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23 juillet 2016 6 23 /07 /juillet /2016 17:04
1er avril 2005, le Recteur de Lyon, Alain Morvan, est le 3e à gauche.

1er avril 2005, le Recteur de Lyon, Alain Morvan, est le 3e à gauche.

Le touittage est propice à des échanges aussi peu amènes qu’insolites. Ainsi, me suis-je retrouvé à traiter de faquin un ex-recteur qui lui a fustigé ma vulgarité. Ce nonobstant, il s’est inscrit comme « suiveur » sur mon compte touitteur. Je n’ai pu que lui rendre la politesse. Pas déçu : un anti Najat Valaud-Belkacem obsessionnel qui, en plus, se la joue martyr.

   Le nom de cet Alain Morvan, Recteur de Lyon naguère, me disait vaguement quelque chose. Coup d’œil à mes archives photos : je retrouve trace du personnage  venant ouvrir un colloque d’Education & Devenir, ça ne s’invente pas, un 1er avril 2005 !  Son propos était intitulé LOLF et pédagogie ; la LOLF, pour loi organique relative aux lois de finances, avait pour but, si l’on en croit le Ministère de l’éducation nationale, d’instaurer une gestion plus démocratique et plus efficace des dépenses publiques.  Il avait vu dans l’appellation même de notre association « une conception méliorative de l’éducation » : « faire devenir un individu en quelque chose d’autre, une personne, c’est-à-dire quelqu’un d’autonome, de responsable… ».

J’avoue que ses démêlés ultérieurs avec la Centrale, comme il disait, m’ont échappé. Donc le 21 mars 2007, il a été mis fin à ses fonctions de Recteur. Il s’est dit « kärcherisé » ! Si l’on en croit Luc cedelle – et comment ne pas croire Luc Cedelle ? – l’intransigeant de la laïcité, comme il est baptisé, après avoir combattu le négationnisme et l'extrême droite, qui gangrenaient l'université lyonnaise, et "les affairistes de Lyon-III"(plusieurs anciens dirigeants de l'université accusés de malversations) - "J'ai mené une opération "Mains propres"" - avait bloqué la création d’un établissement privé confessionnel. Non pas catho, mais musulman.

On a pu, avec Alain Savary, appeler de nos vœux un grand service public de l’éducation nationale, malheureusement saboté par des laïcistes style A. Laigniel, dit le "Joxe terrier", mais, avec la FSU de Lyon, constater que le dossier présenté pour ce Lycée-Collège musulman ne présentait "aucun élément" de nature à corroborer des soupçons d'extrémisme.  Pas du tout une « école coranique », comme il ose encore l’affirmer,  puisque sous contrat d’association, l’établissement est soumis aux programmes nationaux.  

Morvan l’anti Belkacem

Résultat, il est viré.  Le malheureux… retrouve sa chaire de professeur des universités.

"Je n'ai jamais croisé quelqu'un d'aussi paradoxal", disait de lui Philippe Meirieu. Pour Emmanuel Guichardaz, secrétaire de la FSU du Rhône, à l’époque, l'homme est "une personnalité complexe".

Est-ce une façon élégante de dire qu’il est un peu à la masse ?

Morvan l’anti Belkacem
A noter les termes "vulgaires" et quelque peu misogynes employés à l'encontre de Mme la Ministre de l'éducation nationale.

A noter les termes "vulgaires" et quelque peu misogynes employés à l'encontre de Mme la Ministre de l'éducation nationale.

Toujours est-il que son côté butté s’est focalisé, est-ce un hasard ?, sur la Ministre de l’éducation nationale, Najat Valaud-Belkacem. Il applique le fameux précepte Contre tout ce qui est pour, pour tout ce qui est contre ! Il se retrouve dans des positions du SNALC ou du SNES et il pourfend UNSA et bien sûr Sgen-CFDT. Gageons qu’il doit regretter ses propos flatteurs pour Education & Devenir.

Morvan l’anti Belkacem
Morvan l’anti Belkacem

Il enfourche tous les poncifs de la rétropensée. Ainsi si le pourcentage d’admis au bac a augmenté cette année, c’est sur ordres de la Centrale, du Ministère. Et, il le tient de sources bien informées au sein même du ministère !

Il répercute les délires d’un autre #belkacemhater, un professeur Dubois, qui compare audacieusement taux de réussite au bac avec taux de réussite en licence, sans se poser la double question de la responsabilité de l’université, donc des universitaires, dans le taux d’échec et de la proportion d’étudiants qui ont un boulot pour pouvoir suivre leurs études*. Ni d’ailleurs le fait qu’un taux instantané ne veut rien dire : ce qui compte c’est la proportion d’étudiants qui, quel que soit le temps mis, et les éventuelles réorientations, obtiennent un diplôme universitaire. Huit jeunes Français sur dix qui s'inscrivent dans l'une de nos formations du supérieur en sortent avec un diplôme, indiquait dans un rapport le sénateur Demuynck en 2011 !

Mais l’honnêteté intellectuelle n’est pas la chose la plus partagée par ces universitaires.

 

 

* Ajoutons que les bacheliers d'aujourd'hui ne seront, pour une part, les licenciés de demain que dans 3 ans ou plus ... c'est dire l'honnêteté de ce Professeur Dubois et surtout d'Alain Morvan dont on peut espèrer qu'en tant que Recteur il a, au moins, appris à lire les chiffres... ?

 

NB Les Recteurs, contrairement aux Inspecteurs d'Académie, voire même les Préfets, n'appartiennent pas à un "corps" : nommés par décret du Président sur avis du conseil des ministres, ils peuvent être renvoyés à leur corps d'origine du jour au lendemain. Et aucun Recteur n'a vocation à l'être indéfiniment.

