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27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 16:42
Marseille : la cabale des fachos

Phénomène d’évaporation ? cette page de septembre 2015 a disparu du deblog.notes sans même que l’hébergeur daigne m’en avertir. Pour éviter une nouvelle censure, je ne donne donc que quelques images.

Marseille : la cabale des fachos

« Berlinhard Entre Pierre Louys, Clovis Trouille, Otto Dix et Elvifrance, les travaux érotiques des peintres Reinhard Scheibner et Stu Mead présentent la pornographie, la sexualité adolescente, avec une dose de grotesque proche de l’esprit du défunt magazine Hara- Kiri. Le Dernier Cri, Friche la Belle de mai Du 13 juin au 13 septembre [2015] » Telle était l’annonce d’une exposition qui a provoqué la sainte alliance des ultra cathos, des soi-disant « de souche » et du FHaine.  Y  étaient présentées les œuvres de ces deux artistes allemands, Reinhard Scheibner et Stu Mead (réunis au sein du collectif Le Mauvais Œil 23) dont les peintures et illustrations érotiques et grotesques s’inscrivent dans une tradition bédéiste ou illustrative proche d’Hara-Kiri ou de Bazooka.

Marseille : la cabale des fachos
Marseille : la cabale des fachos

Une cabale a été lancée contre Pakito Bolino et contre Le Dernier Cri pendant l’été, la Friche a reçu des coups de fils, la chargée arts visuels à la mairie de Marseille également. Lui-même a reçu des menaces. Les financements publics de la Friche ont été mis en cause alors que Le Dernier Cri touche tout au plus 7 500 euros par an de la ville. S’ils atteignent 20 000 euros par an toutes conventions confondues c’est un miracle”, raconte une responsable des associations d’art contemporain de la Friche. (Les inrocks) Un véritable harcèlement, une vague haineuse, ajoute Le Monde.

Marseille : la cabale des fachos
Marseille : la cabale des fachos

Stéphane Ravier, maire FHaine du 7e arrondissement de Marseille, qui ne peut ignorer que La Friche de la Belle de Mai est un immense complexe culturel aux activités multiples, veut faire croire que la subvention globale sert à monter de sulfureuses (à ses yeux) expositions. Un très mariniste SIEL –souveraineté, indépendance et libertés – s’interroge : Une exposition crypto-pédophile illégale avec les deniers publics ? Fdesouche, le site identitaire qui résonne comme un tronc, illustre sa diatribe d’une reproduction censée provoquer l’effroi des familles.

Marseille : la cabale des fachos

« Ceci n’est pas une pipe » !

Combien de fois faudra-t-il redire aux incultes que les travaux des artistes, aussi dérangeants soient-ils, ne sont pas le réel concret. Parler de pédopornographie révèle les obsessions perverses des harceleurs.

Faut-il ajouter que nul n’était obligé à aller dans le local du Dernier cri où se tenait l’exposition ?

Ceci est de la peinture, ou de l'illustration, du dessin, de l'art. Il est du droit de chacun d'aimer ou ne pas aimer. En outre, il est du devoir de chacun de se rappeler la liberté d'expression régulièrement mise à mal, qu'on aime ou non les œuvres, que ce soit de McCarthy, d'Anish Kapoor, de Balthus, de Klossowski ou de Bellmer. Mais il est surtout du devoir de chacun, respectant cette liberté, de comprendre que ce qui se présente comme art n'est pas et ne sera jamais la réalité mais de la FICTION, aussi réalistes soient les représentations, images, peintures, sculptures, films ou pièces de théâtre présentées au public. […] L'art n'est simplement PAS la réalité. Partant de là, il n'y a ni offense ni délit ni crime d'aucune sorte. Prêter aux artistes ou aux œuvres le premier degré des mises en scènes fictives qu'ils présentent c'est, au mieux, faire un contresens et, au pire, faire dans la diffamation, la calomnie…

(extraits de la pétition - Un Dernier Cri contre la censure)

Ce n’est, hélas, pas la première intimidation aboutissant à une censure de fait. Rappelons qu’un curé intégriste avait trouvé un tribunal complice en 1999 pour faire interdire d’affichage INRI, de Bettina Rheims et Serge Branly, dans les vitrines des librairies de Bordeaux ! Rappelons aussi la dégradation de l’œuvre de Serrano, Piss Christ, le sabotage de représentations théâtrales comme  celle de la pièce Romeo Castellucci 'Sur le concept du visage du fils de Dieu' au Théâtre de la Ville ou Golgotha Picnic au théâtre du Rond point. Même de très bénins détournements de kitschissimes statuettes de la sainte-vierge – rien à voir avec León Ferrari - sont l’objet de l’ire des ultra-cathos. Mais, jusqu’ici, la mobilisation concernait les intégristes cathos (parfois appuyés par les intégristes musulmans). Tandis qu’à Marseille, ces intégristes sont appuyés par les identitaires et le FHaine.

Peut-être un renvoi d’ascenseur de la petite Marion pour remercier l’évêque du Var – idole des cagots – de l’avoir invitée ?

Marseille : la cabale des fachos

Mais une conjonction des plus inquiétantes pour nos libertés.

Voir aussi : Stu Mead

Voir aussi : Reinhard Scheibner

 

 

Pour éviter une nouvelle - et clandestine - censure, j'ai regroupé quelques illustrations des deux artistes dans un document en *.pdf, donc téléchargeable : les cul-bénits, bigots, cagots et fachos sont priés de passer leur chemin, nul n'est obligé de voir ce document, mis à la disposition des esprits ouverts et éclairés.

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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 16:23
Frank De Mulder

La partie du corps que tu aimes le plus photographier ?

- Le cul.

Frank De Mulder
Frank De Mulder
Frank De Mulder
Frank De Mulder

« Trouvé à partir d'une pub située dans un recoin du site de Courrier international : http://www.frankdemulder.com/books/#400 » me signale le camarade P.L.. Je découvre donc un deuxième photographe belge, passionné du nu et en particulier de la partie la plus charnue de l’anatomie féminine. Adepte aussi de décors et de lieux où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté. Mais n’hésitant pas non plus à entraîner équipe et modèles dans le peu hospitalier désert du Kalahari.

Frank De Mulder est né le 22 Août 1963 à Ghent (Gand), Belgique. Son père lui offre son premier appareil photo à 12 ans. Il devient un passionné de l’image argentique. Il dépense tous ses sous en matériel photo et en bouquins de techniques photos. A 17 ans, il essaie de copier les photos de David Hamilton. Heureusement, il n’a pas trop persévéré dans cette voie.

Frank De Mulder Frank De Mulder Frank De Mulder
Frank De Mulder Frank De Mulder Frank De Mulder

Mais il va suivre une formation de réalisation cinématographique au RITS de Bruxelles, puis achève ses études à l’Académie royale des beaux-arts de Gand , dont il sort diplômé avec les félicitations du jury. Il effectue ensuite son service militaire au sein de la division cinématographique et réalise quelques « films de guerre » pour l’entraînement militaire.

Il commence ensuite une carrière de cameraman dans des pubs et des courts-métrages, avant de revenir à son premier amour, la photographie. Il va se faire un nom dans la pub et dans les magazines, dits de charme comme Play-Boy, GQ, FHM…

Quel est ton type de photographie favori ?

- La photographie de nu. Elle est beaucoup plus pure et éthérée que le reste.

Quelles sont tes principales influences ?

- Musicalement beaucoup de choses. De Enaudi jusqu’à ACDC. Ca dépend beaucoup de l’humeur dans laquelle je suis. Cinéma, beaucoup Tarantino, puis les films de Bertolucci ou Vittorio Storaro.

La partie du corps que tu aimes le plus photographier ?

- Le cul

Qu’apprécies-tu chez la femme, quand tu la photographies ?

- J’aime quand elle est enthousiaste, ouverte d’esprit et créative tout comme moi. En fait, j’apprécie quand elle prend des initiatives. J’aime quand je n’ai plus qu’à saisir l’instant plutôt que de diriger ou de manager une pose.

Quelle est ta vision du nu ?

- Quand la photographie de nu est bien faite, est bien réalisée, elle ne vieillît jamais, elle ne prend pas d’âge. Vous pouvez faire deux choses : un portrait sympathique mais quelconque, ou saisir quelques chose avec une histoire. Avec le nu, on peut faire les deux, et les deux sont complètement différents.

http://www.normal-magazine.com/frank-de-mulder.html

Frank travaille avec Michèle van Damme à qui il confie la direction artistique et la postproduction de ses œuvres.

