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17 décembre 2024 2 17 /12 /décembre /2024 19:23
Dernier tango censuré, Cinémathèque cancellisée

Haro sur la cinémathèque qui, dans une rétrospective Marlon Brando, a osé programmer le Dernier tango à Paris. Offensive victorieuse puisque la cinémathèque retire le film, mais qui ne suffit pas à la procureure-juge Sandrine Rousseau qui veut convoquer le responsable de la cinémathèque devant une commission d’enquête parlementaire.

Jusqu’à présent quand le droite plus ou moins extrême agitait le wokisme et la cancel culture, il était facile de leur renvoyer à la figure « La denière tentation du Christ » (avec une attaque de cinémas au cocktails molotov, une attaque à la bombe dans une salle du quartier latin avec 14 blessés)*. Et citer encore, Piss Christ,  œuvre de Serrano, vandalisée, à Avignon, « Sur le concept du visage du fils de Dieu » pièce de théâtre de Castellucci, bloquée par des ultra cathos rejoints par des islamistes au Théâtre de la ville. Et à chaque fois de répéter que nul n’était obligé de voir ces œuvres.

Dénoncer aussi ce maccarthysme rampant qu’essaie de mettre en place Zemmour avec ses prétendus « parents vigilants » qui sévissent ici et là pour essayer de bloquer des initiatives pédagogiques. Ainsi, au Lycée de Luçon, une troupe braillarde et agressive tentait d’en interdire l’entrée à Cédric Herrou, invité à présenter son livre Change ton monde par une prof de Français.

Certes, la gauche, plus ou moins extrême, pouvait aussi lancer des anathèmes et provoquer des blocages, mais le plus souvent dans un jeu d’intolérance étudiante réciproque (qui se déplace d’ailleurs maintenant sur la question palestinienne).

Dernier tango censuré, Cinémathèque cancellisée

Mais voilà, que cette fameuse culture de la censure s’invite solennellement à gauche. Et que, sauf à être traité de tous les noms dont le moindre sera masculiniste (cher à Debunkers des rumeurs), il faudrait ostraciser la cinémathèque et vouer aux flammes purificatrices ce Dernier tango, dont, après en avoir encore en 2012 dit le plus grand bien, Télérama nous dit non pas qu’il sent le soufre, mais qu’il n’a qu’une seule odeur, celle du viol.

Télérama, cependant plus nuancé que Mme Rousseau, puisqu’il demande que la projection soit mieux contextualisée et suivie d’un débat.

Mais, comme pour Piss Christ ou La dernière tentation du Christ, rappelons que nul n’était obligé d’aller à la Cinémathèque pour voir le film de Bertolucci. Et que les cinéphiles qui fréquentent ce musée du cinéma sont des adultes qui devraient encore être libres d’aller voir ou pas tel ou tel film !

Cette censure**, qui ne peut que réjouir nos moralistes de 1978, est d’autant plus dangereuse qu’elle servira d’alibi aux censeurs de droite extrême !

* Dernier tango, lui-même avait d’ailleurs provoqué ire et censure des bien-pensants : les tenants de la morale – conservateurs, associations familiales – s’indignent. Interdit aux moins de 18 ans en France, le film est banni dans plusieurs pays dont l’Italie, où Bertolucci et son producteur Alberto Grimaldi écopent de deux mois de prison avec sursis pour obscénité et sont, un temps, déchus de leurs droits civiques.

 

 

** « Nous sommes une cinémathèque, pas un camp retranché. Et nous ne pouvons prendre de risques avec la sécurité du personnel et du public », a réagi auprès de l’AFP Frédéric Bonnaud, le directeur de la Cinémathèque. « Des gens violents commençaient à s’annoncer et maintenir cette projection précédée d’un débat devenait un risque tout à fait disproportionné. Tant pis ».

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 17:19
Nonnes violées par des prêtres !

