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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 20:35
La une du JDD du 3 juillet 2016

La une du JDD du 3 juillet 2016

En complément : l'hommage d'Edmond Maire à Michel Rocard

 

Le temps de se remettre de sa disparition quelques images perso.

Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz
Congrès de Metz

Congrès de Metz

Photos prises de très loin à ce Congrès de Metz en 1979.

Au côté de Michel Rocard se trouve Jean-Pierre Cot, une des plus grandes intelligences de gauche... gâchée !

Vernon Janvier 1981

Vernon Janvier 1981

Vernon élections partielles Janvier 1981

Vernon élections partielles Janvier 1981

Une élection partielle, en Janvier 1981, où Michel Rocard était venu soutenir Freddy Deschaux-Beaume à Vernon (Eure) et où, secrétaire de section PS, je "présidais" le métinge : dans le très court texte d'intro, j'ai prononcé par deux fois le nom de Michel Rocard, de toute ma vie je n'ai jamais eu un tel tonnerre d'applaudissements.

Mis à part, ce métinge Vernonnais, pour le néo-Rocardien que j’étais – un premier cercle d’historiques était formé par les ex-PSU qui l’avaient accompagné du PSU au PS aux moments des Assises du socialisme en 1974 – la vie du courant C était ponctuée par des réunions annuelles en période estivale. J’y ai donc côtoyé les jeunes rocardiens de l’époque, chouchoutés par Michel Rocard, trio assez joyeux que formaient Alain Bauer, Stéphane Fouks et Manuel Valls.

 

Michel Rocard : le parler vrai !

"Je suis un militant qui a essayé de comprendre ce qu’il faisait."

 

"La conscience de porter une histoire collective a disparu, or elle était notre ciment."

 

Michel Rocard

 

"Mille personnes peuvent se réclamer de son héritage. Sur la méthode, on voit bien qu'il n'y a pas d'équivalent."

 

Christiane Taubira

Un destin à la Mendès

Pour les rocardiens de base que nous fûmes – et là je pense à notre section de Vernon de la fin des années 70 très majoritairement « courant C » – il nous a fallu ravaler notre déception en 1981 et surtout en 1988. Ravaler notre colère aussi quand Michel Rocard fut viré de Matignon par un Mitterrand qui, après l’avoir nommé 1er ministre, n’avait eu de cesse de lui savonner la planche. Colère encore – et coup de grâce d’un vieux président plus attaché à satisfaire sa haine qu’à faire gagner son camp – quand, aux élections européennes de 1994 Mitterrand avait saboté la liste PS menée par Rocard en lui jetant Tapie dans les pattes.  

Il n’aura donc été « en responsabilité » du pays que pendant trois ans, trois ans extrêmement difficiles où il avait autant à craindre de certains de ses ministres ne rendant des comptes qu’à l’Elysée (un Jospin, par exemple, qui sabota en partie la réforme scolaire en cédant en rase campagne aux exigences du SNES, plutôt que de satisfaire celles du SNI) que de l’opposition, où il fut, on l’a oublié, contraint d’employer le 49-3 à cause d’une majorité fragile. Mais où il déploya, en bon navigateur qu’il était, l’art de passer entre les écueils. C’est-à-dire l’art du compromis qui est l’art de gouverner, ce que son disciple Valls n’a pas retenu.

 

Autogestion

 

Plus donc que sa trop courte carrière de 1er ministre, il reste l’homme de la 2e gauche, 2e gauche vilipendée par les Mélenchon de l’époque. Reste dans ma mémoire cette phrase d’un jeune gommeux mitterrandien, costar impec, posture arrogante, à la tribune du Congrès de Metz « Entre le Plan et le marché, il y a le socialisme », car Michel Rocard avait eu l’audace de dire « Pour mettre des produits ou des services à la disposition du public il n’y a que deux procédés : le marché ou le rationnement ».

La 2e gauche donc péchait de ne pas prôner une nationalisation à 100 % et de rappeler que l’économie planifiée modèle soviétique était un échec. Mais les mêmes, Beregovoy puis Jospin, à l’époque sous-marin du groupuscule trotskyste le plus sectaire, devenus à leur tour premiers ministres, dénationaliseront à tout-va !

La 2e gauche était cependant animée par une utopie qu’elle partageait avec la CFDT, l’autogestion. L’idée d’autogestion eut tellement le vent en poupe que même le CERES de Chevènement y adhéra, fort brièvement.

Bouillonnement qui s’incarnait notamment dans la revue FAIRE animée par Patrick Viveret et où j'y ai côtoyé Robert Chapuis !

 

Je laisse à d’autres plus qualifiés le soin de faire le bilan de son action gouvernementale (CSG, RMI et surtout Nouvelle Calédonie) et de son rôle dans l’évolution finalement de la pensée de la gauche de gouvernement, je ne reviendrai pas sur les divergences des années sarko, je garderai surtout, le souvenir de la simplicité souriante de l’homme du parler vrai.

