Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 20:27
Le gredin autrichien qui arnaqua Franco

Ignacio Martínez de Pisón raconte dans un livre sans fiction les hauts faits d’Albert von Filek  qui réussit à faire croire à Franco qu’il pouvait transformer l’eau du río Jarama  en pétrole.

Menteur, escroc, arnaqueur. Albert von Filek fut une fripouille méconnue qui a attiré l’attention de l’écrivain Ignacio Martínez de Pisón par sa mention, en quelques lignes, dans la monumentale biographie de l’historien Paul Preston, Franco, caudillo de España. Comme le démontre son livre Enterrar a los muertos, sur José Robles Pazos, traducteur et ami de John Dos Passos, Martínez de Pisón est attiré par les personnages secondaires à travers lesquels on peut conter l’Histoire avec un H majuscule. Avec ce livre, Filek El estafador que engañó a Franco (L’escroc qui a dupé Franco), il décrit comment le régime fraîchement installé a pu croire un gredin qui assurait avoir inventé un pétrole synthétique composé d’un mélange d’eau du rio Jarama, d’extraits végétaux plus des ingrédients secrets. A tel point que la première loi publiée dans le Bulletin Officiel du nouveau régime sur la protection de l’industrie nationale fut pour favoriser le développement de l’entreprise de Filek avec des expropriations de terrains à proximité de Madrid.

Albert Edward Wladimir Fülek Edler von Wittinghausen – une ribambelle de nobles appellations trop ronflantes pour être honnêtes – naquit en Autriche en 1889. Bâtard d’un aristocrate, avec la dislocation de l’Empire Austro-Hongrois, il a vu son monde s’écrouler. Il réalise ses premiers coups à Fiume (Rijeka) quand le mégalomane et néanmoins poète Gabriele D’Annunzio y fonda un Etat libre qui sombra au bout de 15 mois.

Les fraudes qu’il commit, seul ou avec des complices, lui firent découvrir diverses prisons. Entre deux arrestations, il va de capitale en capitale.

Il arrive à Madrid en 1931, un peu avant la proclamation de la République. C’est un type persuasif, bon acteur, un escroc à l’ancienne tout dans la rapidité pour agir avant que le dupe ne comprenne quoi que ce soit. Une riche veuve, un couple prospère, un commerçant prétentieux, etc. tous sont bons à plumer avant de disparaître. Un séducteur aussi, coureur de jupons. Il fut même soupçonné de bigamie. Quand il fut mis en prison à Madrid, il avait une fiancée à Béjar, mais après il s’est casé avec une grenadine, Mercedes Domenech, qui l’a accompagné jusqu’à la fin de sa vie à Hambourg en 1952.

Après quelques tromperies de médiocre importance, avec son pétrole magique, Filek se lança dans un super bluff. Il tenta sa chance avec le gouvernement républicain en 1935, mais sans succès. Pendant la guerre, il retenta le coup avec le gouvernement du socialiste Largo Caballero. Mal lui en prit. Quelqu’un examina ses antécédents et il finit par être incarcéré pour être le neveu du chef de l’espionnage autrichien pendant la 1ère guerre mondiale, bien qu’aucune preuve ne fût avancée. Il subit un procès à la Joseph K et, bien qu’acquitté, il est transféré de prison en prison pendant plus de deux ans.

Lors de cette réclusion, il entra en relation avec des protagonistes du régime franquiste, qui lui permirent d’approcher Ramón Serrano Suñer, le gendre de Franco. Quand la guerre se termine, les faucons d’une Espagne en manque de pétrole et de combustibles l’écoutèrent. La crédulité du franquisme fut à la mesure de son besoin en pétrole et le prétendu carburant de Filek fut vu comme un miracle. La presse contribua à l’euphorie titrant sur une grande invention nationale ou sur la future autarcie en matière de carburants. La presse française était plus sceptique sur ce nouveau carburant espagnol à base d’eau et d’extraits de végétaux.

Le gredin autrichien qui arnaqua Franco

https://elpais.com/cultura/2018/04/04/actualidad/1522878292_576782.htmlAlors que tout était prêt pour lancer la nouvelle industrie, une analyse d’une commission d’experts de l’Ecole des Mines découvrit que la filekina, comme l’appelait le caudillo lui-même, était de la pure foutaise, sans aucune base scientifique. Filek put ainsi faire connaissance avec les geôles franquistes en 1941, mais le régime préféra enterrer l’affaire pour ne pas sombrer dans le ridicule. Et l’escroc fut expulsé vers l’Allemagne cinq ans après, en lui prêtant un possible passé nazi pour lui assurer le meilleur accueil du côté des alliés. Un mensonge de plus – mais dont il n’était pas l’auteur – dans la vie de Filek.

D'après :

El pícaro austriaco que timó a Franco

 

Filek

El estafador que engañó a Franco
Repost0
19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 19:01
Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Finalement, la décision de justice devrait se concrétiser à partir du 22/04/2018.

 

Un abbé bénédictin qui refuse d’exécuter une décision de justice et de se rendre à une convocation du Sénat ; des sénateurs PSOE qui demandent alors la comparution de l’évêque présidant la commission épiscopale ; des sénateurs qui, contre l’avis de leurs collègues PSOE, veulent se rendre dans la Valle de los Caídos ; un imbroglio où le national-catholicisme veut affirmer sa prééminence sur la nécropole franquiste.

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Faisant un véritable bras d’honneur aux juges et aux institutions démocratique, le prieur du couvent qui administre la basilique de la Valle de los Caídos, Santiago Cantera*, a refusé de comparaître le 12 mars devant la Commission de Justice du Sénat espagnol, pour s’expliquer sur les raisons de son refus d’accomplir une décisions judiciaires demandant la restitution des corps des frères Lapeña, victimes du franquisme, à leurs familles.

A plusieurs reprises, des descendants ont souhaité récupérer la dépouille de leurs proches. En vain. Jusqu’à ce qu’en 2016 un juge de San Lorenzo del Escorial donne raison à la petite-fille d’un militant anarcho-syndicaliste de la Confédération nationale du travail (CNT), et ordonne l’exhumation de son grand-père et de son grand-oncle, les frères Lapeña. La victoire judiciaire est célébrée par les descendants de républicains.

Le Monde

Cantera invoque ses devoirs à la tête du monastère et sa condition religieuse pour justifier sa non-venue. Et, avec arrogance, il invite les membres de la commission à venir les rencontrer pour une visite guidée de la basilique les jours de fermeture aux touristes. Bien qu'il n'ait aucune autorité légale sur la nécropole elle-même, il prétend interdire l’accès aux cryptes au prétexte qu’il craint que les ossuaires ne soient détériorés et en arguant que d’autres familles lui auraient demandé de veiller sur l’intégrité de la sépulture de leurs proches.

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Le PSOE n’a pas du tout apprécié le bras d’honneur du prieur. Face à cet affront, il demande la comparution du Président de la conférence épiscopale espagnole, le cardinal Ricardo Blázquez, pour qu’il affirme le droit des familles à récupérer les restes de leurs proches. Cardinal qui a depuis reconnu que les décisions judiciaires devaient s’appliquer. Mais le prieur ne reconnaît aucune autre autorité que le supérieur de son ordre, l’abbé de Solesmes, en France.

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Faut-il dire que les sénateurs socialistes ont encore moins apprécié l’invitation de l’abbé bénédictin à se rendre dans ce mausolée d’un dictateur en catimini et au mépris des institutions démocratiques ? Ils considèrent même que cette visite serait comme un encouragement à l’attitude butée du prieur. Mais leurs collègues du PP répondent que si une chance d’ouvrir le dialogue existe, il faut la saisir.