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Le même cliché passe du N&B au technicolor !

Comme son collègue Lagrange, ses images peuvent construire des scénarios implicites. La Mustang ou la Jaguar servent à conter des petits récits, qu’il faut cependant (re)construire…

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Moins poussés cependant que ceux que proposait son collègue belge.

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Thelma et Louise

Thelma et Louise

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Pratiquement pas d’hommes, même comme faire valoir. Ses duos sont pratiquement tous féminins. Même quand l’action se se réfère aux thrillers, les protagonistes restent toutes des femmes.

Frank De Mulder Frank De Mulder
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Frank De Mulder Frank De Mulder Frank De Mulder

En revanche, il attache un intérêt beaucoup plus grand pour des décors naturels soigneusement choisis, en hélico s’il le faut, avec des lumières les plus propices.

C’est la luxuriance de la République dominicaine.

Ou l’austérité du désert de Kalahari en Namibie.

Frank De Mulder manque peut-être d’un brin de folie et/ou de provocation dans ses nus sophistiqués. Mais son Bain de minuit, dans sa pureté esthétique reste dans l’œil…

Frank De Mulder

 

En bonus :

Les fesses

Version Frères Jacques

et Yvon Dechamps

 

Et Brassens...

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 15:52
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?

Eric Fischl est souvent défini comme le peintre d’une classe moyenne étatsunienne banlieusarde, ou plutôt, comme ils disent, suburbaine. Vaste maison, gazon, piscine, intérieur aisé, rien du pavillon avec jardin étriqué. Une classe moyenne blanche – à une ou deux exceptions près – mais très post woodstock, pratiquant un nudisme sans érotisme. Et surtout, une atmosphère pesante et parfois plus que trouble.

April Gornik et la bande

April Gornik et la bande

Dans sa biographie (sur son site) Fischl indique qu’il a grandi en banlieue avec en arrière-plan l’alcoolisme familial dans un milieu au provincialisme étroit où il fallait sauver la face. Un fossé donc entre ce qui était vécu dans le foyer et l’image qu’il fallait afficher à l’extérieur.

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
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S’il est avant tout le peintre du suburban, de la banlieue à l’étatsunienne, il a cependant vagabondé hors des USA. Ainsi les arènes de Ronda, lieu de naissance de la corrida, lui ont inspiré une série de toiles. Et certaines images de plage viennent de photos prises à Saint-Tropez.

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?

Car comme Teddy Rodgers, il travaille beaucoup sur photos. Mais, en caricaturant, Rodgers avec sa jeunesse dorée est un peu le peintre des héritiers décadents de l’élite vouée aux gémonies par le milliardaire Trump, tandis qu’Eric Fischl, lui, peindrait une population moins huppée, plus péquenaude, plus proche donc de l’électorat que l’on prête à Trump.

Sauf que, si les jeunes blasés de Rodgers, ont l’air d’attendre que champagne et sans doute ligne de coke fassent leur effet pour se lancer dans une partouze, pardon partie fine, les personnages de Fischl, aux mœurs sans doute plus rustiques – les plaisirs du barbecue plutôt que les cocktails mondains – semblent tout aussi étrangers les uns aux autres.

Father and son

Father and son

Fischl, né en 1948, a grandi dans la banlieue de Long Island, dans l’Etat de New-York, coin typique d’une ‘Amérique’ bourgeoise, patriote et puritaine. Sa famille ayant migré à Phoenix, en Arizona, où ses parents se sont installés en 1967, il y commence ses études d’art. Il part ensuite étudier  au California Institute of Art où il obtient son diplôme en 1972. Ses expériences de jeunesse le marqueront à jamais. 

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?

Il erre quelques temps à Chicago où il travaille comme gardien de musée. En 1974, il déménage à Halifax en Nouvelle-Ecosse où il enseigne la peinture au Nova Scotia College of Art and Design. Il regagne New-York en 1978.

Sleepwalker (somnanbule)

Sleepwalker (somnanbule)

Birthday-boy

Birthday-boy

Birth of Love

Birth of Love

Et quand il peint ses adolescents pratiquant masturbation et voyeurisme, on ne peut se défendre d’y voir comme un écho de sa propre adolescence. Car pour Fischl sa mère doit continuer de hanter son subconscient. Belle, mais dépressive, alcoolique, créative contrecarrée, sujette à des crises de rage violente où elle injuriait mari et enfants. Birthday-boy ou Bad boy* reflètent sans doute des souvenirs adolescents d’une mère qui se promenait nue dans et autour de la maison. Elle fut un jour ramenée par la police qui l’avait trouvée courant nue dans les rues de Long Island. Mère qui finira, après avoir menacé pendant des années de se tuer, par se suicider en jetant sa voiture contre un arbre.

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?

« Bad boy » scène oedipienne ? En tout cas, c’est le titre de son livre autobiographique.

Sur, un lit aux draps bleuâtres froissés, éclairé par un store à lamelles, une femme nue, s’étend, et jambes ouvertes, semble prendre un pied dans sa main. Elle ne paraît pas avoir conscience de la présence d’un jeune voyeur – son fils ? – dans l’ombre, appuyé sur une commode, qui reluque sa toison offerte au regard. Tout en la matant le garçon lance une main derrière son dos pour atteindre un sac-à-main dont l’ouverture a une forme suggestive (un commentateur prétend que le sac-à-main se disait pussa en vieil anglais, mot qui aurait donné purse mais aussi pussy, la chatte chère à Trump). S’ajoute une nature morte, représentant pommes et bananes, au symbolisme appuyé !

Dog days (Diptyque)

Dog days (Diptyque)

La chaleur pèse sur le rivage. Le balcon surplombe une route côtière bordée de palmiers et une plage avec des vacanciers prenant le soleil. Malgré le vue exposée, une jeune femme est nue sur ce balcon, des sandales au pied, et un sac fourre-tout au bout du bras. Deux chiens la regardent attentivement et elle semble leur dire « Prenez bien soin des lieux jusqu’à mon retour ».

Sur la vue suivante, deux ados sont sur le même balcon. La jeune fille, nue, slip de bain aux pieds et le garçon juste vêtu d’un T-shirt noir, la touche timidement, tout en exhibant un gentil sexe érigé. L’une est rousse, l’autre est brun, comme si les deux chiens – roux et noir – du tableau de droite s’étaient, par magie, transformés en adolescents se livrant à des rites de la pubescence.

Le titre, faut-il le rappeler, est «Dog days ».

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Un de ses tableaux préférés

Un de ses tableaux préférés

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La même pose sert d'une esquisse au tableauLa même pose sert d'une esquisse au tableau
La même pose sert d'une esquisse au tableauLa même pose sert d'une esquisse au tableau

La même pose sert d'une esquisse au tableau

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Piscine ou plage, celle de Saint-Tropez ou celles de la côte Est des Etats-Unis, travail fait le plus souvent à partir de ses propres photos, vont servir de cadre à de nombreux tableaux. Avec, comme dans « dog days » la présence canine fréquente. Et plutôt que du naturisme, du nudisme souvent épisodique, vues les traces de maillot.

Saint-Tropez

Saint-Tropez

The beginning of the end

The beginning of the end

Ce commencement de la fin illustre bien le travail de Fischl.  A partir d’une photo sursaturée, au cadrage insolite – tête d’homme au 1er plan à droite et pied isolé à gauche - une femme de dos en monokini, un gosse qui joue un ciel désespérément bleu, et voiliers, il recompose son tableau. Le cadrage subsiste, mais le pied devient paire, les voiliers disparaissent, la femme de dos est nue et la position de ses bras est ambiguë, et le gosse a laissé place à un autre nudiste cadré en contre-bas de la plage, entre ses jambes, comme stoppé dans sa marche par le spectacle invisible qu’elle lui donne. De quoi nourrir l’imagination.

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?

La parade – extraite d’une série intitulée Scènes du dernier paradis – est aussi visiblement tirée de photos tropéziennes, comme cette séquence photoshoppée de quasi affrontement de deux groupes avançant l’un vers l’autre.

