Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 16:04
LGBT Larmes de Trudeau, sarcasmes de Fourest

Mme Fourest s’en prend à Justin Trudeau sur FB : « elle ne supporte pas dit-elle cette politique spectacle et lacrymale », ce qui est son droit. Mais, avec hargne et mauvaise foi, elle l’accuse de passer sa vie à s’excuser  « au lieu de résister à la montée de l’intégrisme homophobe et sexiste dans le pays ». Or, c’est Trudeau père qui a aboli les lois homophobes. Et Justin Trudeau n’a pas attendu d’être premier ministre pour s’afficher en défenseur de la cause LGBT.

"Je suis ici aujourd'hui pour dire, nous avions tort, nous vous présentons nos excuses, je suis désolé, nous sommes désolés..." "C'est avec honte, peine et un profond regret que je suis ici aujourd'hui" pour reconnaître les torts de l'État envers ses employés homosexuels "forcés à vivre à l'écart" et "humiliés".

"Une purge qui a duré des décennies restera à jamais un acte de discrimination tragique de la part du gouvernement envers ses propres citoyens, ils ont perdu leur dignité, leurs carrières et ont vu leurs rêves et leurs vies brisées", a ajouté Justin Trudeau.

En 1967, le cas d'Everett George Klippert, dernier Canadien à avoir été déclaré "délinquant sexuel dangereux", sans aucune autre raison que son homosexualité, avait déclenché une levée de boucliers de la société canadienne et du gouvernement.

Le père de Justin Trudeau, Pierre Elliott Trudeau, ministre fédéral de la Justice de l'époque, avait alors lancé "l'Etat n'a rien à faire dans les chambres à coucher". Deux ans plus tard, la Canada dépénalisait l’homosexualité. C'était en 1969.

Poursuivant donc l’œuvre de son père Justin Trudeau a ajouté "C'est notre honte collective que vous ayez été si maltraités, et c'est notre honte collective que ces excuses aient pris autant de temps, nombre de ceux ayant souffert n'étant plus en vie pour entendre ces mots. Et pour cela, nous sommes sincèrement désolés".

Et bien que Svend Robinson, premier député à avoir en 1988 revendiqué son homosexualité ait déclaré "C'est une journée incroyablement importante, non seulement pour la communauté LGBT, mais pour tous les Canadiens", Mme Fourest l’a donc accusé quasiment d’être complice de la montée de l’homophobie. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, une commentatrice explicite : «  Quelle hypocrisie. Il n'est pas responsable des politiques passées. Par contre, lorsqu'il laisse une femme passer sa cérémonie de citoyenneté en niqab, étendard d'un islamisme sexiste et homophobe, représentant une idéologie dans laquelle on assassine les homosexuels, c'est maintenant, sous son mandat qu'il est coupable. » Et C. Fourest d’approuver « le message d’Agnès complète bien ma pensée et pourquoi ce pardon là m’agace autant. »

Même si ladite Agnès dit n’importe quoi – l’épisode auquel elle fait allusion a eu lieu avant l’élection de J. Trudeau et, dans un état de droit, ce ne fut pas le 1er ministre mais la justice qui autorisa cette cérémonie – on voit bien qui sont visés : les musulmans et leur idéologie, l’islam.

Dans un nombrilisme assez stupéfiant Mme Fourest ramène le discours d’un premier ministre exprimant des excuses, au nom de son pays, à la communauté LGBT à son héroïque cas personnel :

"Quand je me suis battue contre l'homophobie et la transphobie comme présidente du Centre Gay et Lesbien, quand j'ai accueilli et mis à l'abri ceux que leurs familles chassaient, quand j'ai convaincu des politiques et milité de toutes mes forces pour que le PaCS soit voté, quand j'ai enquêté contre les homophobes comme journaliste à Têtu, quand j'ai tenu tête en télévision au chef des maires anti-CUS (ancêtre du PACS), quand j'ai défendu le mariage pour tous, quand je me suis fait rouer de coups par les nervis de CIVITAS aux cris de "sale pédale", à aucun moment je n'ai agi comme la lettre d'un sigle à rallonge. Mais comme une citoyenne d'un monde qu'il fallait changer pour le rendre meilleur. Avec tous. Et pour tous. Sans demander qu'on pleure pour ça. Juste qu'on avance."