L’incident met en lumière le statut absurde du site – un incompréhensible méli-mélo civilo-religieux, public-privé, franquiste-démocratique. Le lieu est toujours régi par des décrets et normes non abrogées depuis la fin de la dictature.

Ce n’est pas un lieu de mémoire comme il en existe dans le reste de l’Europe, en souvenir des conflits. Aucun panneau pédagogique n’explique quoi que ce soit. Juste sur les deux portes : « Tombés pour Dieu et pour l’Espagne » (“Caídos por Dios y por España”).

* Des moines qui entretiennent les tombes de Franco et du fondateur de la Phalange José Antonio Primo de Rivera, et célèbrent une messe chaque 20 novembre, jour anniversaire de leurs morts. Ils sont devenus les gardiens de la mémoire du dictateur. C’est d’ailleurs Santiago Cantera qui a officié lors de la messe célébrée en l’honneur de la fille unique du caudillo, Carmen Franco, morte en décembre. Le Monde

 

 

 

D'après

El prior del Valle de los Caídos se niega a comparecer en el Senado

El PSOE pide que el presidente de los obispos comparezca en el Senado

¿Quién manda en el Valle de los Caídos?

Santos Juliá: “La única resignificación del Valle de los Caídos son sus ruinas”

 

 

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

 

Ce monumental ensemble, en partie enterré, se situe dans la vallée de Cuelgamuros, sur le territoire de la localité de la province de Madrid de San Lorenzo del Escorial.

Construit par les prisonniers politiques

Ce gigantesque monument a été construit entre 1940 et 1958, en plein franquisme, comme un hommage aux « héros et martyrs de la Croisade », c’est-à-dire à ceux qui luttèrent et moururent pour Franco pendant la guerre civile. Non pour la réconciliation comme le réinventa plus tard le franquisme.

Franco et son épouse visiatant le chantier.

Franco et son épouse visiatant le chantier.

En plus des ouvriers salariés, il y eut 20 000 prisonniers politiques, sur le chantier, sous l’égide d’un organisme de remise de peine par le travail (Patronato Central de Redención de Penas por el Trabajo).

Dans la vallée, il y a une basilique où sont enterrés dans des cryptes et des niches 38 833 cadavres, dont 12 410 inconnus, ce qui fait de la Valle de los Caídos la plus grande fosse commune d’Espagne. Le dernier transfert de corps a eu lieu en 1983. Les morts ont été extraits de fosses communes et cimetières de presque toute l’Espagne.

L’abbaye de bénédictins jouxte la basilique dont elle a la gestion. Un autre bâtiment héberge 50 petits chanteurs de 9 à 14 ans voués au chant grégorien (cher à Solesmes). En face de l’abbaye, une hôtellerie de 220 places, avec restaurant et bar.

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Et au dessus de tout cet ensemble monumental s’érige une croix, la plus haute du monde chrétien.

Au départ, ce lieu était destiné aux morts franquistes, mais en 1958, il fut décidé d’y transférer des victimes sans distinction du camp où ils combattaient. C’est ainsi que des milliers de corps de républicains y furent envoyés le plus souvent sans en informer la famille. C’est ce qui s’est passé avec les frères Lapeña qui n’étaient plus dans la fosse que leur famille fleurissait depuis 60 ans.

Bien que les ossuaires et niches soient considérés comme cimetière public et que le reste du monument fasse partie du patrimoine national, les moines sont toujours à la barre (« Los monjes tienen la sartén por el mango » littéralement, ils tiennent la poêle par le manche) ! Ayant la gestion de la basilique, ils s’opposent aux exhumations puisque l’accès aux ossuaires se fait par cette église.

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Francisco Franco (et José Antonio Primo de Rivera) y a été enterré en grandes pompes et sa tombe est en face du grand autel de la basilique. Cet emplacement est contraire au droit canonique puisque l’enterrement au pied d'un autel est réservé aux papes ou aux évêques du diocèse. Un petit-fils du dictateur a signalé que Franco désirait être enterré dans le caveau familial d’El Pardo.

Les sculptures et la basilique se dégradent

Pour les statues et la croix monumentale on a employé une pierre calcaire de Calatoroa, une carrière située dans cette commune d’Aragon, facile à travailler. Mais depuis un certain temps des fragments de la Vierge et même des avant-bras du christ se détachent, ainsi que des sculptures des évangélistes ou de la base de la croix. Le tunnel qui conduit à la basilique a des fissures. Une partie des fosses communes a été inondée. La réhabilitation est estimée à 13 millions d’euros.

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours

Mais faut-il restaurer ce mausolée du franquisme ?

  Exhumation des frères Lapeña

Valle de los Caídos : le national-catholicisme y sévit toujours
Repost0
2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 18:14
GIBRALTAR et le BREXIT

Gibraltar - Djebel Tariq, du nom du chef des conquérants, en 711, plus berbères qu’arabes, Tarik ibn Zyad – sous domination britannique depuis 1704, promet d’être un problème épineux, avec le Brexit. Moins, évidemment, que l’Irlande du Nord. Mais cependant compliqué car l’Espagne a obtenu une sorte de droit de veto sur toute solution pour le « Peñon », le Rocher.

GIBRALTAR et le BREXIT

L’Espagne revendique comme il se doit la souveraineté sur le « rocher ». Franco, après un référendum à Gibraltar qui avait donné 99,64% de voix pour le maintien dans le Royaume-Uni avait fermé la frontière en 1968. Elle ne sera réouverte qu’en 1985.

GIBRALTAR et le BREXIT

Mais l’Espagne revendique toujours sa souveraineté, oubliant qu’elle-même, de l’autre côté du détroit, occupe toujours Ceuta et Melilla plus quelques îlots, revendiqués eux par le Maroc. Mais, bien que des problèmes d’eaux territoriales provoquent souvent quelques tensions, l’aire métropolitaine de la baie d’Algesiras - Algesiras, La Línea, Tarifa, Castellar, Jimena, Los Barrios et San Roque – et en particulier La Linea, connaît des échanges économiques et humains essentiels avec Gibraltar.

GIBRALTAR et le BREXIT

96% des habitants du Rocher ont voté contre le Brexit.  

Certes les commerces gibraltariens auraient à souffrir d’une nouvelle fermeture des frontières, puisque les visiteurs, très majoritairement espagnols, laissent un peu plus de 160 millions de livres dans les tiroirs-caisses. Mais pour l’emploi transfrontalier ce serait une catastrophe. Rien que La Linea fournit 10 000 travailleurs, ils sont plus de 13 000 en tout.

GIBRALTAR et le BREXIT

Catastrophe bien sûr partagée, car Gibraltar pourrait difficilement compenser par un appel à la main d’œuvre marocaine, par exemple. La chute de la livre, après le Brexit, a eu des répercussions immédiates sur l’économie de la baie d’Algesiras, par la baisse du pouvoir d’achat des transfrontaliers. D’autre part, les 27 884 Gibraltariens, bien à l’étroit sur leurs 6,8 km2, sont aussi des clients pour le commerce espagnol et beaucoup possèdent des résidences secondaires tout autour de la baie.

GIBRALTAR et le BREXIT

Un Brexit dur serait donc dramatique côté baie d’Algesiras, zone où le chômage est déjà très élevé. Gibraltar, outre la pénurie de main d’œuvre, verrait peut-être son attractivité financière – c’est un des paradis fiscaux de la couronne britannique : 10 000 sociétés immatriculées – amoindri par des mesures de rétorsion de l’UE. Et surtout ses habitants auraient à pâtir d’une restriction de la libre circulation des personnes.

