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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 17:12
WEINSTEIN : lynchons le lynché

La cause est entendue : cet Harvey Weinstein ne bénéficiera même pas de la présomption – non pas d’innocence bien sûr – mais de culpabilité. Coupable, forcément coupable. Le tribunal des réseaux sociaux a tranché. La corde pour le pendre est déjà prête sur la potence. Et dans une grande croisade pour mettre fin à la loi du silence, toutes et chacune sont invitées à dénoncer urbi et orbi les porcs de son espèce.

Comme le note Guillaume Erner, il est toujours stupéfiant, après que l’affaire a été révélée par le New-Yorker, de voir que « tout le monde savait, et chacun y va de son anecdote : Le Parisien de nous apprendre qu’on l’appelait "le Porc", Dominique Besnehard de déclarer qu’il savait sans vraiment savoir mais tout en sachant absolument - bref chacun de lyncher le lynché. »

WEINSTEIN : lynchons le lynché

Il est tout aussi fascinant de voir certains révéler une âme de moraliste et de justicier.

Ainsi de Jean Quatremer, le délicieux correspondant de Libé à Bruxelles, qui, dans un zèle purificateur s’en prend à un manuel scolaire et à l’éducation nationale.

DSK est bien sûr évoqué, alors qu’il n’a jamais été condamné (l’affaire dite de Lille a même abouti à un cinglant démenti des accusations de juges d’instruction jouant les pères-la-morale). Quatremer en fut un procureur acharné et là il est appuyé par un « historien » qui oublie qu’en France, jusqu’à peu, les galipettes des personnages publics restaient dans l’ombre. Á peine une allusion moqueuse du Canard Enchaîné, quand un Président, à l’heure du laitier, froissa de la tôle en revenant d’une chaude nuit avec une actrice aux jolies taches de rousseur. Et ce n’est qu’aujourd’hui qu’on nous révèle qu’un autre président, la nuit où une princesse passa de vie à trépas, se trouvait lui dans le lit d’une actrice encore mais italienne. Temps, hélas, révolu. Tout ça pour dire que DSK est, sans l’ombre d’un doute, un queutard, un partouzeur, mais que ça ne relevait que de sa vie privée.

Mais laissons notre porc national, DSK, et revenons un peu à ce porc US, Weinstein.

Le romancier Michael Connelly fait dire à l’avocat Mickey Haller, un de ses personnages favoris, que les coupables sont plus faciles à défendre que les innocents. Et la justice étatsunienne est souvent assez déconcertante. Ainsi d’un célèbre footballeur, OJ Simpson, innocenté au pénal du double meurtre de son ex-épouse et de son compagnon, avait été condamné au civil pour ces mêmes faits quelques mois plus tard.

Le producteur déchu s’est assuré les services d’une avocate réputée. Attendons donc l’éventuel verdict.

WEINSTEIN : lynchons le lynché

En attendant la chasse au cochon, qui ne fait pas que sommeiller chez le mâle, est lancée sur touitteur.

Sauf que le #balancetonporc aboutit bien.. à… RIEN, la plupart du temps. Pour un député béarnais accusé d’avoir la main baladeuse, un ex-patron d’une chaîne télé sur le cheval, aux propos vantards, que d’anonymes red chef qui m’embrasse de force, « grand chef qui qq années avant avait tenté de me violer », animateur-prod  tele dont je refusais les avances "tu ne bosseras plus jamais petite pute! ", journaliste qui passe en revue, en plein openspace, les femmes de la rédac, producteur d'une boîte de prod pour Canal + qui m'avait bombardé de textos, red’ chef qui met tranquillou sa main sur ma cuisse dans la voiture, confrère dans une rédaction, chroniqueur tv qui me dit qu'il attraperai bien mon cul, petit reporter d'un grand quotidien, et, plus rare, diplomate étranger: "je ne veux pas répondre à tes questions, je veux te faire l'amour" ou flic qui dit j'ai très envie de coucher avec vous et député RPR (devenu ensuite ministre de Sarko) qui te tel en pleine nuit pour te faire des propositions salaces.

Donc, à l’exception près, aucun « porc » n’est balancé. Ne sont dénoncés que des anonymes. On peut juste en déduire que dans le milieu journalistique, apparemment, les mâles sont en manque. Mais prétendre que la parole se libère relève de la totale imposture.

Pour avoir osé ironiser sur ce mot-clic #balancetonporc, Laurent Bouvet a été assimilé à Cantat, l'assassin de Marie Trintignant !

PS Ce Bouvet n'est guère plus tolérant d'ailleurs, puisque, pour avoir eu l'audace de le critiquer, tel un Menès ou un Flaysakier, il m'a bloqué.

Guillaume Erner est donc fondé de rappeler qu’il ne faut pas tout mélanger, entre le flic lourdaud qui incite une femme mariée à l’adultère, le gros balourd qui joue au coq dans l’openspace et le type qui harcèle voire tente un viol. Harcèlement sexuel et tentative de viol relèvent de la plainte, pas du touitte.

Pour avoir énoncé ces évidences le 'producteur' - un titre lourd à porter - de France Culture s'est fait allumer par Nadia Daam de façon péremptoire (et avec une petite mesquinerie sur l'oubli supposé d'un H dit aspiré, sur un mot étranger).

J’arrête-là, car, d’expérience, je sais qu’à vouloir jouer, peu ou prou, l’avocat des causes perdues, on risque de déclencher la haine des frustrés qui se défoulent sur nos internets. Faut-il préciser, pour atténuer la vindicte de nos lyncheurs, que ce Weinstein ne m’inspire pas de franche sympathie.

« Pas tibulaire mais presque » aurait dit Coluche…

WEINSTEIN : lynchons le lynché

Trump a été autrefois un donateur du parti Démocrate.

 

En complément, ce témoignage d'une Charlotte

WEINSTEIN : lynchons le lynché

Comme on peut le lire, la malheureuse a tout connu depuis l'âge de 5 ans où elle trouve une tête entre ses cuisses, pour à 7 ans goûter le sperme du voisin, à 14 ans être attendue par des profs à la sortie de l'établissement, à 18 ans être harcelée par des mecs "types ministres", bien sûr harcelée et agressée dans le métro, la rue, tabassée même et sa fille de 4 ans, à son tour, couverte de bleus, et LE (rare en maternelle, mais évidemment c'est UN) prof qui justifie l'agresseur.