« Personnellement, j'éprouve un plus grand malaise devant les réactions cyniques provoquées par les excuses de Justin Trudeau que par les larmes qui les accompagnaient. »

Rima Elkouri

Parlant de celles et ceux qui, comme Mme Fourest ont ironisé sur les larmes de Trudeau, Rima Elkouri, du journal La Presse, rétorque : « Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne vois rien de très drôle dans le fait de savoir que des citoyens de ce pays ont longtemps été traités comme des criminels par le gouvernement à cause de leur orientation sexuelle. Je ne vois rien qui me donne envie de m'esclaffer quand je pense à tous ceux qui ont été espionnés, humiliés et congédiés à cause de préjugés homophobes d'une autre époque. Tous ceux dont on a tenté de «détecter» l'homosexualité comme si c'était une tare honteuse et une dangereuse «faiblesse de caractère». Tous ceux que le gouvernement a soumis à cet appareil absurde appelé «Fruit Machine», qui devait mesurer «l'attraction homosexuelle» de ses employés. Tous ceux qui ont dû cacher qui ils étaient ou abandonner leurs rêves. Tous ceux dont la vie a été détruite à cause de l'ignorance de l'époque. Tout ça est à la fois tragique et honteux. Et je ne vois rien de futile à offrir des excuses et un pardon officiel aux victimes de ces pratiques gouvernementales discriminatoires. Ce geste promis par Justin Trudeau était attendu depuis longtemps. Il était nécessaire.»

LGBT Larmes de Trudeau, sarcasmes de Fourest

Et elle rappelle que l’engagement de Justin Trudeau pour la cause des homosexuels ne date pas de ce discours : avant d’être élu, il participait aux marches de la fierté gaie (comme on dit au Québec pour parler de ce que nous nommons Gay Pride). Et il a continué de le faire, devenu premier ministre.

Ajoutons que lors de ce discours il ne s’est pas contenté de répéter sorry/désolé. Outre une indemnisation des victimes discriminées et la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité, un mémorial sera érigé à Ottawa en souvenir des victimes lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et queer, renvoyées de l'armée ou de la police, ou aux carrières brisées dans la fonction publique, ou encore aux personnes suicidées en raison de leur orientation sexuelle.

 

Trudeau décoiffe. Surtout, pour les soi-disant Républicains, dont le Printemps ressemble à un hiver liberticide, incapables de relativiser – et même pour qui ce relativisme est la trahison de leur universalisme – le Canada les surprend et les scandalise. Comme le rappelait Justin Trudeau dans son discours, il a été marqué par des normes rigides, étroites et autant du côté francophone qu’anglophone. Mais il a su, en finalement peu de temps, se débarrasser de la tutelle des églises. Déjà en quelque sorte bi-culturel, il continue d’accueillir des migrants. Le pluri-culturalisme, honni par nos républicains, s’est imposé comme naturellement. Si le ministre Sikh de la défense peut arborer un magnifique turban, c’est que les histoires de chiffons n’obnubile pas la majorité des canadiens.

Repost0
1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 21:32
Fusillade dans une mosquée : la leçon de Québec !

Penelope Gate et primaires de gauche ont fait passer au second plan la tragédie qui a frappé Québec ce dimanche 29 janvier 2017. 6 morts, 8 blessés lors une fusillade dans une Mosquée. Deux suspects d’abord, dont un d’origine marocaine. D’où des saloperies de Fox News d’une part et de nos FHaineux nationaux de l’autre. Le seul suspect au final affichait sa sympathie pour Trump et Marine Le Pen. Le premier ministre du Canada comme son homologue de la Province de Québec ont donné au Monde une leçon de courage et d’intelligence.

