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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 20:35
La une du JDD du 3 juillet 2016

La une du JDD du 3 juillet 2016

En complément : l'hommage d'Edmond Maire à Michel Rocard

 

Le temps de se remettre de sa disparition quelques images perso.

Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz

Congrès de Metz

Photos prises de très loin à ce Congrès de Metz en 1979.

Au côté de Michel Rocard se trouve Jean-Pierre Cot, une des plus grandes intelligences de gauche... gâchée !

Vernon Janvier 1981

Vernon Janvier 1981

Vernon élections partielles Janvier 1981

Vernon élections partielles Janvier 1981

Une élection partielle, en Janvier 1981, où Michel Rocard était venu soutenir Freddy Deschaux-Beaume à Vernon (Eure) et où, secrétaire de section PS, je "présidais" le métinge : dans le très court texte d'intro, j'ai prononcé par deux fois le nom de Michel Rocard, de toute ma vie je n'ai jamais eu un tel tonnerre d'applaudissements.

Mis à part, ce métinge Vernonnais, pour le néo-Rocardien que j’étais – un premier cercle d’historiques était formé par les ex-PSU qui l’avaient accompagné du PSU au PS aux moments des Assises du socialisme en 1974 – la vie du courant C était ponctuée par des réunions annuelles en période estivale. J’y ai donc côtoyé les jeunes rocardiens de l’époque, chouchoutés par Michel Rocard, trio assez joyeux que formaient Alain Bauer, Stéphane Fouks et Manuel Valls.

 

Michel Rocard : le parler vrai !

"Je suis un militant qui a essayé de comprendre ce qu’il faisait."

 

"La conscience de porter une histoire collective a disparu, or elle était notre ciment."

 

Michel Rocard

 

"Mille personnes peuvent se réclamer de son héritage. Sur la méthode, on voit bien qu'il n'y a pas d'équivalent."

 

Christiane Taubira

Un destin à la Mendès

Pour les rocardiens de base que nous fûmes – et là je pense à notre section de Vernon de la fin des années 70 très majoritairement « courant C » – il nous a fallu ravaler notre déception en 1981 et surtout en 1988. Ravaler notre colère aussi quand Michel Rocard fut viré de Matignon par un Mitterrand qui, après l’avoir nommé 1er ministre, n’avait eu de cesse de lui savonner la planche. Colère encore – et coup de grâce d’un vieux président plus attaché à satisfaire sa haine qu’à faire gagner son camp – quand, aux élections européennes de 1994 Mitterrand avait saboté la liste PS menée par Rocard en lui jetant Tapie dans les pattes.  

Il n’aura donc été « en responsabilité » du pays que pendant trois ans, trois ans extrêmement difficiles où il avait autant à craindre de certains de ses ministres ne rendant des comptes qu’à l’Elysée (un Jospin, par exemple, qui sabota en partie la réforme scolaire en cédant en rase campagne aux exigences du SNES, plutôt que de satisfaire celles du SNI) que de l’opposition, où il fut, on l’a oublié, contraint d’employer le 49-3 à cause d’une majorité fragile. Mais où il déploya, en bon navigateur qu’il était, l’art de passer entre les écueils. C’est-à-dire l’art du compromis qui est l’art de gouverner, ce que son disciple Valls n’a pas retenu.

 

Autogestion

 

Plus donc que sa trop courte carrière de 1er ministre, il reste l’homme de la 2e gauche, 2e gauche vilipendée par les Mélenchon de l’époque. Reste dans ma mémoire cette phrase d’un jeune gommeux mitterrandien, costar impec, posture arrogante, à la tribune du Congrès de Metz « Entre le Plan et le marché, il y a le socialisme », car Michel Rocard avait eu l’audace de dire « Pour mettre des produits ou des services à la disposition du public il n’y a que deux procédés : le marché ou le rationnement ».

La 2e gauche donc péchait de ne pas prôner une nationalisation à 100 % et de rappeler que l’économie planifiée modèle soviétique était un échec. Mais les mêmes, Beregovoy puis Jospin, à l’époque sous-marin du groupuscule trotskyste le plus sectaire, devenus à leur tour premiers ministres, dénationaliseront à tout-va !

La 2e gauche était cependant animée par une utopie qu’elle partageait avec la CFDT, l’autogestion. L’idée d’autogestion eut tellement le vent en poupe que même le CERES de Chevènement y adhéra, fort brièvement.

Bouillonnement qui s’incarnait notamment dans la revue FAIRE animée par Patrick Viveret et où j'y ai côtoyé Robert Chapuis !

 

Je laisse à d’autres plus qualifiés le soin de faire le bilan de son action gouvernementale (CSG, RMI et surtout Nouvelle Calédonie) et de son rôle dans l’évolution finalement de la pensée de la gauche de gouvernement, je ne reviendrai pas sur les divergences des années sarko, je garderai surtout, le souvenir de la simplicité souriante de l’homme du parler vrai.

 

 

A lire : Hommage de Terra Nova à Michel Rocard

"Comme lui, nous rêvions d’une gauche libérée des illusions révolutionnaires mais sans cesse tendue vers un horizon de justice ; capable de gérer les affaires publiques mais sans perdre le goût de l’avenir; porteuse d’une haute idée de l’Etat et de la volonté politique, mais toujours consciente que le pouvoir est en même temps partout où se trouvent, dans la société, des femmes et des hommes prêts à s’organiser pour agir collectivement et prendre leur destin en main. Le rocardisme n’est pas le synonyme d’un réformisme appauvri, réduit à la verticale du pouvoir, à la magie des programmes et à la science des experts: il fait cause commune avec l’idée que la démocratie est aussi une forme de société et que le gouvernement des hommes ne doit jamais s’abîmer dans la simple administration des choses. ..."  

 

Déclaration de M. Michel Rocard, Premier ministre, sur les problèmes de l'éducation nationale et la politique de l'enseignement, Limoges le 8 décembre 1988.

 

Chef du gouvernement, il m'appartient de dire quelles sont les exigences que la Nation formule envers son système éducatif.

 

L'exigence de niveau est évidemment prioritaire : c'est celle de la qualité des études. Les difficultés commencent quand il s'agit de définir les meilleurs moyens pour répondre à cette exigence.[…]

Une première difficulté de notre enseignement, peut-être la plus grave : il ne s'occupe pas assez du travail des élèves. […] Les lycées et les collèges organisent des cours. Les devoirs et les leçons sont pour la maison. Avec quelle aide ? quelles conditions de travail ? Ce n'est pas mon affaire, répond traditionnellement l'Education nationale.

 

Cela n'est plus acceptable aujourd'hui. C'est une des causes fondamentales des difficultés scolaires. Il y a encore trente ans, quand les lycées s'adressaient à une clientèle relativement privilégiée, de l'ordre d'un jeune sur cinq, cette carence était masquée : les élèves trouvaient à la maison leur table de travail, des dictionnaires, des livres, et souvent, pour les conseiller, leur père, leur mère ou un parent, et ils n'avaient pas la tentation de regarder la télévision... Demain, quand 80 % d'une classe d'âge sera scolarisée jusqu'au terme d'un lycée général ou professionnel, se contenter d'assurer les cours sans organiser le travail des élèves, risque de peser très lourd. Pour remédier à cette déficience, [il faut] organiser dans les collèges et les lycées, suivant les niveaux et les besoins, des études, des interrogations individuelles, des travaux dirigés. L'horaire doit comprendre, non seulement des cours, mais des heures pendant lesquelles le travail des élèves est guidé, expliqué, soutenu.

 

Second défaut de notre enseignement, et là encore les choses ne datent pas d'hier : les écoles, les collèges, les lycées ont une conception trop étroite de l'instruction. Certes, l'enseignement est fait d'abord pour instruire les jeunes. D'abord et prioritairement, mais pas exclusivement. Or il néglige trop les aspects non intellectuels de la formation : le développement physique des élèves, leur santé, leur équilibre exigent que l'on accorde une place plus grande aux sports. De même il faut faire une place suffisante aux arts, à la musique, à la peinture, au théâtre. Sur ce point, les choses avancent dans le bon sens. Il faut continuer et aller plus loin, en assurant la cohérence du développement intellectuel, du développement physique et du développement sensible des élèves […]

 

Troisième défaut de notre enseignement  […] : nous avons l'année scolaire la plus courte d'Europe : 316 demi-journées, ou, si l'on compte en jours, entre 175 et 180 jours par an, quand nos voisins dépassent généralement 200 jours. Comme si c'était encore trop, nos établissements ne font même pas travailler les élèves jusqu'à la fin du mois de juin. Les conseils de classe se tiennent fin mai, début juin, après quoi on occupe les élèves comme on peut. Dans certains collèges, il arrive même qu'on leur demande de rendre leurs livres. […]

 

Notre système scolaire présente un quatrième défaut : les redoublements. C'est une de ses grandes particularités : le mot, comme la chose, sont inconnus en Angleterre ou aux Etats-Unis. Chez nous, chaque année, des dizaines de milliers de jeunes restent sur le côté de la route qui conduit leurs camarades au succès. Chaque année, dans chaque classe, 10 à 20 % des élèves refont le parcours de l'année précédente. Les taux de redoublement ont beau avoir diminué dans les écoles, ils sont encore de 10 % au cours préparatoire. Au collège et au lycée, ils ont massivement augmenté. 15 % des élèves de troisième redoublent, et 17 % des élèves de seconde.

