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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 21:28
Maîtres Temime et Dupont-Moretti au "Grand Journal" 12/06/13

Maîtres Temime et Dupont-Moretti au "Grand Journal" 12/06/13

Avec la mise en examen de Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l’affaire de l’arbitrage en faveur de Tapie se poursuit. Occasion pour le Grand Journal de Canal + d’inviter deux avocats de Tapie, Maîtres Témime et Dupont-Moretti. Grand Journal dirigé non par Denisot, mais par Ali Baddou.

 

Après, comment ils disent au Parti de gauche déjà ? un "salopard" ?, disons un "salaud", évidemment au sens sartrien du mot, Clément Weill-Raynal*, on a eu droit dans l’honni Grand Journal, à un magnifique numéro d’avocats avec, en particulier, Maître Dupont-Moretti.

 

Dire que l’on s’est désolé de le voir agresser Aphatie serait être un peu faux-cul. Mais si Aphatie ne possédait pas son dossier – il tranche de tout avec faconde sans trop creuser les sujets – Maître Dupont-Moretti maniait la mauvaise foi avec une maestria admirable. Tout-à-fait légitimement d’ailleurs. C’est son boulot d’avocat.

 

Grand numéro : le gentil Ali Baddou – qui l’avait reçu précédemment dans son émission du midi « La nouvelle édition » - accuse-t-il son confrère et lui de « noyer le poisson », il lâche les vannes. Indignation sursurjouée (« C’est n’importe quoi, avec vos qualificatifs »), accusation « d’avoir été les procureurs » de leur confrère Weill-Raynal, rappel, fort bienvenu au demeurant, de la présomption d’innocence, rapprochement avec le réquisitoire du procureur de Lille pour un non-lieu pour DSK, et victimisation du pôvre Tapie démoli tous les jours dans la presse. Peut-être pas quand même dans La Provence ou Corse-Matin ! Suivi d’une attaque contre « M. Mediapart », accusé au passage d’utiliser des « écoutes téléphoniques illégales » (affaire Cahuzac ? ou Bettencourt-Woerth ? mais là ce ne sont pas des écoutes téléphoniques).

 

Mais son numéro sublime a été, s’agissant des liens entre un des trois juges-arbitres et l’avocat de Tapie dans l’arbitrage, son « mais moi je plaide devant des juges que je connais et je connais plus de magistrats que vous, M. Aphatie ». Mauvaise foi complète, évidente, qu’Aphatie, plus à l’aise justement dans les accusations péremptoires que dans l’échange, complétement tétanisé, n’a pas relevé. Bien sûr, que les avocats connaissent les juges et les membres du parquet, et inversement. Mais connaissance et connivence ne sont pas synonymes. C’est de cela qu’il est question, cher Maître, et vous le savez.

 

Grand morceau de bravoure encore, quand Dupont-Moretti a affirmé que dans l’affaire Adidas, le Crédit Lyonnais avait volé, floué Bernard Tapie. « Toutes les juridictions ont donné tort au Crédit Lyonnais ». Là encore, Aphatie, toujours tétanisé, ne lui a pas rétorqué : pourquoi, alors, faire appel à cette procédure arbitrale si la procédure normale, qui arrivait à son terme, donnait raison à Tapie ?

 

Présomption d’innocence (que j’ai trop évoquée, s’agissant justement de DSK) oblige et respect du rôle de l’avocat qui a le droit absolu d’utiliser tous les moyens de défense qu’il juge utiles pour son client, je ne reprocherai à Maître Dupont-Moretti qu’une agressivité exagérée à l’encontre d’Ali Baddou qui lui mettait sous le nez une déclaration de Tapie au JDD. Ce fut son confrère Temime qui s’en tira par une pirouette, en laissant entendre que l’innocent Tapie s’était fait piéger dans un entretien téléphonique.

 

Ce « Grand journal », si vilipendé en ce moment, aura au moins fourni ce grand moment où l’avocat remonté comme une pendule atomise un procureur, Aphatie, pas assez au fait du dossier.

