Pour répondre à un article très sévère envers Polanski et qui, sous prétexte que Kouchner et Mitterrand (le petit) défendaient le cinéaste, assimilait les avocats de l’artiste à des umpistes, j’ai commis « Roman Polanski et les cagots déchaînés ».
Les commentaires haineux qui accompagnaient l’article anti-Polanski me laissait présager le ton de ceux que j’allais recevoir. Cela a dépassé toutes mes craintes. Les lyncheurs se sont lâchés. Relativisons cependant, cinq seulement, mais s’acharnant avec des attaques personnelles ignobles.
La moins pire fut « Polanski, je te vois », mais ce modéré avait, précédemment, souhaité qu’une jeune fille de ma famille se fasse violer, parce que j’osais prendre la défense de Polanski. (Il a commis un commentaire de la même encre sur cet article).
Un autre écrit « JFLaunay, par son soutien inconditionnel à Polanski fait peur car on dirait qu'il a une certaine compassion pour les gens qui aiment les filles très jeune...Je me demande s'il n'est pas aussu farfelu que Polanski... En tout cas, par présomption d'innocence, on dira que non. Mais bon. » (ortografe d’origine). Ma réponse fut, je le confesse, peu amène « Une nouvelle démonstration de la lâcheté imbécile des anonymes aux pseudos grotesques qui ne révèlent, en fait, que leurs propres fantasmes rancis ! » Le personnage de rétorquer « Je ne suis pas lâche, si vous souhaiter me joindre pour qu'on s'explimer d'homme à homme, il ferait un plaisir immense de vous montrer sur votre gueule de petit con Aristocrate à quel point je déteste les pédophiles comme Polanski ou vous...:) » Et non content de cela, il ajoutera qu’il va me dénoncer ! mais, prudemment, il effacera ce message, craignant que ce soit lui qui soit accusé de dénonciation calomnieuse.
Plus classique fut L. avec ce qu’on pourrait appeler la tactique « chercher la petite bête ». J’avais fait, en introduction, une incise sur le fait qu’on devrait parler de justice des Etats-Unis et non américaine, rappelant au passage qu’un habitant de Cayenne était aussi américain que celui de New-York. « Non. Il est francais et l'autre est citoyen des Etas Unis d'Amérique. » Puis, après que j’ai tenté en vain de lui expliquer que nationalité et appartenance à tel ou tel continent, ce n’était pas pareil, il viendra m’accuser de faire un « amalgame géographie/nationalité ». Avec aussi un autre procédé usé, celui de faire un amalgame entre la loi Hadopi ou l’évacuation de la « jungle » de Calais (qui visent petits et sans papier) avec l’arrestation de Polanski (une célébrité) en Suisse. « Je ne vois pas où est l'amalgame quand on parle de la loi et de son respect. » répond-il, bien que ça n’ait rien à voir avec ce qu’il avait écrit. Ce L. ne doit pas être beaucoup plus âgé que Samantha (à l'époque), en tout cas pour l'âge mental, car il joue aux pokémons.
Mais la plus féroce fut une suisse ou prétendue telle, W.(son pseudo en allemand veut dire à peu près "vision globale du monde", alors que son regard est au niveau du caniveau). J’avais mentionné que Polanski était un rescapé du ghetto de Cracovie. « Une enfance dans les ghettos ne justifie pas la pédophilie, c'est faire insulte à tous les survivants qui ne sont pas devenus des criminels, et n'utilisent pas cette excuse. Au contraire, ayant souffert cela, il n'aurait pas dû violer cette gamine de cette façon. » Cette réaction est quasi un « précipité » de toutes les autres avec ce vocabulaire criminel, violer, gamine, (d’autres écrivent fillette) et la volonté cynique (à moins qu’il s’agisse de méchanceté imbécile) de faire dire à une parenthèse, ce qu’elle ne dit pas. Dans un autre message, elle écrira : « c'est devenu ça la France? je suis sidérée! et vous etes le pays des droits de l'Homme? je crois qu'il va falloir changer le siege de cette institution au plus vite. » (quel est ce « siege » ?). Avec une modération toute helvétique, elle s’interrogera « personne ne voit en lui [Polanski] un assoiffé sexuel, un nymphomane (sic), un proxènete et un diffamateur ??? »
C’est cette W. qui osera écrire « On enquête sur vous ». Bizarrement cette affirmation inquiétante – flicage privé sauvage – qui était un commentaire d’un article de la presse suisse a disparu avec l’article. Mais la harpie me poursuit de sa haine tenace et me traitera de « pédophile » et, après avoir jeté son venin, fera disparaître le message.
A côté une Sylvietruc est bien bénigne : avec une once de mauvaise foi elle m’attribue un avis sur une citation brute, et interprète à sa façon une autre citation. Et elle ressasse le vieil argument des anti-Polanski : s’il était plombier aurait-on vu cette mobilisation ? Alors que c’est sa notoriété même qui, dans cette affaire, lui a nui.
Mais cette S. offre aussi une clé dans l’affrontement anti/pro. Je ne connais pas le dossier, puisque je n’ai pas lu tout ce que disent les psy sur le viol des mineures. J’ai tendance à lui répondre que le dossier ne porte pas sur une généralité, mais sur un cas précis, avec des protagonistes précis, des faits qui le sont moins, etc. (où l'inculpation pour viol n'a d'ailleurs pas été retenue).
Plus globalement, il y a ceux qui invoquent la Loi - Dura Lex, sed Lex – qui s'applique à chacun et à tous. C'est le principe abstrait. Mais, dans la réalité, elle est mise en œuvre par des personnes, dans un contexte donné, dans des circonstances précises (certaines, quand les faits sont avérés, sont dites "atténuantes") et elle implique des individus précis (prévenus, parties civiles, témoins, etc.).
Quand un juge oublie son rôle et sabote une affaire, la justice est très mal partie…
C'est ce rapport, que je n'ose appeler dialectique, entre Loi abstraite et Justice concrète que ceux qui sont bloqués sur une vision manichéenne en blanc et noir, en bons et méchants, prêts à lyncher le méchant Polanski et ses horribles soutiens, ne peuvent ou veulent comprendre.
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