 

[…] Si un jeune échoue, il faut comprendre pourquoi, et apporter à ses difficultés propres une aide spécifique. Le coût humain du redoublement est considérable. Pour les adolescents, les rejeter ainsi, les dévaloriser, au moment même où ils cherchent leur personnalité, c'est les acculer souvent au chômage ou à la marginalité. C'est plus grave encore dans les écoles. Sur 100 jeunes qui redoublent le cours préparatoire, me dit-on, 40 rencontrent un nouvel échec scolaire avant la fin de l'école élémentaire. Un seul parvient au baccalauréat. Faire redoubler le cours préparatoire, c'est placer un gamin de 7 ans sur une trajectoire où l'échec est parfaitement prévisible. Aucune société respectueuse de la personne humaine ne peut accepter cela. La lutte contre le redoublement constitue un objectif majeur. […]

 

C'est dans les salles de classes, dans les établissements que se joue la qualité de l'enseignement, jour après jour. Ce sont les professeurs et les instituteurs qui peuvent l'améliorer. Dieu merci, ils s'y emploient. L'abondant courrier que je reçois me montre que les initiatives foisonnent. Trop souvent, hélas, ces courriers sont aussi des appels au secours. Le dévouement, l'imagination, l'intelligence des enseignants qui proposent des formules nouvelles pour mieux faire leur métier, plus intelligemment, plus efficacement, se heurtent trop souvent à des obstacles d'ordre administratif. On a parfois l'impression que l'administration est plus attentive à préserver ses habitudes qu'à aider les initiatives.

 

Je n'en veux qu'un exemple. En juin dernier, le gouvernement a créé un fonds d'aide à l'innovation, précisément pour aider les établissements à réaliser leurs projets. Or il arrive, ici ou là, que la réglementation suscitée par cette création conduit au contraire à étouffer des initiatives. Dans tel collège, un projet d'établissement discuté par le conseil d'administration, adopté et transmis en mai, pour s'appliquer à la rentrée, est reporté à l'année suivante parce que le rectorat doit examiner à la mi-décembre seulement les projets que financera le fonds d'aide à l'innovation. C'est se moquer du monde.

 

Une des tâches fondamentales des chefs d'établissements, des inspecteurs de tous ordres, des recteurs, c'est d'aider les enseignants chaque fois qu'ils tentent quelque chose pour mieux faire leur métier. De résoudre les difficultés, pas de les nier. De faciliter les choses, pas de les compliquer.

 

[…]

 

Mais tout ne se joue pas dans les classes, les établissements, les inspections académiques ou les rectorats. Des dispositions nationales sont nécessaires. […] Parmi elles, j'attache une importance capitale aux mesures relatives au recrutement et à la formation des maîtres.

 

[…]

 

De même, j'attache une importance capitale aux dispositions nationales nécessaires pour améliorer l'articulation des formations techniques ou professionnelles aux emplois. Beaucoup a été déjà fait. L'école et l'entreprise ne se regardent plus comme des adversaires mais comme des partenaires.

[…]

 

Tout ne se fera pas en un seul exercice budgétaire, ni en une rentrée. Il faudra plusieurs années pour que les perspectives ainsi tracées, par exemple pour la formation des enseignants, fassent sentir dans les classes leurs conséquences bénéfiques. Du moins, la voie est-elle tracée.

 

Voir aussi le témoignage de l'historien de l'éducation, Antoine Prost, qui fut membre de son cabinet sur les questions d'éducation nationale.

Extrait de Courrier International 07/07/2016

 

Pour compléter :

 

 

Hommage d’Edmond Maire à Michel Rocard

 

Monsieur le Président de la République

 

Vous avez souhaité qu’un syndicaliste prenne la parole pour l’hommage solennel que notre pays rend aujourd’hui à Michel Rocard.

 

Votre initiative m’a touché. D’autant que depuis les vacances d’été des années 60, à l’occasion de rencontres familiales avec Michel et sa famille dans le golfe du Morbihan, et jusqu’à l’anniversaire de nos 80 ans, nos relations confiantes ont scellé notre amitié, dans le respect de nos fonctions respectives.

 

Au-delà des faits marquants de son action de responsable politique éminent, je veux évoquer l’ampleur de son apport et de son influence auprès d’un grand nombre de nos concitoyens.

 

Car sa vivacité pétulante, sa force de conviction, ses utopies créatrices ont suscité des prises de responsabilité multiples dans la société civile. Nous avons été nombreux de notre génération, « enfants de la guerre » puis de la décolonisation, à nous retrouver ensuite animés par la volonté de renouveau, engagés dans le bouillonnement social et culturel de l’époque.

 

Michel Rocard, à travers ses nombreux engagements avec des mouvements de jeunesse, des associations, des clubs de réflexion, et à l’occasion de débats multiples avec des acteurs sociaux ou économiques, apparut alors porteur d’un nouveau cours pour l’évolution de la société française. .

 

L’alternance qu’il esquissait dans ses interventions était à la fois morale, face au scepticisme ou au cynisme de bien des dirigeants; et civique, en opposition frontale aux tenants de l’étatisme ou de la révolution par la loi. Elle résonnait comme un appel à la convergence des forces sociales, politiques et intellectuelles conscientes des difficultés à surmonter.

 

Son ambition pour la société était de même nature que celle qui mobilisait Pierre Mendès France ou Jacques Delors. Sa conception du changement social et sociétal rejetait toute dérive populiste, lorsque les promesses de court terme l’emportent au détriment du fond : l’avenir de l’Europe, la protection de l’environnement et de la planète, par exemple.

 

Refusant de travestir la réalité économique, Michel faisait appel à l’intelligence des citoyens, en s’appliquant à l’explication patiente des fondements et de la portée des réformes nécessaires.

 

Dans ses propositions et son action, Michel Rocard a donné l’exemple du respect de la liberté de pensée et d’action de ses interlocuteurs, même lorsque cela pouvait contrarier son parcours. Pour cet adversaire résolu du stalinisme, les références syndicalistes à Fernand Pelloutier, le promoteur des Bourses du Travail ou à l’indispensable indépendance du syndicalisme étaient des évidences. Tout en agissant pour une meilleure coopération entre le politique et le syndical.

 

C’est tout naturellement qu’il se retrouva de plain-pied avec la formidable poussée populaire et libertaire de mai 1968. Car conjointement avec la révolte étudiante, plusieurs millions de salariés, on l’oublie trop, ont fait grève pendant plusieurs semaines pour l’extension des libertés individuelles et collectives.

 

Les conditions de travail, objet premier du combat ouvrier depuis la révolte des canuts, étaient ressenties comme insupportables. Grâce à sa proximité avec les militants syndicaux, ouvriers ou cadres, Michel Rocard, loin de minimiser cet enjeu social majeur et contrairement à tant de responsables patronaux et politiques, s’engagea pleinement dans les combats significatifs qui ont marqué le début des années 1970 dans les entreprises, les collectivités et les services publics.

 

Pour lui mai 68 fut d’abord l’expression d’une volonté massive de combattre les hiérarchies abusives, de démocratiser la société, de diffuser les pouvoirs dans une perspective d’autogestion, d’émancipation individuelle et collective.

 

Devenu premier ministre, il traduisit dans son action la même volonté de réduire les inégalités. Il mobilisa les forces associatives et sociales les plus concernées pour créer le Revenu Minimum d’Insertion. L’insertion des laissés pour compte devenait une priorité politique.

 

Et il instaura la Contribution Sociale Généralisée, donnant ainsi des bases solides au financement de la Sécurité sociale, en permanence affrontée à des déficits angoissants pour ses bénéficiaires.

 

Plus tard, député européen il agit en concertation avec la Confédération Européenne des Syndicats pour peser en faveur d’une politique d’investissement comme facteur de croissance et d’emploi dans l’Union Européenne.

 

Dans le même sens, coprésidant avec Alain Juppé la Commission du grand emprunt, il contribua au choix d’investissements dans des secteurs décisifs de notre pays, y compris en faveur du développement de l’Economie Sociale et Solidaire.

 

A Sylvie son épouse, à ses enfants et à tous ceux qui l’ont estimé et aimé, je tiens à en témoigner, Michel Rocard a agi jusqu’au bout de ses forces pour surmonter les désarrois de notre époque et mobiliser des forces convergentes vers un nouvel idéal.

 

Ses convictions, sa franchise proverbiale, son expertise économique se sont conjuguées pour démontrer que la construction de l’avenir ne dépend pas d’abord d’un programme politique mais d’une citoyenneté active. Chacun, chaque collectivité humaine est appelé à s’engager à la mesure de son insertion sociale et de ses possibilités pour anticiper l’avenir et faire progresser à tout moment la justice sociale et l’intérêt général.

 

Dans une époque qui sacrifie tant à la communication, aux demi-vérités, voire aux rumeurs, sa morale politique, son exigence fameuse du « parler vrai » ont marqué les esprits. Chacun le sait mieux grâce à lui : c’est un critère majeur du progrès de notre démocratie.

 

Pour Michel Rocard, la fiabilité des finalités proposées aux citoyens dépend d’abord de la pertinence et de la qualité des moyens employés pour les atteindre et du courage nécessaire pour surmonter les obstacles. La fin est dans les moyens.

 

Ainsi la réforme des retraites qu’il a engagée, ressentie d’abord avec réserve en raison de l’effort demandé à chacun est peu à peu apparue comme une nécessité pour assurer une sécurité vitale pour nos concitoyens : l’avenir des pensions de retraites de tous.

