le week-end avec lui dans sa maison près de la plage. Beaucoup de ces séminaristes, qui avaient été invités dans cette maison et avaient partagé le lit de l’archevêque, ont été plus tard ordonnés prêtres pour l’archidiocèse de Newark.

Ces accusations étaient étayées par le témoignage d’un prêtre, Gregory Littleton, lui-même réduit à l’état laïc pour viol de mineurs, où il racontait l’histoire des abus sexuels commis à l’époque par l’archevêque de Newark et par plusieurs autres prêtres et séminaristes.

Notre Nonce quand il prit connaissance de ce témoignage fait éclater sa sainte ire :

Les faits attribués à McCarrick par Littleton étaient d’une telle gravité et d’une telle bassesse qu’ils provoquaient chez le lecteur un sentiment de confusion, de dégoût, de chagrin profond et d’amertume ; c’était des crimes que de séduire, de provoquer des actes dépravés de la part de séminaristes et de prêtres, de façon répétée et simultanée avec plusieurs personnes, en se moquant d’un jeune séminariste qui tentait de résister aux séductions de l’archevêque en présence de deux autres prêtres, de donner l’absolution à ses complices de ces actes dépravés, et, après avoir commis de tels actes, de commettre une célébration sacrilège de l’Eucharistie avec les mêmes prêtres.

Mais ce que révèle le prélat c’est que lui, comme ses prédécesseurs, avait envoyé une note au Vatican et que des hauts responsables de la Curie comme Angelo Sodano*, Tarcisio Bertone ou Leonardo Sandri étaient informés.

Il prétend que Benoît XVI aurait, en 2009 ou 2010, sanctionné McCarrick en lui intimant de se consacrer à une vie de prière et de pénitence.

L’effet de ces mesures supposées** ne fut guère évident puisque le nonce dit avoir découvert, dans une publication archidiocésaine, une annonce invitant des jeunes qui pensaient avoir la vocation à une rencontre avec le Cardinal McCarrick. Et toujours d’après lui, il alerta le Cardinal Wuerl – célèbre depuis avec l’affaire de Pennsylvanie – cardinal qui prétend depuis n’avoir pas été au courant des méfaits du prédateur ni des sanctions de Benoît XVI !

Toujours est-il qu’avec l’élection de François, McCarrick, pour autant qu’il ait été vraiment sanctionné, retrouve toute sa place, se voyant même confier des tâches de représentation dans de lointaines contrées. Et il faudra qu’il soit accusé, non plus de batifoler avec des séminaristes, mais d’abus sexuels sur un enfant de 11 ans, pour qu’il soit enfin, renvoyé à la pénitence.

« François Démission » crie un anti pape !

Les réseaux homosexuels dans l’église

Notre monseigneur n’en pince vraiment pas pour les homosexuels. Et il lance des accusations pas piquées des vers sur divers prélats, « le cardinal Francesco Coccopalmerio et l’archevêque Vincenzo Paglia, qui appartiennent au courant homosexuel en faveur de la subversion de la doctrine catholique sur l’homosexualité » ;  « le cardinal Tarcisio Bertone, était notoirement favorable à la promotion des homosexuels à des postes de responsabilité ». « L’aile déviante de la Compagnie de Jésus, malheureusement aujourd’hui majoritaire » a, elle, des faiblesses envers l’IVG.

Mais refusant d’admettre que l’homosexualité ne signifie pas pédophilie – il argue que dans plus de 60% les victimes de crimes pédophiles sont des garçons comme s’il ignorait que seuls les garçons étaient enfants de chœur ou petits séminaristes – il fait preuve d’une homophobie pathologique :

La gravité du comportement homosexuel doit être dénoncée. Les réseaux homosexuels présents dans l’Église doivent être éradiqués Ces réseaux homosexuels, désormais répandus dans de nombreux diocèses, séminaires, ordres religieux, etc., se cachent sous le secret et les mensonges, avec le pouvoir des tentacules de poulpes, et ils étranglent des victimes innocentes et des vocations sacerdotales, et étranglent l’Eglise tout entière.

On ne s’étonnera donc pas que Carlo Maria Viganò soit repris, avec une fausse indignation, par les sites cathos intégristes. Son texte a été traduit en français par la « Fraternité Pie X » (les Lefebvristes) et diffusé par un site qui se dit de réinformation. (Mais au delà c'est toute l'aile conservatrice, y compris dans la Curie, qui espère pouvoir se livrer à la curée du pape François).

Il insulte allègrement les prélats qu’il soupçonne de gauche – la gauche pour lui commence avec le pape – ainsi d’un Cupich, évêque de Chicago, qui ose prétendre que le problème de la pédophilie dans l’église n’est pas lié à l’homosexualité mais au cléricalisme.

Il n’en reste pas moins qu’il énonce des faits précis qui, s’ils sont avérés, affaibliraient un pape pourtant bien conservateur sur la doctrine.

 

 

 

* « On sait que Sodano a tenté de dissimuler le scandale du père Maciel jusqu’à la fin. Il a même renvoyé le nonce à Mexico, Justo Mullor, qui refusait de se rendre complice de son projet de couvrir Maciel, et a nommé à sa place Sandri, alors nonce au Venezuela, qui était prêt à collaborer à la dissimulation. » Sur Maciel il faut rappeler que Jean-Paul II l'a soutenu en toute connaissance de cause.

 

** La principale faille de ce récit est toutefois documentée par une série de photos du cardinal McCarrick venant au Vatican rendre visite à Benoît XVI, après sa présumée condamnation à vivre une discrète vie de pénitence. (La Presse)

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 16:04
LGBT Larmes de Trudeau, sarcasmes de Fourest

Mme Fourest s’en prend à Justin Trudeau sur FB : « elle ne supporte pas dit-elle cette politique spectacle et lacrymale », ce qui est son droit. Mais, avec hargne et mauvaise foi, elle l’accuse de passer sa vie à s’excuser  « au lieu de résister à la montée de l’intégrisme homophobe et sexiste dans le pays ». Or, c’est Trudeau père qui a aboli les lois homophobes. Et Justin Trudeau n’a pas attendu d’être premier ministre pour s’afficher en défenseur de la cause LGBT.

"Je suis ici aujourd'hui pour dire, nous avions tort, nous vous présentons nos excuses, je suis désolé, nous sommes désolés..." "C'est avec honte, peine et un profond regret que je suis ici aujourd'hui" pour reconnaître les torts de l'État envers ses employés homosexuels "forcés à vivre à l'écart" et "humiliés".

"Une purge qui a duré des décennies restera à jamais un acte de discrimination tragique de la part du gouvernement envers ses propres citoyens, ils ont perdu leur dignité, leurs carrières et ont vu leurs rêves et leurs vies brisées", a ajouté Justin Trudeau.

En 1967, le cas d'Everett George Klippert, dernier Canadien à avoir été déclaré "délinquant sexuel dangereux", sans aucune autre raison que son homosexualité, avait déclenché une levée de boucliers de la société canadienne et du gouvernement.

Le père de Justin Trudeau, Pierre Elliott Trudeau, ministre fédéral de la Justice de l'époque, avait alors lancé "l'Etat n'a rien à faire dans les chambres à coucher". Deux ans plus tard, la Canada dépénalisait l’homosexualité. C'était en 1969.