GIBRALTAR et le BREXIT

Une solution de co-souveraineté a été envisagée, mais largement rejetée (98%) par les habitants du Peñon. Ils jouissent pourtant d’un statut dérogatoire au sein même de l’UE, puisqu’ils ne sont pratiquement soumis à aucune des politiques communes ni même à l’union douanière. Même si la revendication de cette pièce manquante au Royaume d’Espagne soulève moins de passions patriotiques qu’au temps de Franco, la tentation pour Madrid de jouer l’intransigeance pour des raisons de politique intérieure – détourner le regard d’autres problèmes – est grande.

Et comme la Grande-Bretagne est prête à donner dans le style intransigeant à la Malouines, un grand jeu de perdant-perdant est possible.

Vues côté Algésiras
Vues côté Algésiras
Vues côté Algésiras
Vues côté Algésiras
Vues côté Algésiras
Vues côté Algésiras

Vues côté Algésiras

Photos A. Coustaury : Gibraltar côté EST.
Photos A. Coustaury : Gibraltar côté EST.
Photos A. Coustaury : Gibraltar côté EST.

Photos A. Coustaury : Gibraltar côté EST.

Repost0
30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 14:26
JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

Le Monarque émérite n’a pas démérité de la tradition familiale des Bourbons d’Espagne. Digne successeur d’Isabel II et d’Alphonse XIII, il aurait usé de son royal chibre avec près de 5000 conquêtes. Et une femme et un homme prétendent être des bâtards royaux.

"Las más bellas vedettes y las más espectaculares representantes del alto estanding femenino español y extranjero pasaron por su cama de forma más o menos temporal, aunque tampoco despreció a féminas mucho más modestas"

Les plus belles vedettes et les plus attrayantes représentantes de la haute société espagnole et étrangère passèrent dans son lit pendant un temps plus ou moins long, mais il ne négligeait pas pour autant des femmes beaucoup plus modestes.

A-t-il inscrit Diana à son tableau de chasse ?

A-t-il inscrit Diana à son tableau de chasse ?

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

Le décompte des amours du roi émérite – il a laissé le trône à son fils Felipe – établirait que tout au long de sa vie il aurait mis dans sa couche 4786 femmes, à faire pâlir de jalousie Casanova. Même Julio Iglesias ne se vante que d’avoir gravé 3000 encoches sur son bois de lit, boudins inclus.

La période la plus féconde, selon cet inventaire, fut celle qui alla de ses vingt ans aux premières années de son règne : une « période passionnelle », pendant laquelle il a accumulé 2154 conquêtes, avec une moyenne de 125 par an. Le féroce appétit de Son Altesse ne se serait interrompu que pendant son voyage de noces, lors duquel on ne trouve trace d’un flirt quelconque.

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

L’auteur de ce singulier catalogue est le colonel retraité Amadeo Martínez Inglés qui a fait appel à un éditeur portugais pour publier ce Juan Carlos I Le roi aux 5000 maîtresses. Cette compilation qui démarre pendant l’adolescence de notre tombeur se serait nourrie, en partie, des rapports du réseau d’espions déployé par Franco pour surveiller les aventures de son effréné successeur pendant son passage par les différentes académies militaires, puis les six années après sa proclamation comme prince héritier.

Sa première conquête aurait été, à 16 ans, Marie-Gabrielle de Savoie.

Une des périodes les plus chaudes fut celle où il était censé étudier à l’Académie militaire de Saragosse, en 1955-57, à l’apogée du franquisme. Cela n’empêchait pas le cadet Juan-Carlos avec ses compagnons proches, toutes les fins de semaine, d’organiser des fiestas privées, qui tournaient en parties fines, avec des jeunes filles de la bonne bourgeoisie de Saragosse, qualifiées péjorativement de « filles à cadets », jeunes filles qui, malgré le haut niveau d’austère pudibonderie du national-catholicisme de l’époque, étaient toujours prêtes à satisfaire les distingués élèves de cette école militaire. Le jeune Bourbon disposait aussi d’une suite de luxe au plus grand hôtel du lieu pour s’y livrer à des galipettes avec des jeunes femmes.

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

L’auteur, le Colonel Martínez Inglés, né à Saragosse en 1936, a lui-même été élève de l’Académie militaire de la ville. Il a ensuite servi pendant plus de 40 ans dans l’Armée de terre. Il a été cependant exclu du service actif après avoir été condamné à cinq mois de prison pour fautes disciplinaires.

Ensuite il a entamé une carrière politique au sein d’Izquierda Unida (coalition menée par le PCE), qui s’est achevée quand il a accusé une de ses leaders, Isabel Herreros, de malversation de fonds publics et le Président de la coalition, Julio Anglita, d’essayer de couvrir tout le système.

Martínez Inglés donne l’impression d’être un tant soit peu obsédé par l’ex-chef d’état auquel il a déjà consacré des livres. Pour l’avoir décrit comme le dernier représentant en Espagne de la bande d’ivrognes, de putassiers, d’idiots, de décérébrés, de salopards, nymphomanes, fainéants et bandits,  qui, au cours des siècles a caractérisé la lignée étrangère des bourbons. il a été condamné pour injures graves à la couronne.

Presque dix années avant que soit révélé que les fonds secrets avaient versés des centaines de millions de pesetas sur un compte au Luxembourg pour éviter que Bárbara Rey révèle sa liaison avec le roi et surtout diffuse de sulfureuses vidéos, le colonel avait déjà dénoncé l’usage des fonds spéciaux pour payer ces aventures galantes et en particulier ces quinze ans de liaison avec une belle vedette de la scène espagnole, près de 500 millions de pesetas payés par le contribuable. Il avait aussi accusé Juan Carlos d’être complice du coup d’état du 23 février 1981 (mais, comme le dit Javier Cercas, si ça avait été le cas, ce coup d’état eût réussi). Il en avait fait aussi le présumé assassin de son frère cadet Alfonso.

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

La légende veut que l’épouse cocufiée – il n’avait fait une pause dans ses conquêtes que pendant le voyage de noces – n’ait découvert son infortune qu’en 1976, 14 ans après la célébration de leur mariage. Elle aurait déboulé inopinément dans une propriété aux environs de Tolède où son royal époux était censé se livrer à une de ses occupations favorites, la chasse, pour le découvrir en train de tirer un coup avec Sara Montiel (qui a toujours démenti).

Et depuis, la reine Sofia ne se serait plus cantonnée que dans son rôle public.

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

Corinna zu Sayn-Wittgenstein, princesse par son 2e mariage avec le prince Casimir zu Sayn-Wittgenstein, est la dernière de ses conquêtes célèbres à l’hiver de sa vie. Elle fut même surnommée la reine de l’ombre, en tout cas la maîtresse la plus affichée de toutes. Leur relation fut cependant en montagnes russes, car la belle Corinna ne supportait pas les infidélités du monarque !

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

Le plus surprenant de toutes ces aventures c’est que seules deux demandes de reconnaissances en paternité ont été enregistrées.

JUAN CARLOS I LE ROI AUX 5000 CONQUÊTES

Les principales femmes qui ont marqué la vie de Juan Carlos I.

De gauche à droite: la reine Sofía, Gabriela de Savoie, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, Marta Gayà, Bárbara Rey y Olghina de Robilant.

Repost0
26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 13:50
CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

Comme un réflexe pavlovien, référendum et indépendance : deux mots qui provoquent l’adhésion quasi religieuse à gauche. Surtout quand il s’agit de la Catalogne auréolée de souvenirs légendaires de la Guerre d’Espagne. Oubliant que si la majorité du peuple catalan s’est soulevée contre le putsch des généraux félons, la grande bourgeoisie, elle, le soutenait. Oubliant aussi que ce soulèvement se faisait au côté des autres républicains espagnols.