Tout cela avec de grandes généralisations : les hommes TOUS des bâtards ou presque (s'ils n'agressent pas ils sont complices) et les femmes TOUTES harcelées voire agressées. Et bien sûr pas un nom !

 

Voilà donc le délire auquel aboutit cet #...

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 17:22

Référendum grec : victoire de la démocratie ?

Grèce : Niké ?

Un référendum bâclé en un peu plus d’une semaine, où l’on pouvait parodier Woody Alen – La réponse est non, mais quelle est la question ? – et dont le résultat ne semble déboucher sur rien, sinon le risque du pire : une victoire de la démocratie ?

Un peu de politique fiction

 

Comme chacun sait – lui au moins en est persuadé – Sarkozy a sauvé la planète en danger au moment de la fameuse crise des subprimes. Imaginons donc qu’au lendemain d’un sommet économique style G7, le vibrionnaire président, épaule toute frétillante, annonce un mercredi, pour le dimanche en huit, un référendum sur la régulation du système financier et la lutte contre les paradis fiscaux , avec bulletin de vote unique où le oui est en haut pour qu’on sache bien quelle case cocher.

Pire encore, imaginons qu’au lendemain des attentats de janvier, poussé par Valls, dans la foulée de la grande manif, sous prétexte de mieux souder encore l’unité nationale face à la menace de l’islamisme, Hollande lance pour le dimanche d’après un référendum avec une question suffisamment bien ficelée  pour la sécurité de la liberté d’expression afin de bloquer les critiques de la droite et désarmer celles de la gauche d’opposition.

 

Dans ces deux cas aurions-nous dû nous féliciter de la parole donnée au peuple ? de la victoire de la démocratie ? S’agissant de la consultation grecque de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, c’est l’extase. Le peuple grec s’est exprimé ! Pour dire quoi ? c’est une autre paire de manches. Chacun y va de son interprétation.

Grèce : Niké ?

Une opération de politique intérieure avant tout ?

 

Faut-il rappeler que SYRIZA est une sorte de super front de gauche, son sigle veut d’ailleurs dire coalition de la gauche radicale, et qu’il regroupe des eurocommunistes, des socialistes de diverses chapelles, des écolos, des trotskystes, même des maoïstes… et une large partie d’entre eux eurosceptiques ? Il a gagné la majorité avec 36 % des voix (un peu comme aux élections municipales ou régionales en France, il y a une prime au parti arrivé en tête d’élections à la proportionnelle).

La décision soudaine, brutale, d’Alexis Tsipras, annoncée en pleine nuit, le 24 juin, alors que la vraie négociation s’amorçait, est sans doute d’abord due à la certitude que tout accord serait rejeté par une partie de Syriza.

 

Le référendum, dans son ambiguïté même, permettait à Tsipras de squeezer ses eurosceptiques qui ne visent qu’à quitter l’euro, voire l’Europe. Fort de ce quasi plébiscite, s’il obtient des concessions nouvelles, il pourra faire rentrer dans le rang ses frondeurs.

Le largage immédiat de Varouflakis qui, au lieu de mettre de l’huile dans les rouages de la négociation, en mettait sur le feu de la dissension, pourrait conforter cette hypothèse.

Mais le but était aussi et peut-être surtout, de pouvoir imposer c’est le cas de le dire à la puissante église orthodoxe d’apporter sa contribution*, imposer aussi à une armée au vieux fond putschiste des coupes nettes dans un budget exorbitant.

Donc de se donner des billes dans la reprise des négociations.

" Le référendum

a renforcé Tsipras

et il sera plus fort

pour imposer

une discipline

au sein de son parti."

 

ELIAS NIKOLAKOPOULOS

politologue

(Le monde 10/07/15)

Grèce : Niké ?

La crise grecque vue par El Jueves, journal satirique espagnol

Un rapport de forces amélioré ?

 

Paradoxalement, si amélioration il y a, elle vient plus de DSK suivi en fait par le FMI qui, comme son ex-directeur, en vient à dire qu’il faudra bien concéder une forte remise de la dette. Générosité facile puisque la part du FMI dans la dette grecque est d’à peine 10%. Mais cette analyse pour tardive qu’elle soit devrait permettre de mettre les vraies questions sur la table.

 

Sauf que cette remise n’aura de sens que si la Grèce n’est plus obligée de vivre sous perfusions perpétuelles. Car pour le moment, les exigences de la vilaine, affreuse, horrible troïka, sont assez vaines. À quoi sert, par exemple d’augmenter la TVA quand tout se règle au noir ? D’essayer d’imposer l’église orthodoxe, le plus gros propriétaire foncier, quand il n’y a pas de cadastre, etc.

Tiré d'El Jueves : la troïka avale la Grèce

Tiré d'El Jueves : la troïka avale la Grèce

Et à court terme, il faut bien arriver à un accord, donc à un compromis. Et si Tsipras avait de bonnes raisons de penser qu’il n’aurait plus de majorité parlementaire pour accepter un accord, Merkel a exactement les mêmes mais inverses. Il faudra à Hollande déployer tout son art de la synthèse pour arriver à un texte acceptable par le Bundestag tout en permettant à Tsipras d’afficher une nette avancée, fruit du référendum.

 

Pour le moment, la stratégie grecque reste opaque.

Si le but est bien de rester dans l’euro, Tsipras fait un pari risqué en tablant sur la volonté de ses partenaires de maintenir à tout prix la Grèce dans la zone euro, pour arracher, in extremis, le meilleur accord possible.

Si le but réel est le fameux Grexit, la sortie de l’euro, en s’efforçant de faire porter la responsabilité à l’Allemagne, il joue un jeu perdant-perdant.

Grèce : Niké ?

L’Europe y perdra bien sûr de sa crédibilité et sans doute aussi une large partie de ses prêts.

Mais pour les Grecs l’embellie possible sera de courte durée avec les restrictions fautes de devises pour importer, le cycle inflation-dévaluation, les tentations totalitaires contre l’ennemi intérieur (voir le Venezuela)...