 

A ce moment comme dans toute son action nationale et internationale, Michel Rocard donna une place essentielle à la négociation, au dialogue social et au compromis positif.

 

C’est dire combien son message est actuel et combien son exemple nous concerne tous.

 

Merci Michel

 

Emprunté à Sauvons l'Europe

Michel Rocard : le parler vrai !

Michel Rocard vu par le dessinateur du Grand Orient de France

Mais Keller, Grand Maître du GODF à la mort de Michel Rocard, fut très méprisant à son encontre : «Il ne faut pas surestimer l’oeuvre de RocardCe sont surtout les Accords de Matignon et la CSG.» En ajoutant que Rocard est un «pur produit de la technocratie française».

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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 18:28
L'observatoire de la laïcité brutalement attaqué !

Valls s’est livré à une attaque abracadabrantesque contre Jean-Louis Bianco et l’Observatoire de la laïcité.

(Voir en bas la pétition lancée par la Fédération de la Libre Pensée, La Ligue des Droits de l'Homme et la Ligue de l'enseignement).

Le lieu d’abord, les Amis du CRIF où il a d’ailleurs soutenu le syllogisme likoudien (attaquer la politique de Netanyahu=antisionisme et antisionisme=antisémitisme). Le texte incriminé : il remonte au surlendemain des attentats, le 15 novembre 2015, donc il y a plus de deux mois : il lui aura fallu tout ce temps pour détecter des co-signataires qui participeraient à un climat nauséabond.

Et de condamner « l’Observatoire de la laïcité […]  qui dénature la réalité de cette laïcité ».

Tout est vraiment abracadabrantesque !

 

Voir aussi l'incident à l'AN avec Latifa ibn Ziaten

Au moment même où l’exécutif s’est emmêlé les pinceaux dans cette lamentable affaire de déchéance de nationalité, voilà que le 1er ministre ne trouve rien de mieux que de s’en prendre à un ancien secrétaire général de l’Elysée (9 ans sous la Présidence de F. Mitterrand), ancien ministre et membre du bureau national de PS !

De l’art de tirer contre son propre camp. Avec ce ton d’adjudant de quartier dont il doit croire qu’il est signe de fermeté !

 

Des responsables associatifs, des leaders politiques, des intellectuels, de toutes confessions appellent à ne pas tomber dans le premier piège tendu par le terrorisme : la division.

Libération 15/11/2015

 

 Nous sommes unis

 

Touchée en plein cœur, la France pleure. Elle pleure ses citoyens assassinés, innocents, victimes d’une violence inouïe et innommable. Parce que la barbarie a encore frappé, la France doit encore se lever.

 

Face à un drame inédit d’une telle ampleur, nous devons plus que jamais nous concentrer sur l’unité ! Oui face au terrorisme, face à la peur, face à la violence : Nous sommes unis !

 

Nous sommes unis autour des familles des victimes – à qui nous adressons nos plus profondes et nos plus vives condoléances - autour des survivants, et autour de tous les témoins en France et dans le Monde de la folie meurtrière motivée par une idéologie mortifère et inhumaine.

 

Responsables associatifs, leaders politiques, journalistes, intellectuels, notre responsabilité est la même ! Le but de la terreur, au-delà du chiffre macabre des victimes, est de provoquer la division d’une nation, d’une famille.

 

Un piège nous est tendu ! Nous devons refuser d’y succomber ! La division, la délation, la stigmatisation sont au cœur de ce piège sournois. Chaque fois que nous tentons hâtivement de désigner des responsables de ce crime dont seuls les auteurs sont coupables, nous tombons dans le piège d’une division programmée et orchestrée.

 

Dès aujourd’hui avec tous les Français, traduisons nos intentions dans l’action. Nous pouvons rejoindre les hôpitaux les plus proches pour donner notre sang, adhérer aux associations créatrices de lien social, soutenir les ONG, tisser des liens avec nos voisins, lutter autour de nous contre le racisme et les préjugés… Le combat contre le terrorisme sera long, il sera dur, il nous réserve des moments difficiles, mais tant que nous agirons ensemble la France restera debout.

 

Les terroristes nous ont adressé un message. Ils ont voulu mettre la France à genoux. Disons-leur à notre tour que nous sommes debout ! Debout et soudés, main dans la main, les uns avec les autres et jamais les uns contre les autres. Notre unité est notre bien le plus précieux.

 

Protégeons-le et donnons-lui tout son sens aujourd’hui, l’heure est à la Fraternité qui est notre véritable rempart contre la violence aveugle du terrorisme et la division planifiée.

 

- Parmi les 40 Premiers signataires -

 

Guy Aurenche - président du CCFD Terre Solidaire. (Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre Solidaire)

Radia Bakkouch - présidente de Coexister 

Jean-Louis Bianco - ancien ministre, président de l’Observatoire de Laïcité

Ghaleb Bencheikh - président de Religions pour la Paix France  Rencontre à l’élysée

Khaled Bentounes - fondateur des Scouts Musulmans de France

Christian de Boisredon - fondateur de Sparknews

Yann Boissière - rabbin du Mouvement Juif Libéral de France (MJLF)

Elsa Bouneau - présidente du Scoutisme Français et des Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France (EEUDF)

 

Nicolas Cadene - rapporteur général de l’Observatoire de Laïcité 

Pasteur Clavairoly - président de la Fédération Protestante de France

Combo - artiste

Jean-Paul Delevoye - président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE)

Samy Debbah - président du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF)

Jean-Michel Ducomte - président de la Ligue de l’Enseignement

Antoine Dulin - membre du bureau du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE)

Nabil Ennasri - président du Collectif des Musulmans de France 

Marie-Aleth Grard - vice-présidente de ATD Quart Monde 

Véronique Fayet - présidente du Secours Catholique  

Thomas Guénolé - politologue et éditorialiste sur RMC

Samuel Grzybowski - fondateur de Coexister

Samia Hathroubi - directrice Europe de la Foundation For Ethnic Understanding (FFEU)

Claire Hedon - présidente de ATD Quart Monde

Youssef Himmat - président des Étudiants Musulmans d’Europe (FEMYSO)

Anouar Kbibech - président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM)

Nacer Kettane, président de Beur FM

Elena Lasida - économiste

Christine Lazerges - présidente de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH 2012-2015)

Yasser Louati - porte-parole du Collectif contre l’Islamophobie en France

Abdelkrim Marchani - président du club Hessel

Médine - rappeur et président de l’association Don’t Panik

Jean-Pierre Mignard - avocat

Bernard Pinaud - délégué général du CCFD Terre Solidaire

François Rachline, président du Comité Scientifique du Comité Étude du Fait Religieux Contemporain (CEFRELCO)

Thibault Renaudin, secrétaire générale de l’Association de la Fondation Étudiante pour la Ville (AFEV) 

Abdelhak Sahli, président des Scouts Musulmans de France

Anas Saghrouni - président des Étudiants Musulmans de France

Bernard Thibaud - délégué général du Secours Catholique

Gilles Vermot-Desroche - président des Scouts et Guides de France 

Guillaume Villemot - président de Bleu Blanc Zèbres (BBZ)

Saad Zian - délégué général des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF)

  Eric Vinson, président d’Enquête

  Herman Dune, Artiste

  Brigitte Navail, déléguée générale de l’ACI.

Crime de lèse-Badinter Elisabeth

En fait l’attaque sur  « Nous sommes unis » n’était qu’un mauvais prétexte. Notre vindicatif 1er ministre n’a pas supporté qu’« un collaborateur d’un observatoire de la République » s’en prenne « à une philosophe comme Mme Badinter ». En effet, à France-Inter,  Mme Badinter avait de nouveau émis de parfaites contre-vérités – les mêmes que précédemment quand elle disait que Marine Le Pen était la seule à défendre la laïcité – sur l’espace public neutre. Autrement dit, ni foulard, ni kippa, ni croix, fût-elle provençale, arborés dans nos villes et villages. La négation même de la lettre et de l’esprit de la Loi de 1905 !

Le Rapporteur de l’Observatoire de la Laïcité avait déploré qu’un travail pédagogique puisse être mis à mal par une interview.

L'observatoire de la laïcité brutalement attaqué !

Aussitôt, 3 membres de l’observatoire qui n’attendaient que cela -  le député PS Jean Glavany, l'ancien Grand maître du Grand Orient de France Patrick Kessel  et la sénatrice PRG Françoise Laborde* – ont lancé un communiqué vengeur contre ce « petit Monsieur » qui s’attaquait à « une grande dame ».

Et donc notre adjudant de quartier, pardon Manuel Valls, de se joindre à ces procureurs : « Un collaborateur d’un observatoire de la République ne peut pas s’en prendre à une philosophe comme Elisabeth Badinter – pas parce qu’elle est philosophe ni parce qu’elle s’appelle Elisabeth Badinter, mais à partir de ses propos : c’est une défense intransigeante, que je partage d’ailleurs, de la laïcité dans bien des domaines. Et ça, ça doit être rappelé à chacun » scrongneugneu !

Donc, répétons-le, devant une instance représentative de la communauté juive, Valls prend la défense d’une grande dame, qui, si l’on suivait sa logique jusqu’au bout – la religion doit être confinée dans la seule sphère privée – interdirait la kippa.

Communiqué de Jean-Louis Bianco, Président de l'Observatoire de la laïcité

Faut-il rappeler à Mme Badinter comme à M. Valls que l’article 18 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme spécifie : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites ?