Fusillade dans une mosquée : la leçon de Québec !

La fusillade a fait six morts et huit blessés, pendant la prière du soir, dans une Mosquée de la ville de Québec. Les six personnes tuées étaient toutes des Canadiens binationaux, a indiqué Mohamed Labidi, vice-président du Centre culturel islamique de Québec. Un Marocain, deux Algériens, un Tunisien et deux Guinéens ont perdu la vie. Ils étaient âgés de 39 à 60 ans.

Fusillade dans une mosquée : la leçon de Québec !

Sur le coup, une certaine confusion a pu régner. Il était question de deux individus cagoulés. Un étudiant canadien d’origine marocaine avait été arrêté à la sortie de la Mosquée. Un deuxième étudiant, Alexandre Bissonnette, s’était lui livré à la police. Mais à partir de l’arrestation du premier, un scénario assez ignoble était lancé par la fachosphère*, parlant de règlement de compte pour la prise de pouvoir dans le lieu de culte. Et Fox News, alors même que Mohammed K. était mis hors de cause, continuait à répandre la fausse nouvelle. Il a fallu que la Directrice de la communication du 1er ministre canadien insiste fermement, pour que Fox News se décide enfin à retirer le message mensonger.

«  Ces tweets de Fox News déshonorent la mémoire des six victimes et de leur famille en propageant la désinformation, en jouant sur les questions identitaires, et en perpétuant la peur et la division au sein de nos communautés  »

«  Les musulmans sont largement les victimes les plus nombreuses des actes terroristes dans le monde. Dépeindre les terroristes à grands traits afin d’englober tous les musulmans n’est pas simplement de l’ignorance, c’est irresponsable  »  

Kate Purchase porte-parole de Trudeau.

On ne tombera pas dans la généralisation des xénophobes, en notant que le seul suspect, au patronyme très québecois, relayait régulièrement des déclarations chocs de Donald Trump sur Facebook, "likait" et redirigeait régulièrement vers le site de Marine Le Pen ou ceux de "Génération Nationale", ou d'"Israeli Defense Forces".  

Fusillade dans une mosquée : la leçon de Québec !

Exemplaire fut la réaction unanime des responsables politiques canadiens.

« Le monde nous regarde. On va leur montrer ensemble qui nous sommes. On va leur montrer ensemble ce qu’on a de meilleur. » a affirmé  Philippe Couillard, premier ministre du Québec

« Les Canadiens ne vont pas se laisser intimider. Nous n'allons pas répondre à la violence par la violence. Face à la peur et à la haine, nous répondrons toujours par l'amour et la compassion » a dit Justin Trudeau, premier ministre du Canada.

« La diversité est notre force et, en tant que Canadiens, la tolérance religieuse est une valeur qui nous est chère »,  a-t-il aussi rappelé.

Quasiment en même temps que le Canada connaissait cette tragédie, Trump sortait son décret interdisant l’entrée aux USA de ressortissants de sept pays.

Ahmed Hussen, ministre canadien de l'immigration, annonçait que le Canada accorderait des permis de résidence temporaire aux ressortissants de ces  7 pays musulmans (Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen), visés par ce décret étatsunien, qui seraient bloqués au Canada.

"Je veux assurer les personnes qui seraient bloquées au Canada que j'userai de mon autorité pour leur accorder un permis de résidence temporaire si besoin, comme nous l'avons fait dans le passé" !

Cette tragédie, loin donc des réactions hystériques, a enclenché une réflexion que reflète bien un éditorial de La Presse cité par le Courrier international.

Fusillade dans une mosquée : la leçon de Québec !