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 18:07
ZEP-REP : colère et oeillères à la Nouvelle édition

La nouvelle édition (Canal +) s’est livrée à une drôle d’opération en accueillant une prof et une mère d’élève d’un collège de Clichy-la-Garenne. Non pas qu’il soit scandaleux de leur part de protester contre le déclassement de leur collège. Mais parce que, outre une séquestration du principal filmée dans des conditions humiliantes, la séquence fut totalement à charge, le présentateur en rajoutant dans les accusations contre la Ministre de l’Education Nationale.

http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/c-la-nouvelle-edition/pid6850-la-nouvelle-edition.html?vid=1184952

Le collège Jean Macé a donc eu les honneurs de La nouvelle édition le mercredi 17/12/2014 pour illustrer la réforme de l’éducation prioritaire lancée par la Ministre de l’Education nationale. Sorti de la carte, on peut comprendre que ses représentantes – une prof de lettres et une mère d’élève – soient mécontentes. On peut comprendre aussi qu’elles ne soient pas toujours d’une parfaite objectivité. On comprend moins bien qu’apparemment Ali Badou n’ait pas bénéficié d’une fiche un peu plus fournie. Et que, dans son style de prédilection de l’étonnement indigné – mais comment se fait-ce qu’alors que la ministre promet plus de moyens elle vous en enlève ? demande-t-il en substance – il donne dans le Najat-bashing.

Et surtout, l’équipe de l’émission a pu regarder sans broncher une assez pénible séquence où l’on voit le principal filmé, séquestré dans son bureau, dans une position humiliante. Séquence largement attentatoire à sa dignité. Diffusée sur les réseaux sociaux. Complaisamment reprise par les chaînes d’infos en continu (BFM, I-Télé) mais filmée par les enseignants geôliers d'une nuit eux-mêmes.

 

NB La photo est tirée d'un touitte @Maceendanger, le principal est donc filmé dans une position inférieure sur un lit de fortune avec trois preneurs d'images et de son qui le dominent.

Un principal ou un proviseur, même s’il est parfois ainsi nommé affectueusement ou ironiquement par les personnels de son établissement, n’a rien à voir avec un patron d’entreprise. Il n’a évidemment aucun pouvoir de licencier qui que ce soit. Il n’a même pas de véritable autorité statutaire sur les professeurs : ce qui se passe en classe n’est, en principe, que de la compétence des inspecteurs qui ne viennent que très rarement et en avertissant une semaine avant. Il est d’ailleurs au premier chef concerné par le volume d’heures – la dotation horaire globale DHG – attribué au collège ou au lycée qu’il dirige.

Les personnels qui ont séquestré ce principal se la sont jouée cégétistes de Goodyear, mais là ce n’est ni la boîte qui va fermer ni leur emploi qu’ils risquent de perdre. Un plagiat infantile d’une pratique déjà contestable. Avec pratiquement aucun risque de poursuites que le Recteur se gardera bien d’engager.

Mais l’essentiel n’est-ce pas est que ça bouzze. Splash !

ZEP-REP : colère et oeillères à la Nouvelle édition

DONNER PLUS Á CEUX QUI ONT MOINS

 

 « Donner plus à ceux qui sont défavorisés pour rétablir l’égalité réelle » c’est le principe de base de cette éducation prioritaire lancée dès son arrivée à l’éducation nationale par Alain Savary*.

Plus de trente ans après, il reste malheureusement toujours d’actualité, puisque d’enquête PISA en enquête PISA, Le poids du déterminisme social est en France loin de diminuer se creuse. Le bilan des ZEP n’est donc pas a priori très satisfaisant. A cela, on peut rétorquer que le « plus » n’est pas suffisant et surtout que les enseignants qui y sont affectés sont pour beaucoup débutants à cause d’un fort turnover. La carte des ZEP s’est agrandie en 1989-90, sans qu’on touche aux ZEP lancées en 1982 et depuis les modifications ne se sont faites qu’à la marge (ou dans une complète dérive avec les « internats d’excellence »). D’où la décision de remettre tout à plat. Des critères objectifs, des moyens renforcés, une attractivité des postes (primes, mais surtout avancement) améliorée pour stabiliser les équipes…  

 

Premier critère donc les catégories socio-professionnelles des parents : la parente rétorque que, certes la zone de recrutement n’est pas formée que de CSP défavorisées, mais les CSP + désertent le collège public pour le privé (ou, ce qu’elle n’ose dire, les dérogations). Le second est la proportion de boursiers : là elle objecte que des familles éligibles aux bourses, faute d’information, ne remplissent pas les dossiers. Là, l’objection est fragile car il est peu probable que ce phénomène, pour autant qu’il soit significatif, ne touche pas des familles d’autres secteurs.

Copie d'écran

Copie d'écran

Mais sur le troisième critère évoqué par A. Badou, la part d’élèves entrant en 6e avec un an de retard ou plus, la prof s’est lancée dans une diatribe sur les redoublements qu’on interdisait pour raisons d’économies, allant jusqu’à oser dire « J’ai claqué la porte du conseil de classe ! » à cause de cela, démontrant sa méconnaissance totale de l’inutilité globale des redoublements et une conception des plus singulières de ses obligations professionnelles. Comme porte-parole, ses collègues ne pouvaient rêver pire.

 

Personne n’a réagi sur le plateau. Bien qu’en fait l’enseignante n’ait pas répondu sur ce critère (il ne s’agit pas des redoublements en 6e,mais avant). Et la fiche de l’animateur ne devait pas indiquer que la France, bien que battant des records de redoublements parmi les pays de l’OCDE (PISA 2009 : 39% de redoublants à 15 ans, contre 13 % en moyenne des pays concernés) est à un rang très médiocre dans ses résultats.

 

On a eu droit pour conclure, avec le ricanement approbateur d’A. Badou, à l’invitation à la Ministre de prendre ses classes une journée. Car les ministres, c’est bien connu, ne connaissent rien à la réalité du terrain. La prof nous a même appris qu’un collège de Clichy qui, lui, venait de bénéficier** du classement REP, soutenait leur action. Et pour conclure, une petite observation sournoise du présentateur sur l’habileté de la Ministre qui annonce ces décisions « à la veille de vacances ».