Il est vrai qu’au Pays qui se targue d’être celui des « Droits de l’Homme et du Citoyen » avoir l’audace de vouloir les défendre vous fait traiter péjorativement de droit-de-l’hommiste !

 

 

* La sénatrice Laborde est l’auteure d’une proposition de loi interdisant aux nounous privées le port d’un fichu y compris à leur propre domicile quand elles gardent un ou des enfant(s) (voir Le Sens de la République)

En complément

 

LA LAÏCITÉ AUJOURD’HUI

Note d’orientation de l’Observatoire de la laïcité

 

Extraits

 

La laïcité n'est pas une opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect des principes de liberté de conscience et d'égalité des droits. C'est pourquoi, elle n'est ni pro, ni antireligieuse. L'adhésion à une foi ou à une conviction philosophique relève ainsi de la seule liberté de conscience de chaque femme et de chaque homme.

 

Après la victoire contre « l’Ordre moral », en 1877, les lois qui ont établi une République laïque se sont étalées sur plus d’un quart de siècle. L’indépendance de la représentation nationale à l’égard de la religion a été symboliquement affirmée par la suppression des prières publiques pour l’ouverture des sessions parlementaires. L’autorisation du divorce a concrétisé la liberté de l’individu face aux prescriptions religieuses, La laïcisation de l’école avec les grandes lois de Jules Ferry, (1881-1882 : gratuité et laïcité des programmes ; 1886 : laïcité des personnels) a été évidemment l’enjeu décisif. Mais la séparation des Eglises et de l’Etat proprement dite n’a été acquise qu’en 1905 –les républicains ayant hésité sur la voie à prendre. La conception qui a prévalu, portée principalement par Aristide Briand, Jean Jaurès et Georges Clémenceau, s’est voulue libérale dans son inspiration et à l’opposé d’une législation antireligieuse. Elle repose sur trois principes, la liberté de conscience, la séparation des pouvoirs politique et religieux, et donc des organisations religieuses et de l’Etat, l’égalité de tous les citoyens quelles que soient leurs croyances et leurs convictions.

La loi du 9 décembre 1905, loi de compromis et d’équilibre, fruit d’un travail important du Parlement et de longs débats, a clôturé la période fondatrice de la laïcité républicaine. Elle a donné tout son sens au principe de citoyenneté.

 

La Constitution du 4 octobre 1958 dispose, dans son article 1er : « La France est une République (…) laïque (…) », comme le précisait déjà l’article 1er de la Constitution du 27 octobre 1946. « Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. ».

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, à laquelle renvoie le Préambule de la Constitution de 1958, proclame dans son article 10 que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. ».

 

La liberté d'expression des appartenances religieuses peut, elle, être limitée dans les conditions définies par la loi, comme c'est, par exemple, le cas des élèves comme des enseignants dans l'école publique ou encore des agents publics.

Le principe doit toutefois demeurer la liberté et les limitations l’exception.

 

Le service public ne peut donc montrer une préférence, ou faire preuve d’une attitude discriminatoire, selon l’appartenance ou la non-appartenance religieuse, réelle ou présumée, de ses usagers. Les agents publics doivent non seulement ne pas marquer une telle préférence mais aussi ne pas donner l’apparence d’un tel comportement préférentiel ou discriminatoire, par exemple par la présence de signes de caractère religieux dans leur bureau ou guichet ou le port de tels signes.

Cette neutralité s’applique aux agents du service public et non à ses usagers(… ) Le principe de neutralité ne s’applique pas dans les organismes privés.

 

La laïcité n’est pas l’ennemie des religions, non plus qu’une idéologie ou une opinion concurrente des autres : elle est le principe politique qui permet à toutes les convictions existentielles de vivre en bonne intelligence les unes avec les autres, à partir de la conviction partagée de l’égalité pour tous du droit d’expression, comme bien commun.

 

Elle rend compatible la liberté personnelle avec la cohésion sociale.

 

Télécharger le document dans son intégralité : http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2014/07/note-d-orientation-la-laicite-aujourdhui_0.pdf

 

N.B. Texte adopté à l'unanimité donc avec les voix de Glavany, Kessel et Laborde

 

 

 

Lire aussi l'entretien de Jean-Louis Bianco dans Le Monde

 

Lettre de soutien à Jean-Louis Bianco

Par et

 

 

Pourquoi deux interprétations de la laïcité coexistent-elles en France ?

Le Monde 19.01.2016 Samuel Laurent et Elvire Camus

Lettre de soutien à Jean-Louis Bianco

Par et

21/01/2016

Pétition :

La récente déclaration de Manuel Valls, Premier ministre, sur la laïcité est à la fois ahurissante et scandaleuse. Comment le Premier ministre peut-il méconnaître à ce point le sens de la laïcité pour oser fustiger un appel pluraliste, regroupant largement toutes les familles de pensée du pays, qui défend le vivre ensemble contre les attaques terroristes qui l’avaient visé ? Comment ose-t-il s’en prendre nommément au président de l’observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, et à son rapporteur général, Nicolas Cadène, pour avoir signé cet appel, alors qu’ils étaient au contraire en le faisant au cœur de la mission qui est la leur ? Comment ose-t-il dans le même mouvement proclamer son accord avec une idéologue, Elisabeth Badinter, qui ne cache pas sa fierté de se voir taxée d’islamophobe, c'est à dire d'avoir peur de l'Islam et qui  présente Marine Le Pen comme la dernière défenseuse de la laïcité en France ? Pourquoi cède-t-il aux pressions de groupuscules qui veulent importer sur notre territoire le thème de la guerre des cultures et dresser les Français les uns contre les autres, exactement comme le veulent les terroristes ?
Cette dérive ne peut qu’inquiéter tous les démocrates et tous les républicains sincères, qui veulent que la France reste un pays apaisé et oppose sa cohésion à ceux qui la menacent. La Laïcité n’est pas un hochet que l’on manipule en fonction de considérations politiciennes tactiques. Elle est un principe fondamental de nos institutions et un acquis commun de notre capacité à vouloir une société ouverte et différenciée. 
Trois associations laïques "historiques" ont pris la décision de lancer une pétition pour soutenir l'observatoire de la laïcité, son président Jean Louis Bianco et son rapporteur Nicolas Cadène.
Je vous propose de la signer et de la faire circuler.
 
Eric Favey
Vice -président de la Ligue de l'Enseignement
 

 

L’Observatoire de la laïcité, son président et son rapporteur, sont la cible d’attaques aussi injustifiées que dénuées de fondement. Trois associations laïques historiques ont pris la décision de lancer une pétition Soutenons Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène":

 

Le député Jean Glavany* sans agressivité aucune (bien sûr), avec le souci de faire progresser le débat, veut regarder lucidement les quatre fautes(sic) de l’Observatoire de la Laïcité : une faute juridique, une faute déontologique, une faute politique et une faute morale.

J'ai donc très immodestement envoyé un courriel à cet honorable parlementaire.

 

La grosse faute de Manuel Valls

(en réponse à « Laïcité : les 4 fautes de l’Observatoire »)

 

Au moment où le gouvernement et sa majorité étaient déjà empêtrés dans cette habileté tactique qui se révèle une énorme erreur politique de la déchéance, le 1er ministre, devant une instance communautaire, ne trouve rien de mieux que de lancer une polémique avec J.L. Bianco, Président socialiste de l’Observatoire de la Laïcité.

Sous un double prétexte :

1°) un véritable sacrilège (laïque ?) à l’encontre de Mme Badinter car le secrétaire général de l’instance que Bianco préside a osé noter que ces propos bafouaient la lettre et l’esprit de la loi de 1905 ;

2°) pour la signature, par Bianco, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 d’un texte consensuel au côté de deux ou trois autres co-signataires suspects de pensées nauséabondes : plus de deux mois après M. Valls découvre que dans les 80 signataires il y en avait qui seraient liés à l’intégrisme islamique (et qui, malgré l’état d’urgence n’ont fait depuis l’objet d’aucune poursuite ni même d’assignation à résidence !).

Et avec ce ton d’adjudant de quartier qui le caractérise, le 1er ministre de proclamer que cet observatoire est à ses ordres.

Ne vous en déplaise, Monsieur le député, un observatoire, fût-il placé auprès du 1er ministre, qui a pour but de conseiller le gouvernement, ne peut être qu’indépendant. S’il doit se soumette à la conception de M. Valls – je n’accepte que les conseils que je veux entendre – il devient totalement inutile.

 

Ne vous en déplaise aussi, et n’en déplaise à Mme Badinter, il y a bien – appelez-là comme vous voudrez - une hostilité voire une haine à l’encontre des musulmans (ou supposés tels). Ecoutez et lisez le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon, regardez si vous avez l’estomac bien accroché, le site de Riposte prétendument laïque et je ne parle pas des sites poubelles des identitaires de tout poil. Et les abrutis qui ont arrosé de balles une boucherie halal en Corse ne l’ont quand même pas confondue avec une gendarmerie !

 

Quant à refuser de voir qu’il y a bien deux conceptions antagonistes de la laïcité, l’une « libérale » pour reprendre le mot d’Aristide Briand, l’autre liberticide, qui d’interdits en interdits veut neutraliser l’espace public, c’est un déni de réalité.