 

 

A lire : Hommage de Terra Nova à Michel Rocard

"Comme lui, nous rêvions d’une gauche libérée des illusions révolutionnaires mais sans cesse tendue vers un horizon de justice ; capable de gérer les affaires publiques mais sans perdre le goût de l’avenir; porteuse d’une haute idée de l’Etat et de la volonté politique, mais toujours consciente que le pouvoir est en même temps partout où se trouvent, dans la société, des femmes et des hommes prêts à s’organiser pour agir collectivement et prendre leur destin en main. Le rocardisme n’est pas le synonyme d’un réformisme appauvri, réduit à la verticale du pouvoir, à la magie des programmes et à la science des experts: il fait cause commune avec l’idée que la démocratie est aussi une forme de société et que le gouvernement des hommes ne doit jamais s’abîmer dans la simple administration des choses. ..."  

 

Déclaration de M. Michel Rocard, Premier ministre, sur les problèmes de l'éducation nationale et la politique de l'enseignement, Limoges le 8 décembre 1988.

 

Chef du gouvernement, il m'appartient de dire quelles sont les exigences que la Nation formule envers son système éducatif.

 

L'exigence de niveau est évidemment prioritaire : c'est celle de la qualité des études. Les difficultés commencent quand il s'agit de définir les meilleurs moyens pour répondre à cette exigence.[…]

Une première difficulté de notre enseignement, peut-être la plus grave : il ne s'occupe pas assez du travail des élèves. […] Les lycées et les collèges organisent des cours. Les devoirs et les leçons sont pour la maison. Avec quelle aide ? quelles conditions de travail ? Ce n'est pas mon affaire, répond traditionnellement l'Education nationale.

 

Cela n'est plus acceptable aujourd'hui. C'est une des causes fondamentales des difficultés scolaires. Il y a encore trente ans, quand les lycées s'adressaient à une clientèle relativement privilégiée, de l'ordre d'un jeune sur cinq, cette carence était masquée : les élèves trouvaient à la maison leur table de travail, des dictionnaires, des livres, et souvent, pour les conseiller, leur père, leur mère ou un parent, et ils n'avaient pas la tentation de regarder la télévision... Demain, quand 80 % d'une classe d'âge sera scolarisée jusqu'au terme d'un lycée général ou professionnel, se contenter d'assurer les cours sans organiser le travail des élèves, risque de peser très lourd. Pour remédier à cette déficience, [il faut] organiser dans les collèges et les lycées, suivant les niveaux et les besoins, des études, des interrogations individuelles, des travaux dirigés. L'horaire doit comprendre, non seulement des cours, mais des heures pendant lesquelles le travail des élèves est guidé, expliqué, soutenu.

 

Second défaut de notre enseignement, et là encore les choses ne datent pas d'hier : les écoles, les collèges, les lycées ont une conception trop étroite de l'instruction. Certes, l'enseignement est fait d'abord pour instruire les jeunes. D'abord et prioritairement, mais pas exclusivement. Or il néglige trop les aspects non intellectuels de la formation : le développement physique des élèves, leur santé, leur équilibre exigent que l'on accorde une place plus grande aux sports. De même il faut faire une place suffisante aux arts, à la musique, à la peinture, au théâtre. Sur ce point, les choses avancent dans le bon sens. Il faut continuer et aller plus loin, en assurant la cohérence du développement intellectuel, du développement physique et du développement sensible des élèves […]

 

Troisième défaut de notre enseignement  […] : nous avons l'année scolaire la plus courte d'Europe : 316 demi-journées, ou, si l'on compte en jours, entre 175 et 180 jours par an, quand nos voisins dépassent généralement 200 jours. Comme si c'était encore trop, nos établissements ne font même pas travailler les élèves jusqu'à la fin du mois de juin. Les conseils de classe se tiennent fin mai, début juin, après quoi on occupe les élèves comme on peut. Dans certains collèges, il arrive même qu'on leur demande de rendre leurs livres. […]

 

Notre système scolaire présente un quatrième défaut : les redoublements. C'est une de ses grandes particularités : le mot, comme la chose, sont inconnus en Angleterre ou aux Etats-Unis. Chez nous, chaque année, des dizaines de milliers de jeunes restent sur le côté de la route qui conduit leurs camarades au succès. Chaque année, dans chaque classe, 10 à 20 % des élèves refont le parcours de l'année précédente. Les taux de redoublement ont beau avoir diminué dans les écoles, ils sont encore de 10 % au cours préparatoire. Au collège et au lycée, ils ont massivement augmenté. 15 % des élèves de troisième redoublent, et 17 % des élèves de seconde.

