L’aveu est difficile, mais, je le confesse, non content d’être un affreux cédétiste de longue date, je suis un social-traître itou. Et je sens qu’il va bientôt être temps soit de faire mon auto-critique soit de rentrer dans la clandestinité.
Membre d’une CFDT dont j’ai connu la déconfessionnalisation en 1964, j’ai cependant entendu un Thibaut Nolte (Bang-Bang ARTE), à propos de Laurent Berger, la qualifier de syndicat catho ! Un Toddiste sans doute : Todd, le géomancien, à partir d’études anthropo-démographiques attribue à des populations entières des tares ou des vertus ataviques et immuables, cathos zombies d’un côté, laïco-républicains de l’autre. « Grâce à dieu, je suis athée », comme disait malicieusement Luis Buñuel. Malgré cela, natif de l’Ouest – même si mes deux grand-pères venaient de Brie, terre laïco-républicaine (les deux grand-mères des Vosges : où Todd situe-t-il la fameuse ligne bleue ?) – catho zombie donc, j’appartiendrais à un syndicat catho !
Edmond Maire (CFDT) et Georges Séguy (CGT) à la tête d'une manuf en 1975
13 Mai 1976 :Georges Séguy a coiffé une casquette tandis qu'Edmond Maire prend la saucée
1976 Manif Fonction Publique
Et bien que cette confédération ait connu des heures glorieuses, j’en montre les preuves photographiques, d’unité d’action avec la CGT, il est taxé de « courroie de transmission »* par un brave garçon – mélenchonniste fanatisé – qui doit ignorer que cette aimable appellation visait la CGTU 1921-1936 (voire la CGT d’après 1948) aux ordres du PCF.
Or donc ce syndicat jaune, traître à la classe ouvrière, bien sûr, a subi l’assaut d’une jeune garde nourrie au doux lait de la prose des Ruffin, Lordon et consorts, chers à Aude Lancelin, victime emblématique du régime hollandiste totalitaire (car virée de L’Obs), a attaqué les locaux de la CFDT et a fait subir à sa façade le même sort que celle de l’Hôpital Necker... en pire (ou en mieux, de leur point de vue), agrémenté d’une infâmante inscription.
La CGT, après réflexion, s’est fendue d’un communiqué compatissant.
Mais revenons aux aveux !
Non content donc d’être Cédétiste, j’ai adhéré au PS en 1973 ! Pour comble d’ignominie je me suis rallié à Rocard, quand il m’y a suivi (!), en 1974. Membre de son courant, j’en fus un des représentants dans une commission nationale éducation du PS. Puis, j’ai collaboré avec un député de la vague rose de 1981.
Depuis 1981, j’en ai connu des déçus du socialisme. Se sont-ils le temps d’une cohabitation réjouis du chiraquisme, puis du balladurisme ? Et ces éternels déçus, ces champions de la division, ces ex-CERES suivant Chevènement, ont-ils été satisfaits de l’échec de Jospin ?
Connu aussi les outrances verbales – et parfois physiques – de l’extrême-gauche, à commencer par le PCF du temps où l’union était un combat ! Mais, même au plus fort des divergences, subsistait ce qui était nommé la discipline républicaine : au 2e tour, voter pour le candidat de gauche le mieux placé, sauf vote dit révolutionnaire, qui a heureusement échoué, mais qui est repris et systématisé par Mélenchon.
Discours d’ancien combattant de l’union de la gauche, de la gauche plurielle. Car ce temps est bien fini : pour Mélenchon l’ennemi, ce n’est ni Sarkozy, ni Juppé, et encore moins la Le Pen, c’est Hollande et Valls. Aucune outrance n’est épargnée : il faut mettre fin au coup d’état permanent et demander la restauration de la démocratie parlementaire. Et pas un socialo n’échappe à leur vindicte, même pas les frondeurs : vous savez ceux qui balancent des marshmallows avec leur fronde, histoire de ne pas blesser leurs camarades à qui ils reprochent de ne pas voter avec la droite pour faire tomber le gouvernement macrono-vallsiste !
Et comme il se doit, les permanences des élus PS, les locaux PS sont vandalisés. Et du coup pas que par des hordes encagoulées. La permanence du député Christophe Borgel à Toulouse a été muré par la CGT, puis celle de sa collègue Catherine Lemorton envahie, son personnel enfermé et ses documents pillés ! Même méthode, entrée murée, contre Sylvia Pinel à Castelsarrasin, Alain Ballay à Tulle, Jean-marc Fournel à Longwy…
Les locaux PS sont vandalisés : ainsi au Havre où plusieurs manifestants ont cassé la porte pour envahir l’intérieur des locaux du parti socialiste.