Faut-il vous rappeler les incidents dont a été victime Madame Latifa ibn Ziaten* lors d’une rencontre sur la laïcité organisée à l’Assemblée nationale. Certes vous vous êtes défendu en assurant que les personnes concernées n’étaient pas socialistes (elles étaient cependant invitées puisqu’il est impossible d’entrer à l’Assemblée nationale sans un sésame). Mais Madame Roudy, ancienne Ministre, socialiste pure et dure, a eu des propos condamnant explicitement le port du voile* - symbole de soumission à la loi patriarcale et que les intégristes l’utilisaient comme une porte d’entrée – dans l’espace public. En l’espèce, on peut supposer que vous ne partagez pas le point de vue de la camarade Roudy, puisque c’est vous qui aviez invité cette mère d’une victime de Merah. Mais vous conviendrez que sur le foulard à l’Université, le refus fait à des mères dites voilées, c’est-à-dire portant un fichu d’accompagner des gosses dans les sorties scolaires, etc. il y a bien une conception de la laïcité visant à cantonner le religieux dans ce qu’ils appellent la sphère privée.

On retrouve d’ailleurs là un des plus intéressants débats qui a ponctué la rédaction de la Loi de 1905, celui sur l’Article 25 (devenu 28) qui, dans sa rédaction initiale aurait réjoui nos laïques liberticides puisqu’il édictait que les églises, séparées de l’état, « n’ont pas le droit d’emprunter la voie publique pour les manifestations de leur culte » car elles imposeraient ainsi « aux indifférents, aux adeptes des autres confessions religieuses le spectacle inévitable de leurs rites particuliers. » Prenant Briand à contre-pied le député catholique Grousseau assène « La liberté de conscience ne doit pas être conçue d’une façon négative, comme imposant aux différentes confessions religieuses l’obligation de se dissimuler, elle doit être conçue d’une façon positive, comme leur imposant de se tolérer réciproquement, ce qui implique pour chacune d’elle la faculté de se développer, de se manifester. […] quand l’ordre public n’est pas en danger, il y a un autre intérêt qui s’impose, c’est celui de la liberté. » Ferdinand Buisson, puis Aristide Briand allaient se ranger à son avis.

Certes nos laïques liberticides se disent « Républicains » comme si les laïques libéraux ne l’étaient pas. Mais c’est de fait le même clivage, entre ceux qui se réfèrent à un citoyen abstrait (voire cet homme universel cher à Todd), sans sexe, sans attache, religion ou conviction philosophique, sur l’Agora et ceux qui peuvent se sentir Breton ou Kabyle de la deuxième génération, athée ou plus ou moins croyant, etc. et pour autant Français et Européen. Et Citoyen à part entière dans cette Composition française !

 

Vous employez, Monsieur le député, une figure de style classique, la prétérition, en affirmant que votre souci est de faire avancer le débat, alors que votre but est de relancer une polémique stérile en accusant l’Observatoire de la laïcité de fautes ! Polémique, je le répète, lancée inutilement et dans un lieu pour le moins incongru par un 1er ministre taclant son propre camp. Ne soyons pas dupe, le but sous-jacent de votre réquisitoire est de couler cet Observatoire ou, pour le moins, de paralyser son action.

Ce sera une faute lourde à mon sens et plus qu’une faute une erreur politique grave.

 

 

* Latifa Ibn Ziaten a donné sa version des faits au Bondy Blog : « Plusieurs jours après les faits et le démenti partiel du député PS Jean Glavany, Latifa Ibn Ziaten a accepté de revenir sur cette histoire. «Ces personnes m’ont plus que huée, elles m’ont agressée. Deux personnes sont sorties de la salle, elles m’ont suivie jusqu’à l’ascenseur. Elles m’ont dit : “vous n’êtes pas française Madame, vous dites que vous avez la nationalité française, mais vous ne pouvez pas parler de la laïcité alors que vous portez un foulard, vous faites honte à la France”»

Et si l’on en croit le controversé BuzzFeed , Yvette Roudy a déclaré : «J’ai dit à Latifa Ibn Ziaten que je pensais que ce n’était pas une bonne idée de porter son foulard. Il y a des lois en France, on ne les fait pas respecter. Si Latifa Ibn Ziaten est en fonction, elle ne devrait pas avoir le droit de le porter». Madame ibn Ziaten était employée au musée des Beaux-arts de Rouen, et de fait, dans le cadre de sa profession, elle ne devait pas porter de foulard. Mais depuis elle se consacre à plein temps à son association et agit notamment dans les écoles, collèges et lycées, en portant son foulard.

 

A noter que J. Glavany était chef de cabinet de François Mitterrand, pendant le 1er septennat, tandis que Jean-Louis Bianco était, lui, secrétaire général de l'Elysée : ils se connaissent donc de longue date.

"Le 8 décembre 2015, j’avais été invitée à parler de laïcité à l’Assemblée nationale devant un groupe de députés. A l’époque, j’étais peut-être encore un peu naïve, mais je n’avais pas du tout imaginé que cela pouvait être un piège. Quelques minutes après avoir pris la parole et m’être présentée, je sens, dans le regard des députés présents dans la salle, que quelque chose ne va pas. Je leur demande si c’est à cause de mon foulard ? Et là, une moitié répond oui et une autre, non. Je leur explique que je porte ce foulard depuis le décès de mon fils, en signe de deuil, qu’il n’a rien à voir avec un voile islamique. Je suis française, née au Maroc, de religion musulmane, mais je n’ai jamais porté le voile.

Pourtant au moment de quitter l’Assemblée, deux hommes, dont je ne veux pas révéler l’identité, viennent m’agresser en me criant dessus que je n’avais « pas le droit de parler de laïcité avec un voile sur la tête » et que j’étais « la honte de la France ». Je m’en souviens comme si c’était hier. Ils avaient quasiment la bave aux lèvres. Sans mon officier de sécurité, je crois qu’ils m’auraient frappée. "

Latifa ibn Ziad

M le magazine 25/10/2019

Par courriel du 9 février 2016, le député Jean Glavany a eu l'obligeance de me répondre :

 

Monsieur,
 
C’est fou ce que certains, dont vous êtes hélas, ne peuvent pas dialoguer et débattre sans tomber dans les attaques personnelles, les inexactitudes et les falsifications.
 
Vos attaques contre Valls sont excessives et, donc, dérisoires. Votre récit – et celui de J.L. Bianco – de l’épisode du tweet du rapporteur de l’Observatoire de la Laïcité est juste fausse : il n’a jamais « osé noter que ces propos bafouaient la lettre et l’esprit de la loi de 1905 » Jamais ! Il a écrit « 3 ans de travail de l’Observatoire détruits par une intervention ce matin à France Inter ». Vous appelez ça « rappeler le droit » ?! Vous continuez en
affirmant que « un observatoire, fut-il placé auprès du Premier Ministre, qui a pour but de conseiller le gouvernement, ne peut être qu’indépendant » !! Mais vous oubliez qu’il est composé en partie de fonctionnaires représentant leurs Ministères. Cette composition «hybride», conçue par Villepin est d’ailleurs à revoir.
 
On peut continuer : vous racontez « l’épisode de Latifa Ibn Ziaten » à l’Assemblée à votre manière sans y avoir été. Mais ça ne s’est pas passé du tout comme ça ! Elle était une invité d’honneur et je l’ai valorisée comme telle. Deux imbéciles inconnus de tous les socialistes dans la salle m’ont hué (moi !) parce que je ne leur donnais pas la parole pour contester ses propos à elle. Personne ne l’a huée dans la salle. J’ai appris plus tard que les deux imbéciles en question l’avaient poursuivie et agressée
(verbalement !). Je me suis mis à sa disposition pour la soutenir sielle va en justice.
 
Bref j’arrête là. Vous voyez, vous raisonnez dans les inexactitudes, les approximations, les procès d’intention. Comment voulez-vous débattre ?? ça n’est pas ça la République laïque…
 
Désolé.
 
Jean Glavany
La réponse étant, disons, peu amène, et surtout comportant des accusations désagréables, j'ai, comme il se doit, répliqué :
 
Monsieur le député,
 
Votre réponse, si elle me déçoit un peu, ne me surprend pas.
 
Elle reprend les ficelles de la rhétorique polémique les plus usées pour aboutir à une série d’allégations injurieuses que je ne peux que vous retourner.  Et rien, absolument rien sur le fond !
 
Or donc, quand M. le premier ministre,  plus de deux mois après, découvre que la Président et le rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité ont co-signé avec 78 autres, un texte appelant à l’unité, au surlendemain même des attentats, dont 2 ou 3 signataires participeraient d’un climat nauséabond (sic), quand il ajoute que cet observatoire dénature la réalité de cette laïcité, il fait preuve de la plus extrême modération. Et quand il allume cette polémique dans son propre camp, on se doit d’admirer cette superbe intelligence tactique. Et, tout ça, pour aboutir, au moment même où vous commettiez votre réquisitoire contre l’Observatoire, à se réconcilier – apparemment – avec le Président et le rapporteur général.
 
Vous parlez d’inexactitudes et d’approximations, cela devrait vous obliger à la plus grande rigueur. Or vous me prêtez un « rappeler le droit » que je ne trouve pas dans mon courriel. Dans l’anecdote du touitte – puisque vous me forcez à mettre les points sur les i – je ne prétendais pas faire une citation mais dire le fond de la polémique avec Mme Badinter ; l’Observatoire, comme vous le savez,  a remis sur les rails la laïcité, après les errements de la prétendue mission laïcité du HCI, avec la publication, notamment, dès 2013, de la  Charte de la laïcité à l’école, puis, en 2014, sa Note d’orientation de l’Observatoire de la laïcité, dans le droit fil de la conception libérale de la Loi de 1905. C’est donc non pas une citation mais une interprétation de ce touitte controversé que je me suis permis de donner.
 