Alors que, comme le souligne le chanteur Joan Manuel Serrat, le scrutin indépendantiste du 1er octobre n’est ni transparent ni crédible. Imposé aux forceps par une majorité, qui ne représente que 47,7 % des voix, au parlement catalan, sans aucun effort de concertation avec les autres groupes de droite comme de gauche, il ne propose qu’un référendum entre le OUI et le OUI.

Boycotté par les autres partis, son résultat n’aura guère plus de valeur que le précédent référendum bidon d’Artur Mas du 9 novembre 2014. Mais il risque de nourrir un contentieux qui va pourrir la vie politique espagnole.

Et une proclamation unilatérale d’indépendance – là on comprend que tous les anti-européens s’en réjouissent – aurait des conséquences bien plus graves pour l’UE que le Brexit !

CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

El País, dans un dossier, dont vous ne trouverez qu’un aperçu ci-dessous, démonte les mythes et mensonges qui nourrissent l’indépendantisme catalan.

Mythes et mensonges de l’indépendantisme

10 affirmations avancées par les souverainistes catalan et qui ne sont pas vraies

L’indépendantisme catalan se fonde sur quelques affirmations catégoriques et répétées ad libitum. Cela va de légendes historiques (en 1714 une guerre de sécession se conclut par une Catalogne soumise) jusqu’à des divagations économiques (l’Espagne nous vole, hors d’Espagne nous serions plus riches). Tout cela est faux.

Il n’est pas certain, par exemple, au regard des traités européens, qu’une Catalogne indépendante intégrerait automatiquement l’Union européenne. Au contraire, elle risque fort d’être soumise à un périple institutionnel et international complet et hasardeux, avec l’ONU comme première étape. Pas certain non plus que voter soit toujours démocratique ou que le scrutin convoqué le 1er octobre (1-O) soit légal (il est illégal dans son contenu, par son traitement par le Parlement catalan et il viole plusieurs dispositions de la Commission de Venise du Conseil de l’Europe). De même, la Catalogne ne pourrait se séparer légalement de l’Espagne en invoquant le droit à l’autodétermination, car ce droit est réservé aux « peuples soumis à une domination coloniale ». Et prétendre que la Constitution de 1978 est hostile aux catalans est faux.

1. LA GUERRE DE 1714 FUT DE “SECESSION”

La légende indépendantiste, basée sur la vieille historiographie romantique, prétend que la guerre de succession du début du XVIIIe siècle fut une guerre de sécession, d’indépendance de la Catalogne vis-à-vis de l’Espagne. Mais, à l’inverse des colonies américaines qui se libérèrent du joug britannique en 1773, la Catalogne fut soumise au joug espagnol.

 

Il n’en fut rien. Charles II L’ensorcelé étant mort sans descendance directe, deux candidats revendiquèrent la succession. Philippe V de Bourbon, petit-fils de Louis XIV et l’archiduc, Charles d’Autriche. Les Habsbourg comptaient sur l’appui de l’Angleterre (avec les Pays-Bas) qui ne voulait pas d’une hégémonie continentale des Bourbons. Au-delà de la querelle des candidats s’affrontaient déjà le libre-échangisme anglo-hollandais et le protectionnisme physiocrate français, le vague confédéralisme autrichien et le centralisme absolu du roi soleil…

En principe, Barcelone, mercantile, eût dû soutenir le Habsbourg. Mais, au départ, le Bourbon, habilement, sut leur faire miroiter la promesse de deux navires annuels pour les Amériques et surtout Barcelone port franc. Et cela devant le parlement (Cortes) catalan réuni en 1701 (il ne l’avait plus été depuis 1599) et en jurant sur des Constitutions datant du Moyen-Âge. Mais, poussé par le syndrome anti-français, dû à la récente annexion par la France de 1640 à 1652, ils changèrent de camp et rallièrent l’archiduc… qui les abandonna pour aller se faire couronner empereur à Vienne.

S’est donc déclenchée une guerre internationale, doublée d’une guerre civile, qui opposait les partisans du Bourbon à ceux du Habsbourg. Et une guerre civile dans la guerre civile opposant les classes aisées pro-bourbon, aux classes modestes, artisans et boutiquiers, formant une milice pro-Habsbourg et qui furent défaites à Barcelone. La fin de la guerre amorça la révolution économique de la Catalogne, agricole et marchande d’abord, pré-industrielle ensuite.

CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

Les pères de la Constitution de 1978 : parmi eux Miquel Roca, 1er à droite et Jordi Solé Tura, de dos, deux catalans.

2. LA CONSTITUTION DE 1978 EST HOSTILE AUX CATALANS

Les indépendantistes prétendent que la constitution de 1978 est hostile aux catalans. Et fort des 1,9 millions de voix obtenus aux élections régionales de 2015 par les indépendantistes, 47,7% des votants, veulent l’abroger. Mais la Constitution fut approuvée par 2,7 millions de catalans, 91,09% des votants.  

Et cette constitution est typique d’un état profondément décentralisé, bien plus proche du modèle fédéral allemand que de la centralisation française de l’époque. Ainsi l’article 2 garantit le droit à l’autonomie des nationalités et régions qui composent le pays. Les textes de 1978 et 1979, en ce qui concerne la Catalogne, se sont largement inspirés du statut de 1932, sous la République.

Et les catalans ont joué un rôle pivot dans la vie politique espagnole. Outre bien sûr le PS Catalan – autonome – appuyant Felipe González, les nationalistes modérés de la CiU ont voté quasiment toutes les lois importantes et ont appuyé des gouvernements du PSOE comme du PP.

CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

Carles Puigdemont, Président et Oriol Junqueras, vice-président de la Generalitat

3. L’AUTONOMIE A ÉCHOUÉ

Les indépendantistes disent que les presque 40 années d’autonomie se soldent par un échec, qu’il y a un processus d’étouffement et de recentralisation et donc qu’il faut dépasser l’autonomie pour aller à l’indépendance.

Le statut de 1979 a établi un système d’autogouvernement sans précédent dans l’histoire de l’Espagne. La reconnaissance officielle de la langue catalane a permis son notable rétablissement ; la responsabilité fiscale et la collecte des impôts sont partagés ; éducation et santé et pour une large part la police sont des compétences du gouvernement autonome. Et le statut de 2006, approuvé par les trois quarts des votants catalans, a encore élargi l’autogouvernement.

Certes, le PP, qui était contre, a essayé de le rogner. Mais certains comme la gauche catalane (ERC) ou la CUP sont mal venus de s’en plaindre qui, comme le PP, ont appelé à voter Non au référendum de 2006 !

"Il existe en Catalogne un nationalisme historique, porté par les élites bourgeoises. Mais maintenant il y a autre chose. Les classes populaires, avec CUP [Candidatura d’Unitat Popular, extrême gauche séparatiste], ne veulent pas connaître l’histoire de la Catalogne mais promouvoir un mouvement révolutionnaire. Le mouvement pour l’indépendance de la Catalogne a toutes les caractéristiques du populisme. Il s’est construit sur une dualité ami-ennemi, sur l’idée d’identité et avec des références vides."

José Luis Villacañas

4. L’ESPAGNE EST UN ÉTAT AUTORITAIRE

L’Espagne est une démocratie que toutes les institutions internationales reconnaissent comme garantissant les libertés fondamentales et les droits individuels et collectifs. L’état de Droit et la séparation des pouvoirs sont garantis par les tribunaux. Elle est signataire de toutes les conventions de l’ONU sur les droits de l’homme et les libertés politiques et civiques ; membre du Conseil de l’Europe elle adhère à ses conventions de protection des droits ; en tant que membre de l’UE elle a signé sa Charte des droits fondamentaux.