Poursuivant donc l’œuvre de son père Justin Trudeau a ajouté "C'est notre honte collective que vous ayez été si maltraités, et c'est notre honte collective que ces excuses aient pris autant de temps, nombre de ceux ayant souffert n'étant plus en vie pour entendre ces mots. Et pour cela, nous sommes sincèrement désolés".

Et bien que Svend Robinson, premier député à avoir en 1988 revendiqué son homosexualité ait déclaré "C'est une journée incroyablement importante, non seulement pour la communauté LGBT, mais pour tous les Canadiens", Mme Fourest l’a donc accusé quasiment d’être complice de la montée de l’homophobie. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, une commentatrice explicite : «  Quelle hypocrisie. Il n'est pas responsable des politiques passées. Par contre, lorsqu'il laisse une femme passer sa cérémonie de citoyenneté en niqab, étendard d'un islamisme sexiste et homophobe, représentant une idéologie dans laquelle on assassine les homosexuels, c'est maintenant, sous son mandat qu'il est coupable. » Et C. Fourest d’approuver « le message d’Agnès complète bien ma pensée et pourquoi ce pardon là m’agace autant. »

Même si ladite Agnès dit n’importe quoi – l’épisode auquel elle fait allusion a eu lieu avant l’élection de J. Trudeau et, dans un état de droit, ce ne fut pas le 1er ministre mais la justice qui autorisa cette cérémonie – on voit bien qui sont visés : les musulmans et leur idéologie, l’islam.

Dans un nombrilisme assez stupéfiant Mme Fourest ramène le discours d’un premier ministre exprimant des excuses, au nom de son pays, à la communauté LGBT à son héroïque cas personnel :

"Quand je me suis battue contre l'homophobie et la transphobie comme présidente du Centre Gay et Lesbien, quand j'ai accueilli et mis à l'abri ceux que leurs familles chassaient, quand j'ai convaincu des politiques et milité de toutes mes forces pour que le PaCS soit voté, quand j'ai enquêté contre les homophobes comme journaliste à Têtu, quand j'ai tenu tête en télévision au chef des maires anti-CUS (ancêtre du PACS), quand j'ai défendu le mariage pour tous, quand je me suis fait rouer de coups par les nervis de CIVITAS aux cris de "sale pédale", à aucun moment je n'ai agi comme la lettre d'un sigle à rallonge. Mais comme une citoyenne d'un monde qu'il fallait changer pour le rendre meilleur. Avec tous. Et pour tous. Sans demander qu'on pleure pour ça. Juste qu'on avance."

« Personnellement, j'éprouve un plus grand malaise devant les réactions cyniques provoquées par les excuses de Justin Trudeau que par les larmes qui les accompagnaient. »

Rima Elkouri

Parlant de celles et ceux qui, comme Mme Fourest ont ironisé sur les larmes de Trudeau, Rima Elkouri, du journal La Presse, rétorque : « Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne vois rien de très drôle dans le fait de savoir que des citoyens de ce pays ont longtemps été traités comme des criminels par le gouvernement à cause de leur orientation sexuelle. Je ne vois rien qui me donne envie de m'esclaffer quand je pense à tous ceux qui ont été espionnés, humiliés et congédiés à cause de préjugés homophobes d'une autre époque. Tous ceux dont on a tenté de «détecter» l'homosexualité comme si c'était une tare honteuse et une dangereuse «faiblesse de caractère». Tous ceux que le gouvernement a soumis à cet appareil absurde appelé «Fruit Machine», qui devait mesurer «l'attraction homosexuelle» de ses employés. Tous ceux qui ont dû cacher qui ils étaient ou abandonner leurs rêves. Tous ceux dont la vie a été détruite à cause de l'ignorance de l'époque. Tout ça est à la fois tragique et honteux. Et je ne vois rien de futile à offrir des excuses et un pardon officiel aux victimes de ces pratiques gouvernementales discriminatoires. Ce geste promis par Justin Trudeau était attendu depuis longtemps. Il était nécessaire.»

LGBT Larmes de Trudeau, sarcasmes de Fourest

Et elle rappelle que l’engagement de Justin Trudeau pour la cause des homosexuels ne date pas de ce discours : avant d’être élu, il participait aux marches de la fierté gaie (comme on dit au Québec pour parler de ce que nous nommons Gay Pride). Et il a continué de le faire, devenu premier ministre.

Ajoutons que lors de ce discours il ne s’est pas contenté de répéter sorry/désolé. Outre une indemnisation des victimes discriminées et la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité, un mémorial sera érigé à Ottawa en souvenir des victimes lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et queer, renvoyées de l'armée ou de la police, ou aux carrières brisées dans la fonction publique, ou encore aux personnes suicidées en raison de leur orientation sexuelle.

 

Trudeau décoiffe. Surtout, pour les soi-disant Républicains, dont le Printemps ressemble à un hiver liberticide, incapables de relativiser – et même pour qui ce relativisme est la trahison de leur universalisme – le Canada les surprend et les scandalise. Comme le rappelait Justin Trudeau dans son discours, il a été marqué par des normes rigides, étroites et autant du côté francophone qu’anglophone. Mais il a su, en finalement peu de temps, se débarrasser de la tutelle des églises. Déjà en quelque sorte bi-culturel, il continue d’accueillir des migrants. Le pluri-culturalisme, honni par nos républicains, s’est imposé comme naturellement. Si le ministre Sikh de la défense peut arborer un magnifique turban, c’est que les histoires de chiffons n’obnubile pas la majorité des canadiens.

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19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 17:42
Cardinaux Drag queens

Le carnaval de Las Palmas (Canaries) a connu son point d’orgue avec un Gala de Drag Queens qui couronnait les meilleures prestations. Le premier prix était à forte connotation religieuse avec un crucifié et une madone plus quelques pénitents. Il n’en fallait pas moins pour provoquer la sainte ire de l’épiscopat local et la plainte d’une obscurantiste association d’avocats chrétiens. Plainte heureusement mise à la poubelle par le parquet.

Cardinaux Drag queens

L’association des avocats chrétiens avait porté plainte auprès du Parquet de Las Palmas contre la performance attentatoire du groupe Drag Sethlas, le gagnant du gala Drag Queens, à l’issue du Carnaval, pour son numéro mettant en scène la vierge Marie et le Christ crucifié.

Cette association d’avocats cul-bénits est une habituée de ce genre de démarche puisqu’elle avait déjà déposée une plainte contre un groupe de féministes (et des syndicalistes) pour un supposé délit d’atteinte aux sentiments religieux : le 1er mai 2014, dans une parodie des manifestations de la semaine sainte, elles avaient organisé la Procesión del "Coño Insumiso".

Si la vidéo ne s'affiche pas  cliquez sur le lien https://fb.watch/j5NI-1YI4u/

Cette association considérait donc que cette performance Drag était une manifestation de haine à l’encontre des sentiments religieux. Et elle espérait que le Parquet agirait contre ce délit de haine de la religion avec la même célérité qu’il avait montré pour empêcher l’autobus d’ Hazte Oir de circuler dans les rues de Madrid.

Polonia Castellanos, sa présidente, a affirmé que des milliers de personnes se sont montrées offensées et elle a invoqué la nécessaire protection de ces personnes devant des actes qui attentent à leur sentiment religieux, en invoquant la Constitution espagnole et la Convention européenne des Droits de l’Homme !