 

Tsipras a-t-il l’étoffe d’un homme d’état ? ou bien lui et ses ministres ne sont-ils qu’une équipe d’amateurs engoncés dans un fatras idéologique à la Badiou ?

Telle est finalement la question.

 

* Pour les armateurs, leur chantage à la délocalisation semble les rendre intouchables.

 

NB Le 1er dessin et celui des danseurs sont l'oeuvre de Michel Kichka dessinateur de presse israelien.

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 15:32
DSK, le marlou ?

Le Figaro renoue avec sa grande époque investigatrice –souvenez-vous, du temps où Mougeotte publiait même la photocopie d’un interrogatoire de police - en publiant, en exclusivité, l’ordonnance de renvoi de DSK en correctionnelle pour proxénétisme aggravé. DSK, un marlou ? En marge d’émoluments confortables au FMI, il taxait des tapineuses ? Même si la notion juridique du proxénétisme semble assez extensive, on comprend que le parquet ait été un peu sceptique sur cette accusation. Et l’ordonnance semble plus empreinte de moralisme que de juridisme.

Canard enchaîné 13 août 2013

Canard enchaîné 13 août 2013

Le Canard enchaîné a eu beau jeu d’ironiser sur certains attendus de cette ordonnance. « Le Figaro (…) livre des détails insoutenables. Par exemple, les soirées libertines de DSK et de ses copains ressemblaient à de "la consommation sexuelle". Et même pire à un "carnage avec un tas de matelas au sol" ! Et ces experts d’ajouter « Il n’était nullement question de libertinage, mais d’abattage ».

Crepax

Crepax

Certes, DSK n’a pas l’élégance et le raffinement d’un Sir Stephen, dans Histoire d’O. Mais on conviendra cependant que, malgré la brutalité que lui prêtait Anne Mansouret, la mère de la célèbre Tristane Banon, il n’a jamais marqué, de ses initiales, au fer rouge (tel un gardian, les taurillons de sa manade) le fessier d’une de ses victimes ou complices.

 

Libertinage ou abattage ?

Et s’agissant d’abattage que diraient nos juges d’instruction en découvrant ces aveux d’une bénévole des partouzes :

Dans les plus vastes partouzes auxquelles j’ai participé (…) il pouvait se trouver jusqu’à cent cinquante personnes environ (…), parmi lesquelles on peut en compter un quart ou un cinquième dont je prenais le sexe selon toutes les modalités : dans les mains, dans la bouche, par le con ou par le cul.    Dans [ces] circonstances (…) l’enchaînement et la confusion des étreintes et des coïts étaient tels que si je distinguais les corps ou plutôt leurs attributs, je ne distinguais pas toujours les personnes. 

Pire encore :

Le parking de la porte de Saint-Cloud se trouve en bordure du périphérique (…) Je n’avais que mes chaussures aux pieds (…) on m’a plaquée contre un mur perpendiculaire (clouée par les bites, comme un papillon). Deux hommes me soutenaient par-dessous les bras et les jambes, tandis que les autres se relayaient contre le bassin auquel j’étais réduite.

 

Catherine "M", photographiée par Jacques Henric

Catherine "M", photographiée par Jacques Henric

Elle décrit ainsi un club échangiste, pourtant assez distingué :

C’était éclairé comme dans une salle à manger, il y avait du monde nu sur des matelas à terre...

Et peut-être a-t-elle croisé, chez Aimé, un autre club échangiste très couru, DSK en personne :

Eric m’énumérait les noms des personnalités, vedettes du cinéma, de la chanson ou du sport, hommes d’affaire que j’avais pu y connaître sans avoir suffisamment ouvert les yeux pour les reconnaître.

Catherine "M", l'album, Jacques Henric

Catherine "M", l'album, Jacques Henric

Et DSK, encore, l’a peut-être sodomisée, sait-on jamais ?

Pour quelle raison – période d’ovulation ? blenno ? – m’est-il arrivé, dans une partouze où (…) il y avait foule, de ne baiser qu’avec mon cul ?

 

(extraits de La vie sexuelle de Catherine M.)

 

On conviendra cependant que, si ces scènes défient la morale judéo-chrétienne, chère aux cagots, sauf dans l’exhibitionnisme d’un parking, elles n’enfreignent pas la loi. Mais l’héroïne de cette autobiographie sexuelle, Mme C. Millet, est une amatrice bénévole de l’amour au pluriel. Alors que, s’agissant de cet épisode de la vie sexuelle débridée de DSK, il s’agit de professionnelles.

DSK, le marlou ?

Professionnelles « parties civiles » qui justifieraient l’accusation de proxénétisme !

 

DSK entre les mains des call-girls titre un article d’O. Toscer, dans le Nel Obs. « Deux au moins d’entre elles sont aujourd’hui parties civiles, c’est-à-dire victimes présumées dans le dossier. » Victimes de qui ? de quoi ? Fabrice Paszkowski et David Roquet, les amis de DSK qui les recrutaient, auraient-ils oublié de les rémunérer pour leurs services ? ou bien, les prestations demandées ne correspondaient-elles pas à celles qui étaient prévues ? L’une d’entre elles, Aurélie D., aurait participé à une dizaine de partouzes avec DSK, victime pour le moins consentante !

 

Mais le seul fait que des professionnelles, fussent-elles occasionnelles, aient participé à ces lubriques rencontres permet d’asseoir l’accusation de proxénétisme.

D’aucuns, dont je suis, avaient une image d’Epinal du maquereau qui mettait ses tapineuses sur le trottoir puis récupérait le fruit de leurs ébats tarifés. Autrement dit que le proxénète tirait profit de la prostitution d’autrui. Dodo la saumure, héros secondaire de l’affaire dite du Carlton, en étant un exemple quasi folklorique.

 

Eh bien non ! à la limite le client qui paye pratique le proxénétisme comme M. Jourdain la prose. Loue-t-il une chambre d'hôtel pour se partager avec un copain les services d’une « belle de jour »  trouvée sur internet, qu’il devient maquereau ! En effet, si l’on en croit Le Figaro*, il est reproché à DSK d'avoir mis à disposition, pour ces soirées, un appartement qu'il louait: il aurait ainsi «accompli un acte matériel de proxénétisme», selon les magistrats ! Car « mettre à disposition un local pour de la prostitution, c'est du proxénétisme. Un arrêt de la Cour de cassation l'a établi dans la jurisprudence, en considérant qu'une prostituée qui prête sa camionnette à une collègue pouvait être vue comme proxénète.» Du co-voiturage comme un délit. La loi – sarkozyenne ? – a ses raisons que la raison ne connaît pas.