 

[…] Si un jeune échoue, il faut comprendre pourquoi, et apporter à ses difficultés propres une aide spécifique. Le coût humain du redoublement est considérable. Pour les adolescents, les rejeter ainsi, les dévaloriser, au moment même où ils cherchent leur personnalité, c'est les acculer souvent au chômage ou à la marginalité. C'est plus grave encore dans les écoles. Sur 100 jeunes qui redoublent le cours préparatoire, me dit-on, 40 rencontrent un nouvel échec scolaire avant la fin de l'école élémentaire. Un seul parvient au baccalauréat. Faire redoubler le cours préparatoire, c'est placer un gamin de 7 ans sur une trajectoire où l'échec est parfaitement prévisible. Aucune société respectueuse de la personne humaine ne peut accepter cela. La lutte contre le redoublement constitue un objectif majeur. […]

 

C'est dans les salles de classes, dans les établissements que se joue la qualité de l'enseignement, jour après jour. Ce sont les professeurs et les instituteurs qui peuvent l'améliorer. Dieu merci, ils s'y emploient. L'abondant courrier que je reçois me montre que les initiatives foisonnent. Trop souvent, hélas, ces courriers sont aussi des appels au secours. Le dévouement, l'imagination, l'intelligence des enseignants qui proposent des formules nouvelles pour mieux faire leur métier, plus intelligemment, plus efficacement, se heurtent trop souvent à des obstacles d'ordre administratif. On a parfois l'impression que l'administration est plus attentive à préserver ses habitudes qu'à aider les initiatives.

 

Je n'en veux qu'un exemple. En juin dernier, le gouvernement a créé un fonds d'aide à l'innovation, précisément pour aider les établissements à réaliser leurs projets. Or il arrive, ici ou là, que la réglementation suscitée par cette création conduit au contraire à étouffer des initiatives. Dans tel collège, un projet d'établissement discuté par le conseil d'administration, adopté et transmis en mai, pour s'appliquer à la rentrée, est reporté à l'année suivante parce que le rectorat doit examiner à la mi-décembre seulement les projets que financera le fonds d'aide à l'innovation. C'est se moquer du monde.

 

Une des tâches fondamentales des chefs d'établissements, des inspecteurs de tous ordres, des recteurs, c'est d'aider les enseignants chaque fois qu'ils tentent quelque chose pour mieux faire leur métier. De résoudre les difficultés, pas de les nier. De faciliter les choses, pas de les compliquer.

 

[…]

 

Mais tout ne se joue pas dans les classes, les établissements, les inspections académiques ou les rectorats. Des dispositions nationales sont nécessaires. […] Parmi elles, j'attache une importance capitale aux mesures relatives au recrutement et à la formation des maîtres.

 

[…]

 

De même, j'attache une importance capitale aux dispositions nationales nécessaires pour améliorer l'articulation des formations techniques ou professionnelles aux emplois. Beaucoup a été déjà fait. L'école et l'entreprise ne se regardent plus comme des adversaires mais comme des partenaires.

[…]

 

Tout ne se fera pas en un seul exercice budgétaire, ni en une rentrée. Il faudra plusieurs années pour que les perspectives ainsi tracées, par exemple pour la formation des enseignants, fassent sentir dans les classes leurs conséquences bénéfiques. Du moins, la voie est-elle tracée.

 

Voir aussi le témoignage de l'historien de l'éducation, Antoine Prost, qui fut membre de son cabinet sur les questions d'éducation nationale.

Extrait de Courrier International 07/07/2016

 

Pour compléter :

 

 

Hommage d’Edmond Maire à Michel Rocard

 

Monsieur le Président de la République

 

Vous avez souhaité qu’un syndicaliste prenne la parole pour l’hommage solennel que notre pays rend aujourd’hui à Michel Rocard.

 

Votre initiative m’a touché. D’autant que depuis les vacances d’été des années 60, à l’occasion de rencontres familiales avec Michel et sa famille dans le golfe du Morbihan, et jusqu’à l’anniversaire de nos 80 ans, nos relations confiantes ont scellé notre amitié, dans le respect de nos fonctions respectives.

 

Au-delà des faits marquants de son action de responsable politique éminent, je veux évoquer l’ampleur de son apport et de son influence auprès d’un grand nombre de nos concitoyens.

 

Car sa vivacité pétulante, sa force de conviction, ses utopies créatrices ont suscité des prises de responsabilité multiples dans la société civile. Nous avons été nombreux de notre génération, « enfants de la guerre » puis de la décolonisation, à nous retrouver ensuite animés par la volonté de renouveau, engagés dans le bouillonnement social et culturel de l’époque.

 

Michel Rocard, à travers ses nombreux engagements avec des mouvements de jeunesse, des associations, des clubs de réflexion, et à l’occasion de débats multiples avec des acteurs sociaux ou économiques, apparut alors porteur d’un nouveau cours pour l’évolution de la société française. .

 

L’alternance qu’il esquissait dans ses interventions était à la fois morale, face au scepticisme ou au cynisme de bien des dirigeants; et civique, en opposition frontale aux tenants de l’étatisme ou de la révolution par la loi. Elle résonnait comme un appel à la convergence des forces sociales, politiques et intellectuelles conscientes des difficultés à surmonter.