The philosopher chair

The philosopher chair

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Eric Fischl est un adepte des séries, ainsi de celle intitulée Le lit et le le siège (The bed, the chair) dont le tableau placé en premier est titré The philosopher chair. Chambre d’un hôtel de passe où des couples se succèdent ? Mais la même incommunicabilité règne entre les personnages…

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?
Travel
TravelTravel
TravelTravel

Travel

Encore plus mystérieuse est la série Travel of Romance. Cette série en cinq épisodes, le voyage de Romance, représente des moments au cours d’une journée. Le premier, le seul avec deux personnages est le plus dérangeant, l’homme noir semblant esquisser un geste (caresse ?), la femme semblant ne même pas percevoir sa présence à quelques centimètres. Les quatre autres tableaux n’offrent plus dans des pièces aux décors changeants, comme pour marquer le voyage, qu’une femme seule, qui finit prostrée sur le sol. Fischl présente cette série comme la recherche vaine d’un objet indéfini « Ce qu’elle cherchait n’était-ce pas ce qu’elle a enfin accepté, qui était sa solitude ».

Un critique voit dans le traitement de la peinture comme un rappel de tableaux de Diego Velázquez ou d’Edouard Manet.

Eric Fischl peintre d’une ‘Amérique’ Trumpienne ?

Photographe, peintre, Eric Fischl est aussi sculpteur.

Son œuvre la plus marquante est certainement Tumbling Woman, conçue en hommage aux victimes du 11 septembre, mais qui fut totalement incomprise par une partie – trumpienne avant l’heure – du public, si bien qu’elle fut retirée d’une exposition.

Tumbling woman

Tumbling woman

« Pour nommer [la sculpture], j’ai choisi le mot “tumbling” (“qui chute”) et non “falling” (“qui tombe”) parce que je voulais communiquer une impression de mouvement latéral […] l’impression que nous bougeons, que nous allons dans une direction donnée, mais sans en décider », explique Fischl  « Je cherchais à exprimer le sentiment de vulnérabilité qui nous saisit quand on perd l’équilibre, qu’on ne touche plus à la terre ferme, qu’on est sans assises. J’ai aussi décidé d’en faire une femme au lieu d’un homme parce que d’après moi, dans une perspective historique et culturelle, la femme est toujours un symbole de vulnérabilité, d’instinct nourricier et de sollicitude. »

April Gornik

April Gornik

April in Paris

April in Paris

Eric Fischl est marié avec April Gornik, peintre également, mais qui se consacre aux paysages.

 

Alors la peinture d'une middle class trumpienne ?

En tout cas il est peu probable que les tableaux de Fischl ornent les prétentieux intérieurs, au mauvais goût kitschissime, de l'affairiste, devenu président des Etats-Unis !

 

 

* Cet ado confronté à une femme mûre peut évoquer des séquences de Ken Park de Larry Clark ; le côté oedipien présumé, avec une mère perturbée, évoquerait plutôt Leigh Ledare

 

Pour compléter

 

Paintings et Colour sketches

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 18:20
Pierre MOLINIER transgenriste ?

"Notre mission sur la Terre est de transformer le monde en immense bordel"

La redécouverte de l’œuvre de ce « facteur Cheval de la jarretelle » risque de faire frémir tous les pourfendeurs de la prétendue « théorie du genre ». Molinier, pour autant qu’elles existaient à son époque, n’a pas dû lire une ligne d’une quelconque gender study. Mais cet adepte du transformisme, masochiste, s’est plu et complu à se photographier en porte-jarretelles, bas et talons aiguilles, parfois ornés d’un éperon-godemiché ! Se définissant comme lesbien, il a su captiver des belles sulfureuses, comme Emmanuelle Arsan ou Hanel Koeck. Et ce provocateur, non content de se faire censurer à titre posthume, par le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui interdit une expo, avait réussi à choquer, André Breton, le « pape du surréalisme », de son vivant.

Pierre MOLINIER transgenriste ?

Il est né un vendredi saint, de surcroît vendredi 13, en avril de 1900 ! Fils d’un peintre, mais en bâtiment, et d’une couturière, il a été scolarisé chez les « chers frères » des écoles chrétiennes.

Dès 13 ans, il devient apprenti chez son père, tout en suivant des cours du soir à l’école des beaux-arts d’Agen.

Premier épisode sulfureux : sa sœur cadette, Julienne, est victime de la grippe espagnole en 1918 ; il la photographie sur son lit de mort ; et il prétend avoir dénudé ses jambes, couvertes d’une robe de communiante, et avoir joui sur elle lui donnant le meilleur de lui-même.

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?

Installé à son compte, à Bordeaux, comme peintre en bâtiment, il expose ses premières toiles en 1927 puis, en 1928, fonde une société des artistes indépendants bordelais. Sage peinture de paysages, puis une évolution vers le post impressionnisme voire l’abstraction.

 

 

Mais il commence à s’éloigner des sages toiles, quand il annonce avoir reçu la visite d’envoyés du Dalaï-Lama l’incitant à reproduire des mandalas. Puis en 1950, après que sa femme l’a quitté, lasse sans doute du défilé de ses maîtresses, il érige sa « Tombe prématurée » surmontée d'une croix noire portant comme inscription: « Ci-gît Pierre MOLINIER né le 13 avril 1900 mort vers 1950 Ce fut un homme sans moralité il s'en fit gloire et honneur Inutile de P.P.L.[prier pour lui] ».

Le Grand Combat 2 variations

Le Grand Combat 2 variations

Pierre MOLINIER transgenriste ?

Et la rupture publique avec le monde des arts bordelais aura lieu en 1951 quand Le grand combat sera censuré au salon des artistes indépendants bordelais. Il voilera le tableau et clamera : « Allez donc enfanter dans la nuit par le coït honteux, seul permis par la morale publique faite à l'usage des cons! Que me reprochez-vous dans mon œuvre ? D'être moi-même ? Allez donc, vous crevez de conformisme ! Vous êtes des esclaves ! ».

Il broie ses pigments lui-même, mélangeant les poudres à son propre sperme, obtenant des glacis d’une transparence inégalable et se plaisant à dire : "Je mets sur mes tableaux le meilleur de moi-même".

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?

Mais quatre ans plus tard c’est la revanche : André Breton se prend de passion pour ses œuvres magiques !

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?

« Vous êtes aujourd’hui le Maître du Vertige, d’un de ces vertiges que Rimbaud s’était donné à tâche de fixer. Les photographies jointes sont aussi belles que scandaleuses, à l’unisson de tout ce que vous m’avez déjà fait entrevoir de votre oeuvre. J’ai sous les yeux le Château magique que vous m’avez adressé (…) Mais peut-être ai-je été en profondeur assez touché par votre premier envoi pour que s’ouvrît chez moi cette fenêtre bleue qui donne sur l’éperdu ».

André Breton à Pierre Molinier le 13 avril 1955 (le jour même de son anniversaire)

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?

Du coup le voilà sacré surréaliste, exposé dans la galerie de Breton, A l'Etoile scellée, collaborant à la revue Le surréalisme, fréquentant la poète Joyce Mansour et les peintres surréalistes Clovis Trouille et Gérard Lattier.

Sa vie privée ne manque pas de piquant, puisque, après que sa fille Françoise, dont il est amoureux, l’a quitté, qu’il ait acheté un bar louche à une fille naturelle Monique, tapineuse notoire, il a une violente altercation avec sa femme et tire des coups de feu au-dessus de la tête d’un cousin, ce qui lui vaut un mois de prison en 1960, puis une condamnation et un divorce à ses torts !

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?

En 1965, son tableau Oh!... Marie, mère de Dieu (où deux femmes pratiquent une fellation et une sodomie sur un Christ crucifié) est refusé à l'Exposition Internationale du Surréalisme.

Mais il semble qu’André Breton a encore plus été choqué par l’envoi de photo-montages d’auto-fellation.

« Je me baise moi-même, vous êtes au courant. J'ai fabriqué un instrument qui me permet de me faire des pompiers. C'est le seul au monde ! J'ai mis deux ans à l'inventer. Comme les yogis, j'ai passé 18 jours à ne rien manger d'autre que mon sperme. Les yogis appellent ça le circuit. C’est-à-dire que vous avalez, et donc ça vous nourrit. »

Entre temps, en 1964, séduit par son premier livre, il contacte Emmanuelle Arsan, qu’il appellera toujours de son vrai prénom Marayat.

"Emmanuelle Arsan : auteur petit-bourgeois de romans érotico-exotiques (…) Quelque chose en elle fascine Molinier comme tous les surréalistes : une (timide) tentative de féminisation consciente de l’érotisme, et surtout, une indéniable beauté physique."

Jean-Pierre Bouyxou

Pierre MOLINIER transgenriste ?

Molinier reprend des photos de Théo Lesoualc’h que lui transmet Marayat-Emmanuelle et qu’il retravaille et re-photographie. En retour il lui fera cadeau de nombreuses œuvres. Est-ce elle l’héroïne d’une fellation qu’il met en scène et que l’on retrouvera dans le fond Molinier d’Emmanuelle Arsan, l’art du maquillage cher à Molinier ne permet pas de l’affirmer.