Cardinaux Drag queens

Une église homophobe

Bien que ses cardinaux donnent, dans les grandes cérémonies, dans le style drag queen – to drag : traîner – avec leurs ridicules immenses traînes portées par des larbins ensoutanés, l’épiscopat ibère donne, lui, dans une homophobie qui attente, elle, à la dignité des personnes gays ou lesbiennes.

Cardinaux Drag queens

Ainsi l’évêque de Saint Sébastien, José Ignacio Munilla, a écrit un livre intitulé Le sexe avec son âme et son corps, dans lequel il affirme que les pratiques homosexuelles ne peuvent être approuvées ; dans une image hardie il compare le sexe hétéro et le sexe homo à deux variétés de jambons : jamón de jabugo et jamón de paleta* ! On peut supposer que pour arriver à cette conclusion culinaire et gustative, l’évêque a testé lui-même diverses postures et pratiques homo et hétérosexuelles : fellation, cunnilingus, copulations à la grecque ou la française, et bien sûr à la missionnaire...

Cardinaux Drag queens

Le cardinal Fernando Sebastián avait, lui, qualifié l’homosexualité de sexualité déficiente et recommandé un traitement médical et psychologique pour résoudre ce problème. Pour un homme dont la sexualité journalière, en principe, est à zéro, il ne fait pas de doute que l’adjectif déficient n’incite en aucun cas les gays et lesbiennes à baiser davantage ou à se masturber à deux mains. Il veut dire qu’il ne doivent pas se masturber et encore moins baiser !

Cardinaux Drag queens

La liste des déclarations homophobes des évêques espagnols est sans fin. Leur indulgence, en revanche, devant la pédophilie de leurs prêtres est constante. Mais ne trouble pas nos avocats chrétiens.

Cardinaux Drag queens

Le Parquet classe la plainte sans suite

Avocats qui ont essuyé un revers cinglant, puisque le Parquet de Las Palmas a classé leur plainte sans suite. Il a estimé que la performance des Drag Sethlas ne manifestait pas une volonté d’offenser, mais juste une critique acide de la religion, dans un contexte de carnaval. Dans ses attendus le Parquet a précisé que le délit supposait une claire intention d’offenser et ne pouvait reposer sur un sentiment d’offense manifesté par un collectif de croyants : l’application du code pénal ne peut se fonder sur la plus ou moins grande sensibilité de ceux qui professent une religion déterminée !

Cardinaux Drag queens

Faut-il ajouter que même si le carnaval envahit les rues, nul n’est obligé de le regarder et encore moins de se rendre au gala qui l’a conclu ?

 

* Le jambon de Jabugo est le nec plus ultra des jambons :  selon les scientifiques, un jamón de jabugo éveille jusqu'à 20 goûts différents dans notre palais ; en revanche le jambon de palette, c'est-à-dire de l'épaule et non de la cuisse, est en fait, un faux jambon (CQFD).

 

 

Sources :

Y los obispos, reminiscencias de drag queens

La Fiscalía archiva la denuncia contra Drag Sethlas porque no ve "voluntad de ofender"

 

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29 décembre 2016 4 29 /12 /décembre /2016 21:38
Cardinal Rivera : un super-Barbarin mexicain !

L’archevêque de Mexico ne se contente pas de jeter l’opprobre sur le mariage gay, porte ouverte à la polygamie et l’inceste, en sexologue averti, il explique que l’homosexualité est contre nature. Il ne se contente pas, non plus, d’oublier de dénoncer les curés pédophiles, il les couvre de son manteau pourpre de Cardinal et accuse même les victimes de provocation.

Comme en France, l’église et ses fidèles les plus virulents, se sont lancés, sur le thème du mariage pour tous, dans une croisade où l’intégrisme le dispute à l’intolérance envers les couples du même sexe. Et pour appuyer cette croisade, au mépris absolu des connaissances sur la sexualité humaine, des arguments moyenâgeux sont avancés pour prévenir les fidèles sur les grands dangers du mariage gay.

Desde la fe” (litt. Depuis la foi), l’organe de propagande du Cardinal Norberto Rivera Carrera, archevêque de Mexico, prêche, du haut de sa chaire épiscopale, sur la fonction de l’anus !

Le corps humain n’est pas destiné à une relation homosexuelle.

« La femme possède une cavité spécialement préparée pour la relation sexuelle, qui se lubrifie pour faciliter la pénétration et supporter la friction, elle secrète des substances qui protègent le corps féminin de possibles infections transmises par la semence ». On suppose que cette mystérieuse cavité est le vagin quoique ça ne soit pas précisé.

« En revanche, l’anus de l’homme n’est pas destiné à recevoir, seulement à expulser. Sa membrane est délicate, se déchire facilement et manque de protection contre les agents externes qui pourraient l’infecter. Le membre qui pénètre l’anus le blesse sévèrement et peut causer saignements et infections. »

Cardinal Rivera : un super-Barbarin mexicain !

Donc, selon le grand sexologue et cardinal, l’anus ne peut qu’expulser, autrement dit déféquer, mais ne peut se faire pénétrer, surtout pas par un pénis ! mais il a dû échapper au prélat que le sexe anal se pratique aussi dans les couples hétéros et il semble ignorer que les vrais sexologues, comme ceux qui écrivent dans le “Journal of Sexual Medicine” proposent toute une gamme de techniques pour pratiquer le sexe anal sans risque. Certes le sphincter offre une résistance : relaxation et lubrification – la vaseline ‘Monseigneur’ – permettent ce sexe anal qui offre, d’après eux, « de grandes satisfactions érotiques et sexuelles », pour tous les couples homos comme hétéros !

“Dios ya perdonó a los sacerdotes pederastas”

“Dios ya perdonó a los sacerdotes pederastas”

Et si l’anus de l’adulte est si fragile pour notre Cardinal que ne devrait-il pas dire sur celui des enfants fussent-ils de chœur ?

Or la journaliste Sanjuana Martínez a démontré, documents et photos à l’appui, que le prélat connaissait les crimes d’un curé pédophile, Nicolás Aguilar Rivera, et que, malgré ça, il l’a laissé poursuivre son ministère, ce qui lui a permis pendant 30 ans de continuer à abuser d’enfants, entre 5 et 13 ans. Quelques 60 enfants au Mexique, 26 en Californie !

Cardinal Rivera : un super-Barbarin mexicain !

« Il n’y a pas eu de la part de l’église mexicaine la volonté que les prêtres pédophiles répondent de leurs actes devant la Justice. En les masquant, en pratiquant la loi du silence, elle pensait que le problème allait disparaître. »

Cardinal Rivera : un super-Barbarin mexicain !

A la parution de l’article, la réaction de l’archevêque fut grotesque, pour ne pas dire odieuse : il n’a pas eu une phrase de compassion pour les victimes, aucune reconnaissance de leur souffrance.

Comme dans beaucoup d’autres pays, la pédophilie cléricale fut tolérée par la hiérarchie de l’église mexicaine. Les prêtres pédophiles étaient transférés d’un diocèse à l’autre comme si de rien n’était et continuaient d’exercer leur ‘sacerdoce’ au contact d’enfants. On demanda même aux victimes de pardonner à leurs agresseurs qui échappaient à la justice !

