Coïncidence qui ne peut être que fortuite ou, si vous préférez, le fruit du pur hasard, au moment même où le sortant et ses sbires en font des tonnes sur de peu originales prétendues déclarations de DSK Le Figaro révèle les échanges entre l'ex-patron du FMI et les magistrats Lillois qui, à l'issue de cette audition, le mettront en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée».
« Le Figaro [qui dans le chapô de l’article évoque l’article du Guardian] a pu consulter le procès-verbal de la comparution de DSK le 26 mars dans une caserne de Lille. Une longue partie de chats et souris, instructive sur la stratégie des deux camps. Les magistrats tentent d'obtenir que l'ex-ministre reconnaisse avoir participé à un réseau organisé pour satisfaire ses «besoins sexuels» en recourant à des prostitués. , lui, campe sur sa ligne de libertinage assumé et s'emploie à contester point par point la thèse des juges. »
On a droit au verbatim, le Procès verbal en direct avec vous :
- «Fabrice Paszkowski dit que vous n'étiez pas l'instigateur mais que vous étiez content (…) parce que vous aimez le sexe.»
- «Il a raison de dire que je n'étais pas l'instigateur (…) J'étais content comme je le suis généralement quand des amis m'invitent à faire quelque chose.»
- «Ne pensez-vous pas avoir mis en place ce système de complaisance dans votre entourage dans le but de satisfaire vos besoins sexuels?»
- «(…) Non, je n'ai jamais eu le sentiment d'une quelconque forme d'organisation mise en place et encore moins que cette organisation faisait appel à la prostitution.»
On peut supposer que notre grand journal d’investigation a tout le reste d’un long interrogatoire. Car, en effet, Le Figaro nous donne tous les détails sur l’organisation des parties fines (partouzes si vous préférez) avec des copies de SMS échangés entre DSK et ses amis libertins. Ne reculant devant rien, la Pravda UMPiste nous apprend qu’en janvier 2010, selon des échanges de SMS, l'ancien leader politique offre un «cadeau» -une prostituée, selon les soupçons des juges- à l'ex-navigateur et peintre Titouan Lamazou.
Les enquêteurs sont d’une pertinence incroyable : ayant employé le mot de « copines » dans un SMS, DSK a droit à cette remarque lors de sa garde à vue: « Si nous vous disons que dans le milieu du proxénétisme, “des copines” est le terme voulu par la bienséance pour désigner des prostituées ou des escort-girls, qu'avez-vous à répondre à cela ? » DSK: «Je ne connais pas le milieu des prostituées.» Plus fort encore : « La juge tente un autre biais: « Florence dit que vous étiez un élément très actif du groupe sur le plan sexuel et que vous étiez très intéressé par les “nouvelles venues”, moins par les anciennes. Qu'en dites-vous ? » - «Sur la première partie, c'est un commentaire que je lui laisse sur mon activité (…) Il est vrai que l'intérêt du libertinage repose en partie sur la nouveauté.»
La juge Stéphanie Ausbart de fait n’hésite pas à aller au fond des choses… Elle ne doit pas être submergée de dossiers pour, avec deux autres collègues, consacrer tant de temps à une affaire, certes très médiatique, mais qui, sur le plan judiciaire est quand même secondaire.Et si elle instruit à charge et à décharge, le 2e mot doit être pris dans son acception gaillarde plus que juridique.
Le Figaro nous a déjà habitué à de tels exploits : il a été ainsi capable, lors d’un interrogatoire totalement illégal, de l’ex-comptable de Mme Bettencourt de publier, soigneusement caviardé, le PV, photocopies à l’appui, de cet interrogatoire. Inutile de trop chercher la source, le procureur chargé à l’époque de l’affaire était Courroye, qui remontait directement le PV au fur et à mesure à l’étage au-dessus, les policiers faisaient de même et Mougeotte était en ligne directe avec le palais.
Ce qui est quand même un peu étonnant, c’est que le sortant et Mougeotte osent encore employer un procédé aussi indigne.
Décidément, avec Sarko, le pire est toujours sûr !
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