Là pas d’ambiguïté possible : c’est la CGT ! La CGT qui s’en prend donc à un parti politique, à des élus de la nation. CGT qui écrit, dans son communiqué faussement compatissant sur la CFDT : “Il faut convaincre par ses idées et non contraindre par la violence !”* Ben voyons !
CGT d’ailleurs fort indulgente avec les casseurs, en témoigne cette anecdote bordelaise racontée fièrement par mon mélenchonniste préféré : deux jeunes venaient d’être exfiltrés du cortège par des flics en civil parce qu’ils venaient de faire quelques taches de peinture (sic) sur la devanture de la Société générale [les manifestants sont revenus sur leurs pas et ne sont] repartis que lorsque les deux ont été relâchés. Ce qui veut dire que venir à une manif avec des bombes de peinture et dégrader des agences bancaires c’est normal et bénin pour ces manifestants.
Il fut un temps où c’eût été le SO de la CGT qui aurait exfiltré les deux jeunes imbéciles !
Et CGT qui n’hésite pas à agresser allègrement les forces de l’ordre (dans la séquence où l’on voit une poignée de CRS acculés entre deux cars par des CGTistes déchaînés, Martinez aura peine à plaider qu’il s’agissait de légitime défense, c’était plutôt de l’illégitime défonce).
Mais je sens bien que je m’égare, que je retombe, malgré mon désir affiché d’aller à résipiscence, dans mes travers de social-traître. Que ne comprends-je que la CGT d’une part, Mélenchon de l’autre, détiennent les clés de la Vérité et indiquent aux égarés « C’est ici le chemin ». Long chemin qui passe justement par l’éradication du PS et de la CFDT, dut-on s’offrir un demi-siècle de droite** Sarkozo-Wauquieziste voire Ménardo-Le Peniste.
Le salut de la GAUCHE, la VRAIE, est à ce prix !
* "ce que nous percevons comme un double langage n’est, en réalité, qu’une forme de cohérence : la CGT, en tant que syndicat de type léniniste (ce qui est légitime) est, depuis longtemps la courroie de transmission d’un parti. Le problème est que, sans plus aucun moteur au bout, la courroie devient folle... Notre étonnement est étonnant : ne serait-il que la marque de notre difficulté à nous mettre à la place des autres ? De notre coeur, abandonnons la naïveté et ne gardons que la poésie". Reçu d'un correspondant
** Mais là, c'est sûr, je serai entré dans l'éternelle clandestinité...
En complément du commentaire du "retraité quidam parmi les qui dam" (voir ci-dessous) ces photos du saccage (paraît-il plusieurs fois) de la permanence de Laurent Grandguillaume, député PS dijonnais.
"Il faut convaincre par ses idées et non contraindre par la violence !" écrivait la CGT dans le communiqué de 'soutien' à la CFDT...
CGT dont le siège aurait subi l'assaut de deux encagoulés dans la nuit du 24 au 25 juin 2016
Plus de la moitié des policiers et gendarmes pour le FN. Une percée globale chez les fonctionnaires. Même les enseignants commencent à être contaminés. Un électorat jeune. Et des abstentionnistes aux caractéristiques proches du noyau dur de l’électorat frontiste ! Quelques enseignements inquiétants de l’enquête électorale du CEVIPOF.
La percée du FN dans les Fonctions Publiques (état, territoriale, hospitalière) et les entreprises publiques
La vague 1 de l’Enquête électorale française a été réalisée entre le 20 et le 29 novembre 2015 auprès de 23 061 personnes interrogées selon la méthode des quotas. L’enquête porte sur 3 368 fonctionnaires de l’État, 1 334 fonctionnaires de la fonction publique territoriale (FPT), 796 fonctionnaires de la FPH et 1 846 agents des entreprises publiques.
Globalement policiers et militaires – dont les gendarmes – étaient déjà 30% à avoir voté Marine Le Pen aux présidentielles de 2012. Une étude de l’Ifop en 2014 qui portait sur les gendarmes mobiles et les gardes républicains, en comparant les bureaux de vote de leurs casernes à ceux de la commune, montrait déjà en 2012 un sur-vote massif en faveur de Marine Le Pen, qui atteint 46%, soit 28 points de plus que la moyenne.