* Collard, chez nous, s’en était pris à C. Fourest, qui pourtant avait traité, à chaud, l’évènement avec moult précautions – et ce n’est pas elle qu’on peut soupçonner de complaisance à l’encontre des salafistes – sur la motivation de l’attentat.

« Pardon de ne pas en avoir fait assez », dit le député Joël Lightbound aux musulmans

Repost0
15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 16:23

  Légalisez tout - Legalize It All – écrit  Dan Baum dans le Harper’s Magazine* d’Avril ! Car la guerre des drogues, déclenchée par Nixon-le-truqueur, a totalement échoué.

 

Bryan Lewis Saunders : autoportrait

Bryan Lewis Saunders : autoportrait

L’invention de la guerre antidrogue était une manoeuvre cynique de Nixon !

 

Comment les Etats-Unis se sont-ils empêtrés dans une politique de prohibition des stupéfiants qui a provoqué tant de souffrances et donné si peu de résultats ?

C’est le président républicain Richard Nixon, qui a déclaré la première guerre contre la drogue et a engagé le pays dans la voie répressive extrêmement contre-productive qu’il poursuit encore.

Vous voulez vraiment savoir ce qui s’est passé­?” [a dit en 1994 Ehrlichman, protagoniste du Watergate] . “Nixon avait deux ennemis ­: la gauche pacifiste et les Noirs. Nous savions que nous ne pouvions mettre hors la loi ni les manifestants contre la guerre du Vietnam ni les Noirs. Mais en associant dans l’esprit du public les hippies à la marijuana et les Noirs à l’héroïne, puis en les présentant comme de dangereux criminels, nous pouvions déstabiliser leurs communautés – arrêter leurs dirigeants, perquisitionner leurs domiciles, interrompre leurs meetings et les vilipender chaque soir au journal télévisé. Savions-nous que nous mentions sur leur rapport avec les drogues ? Bien entendu.

La dépendance aux drogues est certes effroyable, mais elle est rare.

Ce que nous craignons le plus en matière de drogues – la violence, les overdoses, la criminalité – provient de la prohibition et non des drogues elles-mêmes. Et nous ne pourrons jamais gagner sur ce front. Même l’agence fédérale de lutte contre le trafic de stupéfiants (DEA) admet que les drogues qu’elle cherche à éradiquer sont de plus en plus abordables et faciles à se procurer.

Quand on mène une guerre pendant quarante ans sans la gagner, il faut prendre le temps de réfléchir à d’autres solutions plus efficaces”, a déclaré le président colombien, Juan Manuel Santos.

Une commission de 22 experts médicaux réunis par l’université Johns Hopkins et la revue britannique The Lancet a rendu ses conclusions en mars dans un rapport : les politiques prohibitionnistes menées ces cinquante dernières années “ont directement ou indirectement contribué à des violences meurtrières, des maladies, des déportations de population, des injustices et ont miné le droit des populations à la santé”.

Le Washington Post a retenu quatre de leurs arguments :

– la croissance inquiétante des homicides au Mexique depuis que le gouvernement a décidé de mener une guerre militaire contre le trafic de drogue. Cette augmentation a été si importante qu’elle a grevé l’espérance de vie du pays ;

– l’incarcération excessive, premier facteur de contamination par le VIH et le virus de l’hépatite C chez les consommateurs de drogue ;

– la discrimination raciale induite par l’application des lois antidrogue, notamment aux Etats-Unis ;

– la violation des droits de l’homme dans l’application de mesures punitives, et notamment la torture et le mauvais traitement de prisonniers au Mexique.

Les experts appellent en conséquence à décriminaliser l’usage non violent et la possession de toutes les drogues et invitent les Etats à “basculer progressivement vers un marché régulé des drogues en appliquant une méthode scientifique pour leur évaluation”.

Ils insistent notamment, explique le Washington Post, sur la différence entre la simple consommation de drogue (drug use) et l’abus de drogue (drug abuse). D’après leurs estimations, 11 % “seulement” des consommateurs de drogue seraient réellement dépendants.

