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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 18:27
"Sarko s’est tuer" ou Jouyet et Fillon ont été "torpiller" ?

Après avoir démenti, Jouyet dit avoir bien dit ce que Fillon lui a dit, mais Fillon dit ne pas avoir dit ce que Jouyet dit qu’il a dit ! C’est clair ?

Et que dit Jouyet que Fillon lui a dit ? Que l’Élysée frappe vite et fort dans les affaires que traîne Sarkozy ! Et qu’a fait l’Élysée ? Rien. Une affaire d’état ? Pschitttt… comme aurait dit Chirac.

 

Reprenons. Les Bob Woodward et Carl Bernstein du Monde, Davet et Lhomme, révélent que Fillon, lors d’un discret déjeuner, en Juin 2014, avec  Jean-Pierre Jouyet, aurait demandé au secrétaire général d’activer le Parquet pour accélérer les procédures et bloquer le retour de Sarkozy.  Ce faisant, ils réussissent l’exploit de  griller leur gorge profonde et de rater complétement le lancement de leur livre « Sarko s’est tuer » !

Trop forts, les duettistes.

 

Passons sur les faux-culs qui crient à la connivence UMP-PS parce qu’un ex-premier ministre déjeune avec le secrétaire général  de la présidence. Mélenchon lui-même a expliqué que l’on peut discuter entre personnes de bords opposés sans être complices (on le voit d’ailleurs dans un documentaire de 2011, où il s’en prend à Le Foll, PS, dans les couloirs du Parlement européen, discuter aimablement avec Dati et même échanger avec la Le Pen).

 

Les propos que Jouyet prête à Fillon ne sont pas invraisemblables, si j’en crois l’extrait publié par L’OBS (06/11/2014). « Devant un Jean-Pierre Jouyet ébahi, François Fillon n’a pas de mots assez durs pour l’ex-chef d’état. Il se montre particulièrement sévère s’agissant des pénalités remboursées par l’UMP en lieu et place de Nicolas Sarkozy, sanctionné pour avoir dépassé le plafond de ses dépenses de campagne en 2012. “Jean-Pierre, c’est de l’abus de bien social, c’est une faute personnelle, l’UMP n’avait pas à payer.” » Et d’encourager l’Élysée à user de son autorité sur le Parquet pour accélérer les procédures visant son ex-patron !

 

Or, fidêle en cela aux engagements pris de ne plus instrumentaliser le Parquet, comme du temps où Courroye allait chercher ses ordres au château, la Présidence n’a rien fait. Où est donc l’affaire d’état ?

 

Mais, en revanche, et avec Fillon, on peut s’interroger sur la passivité du Ministère public dans ce que la Justice a qualifié d’abus de confiance, ce paiement indu de pénalités personnelles par un parti politique qui pouvait relever d’une citation directe immédiate. Car qu’y-a-t-il donc à instruire, si ce n’est à vérifier l’origine du paiement ? Comme le notent Davet et Lhomme, l’interprétation de l’article L52-15 du Code électoral ne souffre pas la moindre contestation : c’est bien le candidat qui est tenu de verser au Trésor public une somme égale au montant du dépassement. Passivité que l’on n’osera qualifier.

 

Car Sarkozy, l’affaire Bismuth l’a prouvé si besoin était, bénéficie de relais complaisants au sein de l’appareil judiciaire – n’a-t-il pas cyniquement clamé qu’il n’avait pas besoin de s’adresser à Azibert, puisque J.C. Marin lui devait sa nomination comme procureur général auprès de la Cour de Cassation ! – et de l’appareil policier.

Encore une anomalie (voir le lien plus bas)

Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont été obligés d’en convenir eux-mêmes, dans La nouvelle édition  : le bouze, fortement activé par les sarkozystes sur cet incident, aboutit à renforcer le discours victimaire de leur champion.

Et leur livre qui met en relief ce mélange singulier de Silvio Berlusconi et de Gaston Lagaffe qu’est Nicolas Sarkozy, devient une torpille anti-Fillon et anti-Jouyet, mais surtout une arme de plus pour le F-Haine.

Et risque donc de rater sa cible.

 

 

Canard Enchaîné 12 novembre 2014
Canard Enchaîné 12 novembre 2014

L. M. Hoarau signe un réquisitoire sévère envers les deux journalistes du Monde qui ont grillé allègrement leur source.

En complément, cet article signé d'un rédacteur en chef du Canard Enchaîné qui dénonce sévèrement le procédé des deux investigateurs consistant à livrer leur source en pâture. Ce faisant, il est probable qu'ils vont tarir les leurs propres ou n'auront plus que des filets de confidences de seconde ou troisième main.

Mais, comme le souligne Hoarau, cette pratique risque aussi de tarir celles de leurs confrères.

Et à quoi peut servir une belle loi - que les sarko-boys se faisaient un devoir de violer - sur la protection des sources des journalistes, si ce sont eux-mêmes qui les trahissent.