Et une majorité de catholiques ne veulent pas entendre parler de ces histoires, et se sentent même agressés quand on leur montre la réalité. Ils ne veulent rien entendre, rien voir et obéissent à la loi du silence !

 

 

En complément, cette nouvelle trouvée sur "20 minutes" qui vaut son pesant d'hosties

Cardinal Rivera : un super-Barbarin mexicain !

Une lettre papale que le Cardinal mexicain ferait bien de méditer :

 

 

 

Le pape François demande la tolérance zéro pour les prêtres pédophiles

Le pape François a demandé la tolérance zéro envers les prêtres pédophiles dans une lettre adressée aux évêques à l’occasion du jour des Saints Innocents, 28/12/16, et publiée le 02/01/17.

« Écoutons les pleurs et les lamentations de ces enfants ; écoutons aussi les pleurs et les lamentations de notre mère l’Église, qui pleure non seulement devant la souffrance causée à ses enfants les plus petits, mais aussi parce qu’elle connaît le péché de certains de ses membres: la souffrance, l’histoire et la douleur des mineurs qui ont été abusés sexuellement par des prêtres. Péché qui nous fait honte. Des personnes qui avaient la responsabilité de prendre soin de ces enfants ont détruit leur dignité. Nous déplorons cela profondément, et nous demandons pardon. Nous nous unissons à la souffrance des victimes et, à notre tour, nous pleurons le péché. Le péché de tout ce qui est arrivé, le péché d’avoir omis de porter assistance, le péché de taire et de nier, le péché d’abus de pouvoir. L’Église aussi pleure avec amertume ce péché de ses fils, et elle demande pardon. Aujourd’hui, faisant mémoire des Saints Innocents, je veux que nous renouvelions tout notre engagement pour que ces atrocités ne se produisent plus parmi nous. Trouvons le courage indispensable pour promouvoir tous les moyens nécessaires et protéger, en toute chose, la vie de nos enfants pour que de tels crimes ne se répètent plus. Faisons nôtre, clairement et loyalement, la consigne "tolérance zéro" dans ce domaine. »

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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 20:09
Le PAPE a le genre mauvais !

« Théorie du genre » que de sottises sont dites sur ta prétendue existence. Y compris par le pape parfois mieux inspiré.

Le pontife, peut-être victime de l’ivresse de l’altitude, prend donc pour argent comptant le récit pour le moins controuvé de son « père catholique ».

Déjà, on imagine la scène ! « repas de famille », dialogue :

- Alors fiston, qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?

- Papa, plus tard je veux être une fille !

Et le père de se précipiter sur le cartable du rejeton pour découvrir « les livres »* du collège (en avance le gamin à 10 ans !) qui continuent à enseigner la diabolique « théorie du genre » ! Sauf qu’il n’y a pas plus de théorie du genre que de beurre en branche.

Le PAPE a le genre mauvais !

Les racistes, anti Najat Valaud-Belkacem, sont justes capables de sortir un encadré de 4 lignes d’un manuel de 1ère qui mentionne la transsexualité. Or la transsexualité n’est pas une théorie, mais un fait que le pape, lui-même, reconnaît puisque dans la même conversation il raconte avoir reçu une lettre d’un Espagnol lui disant comment il avait décidé de changer de sexe pour devenir homme. « Il s’est marié, a changé d’état civil et m’a écrit cette lettre pour me dire que ce serait une consolation de venir me voir avec sa femme. Je les ai reçus » !

“Pour le chef de l’Eglise catholique, « avoir des tendances homosexuelles ou changer de sexe est une chose », mais « faire un enseignement dans les écoles sur cette ligne » en est une autre. Il s’agit là d’une volonté de « changer les mentalités », d’une « colonisation idéologique », a estimé le pape, qui avait dénoncé, samedi à Tbilissi, la « théorie du genre » comme l’un des aspects d’une « guerre mondiale pour détruire le mariage »”. Le Monde 03/10/16

Faut-il rappeler au pape François que la tendance à la baisse des mariages et la hausse des divorces n’a pas attendu cette stupide polémique, déclenchée par l’épiscopat français, pour apparaître, de même que la chute de la natalité ? Et que la lutte contre l’homophobie, le combat pour des droits égaux quelles que soient les orientations sexuelles, puissent changer les mentalités est un but des plus honorables. Que finalement, par ses propos sur les homosexuels ou transsexuels, ce pape contribue à atteindre.

Car c’est l’apparent paradoxe : autant, finalement, il est aussi borné que ses prédécesseurs sur le plan doctrinal , autant il reste soumis à la perpétuelle tentation – qui se déploie avec la plus grande indécence en Pologne – du cléricalisme, cette insupportable volonté des religions d’imposer leurs dogmes à l’ensemble de la société, autant, dans le domaine humanitaire, il prend une large partie des cagots à rebrousse-poil. Accueil des réfugiés notamment.

Comme de bien entendu, les ripoublicains, dans leur délire anti-Najat Valaud-Belkacem - leur tête de turc depuis que Christiane Taubira n'est plus là - sont venus crier au crime de lèse pontife, le très bigot Fillon en tête, accompagné des frères de la côte, Ciotti et Estrosi ; puis l'ex-chanoine de Latran est venu en remettre une couche !

Le PAPE a le genre mauvais !
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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 21:15
Amores Santos (Saintes Amours)

Commençons d’abord par la douce romance du Padre Alberto Cutié et de sa belle Ruhama Canellis. Un prêtre catholique et aussi cathodique. Beaucoup plus sordides sont les « Amores Santos », documentaire qui dénonce l’hypocrisie des ecclésiastiques  sur l’homosexualité.

   Scandale ! un tabloïd de langue espagnole qui jette en pâture à la communauté catholique hispanophone états-unienne, en particulier de Floride, les images du très cathodique Padre Alberto, sur la plage, échangeant caresses et baisers avec une gente dame. En maillots de bain tous les deux. Si on ajoute que ladite dame est divorcée, avec un garçon, on imagine la tempête dans les bénitiers.

  Notre Padre, Alberto R. Cutié, dit Padre Alberto, est né le 29 avril 1969 (année érotique), à San Juan, Puerto Rico, de parents cubains ayant fui le castrisme. Dans sa jeunesse il fut DJ, avant de trouver sa vocation et d’être ordonné prêtre dans l’archidiocèse de Miami. Sa famille y avait migré pour rejoindre la colonie des exilés cubains. Il est vite devenu une vraie vedette des médias, radio et  presse écrite d’abord, puis télé où il animait une émission journalière (un talk show comme ils disent) intitulée Cambia tu Vida con el Padre Alberto, Change ta vie avec le père Albert ! (Rien à voir avec le « Père Albert » interprété par le grand tintinophile Albert Algoud).

Comble de la gloire médiatique, en 2002 il anime une émission  Hablando Claro con el Padre Alberto qui diffuse sur tous les Etats-Unis, le Canada, l’Espagne et l’Amérique latine ! Et il publie un best-seller : Real Life, Real Love en Anglais, Ama de Verdad, Vive de Verdad en Espagnol, en 2006.