 

Répétons-le, il n’est pas étonnant ni scandaleux que les établissements sortis de la liste des prioritaires ne l’acceptent pas de gaieté de cœur. Il n’est cependant pas sûr que celui qui était invité ne le fût pas pour de très mauvaise raisons. Et il est sûr que le téléspectateur, peu au fait, des décisions prises pour la réussite des élèves, en auront une image négative. D’autant plus qu’elles n’ont jamais été présentées.

 

Rappelons d’abord que les établissements qui ne relèveront plus de l’éducation prioritaire bénéficient d’une clause de sauvegarde : pendant trois ans, les enseignants verront leur régime indemnitaire spécifique maintenu. La remise à plat, après plus de 30 ans, n’est a priori pas scandaleuse. D’autant qu’elle repose sur quatre critères relativement objectifs. Qu’elle apporte un plus en moyens notamment pour la concertation des équipes d’enseignants. Avec un coup de pouce aux primes et le maintien d’avantages en avancement. Et ces REP ne sont qu’un élément de nouveaux critères d’attribution des moyens non plus seulement au nombre d’élèves mais aussi en intégrant le revenu des familles et les caractéristiques des territoires. Par exemple, l’académie de Lille dont les effectifs en primaire vont baisser aurait dû perdre 20 postes, avec ces nouveaux critères elle en gagnera une centaine !

 

Toutes les revendications ne sont pas légitimes, et même si elles l’étaient, La nouvelle édition, en l’occurrence, a failli à l’honnêteté intellectuelle en ne les situant pas dans un contexte de moyens globalement accrus pour l’école. En n'instruisant qu'à charge le procès de la Ministre de l'Education Nationale.

* Alain Savary, dont le nom rime avec Ferry, fut sans doute un des plus grands ministres de l’éducation nationale de la Ve République. Mais il fut victime de la bêtise et de la lâcheté.

Chargé par Mitterrand de créer un service public laïque de l’enseignement englobant l’école privée, par la négociation, il arrivera à un compromis accepté par ses interlocuteurs de l’enseignement confessionnel. Compromis saboté par des laïcistes modèle A. Laigniel, dit le Joxe-terrier, avec le silence peu courageux de Mauroy. Résultat, triomphe des tenants les plus acharnés de l’enseignement privé. Manifestation monstre. Compromis à la poubelle.

 

** Réaction typique de l'Education nationale. Non seulement on ne voit pas les établissements nouvellement intégrés dans les REP clamer leur joie, mais selon l'inoxydable principe qu'on n'habille pas Pierre en déshabillant Paul, ils soutiennent des pauvres exclus.

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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 16:59
Onfray rejoint la coisade des cagots anti prétendue théorie du genre ! (cliquer pour agrandir et compter les onfray)

Onfray rejoint la coisade des cagots anti prétendue théorie du genre ! (cliquer pour agrandir et compter les onfray)

Le genre
Le genre

L'OBS 11 décembre 2014

Quand Sarkozy profère une  énormité, loin de faire marche arrière, il en rajoute une louche. En cela, Onfray est très sarkozyen. Ayant clamé que l’école avait mieux à faire que d’enseigner la théorie du genre et l’informatique et s’étant fait taxer de mensonge éhonté, il trouve une alliée dans une de la Rochère de la philosophie, ondoyée par Finkielkraut et Tillinac, qui a commis un ouvrage sur cette prétendue théorie.

 

  Tel Copé découvrant avec horreur Tous à poil, Bérénice Levet, auteure donc de « La théorie du genre ou la vie rêvée des anges », a décidé d’écrire cet essai lorsqu’elle a découvert que l’on faisait lire à son neveu, élève en CM1, le récit de David Walliams, intitulé Le Jour où je me suis déguisé en fille. Ce petit morceau de propagande à l’usage des jeunes consciences a été, pour l’auteur, le coup de trop, si l’on en croit Le Figaro (12/11/2014) ! D’autant que depuis 2012, Najat Vallaud-Belkacem, «ce Robespierre en jupons», dit-elle, a vivement encouragé les partisans d’une école «neutre»…. Comme on le voit notre prof de philo de Polytechnique tient des propos  sur la Ministre de l’éducation nationale que ne renierait pas Farida Belghoul.

 

« Que le jour commence et que le jour finisse sans que jamais Titus puisse voir Bérénice…» Il y a une certaine logique, pour Bérénice Levet, à refuser la confusion du féminin et du masculin, quand son prénom s'inspire d'une tragédie tout entière consacrée à leur irrémédiable séparation, nous explique encore Le Figaro, qui ne recule devant aucune niaiserie. Et Le Figaro poursuit dans la même veine : Vouloir sauver cette fleur de la civilisation française qu'est la galanterie est une façon de refuser aussi bien les gardiens coraniques de «la femme voilée» que les avant-gardes, elles aussi puritaines, qui promeuvent la «théorie du genre», mais là il transpose les propos de la dame. Pour autant, cette protégée d'Alain Finkielkraut et Denis Tillinac se voit, toujours d'après Le Figaro, plutôt en conservatrice libérale qu'en réactionnaire pure et dure : «Je ne souhaite pas un retour en arrière», dit-elle, en soulignant qu'elle ne veut pas revenir au bon vieux temps du pater familias. Quel libéralisme !

 

  Avec ce double parrainage d’Alain Finkielkraut et de de Denis Tillinac, le résultat ne peut qu’être d’une honnêteté et d’une portée intellectuelle transcendentale.

 

Le compte-rendu du philosophe bas-normand nous conte donc une prétendue Théorie du genre à laquelle la droite de Sarkozy à Chatel souscrirait autant que la gauche de Hollande, Peillon et bien sûr Vallaud-Belkacem ; tenez-vous bien, même Marine Le Pen serait touchée !

Bien sûr, comme l’affirment les prélats, elle pollue les programmes de SVT des lycées. Suivent des considérations assez grotesques sur une prétention de la « gauche libérale » de changer l’homme en supprimant la différence sexuelle, puis un pur délire sur la PMA comme réalisation d’un projet de conception virginale, apparentée à celle de Marie, mère de Jésus (en l’occurrence ce serait plutôt de la GPA) !