Ni le gouvernement de la Generalitat, ni aucune entité indépendantiste n'a déposé un quelconque recours auprès d’instances internationales pour dénoncer une quelconque violation des droits et l’État espagnol n’a jamais été cité et encore moins condamné pour ce type de faits.

Et le Haut commissariat de l’OSCE pour les droits des minorités s’est uniquement penché sur l’intégration des gitans, mais n’a formulé aucune remarque sur le respect des droits linguistiques des minorités.

5 L’ESPAGNE NOUS VOLE

C’est en 2012, du temps d’Artur Mas, que la Generalitat publia un calcul dont il ressortait que la Catalogne apportait 16,4 Milliards nets au budget commun, soit 8,4% du PIB catalan. Et l’ex-président Jordi Pujol d’arrondir à 9% en qualifiant cette contribution de spoliation.

Ce calcul est de la foutaise. Deux économistes catalans font état, pour 2015, d’un apport net au budget commun espagnol de 3,2 milliards, soit 1,6% du PIB.

En fait, la Catalogne contribue au budget commun, en fonction de ses richesses, de son potentiel fiscal plus élevé que la plupart des régions espagnoles, celle de Madrid exceptée.

6 SEULS NOUS SERONS PLUS RICHES

La thèse selon laquelle les catalans seuls seraient plus riches tient beaucoup de l’imagination.

Il est sûr, qu’avec Madrid, le Pays Basque et les Baléares, c’est une des communautés les plus prospères.

Il est sûr aussi qu’en terme de PIB par habitant son niveau se compare à la région Rhône-Alpes en France, la Lombardie en Italie ou le Bade-Wurtenberg en Allemagne.

Mais sûr aussi que c’est au sein de l’économie espagnole, de cet état considéré comme étranger, ennemi ou hostile, que la Catalogne n’a cessé de prospérer.

En cas de sécession, les nationalistes peignent un scénario rose, minimisant ses coûts directs et indirects : augmentation du PIB, de l’emploi, de la capacité d’endettement, donc des pensions et dépenses sociales.

A l’inverse, scénario noir pour le gouvernement espagnol qui estime entre 19 et 30% du PIB l’impact négatif de la sécession.

Entre le rose et le noir, il est plus que probable que la Catalogne, comme le reste de l’Espagne, en cas de séparation, connaîtrait une crise au moins égale à la grande dépression de 2008 à 2013.

La Catalogne pourrait être viable économiquement seule, comme l’est l’Uruguay, mais avant cet hypothétique paradis, elle risque de connaître un aventureux et douloureux purgatoire.

CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

7 LE DROIT Á L’AUTODÉTERMINATION

La loi sur le référendum, dans son exposé des motifs, invoque le droit imprescriptible et inaliénable à l’autodétermination qui serait reconnu par le droit international.

Or, pour l’ONU le droit à l’autodétermination, face à un état, donc le droit de faire sécession, se limite à la situation particulière des peuples soumis à la domination coloniale ou à d’autres formes de domination ou occupation étrangère.

Mais ce droit à l’autodétermination n’autorise en rien à fomenter des actions mettant en cause l’intégrité territoriale des états souverains, s’ils se conforment au principe d’égalité des droits et dont le gouvernement représente la totalité du peuple sur son territoire. En résumé, les démocraties.

Dans le cas précis de la démocratie espagnole, elle s’est construite avec les catalans, ils ont pu participer à 38 consultations électorales à tous les niveaux, dont quatre référendums (dont deux portaient sur leur statut) et ils participent de plein droit aux institutions du pays. Il est donc difficile d’invoquer un joug colonial ou dictatorial !

L’Ecosse, le Québec ont certes connu des référendums d’autodétermination mais en accord avec le gouvernement central et le Parlement, pas de façon unilatérale. A contrario, le pseudo référendum d’annexion de la Crimée par la Russie a été condamné par le conseil de l’Europe et l’Assemblée générale de l’ONU.

sondage metroscopia

sondage metroscopia

8 PAS DE SORTIE DE L’UE

Rien ne garantit qu’une Catalogne indépendante serait membre de l’Union Européenne d’entrée comme le prétendent les sécessionnistes.

Les présidents successifs de la Commission européenne, Prodi, Barroso et Juncker ont dit, en substance, que si un territoire d’un état membre s’en séparait pour devenir indépendant, ce nouveau pays se convertirait en pays tiers. Il serait donc soumis au processus d’adhésion qui demande l’accord des pays membres, y compris donc l’Espagne.

Même la reconnaissance par l’ONU ne serait pas automatique, puisque qu’il faut l’accord du Conseil de sécurité et un vote des 2/3 de l’Assemblée générale.

Et le maintien dans la zone euro n’est pas plus assuré, donc le recours aux moyens de financement offerts par la BCE.

CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

Les députés de l’opposition, avec en tête Inés Arrimadas (Ciudadanos), quittent le parlement catalan après le vote de la loi sur le référendum d’indépendance, le 6 septembre 2017.

9 LE REFERENDUM du 1-O EST LÉGAL

Le vote du 1er octobre est légal, selon le gouvernement autonome catalan (Generalitat). Faux.

Pour qu’une décision de scrutin électoral soit légale, vérité première, il faut qu’elle soit prévue par la loi. Or la Constitution n’octroie le droit de provoquer un référendum qu’au Parlement national et au gouvernement. Le scrutin du 1-O a été décidé unilatéralement par décret de la Generalitat.

Même du point de vue de la légalité propre à la Catalogne, les lois votées en septembre sur le référendum et la transition vers la République catalane sont contraires au Statut, puisqu’ils auraient dû réunir les 2/3 des suffrages. Par un tour de passes-passe, cette disposition a été gommée par une modification du Règlement intérieur du Parlement catalan, malgré les avis des juristes du Parlement et du Conseil de garanties statutaires (l’équivalent, au niveau catalan d’un conseil constitutionnel, pour le contrôle de légalité).

Quant à la loi de transition qui devrait entrer en vigueur après le référendum supposé positif – prévoyant l’instauration d’une République catalane – elle préfigure un état autoritaire mettant fin à l’état de Droit puisqu’elle met fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire : le Président du Tribunal suprême serait désigné par le Président de la république et toutes les charges judiciaires par une commission mixte où le gouvernement serait majoritaire, tout-à-fait en phase avec l’évolution dictatoriale de la Pologne.

CATALOGNE : UN REFERENDUM NI TRANSPARENT NI CREDIBLE

10 VOTER EST TOUJOURS DÉMOCRATIQUE

« Le référendum est démocratique » c’est le slogan de la campagne sécessionniste du 1-O.

Formulé ainsi, sans nuances, ce principe peut prêter à confusion. Certes, les consultations référendaires, comme mécanisme de démocratie directe, peuvent constituer un bon complément à la démocratie représentative.

Mais les référendums ont aussi été utilisés par les pires dictatures. Le franquisme a ainsi fait approuver sa Loi organique du 13 décembre 1966 par 95% des votants (certains bureaux réussissant l’exploit de dépasser les 100% !).

De plus prétendre que la seule solution pour traiter du sort de la Catalogne au sein de l’Espagne est un référendum d’indépendance n’a aucun sens. Cette revendication ne figurait même pas dans le programme électoral de Junts pel Sí. Ce fut le prix à payer pour souder l’alliance avec la CUP.

Le Président de la Commission de Venise a averti le 2 juin la Generalitat qu’un référendum quelconque devait être négocié avec le gouvernement espagnol et en pleine conformité avec la Constitution, ce qui n’est à l’évidence pas le cas.