La composition de l’Observatoire peut prêter à critique. Il n’en reste pas moins qu’un organisme qui a pour rôle de conseiller le gouvernement ne peut pas être aux ordres. Ou alors il est inutile. Les travaux de l’Observatoire, auxquels vous avez d’ailleurs pris part, démontrent que ce n’est pas le cas.
 
Là où on atteint le sublime dans l’accusation gratuite – mais qui n’a pour but que de faire diversion – c’est quand vous m’accusez de raconter « l’épisode de Latifa Ibn Ziaten» à l’Assemblée à ma manière ! Or je ne raconte rien : je renvoie à deux articles sur les faits eux-mêmes et sur le témoignage de la 1ère intéressée, Madame Latifa ibn Ziaten. En revanche je cite des propos prêtés à Madame Roudy, ex parlementaire, ancienne ministre, qui, à mon sens illustre bien une conception liberticide de la laïcité.
 
Que vous refusiez de débattre, j’en prends acte. Mais que vous me taxiez de falsifications, d’inexactitudes, d’approximations et de procès d’intention, pour conclure par un « ce n’est pas ça la République laïque » serait outrageant, si ce n’était pas ridicule.
 
J. F. Launay
 
PS Quant aux « Deux imbéciles inconnus de tous les socialistes dans la salle », permettez-moi de jouer les anciens combattants. Au lendemain du fameux Congrès de Metz, je me suis retrouvé, au titre du Courant C, membre d’une commission nationale éducation de notre beau parti, présidé par Loulou Mexandeau et Jean-Louis Piednoir, commission qui se réunissait dans une salle, en sous-sol, du Palais Bourbon. En cette époque lointaine, on n’entrait déjà pas à l’Assemblée nationale comme dans un moulin : invitation et identité étaient exigées. Je n’ai pas grand mérite à supposer qu’avec l’état d’urgence l’entrée est encore plus filtrée. Donc, soit les deux imbéciles ont des laissez-passer permanents soit ils avaient une invitation pour cette rencontre. Dans les deux cas, ils ne peuvent être inconnus.
Mme Latifa ibn Ziaten a reçu la Légion d'Honneur le 11/03/2016 !

Mme Latifa ibn Ziaten a reçu la Légion d'Honneur le 11/03/2016 !

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11 août 2015 2 11 /08 /août /2015 21:20
Michel Onfray, Trump philosophe

Article de super fainéant (mais, excusez, la chaleur estivale incite à la paresse) : je livre tel quel un article d’un journaliste Suisse paru dans « Bilan, la référence suisse de l’économie ». Tout ce qui est en gras et les éventuels liens sont de mon fait.

"J’aime bien Michel Onfray. Le philosophe le plus théâtral de France, le plus médiatique comme on dit, est assez rafraichissant à lire et à entendre. Son récent pamphlet contre les adorateurs du marquis de Sade était bienvenu. Sur scène, c’est lui qui a le franc-parler le plus rapide et le plus ample : il cause de tout, d’une voix chaude et bien rythmée. Et il ne respecte rien. Quand il part en chasse, il y a peu de survivants : Rousseau, Freud, Sartre, Lacan, Foucault, Sarkozy ou Hollande, tous finissent en bouillie dans sa moulinette. Sans parler de Bernard-Henri Lévy qui, lui, a déjà été réduit en poudre.

 

Je l’aimais bien. Car comme tous les systèmes, Onfray s’use. Je l’écoutais l’autre jour sur France Culture, dont il s’est emparé comme chaque été (la chaine cultivée en vacances le prise tant qu’elle diffuse chaque jour deux fois la même émission du bavard philosophe).

 

Or je venais d’entendre, ailleurs, les vitupérations de Donald Trump dans la campagne des primaires républicaines qui commencent aux Etats-Unis. Et il s’est produit comme un brouillage : j’ai cru entendre la même parole.

 

Qu’on comprenne bien : il ne s’agit pas de mettre dans le même sac un bateleur milliardaire xénophobe et un penseur qui se réclame d’une extrême gauche anarcho-communiste. Leurs deux verbes semblaient pourtant sortir d’un même catalogue d’invectives, d’insultes parfois, et d’une posture qui installe le locuteur en défenseur du peuple floué contre les élites abusives. Chez Trump, c’est assez gonflé. Chez Onfray, c’est parfois gonflant.

Michel Onfray, Trump philosophe
Michel Onfray, Trump philosophe

The Donald, de tréteaux en plateaux, traite d’idiots les élus de tous bords. Michel Onfray, depuis le printemps, répète que le premier ministre Manuel Valls est un crétin. L’Américain se lâche devant des audiences acquises qui l’acclament. Le Français livre sa parole (sur France Culture) à un plein auditoire de son Université populaire de Caen qui applaudit quoi qu’il dise.

 

Les journalistes – qu’ils courtisent – sont pour les deux une race méprisable. De l’une d’elles qui l’interrogeait l’autre jour avec insistance sur son attitude à l’égard des femmes, Trump a dit que «le sang lui sortait des yeux, et aussi d’ailleurs», et tout le monde a compris qu’il parlait de ses règles. Onfray faisait le lendemain, dans le poste, un portrait tout juste injurieux des journalistes qu’il semble connaître : une bande d’incultes, allergiques au travail d’enquête, au service de financiers pour qui les journaux ne sont que des vaches à lait. Il parlait par exemple du Monde, qui ne correspond pas exactement à cette définition, s’étonnant, dans la même phrase, que le quotidien du soir lui batte froid…

 

Pour les deux, les femmes – hors insulte – sont des objets utiles. Trump les collectionne comme des parures. Onfray organise tout un mystère autour de Mylène Farmer, dont il a quelque chose à dire qu’il ne veut pas dire : écho assuré sur la toile.

 

L’un et l’autre parlent de politique étrangère aussi, bien sûr. Trump, président putatif, le doit bien, et il fanfaronne sur la manière dont il écrabouillera l’Etat islamique et dont il imposera au monde le respect dû aux Etats-Unis. Onfray, lui, parle de l’Europe comme le font tous les populistes, et dans des termes qui sont exactement ceux qu’emploie en France le Front national – qu’il abhorre, naturellement.

 

Même la politique politicienne, d’une certaine manière, les rapproche. The Donald, à des fins publicitaires, prétend être candidat à la candidature républicaine pour la Maison Blanche, mais il sait qu’il ne sera pas sur le ticket, et de toute façon pas élu. Michel Onfray n’est pas candidat à l’Elysée, mais des amis de l’extrême gauche ont tenté de le convaincre de l’être. Le philosophe a décliné, en disant qu’il manquait de compétences...

 

Vous trouvez qu'il y a un peu de caricature dans ce rapprochement et cette énumération ? A peine. En tout cas, nos deux héros sont des hommes de spectacle. Ils utilisent les scènes offertes pour faire avancer leurs affaires. L’un pour étendre son empire immobilier et construire de plus en plus de luxueuses tours. L’autre pour vendre des piles de livres et de CD, qu’il produit – ce crétin de Valls sera content – de manière véritablement industrielle."

Alain Campiotti

Publié le 11 Août 2015

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 13:38
Emeutes à Trappes

Emeutes à Trappes

Il est des plus plaisants de lire sous la plume de L. Joffrin*, l’homme qui dirige le Nel Obs, hebdo que les UMPistes (et mélenchonnistes) désignent comme la pravda des bobos germanopratins, de la gauche caviar et de la pensée unique social-bolchevik (ou social-traître), pourfendre la bien-pensance de gauche. Il est des plus inquiétants de voir sous la plume du penseur de service, J.C. Guillebaud**, se superposer insécurité et immigration.

Oser affirmer que la loi sur le voile intégral ne règle rien, serait donc appartenir à « une certaine bien-pensance de gauche ». Peut-on rappeler cependant que c’est une loi typiquement sarkozyenne, c’est-à-dire de circonstances ? Du côté de Nantes, une femme niqabée – mais de souche, comme on dit chez les gaulois, une convertie – se fait verbaliser en voiture, parce que sa tenue rendrait sa conduite dangereuse. Elle conteste. On découvre que son compagnon, folklorique barbu, serait polygame et frauderait les allocs. Selon le principe ubuesque « un fait divers, une loi », il fallut de toute urgence légiférer.

Alleluia, si j’ose dire, la loi allait libérer les pauvres femmes d’un « statut d’infériorité franchement moyenâgeux ». Sauf que, pour la Nantaise comme pour la Trappiste, il semble bien que cela relève de l’aliénation volontaire. Et que pour les autres, celles qui se voient imposer cet accoutrement qui n’a rien de coranique, cela se traduit par l’assignation à résidence.

Voile intégral et vraies questions à la Le Pen

Une loi qui ne change rien à rien

Loi quasi inapplicable, au demeurant. Sur France Inter, il y a quelques jours, un officier de police expliquait que toute intervention était délicate. Une sociologue ajoutait que pour qu’une telle intervention soit comprise – que l’application de la loi ne soit pas ressentie comme de pur arbitraire – il faudrait que les représentants de la loi ne se comportent pas eux-mêmes comme au-dessus des lois.