"49 % des détenus dans les prisons fédérales étatsuniennes en 2013 l’étaient pour des activités liées à la drogue"

Nous devons maintenant tenir compte du fait que Washington ne peut plus faire appliquer à l’intérieur de ses frontières ce qu’il prône à l’étranger” dit un expert. Vingt-trois Etats des EU, ainsi que le district fédéral de Columbia [la région qui englobe la capitale fédérale, Washington], autorisent la marijuana à usage thérapeutique et quatre autres – le Colorado, Washington, l’Oregon et l’Alaska – ont légalisé le cannabis. D’autres encore, dont l’Arizona, la Californie, le Maine, le Massachusetts et le Nevada, devraient soumettre la question à un référendum en novembre prochain.

Ainsi le Colorado, depuis 2000, autorise le cannabis thérapeutique, distribué à travers un système de dispensaires privés agréés. Puis, en novembre 2012, le cannabis à usage récréatif a été légalisé. Les citoyens du Colorado de plus de 21 ans pouvaient détenir et consommer du cannabis en toute légalité. Dans le Colorado, l’économie du cannabis légal commence déjà à ressembler à celle de l’alcool : les fumeurs quotidiens ne constituent que 23 % des usagers, mais consomment 67 % de la production. Le marché du cannabis, comme celui de l’alcool, repose essentiellement sur les gros consommateurs. En 2015, le Colorado a engrangé près de 135 millions de taxes sur la marijuana.

En Europe, Les Pays-Bas ont officiellement dépénalisé la consommation et la possession de cannabis en 1976, suivis de près par la République tchèque, l’Italie et l’Allemagne (et, hors d'Europe par l'Australie). Dans aucun cas le cannabis n’a posé de problème sanitaire ou sécuritaire significatif. Mais le cannabis étant une drogue douce qui ne provoque pas de dépendance physique.

Le Portugal, lui, a dépénalisé le cannabis, mais aussi la cocaïne et l’héroïne, ainsi que d’autres stupéfiants. La consommation des adolescents portugais a brièvement augmenté avant et après la dépénalisation, puis elle s’est stabilisée, sans doute lorsque l’effet de nouveauté est retombé. La consommation régulière de drogues dures a également régressé après la dépénalisation, passant de 7,6 ‰ à 6,8 ‰. Le nombre de prisonniers incarcérés pour des délits liés aux drogues a chuté de plus de moitié et ne représente plus aujourd’hui que 21 % des détenus. Comme le préconise le Rapport de la commission mondiale sur la politique des drogues, le Portugal a considéré les drogués dépendants comme des malades et a donc mis en place des programmes médicaux-sociaux.

Le fait que les pouvoirs publics tirent profit d’un produit qu’ils cherchent à décourager peut paraître hypocrite, mais c’est actuellement le cas avec le tabac, l’alcool et les jeux d’argent.

La vie de toxicomane est un parcours du combattant : trouver un dealer, négocier, trouver un endroit pour se shooter…” Si le système légal réglementé est bien pensé – pour que les drogues soient fiables, que la procédure ne soit pas trop lourde et que les taxes sur les produits ne soient pas trop prohibitifs –, les consommateurs finiront par le préférer au marché noir.

 

Une guerre lancée cyniquement par un politicien des plus pourris - Nixon - n'a abouti qu'à aggraver la situation en fragilisant notamment toute l'Amérique latine. Faut-il continuer, à coups d'affirmations mensongères comme celles de la Sénatrice Ghali, cette guerre nuisible ?

 

* D'après la traduction de COURRIER INTERNATIONAL du 14 avril 2016.