Des fabliaux aux pubs Benetton ou d’Antonio Federici, en passant par toute une littérature, les nonnes friponnes se faisant allègrement trousser par un curé lubrique ont peuplé dessins et récits paillards. Mais là, il ne s’agit plus de péchés de chair entre adultes jetant de concert leurs vœux de chasteté aux orties, mais de harcèlements et de viols. Et, même si elles ne subissent pas de violences sexuelles, beaucoup de religieuses sont traitées par les prêtres, des évêques, des cardinaux comme des boniches à leur service (et gratuites). Le pape vient de le reconnaître : "des prêtres se sont servis de religieuses comme esclaves sexuelles".

La loi du silence et du secret

Deux ex-nonnes, Rocío Figueroa et Doris Wagner Reisinger, ont rompu la loi du silence et fondé une association Voices of Faith pour amener leurs consœurs à dénoncer la violence exercée par une partie des prêtres et évêques. Elles ont déjà obtenu que l’Union internationale des supérieures générales (UISG), organisme qui représente plus d’un demi-million de religieuses dans le monde, fasse part de sa "profonde tristesse et indignation" face aux abus qui règnent au sein de l’église. Mais ces « Supérieures » n’ont-elles pas, naguère, fait prévaloir la loi du silence et du secret ? C’est ce qui ressort en tout cas des témoignages de Wagner et Figueroa.

Nonnes violées par des prêtres !

Rocío Figueroa, péruvienne, fut durant 21 ans, religieuse dans la Fraternité mariale de la réconciliation rattachée à la Congrégation de la vie chrétienne (Sodalitium Christianae Vitae), un des groupes les plus conservateurs des églises d’Amérique latine. Rocio souffrit des abus du vicaire de la congrégation, German Doig, au su du fondateur Luis Fernando Figari.

Rocio conte que dès ses 15 ans, elle sentit l’appel de dieu et elle rencontra cette congrégation ultra-conservatrice. German Doig devint son directeur spirituel. Au bout de quelques mois, il l’amena à pratiquer le yoga. Peu à peu les sessions de groupes se transformèrent en duo, lui et elle. Il lui enseigna des exercices spéciaux destinés à renforcer son autocontrôle sur sa sexualité. Graduellement, ils devinrent de plus en plus intimes et les exercices de plus en plus spéciaux… Mais elle n’en dit rien à personne, se sentant coupable.

A 18 ans avec 5 autres jeunes filles, elle décide de se consacrer à la vie religieuse, devenant la branche féminine du mouvement. Elles furent très durement traitées par la branche masculine, avec un Figari misogyne qui considérait les femmes comme moins intelligentes. Comme Rocio devenait de plus en plus critique sur le traitement subi, elle fut envoyée à Rome.

Doig mourut en 2002, et Figari, sans vergogne, voulut qu’elle l’aide à obtenir sa béatification. Mais, ayant découvert qu’elle n’était pas la seule victime de Doig, qu’il était un abuseur en série, elle eut la néfaste idée d’en informer le fondateur et se retrouva, elle-même, accusée de mensonge. Et quand elle raconta au Cardinal Rylko les abus dont elle avait été victime, il lui répondit qu’elle avait le choix entre quitter la communauté ou garder le silence. Il a fallu l’aide d’un journaliste pour que, bien des années après, les abus commis par Doig, Figari et au moins deux autres membres de la direction de cette congrégation deviennent publics.

Nonnes violées par des prêtres !

