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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 16:57
Frieze : œuvres féministes maudites

La foire d’art contemporain Frieze à Londres a réservé pour son édition 2017 une section pour les œuvres de quelques artistes féministes que la censure avait longtemps occultées.

Cactus couronné par un godmiché double, une ode sainte au pénis ou le dessin hyperréaliste d’une pénétration, des torses dénudés d’un homme et d’une femme, des toisons pubiennes, des tétons ou une bouche entr'aperçus à travers une vitre ternie. Des images plus ou moins surréalistes, assemblant des éléments étrangers pour générer un sentiment de malaise. Et, pour beaucoup, une grande liberté sexuelle, écho de l’explosion féministe des années soixante et soixante-dix. Et encore aujourd’hui, toujours.

Le conservatisme sur tout ce qui touche au sexe instaure une censure, parfois hypocrite, parfois explicite, envers une multitude d’artistes qui veulent analyser, approfondir et théoriser la situation des femmes, les préjugés sexistes, les stéréotypes, le machisme, la soumission ou la rébellion. Leur volonté de créer se heurte au refus des galeries et musées de les accueillir, à une myopie de de la critique qui ne vont pas au-delà de l’impact de l’image et au veto social et moral qui les écarte des expositions et des publications.

Pour justement combattre ce confinement, cette édition de la Frieze, la foire d’art contemporain de Londres, a réservé un espace, intitulé Sex Work: Feminist Art & Radical Politics, qui a accueilli neuf de ces créatrices qui ont passé près d’un demi-siècle dans une semi-clandestinité pour cause de productions artistiques politiquement incorrectes. Un situation sur laquelle ont débattu les artistes Renate Bertlmann, Cosey Fanni Tutti, Marilyn Minter, Penny Slinger et la commissaire et universitaire Alison M. Gingeras, la responsable de la sélection.

Travail sexuel : art féministe et politique radicale est donc le nom choisi par la commissaire pour mettre un coup de projecteur sur quelques femmes qui se meuvent à la frontière du moralement, socialement et culturellement acceptable depuis les années soixante et qui de ce fait trouvent peu de lieux qui les acceptent ; en même temps, c’est une sorte d’hommage aux rares galeries qui accueillent ces œuvres alors que ni les mouvements féministes ni les rétrospectives ne le font.

Une visiteuse devant le récapitulatif de la section

Une visiteuse devant le récapitulatif de la section

Gingeras, durant la foire, a expliqué qu’il est important de comprendre que le féminisme n’est pas un mouvement monolithique, mais qu’il est pluriel et divers. Cette section a donc pour but de montrer au public par les œuvres qui la composent la diversité de ces créations, la manière dont elles expriment une critique politique et comment le contexte montre que le sexe vu sous cette perspective est une question humaine et pas seulement féministe.

La promenade entre ces mondes du désir, de l’érotisme et de la dissection critique des inégalités et du patriarcat ne doit pas rester au stade de l’anecdote ou du choc visuel de certaines de ces pièces. Gingeras a souhaité que le désir de montrer la complexité de ces oeuvres et leurs contextes respectifs pourra servir à construire une histoire qui considère que le féminisme ne peut se réduire à un hashtag !

Dorothy Iannone (Massachusetts, 1933)

Frieze : œuvres féministes maudites

Iannone a migré à Berlin au milieu des années soixante-dix puis a vécu dans diverses cités européennes. Elle a pu voir, au fil des ans, comment son travail a été censuré avant d’être connu et reconnu. Dessins, objets, photos et livres qu’elle a créé depuis les début des années soixante sont marqués par une forte empreinte narrative et autobiographique dans l’exploration de l’amour, de la sexualité et de la beauté.