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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 16:07
Délimitation d'une zone de sécurité à Brétigny

Délimitation d'une zone de sécurité à Brétigny

Des CRS plus crédibles que la Croix rouge ou le SAMU, une caméra de la RATP dont la RATP nie l’existence, un prétendu alibi, un interrogatoire qui disculpe Sarkozy, etc. des policiers distillent des infos, rapports, PV, etc. repris par de soi-disant journalistes d’investigation. Et des fuites policières aux buts politiques à peine déguisés.

Jean-Michel Décugis _ Le Point

Jean-Michel Décugis _ Le Point

Tenez-vous bien, c’est un journaliste, un vrai de vrai, qui nous l’affirme dans Le Point « EXCLUSIF. Brétigny : des scènes de vol et de caillassage ont bien eu lieu ». Exclusif, on veut bien, mais le « ont bien eu lieu » relève de l’affirmation gratuite.

Eh quoi, vous en doutez ? alors qu’un – tenez-vous bien -  document confidentiel de la direction centrale des CRS  fait état de jets de projectiles et de vols sur les victimes du déraillement du train. Sauf que Croix-Rouge et Samu affirmaient n'avoir constaté "aucune agression et avoir travaillé de façon tout-à-fait normale" en gare de Brétigny. Nos CRS strasbourgeois venus de Meaux, eux "À leur arrivée (…) devaient repousser des individus, venus des quartiers voisins, [très forts nos CRS strasbourgeois déterminant, sans coup férir, l’origine de ces « individus »] qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles".  Comment peut-on oser mettre en doute un tel rapport, alors que le même hebdomadaire, dans un autre article, ne fait état, comme L’Express son rival de droite, que de quatre plaintes enregistrées et que le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne, persiste et signe : "J'étais sur place, il y a certes eu des tensions pour repousser des individus, mais je n'ai vu ni scène de pillages ni violences urbaines."

Mais, évidemment, entre ce prétendu rapport de CRS qui n’ont aucun rôle d’investigation et une déclaration d’un personnage officiel, « nos révélations, écrivent sans vergogne les deux journalistes, ne vont pas manquer de relancer la polémique. En effet, dès le vendredi, le syndicat de police Alliance avait fait état de scènes de pillage avec un groupe de jeunes qui "aurait dépouillé les victimes et notamment les premiers cadavres" » (dans l’exagération ignoble ce syndicat ne recule devant rien).

 

Car, au départ, de fait, il y a eu Europe 1 qui s’est fait complaisamment l’écho d’Alliance, syndicat policier très proche de l’UMP, dont la porte-parole, répercutant de prétendus témoignages de policiers sur place, parlait de ces jeunes détrousseurs de cadavres !

 

Faut-il rappeler qu’en principe, sur place, se trouvait une flopée de journalistes qui, à part, commenter la catastrophe, du dessus des voies pour avoir une vue globale de la gare, n’ont pas été foutus capables de dégoter un témoin, voire une victime –pas chez les cadavres bien sûr, mais les rescapés - de ces actes odieux ?

Journalistes d’investigations-bidons !

La complaisance se transforme même en complicité quand, dans l’affaire Méric, le journaliste de RTL relaie une abracadabrantesque histoire de vidéo de la RATP. De source policière comme il se doit.

  

Yldune Levy (affaire Tarnac)

Yldune Levy (affaire Tarnac)

On atteint même le summum de la servilité pour les thèses policières avec O. Toscer journaliste du Nel Obs qui relaie les dernières imbécilités de policiers dont l’incompétence – pour rester dans l’euphémisme – s’est étalée dans « l’affaire Tarnac ».

Le dernier exemple est symptomatique. Le journaliste travaille dans un hebdo, certes vilipendé par les bogôs, mais qui dans l’affaire Tarnac a été assez circonspect. Il n’a donc pas une pression de sa hiérarchie. Mais il pratique, comme ses collègues, un journalisme dit d’investigation qui est, en fait, un sport en chambre consistant à attendre le PV, le rapport, le communiqué d’Alliance, etc., sans se donner la peine de quitter l’écran ou le portable, pour aller recouper sur le terrain. Leur complaisance est l’assurance de nouvelles fuites policières qui alimenteront le bouzze ou plutôt la bouse de l’info bidon !

Mougeotte et Courroye

Mougeotte et Courroye

Le grand maître de ce type de journalisme fut, sans conteste, Mougeotte, quand, naguère, il dirigeait Le Figaro. Il a été ainsi capable, lors d’un interrogatoire totalement illégal, de l’ex-comptable de Mme Bettencourt de publier, soigneusement caviardé, le PV, photocopies à l’appui, de cet interrogatoire. Inutile de trop chercher la source, le procureur chargé à l’époque de l’affaire était Courroye (dit de transmission), qui remontait directement le PV au fur et à mesure à l’étage au-dessus, les policiers faisaient de même et Mougeotte était en ligne directe avec le palais non de Justice mais de l’Elysée. Il réédita cet exploit avec l’interrogatoire de DSK par les juges Lillois.