 

Mmes Stéphanie Ausbart, Ida Chafaï et M. Mathieu Vignau, les trois juges d’instruction ont donc passé deux ans pour que deux d’entre eux – qui se serait désisté ? – signent cette ordonnance de renvoi. DSK ayant sans doute de meilleurs avocats que la malheureuse prostituée taxée de proxénétisme pour prêt de camionnette, les cagots hyaineux risquent d’être déçus. 

 

Mais, en marge de la future loi objet de polémique entre Valls et Taubira, est-il permis, sans être inculpé d’outrage à magistrats, de se demander si le trio n’a pas confondu sa morale et la justice ? et surtout s’il n’a pas perdu son temps sur une affaire bénigne qui n’aurait pas mobilisé tant de zèle si un des protagonistes n’avait eu la célébrité de DSK ? et ce faisant laissé traîner d’autres dossiers en souffrance ?

 

* Figaro qui avait déjà eu l’exclusivité du Procès-verbal de l’interrogatoire de DSK, le 26 mars 2012 à Lille : la source de cette violation flagrante du secret de l’instruction pouvait être policière ; ici, elle ne peut-être que judiciaire.

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 21:28
Maîtres Temime et Dupont-Moretti au "Grand Journal" 12/06/13

Maîtres Temime et Dupont-Moretti au "Grand Journal" 12/06/13

Avec la mise en examen de Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l’affaire de l’arbitrage en faveur de Tapie se poursuit. Occasion pour le Grand Journal de Canal + d’inviter deux avocats de Tapie, Maîtres Témime et Dupont-Moretti. Grand Journal dirigé non par Denisot, mais par Ali Baddou.

 

Après, comment ils disent au Parti de gauche déjà ? un "salopard" ?, disons un "salaud", évidemment au sens sartrien du mot, Clément Weill-Raynal*, on a eu droit dans l’honni Grand Journal, à un magnifique numéro d’avocats avec, en particulier, Maître Dupont-Moretti.

 

Dire que l’on s’est désolé de le voir agresser Aphatie serait être un peu faux-cul. Mais si Aphatie ne possédait pas son dossier – il tranche de tout avec faconde sans trop creuser les sujets – Maître Dupont-Moretti maniait la mauvaise foi avec une maestria admirable. Tout-à-fait légitimement d’ailleurs. C’est son boulot d’avocat.

 

Grand numéro : le gentil Ali Baddou – qui l’avait reçu précédemment dans son émission du midi « La nouvelle édition » - accuse-t-il son confrère et lui de « noyer le poisson », il lâche les vannes. Indignation sursurjouée (« C’est n’importe quoi, avec vos qualificatifs »), accusation « d’avoir été les procureurs » de leur confrère Weill-Raynal, rappel, fort bienvenu au demeurant, de la présomption d’innocence, rapprochement avec le réquisitoire du procureur de Lille pour un non-lieu pour DSK, et victimisation du pôvre Tapie démoli tous les jours dans la presse. Peut-être pas quand même dans La Provence ou Corse-Matin ! Suivi d’une attaque contre « M. Mediapart », accusé au passage d’utiliser des « écoutes téléphoniques illégales » (affaire Cahuzac ? ou Bettencourt-Woerth ? mais là ce ne sont pas des écoutes téléphoniques).

 

Mais son numéro sublime a été, s’agissant des liens entre un des trois juges-arbitres et l’avocat de Tapie dans l’arbitrage, son « mais moi je plaide devant des juges que je connais et je connais plus de magistrats que vous, M. Aphatie ». Mauvaise foi complète, évidente, qu’Aphatie, plus à l’aise justement dans les accusations péremptoires que dans l’échange, complétement tétanisé, n’a pas relevé. Bien sûr, que les avocats connaissent les juges et les membres du parquet, et inversement. Mais connaissance et connivence ne sont pas synonymes. C’est de cela qu’il est question, cher Maître, et vous le savez.

 

Grand morceau de bravoure encore, quand Dupont-Moretti a affirmé que dans l’affaire Adidas, le Crédit Lyonnais avait volé, floué Bernard Tapie. « Toutes les juridictions ont donné tort au Crédit Lyonnais ». Là encore, Aphatie, toujours tétanisé, ne lui a pas rétorqué : pourquoi, alors, faire appel à cette procédure arbitrale si la procédure normale, qui arrivait à son terme, donnait raison à Tapie ?

 

Présomption d’innocence (que j’ai trop évoquée, s’agissant justement de DSK) oblige et respect du rôle de l’avocat qui a le droit absolu d’utiliser tous les moyens de défense qu’il juge utiles pour son client, je ne reprocherai à Maître Dupont-Moretti qu’une agressivité exagérée à l’encontre d’Ali Baddou qui lui mettait sous le nez une déclaration de Tapie au JDD. Ce fut son confrère Temime qui s’en tira par une pirouette, en laissant entendre que l’innocent Tapie s’était fait piéger dans un entretien téléphonique.

 

Ce « Grand journal », si vilipendé en ce moment, aura au moins fourni ce grand moment où l’avocat remonté comme une pendule atomise un procureur, Aphatie, pas assez au fait du dossier.

 

* Ce soi-disant journaliste de FR3 avait filmé clandestinement le fameux « mur des cons » pour le refiler à un site de droite Atlantico

 

Pour ceux qui n'ont pas tout suivi de cette affaire Tapie, un résumé en images animées.

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 21:18

cochon3Le dernier article de Jean-François Launay sur « J’ai défendu tout le monde, je défends Iacub… » me laisse perplexe. J’y vois une générosité d’esprit fourvoyée dans un mélange gluant de judiciaire, de politique et de coup éditorial. Mais je ne suis ni partie civile, ni défenseur…

 

Je n’achèterai ni ne lirai le livre de Marcela Iacub. Non par bigoterie ou par dégoût des cochons, mais tout simplement parce que la vie privée de cette femme ne m’intéresse pas. Qu’elle couche avec Dominique Strauss-Kahn ou Shrek m’indiffère. Je suis d’autant plus surpris de la position de JFL, qui se signale d’ordinaire par une analyse plus fine.

