Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 16:43
La RETRAITE par CAPITULATION*

Ou « Les dernières nouvelles de demain » et même d’après-demain

Ou comment gâcher une idée qu’elle est bonne par amarrogance

La RETRAITE par CAPITULATION*

L’idée donc, et qui faisait partie du programme du candidat élu, est d’unifier les régimes de retraites. La mettre en œuvre, deux ans après, après aussi avoir snobé tous les corps intermédiaires – syndicats bien sûr, mouvement associatif, élus locaux, etc. – après avoir subi le mouvement des gilets jaunes et avoir capitulé devant lui sans en tirer un quelconque avantage, le mettre en œuvre donc ce n’était pas de la tarte.

La RETRAITE par CAPITULATION*

Mais promis, juré, les leçons ont été retenues, on va consulter, ne plus passer en force. Pour preuve, pour piloter l’affaire, on choisit un homme qui, pour avoir présidé le Conseil économique et social, ne peut avoir que le sens du social. Mais on a tenu la bride courte à Delevoye qui n’a jamais fait autre chose que consulter, pas véritablement négocier.

D’autant que pour négocier, il faut au moins être deux. Or, loin de s’appuyer sur la première organisation syndicale de France, la CFDT, convaincue pourtant de cette nécessaire unification, le pouvoir l’a négligée, méprisée. Ne parlons pas de dialoguer sérieusement avec l’UNSA et encore moins de tenter de remettre FO – mal assis sur ses deux fesses, celle de la négo à la Bergeron, celle de l’anarcho-trotskysme à la Hébert  - dans le jeu, en lui donnant du « grain à moudre ».

Enfermé dans son amarrogance, le pouvoir n’a toujours pas compris que seules les concessions faites à l’issue de compromis négociés sont payantes.

Une négociation aboutie est un jeu gagnant-gagnant : le pouvoir y montre sa capacité de faire avancer une question et les syndicats celui de capitaliser – si ce terme ne choque pas – des avancées. Et les deux de proposer des solutions. Au lieu de ça, des milliards octroyés, des garanties accordées, des aménagements concédés ne sont vus que comme des signes de reculs.

Ce n’est plus du grain à moudre mais du carburant dans le moteur des syndicats jusqu’auboutistes.

Les réactions au topo de Philippe – je n’ai vu que celles sur France-télé-info – étaient d’une totale prévisibilité. Une cégétiste droite dans ses bottines n’a rien trouvé de bon : « Mais il a garanti la valeur du point » tente un journaliste « Ce qu’une loi a fait, une autre loi peut la défaire ! » répond-elle, imperturbable. Là-dessus on a droit à Coquerel (FI) qui évidemment n’a rien trouvé de bon non plus, avant de passer à un syndicaliste policier, en pleine rue qui, bien que Philippe ait enfoncé un gros coin dans l’unification avec des aménagements au doux parfum de régimes spéciaux notamment pour les policiers, rejette tout. Là, j’ai abandonné pour vaquer à d’autres occupations que l’écoute de réactions si stéréotypées qu’elles en sont caricaturales.

La RETRAITE par CAPITULATION*

Le scénario est lui aussi écrit d’avance.

La CGT et sa mouche du coche SUD vont continuer à se battre jusqu’à ce que le gouvernement, lui, batte en retraite par capitulation.

* Titre emprunté à l’excellent Philippe Watrelot.

Un insoumis et surtout un syndicat CGT (TUI France est un regroupement d'agences de voyages comme Nouvelles Frontières, Look, Marmara qui dépend d'un groupe allemand) ont retouitté l'annonce de l'article : il n'est pas sûr qu'ils l'ait lu

La RETRAITE par CAPITULATION*

Un édito politique de Thomas Legrand qui tombe à pic

Réformateur, passer en force, ou réformiste, réformer avec.

Alors que la campagne présidentielle était de facture plutôt mendeso-rocardienne (réformiste), avec promesse de réforme des retraites d’inspiration CFDT, ce qui sera finalement proposée a changé de nature. En y ajoutant une mesure d’âge, Emmanuel Macron acte sa rupture politique avec la CFDT. Pourtant, le corps électoral, dans son ensemble avait fait preuve d’une certaine cohérence… même par défaut. Il avait élu un président réformiste, et placé un syndicat réformiste en tête. Logiquement ces deux-là devaient s’entendre pour  enfin de réformer sans heurts. La mesure d’âge casse la logique de la réforme.

Mendès (réformiste) et de Gaulle (réformateur) ne se sont jamais entendu, sur le plan économique, sur les institutions ou la façon de gouverner. On ne peut donc pas se revendiquer des deux à la fois. Le choix (avec la bénédiction du président) de rompre avec le 1er syndicat de France, qui avait inspiré le projet pour les retraites, contredit l’idée selon laquelle la 2nde partie du quinquennat serait horizontale. Ce moment de vérité montre aussi les limites du ‘enmêmetemptisme’. Le Macronisme Mendès-de Gaulle de Macron ou de Gaulle-Mendès de Philippe risque de mécontenter les nostalgiques des deux. On ne peut pas prendre le meilleur des deux pour en faire un tout cohérent. Mais Emmanuel Macron, visiblement veut son brevet de réformateur à la française, c’est-à-dire, ayant triomphé de la rue.