Amores Santos (Saintes Amours)

  

Mais en mai 2009, celui qui avait été surnommé aussi Father Oprah – allusion à un talk show célèbre animé par Oprah Winfrey – va être obligé de se mettre en congés médiatiques,   après la parution de ces photos où on le voit donc embrasser et caresser Ruhama Buni Canellis, sur une plage publique. Comme un « coming out », puisque tel un fouteux passant du Barça au Real, il s’auto-transfère dans la schismatique église anglicane, l’église épiscopale.

 Et comme dans les contes, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants : il épousa sa belle divorcée – en blanc ! – et lui fit deux gniards (à ce jour) qu’il baptisa lui-même.

Et il en fit un livre Dilemma : La Lucha De Un Sacerdote Entre Su Fe y el Amor (Dilemme : la lutte d’un prêtre entre sa foi et son amour ! Un sous-titre digne de la collection Harlequin).

 

 

Amores Santos (Saintes Amours)

 

Amores santos !

Un évêque qui soulève sa soutane et dévoile une culotte de dentelle rouge. Un prêtre hurlant qu’on le traite de salope, de putasse et qu’on lui pisse dessus. Un autre nu dans sa propre sacristie devant une statue de la Vierge Marie. Ce sont des évêques, des religieux, des curés, des séminaristes… Ils sont anglicans, catholiques, évangéliques, baptistes… Et tous concluent de la même façon, par une éjaculation devant la webcam.

Amores Santos (Saintes Amours)

« Je n’aurais jamais pensé qu’il serait aussi facile d’enregistrer autant d’ecclésiastiques pratiquant le sexe par internet » a dit Dener Giovanini, réalisateur du documentaire « Amores Santos »

Le but de Giovanini était de mettre au grand jour l’hypocrisie de l’église et de dénoncer la violence subie par les homosexuels à cause des discours de haine homophobe des religions. L’élément déclencheur a été une vague d’agressions homophobes au Brésil. Mais au fur et à mesure, le documentaire s’est converti – si on peut dire – en une radiographie impitoyable des innommables perversions cléricales.

Tout a été conçu par le biais de Facebook. « Au début,  nous voulions seulement savoir si les religieux utilisaient internet pour avoir des contacts avec d’autres hommes. » Pour cette raison, Giovanini s’est servi d’un acteur de 25 ans. Il a été doté d’une fausse identité, sous le nom de Darico Macedo, avec une vraie photo. Il entre en relation avec des religieux. Et quand Darico révèle qu’il est gay, l’attitude des prêtres change radicalement : l’échange devient plus audacieux, plus épicé, et, invariablement, au bout d’un moment, il est invité à se dénuder devant la webcam.

Le réalisateur a été surpris du résultat : il n’aurait jamais imaginé qu’un si grand nombre d’ecclésiastiques, en quelque sorte, se débraguetteraient ! Il pensait qu’ils seraient plus prudents. Mais il semble que ces relations sexuelles, par écrans interposés, soient, pour eux, la chose la plus naturelle du monde. Giovanini assure que lui et son équipe ont à chaque fois vérifié que les interlocuteurs  qui ont échangé avec leur acteur appartenaient bien à une église, qu’ils étaient bien des religieux en activité.

   Son équipe a créé trois profils pour Darico Macedo, dont le vrai nom ne sera pas révélé pour des raisons de sécurité. Il y eut bientôt plus de 5 000 amis facebook. « J’ai perçu dès le début que sur la toile il n’y a aucune limite » a dit l’acteur, qui est aussi homosexuel dans la vraie vie... « Je suis conscient que je me suis beaucoup exposé et que, en quelque sorte, je me suis converti en activiste militant. Ça n’a pas été une décision facile, mais je n’ai aucun regret » dit-il.

D’un studio de Brasilia, décoré comme s’il s’agissait d’une chambre à coucher, le pseudo Darico va séduire des religieux de 36 pays différents avec utilisation du traducteur Google pour communiquer avec eux, quand ils n’étaient pas lusitanophones...

Au départ, seuls les religieux brésiliens étaient ciblés, mais par le jeu des amis des amis, le cercle a pu s’agrandir à d’autres nationalités. Ainsi fut démontré que l’homosexualité au sein de l’église est un phénomène mondial.

Il y avait beaucoup d’Italiens, dont certains étaient proches de hauts responsables du Vatican, comme le montrait leur page Facebook. Mais dans le film, on trouve aussi des prêtres et séminaristes allemands, espagnols, portugais ; l’Amérique Latine est bien représentée avec des chiliens, équatoriens, boliviens, colombiens, costaricains ;  les religieux états-uniens sont très réceptifs : un simple « Hi » et ils se lancent dans le jeu !

« Avec tous les fuseaux horaires, il y avait toujours quelqu’un prêt à jouer » raconte Giovanini, qui note qu’il était plus facile d’enregistrer des catholiques, car les protestants sont souvent mariés et devaient pouvoir s’isoler pour tenir des échanges homosexuels en ligne.

Au total l’équipe a réuni 500 h d’enregistrement… « Nous ne voulons nuire à personne » assure le réalisateur. Il concède que les protagonistes, enregistrés à leur insu, pourraient l’attaquer, mais ils auraient à assumer publiquement que ce sont eux que l’on voit à l’écran. Il reconnaît cependant le risque de briser la vie de certains si, bien que floutés, leurs proches pouvaient les reconnaître.

Le film comporte aussi des entretiens avec des parents d’enfants victimes d’attaques homophobes dont certains ont été poussés au suicide. Il inclut des images trouvées sur internet d’une jeune fille de 15 ans, qui saute d’une tour de télévision, parce qu’elle a été rejetée par sa famille à cause de son orientation sexuelle. Il fait état aussi du témoignage d’un ex-curé qui dit avoir connu des religieux qui séduisent des jeunes en leur procurant des drogues, comme l’héroïne ou la cocaïne, en échange de sexe, pour les garder accros !

 

Inutile de dire que ce film provoqua de peu charitables réactions et que, outre le torrent d’insultes sur les réseaux sociaux, le réalisateur a eu droit à des menaces de mort. Et, sauf erreur, si le documentaire a eu des échos en Espagne, par exemple, il n’en a eu aucun dans notre beau pays. Pudeur déontologique ?

Pour compléter :

« L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »

 

D’une part, l’Eglise catholique développe un discours naturalisant et binaire, selon lequel il y aurait une nature masculine et une nature féminine, avec une différence infranchissable entre les deux, au fondement de la nécessaire complémentarité des sexes et de l’hétérosexualité obligatoire. D’autre part, elle met en place une organisation interne tout autre. En effet, la masculinité que l’Eglise place au sommet de sa hiérarchie de genre, celle des prêtres et des religieux, est une construction atypique : en sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé.

En instaurant ce « bougé » du genre et l’idée que les fidèles sont voués soit au mariage hétérosexuel soit à la vie consacrée dans le célibat, l’Eglise catholique a restreint l’horizon des possibles pour des hommes et des femmes qui ne se sentent pas attirés par le mariage hétérosexuel : c’est la prêtrise ou la vie religieuse.

Cela dit, le clergé a pu être en certains lieux et en certains temps un espace protecteur dans un monde marqué par une homophobie généralisée.

L’Eglise a donc été façonnée pendant des siècles à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif. Les prêtres homosexuels ont organisé leur vie dans cet espace de protection et d’épanouissement relatifs, et parfois même d’ascension sociale, que ne leur aurait pas offert la société.