Certes, en l’occurrence, il ne s’agit pas de contrôle d’identité au faciès. En fait, ce n’est pas un contrôle, mais un relevé d’identité qui doit entraîner  une amende. Et qui, si l’action était efficace, devrait aboutir à ce que la fautive dévoile son visage, non seulement pendant le relevé d’identité, mais après. Or, il n’en est rien. Et on peut apprendre, incidemment, qu’un homme d’affaires, tout en réprouvant comme il se doit ce niqab, prend en charge ces amendes de 150 €. Des centaines de relevés d’identité, avec avertissements ou amendes, pour combien de niqabs définitivement abandonnés ?

 

Oser avancer qu’une démarche de conviction serait, peut-être, plus efficace, que, s’il y a contrainte, ce n’est pas la victime qui doit être sanctionnée, me ferait ranger immédiatement dans le fameuse bienpensance bisounours ! Est-il possible cependant de s’interroger sur l’utilité d’une loi qui ne change rien à rien ? Et qui ne satisfera jamais les fondamentalistes d’une pseudo-laïcité qui en sont à réclamer l’interdiction d’un prétendu « voile islamique », c’est-à-dire un foulard, un fichu, dans tous les lieux publics.

Jacques Sapir, économiste 'insoupçonnable' !

Jacques Sapir, économiste 'insoupçonnable' !

Méthode CIC et bonnes questions

Dans la foulée, M. Guillebaud reprend à son compte une phrase de L. Fabius en 1984 « Le Pen pose les bonnes questions, mais apporte les mauvaises réponses.». Comme à son habitude, il emploie ce qu’on pourrait appeler la méthode CIC : vous savez, cette pub pour cette banque, qui nous présente un représentant d’une anonyme banque concurrente dont la totale incompétence jette son potentiel client dans les bras de l’agence CIC ! La méthode Guillebaud est la même. D’un côté, d’anonymes défenseurs de la monnaie unique (l’euro) qui campent sur une manière de ligne Maginot, de l’autre des économistes insoupçonnables, J. Sapir et F. Lordon.  Si, comme le client de la banque vous ne quittez pas ces attardés de la défense de l’euro, pour les insoupçonnables partisans d’une sortie concertée de l’euro, vous manquez totalement de clairvoyance !

Voile intégral et vraies questions à la Le Pen

Comme Joffrin, deux pages avant, il a recourt aux anathèmes habituels de la droite dure contre le politiquement correct progressiste, l’humanisme progressif : il ne manque que l’angélisme et le droit-de-l’hommisme ! Et pour illustrer les « vraies questions » il superpose insécurité et immigration. La réponse est OUI, dira Marine Le Pen, mais quelle est la vraie question, M. Guillebaud ? Que veut dire cette formule : l’immigration mal régulée pose durablement problème ? Ce durablement implique qu’il s’agit d’une immigration passée : mal régulée ou pas, on n’y peut plus rien. Et s’il suffisait d’une réponse énergique pour mettre fin à la quasi-sécession de périmètres de la République, depuis le temps (2005) qu’un ministre de l’intérieur a promis de passer les banlieues au karcher pour les débarrasser de la racaille, le problème devrait être résolu.

 

Le yakafokoncétousimpl, arme absolue des démagogues de tout bord ne peut être contré. Car il n’y a pas de solutions miracles.

A juste titre, Ayrault et Valls, à Trappes, ont fait preuve de fermeté. Cela n’empêchera pas que Copé le cynique les accuse mensongèrement de laxisme. Et cette indispensable fermeté ne règle absolument rien sur le fond. Ainsi, les coups de pieds dans la fourmilière des petits trafics qui pourrissent la vie quotidienne de certains quartiers sont indispensables, mais s’y limiter ne reviendra qu’à déplacer le problème. Si Valls, se contente de faire du Hortefeux – autrement dit du Sarkozy, coups de menton et opérations poudres aux yeux – si, par exemple, il ne remet pas au pas des policiers qui se croient, au sens propre, hors la loi, s’il ne revient pas au travail de fond entamé par Daniel Vaillant, et brutalement démantelé par Sarkozy, avec la police de proximité, l’échec est assuré. Sept ans de sarkozysme sécuritaire l’ont démontré.

 

* Voile Intégral : c’est la loi qui libère Nel Obs 25/07/13

 

** Il faut s’approcher du feu Nel Obs 25/07/13

 

Une lettre au courrier des lecteurs, portant sur le seul édito de Joffrin, est publié dans "Paroles de lecteurs" du Nel Obs

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 07:21
Le pape dénonce "La mondialisation de l’indifférence"

« La mondialisation de l’indifférence nous rend tous « innommés », responsables sans nom et sans visage ». Le pape François, dans sa visite dans l’île de Lampedusa, a pris une dimension humanitaire qu’aucun de ses  prédécesseurs n’avait osé prendre. Un pape de plain  pied avec des immigrés survivants, serrant les mains sans aucune onctuosité papale. Et souhaitant un bon ramadan à ceux d’entre eux qui pouvaient être de confession musulmane.

« Qui est le responsable de ce sang? Dans la littérature espagnole, il y a une comédie de Lope de Vega qui raconte comment les habitants de la ville de Fuente Ovejuna tuèrent le Gouverneur (…) et le font de façon à ce qu’on ne sache pas qui l’a exécuté. Et quand le juge du roi demande : « Qui a tué le Gouverneur? », tous répondent : « Fuente Ovejuna, Monsieur ». Tous et personne! Aujourdhui aussi cette question émerge avec force: qui est le responsable du sang de ces frères et sœurs? Personne! Tous nous répondons ainsi: ce nest pas moi, moi je ne suis pas dici, ce sont dautres, certainement pas moi. (…)  Aujourd’hui, personne dans le monde ne se sent responsable de cela; nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle; (…)  nous regardons le frère à demi mort sur le bord de la route, peut-être pensons-nous « le pauvre », et continuons notre route, ce n’est pas notre affaire; et avec cela nous nous mettons l’âme en paix, nous nous sentons en règle. La culture du bien-être, qui nous amène à penser à nous-même, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais ne sont rien; elles sont lillusion du futile, du provisoire, illusion qui porte à lindifférence envers les autres, et même à la mondialisation de lindifférence. Dans ce monde de la mondialisation, nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, cela ne nous regarde pas, ne nous intéresse pas, ce n’est pas notre affaire! » (extraits du texte complet)

Le pape dénonce "La mondialisation de l’indifférence"

« Grâce à dieu, je suis athée » disait malicieusement Luis Buňuel. On ne me soupçonnera pas de quelque complaisance à l’égard de Bergoglio. Au mieux, il a fait preuve d’une prudence très jésuitique sous la dictature des généraux. Et il ne résiste guère à la tentation du cléricalisme.

 

Mais là, sur le terrain de ce que d’aucuns nomment avec mépris le « droit de l’hommisme », il parle clair et fort.

 

Si j’ai gommé dans cette longue citation les quelques passages explicitement religieux, j’ai gardé bien sûr, les références répétées aux « frères et sœurs », à la « responsabilité fraternelle ». La devise républicaine – la nôtre – n’est-elle pas « Liberté, égalité, fraternité ».

 

Ça serait rabaisser le message papal que de le rapprocher de propos nauséabonds – visant d’ailleurs des Français à part entière même si on veut les mettre complètement à part – mais combien d’hommes politiques ont eu le courage de parler ce langage de vérité ? Peut-être un Michel Rocard, à qui l’on a fait dire –sciemment – le contraire de ce qu’il affirmait : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre toute sa part ». Que mon camarade Manuel Valls n’oublie pas ce message.

 

Que les anti-calottins se rassurent : je n’abandonnerai pas cette veine dont les racines remontent au moins à un certain Rabelais (moine de son état, paraît-il). Encore moins l’anti-cléricalisme, le combat de plus en plus d’actualité contre l’intrusion du spirituel dans le temporel. Mais, quand un pape dit ce qu’il faut dire, on ne peut qu’applaudir !

  

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 21:59

Le TSR avait calé à Reims.

S. Royal qui, à la surprise de beaucoup (y compris de son ex-compagnon), l'avait emporté (tout à fait relativement) sur le score des motions, s'était vu refuser par les trois autres toute possibilité de tenter de former une majorité.

Les trois autres (Delanoë, Aubry, Hamon) s'étaient révélés incapables de solder leur refus de la main tendue par une alliance. Le jeu des « égos » , comme on dit - Delanoë, le défait, lui qui se voyait beau, avait quelque raison de soupçonner la collègue de Lille d'avoir contribué à sa défaite - n'est qu'une première explication. Car il est probable que les « nuisibles », entendez les magouilleurs, style Cambadèlis et Bartolone, aient fait comprendre à leur championne qu'une alliance prématurée rendrait l'opération trop visible. Quant à Hamon (soutenu faut-il le rappeler par Emmanuelli, Mélenchon, Dolez - aucune réaction entendue de sa part sur leur trahison, une de plus, il est vrai - et autres ringards), il la jouait pur : je ne trempe pas dans ce TSR !

Congrès naufragé donc.

Mais dès le lendemain, Delanoë qui n'avait pu (su) faire alliance avec Aubry et qui avait dit... qu'il ne dirait rien sur l'élection du(de la) premier(e) secrétaire, toute honte bue, poussé par Jospin qui entre deux haines (Fabius et Royal) a choisi la plus récente, appelle à voter massivement Aubry !

1er tour des élections internes où l'on s'aperçoit que les mathématiques PS sont très modernes : 25+24=35, tandis que 29+0=43 et à l'issue duquel, sans vergogne, Hamon appelle à voter Aubry !

Et au bout du compte 29+0+0=49,98 et 25+24+20=50,02 !