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
S'agit-il de Marayat-Emmanuelle ? En tout cas il lui a envoyé ce cliché avec des indications techniques au dos.

S'agit-il de Marayat-Emmanuelle ? En tout cas il lui a envoyé ce cliché avec des indications techniques au dos.

Une autre muse tiendra un grand rôle dans sa vie et son œuvre : Hanel Koeck, une étudiant d’art allemande qu’il a rencontrée en 1967. Elle a 22 ans, lui 67. Seule, ou avec lui et avec des mannequins, Molinier en a fait une icône de l’androgynie juvénile.

Hanel Koeck
Hanel Koeck
Hanel Koeck

Hanel Koeck

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Hanel Koeck avec Pierre Molinier
Hanel Koeck avec Pierre Molinier

Hanel Koeck avec Pierre Molinier

Hanel Koeck a aussi été l’héroïne, comme en écho au blasphématoire à Oh ! Marie… mère de Dieu, d’une performance de l’artiste viennois Herman Nitsch, où elle est aussi crucifiée et sodomisée, dans la 31e action de l’Orgien Mysterien Theater, performance dont elle envoie les photos à Molinier.

Crucifixion d'Hanel Koeck
Crucifixion d'Hanel Koeck
Crucifixion d'Hanel Koeck
Crucifixion d'Hanel Koeck
Crucifixion d'Hanel Koeck
Crucifixion d'Hanel Koeck

Crucifixion d'Hanel Koeck

Tirages argentiques d'époque, d'après des photographies de Ludwig Offenreich qui ont été retouchées à l'encre par Pierre Molinier et rephotographiées.

Pierre Molinier à notamment rajouté les clous et les gouttes de sang à l'encre sur les tirages originaux.

Avec Claire, photographiés par le mari.

Avec Claire, photographiés par le mari.

Claire et Pierre Molinier

Claire et Pierre Molinier

Molinier ne fut jamais à court de modèles et complices féminines. Posant pour lui parfois avec l’accord du mari ou amant. Ainsi de cette Claire que le mari photographie à côté de Molinier, qu’elle dépasse d’une bonne tête, avant qu’il ne se penche pour lui embrasser les cuisses sous la mini jupe.

Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Pierre MOLINIER transgenriste ?
Le montage est fait à partir de photos d'un authentique transsexuel.
Le montage est fait à partir de photos d'un authentique transsexuel.
Le montage est fait à partir de photos d'un authentique transsexuel.

Le montage est fait à partir de photos d'un authentique transsexuel.

Outre une Colette, une Marie-Thérèse, on découvre une Xavière Gauthier – dite « Petit vampire » car elle mordait les tétons de l’artiste jusqu’au sang, ce que le masochiste appréciait. Il photographiera aussi des transformistes de son genre, comme Luciano Castelli, et un transsexuel authentique.

Pierre Molinier : double autoportrait, ses jambes, son cul...
Pierre Molinier : double autoportrait, ses jambes, son cul...
Pierre Molinier : double autoportrait, ses jambes, son cul...
Pierre Molinier : double autoportrait, ses jambes, son cul...

Pierre Molinier : double autoportrait, ses jambes, son cul...

Mais le centre de sa création fut avant tout lui-même. Mon cul, mes jambes – il en fit un film – il se met constamment en scène dans ses photo-montages.

Quelques montages
Quelques montages
Quelques montages
Quelques montages

Quelques montages

Technique du photomontage

Rappelons la méthode de l’artiste. Molinier découpe au ciseau les épreuves de ses portraits et de ses autoportraits. Puis avec des jambes, des bras, des têtes, il recompose des corps selon les canons de son esthétique idéale. Une fois le collage terminé, il le photographie, puis démonte l’ensemble pour de nouvelles compositions. Ce qu’on appelle photomontage chez Molinier est donc la photographie d’un collage, voire le contretype de cette photographie du collage original.

Technique de collage

Au début vers 1955, Pierre Molinier colle intégralement toutes les pièces découpées. Il adore le scotch qu’il utilise abondamment au dos des montages-collages. Il se contente bientôt d’un point de colle (pour mieux démonter en vue du réemploi des fragments découpés).

Très vite la méthode combine découpage, emboîtage des membres et colle ou scotch. Vers 1964-1965, pour les montages les plus élaborés, Molinier dispose à plat sur un tapis mousse les fragments découpés puis plaque une vitre maintenue en place par des pinces à dessin métalliques. Il photographie alors l’ensemble à travers la vitre. Puis, après photographie, récupère facilement les « morceaux » en vue d’autres compositions. On comprend que Molinier ait préféré le terme de « montage» à celui de « collage ». On sera ainsi passé du collage intégral des débuts au plaquage sans colle sous  vitre.

D'après le catalogue Drouot

Après l’altercation de 1960, deux experts psychiatriques commis pour l’examiner le décrivent comme de la catégorie du déséquilibré supérieur, puisqu’il exprime, sous une forme artistique, son angoisse et son manque d’harmonie. Pervers polymorphe dira de lui un neurobiologiste.

 

 

 

 

Alors transgenriste avant l'heure ?

Hypomanie, exhibitionnisme, masochisme... l’univers érotique de Molinier est celui d’un transvestite fétichiste, où le travestissement est le fétiche même, pour Claude Esturgie.

Il se veut à la fois femme et homme, femme phallique !

 

 

Il se suicide d'une balle dans la bouche, le 3 mars 1976, vers 19 heures 30.

« Je soussigné et déclare me donner volontairement la mort, et j'emmerde tous les connards qui m'ont fait chier dans toute ma putain de vie. En foi de quoi je signe, P. Molinier. »

Il avait fait don de son corps qui est transféré à l'Institut médico-légal puis à la Faculté de Médecine de Bordeaux. Après dissection, ses restes seront inhumés dans un cimetière bordelais.

Pierre MOLINIER transgenriste ?

Pour compléter ce courriel de PL qui est le fauteur de cet article :

"La Maison européenne de la photographie expose les archives du grand subversif Pierre Molinier avant qu'elles ne soient mises en vente le 14 novembre à Drouot
 
Expo :
 
 
Vente à drouot (catalogue téléchargeable en .pdf)) :
 
 
sinon le rechercher sur ce lien :
 
 
* Cet article doit beaucoup aux commentaires qui accompagnent le catalogue.
 
Voir aussi Pierre Molinier
 
 
 
Notice du catalogue

Notice du catalogue

 

 

D'un artiste canadien, Bruce Labruce, visiblement inspiré par Molinier, cet hymne aux jambes : Legs

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 16:12

Géhèm, que j’aime – blogueur des plus inventifs – s’est attaqué à un autre artiste, mais d’un style beaucoup plus académique, Jean Léon Gérôme.

Géhèmrôme

Notre Gérôme a eu une carrière en tout point exemplaire, accumulant titres et honneurs. Peintre et sculpteur, il a, si l’on peut dire, une large palette. Sa première toile primée montre un combat de coqs dans la Grèce antique. On le verra avec Géhèm, les jeux du cirque à Rome ne lui sont pas étrangers. Il va même retrouver, en quelque sorte, une seconde jeunesse en inspirant des peplums cinématographiques.

C’est aussi un grand maître de l’orientalisme, orient qu’il a visité. Ainsi est-il à Istanbul, en 1875, et durant une dizaine d’années la Turquie va lui inspirer de nombreux tableaux. Il montre un intérêt particulier pour la ville de Brousse (Bursa) où il visite les bains de Sinan, dont il dessine l’intérieur pour sa Grande Piscine : « comme la température était extrêmement élevée, je n’hésitais pas à me mettre complètement nu ; assis sur mon trépied, ma boîte de couleurs sur les genoux et ma palette à la main, j’étais un peu grotesque… » (Verat) Ladite piscine s’est vendue en 2004, 2,5 millions d’euros. Pour un peintre qui a subi une longue éclipse, ce n’est pas si mal. Et quant à mettre des sommes folles dans une œuvre, le béotien que je suis préfèrerait celle-là à une écrevisse géante en plastoc mastoc à la Koons !

Ce peintre qualifié de « pompier » - à un interlocuteur qui critiquait l'enseignement de l'Ecole des Beaux-Arts, Gérôme rétorqua avec malice qu'il est sans doute bien plus commode d'être incendiaire que pompier – a su, grâce à son beau-père, diffuser largement son œuvre dans un public qui dépassait largement les amateurs d’art éclairés, grâce aux reproductions (héliogravure).