 

* Ce soi-disant journaliste de FR3 avait filmé clandestinement le fameux « mur des cons » pour le refiler à un site de droite Atlantico

 

Pour ceux qui n'ont pas tout suivi de cette affaire Tapie, un résumé en images animées.

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 16:21

 

Eh oui ! j’ai osé commettre dans feu Le Post, un « Roman Polanski et les cagots déchaînés ». Cela m’a valu un déchaînement des hyènes, avec «On enquête sur vous ». La défense de DSK nécessitait aussi la port d’un casque de chantier. Se lancer maintenant dans celle de Marcela Iacub relève de l’absolu masochisme. Inutile d’argumenter, les hystérico-moralistes qui n’ont pas lu une demi-ligne du dossier de Roman Polanski, ni suivi celui de DSK, ni lu non plus les bonnes feuilles du livre de Marcela Iacub, font retentir leurs mêmes cris de lyncheurs.

marcela_iacub.jpg

Honte et scandale !

 

Un bref relevé  non exhaustif des commentaires sur un article du Nel Obs en ligne - DSK par Marcela Iacub : une stupéfiante puissance littéraire -  est révélateur.

« Je suis journaliste de presse écrite. Il me semble que Le Nouvel Obs vit ses dernières années. Comment est-il possible de tomber aussi bas en journalisme ? » écrit un Torn Ventura qui doit être moins journaliste que moi. Il ajoute « Non seulement jamais plus je n'achèterai cet hebdo, mais l'idée même de travailler pour ce genre de presse me devient abjecte. Et je me demande même comment les journaleux qui y bossent peuvent continuer à se regarder dans la glace et se dire : je suis un journaliste » !

« C'est une ignominie. Je n'acheterai plus jamais le nouvel obs que je lis pourtant depuis des décennies et qui est désormais, grâce aux diligences de M. Joffrin, digne des pires tabloïds anglo-saxons » (copié/collé des textes) ajoute Hunkeler Bernard. Il est rejoint par J. M. Matthieu « le NouvelObs tombe dans la fange la plus nauséabonde, à l'instar de Voici et autres ! » « C est pitoyable minable honteux , honte au nouvel obs » s’écrie Stépahane Perraud !

 

Ce n’est rien évidemment à côté des attaques ad hominem infligé à Marcela Iacub. Un certain Guy S. donne le ton « Bon pour se faire du pognon ! Que cette...........(au choix because censure) ait couché avec cet homme que he respecte ». « Prendre DSK pour amant d'un temps pour profiter de sa réputation sulfureuse en écrivant un livre sur leur relation amoureuse qui, espère t-elle, se vendra, c'est une forme de prostitution. » ajoute Bernard M. « La différence entre cette "dame" et une prostituée, est que cette dernière assume de le faire pour de l'argent. » (Mac Gyv). Mais Phil Ren fera plus fort « C 'est dans l'aile d'un asile psychiatrique que cette fouilleuse de poubelles et de slips aurait du être réduite a ecrire sa serpiliére... ». Plus fort encore dans l’ignoble, le Xavier Gallet  « et toujours les médiats vont valoriser des putes ou des escrocs; elle en a mis du temps a 'écrire' ( a plusieurs mains un livre la fille du rabin. des histoires de culs mal torchés rien de plus. » copié/collé rappelons-le, donc ortografe et sintaxe d’origine. Le lyncheur qui sommeille chez le beauf de comptoir se réveille : « il est heureux que cette femme ne propose pas de sessions de signature; elle aurait sans doute risqué de recevoir au choix oeufs, tomates ou farine ».