 

Ne t'en déplaise, Manuel Valls, il est inutile de faire rejouer ce pitoyable n° arithmétique. Royal a peut-être perdu de 42, 18, voire 1 voix, mais elle a fait échec au TSR !

 

Voir les nuisibles (Bartolone, Cambadélis) l'emporter (?) avec leurs arrières pensées (préservons l'avenir de nos champions), voir lou ravi (Moscovici, un santon pour les créches, d'autant que Sapin l'accompagne dans la déroute Delanoétiste) décrépit, sans parler de l'alliance incongrue Jospin-Fabius, devrait inquiéter la gagnante (?).

Mais, sauf (comme en Moselle) rectifications de fédérations honnêtes, mon cher Manuel Valls évitons de crier à la fraude qui, malheureusement, perdure du Nord au Midi (en passant par la Seine-Maritime peut-être) !

S'il s'avérait que le résultat annoncé n'est pas fiable, un nouveau tour s'imposerait.

 

Mais, faut-il le rappeler à Jospin, Fabius, Delanoë, Hamon, Aubry, Royal et les autres  l'ennemi c'est celui qui fait président ; qui, avec la complicité des médias, tente de nous faire croire qu'il a initié une politique européenne commune (alors que chacun tire dans son coin) ; qui tente de nous faire croire que le G20 a débouché sur de grandes décisions, alors que tout ce qu'il a proposé a été refoulé ; et qui, sur le plan intérieur, continue cyniquement la même politique anti-sociale qui devrait nous faire perdre notre sang-froid !

 

Faut-il rappeler encore que depuis l'élection de l'ado attardé qui fait président, le seul opposant audible a été Bayrou ?

Alors, Manuel, pour qui je nourris de la sympathie, depuis les temps lointains où les rocardiens se réunissaient dans (déjà) une ville nouvelle et où, avec Alain Bauer (et oui) et un 3e larron (Fouks, passé du côté de la com), tu représentais la jeune garde rocardienne, ressaisis-toi ! Bataille bec et ongles en interne si tu as la certitude d'irrégularités. Mais souviens-toi que les rocardiens ont toujours su faire passer le combat principal contre la droite, avant les conflits subalternes (dont ils avaient pourtant à souffrir).

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 09:59

A chaque saison de foot, il y a toujours quelques joueurs qui arrivent à marquer contre leur camp. Mais les malheureux ne le font pas volontairement (sauf peut-être du temps où Tapie achetait des joueurs adverses pour faire gagner l'OM).

Au lendemain d'un congrès où des retouches constitutionnelles n'ont été adoptées que grâce à Jack Lang, quatre députés (que nous ne qualifierons pas comme les quatre généraux d'une célèbre chanson des Républicains espagnols) jouent sciemment contre leur camp*.

La forme même - une tribune dans un organe de presse - est, pour le militant de base qui cotise au PS, choquante. Je sais, je suis d'un archaïsme indécrottable qui persiste à penser qu'on débat en interne, sans donner des os à ronger aux pitbulls de la majorité, par ces prises de position publiques tonitruantes. Décidément les éléphanteaux méprisent encore plus l'adhérent de base que les éléphants qu'ils vilenpident.

Or donc, le parti auxquels ils appartiennent, leur groupe parlementaire auraient cru à tort que la majorité des trois cinquièmes pouvaient ne pas être atteinte. Erreur grossière... qui s'est jouée à une voix, voix d'un député socialiste qui ne doit de l'être que grâce à un parachutage doré de la part de son parti. A cela s'ajoute une autre erreur, celle, rendez-vous compte, de poser « des conditions, notamment sur le Sénat, qu'il savait impossible à satisfaire par le gouvernement et la majorité »**. Mais le principe de contradiction n'étant pas apparemment acquis, cela n'empêche pas nos mousquetaires d'écrire un peu plus loin le contraire : « En suivant la majorité sénatoriale dans sa volonté choquante d'empêcher toute évolution du mode de désignation du Sénat, la droite a bloqué, sur un point qu'elle savait essentiel, toute possibilité de discussion avec l'opposition. Elle a privilégié sa cohésion au détriment de la recherche d'un compromis. »

Ignorant les pressions assez scandaleuses dont ont été victimes des parlementaires de droite de la part de l'Élysée ou de l'UMP*** (une élue MPF a dit clairement dans Ouest-France que promesses et menaces avaient été maniées à son encontre, à un autre député on a agité la menace d'un redécoupage de circonscriptions défavorable, ce qui laisse bien augurer du charcutage électoral qui se prépare), la bande des quatre affirme que c'est la politisation (sic) du débat par le PS qui aurait ressoudé la droite !

 

Que François Mitterrand, pendant quatorze ans (dont il faudrait soustraire la cohabitation) se soit accommodé d'une constitution, qu'il avait pourtant condamnée sévèrement, est indéniable. Mais eût-il voulu la modifier, qu'il n'aurait jamais eu de majorité des trois cinquièmes avec un Sénat majoritairement et structurellement à droite et une opposition de droite sans états d'âme dans l'anti-union de la gauche viscérale. Quant à la voie référendaire, sur une question institutionnelle, c'est totalement casse gueule.

  « Plutôt que de se réfugier dans une attitude négative et stérile, il valait mieux se mettre en disposition de les discuter sérieusement afin d'aboutir à un compromis. » Affirmation un petit peu osée, quand tous ont pu constater qu'après que la majorité a non seulement refusé toute avancée, mais même rogné des propositions de la commission Balladur (49.3, par exemple), Sarkozy, dans les mêmes colonnes du Monde a feint de condescendre à donner quelques miettes de concession alors que le texte était bouclé.  Affirmation d'autant plus cocasse qu'au paragraphe suivant, les quatre déplorent que la droite « a privilégié sa cohésion au détriment de la recherche d'un compromis. »

Le clou est bien sûr cet anti-sarkozysme pavlovien ! Ce qui décrébilise ce parti, c'est justement ce type d'affirmation, ce qui décrébilise le PS, c'est cet étalage indécent de dissensions internes ! Ce qui décrébilise le PS c'est  de ne pas jouer son rôle d'opposition. Il faut que ce soit un Bayrou, qui pourtant avait essuyé comme ministre de l'éducation nationale la dernière grande manifestation laïque, qui condamne nettement les propos du chanoine de Latran. Est-ce faire preuve d'anti-sarkozysme pavlovien que de dénoncer les mœurs claniques de sa clique, l'agitation vibrionesque de celui qui « fait président », l'échec patent et les dangers de sa politique sécuritaire, sans parler de l'attentat contre l'audio-visuel public (au profit des ses amis du privé), une politique étrangère qui aboutit à l'humiliation de la France par Kadhafi puis par l'ambassadeur de Chine, etc.

Certes les Français n'attendent pas seulement que l'on condamne une politique qu'ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer, mais ils demandent que l'opposition fasse son boulot qui est d'abord celui-là.

 

Pour tout dire, une opposition qui s'oppose !

 

* « Occasion manquée pour le Parti Socialiste » Les députés Christophe Caresche (PS, Paris), Jean-Marie Le Guen (PS, Paris), Gaëtan Gorce (PS, Nièvre), Manuel Valls (PS, Essonne). Le Monde 22/07/08

** A noter que la commission Balladur proposait pour le Sénat une représentation des collectivités territoriales en fonction de leur population (ce qui en bonne démocratie devrait aller de soi).

*** A la soupe : ça n'a pas tardé, le sénateur UMP, Alain Lambert, qui a viré du non au oui le lundi, vient d'être nommé au conseil de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations.

 

Pour compléter :

Des socialistes civilisés se répandent pour demander que cesse "l'antisarkozysme pavlovien". Il faudrait que l'opposition cesse de s'opposer. Il faudrait qu'elle salue comme elles le méritent les heureuses initiatives présidentielles, injustement décriées. Ils sont partout. On n'entend qu'eux. La jeune garde socialiste antipavlovienne squatte les colonnes du Monde et le micro de France Inter. Qu'ils parlent, et les caméras frétillent. On le comprend. Pourquoi donner la parole aux 99% de tristes pavloviens que compte le Parti Socialiste, quand 1% antipavlovisent si talentueusement ?

Un aspect trop méconnu des expériences de Ivan Petrovitch Pavlov sur son chien, est le rôle qu'y jouait la nourriture. Pavlov faisait saliver son chien, en faisant tinter une sonnette avant de lui apporter sa nourriture. Au bout d'un moment, la sonnette seule suffit à le faire saliver. C'est ce que l'on appelle "le réflexe pavlovien".

On voit donc l'importance dans le phénomène du pavlovisme, de la salive, et de la soupe.  Allez savoir pourquoi, cela nous ramène à l'actualité. Au premier rang des antipavloviens, se dresse Sa Cohérence Jack Lang,  véritable Rin Tin Tin de l'antipavlovisme, comme l'ont montré les dernières semaines. On l'a entendu  en rafale défendre Sarkozy injustement mis en cause par Royal dans la libération de Bétancourt, s'émerveiller  au milieu des petits fours de la garden party de l'Elysée du succès du Sommet pour la Mediterranée, ou assurer le vote de la réforme constitutionnelle.  De quoi faire naitre une certaine perplexité. On se gardera bien de traiter un ancien ministre de cabot, de toutou ou de chien de garde. Mais entre l'antisarkozysme pavlovien et le sarkozysme pavlovien, la distance est parfois mince. Il faudrait demander à une commission d'experts  indépendants, ou  à quelque tribunal arbitral irréprochable, de se pencher sur le sujet.

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