 

Son ambition pour la société était de même nature que celle qui mobilisait Pierre Mendès France ou Jacques Delors. Sa conception du changement social et sociétal rejetait toute dérive populiste, lorsque les promesses de court terme l’emportent au détriment du fond : l’avenir de l’Europe, la protection de l’environnement et de la planète, par exemple.

 

Refusant de travestir la réalité économique, Michel faisait appel à l’intelligence des citoyens, en s’appliquant à l’explication patiente des fondements et de la portée des réformes nécessaires.

 

Dans ses propositions et son action, Michel Rocard a donné l’exemple du respect de la liberté de pensée et d’action de ses interlocuteurs, même lorsque cela pouvait contrarier son parcours. Pour cet adversaire résolu du stalinisme, les références syndicalistes à Fernand Pelloutier, le promoteur des Bourses du Travail ou à l’indispensable indépendance du syndicalisme étaient des évidences. Tout en agissant pour une meilleure coopération entre le politique et le syndical.

 

C’est tout naturellement qu’il se retrouva de plain-pied avec la formidable poussée populaire et libertaire de mai 1968. Car conjointement avec la révolte étudiante, plusieurs millions de salariés, on l’oublie trop, ont fait grève pendant plusieurs semaines pour l’extension des libertés individuelles et collectives.

 

Les conditions de travail, objet premier du combat ouvrier depuis la révolte des canuts, étaient ressenties comme insupportables. Grâce à sa proximité avec les militants syndicaux, ouvriers ou cadres, Michel Rocard, loin de minimiser cet enjeu social majeur et contrairement à tant de responsables patronaux et politiques, s’engagea pleinement dans les combats significatifs qui ont marqué le début des années 1970 dans les entreprises, les collectivités et les services publics.

 

Pour lui mai 68 fut d’abord l’expression d’une volonté massive de combattre les hiérarchies abusives, de démocratiser la société, de diffuser les pouvoirs dans une perspective d’autogestion, d’émancipation individuelle et collective.

 

Devenu premier ministre, il traduisit dans son action la même volonté de réduire les inégalités. Il mobilisa les forces associatives et sociales les plus concernées pour créer le Revenu Minimum d’Insertion. L’insertion des laissés pour compte devenait une priorité politique.

 

Et il instaura la Contribution Sociale Généralisée, donnant ainsi des bases solides au financement de la Sécurité sociale, en permanence affrontée à des déficits angoissants pour ses bénéficiaires.

 

Plus tard, député européen il agit en concertation avec la Confédération Européenne des Syndicats pour peser en faveur d’une politique d’investissement comme facteur de croissance et d’emploi dans l’Union Européenne.

 

Dans le même sens, coprésidant avec Alain Juppé la Commission du grand emprunt, il contribua au choix d’investissements dans des secteurs décisifs de notre pays, y compris en faveur du développement de l’Economie Sociale et Solidaire.

 

A Sylvie son épouse, à ses enfants et à tous ceux qui l’ont estimé et aimé, je tiens à en témoigner, Michel Rocard a agi jusqu’au bout de ses forces pour surmonter les désarrois de notre époque et mobiliser des forces convergentes vers un nouvel idéal.

 

Ses convictions, sa franchise proverbiale, son expertise économique se sont conjuguées pour démontrer que la construction de l’avenir ne dépend pas d’abord d’un programme politique mais d’une citoyenneté active. Chacun, chaque collectivité humaine est appelé à s’engager à la mesure de son insertion sociale et de ses possibilités pour anticiper l’avenir et faire progresser à tout moment la justice sociale et l’intérêt général.

 

Dans une époque qui sacrifie tant à la communication, aux demi-vérités, voire aux rumeurs, sa morale politique, son exigence fameuse du « parler vrai » ont marqué les esprits. Chacun le sait mieux grâce à lui : c’est un critère majeur du progrès de notre démocratie.

 

Pour Michel Rocard, la fiabilité des finalités proposées aux citoyens dépend d’abord de la pertinence et de la qualité des moyens employés pour les atteindre et du courage nécessaire pour surmonter les obstacles. La fin est dans les moyens.

 

Ainsi la réforme des retraites qu’il a engagée, ressentie d’abord avec réserve en raison de l’effort demandé à chacun est peu à peu apparue comme une nécessité pour assurer une sécurité vitale pour nos concitoyens : l’avenir des pensions de retraites de tous.

 

A ce moment comme dans toute son action nationale et internationale, Michel Rocard donna une place essentielle à la négociation, au dialogue social et au compromis positif.

 

C’est dire combien son message est actuel et combien son exemple nous concerne tous.

 

Merci Michel

 

Emprunté à Sauvons l'Europe

Michel Rocard : le parler vrai !