 

Et Sultanetta fera la synthèse des attaques anti Nel Obs et anti Marcela Iacub, avec une grande élégance : « En ce qui concerne Mme. Marcela Iacub (spécialiste de la philosophie du droit), elle a du apprendre la philosophie dans des paquets Mac Do. Je ne cracherai pas plus mais franchement là... le Nouvel Obs a dépassé l'éditeur de Mme Yaqua Cub. ce qui est choquant est la caution que Nouvel Pub offre à ce livre torché-torchon ET à son auteur hallucinante rossinante de philo et de droit. »

 

Ce relevé ne concerne qu’un article ; on a sur « Le Plus » des commentaires de la même encre. Anonymes le plus souvent et par des inconnus qui n’ont jamais été capables d’écrire une seule contribution.

 

On pourrait y ajouter un Bourdin qui joue les déontologues ou un Aphatie qui, la lippe hautainement méprisante, qualifie un livre qu’il n’a pas lu « d’histoire de coucherie ».

 

Marcela Iacub, talentueuse provocatrice

 

marcela_iacub2.png  Mais il faut avouer qu’elle l’a bien cherché, Marcela Iacub. Une intelligence brillante et provocatrice rien de tel pour faire baver de haine nos beaufs aux fronts de boeufs. Et sa liberté d’expression - à contre-pied des féministes de stricte obédience, elle va défendre le droit de vendre son corps – lui vaut les aboiements des chiennes de garde. Elle synthétisera cette double hostilité quand elle osera – avant de le rencontrer – défendre DSK dans l’affaire du Sofitel (« Une société de violeurs ? » Fayard 2011). Inutile de dire qu’elle a su aussi déclencher la vindicte des bigot-te-s, puisqu’elle a défendu le droit à l’adoption pour les couples homos.

 

Fallait-il faire la UNE du Nel Obs sur « Belle et bête » ? « Ça se discute », comme disait feu Delarue. Fallait-il en publier les « bonnes feuilles » dans le Nel Obs ? Oui, de mon point de vue. Cet entretien et ces extraits le méritent cent fois plus que ceux de Marc Fiorentino, un ultra-libéral qui ferait passer Cameron pour un collectiviste. Peut-on ajouter que Mme Iacub a une plume, un vrai talent d’écriture ? Non riposte le chœur antique des indignés.

 

DSK.jpg  DSK n'est pas content, ça se comprend, mais il a tort. Anne Sinclair n'est pas contente, ça se comprend et elle n'a pas tort. M. Iacub donne un éclairage très cruel. Mais elle sait faire preuve d'humour, voire d'auto-dérision.  Son analyse au scalpel n'est peut-être pas "vraie", mais elle est vraisemblable en ce qu'elle éclaire un comportement pour le moins incohérent.

 

 

M. Iacub reprend à sa façon le mythe du Dr Jekyll et de Mr Hyde, FMI et partouzes, l’homme Stauss-Kahn et Dominique le cochon. Sauf que pour elle, c’est le cochon qu’il faut garder - - « Le cochon, c’est la vie qui veut s’imposer sans aucune morale, qui prend sans demander ni calculer, sans se soucier des conséquences. […] Le cochon, c’est le présent, le plaisir, l’immédiat, c’est la plus belle chose qui soit, la plus belle part de l’homme. […] L’idéal du cochon, c’est la partouze: personne nest exclu de la fête, ni les vieux, ni les moches, ni les petits. […] » - et cette défense et illustration du cochon bien éveillé est dans le droit fil de ses plaidoiries antérieures pour DSK. Son analyse de l’affaire dite du Carlton de Lille est remarquable.

 

Aussi, se décrivant comme « une nonne qui tombe amoureuse d’un cochon (…) qui se détourne de la grandeur de l’amour divin pour se vautrer dans les ordures », elle devient une lointaine petite cousine de Geneviève Le Theil, l’héroïne du « Repos du guerrier » de C. Rochefort. « Je suis une sainte et…je voulais le sauver » ajoute-t-elle dans l’entretien.

