Cette photographe tchèque est le plus souvent associée à Jan Saudek qui fut son compagnon et surtout son « maître » pendant une dizaine d’années. « Maître Jan m’a appris le métier de la photographie, car une meilleure école n’existe pas... ». Et elle compare cet apprentissage à celui des peintres de la Renaissance.
Portrait de Jan Saudek (2001)
De son vrai nom Sarka Směšná, elle est née en 1967 à Zábřeh en Moravie. Elle conte une enfance et une adolescence pas très heureuse, dans une famille au conformisme strict et une mère très mauvaise langue envers toutes les autres femmes du voisinage. Bien que, plus tard, elle n’ait pas hésité à poser, devant l’objectif, en tenue d’Eve, elle fut une adolescente timide, mal dans sa peau.
A priori, rien ne la destinait à devenir photographe, puisqu’elle suivit des études supérieures à la faculté d’économie de Prague dont elle sortit diplômée en 1990. Mais ce fut à la fac qu’elle découvrit le travail de Jan Saudek, frappée par le style pour le moins original du photographe.
Elle voulait rencontrer le photographe bohème et elle a finalement réussi.
Elle lui écrivit une lettre et il l’invita bientôt à visiter son atelier. Bien sûr, il lui a immédiatement proposé de poser pour lui. Bien que Sarah se présente comme une personne assez timide, Saudek n'a pas eu de problèmes à la décider. "Il peut créer une atmosphère magique", a-t-elle expliqué.
"Vous n’avez pas l’impression qu’il ne veut que prendre des photos de vous, son allant et son admiration pour la beauté féminine vous emportent. Soudain, vous ne savez même pas que vous êtes nue devant lui et vous ne trouvez pas ça déplacé. "
Jan a été séduit par une jeune femme de 32 ans sa cadette et il a donc commencé une relation qui va durer une dizaine d’années. Le photographe prétendait que c’est le destin qui lui avait envoyé Sara.
Autoportrait
Sara s’est d’abord occupée de mettre de l’ordre dans une comptabilité chaotique. Mais, elle qui ne connaissait rien à la photographie, a voulu passer de l’autre côté de l’objectif (et, on le verra, tout en restant souvent son propre modèle). Grâce à son compagnon, elle a pénétré le secret de la photographie.
Compagnon toujours entouré de nombreuses femmes, vie tumultueuse qu’elle acceptait : "Si je le coupais de la source de sa joie et de son inspiration, c'est-à-dire des femmes, ce ne serait plus lui. Il est accro à elles. Physiquement et mentalement ". Au point même, de jouer en quelque sorte la rabatteuse. Quand elle voyait une femme intéressante dans la rue, elle se sentait obligée d’essayer de la convaincre de poser pour Jan. "Comme quand un chat chasse une souris et ramène des trophées à la maison".
En mal d’enfant – et peut-être d’une vie un peu moins agitée - Sára Saudková ne trouvera rien de mieux que de s’en faire faire quatre par Samuel… le fils aîné de Jan Saudek, avec qui elle a une vie familiale parfois compliquée. Les relations avec son ancien compagnon, père de son époux et donc grand-père de ses enfants ont, elles aussi, connues des hauts et des bas. Il semble même que le photographe l’ait accusée d’avoir volé des négatifs.
Sára Saudková n’aime pas la photo numérique. Elle travaille donc avec un appareil photo moyen format (Hasselblad) et du film argentique. Le plus souvent en noir et blanc. Comme Jan Saudek, elle n’utilise pas de modèles professionnels, mais des personnes proches ou de rencontres. Elle est d’ailleurs souvent à elle-même son propre modèle.
« Une photo est un miracle - parce qu’elle permet d’apprivoiser et d’arrêter le temps et elle nous montre aussi l’insaisissable : mouvement, émotion, douleur et beauté. Elle réveille nos mémoires - de tout ce que nous aimons. »
Sára et Samuel
Même si elle a répondu à quelques commandes, elle consacre l’essentiel de son travail à la libre création, avec des mises en scène photographiques assez simples, souvent autobiographiques.
Depuis 2015, elle s’est mise à l’écriture, avec déjà trois livres à son actif.
Le thème de la femme enceinte, pour celle qui le sera quatre fois, est récurrent.
Et elle s'y met en scène
Quelques scènes de sa vie quotidienne.
Une oeuvre de commande : Milos Forman
Des nus aux poses souvent insolites
Peu d'extérieur
Quelques hommages : Balthus, Bukowski
Et comme une histoire : coïtum et post-coïtum
NB Cet article a eu pour sources des articles tchèques avec une traduction google souvent b1zarre, plus un article français : http://eve-adam.over-blog.com/2018/06/sarah-saudek-photographe.html
Pour compléter :
son site : https://www.saudek.com/en/sara/uvod.html
sa page fessebouc : https://www.facebook.com/sara.saudkova
et quelques photos récentes de cette magnifique cinquantenaire : https://www.ahaonline.cz/galerie/trapasy/229501/sara-saudkova-51-se-znovu-svlekla-prsa-uz-ale-skryva?foto=0
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