A preuve, ajoute l’ex-prof de philo de l’Institution Saint-Ursule, Beatriz Preciado, chroniqueuse pour Libération, Libé qui est, comme chacun sait, la Pravda de la gauche libérale. Elle invite, nous dit Onfray,  à abolir le couple vagin-pénis au profit d’un autre, anus-godmichet, qui permettrait « une grève de l’utérus ». Son programme, affirme-t-il, est : « Ne laissons pas pénétrer dans nos vagins une seule goutte de sperme national catholique ».

Bien que lecteur assidu du quotidien des bobos droits-de-l’hommistes adeptes de la bien-pensance, je n’avais pas remarqué les chroniques de cette philosophe. En fait, elle alterne le samedi avec trois autres chroniqueurs.

Comme j’ai le cerveau lent, en première lecture, elle m’a semblé n’avoir retenu de la fameuse paillarde Ô mon berger fidèle que la conclusion (« Refile-moi le godmichet dans le cul et qu’on en finisse… »). Ensuite, si on y regarde d’un peu plus près, on constate que loin de nier les différences sexuelles puisqu’elle parle de vagin, de pénis, d’utérus, de sperme, elle veut, dans un ultra-féminisme dit queer, les surmonter.

Et surtout, si on sort du bocage normand, on se rend compte que cette philosophe espagnole fait clairement allusion au projet de quasi suppression de l’IVG en Espagne porté par Alberto Ruiz-Gallardón soutenu par le national-catholicisme : grève des utérus et refus du sperme national-catholique, ça a un sens de l’autre côté des Pyrénées.

 

Pour le reste les propos provocants de son Manifeste contra-sexuel, son éloge de l’anus – « seul organe sexuel universel » – et du godemichet, son usage de la testostérone, sa dénonciation du « nouveau capitalisme chaud, psychotropique et punk » qui exploite la force orgasmique des êtres à coup de médicaments et de pornographie, un régime « pharmacopornographique » dont « la pilule et Playboy » sont les symboles et l’excitation, l’érection et l’éjaculation les matières premières*, à part un relatif écho dans une frange très limitée du mouvement LGTB, les masses laborieuses, intellectuelles et manuelles, s'en tapent le coquillard avec une patte de homard !

Grâce à Onfray et Levet, quelques-uns comme moi, iront cependant consulter sa notice wikipedia.

 

Mais de là à prétendre que celle qui propose sodomie, coprophagie, zoophilie, etc. est la grande prêtresse d’un nouveau puritanisme, il y a un léger hiatus qui semble avoir échappé à notre philosophe de comptoir. Et à l’auteure du livre qui, elle, a flairé le bon coup éditorial du côté des cagots de la « manif pour tous ».

 

* A lire avec l'accent et le phrasé de Dali, ça prendra tout son sel !

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 14:03

Farida BELHOUL révoquée de l'Education Nationale (courrier du 14/03/2019)

 

Voir ici

NON ! ATTAQUER BELGHOUL N’ATTENTE PAS À LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

« Farida Belghoul poursuivie par son recteur, tous les profs touchés ? »  éditorialise F. Jarraud du Café pédagogique.  « Je suis sidéré par cette analyse » m’écrit un membre éminent de la Ligue de l’enseignement. Sidération partagée. Mais hésitation à en faire part. Car ne serait-ce pas accorder de l’importance à une personne qui ne mérite qu’un silence méprisant ?

 

Or donc, le recteur de Versailles a décidé d’une procédure disciplinaire à l’encontre de Farida Belghoul, hystérique enseignante à la tête d’un mouvement qui promeut une Journée de retrait de l’école (JRE). Ce mouvement s’est, notamment, distingué à Joué-lès-Tours, où une enseignante de maternelle avait été accusée d’attentats à la pudeur sur un garçon et une fille âgés de trois ans, commis dans le cadre d'un enseignement d'éducation sexuelle diffusé en application de la théorie des genres*. Ces rumeurs calomnieuses à l’encontre de la maîtresse de maternelle ont été reprises et amplifiées par le mouvement de F. Belghoul qui osait appeler les familles à une journée de retrait de cette école.

La nomination de Mme Najat Vallaud-Belkacem a véritablement déchaîné la dame. Dans sa prose délirante, elle parle de Monsieur(sic) Najat Belkacem, chouchoute du lobby trans, bi et cie, si jeune et déjà si âpre à faire le malheur des hommes(re-sic) dont la nomination est une déclaration de guerre aux familles de France.

Entre autres abjections, elle parle de Simone Veil l’avorteuse, en la distingant de la philosophe, dont elle ignore l’orthographe du nom, Weil ! Son appel se termine par « vaincre ou mourir » !

 

Les trois B :  Bourge, Belghoul, Boutin, toutes unies dans un même élan anti école publique !

 

On peut estimer, si ce n’était le relatif pouvoir de nuisance de la dame, que ces insanités relèvent plus de la psychiatrie que de la procédure disciplinaire.

Mais prétendre, comme le fait Jarraud, que l’initiative rectorale, si elle aboutit, serait à la fois une victoire pour l'Ecole et une défaite pour beaucoup d'enseignants est de fait sidérant.

 

D’autant qu’il cite, lui-même, une étude juridique qui montre bien que la jurisprudence préserve la liberté d’expression des enseignants. Liberté qui ne va pas, pas plus pour les enseignants que les autres, jusqu’au droit d’insulter une ministre, ni d’appeler à tort et à travers à ne pas respecter « l'obligation d'assiduité des élèves », en inventant l’enseignement d’une pseudo théorie du genre*.

 

« La parole des fonctionnaires s’est libérée et leur expression publique, par la publication sous leur nom du récit de leur expérience professionnelle, sans rien en celer, a connu un développement important, sans que ces publications aient fait encourir à leurs auteurs les foudres disciplinaires de leur hiérarchie. » énonce donc le cabinet d’avocat. Le tombereau de témoignages faisandés de jeunes profs forts de leur arrogante inexpérience qui se déverse à chaque rentrée le démontre.