Gérôme scilpteur dans son atelier Cliquer pour agrandirGérôme scilpteur dans son atelier Cliquer pour agrandirGérôme scilpteur dans son atelier Cliquer pour agrandir

Gérôme scilpteur dans son atelier Cliquer pour agrandir

Et, par certains côtés il préfigure des hyperréalistes contemporains, car déjà, à côté des croquis, esquisses, etc. il utilisait aussi la photographie.

De Gérôme à Géhèm

Il vous est donc proposé de passer de l’œuvre originale de Jean-Léon Gérôme, à sa version enrichie par Géhèm, grâce à un lien fort judicieusement placé après chaque tableau.

 

A noter que les toiles enrichies peuvent être agrandies en cliquant dessus.

Géhèmrôme
Géhèmrôme
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Géhèmrôme
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Géhèmrôme
Géhèmrôme
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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 08:43
Femmes dans un cimetière Rabat

Femmes dans un cimetière Rabat

Voilà un pur angevin, puisque né à Angers à la fin du XIXe siècle, que j’avais déjà rencontré comme illustrateur d’une des éditions (1933) du Rideau levé ou L’éducation de Laure. Mais les hasards de mes errances sur internet m’ont fait retrouver ces illustrations et poussé à y regarder de plus près.

Mercier est donc né sur les bords de la Maine (qui, pour un angevin, valent bien ceux de la Seine) en 1899. Son nom de famille, assez commun, cache que la maman était née Cointreau, petite fille du fondateur de cette prestigieuse maison angevine.

En 1920, il entre à l’école des Beaux-Arts d’Angers mais dès l’année suivante il va aux Arts déco de Paris, formation qu’il complète à l’école Estienne où il s’initie aux techniques de l’eau-forte ou de la lithographie.

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Et dès 1924, il décroche la timbale : son projet est retenu pour l’affiche de la Foire-exposition d’Angers. Il travailla d’ailleurs beaucoup pour les manifestations ou produits angevins.

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Ce descendant Cointreau mit son talent au service de la firme familiale. Des nombreuses œuvres publicitaires, la plus plaisante – à mon sens – où il recommande à l’automobiliste, après avoir bien déjeuné, un petit dernier pour la route.

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Il fut aussi un affichiste de cinéma extrêmement prolifique. Bien que lié à une maison de distribution, Lutétia, il s’arrangea pour travailler pour d’autres. Il illustra donc les films des plus grands réalisateurs de l’entre-deux guerre.

Illustration de couvercles de boîtes à gâteaux métalliques

Illustration de couvercles de boîtes à gâteaux métalliques

Buvard

Buvard

Images pour le chocolat Menier

Images pour le chocolat Menier

Livre pour enfants

Livre pour enfants

Chanson : "Gentil coquelicot"

Chanson : "Gentil coquelicot"

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Mais le plus plaisant et que l’illustrateur d’œuvres pieuses comme une vie de Jésus par un cardinal Grente, d’œuvres pour la Jeunesse, de chansons traditionnelles, se commit, non seulement à illustrer Le Rideau levé, mais aussi trois autres œuvres que l’on peut qualifier de licencieuses, dont Mon Noviciat ou les joies de Lolotte, d’André-Robert Andrea de Nerciat (dit Andrea de Nerciat).

Illustration de "La Chatte" de Colette

Illustration de "La Chatte" de Colette

Il est vrai que ces lestes illustrations datent de l’entre-deux guerres et que les saintes images vinrent bien après-guerre. Et notre artiste angevin produisit des œuvres, dont la décoration de l’espace de jeu des enfants sur la paquebot France, jusqu’en 1993 et mourut deux ans après.

Un été à la campagne

Roman épistolaire qui nous livre les échanges d’Adèle et Albertine, l’une dans un manoir campagnard avec sa tante, l’autre restée à Paris dans un pensionnat privé.

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Combien je regrettais, toute seule dans ma chambre, toute seule dans mon lit, les douces nuits que nous passions dans les bras l'une de l'autre ! Combien de fois me suis-je éveillée et t'ai-je cherchée à mon côté, pour te demander un plaisir que j'étais, réduite, hélas ! à me procurer toute seule !

[Ma tante], du reste, semblait se considérer avec infiniment de plaisir dans l'armoire à glace qui se trouve au pied de son lit, et qui reflétait complaisamment tant de beautés diverses si rarement rassemblées dans la même personne.

Cette lettre [de son mari] renfermait, à ce qu'il paraît, des choses bien tendres, car la lectrice avait le visage et le regard fort animés : tout à coup, son oeil se ferme, sa tête s'appuie languissamment sur le dossier du fauteuil; sa main gauche, qui tenait la brûlante épître, la dépose sur la table, tandis que sa droite, tout doucement abaissée, s'empare de la chemise, qu'elle relève d'un mouvement insensible, et cependant assez haut pour me permettre de distinguer dans son entier une toison du plus beau brun, coquettement dessinée, gracieusement frisée, qui m'en rappela sur-le-champ une autre qui ne doit pas t'être tout à fait inconnue ; après quoi, cette scélérate de main, toujours hésitante, tâtonnant, avançant peu à peu, sans avoir l'air d'y entendre malice, se glisse sournoisement entre deux cuissçs superbes docilement entr'ouvertes, et là se met décidément à l'oeuvre avec activité.

Ma tante, qui semblait pourtant fort actionnée, s'arrête comme frappée d'une réflexion subite ;  elle se dirige vers son armoire y prend, dans un tiroir soigneusement fermé, une jolie boîte oblongue, l'ouvre et en tire... comment définir ce qu'elle en tire?... une sorte d'instrument bizarre, de forme ronde, allongée, que je ne sais, en vérité, à quoi comparer; elle l'examine, le considère amoureusement, et s'en saisissant, va reprendre la position que je t'ai décrite tout à l'heure ;  là, de la main gauche écartant les obstacles, elle maintient avec la droite son singulier partenaire, et, en dépit d'une résistance désespérée, le fait complètement disparaître dans un certain réduit où il se trouve étroitement emprisonné ; une sorte de combat s'engage aussitôt : le nouveau venu, furieux, et abusant de sa position, le traître ! semble s'acharner sur ma malheureuse tante, dont le beau corps s'agite, bondit en soubresauts frénétiques, et qui bientôt, vaincue, s'affaisse sur elle-même; la honte de sa défaite, sans doute, lui arrache alors de plaintifs gémissements.

Je priai d'abord Félicie d'éteindre la veilleuse, dont la lumière, affirmai-je, m'empêcherait de dormir.

Cette précaution prise, et cinq minutes à peine écoulées, cinq siècles plutôt! hors d'état de me contenir plus longtemps, je me tourne de son côté en soupirant profondément; elle me demande si je souffre.

— Horriblement, ma chère ! lui dis-je.
Et m'approchant brusquement, je me jette à son cou, comme pour implorer du secours, et je l'embrasse.

Cette avance n'est pas mal reçue ; au contraire, je crois sentir une étreinte qui répond à la mienne. La bonne fille aurait tout fait pour me soulager !

Pour tout dire, nous fûmes contentes l'une de l'autre ; la nuit fut consciencieusement employée,

Le vieil Esope avait bien raison, ma chère, lorsqu'il affirmait que la langue est la meilleure chose du monde, et cependant parmi les nombreux usages qu'il lui assigne il ne mentionne pas celui que m'a révélé ma savantissime institutrice.

Tu devais être à peindre, perchée sur ton échelle, attendant le bon plaisir de madame la Lune pour sonder les mystères de la grange, mystères, soit dit en passant, dont mademoiselle Esaû ne pourra te fournir la clé, par la raison très-simple que, depuis trois jours, elle a quitté le pensionnat sous l'escorte d'un magnifique carabinier.

Du lit en désarroi tombait la couverture,

Le drap était en fuite, et laissait voir deux corps

Dont la chair rebondie, arrachée aux efforts

Du corset, ce moderne instrument de torture,

Libre de toute entrave, à l'abri du remords,

Splendide, s'étalait, rendue à la nature.

Rose pleure, se lamente, supplie ; larmes, supplications inutiles.

Je voyais se dresser devant moi la formidable réalité dont le consolateur de ma tante n'était que l'infime reproduction...

Il est là, près de moi, il me tient embrassée ; je sens partout à la fois sa main qui ne se fixe nulle part ; elle s'arrête pourtant, rencontre une des miennes imitant aussi exactement que possible celle de la Vénus pudique, l'éloigne doucement, et... et je meurs de plaisir !...