 

 

 

anne-sinclair1.jpg  Reste le rôle qu’elle attribue à Anne Sinclair. Et là, on comprend que son analyse puisse cristalliser l’hostilité de celles et ceux qui admirent cette grande journaliste, cette mendèsite, comme la décrit BRP. Mais la contradiction que croit avoir décelé l’écrivaine entre des idées de gauche et son comportement, n’est pas inédite. Karl Marx a bien engrossé sa bonne (et refusé de reconnaître le gosse). Que cette mendèsiste ait eu envie de cornaquer un éléphant rose d’une « intelligence analytique incontestable » explique qu’elle ait pris de l’ascendance sur son mari dont elle aurait fait « son caniche ». Il s’agissait de l’amener à dépasser un certain dilettantisme, pour le conduire au sommet. Elle a cependant oublié de brider un peu le cochon trop éveillé qui allait causer la perte de l’éléphant. Cette analyse du rôle de l’épouse venant d’une amante est évidemment suspecte de subjectivité. Elle a le mérite de donner de la cohérence à cette histoire qui, sinon, serait… « une histoire contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur et qui ne veut rien dire. » (Shakespeare).

 

Le livre de Marcela Iacub peut et doit être discuté. En laissant de côté cette histoire de UNE, prétexte justement à le négliger. Outre ses qualités d’écriture, cet objet littéraire non identifié – auto-fictionnel, allégorique, fantasmatique… - est une véritable enquête de terrain que l’on peut qualifier d’obscène par sa crudité, son dévoilement de l’intime, mais qui n’a rien apparemment d’une « histoire de cul » (les amateurs de livres qu’on lit d’une main seront déçus). Il nous montre un DSK obligatoirement inconnu.  

 

L’analyse très aigue que tire l’auteur de cette enquête semble donner des clés de compréhension d’un comportement paradoxal où le « libertinage » ostensible pour ne pas dire ostentatoire auquel se livrait DSK était en totale contradiction avec ses ambitions présidentielles. Où même l’épisode du Sofitel – qu’il avait pourtant prévu – ressemble à un suicide de ces ambitions.

Quant à savoir si la littérature autorise ce viol de la vie privée, c’est à la Justice de le dire.

 

 

 

 

P. S. Certains commentateurs des articles de Joffrin ou Garcin sortent (sans donner leur source) cette phrase tirée de Wikipedia :

"Le 21 avril 2012, lors de l'émission Répliques d'Alain Finkielkraut sur France Culture, elle explique que le viol n'est pas toujours traumatique, ce qu'elle illustre par cette comparaison : « Il y a des gens qui ont été à Auschwitz qui ont été traumatisés et d'autres non »."

Cette assertion, reprise pour évidemment dénoncer la vilaine Iacub - voyez ce qu'elle a dit ouh ! ouh ! l'arrière petit fille de rabbin - n'est assortie d'aucun lien. Bien que le moteur de recherche de France culture ne soit pas très performant, on peut retrouver l'intégralité de l'émission : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4409267

On constatera que la présentation de wikipedia est pour le moins biaisée. C'est vers la fin de l'émission. Echange un peu confus entre Muriel Salmona, psy, et M. Iacub : la psy parle d'une "mémoire traumatique" qui minerait la personne pour toujours et Iacub met en doute non le traumatisme mais le "toujours" de la psy qui parle même d'atteintes neurologiques et la phrase qu'on lui prête est pour le moins reconstruite. Rien de bien original d'ailleurs puisqu'elle évoque en fait la résilience (cf B. Cyrulnik). De scandaleuse la demi-phrase réelle devient banale.

Toujours se méfier des citations qui ne renvoient pas explicitement au contexte dont elles sont tirées. C'est ainsi que l'on continue de faire dire à Rocard le contraire de ce qu'il a dit sur la misère du monde.

 

En complément :

 

LA MÈRE DENIS

Je suis un inconditionnel de Christine Angot. C’est qu’elle a le don de me faire rire aux éclats. En particulier quand, s’inspirant de Frigide Barjot, elle surjoue les pétroleuses, comme dans le Monde de samedi que nous ne découvrons en province que le lundi.