Michel Rocard vu par le dessinateur du Grand Orient de France

Mais Keller, Grand Maître du GODF à la mort de Michel Rocard, fut très méprisant à son encontre : «Il ne faut pas surestimer l’oeuvre de RocardCe sont surtout les Accords de Matignon et la CSG.» En ajoutant que Rocard est un «pur produit de la technocratie française».

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 20:52
LETTRE OUVERTE A MON CAMARADE VALLS

    « Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen.  Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons.

 

    Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.

 

    C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m'exaspèrent.

 

    Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »

 

    G. Flaubert, lettre à George Sand, Croisset, vers le 15 juin 1867

LETTRE OUVERTE A MON CAMARADE VALLS

« Mon camarade » en effet puisque dans les années 80 j’ai croisé dans la réunion annuelle du courant C – celui de Michel Rocard - un joyeux trio de jeunes rocardiens, Stéphane Fouks, Alain Bauer et toi-même.

 

Et justement, j’ai d’abord trouvé insupportable qu’à l’instar des UMPistes, tu te sois à ton tour servi d’une citation, volontairement tronquée, pour défendre tes propos sur les Roms. "Je vous rappelle la phrase de Michel Rocard: "La France n'a pas vocation à accueillir toute la misère du monde"". Sauf que, et tu ne peux l’ignorer, il ajoutait "Mais elle doit savoir en prendre fidèlement toute sa part".

 

Sont-ce des racines chrétiennes qui t’ont amené à affirmer que les Roms "ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner" ?  Oserait-on écrire que les catalans ont « vocation à rester en Catalogne » ? les bretons en Bretagne ? et notre très lointain ancêtre, l'homo sapiens,  avait-il vocation à rester en Afrique ?

 

Quant à accueillir toute la misère du monde, tu dis toi-même : « Aujourd’hui, nous estimons qu’environ 20.000 hommes, femmes et enfants originaires de Roumanie et de Bulgarie pour la plupart occupent en toute illégalité plus de 400 campements dans notre pays… ». Les roms, comme on dit, seraient 100 000 en Italie ou dans le Royaume-Uni : nous sommes donc loin d’en prendre « fidêlement » - c’est-à-dire fidêles à nos principes – toute notre part.

 

Certes les propos que Le Figaro rapporte – quel choix que Le Figaro ! – sont légèrement plus nuancés que le raccourci qui a fait le bouze. Mais on ne peut te faire l’injure de te croire naïf en matière médiatique. Quand, à propos de villages d’insertion, tu déclares  «Cela ne peut concerner qu'une minorité car, hélas, les occupants de campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution », tu ne peux ignorer que ça deviendra « la majorité des roms ne veulent pas s’intégrer ». Puis, par un léger glissement, « ne sont pas intégrables ».

 

  

"La politique du « tout répression » favorise les tensions, accroît la délinquance. Et pourquoi ? Parce qu’on donne priorité à l’électoral. C’est exécrable, scandaleux.

Mais le pire, c’est que ça ne marche pas. Il n’y a d’amélioration ni sur le plan de la sécurité ni sur celui de l’immigration."

Michel Rocard

LETTRE OUVERTE A MON CAMARADE VALLS

Tu es aussi de ceux qui, comme Sarkozy avec son discours de Grenoble, comme Fillon avec ses moins sectaires, quand ils ont dit une connerie, en rajoutent une louche. "Je n'ai rien à corriger, mes propos ne choquent que ceux qui ne connaissent pas le dossier" (argument d’autorité imparable). Et même, jouer la victime indignée, avec ce remarquable « insupportables » !

 

Je ne partage évidemment pas les stupides jugements d’un Mélenchon qui te classerait presque à la droite de la Le Pen. Ni même ceux de Bernard Defrance qui parle d’un « petit arriviste trouillard et populiste qui nous tient lieu de ministre de l'intérieur ». Certes le dossier des roms est complexe. Raison de plus pour le traiter sans déclaration à l’emporte-pièce. Que n’es-tu resté dans l’esprit de la circulaire du 26 août 2012 ?

 

La gauche n’a pas vocation – puisque le mot est à la mode – à être laxiste. En bon ministre de l’intérieur tu t’efforces de le démontrer. Tu te présentes en lointain héritier de Clemenceau qui se targuait d’être « le premier flic de France ». Mais il faut se souvenir que le futur père la victoire ne tolérait pas les bavures policières. A trop prendre Alliance et Synergie dans le sens du poil, tu risques d’apparaître comme le ministre de certains syndicats de policiers et des moins républicains. Et sans même en tirer bénéfice (leurs fuites mensongères alimentent la presse, voir l’affaire Méric ou Brétigny, par exemple).

 

Je n’ai pas vocation à jouer les donneurs de leçons : la place est déjà trop encombrée par les chroniqueurs de toutes obédiences. Juste, en tant que citoyen de base, à me poser des questions. Stéphane Fouks, le plus joyeux du trio dans mon souvenir, ne devrait-il pas te rappeler, qu’à gauche, parader dans les sondages n’est pas signe de victoire ? L’ami Bauer ne serait-il pas bien inspiré de t’aider à reprendre en mains tes troupes ? Et toi-même, te poser la question : est-ce que gagner des points volatils dans les sondages vaut le coup de renier ses principes ?