Tonte médaille a son revers, dit-on ; hélas ! je dus me convaincre de cette incontestable vérité; une vive douleur me tira brusquement de la voluptueuse torpeur dans laquelle j'étais plongée. Lucien essayait de conquérir la palme réservée aux amants heureux ; et, vois l'injustice ! tandis qu'il cueillait la rose, moi je me piquais aux épines !

…de fréquents éclairs et le roulement du tonnerre annoncèrent un violent orage ; quand un terrible fracas éclata ; aussitôt la porte vitrée s'ouvre; Jeanne, effarée, en chemise, se précipite vers mon lit, me suppliant de la laisser coucher avec moi, car elle a, me dit-elle, une peur affreuse. A chaque nouvel éclair, à chaque grondement de la foudre, elle se rapproche davantage et se serre sur moi ; ses frayeurs et mes caresses redoublent.

Le ciel en feu paraît vouloir s'entr'ouvrir ; je ne réponds pas, mais j'enlace si bien la rebelle, que toute défense est paralysée ; ma main ne perd pas son temps.

— Ah ! mon Dieu ! je ne sais ce que j'éprouve... soupire Jeanne, qui commence à perdre la tête. Non, jamais... Je vous prie en grâce, Albertine... finissez !... Je n'ai jamais ressenti... Ah! quel plaisir!... Sainte Vierge... pardonnez!... Albertine, je... je vais mourir !... Chère Albertine... ah ! ah !... bonheur des anges!... Je... je meurs !...

Les mots expirent sur ses lèvres, sa tête sans force se renverse sur mon épaule; elle frissonne, palpite, se raidit, puis s'affaisse entre mes bras.

Cette Jeanne, que je parvenais si rarement à animer, que je décidais si difficilement à une réciprocité longtemps implorée, dès qu'elle sut, ou plutôt dès qu'elle devina l'usage du joyau que j'osais à peine exposer à sa vue, se montra héroïquement décidée à tenter l'aventure; les risques à courir ne l'épouvantaient pas ; au contraire, le danger semblait l'attirer, avoir des charmes pour elle.

Je n'hésitai pas plus longtemps, tu penses; je me transformai à l'instant en amant passionné et, ton oncle aidant, je me présentai vaillamment dans l'arène, armée de toutes pièces. […]  loin d'entraver mon élan, elle le secondait de tout son pouvoir. La douleur mêlée de plaisir qu'elle ressentais lui servait d'aiguillon ; son ardeur excitait, ranimait la mienne ; enfin, grâce surtout à l'emploi du cold-cream, je surmontai toutes les difficultés, je franchis tous les obstacles.

Cet été à la campagne a inspiré de nombreux illustrateurs :

Anonyme

Édouard-Henri Avril

Martin van Maële

Auguste Brouet

Frans de Geetere

Gaston Barret

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

La jeune héroïne-narratrice suit sa mère, en instance de divorce, dans un couvent de province. Lolotte, qui a joui jusque là d’une éducation particulièrement libre, dispensée par d’immoraux instituteurs espérant bien en profiter un jour, emporte avec elle « deux volumes [...] ornés », cadeaux de ses premiers maîtres. Il s’agit de l’Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux, écrite par lui-même (1741), d’une part, et du Rideau déchiré(sic), ou l’Éducation de Laure (1786), d’autre part. Le premier, (…) quasi entièrement située dans un cadre claustral (monastère masculin du narrateur principal Saturnin, couvent féminin de la longue histoire insérée de la sœur Monique) en fait, par excellence, le roman libertin des débauches conventuelles, véritable emblème de la veine anticléricale du roman pornographique de cette époque. Le rapport du roman de Mirabeau, (…) avec le roman de Nerciat peut d’abord apparaître moins évident : si la narratrice est supposée en rédiger le texte au couvent, la place que celui-ci occupe dans la narration proprement dite est minime, à la toute fin du texte. Mais l’on se rappellera que L’Éducation de Laure est centrée sur une relation père / fille, ou plus exactement beau-père / belle-fille. (…) Or, Lolotte s’avérera finalement bien l’histoire de cet inceste père-fille consommé ici sans remords. (…) la contemplation de leurs gravures sert de support, dans un premier temps, aux activités masturbatoires de la jeune fille, puis de sa mère lorsqu’elle se sera avisée de la présence de ces ouvrages (…) Une troisième référence [est] introduite plus obliquement dans le texte : Thérèse philosophe (1748) (…)

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Dans le texte de Nerciat, la référence à Thérèse philosophe se fait sur le mode apparent du dénigrement et de l’ironie, dans le contexte du désappointement de la narratrice face à son entrée forcée au couvent et à la réduction de ses espérances érotiques à la seule activité masturbatoire qui caractérise le personnage de Boyer d’Argens.

 

« Cependant, dès qu’une fois j’eus passé le seuil de la funeste retraite ; dès qu’avec horreur je me senti prisonnière dans un lieu où tout homme est exclu ; réduite à n’en plus rien voir que dans les gravures dont mes deux volumes étaient ornés, je compris bien que la nécessité devait me forcer à suivre l’exemple de Thérèse, et je devins, à cet égard, tout aussi philosophe. ».

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

Le couvent qu’imagine Nerciat dans Mon noviciat est le double inversé de celui de Thérèse philosophe. La frustration de Lolotte n’y est que de courte durée, comme d’ailleurs celle de tous les autres personnages du roman qui, dès lors qu’ils sont surpris dans une situation de manque (rêve érotique, lectures libertines et onanisme, mélancolie), voient aussitôt celui-ci comblé par des interventions que Nerciat pare des codes du merveilleux et d’un surnaturel emprunté à l’Antiquité païenne. Ainsi, Lolotte est d’abord le témoin des effets d’un songe luxurieux de son chaperon, Félicité. La description semble presque celle de l’apparition d’un être invisible :

 

  «   Une nuit cette ardente créature eut un songe tellement agité que j’en fus éveillée.

    Elle était sur le dos, les cuisses écartées et respirant avec oppression ; ses reins s’élevaient et s’abaissaient périodiquement, toujours de plus en plus vite, ce fut enfin avec un trémoussement convulsif, à travers lequel elle se mit à prononcer, avec les accents de la plus extrême passion : « Pousse, pousse, mon cher Fanfare (Fanfare était le nom d’un domestique chasseur de mon père) mets tout… tout… avec moi… par…tons ensemble… Fou…ou…ou…outre !… tiens… tiens donc… ha !… ha !… »

    Ces derniers accents, d’une expression si déclinante, furent suivis d’une parfaite immobilité. Un moment après elle ajouta d’un ton triste : « Qu’avons-nous fait ! Ah, mon ami ! je suis prise… du coup tu m’auras fait un enfant, j’ai senti ton foutre à la pointe de mon cœur. »

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin

(…) Avoir surpris cette scène donne à Lolotte un moyen de pression sur Félicité qui devient son amante, première étape de la satisfaction des désirs, déjà affirmés, de l’héroïne, et de ceux, ainsi révélés, de sa gouvernante. La seconde étape va se faire en basculant du mode fantasmatique au mode proprement fantastique, lorsqu’il s’agira d’obtenir la satisfaction d’un commerce avec un homme. La conversation entre Lolotte et Félicité est alors brusquement interrompue par l’intervention d’« une faible voix » venue de nulle part, qui manque « faire mourir de peur » les deux personnages, et qui leur promet la satisfaction de leurs désirs pour le soir même, à minuit, si elles laissent entrouverte la fenêtre de leur chambre donnant sur le jardin.