Longtemps, je l’ai rangée aux côtés de Saint-Exupéry, partisan lui aussi de l’expérience vécue, poil au cul ! En quoi, piètre exégète, je me trompais, Christine Angot ne pouvant se réclamer d’aucun mâle, fût-il mort. Son plaidoyer pro domo dans le Monde vient enfin de me le faire comprendre. Cette façon qu’elle a, rigolote en diable, d’enfoncer le clou sur la tête des Lançon, Lefort et Garcin, et de porter aux nues le vertueux Aphatie, m’a soudainement remis en mémoire la regrettée mère Denis. Tout le plaidoyer de Christine Angot est en effet un remix du réjouissant «Ah, oui, c’est [ben] vrai, ça !» par quoi la fausse lavandière concluait ses démonstrations en l’honneur de Vedette. J’en veux pour preuve cette phrase proprement denisienne : «Les maîtres du monde sont les gens riches et haut placés, c’est comme ça, il faut s’y faire.» Ou cette autre, pas moins clownesque, surtout si on la médite, les narines farcies à l’encens : «La littérature, c’est donner une forme même à ce qui est vide dans la tête, sans rien substituer à ce vide, en recréant l’état de vacance de l’esprit pendant que le corps est touché par un autre.» Mais un autre quoi ? Animal, végétal ou minéral ?

L’actualité de la semaine vu par Gérard Guégan

Le Monde des livres, déchaîné, attaque à la grosse Bertha "Belle et bête" et après Angot-mère Denis c'est V. Despentes, méprisante donc méprisable qui s'y colle.

 

 

En complément :

Marcela Iacub parle enfin : « Je suis honorée de ce lynchage »

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 22:45

Et la grève des internes est une grève politique !

mariesoltouraine.2.jpg

Nul besoin de jouer l’air fameux – très prisé pour l’école – du « c’était mieux avant », du temps, pour prendre un lointain passé Douécin, du Dr Alleau, Lesergent, etc. Non, hic et nunc, il y a des médecins – une majorité – pour qui le serment d’Hippocrate n’est pas le serment d’hypocrite. Des médecins hospitaliers qui se sont rebellés contre un « secteur –dit – libre » – dans l’hôpital public. Des médecins libéraux –généralistes ou spécialistes – qui ont toujours respecté les tarifs conventionnels. Des médecins qui ont pris sur leur temps et leurs deniers pour se former aux soins palliatifs, par exemple. Mais qui, devant les abus de certains collègues, doivent commencer à se demander, sauf militantisme bien chevillé au corps, s’ils ne sont pas les dindons de la farce.


Surprise de voir, dans un premier temps, les « internes » se joindre à cette grève des nantis pour qui un accord discutable  (qui octroie une marge de dépassement de 150 %) est encore insuffisant et qui ose s’en prendre aux mutuelles ! Entendre le représentant de ces internes au Grand Journal de Canal + a permis de comprendre que c’était une grève politique, pure et dure ! Car le jeune homme, lui aussi s’en prenait aux mutuelles, c’est-à-dire à nous les mutualistes. Et quoi ? les conditions de travail inhumaines auxquelles ils disent être soumis, elles sont apparues au lendemain du 6 mai ?


Quant à la dame qui proclamait ses quinze années d’études (deux fois plus qu’un énarque proclamait-elle) on a dû oublier de lui dire qu’elles ont été payées par nos impôts. Il faudrait d’ailleurs le rappeler à tous ces enfants d’archevêques qui se rengorgent de leurs mérites pour avoir décroché grâce à leurs efforts indéniables de glorieuses timbales, en forme de peaux d’ânes, que leur agrégation, leur doctorat, etc. ils l’ont eu grâce à la République qui leur a offert son Ecole Normale supérieure, ses facs de Médecine, de Droit, etc. Eussent-ils payé le juste prix qu’on pourrait comprendre des dépassements d’honoraires. Mais là, ils veulent faire casquer ceux qui leur ont payé leurs études.