A partir d’un cas, l’avocat conclut que la justice est plus indulgente avec les puissants que les subalternes, dans l’appréciation du devoir de réserve ; oubliant d’autres cas – David Sénat, par exemple – où la position éminente n’a pas mis à l’abri celui qui était accusé de manquer à son devoir de discrétion.

 

On voit donc mal, très mal, ce qui permet à l’animateur du café pédagogique de craindre que le choix de la poursuite administrative fasse peser un risque, au-delà de F Belghoul, d’une nouvelle jurisprudence défavorable aux nombreux enseignants qui animent un blog ! Quant au caporalisme déjà trop présent dans l'Education nationale cela relève du cliché. Non pas que l’EN soit exempte de tout caporalisme, mais, en règle générale, les enseignants n’en sont guère victimes.

On peut disputer de l’opportunité de ces poursuites dont l’exaltée dieudonniste va se servir pour jouer les martyres. Mais prétendre qu’elles risquent de mettre en cause la liberté d’expression c’est soit mettre sous ce vocable le droit d’insulter, de mentir, de calomnier, de salir les enseignants et l’école, soit se mettre le doigt dans l’œil et volens nolens jouer le jeu de ces fanatiques.

 

Reste la question première : consacrer quelques lignes à cette personne, qui ne mérite qu’un silence méprisant, n’est-ce pas déjà entrer dans son jeu pervers ?

 

* Voir :

Mauvais "Genre" ? La cathosphère à l’assaut des programmes de SVT!

La droite populiste UMP à l’assaut des programmes de SVT

Études de Genre : des anonymes lancent une pétition d’anonymes !

« Théorie du genre » : la nouvelle croisade des cagots de la manif anti homos

sans oublier Onfray, philosophe de comptoir !

Ni Luc Cedelle : Petit florilège « anti-genre » pour que chacun sache à quoi s’en tenir

 

NB "Le café pédagogique" créé et animé par François Jarraud est un excellent site qui de jour en jour fait le point sur l'actualité éducative. Ce désaccord ponctuel ne remet évidemment pas en cause le travail titanesque et essentiel de Jarraud.

De la "marche des beurs" à la marche de Civitas...

Farida Belghoul devant une banderole "Hommage à Jeanne d'Arc" lors d'une manifestation du mouvement catholique intégriste Civitas, le 11 mai 2014.

Farida Belghoul devant une banderole "Hommage à Jeanne d'Arc" lors d'une manifestation du mouvement catholique intégriste Civitas, le 11 mai 2014.

 

5 ans après et alors qu'elle a continué de sévir Farida BELGHOUL est en fin virée de l'Education Nationale

NON ! ATTAQUER BELGHOUL N’ATTENTE PAS À LA LIBERTÉ D’EXPRESSION
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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 17:31
GPA et droit de l’enfant

Dans un texte, que cosigneraient facilement Mmes Boutin, de la Rochère ou Bourges, inspiré par Mme Agacinski qui fait concurrence à Jeanne-Emmanuelle Hutin dans les colonnes de Ouest-France, MM Delors et Jospin, Mmes Roudy et Notat, entre autres, lancent un appel au Président de la République, contre un arrêt de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui oblige la France à respecter  l’article 18 de son propre code civil : Est français l'enfant  dont l'un des parents au moins est français.

 

Avec une grande honnêteté intellectuelle, il est question « d’acheter un bébé à l’étranger » dans « un marché des bébés » que l’on se fait « livrer » par des « mères porteuses » dont les « droits sont bafoués ». Il faut donc, disent-ils s’opposer par le droit aux « contrats de mères porteuses. Sauf que le droit auquel ils s’opposent c’est bien celui de l’enfant à être inscrit sur l’état civil, comme étant bien le fils de son père (voire de sa mère).

Car si l’on revient au texte de l’arrêt de la CEDH, les faits n’ont qu’un rapport lointain avec le brûlot de nos vertueux signataires.

GPA et droit de l’enfant

En résumé, un couple, après des tentatives de fécondation in vitro avec leurs propres gamètes, l’infertilité de la mère ayant été constaté, décide donc d’une fécondation in vitro d’un ovule issu d’un don et l’implantation des embryons fécondés dans l’utérus d’une autre femme. Tout cela en Californie. La "mère-porteuse" n’était pas rémunérée mais seulement défrayée. Mariée à un cadre et cadre elle-même, elle disposait de ressources bien supérieures au couple français, et elle agissait par solidarité.

 

Manque de pot, il se trouve qu’un employé du consulat français de Los Angeles, arbitrairement – mais c’est une habitude fréquente dans nos consulats, et nos amis Marocains humiliés dans leur demande de visa pourraient en témoigner, que de faire preuve d’arbitraire – refuse d’inscrire les jumelles à l’état-civil. Résultat, les deux petites qui n’ont même pas mis les pieds aux Etats-Unis – elles ne savaient pas encore marcher quand elles ont pris l’avion pour la France – sont états-uniennes, bien que leur père, c’est sûr, soit Français.

 

Ces jumelles de père Français, de mère biologique inconnue, n’ont pas la nationalité française, « n’ont pas de passeport français, n’ont pas de titre de séjour valable (même si elles sont protégées de l’expulsion par leur minorité), et pourraient se heurter à l’impossibilité de l’obtenir et donc de bénéficier à leur majorité du droit de vote et de séjourner sans condition sur le territoire français, et pourraient se trouver empêchées d’entrer dans la succession [de leurs parents]; de plus, en cas de décès du [père] ou de séparation, la [mère de fait] se verrait privée de tout droit sur les enfants, à leur préjudice comme au sien ; à l’occasion des démarches administratives où la nationalité française ou la filiation sont exigées (l’inscription des enfants à la sécurité sociale, à la cantine scolaire ou au centre aéré ou des demandes d’aides financière auprès de la caisse d’allocations familiales), ils doivent produire l’acte d’état civil américain accompagné d’une traduction assermentée pour prouver la filiation et sont livrés au bon-vouloir de leurs interlocuteurs. »

 

Parents 'coupables', enfants punis !