 

J’ai hélas tout lieu de craindre que mes propos ne passent que pour vaticinations d’un droit-de-l’hommiste – étonnant, non ?,  qu’au pays qui se dit des « droits de l’homme » les défendre vaut cette appellation péjorative ? – angéliste et évidemment coupé des réalités.

 

Je ne suis pas sûr cependant que ceux qui clament qu’il faut renvoyer les roms en Roumanie ne pratiquent pas un déni de réalité. Car les restrictions à la libre circulation des citoyens de Roumanie ou Bulgarie vont sauter d’ici peu. Il faudra bien traiter cette question. Autant s’y mettre dès maintenant.

"Manouches" aux portes de Paris en 1872

"Manouches" aux portes de Paris en 1872

C’est avec des pincettes que je cite des extraits d’un article de l’Humanité signé d’un ex- secrétaire particulier de Georges Marchais, puis député PC, qui s’est donc parfaitement accommodé du « bilan globalement positif » de l’Union soviétique ! Cependant, ce n’est pas parce qu’il s’est longtemps trompé qu’il a toujours tort.

Manuel, souviens-t-en...

"Tu as été naturalisé français en 1982. Franco est mort en 1975. Sept ans avant ta naturalisation. Quand tu es devenu français, il n’y avait donc plus de dictature en Espagne. Tu avais «vocation» à retourner à Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient uniquement les Roms.

Celui qui t’écrit, en ce moment, est un Français d’origine manouche par son père. Mon père, manouche et français, est allé en 1936 en
 Espagne pour combattre le franquisme, les armes à la main, dans les Brigades internationales. Pour la liberté de ton pays de naissance, et donc celle de ta famille. Il en est mort. […]

Manuel, «on» a accueilli la Roumanie et la Bulgarie dans l’Union européenne alors que ces pays ne respectaient pas, et ne respectent toujours pas, un des fondamentaux pour
 devenir ou être membre de l’Union européenne: le respect des minorités nationales. […]

Et aujourd’hui, dans ces pays, la situation des Roms s’est encore aggravée. Pas améliorée, je dis bien «aggravée». Et ils ont «vocation» à rester dans leurs pays ou à y revenir? C’est donc, pour toi, une espèce humaine particulière qui pourrait, elle, supporter les brimades, les discriminations et les humiliations de toutes sortes? […]

Savoir accueillir et savoir faire respecter nos lois ne sont pas deux concepts antagoniques. Mais quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de «brigadiste» qui se rappelle à toi. Souviens-t-en: «Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.»"

Jean-Claude LEFORT

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 22:44

francmac.jpg

Montage emprunté à Arrêt sur images (cliquer sur l'image, vous aurez en prime un peu de Nel Obs)

 

La presse en général et les hebdos en particulier font une culture intensive des marronniers. Certains ne fleurissent qu’à une certaine saison – ainsi la parution des indicateurs du bac par le ministère, fait fleurir les « palmarès » et les éternelles interrogations sur la mort du bac – mais d’autres sont d’une espèce robuste qui peut naître et renaître à n’importe quel moment de l’année. « Dites les gâs, nos lecteurs en ont peut-être marre du Hollande bashing et si on leur resservait à la sauce franc-maçonne ? » a dû dire le patron du Figaro. On a donc eu droit à une « Hollande : un président très entouré de francs-maçons » avec une belle infographie et un article de fond du fond « Le nouveau pouvoir des francs-maçons ».

 

Les titres sont un peu décevants. Bien loin d’un Léo Taxil, fustigeant la franc-maçonnerie luciférienne et décrivant un culte de Baphomet dans les loges et dont le chef suprême, Albert Pike, rencontrait Lucifer tous les vendredi à trois heures. Même pas à la hauteur de FOG qui dans Le Point titre sur « La main invisible » ou « Les infiltrés », voire L’Express qui nous révélait, il y a peu, comment la Franc-maçonnerie « manipulait les candidats à la présidentielle ». Eh oui, même Bayrou ?

 

francmac3.jpg  Les francs-maçons ? Ils sont partout, jusqu’au cœur de l’Etat.Ainsi démarrait un article du Point sur « Les francs-maçons de Sarkozy » où l’on apprenait que Xavier Bertrand est membre du Grand Orient, ce qui suscitera, dit-on, ce bon mot de François Fillon : « Je ne suis pas étonné de le découvrir maçon ; mais franc, cela m’en bouche un coin... ». Et, Raffarin aurait avoué : « Jamais je n’aurais pensé que les francs-maçons étaient aussi puissants ! ».  