Doris Wagner entre dans la vie religieuse à 19 ans. Dès le départ, elle subit ce qu’on pourrait appeler une dépersonnalisation progressive (du même style que celle subie par les petits séminaristes de Vendée) : confesseur et directeur de conscience imposés, interdiction de parler librement avec les autres membres de la communauté, de lire des livres… Cinq ans plus tard, à Rome, le supérieur de la communauté religieuse, L’Œuvre, est entré dans sa chambre, l’a dénudée, et comme elle protestait, l’a frappée et l’a pénétrée. Quelque temps plus tard, un autre responsable de L’Œuvre, « aujourd’hui chef de bureau à la Congrégation pour la doctrine de la foi », précise-t-elle, demande à sa supérieure d’être son confesseur et se sert de cette position pour l’agresser. Elle demande à sa supérieure de changer de confesseur mais quand celle-ci lui en fait expliquer les raisons, elle trouve des justifications à son agresseur: « Elle ma dit savoir quil avait une certaine faiblesse pour les femmes et que nous devions essayer de supporter cela ». (La Croix)

Abus sexuel : abus de pouvoir

Comme le dit Figueroa, tout abus sexuel dont est victime une religieuse est avant tout un abus de pouvoir. Et que la victime ressent comme une trahison : le prêtre, consacré, ‘représente’ la voix de dieu ; la trahison de la confiance amène la victime à se sentir abandonnée de ce dieu ; l’abus sexuel au sein de l’église génère un conflit théologique et existentiel, déstabilisant la foi de la victime, son identité spirituelle, sa conception de dieu.

Selon Doris Wagner, près de 40 % des religieuses auraient été victimes d’agressions sexuelles. Elle ajoute qu’il y a de nombreux cas où des prêtres ayant mises enceintes des religieuses les ont forcées à avorter*.

Nonnes à tout faire

Et, scandale moins spectaculaire – mais qui peut se cumuler avec les abus sexuels – de nombreuses religieuses du tiers monde ont été en quelque sorte importées en Europe et en particulier à Rome : ces sœurs qui ont quitté leur pays en croyant servir le ‘‘Seigneur’’ en se mettant au service des pauvres, ont été réduites à être de pauvres servantes des seigneurs évêques et des princes cardinaux !

Nonnes violées par des prêtres !

Si l’on ajoute que Sodoma révèle l’emprise non plus d’un lobby mais d’un système gay sur le Vatican – ce qu’affirmait déjà un Alberto R. Cutié, et que semblait démontrer Amores Santos documentaire brésilien - on plaint le pauvre pape François face à ce mur d’hypocrisie.

* L’article mis en lien fait état d’un rapport de 1995, dans lequel sœur Maura O’Donohue rapporte l’histoire d’une religieuse morte au cours d’un avortement : le prêtre qui l’avait mise enceinte, et conduite à l’hôpital pour y remédier, a célébré sa messe de funérailles !

Sur ARTE, le mardi 5 mars 2019 à 20 h 50

Nonnes violées par des prêtres !

Documentaire sur les religieuses abusées, la justice contraint Arte à cesser toute diffusion

À la suite de la plainte d’un prêtre allemand, un tribunal de Hambourg a contraint Arte à retirer de sa plate-forme de vidéos à la demande le documentaire « Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église ».

 

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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 17:12
WEINSTEIN : lynchons le lynché

La cause est entendue : cet Harvey Weinstein ne bénéficiera même pas de la présomption – non pas d’innocence bien sûr – mais de culpabilité. Coupable, forcément coupable. Le tribunal des réseaux sociaux a tranché. La corde pour le pendre est déjà prête sur la potence. Et dans une grande croisade pour mettre fin à la loi du silence, toutes et chacune sont invitées à dénoncer urbi et orbi les porcs de son espèce.

Comme le note Guillaume Erner, il est toujours stupéfiant, après que l’affaire a été révélée par le New-Yorker, de voir que « tout le monde savait, et chacun y va de son anecdote : Le Parisien de nous apprendre qu’on l’appelait "le Porc", Dominique Besnehard de déclarer qu’il savait sans vraiment savoir mais tout en sachant absolument - bref chacun de lyncher le lynché. »

WEINSTEIN : lynchons le lynché

Il est tout aussi fascinant de voir certains révéler une âme de moraliste et de justicier.

