Las de lire des perfidies sur l’inexpérience de Mme Castets, ou des sottises d’un camarade syndiqué sur la non-cravate de Faure , sans parler de la diabolisation du LFI (certes Méluche et ses séides y mettent un peu du leur), alors que le grand PROCRASTINATEUR ayant foutu le bordel en prend prétexte pour censurer d’entrée la candidature du NFP, je pense qu’il est temps de rappeler des vérités premières et des faits patents.
1°) L’élection européenne s’est traduite par une victoire de l’extrême droite, le RN avec Bardella dépassant les 31 % auxquels il faut ajouter les 5,5% de la nièce Marion Maréchal. Les macronistes plafonnent à 14,6% talonnés par les socialistes et alliés à 13,80 %, LFI est à 9,9 %, les Verts s’effondrent à 5,5 %, quant à la droite elle plafonne à 7,25 %. (le PC à 2,36 est hors jeu).
2°) Jusqu’en 2024, ces élections étaient considérées comme non significatives pour la vie politique intérieure : certes, par leur mode de scrutin proportionnel, elles donnaient une bonne image du rapport des forces, mais le pouvoir en place expliquait qu’elles permettaient à une partie des électeurs de se défouler. Donc rien n’amenait au lendemain de ces élections d'envisager une dissolution que réclamait la tête de liste RN sans y croire.
3°) Conseillé par ceux qu’un cacique de sa majorité a surnommé les « cloportes », BRP, Bruno Roger-Petit, une sorte de Pascal Praud, mais vaguement de gauche, ex journaliste sportif se prenant pour un penseur politique, Pierre Charon, dit « langue de pute », ex-sénateur, ex- conseiller de Sarko et deux autres, Macron annonce donc, dès le 9 juin, la dissolution pour une clarification.
4°) Quelle clarification pouvait-il viser ? Le RN sur la lancée des européennes risquait fort d’être le grand vainqueur, d’autant que la NUPES semblait dans un état moribond. La clarification cherchée n’était-elle pas de « purger » l’hypothèse RN en lui laissant les clés du camion pour qu’il démontre son incapacité à gouverner ? la clarification recherchée n’était-elle pas aussi l’éclatement de l’union de la gauche écartelée entre le sage Glucksmann et l’imprécateur Mélenchon ?
5°) Si au soir du 1er tour, le RN vire en tête, et Macron ne dit pas écarter l’hypothèse de nommer Bardella, le candidat que la dame Le Pen impose, le pari de l’éclatement de la gauche a échoué puisqu’un Nouveau Front populaire s’est formé immédiatement. Et c’est ce NFP qui va redonner vie à un Front républicain que l’on croyait aussi moribond. Front républicain qui permettra à l’ex-majorité relative de Macron la réélection de beaucoup de ce qu’il lui reste de ses sortants (et de sortants LR aussi d’ailleurs).
Inutile de dire qu’à peine réélus, ils oublieront les conditions de leur réélection.
6°) Le 2e tour donne une assemblée divisée en 3 blocs : le NFP 193, l’ex majorité relative macroniste 135, RN et Ciottistes 132 avec un LR réduit à 47… Cet état des lieux, faut-il le rappeler ?, n’est dû qu’à la géniale décision de la dissolution de Macron, le 9 juin. La « clarification » a donc permis au président de faire passer sa majorité relative de 250 députés à une minorité absolue de 135 !
7°) Si la constitution dit que le président « nomme » le 1er ministre, cela ne veut pas dire qu’il le choisit. L’arithmétique dictait de nommer le-la candidat-e du groupe le plus nombreux. La macronie a d’ailleurs ironisé sur les tergiversations du NFP, impuissant pendant deux semaines à se mettre d’accord, sur un nom. Il n’était pas dans le rôle du président de préjuger d’un vote de défiance d’entrée à l’AN.
Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, Nicolas Sarkozy et même François Hollande ont défilé, tour à tour, à l’Élysée. Le nom de Thierry Baudet a même fait une brève apparition. Un spectacle qui représentait, pour le quotidien, une énième mise en scène concoctée par le chef de l’État. “Ce ballet théâtralisé avait pour but de donner de la solennité à sa décision, de montrer à la France que, jusqu’au bout, le président s’efforce de maintenir les équilibres et d’agir avec bon sens, dans l’intérêt de la nation.” La Vanguardia
Et c’est encore moins son rôle de tenter de contourner le vote des législatives en tentant de trouver un premier ministre à sa main qui serait censé poursuivre, avec une inflexion droitière, la politique précédente, visiblement rejetée par une majorité de suffrages.
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