Juarez MACHADO est né en 1941 à Joinville, mais pas Joinville-le-Pont et ses guinguettes, mais dans l’état de Santa Catarina. « Je suis né à Joinville, au sud du Brésil dans une contrée qui avait été donnée en dot au Prince de Joinville lors de son mariage, ce qui fait que, dès ma naissance des liens étaient tissés avec la France. » Né d’un père Portugais, représentant de commerce, et d’une mère Allemande qui peignait des éventails. « La cuisine (notamment française) le champagne, la fête font partie de mon univers. » Il a commencé ses études artistiques à l'école des Beaux Arts du Parana à Curitiba (Il est au Brésil une ville/Un charmant petit coin tranquille/Où la vie est douce et facile/Et qu'on nomme Curitiba, dit une chanson des années 50).
« Plus tard, je suis entré aux Beaux-Arts à Rio. Il a fallu que je trouve du travail pour avoir un peu d'argent. J'ai commencé à travailler pour la télé qui démarrait à Rio, ainsi que pour le théâtre. J'ai fait des décors, des costumes des dessins d'architecture, des caricatures pour les journaux (même politiques). J'ai aussi été acteur et mime pendant assez longtemps. J'ai aussi collaboré avec des psychologues qui s'occupaient des enfants défavorisés des favellas : j'ai réalisé un livre tout en images (sans aucun texte) que les enfants interprétaient à leur manière. Ces interprétations étaient ensuite décryptées par les psychologues. »
Machado s’est installé à Paris en 1986. Symboliquement, c’est à Montmarte qu'il a acquis un atelier-appartement de six étages. L’édifice est l’œuvre de l’architecte Besnard en 1896.
« Pour moi, c’était un symbole, un rêve de peintre, posséder un atelier à Montmartre je l’aurais vu dans un film. Avec ma barbiche et la manière de me vêtir, je pense être habité par un peintre du siècle passé. J’aime les redingotes, les gilets, les plastrons et les guêtres. J’aime cette image qui est proche de la caricature du peintre. […]. J’ai un profond respect, un culte pour la profession de peintre ». Dérision du personnage qu’il interprète ou désir profond de résider dans un autre siècle, celui de la bohème montmartroise ? (Hélios Molina)
Son inspiration : « Tout ce qui fait la vie : le métro, la rue, les lieux que je fréquente. Mais aussi la musique, la danse, le champagne, les femmes, l'amour, les années 25-30, car c'est une époque qui me plaît et que j'aurais aimé vivre. Et par-dessus tout, le tango parce que c'est une danse sensuelle, nostalgique, qui prend aux tripes . C'est l'abandon de l'autre dans une harmonie totale qui s'explique difficilement. »
De fait, vin et mets sont un de ses thèmes favoris ; repas solennels ou pique-nique sur l'herbe ou sur le... tapis.
Et le champagne coule à flot...
Le peintre, derrière son bar, a, devant lui, telles les touches d'un piano, ses tubes de peinture pour colorier les clients au comptoir.
Ce brésilien parisien magnifie la danse et surtout l'argentin tango.
« La bicyclette joue un grand rôle aussi dans ma vie, car j'ai vécu dans une ville où c'était pratiquement le seul moyen de locomotion et chaque habitant possédait une moyenne de deux vélos : un pour le travail et un pour le dimanche. »
Un petit tour à Venise où, même sur la gondole, on danse le tango...
L'atelier du peintre et l'exposition
Peu de nus mais cependant quelques scènes plus coquines, voire un peu surréaliste avec ce mariage brésilien...
Les citations de Juarez Machado (sauf le passage sur Montmartre) sont tirées d'un entretien avec Francine Piget
Pour compléter : Juarez Machado es conocido por su estilo Art Deco/figurativo
Voir aussi la page fessebouque de l'artiste
Et en complément du complément un "bonus" offert par Géhèm
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