Ainsi de Jean Quatremer, le délicieux correspondant de Libé à Bruxelles, qui, dans un zèle purificateur s’en prend à un manuel scolaire et à l’éducation nationale.

DSK est bien sûr évoqué, alors qu’il n’a jamais été condamné (l’affaire dite de Lille a même abouti à un cinglant démenti des accusations de juges d’instruction jouant les pères-la-morale). Quatremer en fut un procureur acharné et là il est appuyé par un « historien » qui oublie qu’en France, jusqu’à peu, les galipettes des personnages publics restaient dans l’ombre. Á peine une allusion moqueuse du Canard Enchaîné, quand un Président, à l’heure du laitier, froissa de la tôle en revenant d’une chaude nuit avec une actrice aux jolies taches de rousseur. Et ce n’est qu’aujourd’hui qu’on nous révèle qu’un autre président, la nuit où une princesse passa de vie à trépas, se trouvait lui dans le lit d’une actrice encore mais italienne. Temps, hélas, révolu. Tout ça pour dire que DSK est, sans l’ombre d’un doute, un queutard, un partouzeur, mais que ça ne relevait que de sa vie privée.

Mais laissons notre porc national, DSK, et revenons un peu à ce porc US, Weinstein.

Le romancier Michael Connelly fait dire à l’avocat Mickey Haller, un de ses personnages favoris, que les coupables sont plus faciles à défendre que les innocents. Et la justice étatsunienne est souvent assez déconcertante. Ainsi d’un célèbre footballeur, OJ Simpson, innocenté au pénal du double meurtre de son ex-épouse et de son compagnon, avait été condamné au civil pour ces mêmes faits quelques mois plus tard.

Le producteur déchu s’est assuré les services d’une avocate réputée. Attendons donc l’éventuel verdict.

WEINSTEIN : lynchons le lynché

En attendant la chasse au cochon, qui ne fait pas que sommeiller chez le mâle, est lancée sur touitteur.

Sauf que le #balancetonporc aboutit bien.. à… RIEN, la plupart du temps. Pour un député béarnais accusé d’avoir la main baladeuse, un ex-patron d’une chaîne télé sur le cheval, aux propos vantards, que d’anonymes red chef qui m’embrasse de force, « grand chef qui qq années avant avait tenté de me violer », animateur-prod  tele dont je refusais les avances "tu ne bosseras plus jamais petite pute! ", journaliste qui passe en revue, en plein openspace, les femmes de la rédac, producteur d'une boîte de prod pour Canal + qui m'avait bombardé de textos, red’ chef qui met tranquillou sa main sur ma cuisse dans la voiture, confrère dans une rédaction, chroniqueur tv qui me dit qu'il attraperai bien mon cul, petit reporter d'un grand quotidien, et, plus rare, diplomate étranger: "je ne veux pas répondre à tes questions, je veux te faire l'amour" ou flic qui dit j'ai très envie de coucher avec vous et député RPR (devenu ensuite ministre de Sarko) qui te tel en pleine nuit pour te faire des propositions salaces.

Donc, à l’exception près, aucun « porc » n’est balancé. Ne sont dénoncés que des anonymes. On peut juste en déduire que dans le milieu journalistique, apparemment, les mâles sont en manque. Mais prétendre que la parole se libère relève de la totale imposture.

Pour avoir osé ironiser sur ce mot-clic #balancetonporc, Laurent Bouvet a été assimilé à Cantat, l'assassin de Marie Trintignant !

PS Ce Bouvet n'est guère plus tolérant d'ailleurs, puisque, pour avoir eu l'audace de le critiquer, tel un Menès ou un Flaysakier, il m'a bloqué.

Guillaume Erner est donc fondé de rappeler qu’il ne faut pas tout mélanger, entre le flic lourdaud qui incite une femme mariée à l’adultère, le gros balourd qui joue au coq dans l’openspace et le type qui harcèle voire tente un viol. Harcèlement sexuel et tentative de viol relèvent de la plainte, pas du touitte.