Marcela Iacub raconterait donc une liaison avec DSK après sa chute du Sofitel. Tout ça pour dire que c’est un porc. Cette dame est grossière, mais elle a peut-être raison. Peu importe. Où JFL va loin, c’est sur Polanski, inculpé pour avoir baisé une mineure consentante fournie par sa mère. On ne joue pas dans le même film.

 

Soyons politiques !

 

Jean-François dit avoir « défendu DSK ». Pourquoi pas ? J’ignore ce qui s’est passé au Sofitel de New-York. Mon seul intérêt a porté sur les conséquences de l’affaire en politique française, qui me concerne  davantage que les pleurnicheries de Tristane Banon ou l’image d’Anne Sinclair en visiteuse de prison. Un DSK sans histoire aurait-il conquis la primaire socialiste et l’Élysée ? Sujet en or pour des auteurs de politique-fiction…

 

Les affaires Polanski et Strauss-Kahn ont quand même un point commun : l’opprobre jeté par une bande de cagots américains sur des Juifs célèbres (et riches) qui auraient violé la civilité ad usum puellarum dans un pays dans un pays  où « We trust in God », mais celui du Good Book…

 

On ne peut faire ce reproche à Marcela Iacub, argentine et arrière-petite-fille de rabbin. On connaît la dame pour ses positions atypiques sur les aspects traumatiques du viol, et d’une manière générale son travail sur la sexualité. Le nom de DSK n’est pas cité dans l’ouvrage, mais abondamment « révélé » par la chroniqueuse de « Libération » lors de ses multiples interviews, jusqu’à la « Une » du Nouvel Obs’ qui fait du bouquin l’événement de la semaine.

 

Envoyez la thune !

 

On est dans une opération classique de marketing « littéraire », supposé opérer la rencontre d’un esprit provocateur et talentueux, de punaises de sacristie à l’haleine puante, de professionnels de la profession qui s’émerveillent de la transgression (laquelle ?), de cireurs de pompes payés pour louer l’originalité du style et de clients potentiels désireux de connaître les détails de la fornication chez les êtres dotés de queues en tire-bouchon.

 

La technique est au point et les relais fonctionnent. Le Nouvel Obs, l’Express et le Figaro s’envoient des piques et font monter le buzz-mayonnaise. Il est donc hautement possible que ce livre soit un succès financier. Tant pis.

 

Gilbert Dubant

 

 

 

 

NB Je n’achèterai ni ne lirai le livre de Marcela Iacub. Voilà qui me fait penser à un humoriste – Tristan Bernard ? – qui était aussi critique littéraire et qui affirmait « Je ne lis jamais les livres que je critique, ça pourrait m’influencer ».

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 16:21

 

Eh oui ! j’ai osé commettre dans feu Le Post, un « Roman Polanski et les cagots déchaînés ». Cela m’a valu un déchaînement des hyènes, avec «On enquête sur vous ». La défense de DSK nécessitait aussi la port d’un casque de chantier. Se lancer maintenant dans celle de Marcela Iacub relève de l’absolu masochisme. Inutile d’argumenter, les hystérico-moralistes qui n’ont pas lu une demi-ligne du dossier de Roman Polanski, ni suivi celui de DSK, ni lu non plus les bonnes feuilles du livre de Marcela Iacub, font retentir leurs mêmes cris de lyncheurs.

marcela_iacub.jpg

Honte et scandale !

 

Un bref relevé  non exhaustif des commentaires sur un article du Nel Obs en ligne - DSK par Marcela Iacub : une stupéfiante puissance littéraire -  est révélateur.

« Je suis journaliste de presse écrite. Il me semble que Le Nouvel Obs vit ses dernières années. Comment est-il possible de tomber aussi bas en journalisme ? » écrit un Torn Ventura qui doit être moins journaliste que moi. Il ajoute « Non seulement jamais plus je n'achèterai cet hebdo, mais l'idée même de travailler pour ce genre de presse me devient abjecte. Et je me demande même comment les journaleux qui y bossent peuvent continuer à se regarder dans la glace et se dire : je suis un journaliste » !

« C'est une ignominie. Je n'acheterai plus jamais le nouvel obs que je lis pourtant depuis des décennies et qui est désormais, grâce aux diligences de M. Joffrin, digne des pires tabloïds anglo-saxons » (copié/collé des textes) ajoute Hunkeler Bernard. Il est rejoint par J. M. Matthieu « le NouvelObs tombe dans la fange la plus nauséabonde, à l'instar de Voici et autres ! » « C est pitoyable minable honteux , honte au nouvel obs » s’écrie Stépahane Perraud !

 

Ce n’est rien évidemment à côté des attaques ad hominem infligé à Marcela Iacub. Un certain Guy S. donne le ton « Bon pour se faire du pognon ! Que cette...........(au choix because censure) ait couché avec cet homme que he respecte ». « Prendre DSK pour amant d'un temps pour profiter de sa réputation sulfureuse en écrivant un livre sur leur relation amoureuse qui, espère t-elle, se vendra, c'est une forme de prostitution. » ajoute Bernard M. « La différence entre cette "dame" et une prostituée, est que cette dernière assume de le faire pour de l'argent. » (Mac Gyv). Mais Phil Ren fera plus fort « C 'est dans l'aile d'un asile psychiatrique que cette fouilleuse de poubelles et de slips aurait du être réduite a ecrire sa serpiliére... ». Plus fort encore dans l’ignoble, le Xavier Gallet  « et toujours les médiats vont valoriser des putes ou des escrocs; elle en a mis du temps a 'écrire' ( a plusieurs mains un livre la fille du rabin. des histoires de culs mal torchés rien de plus. » copié/collé rappelons-le, donc ortografe et sintaxe d’origine. Le lyncheur qui sommeille chez le beauf de comptoir se réveille : « il est heureux que cette femme ne propose pas de sessions de signature; elle aurait sans doute risqué de recevoir au choix oeufs, tomates ou farine ».