En vedette bien sûr, Alain Bauer, ex-Grand Maître du Grand Orient passé à droite (ce qui est rare, mais le père de F. Baroin, qui fut aussi Grand Maître du GO était de droite).

Les francs-maçons, d’après Le Point, auraient des sortes de fiefs. Ainsi auraient-ils fait échouer la nomination de Francis Mer à EDF un de leurs « bastions ». Sauf qu’on nous conte ensuite la nomination comme Président de la cour de cassation - « Etat maçonnique miniature » - d’un magistrat non seulement non maçon, mais un des rares, dans ce microcosme, à détester ouvertement les francs-maçons. Mieux encore, Augustin de Romanet, nommé à la tête de la Caisse des dépôts en 2007, énarque catholique tout en rondeur, vire Dominique Marcel, le numéro deux et ex-dir cab de Martine Aubry, et supposé initié. Cette exclusion provoque un tollé écrit sans rire Le Point, mettant les protestations sur le compte de la fameuse solidarité maçonnique, alors que l’opération relève assez clairement de la chasse à la gauche. Et les deux exemples démontrent exactement le contraire de ce qu’ils sont censés illustrer : la forte influence de la maçonnerie, ou plutôt celle du GO. Car le personnel politique de droite peut compter sur des frères d’autres obédiences dites spiritualistes (et dans certains cas, notamment dans le Sud-Est, plutôt affairistes).

hollande-francs-macons.jpg

Pour Le Figaro – qui n’a pas dû lire Le Point en 2009 – « Le retour aux affaires des socialistes, après dix ans d'absence, est une excellente nouvelle pour les obédiences maçonniques, au premier rang desquelles le Grand Orient de France… ». L’infographie ne démontre pas cependant un raz-de-marée de frères alain-bauer.jpgou sœurs trois points au sommet de l’état. Mais l’insubmersible Alain Bauer y apparaît, comme ami de Valls. Des noms sont lancés de présumés francs-maçons. Des ministres démentent, Valls ne cache pas qu’il a été initié, mais a quitté le GO en 1996, faute de temps et d’intérêt. D’autres bottent en touche, ce qui est évidemment mis sur le compte du secret maçonnique. Le prix du démenti revient à Aquilino Morelle, conseiller de l’Elysée, prétendument initié au GO : «Je n'ai jamais été initié, si ce n'est par quelques jeunes femmes, il y a déjà malheureusement trop longtemps...».

 

francmac_tabliers.jpg Ce secret maçonnique autorise toutes les insinuations. «L'influence des maçons se développe de manière diffuse, par capillarité, parce qu'on retrouve beaucoup de frères dans les cabinets ministériels, les administrations et les milieux politiques», fait-on dire à Emmanuel Pierrat, un avocat initié au GO (traître à la cause ?). Et tous les poncifs ressortent : connivences nées dans les loges + solidarité obligée + secret = copinage invisible et échanges de petits services.

Sauf que si Christian Forestier, ancien recteur, directeur du cabinet de Jack Lang de 2000 à 2002, Président du Haut conseil de l'évaluation de l'école de 2003 à 2005, est resté membre du Haut Conseil à l’Education, et a accédé à la tête du Conservatoire national des arts et métiers, entre autres, il le doit certainement plus à sa compétence et à son indéniable charisme, qu’à son appartenance supposée à une obédience maçonnique.

 

Et une fois encore, la thèse d’une toute puissance maçonnique souterraine est démontée par l’article lui-même puisque la constitutionnalisation de la loi de 1905 dont le Grand Orient se voudrait le champion (d’après Le Figaro) risque de passer aux oubliettes, car elle reviendrait soit à officialiser le maintien du Concordat en Alsace-Moselle soit à déclencher les protestations des électeurs locaux. Les élections municipales de 2014 seront déjà assez compliquées comme cela pense-t-on au gouvernement.

 

Dernière image d’Epinal, le franc-maçon, bouffeur de curés. José Gulino riposte-t-il aux déclarations de M. Vingt-Trois, traitant le mariage pour tous de supercherie, en dénonçant «les positions arriérées et obscurantistes» et «les amalgames violents et haineux» du président de la Conférence des évêques de France, son communiqué est taxé d’anticlérical. Ce qui, au sens propre est juste – il dénonce la tentation constante des églises à tomber dans le cléricalisme, c’est-à-dire à vouloir imposer leurs dogmes à l’ensemble de la société – mais prend ici un ton péjoratif.

 

franc-maconnerie-symbole.gifPour le reste, on aura appris une surprenante nouvelle : la « fraternelle » parlementaire qui est censée regrouper tous les maçons du Parlement de quelque obédience qu’ils soient, comme il y a plus de députés et sénateurs de gauche, va être dirigée par un député PS du GO qui succède à un sénateur UMP de la GLNF. Est-ce que le vilain GO va poursuivre la politique d’auditions transpartisanes lancée par la gentille GLNF qui a « réveillé la fraternelle », telle est la question implicite du Figaro.