 

Autrement dit, ce qu’a souligné cet arrêt de la CEDH, c’est que ce sont les enfants qui sont sanctionnés, pour une fraude à une loi qu’ils n’ont à l’évidence pas commise. « Il est concevable que la France puisse souhaiter décourager ses ressortissants de recourir à l’étranger à une méthode de procréation qu’elle prohibe sur son territoire. Il résulte toutefois (…) que les effets de la non reconnaissance en droit français du lien de filiation entre les enfants ainsi conçus et les parents d’intention ne se limitent pas à la situation de ces derniers, qui seuls ont fait le choix des modalités de procréation que leur reprochent les autorités françaises : ils portent aussi sur celle des enfants eux-mêmes, dont le droit au respect de la vie privée, qui implique que chacun puisse établir la substance de son identité, y compris sa filiation, se trouve significativement affecté. Se pose donc une question grave de compatibilité de cette situation avec l’intérêt supérieur des enfants, dont le respect doit guider toute décision les concernant. »

GPA et droit de l’enfant

Peut-on rappeler aux signataires de ce texte qui dénonce cette « industrie de l’enfantement sur commande », qu’une proposition de loi sénatoriale, visait à autoriser et encadrer la gestation pour autrui ? Elle était signée notamment par un ancien Garde des Sceaux dont le nom reste attaché à une des plus grandes lois de la Ve République, Robert Badinter. L’exposé des motifs faisait d’ailleurs clairement allusion au cas traité par la CEDH*. Il mentionnait aussi des cas légaux de mères porteuses, dans le cadre de PMA : « les techniques d'insémination artificielle et de fécondation in vitro permettent en effet à une femme de porter un enfant conçu en dehors de tout rapport charnel, avec les ovocytes d'une autre femme ». Il relativisait l’ampleur de cette prétendue industrie. La proposition ne portait que sur les couples de sexes différents.

Cette « Lettre au Président de la République » par son outrance – comment oser parler de traite des êtres humains, quand il s’agit comme au Royaume-Uni d’une pratique strictement encadrée avec des mères porteuses volontaires et non rémunérées – vise à interdire tout débat. Peut-on avec Mesdames Michèle André ou Claudine Lepage, voire Najat Vallaud-Belkacem**, qui estimait que « la gestation pour autrui peut constituer un véritable don », penser que la légalisation de la GPA n’est pas une question taboue. Et ne mérite pas d’être traitée de manière aussi caricarurale !  

 

* « L'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 25 octobre 2007 qui avait validé la transcription sur les registres de l'état civil français des actes de naissance américains de jumelles nées en Californie en application d'une convention de gestation pour autrui a été récemment cassé par un arrêt de la Cour de cassation du 17 décembre 2008. »

 

** Sévérement attaquée pour un rapport sur ce sujet, elle a fait depuis machine arrière : à la manoeuvre Jospin déjà...

 

 

ANNEXE

Sylviane AGACINSKI dans un livre de 2009 Corps en miettes, pulvérise la fameux Point Godwin : «On peut se demander si la leçon du nazisme a réellement été tirée tant l’opinion semble se soucier peu de ce que signifie notre humanité ou de l’esprit de nos lois. Elle privilégie la puissance technique et la demande individuelle. Certaines techniques permettent de confectionner des enfants, et il y a des individus qui "demandent" à utiliser ces moyens. Le reste a-t-il vraiment de l’importance ?»

Faut-il lui rappeler que l'Holocauste n'avait pas pour but de 'confectionner des enfants' mais de les détruire et que son propos condamne aussi toutes les techniques d'aides médicales à la procréation ?

L'excellent Journal d'un avocat, un an après cet article, commente lui deux décisions de la cour de cassation allant dans le même sens que celle de la CEDH : Peu importe ta naissance, petit Français

 

La conclusion rejoint les attendus du CEDH :

 

"Deux questions qui sont souvent revenues chez mes chers lecteurs : la loi Taubira du 17 mai 2013 sur le mariage entre personnes de même sexe a-t-elle pavé la voie à cette reconnaissance de la GPA ? En rien. Elle n’est pas concernée. La CEDH a été saisie de la question les 6 octobre 2011, soit à l’époque où Nicolas Sarkozy était président. Et le refus de transcription était aussi opposé aux couples hétérosexuels.

Ces arrêts légalisent-ils la GPA en France ? Non, en rien. Ils interdisent simplement de sanctionner les enfants nés par GPA. Le droit français ne connaît plus d’abominations qui n’auraient jamais dû naître. On respire un peu mieux, malgré la canicule.

Un détail qui a totalement échappé aux commentateurs négatifs de cette décision, qui avant même de se donner la peine de lire ces arrêts ont récité leur vulgate sur la marchandisation du corps et la réification de l’enfant (ils disent objetisation mais moi je parle français). Dans les deux cas, la mère figurant à l’état civil était la mère porteuse. Celle qui avait accouché. Bref, celle-là même que les plus farouches opposants à la GPA désignent comme étant la seule mère possible*. Faut-il être aveuglé par l’idéologie.

Deux exemples, provenant de personnalités qui ne sont pas de second plan. Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines, a tweeté que “la Cour de cassation rétablit l’esclavage dans notre pays. Il faut absolument abroger la loi Taubira”. Je n’en dis pas plus sur l’absurdité et la bassesse de ce message, qui, je crois, va être couronné sous peu par l’Académie Busiris.

Marie-Anne Frison-Roche, professeur de droit, enseignante à Sciences Po, tout de même, qui commente : “L’attristant dans les arrêts du 3 juillet ? le silence.Les femmes n’y sont pas. La Cour le dit: peu importe la GPA. Les femmes sont effacées.” Non seulement elles ne sont pas effacées, mais en l’occurrence, elles figurent sur l’acte d’état civil comme mère des enfants concernés, aucune adoption n’ayant eu lieu par la suite, et sont mentionnées dans les arrêts (à 3 et 4 reprises, respectivement). Les femmes méritent le respect, et la réalité, tout autant.