mariesoltouraine.jpg

Mouvement politique bien sûr pour ces chirurgiens. La lettre ouverte à Marie-Sol Touraine vulgaire et méprisable en témoigne. La Dr Arielle Salon, Médecin chirurgienne libérale et auteure de cette lettre a montré pendant le Grand Journal, devant un Bartolone un peu apathique, à quel point elle nous méprisait, nous les mutualistes de la MGEN (et les autres bien sûr). Se disant « connaissance » de la Ministre de la Santé, elle la tutoie tel un flic en contrôle au faciès. Elle lance des chiffres sur les mutuelles qui « se gavent avec 35 milliards de recettes annuelles quand les honoraires médicaux représentent tout juste 2,4 Mds ». Dans le Grand Journal, elle va même jusqu'à 38 Milliards ! Poussant la bêtise cynique, elle en vient à comparer la médecine à la restauration en se prenant sans doute pour un chef trois étoiles !

 

Sauf que la pointe de la chirurgie, on a toutes les chances quand il s’agit de pathologies lourdes, donc coûteuses, de la trouver dans le service public. Et, contrairement à ce qu’insinue cette dame avec une vulgarité inouïe – « quand tu viens te faire soigner, sais-tu au moins combien ça coûte? Mon assistante aux petits soins qui te connait (qui que tu sois d'ailleurs, et bien avant même que tu sois Ministre) » et là c’est un exemple bénin  - on peut trouver, par exemple, à l’Hôpital de La Roche-sur-Yon une qualité d’accueil, une humanité même qui ne relève pas du sourire commercial mais du service public.


Ce qui est excessif est insignifiant. Et cette Docteur que, miracle, Aphatie a été le seul à tenter de ramener à un peu de décence, est totalement insignifiante. Elle mérite plus la pitié – car ses prétendues quinze ans d’études lui ont peut-être appris une technique de chirurgie viscérale mais lui ont laissé l’intelligence au niveau des viscères en question* – que le mépris. Les torrents de boue que sa lettre ouverte a libérés montrent à quel degré de beaufitude sont arrivés certains de ses collègues, les plus bénins – modèle Cymes : l’esprit de salles de gardes – parlant de MST ou de Marie Folle, pour Mme Touraine.

 

Mais il ne faudrait pas que dans un réflexe corporatif, la majorité de médecins, dont les syndicats ont signé un accord dont le moins qu’on puisse dire  est qu’il ne paraît pas très intransigeant, soutienne ces ultras sans vergogne.  Non, contrairement à ce qu’ils affirment en utilisant la grossière ficelle de la victimisation, les médecins dans leur ensemble n’ont pas été cloués au pilori. Oui, certains médecins généralistes, de moins en moins nombreux dans certaines zones, sont totalement débordés. Oui, leurs départs progressifs à la retraite vont encore aggraver la situation. Voilà de vraies questions, parmi d’autres, auxquelles Marie-Sol Touraine aura à s’atteler. Et il faudra aussi, que les cotisants à la sécurité sociale, les mutualistes aussi que nous sommes, rappellent ces enfants gâtés, « gavés » aux dépassements d’honoraires indignes, à un peu de décence.

 

 

* Erreur: Mme Salon citait cet exemple de longues études dans sa méprisable lettre à Mme Touraine, mais elle-même est spécialiste de la main (ce qui ne l'empêche pas de rai/ré sonner comme un pied).

 

 

 

Petit exemple de dépassement d'honoraires relevé par Le canard Enchaïné du 14/11/12

chirurgien-canard.jpg

 

Des carabins "en colère" - mais peut-être commettent-ils une plaisanterie de carabins entre deux couplets du "Plaisir des Dieux" dans leur salle de gardes - m'assaillent de commentaires outrés et outranciers. L'un d'eux m'ayant affirmer que Mme la Ministre de la Santé, Mme Touraine, les avait agressés, eux, les surexploités et les sous payés comme chacun sait depuis le soir du 6 mai, je lui ai demandé de me donner le lien vers ces infâmes agressions ministérielles. C'est une vidéo d'un discours d'une demi-heure à un congrès de la mutualité française. A l'avant-veille d'un accord signé par les organisations représentatives de médecins. Jugez sur pièce :

 

 

 

Lire aussi un entretien avec Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française qui répond aux allégations des ultra-libéraux.