De la même manière, les couvents de religieuses ont été au XIXe siècle des lieux d’épanouissement pour des femmes qui voulaient échapper au mariage hétérosexuel, à la domination masculine au sein du couple, ou à la maternité.

Un des objectifs de la croisade antigenre lancée par le Vatican est, selon moi, de faire taire ses prêtres et religieux homosexuels pour que l’on ne sache pas publiquement que le sacerdoce sert aussi de placard.

le « placard ecclésial » est aujourd’hui en crise. Il est devenu transparent aux yeux des clercs eux-mêmes comme de certains fidèles. Ainsi des prêtres et religieux rencontrés au cours de mon enquête ont longuement évoqué ces profils de prêtres en soutane qui étaient connus dans l’univers clérical pour être « des grandes folles de sacristie », selon l’expression utilisée dans ce milieu, et qui allaient crier des slogans homophobes dans les défilés de La Manif pour tous.

J’ai enquêté pendant deux ans pour le compte de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise. Au vu de l’ampleur du phénomène, ni l’institution ni aucun groupe de pression catholique ne peuvent plus se permettre de donner des leçons de moralité sexuelle aux personnes LGBTQI, comme l’avaient fait l’épiscopat et La Manif pour tous lors des mobilisations de 2012-2013. Et surtout pas au nom de la protection de l’enfance.

Extraits de l'article

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20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 10:43
La France championne du monde de la tolérance ?

Le centre de recherche PEW a enquêté dans 40 pays sur l’adultère, le jeu, l’homosexualité, l’IVG, le sexe entre adultes non mariés, la consommation d’alcool, le divorce, la contraception.

 

L’angle choisi par ce sondage est insolite. Ainsi, au lieu de demander si le-la sondé-e est pour ou contre l’usage de contraceptifs, la question devient : l’usage de contraceptifs est-il moralement acceptable, moralement inacceptable ou ne relève pas de la morale ? (Using contraceptives is morally acceptable, morally unacceptable, or is it not a moral issue ?). La tentation serait d’additionner ceux qui estiment le divorce, l’IVG, etc. comme moralement acceptable ou ne relevant pas de la morale comme des POUR. 

Mais s’agissant, par exemple, de la consommation d’alcool, les 57% de Canadiens ou les 56% de Français qui considèrent que ça ne relève pas de la morale posent peut-être plus sainement le problème en termes de santé publique.

 

 

La France championne du monde de la tolérance ?

Sur les 40 pays, je n’en ai retenu que 13 : Etats-Unis et Canada en Amérique du Nord, Argentine Brésil et Chili en Amérique latine, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie Espagne et France en Europe de l’Ouest, Pologne et Tchéquie en Europe de l’Est et enfin la Russie. Tous ayant été sous influence chrétienne, certains plus spécifiquement catholique, avec des destins historiques proches par groupe de pays du temps de la guerre froide (alliance Atlantique, Bloc soviétique, dictatures en Amérique latine) semblaient plus évidents à comparer. Et, à tort ou à raison, l’angle choisi, intitulé « global view on morality », m’a semblé peu pertinent pour sonder des pays musulmans, au vu, notamment, des résultats en Tunisie.

La France championne du monde de la tolérance ?
La France championne du monde de la tolérance ?
La France championne du monde de la tolérance ?
La France championne du monde de la tolérance ?
La France championne du monde de la tolérance ?
La France championne du monde de la tolérance ?
NB La ligne plus épaisse sous l'Italie est indépendante de ma volonté et n'a donc aucune signification.
NB La ligne plus épaisse sous l'Italie est indépendante de ma volonté et n'a donc aucune signification.

NB La ligne plus épaisse sous l'Italie est indépendante de ma volonté et n'a donc aucune signification.

L’église catholique a perdu la bataille du contraceptif

Le pape précédent a eu beau mettre la capote à l’index, l’église a beau condamner l’usage des contraceptifs, même la catholique Pologne ne compte que 17% de fidèles à cet enseignement. Il n’en reste que 4% en France et seulement 2% en Espagne. L’Argentine ou le Chili en comptent 6%.

Elle a aussi perdu la bataille de la chasteté en dehors des liens sacrés du mariage, même si l’échec est moins net. 22% des polonais trouvent moralement condamnable de copuler en dehors de l’hymen consacré. Ils sont même 35% au Brésil mais presque autant aux Etats-Unis (30% comme la Russie !). En revanche Français et Allemands ne sont que 6% à prôner l’abstinence, à peine plus en Espagne avec 8%.

 

Sauf en France, l’adultère est sévèrement jugé

   Les galipettes extra-conjugales sont condamnées aussi massivement aux Etats-Unis, fidêles à leur réputation de puritanisme et au Brésil, ce qui colle moins avec l’image légère que nous avons du pays de la samba (84%). Même l’Allemagne atteint 60% de désapprobation contre 64% en Italie ou en Espagne. Seule la France descend en dessous des 50% de réprobation (47%) et 4 sondés sur 10 considèrent que les coups de canif dans le contrat ne relèvent pas de la morale.

 

L’église a pratiquement perdu la bataille du divorce.

Presqu’un quart des brésiliens condamne le divorce. Ils sont suivis par la Pologne, les Etats-Unis, la Russie à 22%. L’Italie est à 18%. Mais l’Espagne, à 4%, s’est très vite accommodée d’un divorce qui ne date que de 1981 (et sérieusement libéralisé en 2005). Les Français ne sont que 5% à porter un jugement moral négatif et plus de la moitié considère que le divorce ne relève pas de la morale.

 

La Russie championne de l’homophobie

   Il n’y a pas photo : plus de 7 sondés russes sur 10 condamnent moralement l’homosexualité (72%), loin devant la Pologne 44%, le Brésil encore 39% ou les Etats-Unis 37%. Si le noyau dur homophobe est plus élevé en France (14%) qu’en Allemagne (8%) ou en Espagne (6%), un sondé Français sur deux considère que ça ne relève pas de la morale.

 

Sur l’IVG, une Amérique latine à la traîne

 

Le Brésil est encore à la pointe de l’intolérance avec presque 8 sondés sur 10 qui condamnent le recours à l’IVG. Mais en Argentine et au Chili c’est autour de 6 sur 10. Aux Etats-Unis c’est 1 sur 2. Pologne et Italie montrent leurs « racines chrétiennes » avec 47 et 41%. En Espagne où le Parti Popular, noyauté par l’opus Dei, poussé par une église non défranquisée, veut repénaliser l’IVG seul un quart des sondés la condamne, comme au Canada ou en Grande Bretagne. En France on retrouve ce noyau dur de 14%, le plus faible des pays sondés.

 

Cocorico : la France pays le plus ‘libéral’

Sur tous les thèmes les plus controversés la France est soit la plus tolérante (adultère, IVG, jeux) soit dans les pays les plus tolérants, même si, sur l’homosexualité, l’Espagne la dépasse ce qui tendrait à montrer que la movida ne fut pas que paillettes mais que la société espagnole a profondément et rapidement évolué après la fin du franquisme.  Mais surtout, la France est bien championne de la laïcité qui sur tous les thèmes est le pays qui répond le plus nettement qu’ils ne relèvent pas d’un jugement moral. Notamment sur le divorce (52%) et l’homosexualité (50%) et bien sûr sur l’alcool et les jeux (57 et 56%). Mais même sur l’IVG, avec 47%, elle est à 10 points devant le pays suivant, le Canada, et une vingtaine de l’Espagne ou de l’Allemagne. La France est aussi le pays où les sondés se réfugient le moins dans des réponses de casuistes (depends on the situation) ou refusent de répondre.