 

* A noter que la gestatrice porte un embryon qui lui est biologiquement totalement étranger (d'où d'ailleurs des risques de rejet comme pour une greffe) et c'est donc un peu abusivement qu'on emploie le mot mère.

 

Arrêt n° 619 du 3 juillet 2015 (14-21.323)

Arrêt n° 620 du 3 juillet 2015 (15-50.002)

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 18:14

pere-grue 03

Du point de vue médiatique, un chef d’œuvre. Le jeu du papa perché faisant du rappel en haut de sa grue pour taguer un slogan, voilà de quoi nourrir le moloch, les chaînes d’informations ( ?) continues*. Car pour tenir les caméras en haleine, il faut des rebondissements : un autre divorcé qui joue aussi à papa perché sur une autre grue, c’est pas mal non plus. Et si le 1er ministre, pour qui rien de ce qui se passe à Nantes ne peut le laisser indifférent, se laisse avoir : BINGO ! Sauf que ce n’est pas « mon père au sourire si doux », mais un militant masculiniste.


A peine descendu de sa partie de papa perché, M. S. Charnay n’a pas que clamé sa détresse de père privé de son fils. Il a surtout fustigé "les femmes qui nous gouvernent [et qui] se foutent de la gueule des papas". Certes Mme Taubira – qui a dû recevoir après l’emportement émotionnel provoqué par ce « père désespéré » des associations SOS, SVP etc. – est ministre de la Justice. Mais les démêlés qu’a pu connaître le grimpeur datent d’avant. Et même R. Dati, aussi interventionniste qu’elle ait pu être, n’allait pas jusqu’à dicter leur conduite aux juges aux affaire familliales. Ce discours misogyne – comme l’a fort bien montré Patric Jean – est calqué sur celui des beaufs canadiens.

pere-grue 02

Si ses qualités athlétiques furent fort utiles pour alimenter les images de BFM-TV – ah ! cette descente spectaculaire en rappel à la fin de son happening, comme si les grutiers ne disposaient pas d’escaliers en colimaçon – la qualité de son discours très agressif et politisé laissait à désirer. "Je demande aux médias d'arrêter de divulguer les faux chiffres que nous servent le 'parti du ministère des Femmes' qu'on a mis au pouvoir à grand frais de nos impôts, avec Najat Vallaut-Belkacem en tête, et le ministère de la Famille par madame Bertinotti". "Ces gens-là sont incompétents et ils se foutent totalement qu'on détruise les familles". Et comme exemple de « gentil papa » ce « furieux » a dû être choisi faute de mieux par ceux qui ont mis en scène tout ce cirque. Car si il a perdu ses droits parentaux, il y a mis du sien, puisqu’il a été condamné à un an de prison dont quatre mois ferme.  Condamnation pour "soustraction d’enfant". Il avait disparu avec ce dernier qui se trouvait en vacances chez ses grands-parents, en exerçant des violences à cette occasion. L'enfant avait été retrouvé trois mois et demi plus tard. "La question de ses droits sur son fils dépend de la seule compétence du juge aux affaires familiales qu'il refuse de rencontrer (…)

Serge Charnay est seul responsable de la dégradation de ses droits parentaux et son prétendu combat ne doit pas être confondu avec celui de nombreux pères injustement éloignés de leurs enfants», précise l’avocate de la mère.

 

 

 

 

"Ce monsieur ne parle pas de la condition parentale, il ne parle pas des droits de l'enfant (...) il parle de son problème de virilité, de son problème d'homme", déclare Jean-Pierre Rosenczveig, juge pour enfants et Président de « Défense des Enfants International – France ».
Serge Charnay s'inscrit "dans un mouvement nord-américain d'hommes qui sont plus hommes que pères". Une référence claire au mouvement "masculiniste", "anti-féministe" et réactionnaire, très présent au Québec notamment, qui prône le "rétablissement de valeurs patriarcales sans compromis". Une idéologie pas très éloignée finalement des discours anti-mariage pour tous.


Cette provocation trop complaisamment répercutée par « lémédias » - en fait, comme d’habitude, TV en continu pour qui tout cela a été mis en scène, autres TV pour qui ça permet de proposer au téléspectateur de patauger dans l’émotionnel, plus les fameux réseaux sociaux – ne sert en rien  « la cause des papas », comme disent puérilement les souteneurs du forcené.

Non pas qu’aucun problème ne se pose. Même si elles se banalisent, toutes les séparations avec enfants ne vont pas sans problème. Et, comme il peut y avoir des pères indignes, certaines mères peuvent aussi l’être. Un exemple : un couple d’enseignants dans le même lycée, divorce, la mère demande une mutation sur tout poste en France, en espérant éloigner le plus possibles les enfants du père. Mais est-il besoin dans une proposition de loi du 24 octobre 2012** de se référer à un « syndrome d’aliénation parentale », lancé par un certain R. Garner (défenseur de la pédophilie) et repris par les masculinistes nord-américains. SAP qui n’a aucun fondement scientifique.


Comme le dit J. P. Rosenczveig, aller vers plus de médiations est une excellente chose. Même quand la rupture semble se passer dans un climat serein, il n’est sans doute pas inutile d’amener les deux protagonistes à être tout-à-fait au clair. « Le diable est dans les détails » et les petits malentendus cumulés peuvent déclencher des heurts violents.


Mais ce cirque médiatique qui est tout sauf improvisé ne méritait pas que, toute affaire cessante, la Garde des sceaux, sur pression du 1er ministre, reçoive des associations dont SOS papas qui, malgré le parrainage d’Evelyne Sullerot, fondatrice du Planning familial, est fort proche de l’anti-féminisme de ses inspirateurs d’outre Atlantique.