Extraits (édito du 12/12/2019)

Pour compléter, un schéma des différents régimes de retraites et caisses complémentaires : à noter que l'AGIRC-ARCCO, gérée paritairement par le patronat et les syndicats, est une retraite à points !

La RETRAITE par CAPITULATION*
Repost0
6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 17:05

 

 

NKM-FranceInterbisStupéfiante NKM !

 

Invitée de France Inter (04/04/11), après avoir dit, avec un élégant détachement qu’elle ferait peut-être un tour à la réunion de l’UMP prétendument sur la laïcité, pour se rattraper peut-être de sa désinvolture, a tout bonnement fabriqué une histoire de hachis parmentier.

 

NKM01   Figurez-vous que la dame Kociusko-Morizet est non seulement ministre, mais aussi Maire de Longjumeau. En tant que Maire, elle souhaitait donc que le fameux débat de l'UMP sur la laïcité permette de résoudre un épineux problème dans les cantines scolaires, "un sujet qui se pose quotidiennement et qui commence à casser la tête de tout le monde" : car à Longjumeau, elle est confrontée à une difficulté majeure : "des enfants de six ans refusent de manger du hachis Parmentier sous-prétexte que le bœuf n'a pas été égorgé comme il faut". Dès six ans, vous voyez comme ils dressent les enfants ces islamistes longjumellois (mais pas de souche, bien sûr).

 

Sauf qu’un membre de l’équipe d’«arrêt sur images» a eu l’impudence d’enquêter un tant soit peu. Le responsable des cantines scolaires de Longjumeau est-il au courant d'enfants de six ans qui refuseraient de manger du hachis Parmentier ? "Non". Le chef de cabinet de Kosciusko-Morizet à la mairie de Longjumeau, n'est pas au courant non plus : "aucune plainte en mairie. Aucune remontée".

 

Des directrices d’écoles maternelles et primaires démentent aussi l’histoire du hachis. Finalement le directeur de cabinet rappellera pour dire que NKM aurait reçu l’information d’une dame de service. "Mais cela concernerait très peu de personnes, peut-être deux ou trois, dans une ou deux écoles. Ce n'est pas un mouvement de fond". Donc sa patronne aurait brodé sur une prétendue confidence à la véracité douteuse.

 

88033 claude-gueant-le-31-mars-2011

C’est à cette aune qu’il faut juger la dernière déclaration scandaleuse de Claude Guéant. « L'accroissement du nombre de musulmans et un certain nombre de comportements posent problème ».

 

Et du coup, c’est Thomas Legrand, ce matin, 06/04/11, sur France Inter qui ramène ces comportements à problème au niveau du hachis des cantines de Longjumeau.

« Mais, au fait, quel est vraiment le niveau du problème qui a conduit à tout ce barouf ? Voici les chiffres de la violation insupportable de la laïcité. Ils datent de février 2011 (je les tiens de bonnes sources, proches du ministère de l’intérieur). Vous allez voir ça va vous rappeler le fameux drame du hachis Parmentier de Longjumeau, cher à Nathalie Kosciusko-Morizet :

Cinq piscines ont aménagé des horaires séparés hommes/femmes. Dix portions de rue dont quatre à Paris, une à Marseille et une à Nice sont utilisées dans toute la France pour des prières. Malgré quelques demandes, aucun repas hallal n’est servi dans les cantines publiques. Il y a des menus sans porc à la demande de certains musulmans ou juifs qui sont proposés un peu partout dans les cantines françaises. Il y a trente minarets dans tout le pays. Aucun appel à la prière. Il y a en France aucune burqa, environ un millier de niqabs. Cinq hôpitaux ont porté plainte pour des agressions après un refus de se faire soigner par un homme. Dans la plupart des cas de refus, la question est résolue par une médiation rapide. Donc le problème c’est qu’en réalité, il y en a très peu, de vrais problèmes. »

 

Mais, dans la course aux voix des identitaires xénophobes – course vaine au demeurant, puisque dans ce discours le FN sera toujours plus suivi que ses imitateurs – tous les moyens sont bons. Surtout les pires.

 

Sources : Arrêt sur images, France Inter

 

 

NB Le haschich est du cannabis, mais on ne le fume pas on l’ingère : comme son goût est très amer, on le mélange avec de la confiture (Verlaine et Rimbaud en étaient friands, avec un bon coup d’absinthe) ou l’on en met dans des patisseries (Ignace Dalle, dans une récente biographie d’Hassan II raconte qu’à une fête à Fès pour son intronisation le jeune roi avait fait servir un gâteau farci aux Haschich à un repas réservé aux épouses, ce qui avait rendu malades une partie d’entre elles).

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.