 

 

Voir aussi : Adultère, alcool, divorce... Quel est le peuple le plus tolérant ?

La France championne du monde de la tolérance ?

Ce sondage obéit aux règles communément admises, avec des échantillons raisonnables (et des précisions sur des populations non prises en compte et la marge d'erreur).

 

Trois exemples :

Country: Brazil

Sample design: Multi-stage cluster sample stratified by Brazil’s five regions and size of municipality

Mode: Face-to-face adults 18 plus

Languages: Portuguese

Fieldwork dates: March 4 – April 21, 2013

Sample size: 960

Margin of Error: ±4.1 percentage points

Representative: Adult population

 

Country: Czech Republic

Sample design: Random Digit Dial (RDD) probability sample of adults who own a cell phone

Mode: Telephone adults 18 plus

Languages: Czech

Fieldwork dates: March 4 – March 14, 2013

Sample size: 700

Margin of Error: ±3.7 percentage points

Representative: Adults who own a cell phone (roughly 91% of adults age 18 and older)

 

 

Country: France

Sample design: Random Digit Dial (RDD) sample of landline and cell phone-only households with quotas for gender, age and occupation and stratified by region and urbanity

Mode: Telephone adults 18 plus

Languages: French

Fieldwork dates: March 4 – March 16, 2013

Sample size: 1,004

Margin of Error: ±3.6 percentage points

Representative: Telephone households (roughly 99% of all French households)

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 20:42

 

pape-demission 01

image empruntée à @rrêt sur images

 

 

 

 

Papus interruptus, titre génial de Libé ce matin. Donc impossible à reprendre.


Votre serviteur, mécréant de service, rend l'hommage qu'il mérite à l'onctueux Guéant, plein de componction, pointant l'impardonnable Hollande - n'a-t-il pas osé dire, petite blague, que la France ne présenterait pas de candidat à la succession du pontife. Mes "racines chrétiennes" me poussent à m'interroger sur cette absence de foi du sortant dans la grâce divine, et mon mauvais esprit m'entraîne à rappeler que le Cardinal Ratzinger, apparatchik du Vatican du temps de JP2 ne pouvait ignorer un Marcial Maciel et le reste. Pour conclure, un numéro extraordinaire d'Odon Vallet, à la "Nouvelle édition" - le passage sur Henti IV et Louis-le-Grand est un pur délice et sa conclusion sur  un Monseigneur Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, expert comptable, d'une parfaite ironie.

 

Pape-CLAUDE-GUEANTRevenons donc d’abord à Guéant qui, sur un ton tout empreint d’une sainte componction quasi ecclésiastique a blâmé Hollande pour avoir dit avec malice, à propos du conclave : "Nous ne présentons pas de candidat." "Faire une blague à propos d'une décision aussi digne, ce n'est pas bien, c'est déplacé", a déclaré, plein d’onction, l’ex homme de confiance du Chanoine de Latran. Et, il a ajouté un "Chacun sait que François Hollande n'est pas très favorable aux religions en général et à la religion catholique en particulier". Sans doute parce que ce Président, au lieu de nous rebattre les oreilles avec des « racines chrétiennes », a dit qu’en tant que chef d’un état laïque il n’avait pas de commentaires à faire sur une décision respectable mais qui ne concerne que l’église. Mais la basse et tartuffienne polémique de Guéant a fait long feu.

 

 

 

 

« Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. […]

C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire. »

 

Le mécréant que je suis, se contenterait d’observer qu’historiquement le seul démissionnaire réel fut la fameux Célestin V : le prédécesseur Benoît IX a été viré, est revenu, a démissionné, est rerevenu et a été viré définitivement. Quant à Grégoire XII, il était en concurrence avec deux autres (dits antipapes, dont un Benoît encore) et sa démission visait à mettre fin à un schisme. 

 

Mais avec T. Legrand, France Inter, on peut s’interroger sur la cohérence du Saint-Esprit qui inspire le conclave bien sûr dans son choix, mais aussi qui a poussé Jean-Paul 2, malgré un état de santé déplorable après la transfusion infectée qui a suivi l’attentat dont il a été victime à s’accrocher au trône pétrinien jusqu’au bout et qui, maintenant aurait amené Benoît 16 au renoncement ! Ce qui n’empêche pas l’archevêque de Lagos, Alfred Adewale Martins de dire : "Nous laisserons le Saint-Esprit accomplir son oeuvre et nous donner l'homme, la personne qui convienne le mieux à l'Eglise en ce moment". Il y a même dans cette position démissionnaire comme du divorce à la vaticane, puisque le pape en prenant fonction épouse l’église.

Mais comme le dit, fort justement Hollande, c’est le problème de l’église.

 

 

 

En revanche, les Femen, avec leurs méthodes très dépouillées, n’ont pas tort de dénoncer l’évidente homophobie du théologien Ratzinger que n’a jamais corrigé le pape Benoît Seize. « Bien qu'elle ne soit pas en elle-même un péché, l'inclination particulière de la personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée. »On lit bien, c’est l’inclination seule qui est condamnée. Et le même écrira en 2003 : « Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité » (citations empruntées à Grains d’encre). Dans la continuité de ces affirmations, malgré la crise des vocations, la prêtrise est interdite aux impétrants confessant des tendances homosexuelles, alors qu’ils seraient soumis à la même chasteté que les hétérosexuels. On a même entendu un prélat, sauf erreur le Cardinal Bertone, l’homme qui tire les ficelles au Vatican, affirmer que la pédophilie venait de l’homosexualité ! Mais un autre prélat, moins titré, lui mêlait antisémitisme, homophobie et indulgence pour la pédophilie. Sans être désavoué.


 

pape-demission 02On crédite unanimement le sortant, justement d’avoir pris à bras le corps,  mieux que JP2, les scandales pédophiles qui ont secoué l’église. C’est oublier qu’en tant que patron de la Congrégation de la doctrine de la foi le Cardinal Ratzinger n’en ignorait rien (Epistula de delictis gravioribus 2001), mais qu’il menaçait de sanctions majeures ceux qui auraient levé le secret sur ces scandales pédophiles (qui ne sont d’ailleurs qu’une partie des scandales cachés de l’église, comme la maltraitance envers les enfants confiés à des institutions, sans oublier les « enfants volés » en Espagne).  Cette politique du couvercle ayant échoué, devenu pape il fut forcé d’admettre publiquement une partie de ces scandales. Et una association de victimes états-uniennes le presse de faire plus : "Aussi fatigué et faible que soit le pape Benoît XVI, il a encore deux semaines pour se servir de son immense pouvoir pour protéger les plus jeunes". "Imaginons l'onde de choc et l'espoir suscités si, dans ses derniers jours, le souverain pontife rétrogradait, punissait ou défroquait même une poignée d'évêques qui ont caché les actes pédophiles".

 

 

 

 

Mais cette démission a permis de découvrir un personnage de plus grande dimension que la Frigide Barjot mise en tête de gondole, pardon de manif, par nos prélats hexagonaux, MM Vingt-Trois et Barbarin, Odon Vallet.