 

 

 

 

* Chaînes si peu informatives qu’elles sont incapables de rendre compte de deux événements à la foi : arrivée du Vendée globe et manifs pour le mariage pour tous

 

** Cette proposition n° 309 n’est signée que par des hommes dont Patrick Balakany, Jacques Myard ou Axel Poniatowski

 

 

En complément ( c'est au début) :

 

 

 

 

Une version très "rewritée" de ce texte sur Le Plus du Nel Obs : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/785866-pere-retranche-sur-une-grue-un-cirque-qui-n-aide-en-rien-le-droit-des-papas.html

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 16:04

clairobscur

Qu’un Valls ou un Hollande mettent en cause un document élaboré par Hamon, et la presse de titrer sur les divisions du PS. Mais qu’un Rocard et un Jospin taillent en pièces un travail sur un sujet ô combien passionnel, la gestation par autrui (GPA), autrement dit « les mères porteuses » ne provoque aucun écho. La bioéthique ça ne buzze pas. Et pourtant le scénario a tout pour plaire : de vieux éléphants gardiens des valeurs face à des personnalités du monde bioéthique ayant produit un rapport qui a inspiré celui du PS sur ce thème. En caricaturant : dogmatisme vs pragmatisme.

 

En France, actuellement, la situation est claire : l'article 16-7 du Code civil dispose que  « Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle ». Sauf que, les gestations par autrui qui ont donné lieu à un acte de naissance aux Etats-Unis sont parfois reconnus par l’état-civil conformément d'ailleurs au même code civil.

contrejour

Le rapport de Terra Nova, controversé jusque dans ses rangs, inscrit sa démarche dans un « droit à la parentalité ». Il prend en compte toutes les techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) ainsi que l’accès à la parenté des couples homosexuels, les dons de gamètes anonymes ou pas… Il montre aussi que la frontière entre filiation charnelle et filiation adoptive est caduque avec l’AMP.

 

Mais la piste la plus sujette à controverse était celle qui proposait la reconnaissance – limitée et encadrée – de la gestation par autrui (GPA). Autrement dit des « mères porteuses ». Mères porteuses qui acceptent donc de recevoir, s’agissant de couples hétérosexuels, l’embryon fruit de la fécondation in vitro des gamètes des futurs parents.

 

epanouie

Les auteurs du rapport avait pleine conscience du caractère audacieux de la proposition : « Les réticences collectives autour de la GPA sont intenses. Elles dénoncent une technique de confort pour 'career women' qui n’ont plus de temps à consacrer à la grossesse, ou pour stars qui veulent garder le ventre plat. Une commercialisation du corps humain, un nouvel asservissement des pauvres qui louent leur ventre pour l’enfantement des enfants des riches. Une aliénation du corps de la femme, dont l’utérus est instrumentalisé et ravalé au rang de couveuse. La négation de la grossesse et du lien fondamental créé entre la femme et l’enfant à naître qu’elle porte. Enfin, au plan moral, la violation de l’ordre naturel et la manipulation de la vie. Les dérives constatées aux Etats-Unis montrent que ces réticences sont légitimes. »

 

Mais la proposition était très cadrée : insuffisance utérine de la mère d’intention, interdiction bien sûr de la commercialisation, sécurisation de la mère porteuse. « Ces femmes peuvent être heureuses de leur grossesse : elles aident des couples en détresse, souvent des amis ou des parents, dont elles sont le dernier espoir, là où la médecine a échoué, et elles en tirent une forte valorisation personnelle. »

 

Un réquisitoire implacable

 

Le contre-rapport est un réquisitoire implacable. Il inscrit sa lutte contre les « mères porteuses » dans un combat multi-séculaire,  « pour la cause des femmes et la défense des acquis progressistes.

 La disparition du servage et l’abolition de la domesticité au XVIIIème siècle, l’abolition définitive de l’esclavage au XIXème siècle, la fin de l’infériorité juridique de la femme au XXème siècle sont autant d’étapes essentielles dans la marche vers le progrès de la société française. L’inaliénabilité de la personne humaine doit être consacrée au XXIème siècle. »

 

enceinte26

« Partout où elle a été légalisée dans le monde, la pratique des mères porteuses se traduit concrètement par une nouvelle exploitation, radicale, au sens où il s’agit de la prise de contrôle sur la vie d’une femme pendant neuf mois, et généralement d’un rapport inégalitaire et d’aliénation, entre commanditaires aisés et mères porteuses défavorisées souvent recrutées par des sociétés aux pratiques marchandes plus ou moins attentatoires à la dignité humaine.

Sa légalisation ouvrirait la voie à d’autres remises en cause : en donnant pouvoir à autrui sur la grossesse d’une femme, elle pourrait menacer le droit à l’avortement ; en reconnaissant le droit par contrat d’aliéner son corps à autrui, elle faciliterait l’émergence d’un cadre légal que ne manqueraient pas d’utiliser les promoteurs de la prostitution. »

 

La conclusion est donc nette : « Les mères porteuses, loin d’être un progrès, sont une cause régressive et un mauvais combat pour la gauche, la plus récente et peut-être la plus choquante des extensions du domaine contemporain de l’aliénation.»

 

Ici, comme souvent, affirmation vaut argumentation !

 

Un débat de société

 

Ce débat est finalement plus important que celui qui opposerait les réalistes (Valls, Hollande) au gauchisant Hamon : chacun sait que si la gauche revenait au pouvoir, il faudrait hiérarchiser les mesures à prendre pour une égalité réelle, en fonction des urgences et des moyens.

 

A priori, la thèse du refus adossée à des principes qui se veulent intangibles est beaucoup plus solide que celle, reprise par les rapporteurs du PS – Najat Vallaud-Belkacem et Bertrand Monthubert – qui, estimant que « la gestation pour autrui peut constituer un véritable don »,  préconisent une pratique très encadrée.

 

Mais les contempteurs de cette légalisation des mères porteuses (légalisation porteuse, elle, selon ces adversaires, de valeurs réactionnaires et ultralibérales) mettent aussi en cause une proposition de loi, déposée par des sénateurs socialistes, dont Michèle André et Robert Badinter (qu’on ne soupçonnerait pas de défendre de telles valeurs), tendant à légaliser et encadrer la gestation pour autrui.

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