L'Arétin d'Augustin Carrache ou Les amours des dieux payens : ces ouvrages, parus à la toute fin du XVIIIe siècle, présentent un recueil de Postures érotiques, d’après les gravures de cet artiste.
Des Carrache – Carracci – Agostino est le moins célèbre : c’est son frère Annibale qui tient la 1ère place. Frères qui cependant collaborèrent pour leur œuvre la plus marquante : les fresques du Palais Farnèse. La mythologie y est déjà à l’honneur.
L’Arétin, s’il a sans doute inspiré les gravures, n’a rien à voir avec les textes de présentation qui sont l’œuvre de Simon-Célestin Croze-Magnan. Mais si Jacques-Joseph Coiny a dû réaliser les gravures, l’auteur prétend qu’il le fît à partir d’estampes d’Agostino Carracci, romanesquement retrouvées .
L’Arétin d’Augustin Carrache n’obéit pas à une logique autre que celle des fameuses postures, puisqu’il va de la mythologie à l’antiquité romaine, de Vénus à Messaline, dans un ordre aléatoire. Vingt tableaux donc !
Les textes sont extraits de la présentation de chaque estampe.
L'Arétin d'Augustin Carrache est consultable gratuitement ici on peut même le télécharger.
Une savante édition papier est publiée au P.U.F. présentée par un professeur d'histoire de l'art à l'Université de Genève, Jan Blanc.
Et pour celles et ceux qui voudraient (re)découvrir L’œuvre du divin Arétin établie par Guillaume Apollinaire les Tomes I et II sont lisibles gratuitement grâce à Gallica (BNF).
Les dessins de Carrache ont dû être confié à l'excellent graveur Marcantonio RAIMONDI
En complément, la belle chanson paillarde, bien sûr :
Du dieu Vulcain, quand l'épouse friponne
Va boxonner loin de son vieux sournois,
Le noir époux, que l'amour aiguillonne,
Tranquillement se polit le chinois.
Va-t-en, dit-il à sa fichue femelle,
Je me fous bien de ton con chassieux;
De mes cinq doigts, je fais une pucelle,
Masturbons-nous, c'est le plaisir des dieux,
Bah ! Laissons-lui ce plaisir ridicule,
Chacun, d'ailleurs, s'amuse à sa façon:
Moi, je préfèr' la manière d'Hercule,
Jamais sa main ne lui servit de con.
Le plus sal' trou, la plus vieille fendasse,
Rien n'échappait à son vit glorieux,
Nous serons fiers de marcher sur ses traces
Baisons, baisons, c'est le plaisir des dieux.
Du dieu Bacchus quand, accablé d'ivresse,
Le vit mollit et sur le con s'endort,
Soixante-neuf et le vit se redresse;
Soixante-neuf ferait bander un mort,
O clitoris, ton parfum de fromage
Fait regimber nos engins glorieux
A ta vertu, nous rendons tous hommage:
Gamahuchons, c'est le plaisir des dieux.
Pour Jupiter, façon vraiment divine,
Le con lui pue, il aime le goudron;
D'un moule à merde, il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu de l'étron,
Cette façon est cruellement bonne
Pour terminer un gueuleton joyeux:
Après l' dessert, on s'encule en couronne,
Enculons-nous, c'est le plaisir des dieux.
Quand à Pluton, le dieu à large panse,
Le moindre effort lui semble fatigant;
Aussi, veut-il, sans craindre la dépense,
Faire sucer son pénis arrogant,
Et nous, rêvant aux extases passées,
Tout languissants, réjouissons nos yeux
En laissant faire une amante empressée,
Laissons sucer, c'est le plaisir des dieux.
Au reste, amis, qu'on en fasse à sa tête,
Main, con, cul, bouche, au plaisir tout est bon,
Sur quelqu'autel qu'on célèbre la fête,
Toujours là-haut, on est sûr du patron.
Foutre et jou-ir, voilà l'unique affaire,
Foutre et jou-ir: voilà quels sont nos,
Foutons, amis, qu'importe la manière,
Foutons, foutons, c'est le plaisir des dieux.
commenter cet article …