 

Et Sultanetta fera la synthèse des attaques anti Nel Obs et anti Marcela Iacub, avec une grande élégance : « En ce qui concerne Mme. Marcela Iacub (spécialiste de la philosophie du droit), elle a du apprendre la philosophie dans des paquets Mac Do. Je ne cracherai pas plus mais franchement là... le Nouvel Obs a dépassé l'éditeur de Mme Yaqua Cub. ce qui est choquant est la caution que Nouvel Pub offre à ce livre torché-torchon ET à son auteur hallucinante rossinante de philo et de droit. »

 

Ce relevé ne concerne qu’un article ; on a sur « Le Plus » des commentaires de la même encre. Anonymes le plus souvent et par des inconnus qui n’ont jamais été capables d’écrire une seule contribution.

 

On pourrait y ajouter un Bourdin qui joue les déontologues ou un Aphatie qui, la lippe hautainement méprisante, qualifie un livre qu’il n’a pas lu « d’histoire de coucherie ».

 

Marcela Iacub, talentueuse provocatrice

 

marcela_iacub2.png  Mais il faut avouer qu’elle l’a bien cherché, Marcela Iacub. Une intelligence brillante et provocatrice rien de tel pour faire baver de haine nos beaufs aux fronts de boeufs. Et sa liberté d’expression - à contre-pied des féministes de stricte obédience, elle va défendre le droit de vendre son corps – lui vaut les aboiements des chiennes de garde. Elle synthétisera cette double hostilité quand elle osera – avant de le rencontrer – défendre DSK dans l’affaire du Sofitel (« Une société de violeurs ? » Fayard 2011). Inutile de dire qu’elle a su aussi déclencher la vindicte des bigot-te-s, puisqu’elle a défendu le droit à l’adoption pour les couples homos.

 

Fallait-il faire la UNE du Nel Obs sur « Belle et bête » ? « Ça se discute », comme disait feu Delarue. Fallait-il en publier les « bonnes feuilles » dans le Nel Obs ? Oui, de mon point de vue. Cet entretien et ces extraits le méritent cent fois plus que ceux de Marc Fiorentino, un ultra-libéral qui ferait passer Cameron pour un collectiviste. Peut-on ajouter que Mme Iacub a une plume, un vrai talent d’écriture ? Non riposte le chœur antique des indignés.

 

DSK.jpg  DSK n'est pas content, ça se comprend, mais il a tort. Anne Sinclair n'est pas contente, ça se comprend et elle n'a pas tort. M. Iacub donne un éclairage très cruel. Mais elle sait faire preuve d'humour, voire d'auto-dérision.  Son analyse au scalpel n'est peut-être pas "vraie", mais elle est vraisemblable en ce qu'elle éclaire un comportement pour le moins incohérent.

 

 

M. Iacub reprend à sa façon le mythe du Dr Jekyll et de Mr Hyde, FMI et partouzes, l’homme Stauss-Kahn et Dominique le cochon. Sauf que pour elle, c’est le cochon qu’il faut garder - - « Le cochon, c’est la vie qui veut s’imposer sans aucune morale, qui prend sans demander ni calculer, sans se soucier des conséquences. […] Le cochon, c’est le présent, le plaisir, l’immédiat, c’est la plus belle chose qui soit, la plus belle part de l’homme. […] L’idéal du cochon, c’est la partouze: personne nest exclu de la fête, ni les vieux, ni les moches, ni les petits. […] » - et cette défense et illustration du cochon bien éveillé est dans le droit fil de ses plaidoiries antérieures pour DSK. Son analyse de l’affaire dite du Carlton de Lille est remarquable.

 

Aussi, se décrivant comme « une nonne qui tombe amoureuse d’un cochon (…) qui se détourne de la grandeur de l’amour divin pour se vautrer dans les ordures », elle devient une lointaine petite cousine de Geneviève Le Theil, l’héroïne du « Repos du guerrier » de C. Rochefort. « Je suis une sainte et…je voulais le sauver » ajoute-t-elle dans l’entretien.

 

 

 

anne-sinclair1.jpg  Reste le rôle qu’elle attribue à Anne Sinclair. Et là, on comprend que son analyse puisse cristalliser l’hostilité de celles et ceux qui admirent cette grande journaliste, cette mendèsite, comme la décrit BRP. Mais la contradiction que croit avoir décelé l’écrivaine entre des idées de gauche et son comportement, n’est pas inédite. Karl Marx a bien engrossé sa bonne (et refusé de reconnaître le gosse). Que cette mendèsiste ait eu envie de cornaquer un éléphant rose d’une « intelligence analytique incontestable » explique qu’elle ait pris de l’ascendance sur son mari dont elle aurait fait « son caniche ». Il s’agissait de l’amener à dépasser un certain dilettantisme, pour le conduire au sommet. Elle a cependant oublié de brider un peu le cochon trop éveillé qui allait causer la perte de l’éléphant. Cette analyse du rôle de l’épouse venant d’une amante est évidemment suspecte de subjectivité. Elle a le mérite de donner de la cohérence à cette histoire qui, sinon, serait… « une histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur et qui ne veut rien dire. » (Shakespeare).

 

Le livre de Marcela Iacub peut et doit être discuté. En laissant de côté cette histoire de UNE, prétexte justement à le négliger. Outre ses qualités d’écriture, cet objet littéraire non identifié – auto-fictionnel, allégorique, fantasmatique… - est une véritable enquête de terrain que l’on peut qualifier d’obscène par sa crudité, son dévoilement de l’intime, mais qui n’a rien apparemment d’une « histoire de cul » (les amateurs de livres qu’on lit d’une main seront déçus). Il nous montre un DSK obligatoirement inconnu.  

 

L’analyse très aigue que tire l’auteur de cette enquête semble donner des clés de compréhension d’un comportement paradoxal où le « libertinage » ostensible pour ne pas dire ostentatoire auquel se livrait DSK était en totale contradiction avec ses ambitions présidentielles. Où même l’épisode du Sofitel – qu’il avait pourtant prévu – ressemble à un suicide de ces ambitions.

Quant à savoir si la littérature autorise ce viol de la vie privée, c’est à la Justice de le dire.