(…)

« À la fin, cependant, comme je revenais pour la centième fois à la fenêtre… quelle satisfaction ! J’entrevois quelque chose de mouvant dans le jardin... Cet objet s’avance ; j’appelle Félicité... Nous voyons d’abord une figure... ensuite une échelle... et c’est à nous qu’on en veut... comme le cœur me bat ! » Venu d’un extérieur indéfini et obscur, l’être apparaît d’abord sous les auspices du non-humain (« quelque chose de mouvant », « cet objet ») avant de se matérialiser. Le personnage apparaît déguisé en religieuse, mais « L’attirail de la béguine s’envole à l’instant de dessus le corps de notre visiteur »

 

«  Vous comprenez bien, mes amours, nous dit-on, que ce n’est pas pour filer un roman qu’on se réunit à minuit dans un couvent de filles ? Au fait. J’ai plus d’une fois écouté vos familiers entretiens et entendu vos ébats. Je suis donc parfaitement orienté sur tout ce qui vous regarde. Connaissant à fond ce que vous pensez, ce que vous désirez, je viens fournir ce qu’il vous faut »

(…)

« Aux ailes près, c’était un ange, ou bien que l’on se figure l’Apollon du Belvédère, mais pourvu d’un vit ! Ah quel vit ! C’était le premier en nature que je voyais de ma vie ; jamais, hélas je n’ai joui du bonheur de retrouver son pareil. »

(…)

 

 

Nerciat se détourne ici de la tradition d’un cloître qui serait le lieu du manque, de la frustration, de l’enfermement ; au contraire, il en ouvre grand les portes aux visiteurs venus tout à la fois y chercher leur propre satisfaction et répondre aux désirs et attentes des pensionnaires dès que ceux-ci sont exprimés (outre Félicité et Lolotte, la mère de cette dernière se retrouvera bientôt entraînée dans les ébats du groupe, juste après avoir été montrée cédant à la séduction du Portier des Chartreux) (…)  « sachez qu’ici, mes chères enfants, vous êtes à peu près... au bordel » ; et, plus loin, de la part de Lolotte qui parle de sa cellule, transformée en théâtre d’une nuit de débauches, comme d’« un lieu que je pourrais fort bien nommer notre bordel »

 

 "De Thérèse à Lolotte : édification et dissolution d’un couvent des plaisirs. Nerciat au terme de la tradition libertine" Extraits

 

Léopold Boyer

Jean-Adrien MERCIER illustrateur angevin
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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 15:05
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.

 

L'Arétin d'Augustin Carrache ou Les amours des dieux payens : ces ouvrages, parus à la toute fin du XVIIIe siècle, présentent un recueil de Postures érotiques, d’après les gravures de cet artiste.

Des Carrache – Carracci – Agostino est le moins célèbre : c’est son frère Annibale qui tient la 1ère place. Frères qui cependant collaborèrent pour leur œuvre la plus marquante : les fresques du Palais Farnèse. La mythologie y est déjà à l’honneur.

Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.

 

 

L’Arétin, s’il a sans doute inspiré les gravures, n’a rien à voir avec les textes de présentation qui sont l’œuvre de Simon-Célestin Croze-Magnan. Mais si Jacques-Joseph Coiny  a dû réaliser les gravures, l’auteur prétend qu’il le fît à partir d’estampes d’Agostino Carracci, romanesquement retrouvées .

Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.

L’Arétin d’Augustin Carrache n’obéit pas à une logique autre que celle des fameuses postures, puisqu’il va de la mythologie à l’antiquité romaine, de Vénus à Messaline, dans un ordre aléatoire. Vingt tableaux donc !

 

Les textes sont extraits de la présentation de chaque estampe.

Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
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Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.
Augustin Carrache : le plaisir des dieux.

L'Arétin d'Augustin Carrache est consultable gratuitement ici on peut même le télécharger.

 

Une savante édition papier est publiée au P.U.F. présentée par un professeur d'histoire de l'art à l'Université de Genève, Jan Blanc.

 

Et pour celles et ceux qui voudraient (re)découvrir L’œuvre du divin Arétin établie par Guillaume Apollinaire les Tomes I et II sont lisibles gratuitement grâce à Gallica (BNF).

 

 

 

Les dessins de Carrache ont dû être confié à l'excellent graveur Marcantonio RAIMONDI

En complément, la belle chanson paillarde, bien sûr :

 

LE PLAISIR DES DIEUX

 

Du dieu Vulcain, quand l'épouse friponne

Va boxonner loin de son vieux sournois,

Le noir époux, que l'amour aiguillonne,

Tranquillement se polit le chinois.

Va-t-en, dit-il à sa fichue femelle,

Je me fous bien de ton con chassieux;

De mes cinq doigts, je fais une pucelle,

Masturbons-nous, c'est le plaisir des dieux,

 

Bah ! Laissons-lui ce plaisir ridicule,

Chacun, d'ailleurs, s'amuse à sa façon:

Moi, je préfèr' la manière d'Hercule,

Jamais sa main ne lui servit de con.

Le plus sal' trou, la plus vieille fendasse,

Rien n'échappait à son vit glorieux,

Nous serons fiers de marcher sur ses traces

Baisons, baisons, c'est le plaisir des dieux.

 

Du dieu Bacchus quand, accablé d'ivresse,

Le vit mollit et sur le con s'endort,

Soixante-neuf et le vit se redresse;

Soixante-neuf ferait bander un mort,

O clitoris, ton parfum de fromage

Fait regimber nos engins glorieux

A ta vertu, nous rendons tous hommage:

Gamahuchons, c'est le plaisir des dieux.

 

Pour Jupiter, façon vraiment divine,

Le con lui pue, il aime le goudron;

D'un moule à merde, il fait un moule à pine

Et bat le beurre au milieu de l'étron,

Cette façon est cruellement bonne

Pour terminer un gueuleton joyeux:

Après l' dessert, on s'encule en couronne,

Enculons-nous, c'est le plaisir des dieux.

 

Quand à Pluton, le dieu à large panse,

Le moindre effort lui semble fatigant;

Aussi, veut-il, sans craindre la dépense,

Faire sucer son pénis arrogant,

Et nous, rêvant aux extases passées,

Tout languissants, réjouissons nos yeux

En laissant faire une amante empressée,

Laissons sucer, c'est le plaisir des dieux.

 

Au reste, amis, qu'on en fasse à sa tête,

Main, con, cul, bouche, au plaisir tout est bon,

Sur quelqu'autel qu'on célèbre la fête,

Toujours là-haut, on est sûr du patron.

Foutre et jou-ir, voilà l'unique affaire,

Foutre et jou-ir: voilà quels sont nos,

Foutons, amis, qu'importe la manière,

Foutons, foutons, c'est le plaisir des dieux.

 

 

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 17:59
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre

Juarez MACHADO est né en 1941 à Joinville, mais pas Joinville-le-Pont et ses guinguettes, mais dans l’état de Santa Catarina. « Je suis né à Joinville, au sud du Brésil dans une contrée qui avait été donnée en dot au Prince de Joinville lors de son mariage, ce qui fait que, dès ma naissance  des liens étaient tissés avec la France. » Né d’un père Portugais, représentant de commerce, et d’une mère Allemande qui peignait des éventails. « La cuisine (notamment française) le champagne, la fête font partie de mon univers. » Il a commencé ses études artistiques à l'école des Beaux Arts du Parana à Curitiba (Il est au Brésil une ville/Un charmant petit coin tranquille/Où la vie est douce et facile/Et qu'on nomme Curitiba, dit une chanson des années 50).

 

« Plus tard, je suis entré aux Beaux-Arts à Rio. Il a fallu que je trouve du travail pour avoir un peu d'argent. J'ai commencé à travailler pour la télé qui démarrait à Rio, ainsi que pour le théâtre. J'ai fait des décors, des costumes des dessins d'architecture, des caricatures pour les journaux (même politiques). J'ai aussi été acteur et mime pendant assez longtemps. J'ai aussi collaboré avec des psychologues qui s'occupaient des enfants défavorisés des favellas : j'ai réalisé un livre tout en images (sans aucun texte) que les enfants interprétaient  à leur manière. Ces interprétations étaient ensuite décryptées par les psychologues. »

Machado s’est installé à Paris en 1986. Symboliquement, c’est à Montmarte qu'il a acquis un atelier-appartement de six étages. L’édifice est l’œuvre de l’architecte Besnard en 1896.

« Pour moi, c’était un symbole, un rêve de peintre, posséder un atelier à Montmartre je l’aurais vu dans un film. Avec ma barbiche et la manière de me vêtir, je pense être habité par un peintre du siècle passé. J’aime les redingotes, les gilets, les plastrons et les guêtres. J’aime cette image qui est proche de la caricature du peintre. […]. J’ai un profond respect, un culte pour la profession de peintre ». Dérision du personnage qu’il interprète ou désir profond de résider dans un autre siècle, celui de la bohème montmartroise ? (Hélios Molina)

Son inspiration : « Tout ce qui fait la vie : le métro, la rue, les lieux que je fréquente. Mais aussi  la musique, la danse, le champagne, les femmes, l'amour, les années 25-30, car c'est une époque qui me plaît et que j'aurais aimé vivre. Et par-dessus tout, le tango parce que c'est une danse sensuelle, nostalgique, qui prend aux tripes . C'est l'abandon de l'autre dans une harmonie totale qui s'explique difficilement. »

 

De fait, vin et mets sont un de ses thèmes favoris ; repas solennels ou pique-nique sur l'herbe ou sur le... tapis.