Repost0
5 août 2017 6 05 /08 /août /2017 20:00
Le fonctionnaire de Valence qui n'a jamais travaillé pendant 10 ans

10 années de salaire sans aller travailler (L’homme qui n’était jamais là)

Un lupanar gay et des bédés érotiques : les fols hobbies d’un fonctionnaire qui a été 10 années sans aller travailler

Je ne sais plus quel homme politique prétendait que, dans son ministère, les fonctionnaires qui partaient en avance croisaient ceux qui arrivaient en retard.

Carlos Recio était digne d’en être un agent. El Mundo avait révélé que ce fonctionnaire aux archives générales et photographiques de la région de Valence venait pointer tous les matins dès 7 h 30, s’éclipsait pour la journée et revenait vers 15 h 30-16 h pour pointer sa sortie.

Bien qu’il fut connu dans le service comme l’homme qu’on ne voyait jamais nulle part, Recio fut nommé chef d’un service bibliographique avec un salaire annuel de près de 50 000 €. Il n’avait ni bureau, ni ordinateur et selon ses collègues, il n’avait aucune relation avec les employés de son service où on ne le voyait que pour négocier ses dates de vacances.

Le fonctionnaire de Valence qui n'a jamais travaillé pendant 10 ans

Le journal Unidad Editorial a depuis révélé que notre zélé chef de service était très occupé par deux hobbies : il gérait un lupanar gay dans sa propre maison et avait créé une revue de bédés 'Fallerela'.

Recio se présentait sur le web comme Docteur en Droit, avocat, politique, écrivain, historien spécialiste de Vicente González Lizondo (fondateur d’un parti Valencien régionaliste de droite), journaliste, professeur d’Université et Directeur des publications de la région de Valence.

On comprend qu’avec un tel CV il n’avait pas le temps de se consacrer à son vrai boulot.

D’autant que le charitable homme était venu en aide de quatre jeunes gays, qui se prostituaient misérablement, en les accueillant dans une maison lui appartenant et en publiant des petites annonces pour offrir les services de ces « gars sportifs, baraqués, juvéniles, actifs, passifs ou les deux, supermontés ». Ces pubs étaient payées avec le compte courant de sa mère. Et Recio n’avait pour but, bien sûr, que de permettre à ces jeunes de vivre plus confortablement de leur activité, ne serait-ce qu’en leur assurant un compte courant.

Les jeunes prostitués ont assuré qu’il ne percevait aucune part de leurs prestations tarifées, se contentant de toucher le loyer.

Cet ex-militant d’un Groupe d’action valencieniste (GAV) qui se donnait pour but de défendre le patrimoine culturel et artistique de Valence et sa langue, différente pour eux du catalan, au moyen d’actions revendicatives, violentes au besoin, a prouvé sa puissance créative en créant une héroïne de bédé, Fallera, dans une série baptisée Fallerela, qui, dans un monde apocalyptique, défend la survie des Fallas de Valencia à coups d’oranges explosives !

Le fonctionnaire de Valence qui n'a jamais travaillé pendant 10 ans
Le fonctionnaire de Valence qui n'a jamais travaillé pendant 10 ans

Une autre héroïne, aussi peu habillée que sa Fallera, est paradoxalement nommée Espanisima, Espagnolissime ! Elle, elle agit à coups d’œillets explosifs, de guitares volantes et de ventilateurs ! Paradoxe apparent car notre fonctionnaire est contre les catalans qui veulent s’annexer la région de Valence.

Repost0
20 juillet 2017 4 20 /07 /juillet /2017 17:23
Photo empruntée au site de la fédération espagnole de naturisme.

Photo empruntée au site de la fédération espagnole de naturisme.

Un arrêté municipal de cette municipalité de la région de Murcie crée la polémique en interdisant le nudisme sur des plages où il était pratiqué depuis des décennies, mais aussi de faire pipi dans la mer.

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

A partir du 24 juillet le nudisme cessera d’être possible sur toutes les plages de San Pedro del Pinatar, alors que pour l’une d’elle la tradition naturiste remonte aux années de la dictature ! Il sera aussi interdit de se réserver une place en plantant son parasol, de circuler en vélo sur la promenade maritime, de venir avec des animaux domestiques, d’écouter de la musique trop forte ou de pratiquer des jeux gênants pour les autres. Toutes ces infractions étant passibles d’amendes jusqu’à 750 € !

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

C’est ce que prescrit le nouvel arrêté municipal qui a été approuvé par la majorité, PP, refusant tout amendement de l’opposition – PSOE, Ciudadanos, IU - qui a donc unanimement condamné ce texte, le considérant comme excessivement restrictif. « Un des plus durs d’Espagne » ont-ils estimé, alors que la majorité prétendait qu’il calquait les normes en vigueur le long de tout le littoral.  

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

Le point le plus discuté de cet arrêté est son article 10 qui  prohibe la nudité intégrale et décide qu’il n’y a aucune plage naturiste sur la commune, faisant fi de la tradition nudiste sur deux de ses six plages. Il s’agit d’abord de La Lana sur laquelle, selon les témoignages des locaux mêmes, le nu total est apparu dès les dernières années de la dictature franquiste. Sur la deuxième, La Torre Derribadan le naturisme a pris de l’ampleur dans les dix dernières années.

Les deux sont situées loin de l’environnement urbain, dans le parc naturel de Las Salinas et la coexistence entre textiles et nudistes ne posaient aucun problème jusqu’alors.

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

Cependant, Silvia Egea, conseillère responsable de l’ensemble des plages, explique que ces plages connaissent maintenant une affluence d’un public beaucoup plus large : ce ne sont plus les paradis isolés d’il y a quelques dizaines d’années La municipalité mise sur un tourisme majoritairement familial et sportif. La Lana n’est pas une plage fermée, ce n’est pas une crique isolée, elle fait trois kilomètres de long et il y a de plus en plus de monde qui la fréquente. Cet été un poste de secours a été installé sur le secteur le plus proche du centre urbain. Il y a un passage continu de personnes ce qui a conduit à réguler la pratique du nudisme, a-t-elle conclu. Régulation qui se traduit par interdiction donc.

A son avis, la mesure ne devrait pas affecter l’attraction touristique, même si elle reconnaît que les touristes adeptes du nudisme devraient logiquement éviter de venir, puisque la nudité leur coûterait une amende entre 100 et 750 euros.

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

Pour la Fédération espagnole de naturisme (FEN), cette prohibition est illégale et inconstitutionnelle. Son Président, Ismael Rodrigo, allant jusqu’à affirmer que la législation espagnole permet le nudisme dans tout espace public et pas que sur les plages et donc, qu’aucune municipalité ne peut l’interdire.

Valladolid a tort d'interdire la nudité dans les rues : ça attire les touristes !

Valladolid a tort d'interdire la nudité dans les rues : ça attire les touristes !

En effet, si la nudité intégrale dans les espaces publics fut considérée comme un délit de scandale public jusqu’en 1988, cette disposition a été supprimée du Code Pénal.

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

Cependant, des arrêtés limitatifs existent dans d’autres villes. Ainsi, Barcelone interdit de se promener nu, ou en slip de bain et torse nu, dans les rues de la ville, mais cette interdiction ne s’étend pas aux plages, promenades le long de la mer ou zones voisines. A Cadiz, le nudisme est interdit depuis 2009, mais seulement sur les plages urbaines, pas celles éloignées de la ville. Valladolid, bien que sans plage, a pondu un arrêté en 2012 interdisant la nudité dans ses rues !

Les recours de la FEN n’ont abouti qu’à une décision du Tribunal suprême* (Supremo) d’éliminer les termes imprécis, tels que semi-nudité ou quasi nudité de ces arrêtés municipaux.