Pour avoir énoncé ces évidences le 'producteur' - un titre lourd à porter - de France Culture s'est fait allumer par Nadia Daam de façon péremptoire (et avec une petite mesquinerie sur l'oubli supposé d'un H dit aspiré, sur un mot étranger).

J’arrête-là, car, d’expérience, je sais qu’à vouloir jouer, peu ou prou, l’avocat des causes perdues, on risque de déclencher la haine des frustrés qui se défoulent sur nos internets. Faut-il préciser, pour atténuer la vindicte de nos lyncheurs, que ce Weinstein ne m’inspire pas de franche sympathie.

« Pas tibulaire mais presque » aurait dit Coluche…

WEINSTEIN : lynchons le lynché

Trump a été autrefois un donateur du parti Démocrate.

 

En complément, ce témoignage d'une Charlotte

WEINSTEIN : lynchons le lynché

Comme on peut le lire, la malheureuse a tout connu depuis l'âge de 5 ans où elle trouve une tête entre ses cuisses, pour à 7 ans goûter le sperme du voisin, à 14 ans être attendue par des profs à la sortie de l'établissement, à 18 ans être harcelée par des mecs "types ministres", bien sûr harcelée et agressée dans le métro, la rue, tabassée même et sa fille de 4 ans, à son tour, couverte de bleus, et LE (rare en maternelle, mais évidemment c'est UN) prof qui justifie l'agresseur.

Tout cela avec de grandes généralisations : les hommes TOUS des bâtards ou presque (s'ils n'agressent pas ils sont complices) et les femmes TOUTES harcelées voire agressées. Et bien sûr pas un nom !

 

Voilà donc le délire auquel aboutit cet #...

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 18:46

LdevilliersLa chambre de l'instruction de Versailles a rejeté ce vendredi une ordonnance de renvoi devant une cour d'assises de Guillaume de Villiers, fils du député européen Philippe de Villiers, accusé de viols en 1995 et 1996 sur son frère cadet, Laurent.

 

Le Vicomte Le Jolis de Villiers de Saintignon– déchu de sa vicomté vendéenne par un vil manant, véritable Brutus du bocage – peut pousser un grand « ouf » de soulagement : déjà le parquet, dans sa grande sagesse, avait demandé un non lieu pour la plainte du cadet Laurent contre son frère aîné Guillaume, mais le juge d’instruction, sans doute un juge rouge, avait prononcé un renvoi en cour d’assises. Du coup, ça y est, « Le fils perdu du clan Villiers » a tout perdu (fors l’honneur diraient de mauvaises langues).

 

Certes Laurent, la prétendue victime de viols par son frère, a bien reçu le 2 septembre 2006, un courriel du grand frère quelque peu étonnant. « Ce que tu as subi par moi est grave […] Je crois que j’ai toujours inscrit en moi une certaine fragilité affective que suite à la révélation des violences que tu avais subies j’ai dû combattre vraiment. Mon mariage m’a mis sur la voie de la guérison […] J’assume avec sérénité les faits et je souhaite assumer jusque dans les contraintes où le destin voudra bien m’amener. Lorsqu’un jour les parents ont su, j’étais réduit à l’acceptation totale de l’humiliation absolue. Comme toi, mais le criminel conscient doit regarder son visage avec un œil plus lourd que la victime flétrie. J’avais réalisé que ma plus lourde pénitence serait celle de savoir que jamais je ne ressemblerais aux modèles qui avaient bercé mes mythes adolescents. Bayard, Du Guesclin, Charrette… Ces mythes historiques n’ont pas sur la conscience de si tristes faits. Imagine Chrestien de Troyes avec un héros incestueux et obscène. Amitiés fraternelles, UDP » (Unité de prière sic).