Sous la table... des mains.
Sous la table... des mains.
Sous la table... des mains.
Sous la table... des mains.

Sous la table... des mains.

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre

Et le champagne coule à flot...

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre

Le peintre, derrière son bar, a, devant lui, telles les touches d'un piano, ses tubes de peinture pour colorier les clients au comptoir.

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre

Ce brésilien parisien magnifie la danse et surtout l'argentin tango.

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre

« La bicyclette joue un grand rôle aussi dans ma vie, car j'ai vécu dans une ville où c'était pratiquement le seul moyen de locomotion et chaque habitant possédait une moyenne de deux vélos : un pour le travail et un pour le dimanche. »

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Un petit tour à Venise où, même sur la gondole, on danse le tango...

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre

L'atelier du peintre et l'exposition

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de MontmartreJuarez Machado, le Brésilien de Montmartre

Peu de nus mais cependant quelques scènes plus coquines, voire un peu surréaliste avec ce mariage brésilien...

Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre
Juarez Machado, le Brésilien de Montmartre

 

Les citations de Juarez Machado (sauf le passage sur Montmartre) sont tirées d'un entretien avec Francine Piget

 

 

 

Pour compléter : Juarez Machado es conocido por su estilo Art Deco/figurativo

 

Voir aussi la page fessebouque de l'artiste

 

Et en complément du complément un "bonus" offert par Géhèm

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7 mars 2016 1 07 /03 /mars /2016 11:16
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire

Voilà un joyeux drille qui hérite, non d’un oncle d’Amérique, mais d’une tante française et qui va claquer ce confortable héritage aux jeux. Ce fut sa chance – ou en tout cas la nôtre – car il fut du coup obligé de gagner sa croûte en produisant moult dessins. Dont quelques-uns de joyeusement lestes.

 

Autoportrait

 

Né en 1756 à Londres, fils d’un marchand de la Cité, il va donc vivre en pleine époque géorgienne, tandis que la France va connaître Révolution et Empire. Une France qu’il connaît, puisqu’à seize ans il va étudier à Paris. Etudiant de la Royal Academy, il était voué à une carrière de peintre très académique. Il l’entame en y présentant une  Delilah visiting Samson in Prison et les années suivantes il produit des portraits et des paysages. Mais sa destinée toute tracée de peintre reconnu fut interrompue pour un héritage. Une tante française lui léga une somme rondelette. Il plongea alors dans le stupre et la débauche et surtout dans le jeu : ainsi passa-t-il trente-six heures d’affilée à une table de jeux. En peu de temps, il dissipa les sous de la tante. Et, pour survivre, il suivit l’exemple de deux copains, James Gillray et Henry William Bunbury, en se lançant dans l’illustration et surtout dans la caricature.

Un concert à Vauxhall, une expérience de chimie, les embarras de Londres, les aléas des transports en diligence, plus exotique un indigène d’une contrée lointaine attaqué par un redoutable caïman, l’illustration passe vite à la caricature.

La gravure était ensuite coloriée ! Cette illustration présente des personnages connus : "The two women in the centre are Georgiana, Duchess of Devonshire and her sister Lady Duncannon. The man seated at the table on the left is Samuel Johnson."
La gravure était ensuite coloriée ! Cette illustration présente des personnages connus : "The two women in the centre are Georgiana, Duchess of Devonshire and her sister Lady Duncannon. The man seated at the table on the left is Samuel Johnson."

La gravure était ensuite coloriée ! Cette illustration présente des personnages connus : "The two women in the centre are Georgiana, Duchess of Devonshire and her sister Lady Duncannon. The man seated at the table on the left is Samuel Johnson."

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire

Mais il croque aussi avec jubilation des scènes cocasses comme cette course de Bath, cette discussion entre médecins, ces scènes de dentistes ou plus cruelle cette amputation à vif !

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire

Il a ses héros comme son fameux Docteur Syntax.

Le Dr Syntax ennuie visiblement son auditoire.
Le Dr Syntax ennuie visiblement son auditoire.

Le Dr Syntax ennuie visiblement son auditoire.

Caricatures politiques aussi.

Et la grande affaire est bien sûr la guerre avec Napoléon où, après l’entente apparente sur le partage, les alliances se font et se défont jusqu’à ce que le pauvre Nappy soit bercé par le diable.

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Pitt et Napoléon se partageant le monde est aussi attribué à James Gilray
Pitt et Napoléon se partageant le monde est aussi attribué à James Gilray
Pitt et Napoléon se partageant le monde est aussi attribué à James Gilray

Pitt et Napoléon se partageant le monde est aussi attribué à James Gilray

Mais notre artiste va aussi donner une œuvre truculente avec une paillarde inspiration qu’on n’ose qualifier de gauloise.

Du tableau très classique d’une classe de la Royal Academy travaillant le nu masculin, il passe à Emma Hamilton posant nue, puis à un atelier où les poses sont plus lestes.

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire

Mais ces dessins offrent toute la gamme des joyeux plaisirs de la chair, du voyeurisme à la partouze débridée, en passant par des camps de gitans des plus paillards. Tout cela empreint de bonne humeur. Ce n’est certes pas Rowlandson qui écrirait « La chair est triste, hélas !... ».

Les plaisirs de l'Orient (cliquer pour agrandir)Les plaisirs de l'Orient (cliquer pour agrandir)Les plaisirs de l'Orient (cliquer pour agrandir)

Les plaisirs de l'Orient (cliquer pour agrandir)

A woman diving off a bathing wagon in to the sea (cliquer pour agrandir)A woman diving off a bathing wagon in to the sea (cliquer pour agrandir)

A woman diving off a bathing wagon in to the sea (cliquer pour agrandir)

Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)
Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)
Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)

Inspections (avec une mère supérieure qui découvre de choses surprenantes)

Cliquer pour agrandirCliquer pour agrandirCliquer pour agrandir
Cliquer pour agrandirCliquer pour agrandirCliquer pour agrandir
Cliquer pour agrandirCliquer pour agrandirCliquer pour agrandir

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Petite scène de comédie que ces femmes de marins, à peine les navires ont-ils quitté le port, se retrouvant copulant joyeusement avec leurs amants !

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire

Pour clore cette série, cette impératrice de Russie - Catherine II ? - recevant sa vaillante garde : de vrais gardes du corps

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire

Très mystérieusement la série ci-dessous, qui visiblement est scannée sur un livre, est intitulée Erotische Eskapaden, titre allemand donc et cet ouvrage attribue bien ses illustrations à Rowlandson. Mais cette paternité est douteuse puisque  un site allemand le date de 1850 sous le règne de Victoria, alors que Thomas Rowlandson s’est éteint en 1827. Une réédition ?

Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoireThomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
Thomas Rowlandson : un caricaturiste jubilatoire
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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 16:41

Le glaneur – sans d – que je suis avait récolté quelques « comics strips » - autrement dit quelques planches de dessins – contant les aventures cocasses d’une Carrie. Stockés dans mon dossier dessinateurs, mais anonymes. Recherche donc, pour en attribuer la paternité à Donald Sautham, dessinateur de bandes dessinées britiche, qui signe Don Lawrence.

  Cette série a commencé à paraître dans Mayfair en août 1972.

   Mayfair, mensuel britiche, qui, comme Lui en France, s’inspirait de Play-Boy, cherchait en quelque sorte l’équivalent de la petite Annie Fanny étatsunienne, avec sa Carrie.

  Les éditions Glénat, dans leur collection Le Marquis ont édité ces planches sous un titre emprunté à la Marquise de Ségur  « Les malheurs de Sophie ». Carrie devint aussi Cathy aux Pays-Bas, Virginia en Allemagne.

Cette héroïne, Carrie, est une fille maladroite, accidentogène, mais qui a fondamentalement bon cœur. Toujours légère et court vêtue, elle a une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations embarrassantes, où elle finit à poil. Sa cousine Connie a la même tendance.

 

Don Lawrence a dessiné la double page de Carrie pour Mayfair d’août 1972 jusqu’à décembre 1975.

Après lui d’autres dessinateurs ont pris le relais, Marion Capaldi d’abord, puis Steve Kingstom. Mais l’innocente Carrie du début, avec ses nouveaux dessinateurs, a viré nymphomane, tout en restant éminemment sympathique.

Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie
Les malheurs de Carrie

Carrie revue par Marion Capaldi

Les malheurs de Carrie

Carrie revue par Steve Kingstom

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