 

Un style inimitable – ah ! cette teinture de cheveux si artistiquement ratée – un humour de pince sans rire et des pronostics cocardiers, pas dénués de sel quand, sans avoir l’air d’y toucher, il fustige les excès de langage du prélat des gones sur le mariage pour tous (polygamie, inceste), alors que son homologue parisien faisait preuve de plus de retenue sur la forme, même si c’était le même cléricalisme sur le fond.  


 

La bataille anti-mariage pour tous, qui s’inscrit dans la longue liste des batailles perdues dans les évolutions sociétales – divorce, contraception, IVG, PACS – sera-t-elle l’ultime, en France comme ailleurs ? Autrement dit, le futur pape amènera-t-il son église à se recentrer sur elle-même et non essayer d’imposer sa loi religieuse à des sociétés sécularisées ? Voire, comme l’a vaguement esquissé B16 à propos de la capote, de revoir une doctrine particulièrement rétrograde sur la sexualité ? Les attaques dont les chrétiens sont l’objet dans certains pays – absolument condamnables – pousseront-elles à revendiquer clairement la liberté de conscience dans ces pays de l’intolérance et de la persécution, donc de faire un pas réel vers la laïcité, outil du vivre ensemble ?

Vœux impies.

 

 

En complément :

 


repubblica.pngLa Repubblica (21/02/2013) titre en Une sur deux colonnes : "Lobby Gay nella Curia, il Vaticano sotto shock" –Lobby homo au sein de la curie : le Vatican sous le choc ! Pour le quotidien italien ce serait la cause du départ de Benoît XVI, accablé par ce nouveau scandale, auquel il ne se sentait plus la force de faire face.

Il aurait mandaté trois cardinaux à la retraite pour enquêter sur les « mauvais poissons » au cœur de l’église, dont le cardinal Julian Herranz, 83 ans, espagnol issu de l’Opus Dei. Déjà, un ancien gentilhomme de sa sainteté, Angelo Balducci, qui aimait s'entourer d'enfants de chœur, avait été impliqué dans des affaires de mœurs et de corruption et arrêté en 2010. Le rapport des cardinaux aurait fait apparaître des rencontres dites mondaines de prélats avec des laïcs homosexuels dans des saunas de Rome. Et certains d’entre eux auraient été victimes de chantage de leurs gitons.

Le porte-parole du Vatican a dénoncé des erreurs dans l’article, sans préciser lesquelles et sans démenti formel sur le fond.

 

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 18:08

 

Pourquoi se priver de ce spectacle guignolesque et de ces propos caricaturaux ?

Mes camarades, Yann Galut (député) et Patricia Schillinger (sénatrice) se mettent le doigt dans l’œil quand ils dénoncent la pieuse manifestation de Civitas, la disant illégale. Certes elle est emmenée par un immigré belge qui vient avaler les hosties des français, un Alain Escada ancien membre de l’équivalent du F-Haine belge et qui s’est présenté à des élections sur une liste d’extrème droite, baptisée ZUT. Mais vous conviendrez que des élus PS seraient malvenus de réclamer la reconduite outre-Quièvrain de ce personnage qui évoque, par son côté chafouin, Gérard Languedeputte, autrefois incarné par Antoine de Caunes.

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Quand l’ordre public n’est pas en danger, la liberté s’impose

 

La relecture des débats qui ont précédé le vote de la loi de 1905 – de haute volée, loin des éructations de Copé et consorts - est instructive. Ainsi l’Article 25, dans sa rédaction initiale, édictait que les églises, séparées de l’état, « n’ont pas le droit d’emprunter la voie publique pour les manifestations de leur culte » car elles imposeraient ainsi « aux indifférents, aux adeptes des autres confessions religieuses le spectacle inévitable de leurs rites particuliers. »

 

C’est un député catholique, M. Groussau qui combat cet article : «Il n’y a point à tenir compte des susceptibilités des libres penseurs ou des religionnaires de confessions différentes sous le prétexte que leurs regards peuvent se trouver offensés et leurs sentiments froissés. La liberté de conscience ne doit pas être conçue d’une façon négative, comme imposant aux différentes confessions religieuses l’obligation de se dissimuler, elle doit être conçue d’une façon positive, comme leur imposant de se tolérer réciproquement, ce qui implique pour chacune d’elle la faculté de se développer, de se manifester. » Il ajoute « quand l’ordre public n’est pas en danger, il y a un autre intérêt qui s’impose, c’est celui de la liberté. »

 

Ferdinand Buisson approuve. Aristide Briand ironise « Je n’ai pas vu, sans étonnement, mais aussi sans quelque plaisir, l’honorable M. Groussau faire brûler sur l’autel de la liberté tant d’encens que la Chambre en est encore toute parfumée ». Et l’article devenu 27 sera modifié, reconnaissant de fait une de nos libertés fondamentales : le droit de manifester dans le respect de l’ordre public. 

 

Civitas nous offre une caricature des positions de l’église

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On conviendra que les ensoutanés, cagots et bigottes, agenouillés et chantant leurs doux (?) cantiques entravent sans doute en partie la circulation, mais ne menacent pas l’ordre public. Les entendre implorer leur « Sainte Marie, mère de dieu » est assez plaisant, car question violation de la procréation « naturelle », elle se pose un peu là la vierge.

 

Surtout le spectacle que donnent ces intégristes ridiculise leur cause. Et met à bas le savant édifice mis en place par les prélats, voulant faire croire à la non homophobie de leur église. Là les chaisières haineuses s’en donnent à cœur aigri. Il faut entendre leurs propos délirants.

 

On n’est pas si loin de la canularesque Frigide Barjot, mise en avant pour tenter de ripoliner l’image réactionnaire de l’église.

 

Que l’encyclique papale Humanæ vitæ proclame que  "Le mariage n'est pas l'effet du hasard ou un produit de l'évolution de forces naturelles inconscientes: c'est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l'humanité son dessein d'amour (le créateur en question a quand même mis douze siècles à instituer ce « sacrement »)[…] il représente l'union du Christ et de l'Eglise. […]Le mariage et l'amour conjugal sont ordonnés par leur nature à la procréation et à l'éducation des enfants. De fait, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes ", ne regarde que les adeptes de cette religion. De même que le refus de méthodes contraceptives autres que d’user du mariage (en langage courant faire l’amour) dans les seules périodes infécondes et régler ainsi la natalité sans porter atteinte aux principes moraux, ne concerne que leurs fidèles.

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Mais difficile de plaider la non homophobie quand le cardinal Ratzinger écrit : « Bien qu'elle ne soit pas en elle-même un péché, l'inclination particulière de la personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée. » On lit bien, c’est l’inclination seule qui est condamnée. Et le même écrira en 2003 : « Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité » (citations empruntées à Grains d’encre).

 

 

 

Civitas nous offre une caricature des positions de l’église catholique. En grossissant le trait, mais guère plus que Barbarin, elle montre la vraie position d’un haut clergé qui veut imposer la loi religieuse sur la loi civile.

 

Pour ces deux raisons – respect de la lettre et surtout de l’esprit de la loi de 1905, spectacle comique et propos révélateurs – ne touchez pas à la sainte manif de Civitas.

 

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