Lors de l’enquête CEVIPOF, ils sont 51,5% à dire leur intention de le faire au 1er tour des régionales. Un correctif cependant : cela ne concerne que ceux qui ont voté (2012) ou déclarent vouloir le faire en 2015. Mais, si l’on en croit Askolovitch, le résultat concernerait policiers en activité et à la retraite et, pour les seuls actifs, les intentions de vote atteindraient 70%.
C’est donc à cette aune – une police FNisée – qu’on mesure l’inanité d’une politique de complaisance presque servile de nos Ministres de l’intérieur socialistes, Valls puis Cazeneuve, avec les policiers. Qu’on mesure surtout le danger de projets de lois qui laisseraient encore plus les mains libres à des policiers incontrôlés. Qu’on comprend mieux aussi les bavures recensées depuis les attentats de novembre. Ce qu’on pouvait prendre pour de la stupidité – portes enfoncées systématiquement, perquisitions tenant du vandalisme, contrôles aux faciès multipliés et brimades de jeunes, erreur grossière dans les assignations à résidence, etc. – relève plutôt d’une démarche délibérément brutale. Modèle nervis FN !
Un fonctionnaire qui vote pour le FHaine, c’est comme un mouton qui vote pour l’Aïd-el-Kébir ! Ou si vous préférez, une dinde qui vote pour le réveillon. Quant aux enseignants, ils devraient se rappeler seulement que de 2007 à 2012, pour reprendre l’expression consacrée, on a dégraissé le mammouth... jusqu’à l’os ! Voter à droite et a fortiori à l’extrême-droite – anti-fonctionnaires en général et anti-profs en particulier – c’est, sauf pour les policiers et gendarmes, l’assurance d’un total mépris, de coupes claires*, de privatisations accentuées, etc.
Et pourtant, les intentions de votes exprimés dans l’enquête CEVIPOF sont en nettes progressions. Comme le fait remarquer Luc Rouban, « le Front national conquiert un univers socioprofessionnel qui lui était traditionnellement hostile et prend même racine au cœur du monde enseignant. » Et là l’explication du vote d’extrême-droite par la précarisation ne joue pas puisque les titulaires dont l’emploi est garanti ne se distinguent pas des personnels contractuels.
On peut noter au passage la stupidité politique de Macron mettant en cause le statut des fonctionnaires, même si ces déclarations intempestives n’ont sans doute joué qu’à la marge sur la progression FN.
Maigre consolation, sur 100 fonctionnaires nouveaux électeurs FN en 2015, 58 avaient voté Sarkozy en 2012, 25 s’étaient abstenus. En gros, socialistes et écologistes sauvaient les meubles, passant de 36% en 2012 à 34% en 2015 pour le PS, voire de 2% à 8% pour les verts, en revanche Front de gauche et trotskystes régressaient de 15% à 7%.
Près d’1 prof des écoles sur 10 disait avoir l’intention de voter FN. Et à peine moins dans le second degré où, de 2012 à 2015, la progression est un peu plus forte. Paradoxe apparent, alors que la gauche a mis fin au dégraissage du mammouth, rétablit la formation des maîtres. Mais il fut quand même un peu hallucinant – alors que d’un trait de plume, sans que ça provoque de protestations syndicales, Darcos avait institué la semaine de 4 jours – de voir le SNUIPP de Paris se soulever contre Peillon qui voulait rétablir une semaine de 4 jours ½, alors que le 1er degré parisien bénéficiait déjà de 3 h hebdos de décharge par classe (enseignements artistiques assurés par des profs de la Ville de Paris, vieux privilège obsolète). Dire que l’indispensable réforme des rythmes scolaires a été partout une réussite serait exagéré. Mais en faire un casus belli est indécent.
Pour le reste (notation, latin, inter et transdisciplinarité, etc.), depuis Alain Savary, j’ai l’impression d’un éternel combat avec les mêmes rétropenseurs, même si Milner laisse sa place à Finky ou à Onfray.
Les caractéristiques comparées des frontistes fidèles et des nouveaux frontistes
Mieux implanté, plus jeune, plus fidèle
Cette percée dans le public s’accompagne de progression dans les couches moyennes salariées, chez les agriculteurs-exploitants et, même si son implantation s’étiole au fur et à mesure du degré de formation, dans aucun milieu social, le FN n’est en dessous de la barre des 18% (cadres supérieurs).
Et c’est un électorat jeune : le FN séduit 36 % des 35-49 ans et 33 % des 18/34 ans. Et l’électorat le plus fidèle puisque 79% des électeurs de Marine Le Pen en 2012 disaient vouloir voter pour les listes FN en 2015, contre 78% des électeurs Sarkozy pour les listes LR/UDI, 70% des électeurs Hollande pour le PS, et 66% des électeurs Mélenchon pour le Front de gauche.