 

Pour le procureur, le ton est certes grandiloquent (il aurait pu ajouter que le propos est par moment totalement puéril), mais il ne s’agit que d’évoquer le fait d’avoir été surpris par le petit frère en train de se masturber devant un film porno (« grave », « violences subies », « criminel », « victime flétrie », « incestueux » : tout ça pour avoir été surpris en train de se pignoler ! de fait il est vraiment grandiloquent).

 

« Un garçon notoirement mythomane », comme dit élégamment Me Varaut, avocat de l’aîné, à propos du cadet.

 

Donc, à partir de ce traumatisme visuel, le jeune Laurent se serait fabriqué tout un cinéma pervers.

 

Déjà, quand il décrit le contexte famillial, on détecte la contre-vérité : "Dans une fratrie de sept enfants élevés dans un milieu catholique traditionnel imprégné de culture royaliste", avec "un père incapable de faire la loi à la maison. C'est ma mère qui faisait régner l'ordre, voire la terreur". Oser parler de « terreur » au sein d’une famille vouée au culte de la révolte vendéenne contre les horribles « bleus », c’est comparer sa mère aux colonnes infernales. Et affirmer que le père était incapable de faire la loi chez lui relève du crime de lèse-vicomté. En revanche, il y a peut-être du vrai (le mensonge doit toujours avoir des éléments véridiques pour étayer le reste) dans la description du repas dominical : les 7 enfants se taisent et écoutent le père absent toute la semaine : « Ma mère faisait le gendarme […] Mon père lui racontait ses faits d’armes. »

 

GI JOE figurinesLes rapports incestueux, que son frère lui imposait, sont bien sûr imaginaires. Guillaume lui demandait d’emporter avec lui ses jouets dans sa chambre, ainsi un parterre de GI Joe (des jouets d’origine étatsunienne, chez le président du MPF ?) au pied du lit servirait d’alibi si on les surprenait. On conviendra qu’un gaillard de 7 ou 8 ans son aîné aurait pu difficilement faire croire qu’il s’amusait avec les jouets du petit frère. Petit frère qui prétend, faussement puisqu’il n’y a pas matière à poursuites, que le grand est passé d’attouchements, à la fellation réciproque puis à la sodomie. Est-ce possible dans une demeure perpétuellement fréquentée par des bonnes sœurs et des curés, confite dans une dévotion que Mgr Lefebvre bénirait des deux mains.

 

Quand il a, une première fois, porté plainte, sa mère, fort justement, le traite de fou et son père, tout aussi légitimement, fait une conférence de presse pour dire que son fils ment et qu’il complice d’une horrible manipulation politique à son encontre. En fait, la victime c’est lui, le président du MPF !

 

Que dire de la description d’une prétendue réconciliation, qu’il a dû inventer de toutes pièces, où Guillaume, en larmes, se serait jeté à ses genoux, devant toute la famille réunie pour implorer son pardon. En fait, cette réunion n’avait pour but que de lui faire admettre de dire, comme il le prétend d'aileurs, "au juge que je n'étais qu'un menteur, que cette histoire de viol ne s'était jamais produite et que j'avais tout inventé uniquement dans le but de nuire à la carrière [de son père] ! " Le fils indigne a finalement renoncé à aller à Canossa. Mais la justice veillait.

 

Mais tout est bien qui finit bien… quoique…

 

Sources : « Le fils perdu du clan Villiers » Nel Obs, Libération 17/XII/10, 20 minutes

 

Rebondissement : la Cour de Cassation, le 7 décembre 2011, a annulé la décision de la Cour d'appel de Versailles et a renvoyé l'affaire à la Cour d'appel de Lyon...

 

Epilogue : La cour d'appel de Lyon a décidé de ne pas renvoyer Guillaume de Villiers pour viol devant une cour d'assises, malgré les accusations portées contre lui par son frère cadet Laurent, dont l'avocat a cependant aussitôt annoncé un pourvoi en cassation.

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