« Je n’ai pas de leçon de morale à recevoir de DSK, du PS, etc. » Le sortant nous a déjà sorti ce genre de phrase, mais là il en fait des tonnes ! Oubliant au passage que, si les mœurs privées de l’ex Directeur du FMI peuvent paraître fort dépravées, un non lieu a été prononcé pour l’affaire du Sofitel ! Quant aux affaires lilloises, elles sont en cours d’instruction. Mais avec Sarko, la présomption d’innocence est une présomption de culpabilité.
NKM qui décidément fait une concurrence effrénée à N. Morano ose dire que Hollande "vient de se trouver un nouveau témoin de moralité en la personne de Dominique Strauss-Kahn", "un témoin de moralité qui est mis en examen pour proxénétisme aggravé".
En quoi, F. Hollande, qui peut difficilement être soupçonné de financements occultes de la campagne de 2007, aurait-il besoin d’un témoin de moralité ? Depuis quand, dans un état de droit une mise en examen vaudrait condamnation ? On voit bien que toute cette indignation outrée est bidon. NKM, devenue hystérique, va même s’en prendre à Hollande parce que des membres de son équipe de campagne auraient croisé DSK dans une rencontre privée, initiée par Julien Dray, rencontre qui aurait eu lieu dans la rue Saint-Denis ! Que l’on sache, M. Strauss-Kahn n’est pas assigné à résidence et ses amis s’honorent à lui garder leur amitié, même si, eux, auraient quelque raison de lui en vouloir pour sa légèreté.
Mais quel est donc l’objet de la feinte ire du sortant et de ses sbires ?
Un article dans le Guardian britannique d’Edward Epstein, contant un entretien qu’il aurait eu avec DSK le 13 avril 2012 et un interview du même Epstein dans Libération du 25 avril.
Tout cela à quelques jours de la parution du livre de ce journaliste Three Days in May sur l'affaire du Sofitel. Comme une opération de promotion. Il faut noter que l’article du Guardian ne comporte pratiquement aucune citation entre guillemets de DSK qu’Epstein dit pourtant avoir rencontré 2 h ½. «Peut-être ai-je été politiquement naïf, mais je ne croyais tout simplement pas qu'ils iraient aussi loin. Je ne pensais pas qu'ils trouveraient quoi que ce soit qui puisse me stopper», qui fera le titre, révèle, de fait, sa totale et bien légère naïveté.
Epstein donc affirme "Dominique Strauss-Kahn était déjà sous surveillance depuis plusieurs semaines et était devenu la principale "cible" des services français en février ou en mars 2011. Ils surveillaient ses faits et gestes, ils savaient ce qui lui est arrivé au Sofitel parce qu'ils avaient forcément quelqu'un de l'hôtel qui les informait".
Alain Hamon, dans Police, l’envers du décor, prétend lui que "quand le directeur du FMI venait en mission en France, les hommes du renseignement intérieur (DCRI) semblaient ne pas perdre une miette de ses déplacements".
Rien de prouvé, rien d’invraisemblable non plus.
A l’appui de ses dires, Epstein évoque "une transcription dont disposeraient les services français relative à une conversation le 12 mai à l'hôtel W de Washington, entre DSK et le commissaire Jean-Christophe Lagarde" (commissaire mis en cause aussi dans l’affaire du Carlton de Lille). Ce commissaire a bien été entendu par la police des polices pour avoir aussi dit que DSK était sous surveillance. Un article du Nouvel Obs du 7 décembre 2011 en faisait déjà état ainsi que de confidences de Frédéric Lefebvre – alors député UMP des Hauts de Seine - aux journalistes, rapportées en 2009 dans un livre : "DSK ne tiendrait pas une semaine. On a des photos, elles existent ! On les fera circuler, ça ne plaira pas aux Français".
Pour le reste Epstein insiste sur ce qu’il appelle la "danse de la victoire", où l’on voit dans les sous-sols du Sofitel deux hommes se congratuler et entamer un pas de danse. L’un des deux est repéré, sur les vidéos de surveillance, observant DSK "quand il arrive le 13 mai" au Sofitel, il "le suit encore quand il monte dans sa chambre", est "de nouveau là, à chaque instant" quand DSK part de l'hôtel le lendemain, puis "retourne dans la chambre 2806" après les révélations de Nafissatou Diallo. Mais tout cela Epstein l’avait déjà écrit.
Absolument rien de neuf. Mais le sortant aux abois de se jeter sur ce faux scoop, comme un chien sur un os. L’espace d’un numéro de fausse colère à la de Funès, il nous aura au moins épargné un nouveau numéro de drague de la fille Le Pen et de ses électeurs.
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