 

 

 

 

P. S. Certains commentateurs des articles de Joffrin ou Garcin sortent (sans donner leur source) cette phrase tirée de Wikipedia :

"Le 21 avril 2012, lors de l'émission Répliques d'Alain Finkielkraut sur France Culture, elle explique que le viol n'est pas toujours traumatique, ce qu'elle illustre par cette comparaison : « Il y a des gens qui ont été à Auschwitz qui ont été traumatisés et d'autres non »."

Cette assertion, reprise pour évidemment dénoncer la vilaine Iacub - voyez ce qu'elle a dit ouh ! ouh ! l'arrière petit fille de rabbin - n'est assortie d'aucun lien. Bien que le moteur de recherche de France culture ne soit pas très performant, on peut retrouver l'intégralité de l'émission : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4409267

On constatera que la présentation de wikipedia est pour le moins biaisée. C'est vers la fin de l'émission. Echange un peu confus entre Muriel Salmona, psy, et M. Iacub : la psy parle d'une "mémoire traumatique" qui minerait la personne pour toujours et Iacub met en doute non le traumatisme mais le "toujours" de la psy qui parle même d'atteintes neurologiques et la phrase qu'on lui prête est pour le moins reconstruite. Rien de bien original d'ailleurs puisqu'elle évoque en fait la résilience (cf B. Cyrulnik). De scandaleuse la demi-phrase réelle devient banale.

Toujours se méfier des citations qui ne renvoient pas explicitement au contexte dont elles sont tirées. C'est ainsi que l'on continue de faire dire à Rocard le contraire de ce qu'il a dit sur la misère du monde.

 

En complément :

 

LA MÈRE DENIS

Je suis un inconditionnel de Christine Angot. C’est qu’elle a le don de me faire rire aux éclats. En particulier quand, s’inspirant de Frigide Barjot, elle surjoue les pétroleuses, comme dans le Monde de samedi que nous ne découvrons en province que le lundi.

Longtemps, je l’ai rangée aux côtés de Saint-Exupéry, partisan lui aussi de l’expérience vécue, poil au cul ! En quoi, piètre exégète, je me trompais, Christine Angot ne pouvant se réclamer d’aucun mâle, fût-il mort. Son plaidoyer pro domo dans le Monde vient enfin de me le faire comprendre. Cette façon qu’elle a, rigolote en diable, d’enfoncer le clou sur la tête des Lançon, Lefort et Garcin, et de porter aux nues le vertueux Aphatie, m’a soudainement remis en mémoire la regrettée mère Denis. Tout le plaidoyer de Christine Angot est en effet un remix du réjouissant «Ah, oui, c’est [ben] vrai, ça !» par quoi la fausse lavandière concluait ses démonstrations en l’honneur de Vedette. J’en veux pour preuve cette phrase proprement denisienne : «Les maîtres du monde sont les gens riches et haut placés, c’est comme ça, il faut s’y faire.» Ou cette autre, pas moins clownesque, surtout si on la médite, les narines farcies à l’encens : «La littérature, c’est donner une forme même à ce qui est vide dans la tête, sans rien substituer à ce vide, en recréant l’état de vacance de l’esprit pendant que le corps est touché par un autre.» Mais un autre quoi ? Animal, végétal ou minéral ?

L’actualité de la semaine vu par Gérard Guégan

Le Monde des livres, déchaîné, attaque à la grosse Bertha "Belle et bête" et après Angot-mère Denis c'est V. Despentes, méprisante donc méprisable qui s'y colle.

 

 

En complément :

Marcela Iacub parle enfin : « Je suis honorée de ce lynchage »

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 08:27

 

aubry-amiante_02-bis.jpg

Chance ou malchance ? La mise en examen de Martine Aubry a été effacée des radars par la réélection d’Obama. Est-il cependant permis de s’interroger sur le rôle que s’octroient certains juges d’instruction dans des affaires médiatisées ?


Double rappel. Dans l’affaire dite Carlton qui visait un bon client, DSK, pas moins de trois juges d’instruction étaient mobilisés. Pour se partager un dossier complexe – soupçons de proxénétisme hôtelier, l’affaire Carlton proprement dite, détournement de biens sociaux, rôle de DSK - chacun son volet de l’affaire ? Et bien non, DSK convoqué, ce sont les trois, Mmes Stéphanie Ausbart, Ida Chafaï et M. Mathieu Vignau (ex-assesseur du procès d’Outreau), qui ont entendu DSK avant de lui signifier une mise en examen pour proxénétisme. Affaire Tarnac : pire encore. Le juge Fragnoli, après avoir instruit à charge pendant quatre ans s’auto-dessaisit en envoyant à des journalistes un courriel quasi-débile.


aubry-amiante jugeIci, la juge d’instruction de l’affaire de l’amiante, à la veille de recevoir Mme Aubry, se croit obligée de publier un communiqué pour dire qu’elle serait «imperméable à toute pression» en ce qui concerne l’éventuelle mise en examen de la maire de Lille. Et d’ajouter : « Un juge d'instruction doit travailler en toute objectivité et sérénité sur les seuls faits et périodes dont il est saisi et se doit d'être imperméable à toute pression principalement avant toute décision à prendre dans un dossier comme les textes de lois l'exigent ». Excusez-nous, pauvres justiciables, nous avons peine à comprendre : vous n’avez pas encore entendu Mme Aubry que vous nous faites part de « pression ». Quelle pression ? La Ministre de la Justice via un procureur aux ordres, modèle courroye de transmission ? Le conseiller juridique de la présidence de la République, via le même circuit ?


Eh bien non : cette pression elle vient de l'association des victimes de l'amiante et du secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly. On ne peut y ajouter C. Hutin, qui a présidé le groupe « Amiante » à l’Assemblée nationale. S’il ose dire : «Ceux qui ont accès au dossier (les parties civiles) reconnaissent que rien ne peut être reproché à titre personnel à Martine Aubry. Stigmatiser des fonctionnaires ou des responsables politiques qui ont fait leur travail ou leur devoir dans un contexte très difficile, n’est probablement pas la meilleure façon de rendre service aux victimes de l’amiante», il l’a fait après la mise en examen.


Ce n’est pas en tant que femme politique, mais en tant que haute fonctionnaire à la tête d’une « direction » du ministère du travail que Martine Aubry a été mise en examen par la juge d’instruction, Mme Marie-Odile Bertella-Geffroy, imperméable donc à ces pressions. Or, au-dessus d’elle – nous étions dans la 1ère cohabitation – il y avait un Ministre, Philippe Seguin et son cabinet. Elle a été entendue pendant plus de huit heures. Elle avait déjà été interrogée dans le cadre de l’enquête en 2010 par la gendarmerie.

