Souvent Méluche dévarie
Bien fol est qui s’y fie
Francois Ier (pcc JFL)
Dans son exercice favori de matamore, Monsieur Mélenchon-MOI-JE, sur France Info, le 29 août, notamment, a déclaré que s’il avait été « aux affaires » il aurait dit à Total "où vous baissez les prix séance tenante, tout de suite ou je renationalise tout de suite Total".
Personne, sauf Antoine Machut (Arrêt sur images) n’a pointé l’extraordinaire révélation historique de Jean-Luc Mélenchon : TOTAL, le pétrolier, remonte à François Ier ! "la première société dont elle est héritière a été créée sous François Ier. C'est vous dire que ce n'est pas d'aujourd'hui que l'Etat se mêle de pétrole." Autrement dit, le géant vainqueur de Marignan, dès le XVIe siècle, lointain prédécesseur de Chavez, aurait en quelque sorte « nationalisé » une société pétrolière.
Petit lapsus historique
Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Jean-Luc Mélenchon tient cette information de Mélenchon Jean-Luc, qui, dans son blog, parle de patentes accordées par l’état royal à la première manufacture pétrolière du monde à Péchelbronn… en 1750. Soit deux siècles après que le Roi guerrier eut passé l’arme à gauche… « petit lapsus historique » plaidera un lieutenant de l’imprécateur.
Mais ce n’est pas seulement un « lapsus », mais la démonstration d’une totale inculture historique. Les « lettres patentes » ne correspondent absolument pas à une « nationalisation ». A en croire le musée du pétrole, la source de Baechel-Brunn (devenue Péchelbronn) où, dès le XVe siècle et sans doute avant, les paysans écopaient l’huile à la surface de l’eau pour l’utiliser à des fins thérapeutiques et pour graisser leurs outils et roues de charrettes, est devenue une exploitation pétrolière au milieu du XVIIIe siècle. Et ces royales patentes étaient en fait une concession. Rien d’une nationalisation, qui serait d’ailleurs parfaitement anachronique sous l’Ancien Régime, puisque la Nation au sens actuel naît de la Révolution !
Et pour en revenir à Total, cette société ne remonte qu’à 1924 ou par sa branche belge (Pétrofina) à 1920.
On constate donc que dans la veine du comique involontaire, l’admirateur de Castro et Chavez, ne nous déçoit pas. Après l’insigne honneur d’un voyage devant un fauteuil nommé Chavez, les yeux noyés de larmes dans l’ouragan bolivarien, l’incongrue comparaison entre scores aux présidentielles et aux législatives, sans oublier le fameux ayant-droit, cette re-nationalisation mérite un éclat de rire franc et massif.
Nota : dévarier, à Sète, veut dire, à peu près, déboussoler
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