«37% des abstentionnistes de la présidentielle de 2012 qui se sont rendus aux urnes se sont tournés vers le Front national, 26% de ceux qui avaient choisi le vote blanc ou le vote nul, 20% de ceux qui avaient voté en faveur de Nicolas Sarkozy, 10% de ceux qui avaient voté en faveur de François Hollande, 9% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 8% de ceux de François Bayrou. Les listes du Front national agissent comme un véritable aimant dans un système politique et électoral qui a perdu nombre de ses boussoles traditionnelles. » Pascal Perrineau
Une motivation xénophobe
Les motivations des transferts des électeurs Sarkozystes ou Hollandais sont clairement xénophobes : rejets des immigrés et de l’Islam. S’y ajoute le vieux fond poujadiste de rejet des politiques (Qu'ils s'en aillent tous !) plus le vote-sanction contre Hollande. Avec une pointe de refus de l’Europe.
Si plus des trois quarts des FN fidèles sont pour le rétablissement de la peine de mort 65% des Hollandais ralliés au FN partagent ce point de vue !
Mais ces ralliements se font dans un terreau favorable puisque, après les attentats du 13 novembre, 51% éprouvaient de la haine (frontistes fidèles – ff - 55%), 30% des enquêtés étaient pour le rétablissement de la peine de mort (ff 77%), 50% des personnes interrogées ne partagent pas l’idée que « les enfants d’immigrés nés en France sont des Français comme les autres » (la déchéance de nationalité n’arrangera rien), 60% qu’il y a trop d’immigrés en France (ff 79%) et 54% que l’islam est une menace (ff 69%) !
Difficile de faire la part de l’émotion qui peut provoquer une bouffée de haine et celle de convictions bien ancrées et que les attentats ne feraient que conforter. Il semble cependant que le 13 novembre ait bousculé l’ordre des préoccupations des électeurs plus tournées avant vers les problèmes sociaux (précarité, emplois). En ce sens DAECH a réussi son coup, en faisant émerger des ressentiments diffus et jusqu’alors enfouis. Et en faisant des immigrés et de l’islam les boucs émissaires. Et il n’est, hélas, pas tout-à-fait sûr que le discours uniquement guerrier et sécuritaire du Président et du premier ministre, au lendemain du 13 novembre, n’ait pas renforcé, au lieu de la désamorcer, l’attractivité du FN.
Voile, Kippa et Elisabeth Badinter
Les grandes explications sociologico-géographiques à la mords-moi Le Bras (Hervé) - « La ressemblance de la carte des zones fragiles avec celle des scores du FN est frappante », « Dans les régions où le risque de précarité est plus élevé, la probabilité d’avoir dans sa famille au sens large ou dans son proche entourage une personne tombée dans la précarité est importante (…) Cette probabilité vous fait craindre de subir le même sort » - ne rendent que partiellement compte d’un phénomène complexe. Non pas qu’elles soient fausses, mais elles ne suffisent pas à expliquer l’extension du vote FN aux élections départementales puis aux régionales.
Quant à la densité des femmes dites voilées – c’est-à-dire, comme Mme Latifa ibn Ziaten, portant un fichu sur la tête – elle n’irrite et pousse vers le FN que celles et ceux qui voient, avec Mme Badinter, Marine Le Pen comme la seule à défendre une laïcité qui n’a de laïcité que le nom.
Quand j’étais permanent sguénard, au milieu des années 70 du siècle dernier, le siège national n’était pas loin de la Rue Cadet où s’est installé le Grand Orient, ni des Folies-Bergères, mais aussi d’un quartier où on croisait des juifs sépharades habillés style Rabbi Jacob et cela dès 13-15 ans. Quoi de plus sinon ostentatoire – la religion juive n’est pas prosélyte – mais au moins ostensible que ces gamins en redingotes noires, pantalon itou, et petites nattes frisotées tombant du grand chapeau noir ?
Et, pour ne pas passer pour plus gâteux que je ne suis, je n’évoquerai pas les curetons en soutanes et les nombreuses « bonnes » sœurs aux coiffes aussi folkloriques mais moins élégantes que celles des bretonnes, de mon enfance. Le fameux abbé Pierre, comme le non moins fameux, mais pour d’autres raisons, chanoine Kir allaient à l’Assemblée Nationale en soutane !