Mais quoi qu’elle et ses avocats disent, "On a eu affaire à un juge qui était très déterminé. Sa décision était prise avant même le début de l'audition". Le communiqué le prouvait.


Et cette juge d’instruction, qui n'instruit qu'à charge, n’a sans doute que faire du témoignage de Sylvain Stanesco, conseiller régional PS du Nord et victime de l'amiante : « Je sais très bien qui était à nos côtés et qui ne l'était pas. Martine Aubry était l'une des rares à nos côtés. Quand elle était ministre, elle nous a donné la cessation anticipée d'activité des victimes de l'amiante et elle a créé le FIVA, le Fonds d'Indemnisation des Victimes de l'Amiante. Aujourd'hui, sans ces deux éléments, les salariés n'auraient rien ».


Il est plus que probable que la mise en examen de Martine Aubry soit, tôt ou tard, invalidée. Mais, petite anecdote : distribution de tracts au marché de L. juste avant le 2e tour des présidentielles, Robert, beauf de droite (celui qui déplore l’absence de bas-poitevins de souche dans l’équipe de foute locale) refuse le tract que je lui tends et me lance « Faudra nommer Fabius à la Santé » ! J’ai relevé son pessimisme : il nous voyait gagner. Mais j’ai mis du temps à réaliser : Fabius … santé … ah, oui ! l’histoire du sang contaminé… ou plutôt du sida … test américain … dont il a été totalement innocenté ! Mais pour la droite, seule la présomption de culpabilité demeure.

Aubry-amiante 01

Donc, la juge d’instruction, dans le seul but de montrer qu’elle résistait aux pressions (des victimes, qui trouvent en outre que son instruction traîne) a collé l’étiquette « amiante » sur le front de M. Aubry. Etiquette qui lui restera dans l’esprit de beaufs et qui sera perpétuellement évoquée par les cyniques.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 07:40

DSK-figaro2.jpgCoïncidence qui ne peut être que fortuite ou, si vous préférez, le fruit du pur hasard, au moment même où le sortant et ses sbires en font des tonnes sur de peu originales prétendues déclarations de DSK Le Figaro révèle les échanges entre l'ex-patron du FMI et les magistrats Lillois qui, à l'issue de cette audition, le mettront en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée».

 

« Le Figaro [qui dans le chapô de l’article évoque l’article du Guardian] a pu consulter le procès-verbal de la comparution de DSK le 26 mars dans une caserne de Lille. Une longue partie de chats et souris, instructive sur la stratégie des deux camps. Les magistrats tentent d'obtenir que l'ex-ministre reconnaisse avoir participé à un réseau organisé pour satisfaire ses «besoins sexuels» en recourant à des prostitués. Dominique Strauss-Kahn, lui, campe sur sa ligne de libertinage assumé et s'emploie à contester point par point la thèse des juges. »

 

On a droit au verbatim, le Procès verbal en direct avec vous :

- «Fabrice Paszkowski dit que vous n'étiez pas l'instigateur mais que vous étiez content (…) parce que vous aimez le sexe.»

- «Il a raison de dire que je n'étais pas l'instigateur (…) J'étais content comme je le suis généralement quand des amis m'invitent à faire quelque chose.»

- «Ne pensez-vous pas avoir mis en place ce système de complaisance dans votre entourage dans le but de satisfaire vos besoins sexuels?»

- «(…) Non, je n'ai jamais eu le sentiment d'une quelconque forme d'organisation mise en place et encore moins que cette organisation faisait appel à la prostitution.»

 

On peut supposer que notre grand journal d’investigation a tout le reste d’un long interrogatoire. Car, en effet, Le Figaro nous donne tous les détails sur l’organisation des parties fines (partouzes si vous préférez) avec des copies de SMS échangés entre DSK et ses amis libertins. Ne reculant devant rien, la Pravda UMPiste nous apprend qu’en janvier 2010, selon des échanges de SMS, l'ancien leader politique offre un «cadeau» -une prostituée, selon les soupçons des juges- à l'ex-navigateur et peintre Titouan Lamazou.

 

Les enquêteurs sont d’une pertinence incroyable : ayant employé le mot de « copines » dans un SMS, DSK a droit à cette remarque lors de sa garde à vue: « Si nous vous disons que dans le milieu du proxénétisme, “des copines” est le terme voulu par la bienséance pour désigner des prostituées ou des escort-girls, qu'avez-vous à répondre à cela ? » DSK: «Je ne connais pas le milieu des prostituées.» Plus fort encore : « La juge tente un autre biais: « Florence dit que vous étiez un élément très actif du groupe sur le plan sexuel et que vous étiez très intéressé par les “nouvelles venues”, moins par les anciennes. Qu'en dites-vous ? » - «Sur la première partie, c'est un commentaire que je lui laisse sur mon activité (…) Il est vrai que l'intérêt du libertinage repose en partie sur la nouveauté.»

 

La juge Stéphanie Ausbart de fait n’hésite pas à aller au fond des choses… Elle ne doit pas être submergée de dossiers pour, avec deux autres collègues, consacrer tant de temps à une affaire, certes très médiatique, mais qui, sur le plan judiciaire est quand même secondaire.Et si elle instruit à charge et à décharge, le 2e mot doit être pris dans son acception gaillarde plus que juridique.

 

Le Figaro nous a déjà habitué à de tels exploits : il a été ainsi capable, lors d’un interrogatoire totalement illégal, de l’ex-comptable de Mme Bettencourt de publier, soigneusement caviardé, le PV, photocopies à l’appui, de cet interrogatoire. Inutile de trop chercher la source, le procureur chargé à l’époque de l’affaire était Courroye, qui remontait directement le PV au fur et à mesure à l’étage au-dessus, les policiers faisaient de même et Mougeotte était en ligne directe avec le palais.

 

Ce qui est quand même un peu étonnant, c’est que le sortant et Mougeotte osent encore employer un procédé aussi indigne.

 

Décidément, avec Sarko, le pire est toujours sûr !

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