San Pedro del Pinatar interdit le nudisme sur toutes ses plages

La mer c’est dégueulasse, les baigneurs pissent dedans, ont dû se dire les édiles de San Pedro del Pinatar. Car outre les interdictions qu’on peut juger justifiées, comme ne pas tympaniser les voisins avec sa musique ou lui balancer un ballon toutes des 10 secondes, il en est une qui interdit d’uriner sur la plage – ce qui s’entend – et dans la mer, sous peine encore d’amende jusqu’à 750 euros. On peut se demander comment les policiers municipaux, chargés de faire respecter la réglementation, vont pouvoir vérifier si un baigneur a pissé ou pas dans les flots.

* El País fait aussi allusion à un jugement du tribunal européen des droits de l’homme – affaire Gough contre Royaume Uni – mais lui fait dire, pour autant que j’ai pu comprendre, le contraire de ce qu’il conclut.

 

 

 

 

Source : El País.

Voir aussi le résumé dans Courrier International

Repost0
3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 15:23
Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Alphonse XIII,roi d'Espagne (1886-1931), le grand-père de Juan-Carlos Ier, mais aussi le petit-fils d’Isabel II, a lancé la production des films pornos espagnols. Il a financé des dizaines de courts et moyens métrages dont seuls trois sont parvenus jusqu’à nous : 'El confesor', 'El consultorio de señoras' (Le cabinet de consultation des dames) et 'El ministro'.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

L’Espagne, si on en croit El Plural, est un des pays les plus friands de films pornographiques du monde. Une addiction qui vient de loin. Car il y a près d’un siècle les espagnols, avant de connaître la chape de plomb moralisatrice du franquisme, ont commencé à consommer de la pellicule pornographique. Et à en produire grâce à Alphonse XIII, grand-père de Juan-Carlos Ier.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Portrait arcimboldesque d'Alphonse XIII

Ce monarque constitutionnel, petit-fils lui-même de la sulfureuse Isabel II, de la dynastie des Bourbons, en compagnie d’amis aristocrates, organisait dans son palais royal des projections de films pornographiques venus de France ou de l’Amérique latine ; cette production plus ou moins clandestine avait une clientèle aisée*. Alphonse XIII n’était pas un cas isolé. Farouk roi d’Egypte, le Shah d’Iran, des membres de la famille royale de Russie étaient aussi amateurs de ce genre de projection.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !
Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Cependant, Alphonse XIII alla plus loin que ses pairs étranger dans sa passion pour la pornographie. Sans doute lassé de ces courts métrages aux scènes dénudées trop furtives ou au flou artistique, il décida de financer lui-même une série de films pornos plus naturalistes pour son usage personnel. Par le biais du Comte de Romanones, homme politique proche du monarque qui fut chef du gouvernement en trois occasions, Alphonse XIII commanda la réalisation d’une cinquantaine de courts-métrages pornographiques dans les années 20 du siècle passé. Seulement trois d’entre eux sont arrivés jusqu’à nous, sauvés de l’oubli dans un couvent (!) et restaurés par la Cinémathèque de Valence : Consultorio de señoras, El ministro et El confesor.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

La production fut confiée aux frères Ramón y Ricardo de Baños, à la tête de Royal Films, à Barcelone. Ils avaient à leur actif les deux superproductions les plus chères du cinéma espagnol de l’époque : « La vie de Christophe Colomb et la découverte de l’Amérique » et « Don Juan Tenorio ».

El confessorEl confessorEl confessor

El confessor

Si leurs films méritent la qualification de pornographiques – ou d’obscènes, comme on les nommait à l’époque – c’est à cause des scènes de sexe explicites. Le cabinet de consultation des dames montre une série de rencontres sexuelles dans le cabinet d’un gynécologue ; El ministro nous raconte comment un caballero envoie son épouse plaider sa cause auprès d’un ministre en usant de ses charmes ; El confessor, certainement le plus intéressant des trois quand on pense que le souverain donnait des indications sur les thèmes, nous montre un prêtre, profitant de son emprise spirituelle, pour obtenir les faveurs de pénitentes.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !Alphonse XIII un roi porté sur le porno !Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Ces films muets en noir-et-blanc peuvent surprendre par le physique de leurs interprètes : femmes replètes– des pensionnaires de maisons closes – voire en surcharge pondérale nette et hommes plutôt minces (et qui ne quittent jamais leur liquette même quand ils copulent).

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Ce qui ne fait aucun doute c'est le goût du financeur pour ces œuvres, ô combien contraires aux valeurs morales affichées par le régime politique de l’époque et celles que prêchait l’église catholique. Alphonse XIII – noceur avéré et coureur de jupons impénitent –transgressa sans vergogne, dans le privé, les mœurs qu’il feignait de suivre et même de défendre en public.

 

* Cependant, les films dits de bordel – projetés dans le salon d’attente des maisons closes de l’époque – touchaient une clientèle bourgeoise plus large.

Repost0
3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 14:53

1er Mars 2018 :

El Supremo absuelve a Cassandra Vera por sus tuits con chistes sobre Carrero Blanco

Le tribunal suprême espagnol a finalement acquitté Cassandra Vera pour ses plaisanteries sur Carrero Blanco dans ses touittes.

En première instance elle avait été condamnée à 1 an de prison et 7 années de privation de ses droits civiques.

 

 

 

 

Cassandra Vera condamnée pour des blagues sur Carrero Blanco

Après le rapeur Cesar Strawberry, c’est une jeune touitteuse, Cassandra  Vera, qui est condamnée à une année de prison pour 13 touittes sur Carrero Blanco ! Cette étudiante de Murcie de 21 ans a été condamnée parce que ses messages humoristiques offensaient la mémoire de l’ex premier ministre du dictateur Franco, victime d’un attentat de l’ETA.

L’Audience Nationale (AN), tribunal suprême espagnol, l’a condamnée en vertu d’une loi mémorielle qui interdit d’offenser la mémoire des victimes de l’ETA.

Loi qui peut se comprendre quand elle vise à protéger la mémoire des victimes, les plus nombreuses, quand l’organisation terroriste basque a continué ses assassinats et ces attentats après la mort de Franco* et surtout après les 1ères élections libres. Loi tout-à-fait justifiée même, si elle visait à poursuivre les jeunes voyous se réclamant de l’ETA qui narguaient les familles et proches des victimes, mais hélas les salopards qui agitaient une balle de pistolet sous les yeux d’une veuve n’ont jamais été poursuivis, dans un Pays Basque plongé dans la loi du silence.

Cassandra Vera condamnée pour des blagues sur Carrero Blanco

En revanche, l’ETA qui se battait sous la dictature franquiste peut être considérée comme un mouvement de Résistance. Et l’attentat spectaculaire qui a envoyé en l’air la voiture de l’amiral-premier ministre, rue Claudio Coello en décembre 1973, a été célébré par toutes les gauches européennes.

La condamnation, qui prive, en outre, la jeune fille de ses droits civiques pour 7 ans, est d’autant plus bizarre que les plaisanteries qu’elle a diffusées existaient avant qu’elle soit née. Presque tous les chauffeurs de taxi madrilènes répliquaient quand vous demandiez à aller rue C. Coello « Á quelle hauteur ? » et celles sur l’Amiral cosmonaute ne datent pas de l’invention de twitter.

Cassandra Vera condamnée pour des blagues sur Carrero Blanco

Elle montre qu’au plus haut niveau judiciaire en Espagne subsiste encore une frange de magistrats ultra réactionnaires qui opte pour une interprétation très extensive, et donc très répressive, de l’article 578 du code pénal espagnol dont le but affiché était de sanctionner une intention délibérée, directe et sans équivoque de causer une souffrance aux victimes d’attentats terroristes. Comme le faisaient en toute impunité les petites frappes de la Kale borroka s’attaquant à la veuve d’une victime.