Aujourd’hui d’ailleurs il est du dernier chic républicain à la Goasguen que de se coiffer d’une Kippa. Dans la logique de Mme Badinter – la religion ne relève que de la sphère privée donc la loi dite Stasi, interdisant dans l’enseignement secondaire tout signe religieux supposé être ostentatoire, doit être étendue à tous et dans tout l’espace public – la kippa serait proscrite sur la voie publique. Mais cette fausse laïcité liberticide – contraire à l’esprit et à la lettre même de la loi de 1905 – n’est qu’un habillage, n’en déplaise à Charb, d’une islamophobie nourrie par des sites identitaires et qui conforte le FN.
L’Ouest contaminé
Pourquoi des communes disposant des mêmes caractéristiques sociodémographiques voient leurs citoyens voter à gauche en Bretagne et FN en Alsace ? s’interrogent Martial Foucault & Vincent Pons.
Sans doute, mais là où le FN n’atteignait que des scores étiques, dans l'Ouest, il devient fréquemment le deuxième parti et quelquefois le premier.
Au 1er tour des régionales 2015, la Vendée a voté à presque 21% FN (4 fois plus qu’en 2010).
Et dans des communes, où on n’a pas vu la queue d’un Sarrazin en 732 et pas plus de femmes voilées depuis, comme Grues (36,86%), Puyravault (35,53%), Saint-Cyr-en-Talmondais (33,95%), Saint-Denis-du-Payré (33,33%), Les Magnils-Reigniers (32,05%) ou Lairoux (31,58%), il prend la 1ère place au 1er tour.
Et bien que la côte connaisse une forte proportion de retraités – en principe moins sensibles à l’attrait du FN – les scores frisent souvent les 30% : Brétignoles-sur-Mer 29,27%, Beauvoir-sur-Mer 28,82%, L’Aiguillon 29,94%, sans oublier Saint-Vincent-sur-Jard, où Clemenceau avait une maison, avec 32,81%...
N’étant pas, comme MM Todd ou Le Bras, sans oublier Guilluy, capable de lire une carte comme la voyante le marc de café, je suis impuissant à donner une explication à ce phénomène, a priori étrange, qui fait que ces communes, qui ne connaissent des zones dites de non droit que ce qu’en disent les médias et où la délinquance (réduite) est endogène, penchent de plus en plus vers le FN.
Juste le constat que la dédiabolisation du FN est une complète réussite. Et que les électeurs ralliés le sont bien sur une thématique xénophobe et non sur des motivations sociales. Et dans un contexte où les propositions mêmes du FN, déjà accréditées par Sarkozy, sont reprises par le Président et son gouvernement.
*Dans les Pays-de-la-Loire, Retailleau, ex fils spirirituel de de Villiers, nouvellement élu, promet de réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires régionaux, dans une région en dessous de la moyenne nationale pour le ratio fonctionnaires/habitants.
Quant au discours plus ‘régalien’ du FN, c’est un peu comme les promesses dont Pasqua, expert, disait qu’elles n’engagent que ceux qui les reçoivent ; il n’est même pas sûr que le FN renforcerait la police nationale, préférant, comme Ménard, s’appuyer sur des polices municipales à la botte de leurs maires (et créer des milices bénévoles locales toujours à la mode Ménard).
A noter qu'il faudrait avoir accès à l'enquête brute pour mesurer le poids des intentions de votes FN dans la police, par exemple, car les 51,5% ne concernent que ceux qui ont exprimé l'intention de voter ; il faudrait donc connaître aussi le pourcentage de ceux qui comptaient s'abstenir.
"La progression du FN est encore plus spectaculaire chez les policiers et militaires (N = 485). Les intentions de vote FN de ces derniers montent à 56 % contre 30 % en 2012, avec une différence marquée entre les militaires – de toutes les armes y compris la gendarmerie – qui choisissent le FN à hauteur de 52 % contre 63 % pour les seuls policiers. Encore s’agit-il de valeurs moyennes qui recouvrent les actifs et les retraités. Si l’on n’étudie que les actifs, en réduisant l’échantillon de près de la moitié, on voit alors, mais sans garantie de représentativité, que le vote FN atteint 57 % chez les militaires et 72 % chez les policiers." (c'est donc de là que C. Askolovitch tire ses 70%)
Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas
s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus
souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent
érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je
rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les
bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.
Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une
nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version
précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé
pour Koppera,
cabinet de curiosités, ..). Les
albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes.
La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le
patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes -
statistiques notamment - sont appauvries.