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 16:07

Aphatie-Cotta 02

Le grand journal de Denisot – bête noire d’Arrêt sur images – recevait le 19/10/12 Michèle Cotta (pour un bouquin « Le rose et le gris »). M. Cotta fut, entre autres, journaliste de l’Express de la grande époque JJSS-Françoise Giroud ! Face à elle, outre Aphatie le chroniqueur attitré de l’émission, Nathalie Shuck, journaliste au Parisien.


Très soft la dame Cotta. Mais cependant tranchante.


La journaliste du Parisien, genre blasée, parle de Hollande dans le tobbogan des sondages. « Il est là pour cinq ans » se contente-t-elle de remarquer.

Aphatie-Cotta 01-1

Aphatie, le verbe suffisant comme à l’accoutumée, l’interpelle, la lippe sceptique : « Vous pensez qu’il était prêt ? » « Personne n’est jamais prêt, répond-elle tranquillement. Vous croyez qu’Obama était prêt ? (elle commet au passage une petite erreur factuelle puisqu’elle le dit gouverneur avant l’élection présidentielle alors qu’il était sénateur). Chirac en 1995, ajoute-t-elle, se croyait prêt. Il n’en a rien été. » Quant à 1981 qu’on évoque, elle rappelle que la droite prédisait les chars russes sur les Champs-élysées.

« La crise c’est une dimension à laquelle personne ne peut se préparer. »


Quand est évoquée la personnalité des deux adversaires de la présidentielle, elle estime que Sarkozy est un faux dur et Hollande un faux gentil.


Pour Nathalie Shuck le voyage présidentiel en Afrique se résume en la découverte de l’A 330 et à la différence entre un Sarkozy « maître de la communication » - les off brouillés dont on a pu bénéficier nous montraient surtout un personnage nombriliste avec des journalistes « embedded » béats d’adoration – et un Hollande qui s’y mettrait. Cotta très sèche de lui rétorquer que la différence était peut-être entre les deux discours à Dakar.


Aphatie de rebondir sur le fameux A 330. Que de critiques faites sur cet avion à 180 millions d’€uros par les socialistes. A l’appui, une déclaration de Ségolène Royal (Il eût été mieux inspiré de citer le rapport de la cour des comptes) « Et qu’est-ce qu’ils font les socialistes ? Maintenant il s’en servent ! »

« Qu’est-ce qu’ils auraient dû faire ? Le mettre à la casse ? » Michèle Cotta d’une réplique tranquille remet le haut parleur à sa place de grande gueule creuse !

 

 

Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt !


Nathalie Tuck  et Jean-Michel Apathie illustrent bien ce proverbe chinois.

 

L’une d’un voyage en Afrique, qu’elle a semble-t-il suivi, ne retient que la prétendue fièvre communicatrice de Hollande vis-à-vis des journalistes, mais rien sur le fond, et en particulier le traitement de Kabila à Kinshasa par le Président Français, bien mis en relief quelques jours avant par Le petit journal (15/10/12).

L’autre, avec son ton habituel de donneur de leçons – il fallait le voir la veille en train d’infliger un honteux amalgame entre ISF ou pas sur les œuvres d’art, taxation à 30 ou 60% sur certaines plus-values et taux de 75 % dans l’impôt sur le revenu à un pauvre Sapin privé de réplique par Denisot ! – de s’étonner que l’actuel Président emprunte le coûteux avion légué par son prédécesseur.


En face, Michèle Cotta était là pour leur rappeler ce que peut être le journalisme. Journalisme pour lequel les fameux off ne sont au mieux qu’un complément d’informations. Journalisme qui exerce son rôle critique sur l’essentiel. Et qui, donc, d’abord, parle de l’essentiel. Ici, le discours de Dakar, le sommet de la Francophonie.

 

En complément :

 

 

 

 

 


 
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