Kissinger le regaló a Carrero Blanco un trozo de la luna, ETA le pagó el viaje a ella

Kissinger a fait cadeau d’un morceau de lune à Carrero Blanco, ETA lui a payé le voyage.

Le paradoxe de cette condamnation c’est que les touites de la jeune femme ont été reproduits par de nombreux sites leur donnant un écho démultiplié par rapport à l’audience de la touitteuse.

Image illustrant un message visant Alberto Garzón

Image illustrant un message visant Alberto Garzón

Le deuxième paradoxe c’est que ce parquet si prompt à traîner devant les tribunaux une jeune femme qui ne fait qu’exercer sa liberté d’opinion, est, en revanche, d’une totale passivité face à des menaces de mort à l’encontre d’élus ou leaders de gauche.

Ainsi le 27 janvier 2016, la Justice a classé sans suite une procédure contre un radical d’extrême-droite qui menaçait de mort Narciso Romero, Maire de San Sebastián de los Reyes. Le porte-parole du Front de gauche hispanique - Izquierda Unida – à la Chambre des députés, Alberto Garzón, reçut, entre autres touittes, la menace de l’assassiner et de violer toutes les femmes de sa famille ; l’auteur, Jaime A. Mora, militant d’un groupe d’extrême-droite, ne fut pas poursuivi. Et même les attaques ignobles contre la Présidente de l’Association des victimes des attentats du 11M, Pilar Manjón, la traitant de rouge et de putain, se félicitant que son fils soit bien mort, qui entraient tout-à-fait dans le cadre du fameux article 578, sont restées sans suite.

Cassandra Vera condamnée pour des blagues sur Carrero Blanco

Reste que, comme le souligne Maître EOLAS, cette jeune femme voit son avenir s’assombrir, puisque la privation de droits civiques lui interdit la fonction publique, donc le professorat.

Et, pour marquer votre solidarité envers Cassandra vous pouvez signer la pétition « Yo también me río con los chistes de Carrero y su viaje espacial financiado por ETA » - Moi aussi j’ai ri des blagues sur Carrero et son voyage spatial financé par ETA – qui affirme que la satire n’est pas un délit, l’humour noir, même de mauvais goût n’est pas un délit, une opinion n’est pas un délit !

* Y compris contre d’ex-membres, comme Yoyes, qui avaient quitté ETA après l’avènement de la démocratie.

Repost0
4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 21:42

79 ans après, les Reines Mages – Liberté, Égalité et Fraternité –étaient de retour à Valence.

Dimanche 3 janvier 2016, le Maire de Valence, , Joan Ribó, a l’issue d’un défilé dans les rues de la ville, a reçu à l’Hôtel de ville, les trois Reines Mages. Cette “Setmana de la infantesa” – semaine de l’enfance – faisait revivre une célébration laïque qui avait eu lieu pour la deuxième et dernière fois en 1937. Cette initiative a profondément déplu au PP (Parti Popular) qui l’a considérée comme une provocation.

« Digne touche finale de la semaine de l’enfance organisée par le ministère de l’instruction publique » titrait le journal El Mercantil Valenciano du mardi 12 janvier 1937 pour saluer la parade qui la concluait. Cette semaine avaient pour but de distraire les nombreux enfants qui, fuyant la guerre civile, étaient réfugiés à Valence, avec des activités distractives mais aussi artistiques.

La Societat Coral el Micalet, qui a ressuscité cette semaine de l’enfance a expliqué qu’elle voulait récupérer la fête du solstice d’hiver qui se célébrait à Valence en janvier 1937 et que ces trois Mages, Liberté, Égalité, Fraternité, représentaient les trois principes de bases de sa vision du monde : liberté d’expression et possibilité de critiquer toutes les idées, égalité de tous devant la loi et dans la société quelles que soient la race les croyances ou le sexe, et fraternité pour partager avec tous toutes les merveilles du monde !

Des centaines d’enfants étaient réunis dans les rues du centre de Valence pour assister à ce joyeux défilé qui a donc abouti à la Place de l’Hôtel de Ville où les trois dames, Mages de Janvier, comme on les nomme pour gommer toute référence religieuse, sont apparues au balcon au côté du Maire. Mais la cavalcade de dimanche concluait une semaine riche d’activités incluant des concerts – avec notamment des chants des années 1936 et 37 - les lectures de poèmes, des expositions et des ateliers de bricolage ou d’origami pour les enfants.

Le PP local, sans vergogne, a crié au scandale ! Alors que Valence du temps des « bigotes » a été l’épicentre de l’affaire Gürtel avec un Camps plongé dans la corruption jusqu’aux cheveux, le PP local, loin de faire profil bas clame par la voix de sa secrétaire générale, Beatriz Simón, que ces manifestations offrent un spectacle ridicule et provocateur qui offense nos traditions ! Pour la dirigeante du PP, ce que Ribó a mis en scène n’est autre que son refus personnel de la nativité et des Rois mages ! Et selon un procédé politicien des plus déplacés, elle a lancé qu’il ferait mieux de s’occuper des problèmes des Valenciens, toujours là depuis 1937, quand les espagnols et en particulier les jeunes n’ont rien à faire d’une époque historique dont personne ne peut être fier. Faut-il rappeler qu’entre 1937 et 2015, outre le franquisme bien sûr, le PP a été à la tête de Valence depuis la transition démocratique (1979) et, en particulier, avec la calamiteuse Rita Barberá de 1991 à 2015 ?

Ribó a réaffirmé, dans son discours du haut du balcon, les valeurs de la seconde République. Il a rappelé que 2016 marque le 80e anniversaire du soulèvement franquiste. Le Maire a souligné que dans toutes les cultures proches une fête dédiée aux enfants était traditionnelle. La crèche comme les rois Mages sont liés à la religion chrétienne. Le multiculturalisme, la diversité des religions, mais aussi l’existence de nombreuses familles sans aucune croyance religieuse, donnent une signification particulière à cette caravane des Mages de janvier et à leur arrivée à Valence.

« Nous voulons être une ville où tout le monde s'insère, où tout le monde se sente à l'aise, où les enfants pourront obtenir leur bien-être sans aucune forme de discrimination ».

 

 

Sources :

El Plural

via Saltimblanquiclicclic

El Mundo

Libertad digital

Diario información

El Diario

 

 

En complément

Les ROIS MAGES traditionnels ont défilé dans les rues le 5 janvier 2016.

En Espagne, ce sont eux qui apportent les cadeaux aux petits enfants.

 

Les Rois Mages débarquent sur la plage de La Zurziola à San Sebastian

 

Le Roi Balthazar recueille les lettres des enfants au Moll de la Fusta - promenade le long de la mer - à Barcelone.

Quelques bédouins participant au défilé des Rois Mages d'Orient à Séville.

 

Les Rois Mages à Pampelune sur le pont romain La Magdalena avant d'emprunter une large avenue vers le centre-ville.

 

Les Rois Mages saluent les centaines d'enfants qui les attendent au port de Valence.

 

Le Roi Gaspar salue du haut de son char sur l'Avenue de la Castellana à Madrid.

 

 

Des danseuses de l'Inde accompagnent le Dragon Patacas durant le défilé sur la Castellana à Madrid..

 

Le Roi Melchior salue l'assistance à Barcelone.

 

Le Roi Gaspar et son page saluent l'assistance à Madrid.

 

 

Manuela Carmena, Maire de Madrid, est attaquée par le PP - comme son collègue de Valence - pour avoir fait défiler des Rois Mages peu orthodoxes ! La bêtise au front de taureau semble être l'apanage des ce parti frère de nos Ripoublicains !

 

 

 

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.