 

  Voir aussi Se rendre au lendemain : un rapport sur les politiques canadiennes sur les drogues

Ce rapport examine l’échec accablant des lois sur les drogues au Canada et fournit des recommandations concernant la façon dont nous pouvons améliorer la santé et la sûreté des Canadiens en matière de drogues.
Le rapport constate que l’application de la loi demeure la principale méthode utilisée au Canada pour remédier au problème de l’utilisation de drogues illégales, et que cette confiance excessive envers le système de justice pénale omet toutes les preuves recueillies à l’effet qu’une approche de santé publique face aux drogues serait plus efficace et avantageuse pour les canadiens.

 

Et voir la prise de position de Justin Trudeau

 

Une nouvelle note de TERRA NOVA

Contrôler le marché légalisé du cannabis en France - l'exemple fondateur de l'ARJEL -

Repost0
17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 19:03
A confesse Civitas ! pour une attaque calomnieuse de l’école publique !

"Scandaleuses photos de l'éducation sexuelle telle qu'enseignée dans nos écoles publiques !"

 

Et pour appuyer cette accusation quelques photos d’une supposée enseignante payant un peu de sa personne pour un cours d’éducation sexuelle. Il s’en passe de belles dans nos écoles publiques. Ce n’est plus la maîtresse à poil mais pire : exhibant un godemiché et mimant une position du kamasoutra !

Carlyle Jansen en démonstration dans une conférence à des étudiants.

Carlyle Jansen en démonstration dans une conférence à des étudiants.

Sauf que, comme le remarque l’excellent site debunker de hoax, on note sur le tableau HIV et AIDS, alors qu’en France on noterait VIH et SIDA.

Il s’agit en fait d’une intervenante dans un lycée de Toronto. Carlyle Jansen a fondé et anime un workshop nommé Good For Her. Si l’on en croit Le Figaro, elle est régulièrement conviée dans des lycées de la ville pour parler de sexualité aux adolescents. "Les ados nous disent 'ca va, on nous parle tout le temps des MST, on en a marre, nous ce qu'on veut savoir, c'est comment avoir du plaisir'", expliquait-elle au journal The Star. La formatrice répond donc à leurs questions, et en profite pour glisser des informations sur la contraception et l'usage du préservatif. "De cette manière, on est sûr qu'ils écoutent le message", affirme-t-elle.

Les anglicistes peuvent avoir une idée de ses interventions avec la vidéo d’une conférence de près de deux heures dans un amphi.

Rien à voir avec nos écoles publiques.

 

Pris donc la main dans le sac, Civitas fait preuve d’une remarquable tartufferie : "Quelques médias du système ironisent parce que Civitas diffuse des photos prises au Canada et non en France. C'est vrai que quelques jours nous ont été nécessaires pour situer précisément l'endroit où ont été prises ces photos. " Donc nos cagots tombent sur des photos, prises dans une classe et, sans plus de vérifications, les mettent en ligne avec une attaque stupide de l’éducation nationale ! "Nous n'avons pas les moyens des médias du système" osent-ils ajouter, alors que le site qui débusque les mensonges d’extrême-droite est formé de bénévoles. Et, sans aucune vergogne, ils en remettent une couche : "Qu'elles soient prises dans une école canadienne n'enlève rien au problème. Ces photos ne sont pas truquées". Et ce n’est pas truquer que de les attribuer à l’école publique française ? "Elles illustrent les dérives auxquelles mènent ces cours d'éducation sexuelle".  

Autre capture d'écran de la même conférence (voir la vidéo)

Autre capture d'écran de la même conférence (voir la vidéo)

Certes, Mme Jansen est très démonstrative – on le voit dans la vidéo – et certes elle n’encourage pas à mettre la petite graine dans le ventre de la légitime épouse à la va vite et en éteignant la lumière. Mais, bien qu’elle ait un sex shop, elle rappelle le danger d’une éducation sexuelle qui repose en fait – et même pour les gniards des bigots : il n’y a pas que Wauquiez qui surfe sur you porn –sur le porno, porno où la vie sexuelle est « unrealistic and fake ».

A confesse Civitas ! pour une attaque calomnieuse de l’école publique !