  

Est-ce tomber dans la théorie du complot que d’affirmer que certains journalistes, à l’insu de leur plein gré, se font complices de manipulations d’origine policière et/ou politique ? Pour Mougeotte, c’est flagrant. Pour ceux du Point pointe fort le désir de se faire mousser : il fallait voir plastronner l’un des deux sur les étranges lucarnes avec son document tellement confidentiel qu’il avait atterri sur son bureau. Pour deux autres, il est probable que leur « intime conviction » - culpabilité de Coupat-Levy pour l'un, culpabilité de Méric la victime pour un autre - est confortée par des  révélations secrètes que leurs sources policières se font un devoir de leur refiler.

Reste aussi à s’interroger sur lesdites sources policières, fort accommodantes avec l’ancien pouvoir et qui, là, jouent visiblement contre le pouvoir actuel sur Brétigny et dans l’affaire Méric.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 07:40

DSK-figaro2.jpgCoïncidence qui ne peut être que fortuite ou, si vous préférez, le fruit du pur hasard, au moment même où le sortant et ses sbires en font des tonnes sur de peu originales prétendues déclarations de DSK Le Figaro révèle les échanges entre l'ex-patron du FMI et les magistrats Lillois qui, à l'issue de cette audition, le mettront en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée».

 

« Le Figaro [qui dans le chapô de l’article évoque l’article du Guardian] a pu consulter le procès-verbal de la comparution de DSK le 26 mars dans une caserne de Lille. Une longue partie de chats et souris, instructive sur la stratégie des deux camps. Les magistrats tentent d'obtenir que l'ex-ministre reconnaisse avoir participé à un réseau organisé pour satisfaire ses «besoins sexuels» en recourant à des prostitués. Dominique Strauss-Kahn, lui, campe sur sa ligne de libertinage assumé et s'emploie à contester point par point la thèse des juges. »

 

On a droit au verbatim, le Procès verbal en direct avec vous :

- «Fabrice Paszkowski dit que vous n'étiez pas l'instigateur mais que vous étiez content (…) parce que vous aimez le sexe.»

- «Il a raison de dire que je n'étais pas l'instigateur (…) J'étais content comme je le suis généralement quand des amis m'invitent à faire quelque chose.»

- «Ne pensez-vous pas avoir mis en place ce système de complaisance dans votre entourage dans le but de satisfaire vos besoins sexuels?»

- «(…) Non, je n'ai jamais eu le sentiment d'une quelconque forme d'organisation mise en place et encore moins que cette organisation faisait appel à la prostitution.»

 

On peut supposer que notre grand journal d’investigation a tout le reste d’un long interrogatoire. Car, en effet, Le Figaro nous donne tous les détails sur l’organisation des parties fines (partouzes si vous préférez) avec des copies de SMS échangés entre DSK et ses amis libertins. Ne reculant devant rien, la Pravda UMPiste nous apprend qu’en janvier 2010, selon des échanges de SMS, l'ancien leader politique offre un «cadeau» -une prostituée, selon les soupçons des juges- à l'ex-navigateur et peintre Titouan Lamazou.

 

Les enquêteurs sont d’une pertinence incroyable : ayant employé le mot de « copines » dans un SMS, DSK a droit à cette remarque lors de sa garde à vue: « Si nous vous disons que dans le milieu du proxénétisme, “des copines” est le terme voulu par la bienséance pour désigner des prostituées ou des escort-girls, qu'avez-vous à répondre à cela ? » DSK: «Je ne connais pas le milieu des prostituées.» Plus fort encore : « La juge tente un autre biais: « Florence dit que vous étiez un élément très actif du groupe sur le plan sexuel et que vous étiez très intéressé par les “nouvelles venues”, moins par les anciennes. Qu'en dites-vous ? » - «Sur la première partie, c'est un commentaire que je lui laisse sur mon activité (…) Il est vrai que l'intérêt du libertinage repose en partie sur la nouveauté.»

 

La juge Stéphanie Ausbart de fait n’hésite pas à aller au fond des choses… Elle ne doit pas être submergée de dossiers pour, avec deux autres collègues, consacrer tant de temps à une affaire, certes très médiatique, mais qui, sur le plan judiciaire est quand même secondaire.Et si elle instruit à charge et à décharge, le 2e mot doit être pris dans son acception gaillarde plus que juridique.

 

Le Figaro nous a déjà habitué à de tels exploits : il a été ainsi capable, lors d’un interrogatoire totalement illégal, de l’ex-comptable de Mme Bettencourt de publier, soigneusement caviardé, le PV, photocopies à l’appui, de cet interrogatoire. Inutile de trop chercher la source, le procureur chargé à l’époque de l’affaire était Courroye, qui remontait directement le PV au fur et à mesure à l’étage au-dessus, les policiers faisaient de même et Mougeotte était en ligne directe avec le palais.

 

Ce qui est quand même un peu étonnant, c’est que le sortant et Mougeotte osent encore employer un procédé aussi indigne.

 

Décidément, avec Sarko, le pire est toujours sûr !

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