 

 

Bien que moins prolifique que L’Express et Le Point, ce n’est pas la 1ère fois que Le Figaro cultive ce marronnier. Pour meubler le magazine estival, il avait fait quelques articles didactiques en commençant par « Les secrets des francs-maçons », secrets bien éventés depuis le temps qu’on y consacre des dossiers. Là, il grille sans doute Le Point mais dans le même style de pseudos informations en partie contradictoires, de fausses révélations et de vraies insinuations.

 

 

PS Précisons que je ne suis pas initié et même, pour avoir quelque peu ironisé sur les problèmes de mixité au Grand Orient, accusé d’anti-maçonnisme pétainiste (dans ce domaine aussi le point Godwin est vite atteint).

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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 16:37

« Edvige fait la une d'Ouest-France (1er quotidien de France) du 10 septembre 2008. Le Décret n° 2008-632 du 27 juin 2008 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « EDVIGE » est paru au J. O. du 1er juillet. Il a immédiatement provoqué des réactions hostiles d'un grand nombre d'organisations. La pétition, qu'elles ont lancée, a reçu une centaine de milliers de signatures pendant l'été. Mais ce n'est que maintenant qu'il fait grand bruit !

La genèse de ce fichier (que même un de ses défenseurs, Alain Bauer, juge écrit avec les pieds) peut se reconstituer ainsi : la fusion RG-DST obligeait à actualiser un précédent décret (1991)* qui autorisait déjà les RG à ficher des militants ; au passage on en rajoute une couche dont une partie sera rejetée par la CNIL (comportement, déplacements) et dont une autre (santé, orientation sexuelle) provoque la surprise à retardement de Morin ou Yade. Mais surtout, comme l'a bien montré la Présidente du syndicat de la magistrature, on a greffé un autre fichage, celui des mineurs dès 13 ans, pour complaire à Rachida Dati qui, au lendemain de "l'affrontement de deux bandes rivales dans le 19ème arrondissement de Paris, le 21 juin, laissant un blessé grave sur le trottoir, victime en outre d'insultes antisémites avait immédiatement annoncé qu'elle allait créer un fichier des "bandes"".  

La méthode employée est classique. Si la CNIL n'avait protesté, le décret n'était même pas publié. Paraissant début juillet, le pari était fait qu'une fois passée les protestations quasi inaudibles en période estivale, il s'instaure finalement sans trop d'encombres. Calcul déjoué : Bayrou notamment a su relancer le refus par une lettre aux élus.

Mais autre méthode classique, celle des deux pas en avant et du pas en arrière. Celui qui « fait président » l'a esquissée : on lâche du lest sur le fichage des personnes ayant exercé ou exerçant un mandat politique, syndical et économique, mais sur l'ajout du fichage des mineurs dès 13 ans, on ne concède qu'un vague droit à l'oubli. Alors qu'il faudrait oublier l'idée même d'un fichage ne reposant sur aucune donnée objective (quel ado n'est pas, peu ou prou, susceptible de troubler l'ordre public ?). »

 

Réaction envoyée sur le Forum du Café pédagogique, le 10/IX.

Ça n'a pas raté : le pitbull de l'UMP - Frédéric Lefebvre - a immédiatement jappé. Pas question d'abandonner le fichage des mineurs dès 13 ans ("Que ceux qui espèrent en profiter (...) pour remettre en cause le fichage des mineurs ayant troublé l'ordre public (mensonge ou ignorance : voir plus bas)  et donc affaiblir les moyens de lutte contre les nouvelles formes de délinquance, n'aient pas de doute sur la détermination de la majorité à maintenir les avancées d'Edvige").

Et MAM - l'ineffable ministre de l'intérieur qui endosse les gamineries de notre OUF 1er en Corse - d'ajouter, benoîtement, que lesdits mineurs seront rayés du fichier à leur majorité, s'ils n'ont pas commis de nouvelle infraction. Elle n'a même pas dû lire le décret qu'elle a signé : il n'est pas question d'infraction (pour cela un fichier existe déjà, de longue date : le casier judiciaire), mais de mineurs « susceptibles de troubler l'ordre public ».

 

* Ce décret avait été initié par M. Rocard, 1er ministre, qui l'avait retiré devant les protestations ; Edith Cresson l'avait repris. Outre qu'il était beaucoup plus limitatif, ce fichier, issu d'un gouvernement de gauche, avait pour but premier de cadrer des pratiques illégales des RG (qui ont cependant perduré, avec les notes blanches). Il ne concernait pas les mineurs susceptibles de...

 

PS (qui n’a rien à voir… quoique…) Ça n’a pas tardé, ceux qu’un internaute cité par Libé du 11/10/08 nomme les pseudos-laïcs ont violemment réagi à l’ajournement d’un procès prétendument pour cause de Ramadan, au grand plaisir de notre Vicomte, Le Jolis de Villiers de Saintignon.

 

 

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