Rappelons, avec debunker que, parmi les choses que hait l’éternel, qu’il a en horreur, il y a le faux témoin qui dit des mensonges, et celui qui excite des querelles entre frères.

La tromperie est dans le cœur de ceux qui méditent le mal. Cette phrase biblique définit fort bien Civitas !

 

Voir aussi "arrêt sur images"

Repost0
10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 21:48

derspiegelbis

"Les hypocrites" titre Der Spiegel.

Il consacrait un dossier à une église catholique secouée, dans un nouveau pays, par la révélation d’une série d’abus sexuels. Une centaine de prêtres seraient impliqués. Le mur du silence se fissure après des années de mutisme imposé !

Tout commence au prestigieux collège de jésuites, Canisius, Berlin, où dès 1981, une lettre collective d’élèves avait dénoncé le comportement d’un des coupables, le père Peter R. Un élève victime d'abus sexuel voulut se venger du père Peter R, et tenta de l'assassiner avec un couteau en 1986. Le jésuite fut blessé, l'élève placé dans un établissement psy où il se suicida. Mais, pour ne pas démentir sans doute l’image d’hypocrisie qui s’attache aux jésuites, l’ordre a opposé un mur du silence à ces révélations. Les coupables furent mutés dans d’autres institutions où ils purent continuer de sévir.

Ce n’est donc qu’en 2009, que ces agressions sexuelles furent reconnues.  Le directeur du collège Canisius se fendit d’une lettre aux anciens élèves où il admit ces agressions, pendant des années, dans l’établissement. Mais outre les trois jésuites concernés, Der Spiegel affirme que, depuis 1995, donc après ces faits qui remontent aux années 70 et 80, au moins 94 religieux et laïcs ont été soupçonnés d'abus sexuels.

Tous protégés par la loi du silence, une loi qu’aurait édictée le quasi Saint pape, le bon Jean XXIII. Il aurait, bien sûr dans un document secret, donné l’ordre en 1962, de considérer ces affaires comme un secret du Saint-Office, inviolable sous peine d’excommunication ! Ordre ou pas, tout s’est bien passé comme cela.

 

 

La fille cachée du père Maciel

Maciel

Tout récemment encore, le quasi saint Jean-Paul II fit preuve de la plus grande indulgence envers un plagiaire d’Ignace de Loyola, Marcial Maciel*, prêtre mexicain, fondateur des Légionnaires du Christ ! Implantée dans 22 pays, cette institution compterait 70 000 membres, 800 prêtres et 2500 séminaristes. Or, l’ordre a dû admettre que son bien aimé fondateur avait … une fille. Il prétendait, dit-on, qu’il était atteint d’un mal qui l’obligeait à pratiquer l’acte sexuel et qu’il avait une dispense du Vatican. Comme le père Maciel, confondant les dons faits à son ordre avec ses biens propres, a une fortune colossale, des tractations financières ont lieu pour éviter que sa fille ne porte l’affaire devant un tribunal pour récupérer l’héritage ! Accusé de pédophilie en 1995, pour des faits remontant aux années 50-60, ce n’est qu’en 2006 qu’il sera invité à prendre sa retraite et à mener "une vie discrète de paix et de pénitence". Il est mort à l’âge de 87 ans. (voir l'article du Canard Enchaîné)

Cas individuel ? Certes, mais Jean-Paul II qui n’a pu ignorer ces faits gardait sa confiance en ce personnage qui servait sa lutte contre les tenants d’une théologie de la libération en Amérique latine !

