Hoy, viernes 26, a las 15 hs en la puerta de Jorge Newbery del Cementerio de Chacarita despedimos a León con su familia, amigos y quienes sientan compartir.
Comme ça, on apprend, par Rue89, que León Ferrari, artiste blasphématoire selon, non pas le pape François, mais Jorge Bergoglio, est mort le 25 juillet, pas très loin de ses 93 ans (il était né le 3 septembre 1920 à Buenos Aires). A ma grande honte j’ignorais l’existence, donc l’œuvre, de cet artiste aux multiples talents.
“Es una especie de favor que me hizo Bergoglio”, commentait León Ferrari, après que Jorge Bergoglio, archevêque, avait qualifié une rétrospective de ses œuvres (2004), d’une honte pour Buenos Aires. "Aujourd'hui je m'adresse à vous profondément peiné par le blasphème en train d'être perpétré au centre culturel Recoleta sous couvert d'une exposition plastique" écrivait le cardinal dans une lettre pastorale. Cette exposition est réalisée dans un centre culturel subventionné par l’argent du peuple chrétien et des personnes de bonne volonté (sic) avec leurs impôts, ajoutait le futur pape. Un groupe de fidèles entra bruyamment dans l’exposition pour y détruire des œuvres de Ferrari. Les mêmes méthodes que Civitas à Avignon !
"La religion a une grande influence sur notre culture, une influence néfaste. La religion est d'une intolérance extrême, qui se transmet à toute notre culture, sans oublier que les exterminations ont une origine religieuse", déclarait León Ferrari en 2008.
Le fondateur du Club des impies, hérétiques, apostats, blasphémateurs, athées, païens, agnostiques et infidèles, avait été dès 1965 censuré en Argentine pour son œuvre Civilisation occidentale et chrétienne où il représentait un Christ crucifié sur les ailes d’un bombardier américain au Vietnam. Andrés Duprat, commissaire de l’exposition des Rencontres d’Arles 2010 se réjouira de la voir exposée dans un endroit privilégié, le choeur de l’église Sainte-Anne. Jamais dans son histoire cette remarquable pièce n’a été montrée dans un endroit aussi significatif et pertinent que celui-ci.
Ferrari a dû s'exiler au Brésil sous la dictature (1976-1983) au cours de laquelle son fils Ariel fit partie des milliers de disparus. Son œuvre témoigne évidemment de cette noire période avec des montages de photos et de dessins ou tableaux. Les rapprochements entre militaires argentins et Hitler sont évidents. Mais est aussi clairement mis en scène le rôle des prélats argentins. Ainsi du Cardinal Antonio Quarracino, dont les lunettes reflètent le visage de Videla.
Lieutenant Antonio Pernía bourreau de l'ESMA + Grabado del libro 'Enchiridion' de Joost Damhourdert, 1554
Fragata Escuela Libertad + Amiral Massera (Foto: Secretaría de Informaciones Públicas) + Noticias de los diarios: 'La Razón' 6/9/76, 'La Opinión' 29/5 y 11/5/76 y 'La Prensa' 3/5/76
Nuncio Monsignor Calabresi, Cardinal Aramburu, Viola, Lambruschini and Galtieri (Photo: Loiácono) + 'Banner of the Spanish Inquisition',
El Nuncio Pío Larghi saluda a Massera, Videla y Agosti el 9/7/77 + El Nuncio Torregrossa saluda a Hitler
Peut-on discerner une influence dadaïste, dans ses combinaisons de ready made ? statuettes saint-sulpiciennes de vierges Marie, de Christ, d’anges et autres saints, mis en cage, dans une poêle à frire, au-dessus d’un camping gaz, christ passé au moulin à viande cher à J.C. Averty, ou dupliqués éjectés du grille-pain, vierge sortant de la bouilloire, etc. Photos montages aussi, voire combinaison des deux. On n’ose imaginer la réaction de nos cagots que des statues de vierges gentiment déguisées poussent déjà à l’hystérique intolérance.
"La seule chose que je demande à l’art, c’est de m’aider à exprimer ce que je pense avec la plus grande clarté, à inventer un langage plastique et critique qui me permet de condamner avec la plus grande efficacité la barbarie de l’Occident. Il est possible que quelqu’un me prouve que cela n’est pas de l’art, et cela ne poserait aucun problème, je ne prendrais pas un autre chemin, je me limiterais tout simplement à changer le nom de cet art que j’appellerais politique, critique corrosive, ou n’importe quoi d’autre"
León Ferrari
Un aspect plus complet des talents multiples de L. Ferrari
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