 

 

D’une tout autre ampleur furent les scandales aux Etats-Unis, au Canada et en Irlande !

soutane Aux Etats-Unis, rien que dans le diocèse de Los Angeles l’église a du débourser 660 millions de dollars en dommages et intérêts à 508 personnes ayant été victimes d'agressions sexuelles. L'Église aurait déjà déboursé plus de 2 milliards de dollars suite à diverses affaires pédophiles. En 2004, une étude estimait à 4 400 le nombre de prêtres pédophiles aux États-Unis entre 1950 et 2002 et, à 11 000 celui des enfants victimes. La hiérarchie se contentait le plus souvent de déplacer les prêtres soupçonnés, ne faisant que déplacer le problème. Ces scandales ont été exploités par les concurrents sur le marché religieux, alors que les autres églises ne sont pas, loin s’en faut, exemptes de tout soupçon.

Au Canada, ces affaires frappèrent principalement les populations amérindiennes. Les parents autochtones étaient tenus d'envoyer leurs enfants dans des pensionnats (tenus majoritairement par l’église catholique, mais aussi par les églises presbytérienne et anglicane) sous peine d'emprisonnement. Dans certaines écoles, les mauvaises conditions et la surpopulation ont causé des décès par tuberculose allant jusqu'à 69% des élèves. Ceux qui survivaient subissaient une assimilation forcée (comme les enfants d’aborigènes en Australie), véritable génocide culturel, et étaient victimes de maltraitances et d’abus sexuels.

 

La très catholique Irlande synthétise  à peu près tous ces scandales. Henri Tincq, résume ainsi un premier rapport : « en mai 2009, après une enquête de neuf ans, le rapport Ryan - du nom du juge Sean Ryan - avait révélé que des centaines d'enfants avaient été victimes d'abus sexuels, à partir des années 1940, dans des institutions religieuses de tout le pays. Les chiffres étaient ahurissants. Sur près de 35.000 enfants placés dans des réseaux d'écoles catholiques, ateliers, écoles professionnelles, maisons de correction ou autres institutions pour handicapés, plus de 2.000 avaient déclaré à la commission Ryan avoir souffert d'abus physiques et sexuels perpétrés par des éducateurs, en particulier des prêtres. »

Un deuxième rapport, poursuit H. Tincq « met en cause la responsabilité de la hiérarchie catholique elle-même. Or, celle-ci est accablante pour les archevêques de la capitale accusés d'avoir caché, couvert, étouffé, pendant trente ans, la plupart des abus sexuels. Jusqu'à ces dernières années, aucune mesure de vigilance, ni de répression n'avait même été prise pour prévenir le scandale. »  « La préoccupation de l'archevêché de Dublin, au moins jusqu'au milieu des années 1990, était le maintien du secret, la peur du scandale, la protection de la réputation de l'Église et la préservation de ses biens. Toutes les autres considérations, y compris le bien-être des enfants et la justice pour les victimes, étaient subordonnées à ces priorités », note ce rapport Murphy.

irlande Le ministre irlandais de la Justice Dermot Ahern a souligné “l’ironie cruelle d’une Eglise qui, motivée en partie par le désir d‘éviter le scandale, en a en fait créé un autre, d’une ampleur incroyable”.

Mais l’église catholique s’efforce d’échapper aux poursuites judiciaires par des indemnités payées aux victimes, indemnités payées principalement par … l’état. État certes aussi responsable et, en l’occurrence, coupable d’avoir été sourd aux plaintes des victimes qu’il avait lui-même confiées à cette église devenue la honte de l’Irlande !

 

Voir aussi : que sont devenus les bébés fantômes de l'Irlande ?

http://www.france24.com/fr/focus/20140710-video-scandale-bebes-peche-traumatise-irlande-catholicisme-mere-fille 

 

* "Pédophile, morphinomane, père prolifique et maintenant incestueux : le scandale enfle autour de Marcial Maciel, le prêtre mexicain fondateur de la Légion du Christ, une congrégation jadis influente auprès du Vatican, du temps du pape Jean PaulII " Le Monde daté du 06/03/10

Voir le Canard Enchaîné du 24/03/10

Maciel2

 

 

Voir aussi  Libé 20/04/10 :

Prêtre, père, polygame, pédophile… et couvert 

 

 

 

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.