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Betty Tompkins (Washington D.C., 1945)

Frieze : œuvres féministes maudites

Le réalisme de ses images et la netteté avec laquelle elle recrée le désir et les relations sexuelles du point de vue de la femme* lui ont valu d’abord l’ignorance la plus absolue. Mais aujourd’hui l’œuvre de cette artiste résidant à New-York se retrouves dans différentes galeries et des musées, dont le Centre Pompidou.

http://bettytompkins.com/default.aspx site

* Ses gros plans de pénétrations sont cependant à rapprocher de l’œuvre du nantais Dubigeon

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Mary Beth Edelson (Chicago, 1933)

Frieze : œuvres féministes maudites

Sculpture, dessin, peinture et photographie dans lesquels, souvent, elle se sert de son propre corps comme base créative : ainsi de Woman Rising, une série de photographies sur lesquelles l’artiste peint pour créer de nouvelles identités en relation avec la nature, la culture populaire ou l’histoire de l’art. Elle vit à New-York depuis quelques années et a participé à de nombreuses rétrospectives dans les musées du monde entier, comme le MOMA.

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Natalia LL (Żywiec, 1937)

Frieze : œuvres féministes maudites

Natalia Lach-Lachowicz a adopté ce double L en 1971, quand, après des années où elle s’était heurtée au mur idéologique et moral qui régne sur la Pologne, son pays, elle fut reconnue internationalement. La série, à la fin des années soixante, Intimate Records, s’est élevée comme un cri pour une nouvelle sexualité féminine. Ses œuvres sont présentées maintenant dans des lieux comme le Musée d’Art Moderne de Paris ou le Centre international de photographie de New-York.

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Renate Bertlmann (Vienne, 1943)

Frieze : œuvres féministes maudites

L’artiste féministe Renate Bertlmann se sert, comme Natalia LL, de son corps comme outil artistique. Sexualité, genre et stéréotypes sont quelques uns des concepts les plus traités (et critiqués) par Bertlmann, à travers des objets qui, normalement, sont associés à d’autres rôles. Depuis la fin des années soixante-dix elle travaille avec le dessin, la peinture, la photographie, le collage et le sculpture. C’est une des artistes féministes en activité des plus importantes.

http://bertlmann.com/ site

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Marilyn Minter (Shreveport, Louisiane, 1948)

Frieze : œuvres féministes maudites

Minter a vu plus d’une fois se fermer les portes des galeries et moyens de communication. Jusqu’à  Playboy, en 2014, après lui avoir commandé un travail. Minter fit une série de photographies en gros plan où se voyaient des doigts caressant la toison pubienne. Ces photos ne furent jamais publiées par la revue ; cependant l’espace (maintenant fermé) Fulton Ryder édita le projet dont le tirage fut épuisé peu après son lancement. La pornographie est un thème dont l’artiste a joué et rejoué. Pornographie comme véhicule du désir et représentation d’une sexualité avec ses rites et ses pièges.

http://www.marilynminter.net/ site

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Judith Bernstein (Newark, 1942)

Frieze : œuvres féministes maudites

Ses dessins proches du graffiti sont d’un érotisme de combat.  Ainsi de son portrait de Georges Wallace – gouverneur raciste de l’Alabama – en tête de nœud ! Mais elle s’attaque aussi avec vigueur au machisme et en particulier en son expression miltariste ! Victime de la censure en 1973 à Philadelphie, elle n’exposera plus jusqu’en 2008. Cette féministe de combat est l'une des membres fondatrices de la A.I.R Gallery et l'une des premières militantes au sein d'organisations activistes comme les Guerrilla Girls, la Art Workers' Coalition, et Fight Censorship.

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Penny Slinger (Londres, 1947)

Frieze : œuvres féministes maudites

Au sein d’un surréalisme féministe, Penelope dite Penny Slinger se sert aussi de son propre corps comme base de sa création. Photographie, sculpture, film et récit sont quelques-uns des moyens d’expression que l’artiste, installée en Californie, utilise pour rompre avec l’ordre établi et créer son propre équilibre entre sexualité et esthétique, désir et sexe. Et pour explorer comment la femme est vue par son entourage et comment elle se voit elle-même.

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Birgit Jürgenssen (Vienne, 1949 - 2003)

 

 

Frieze : œuvres féministes maudites

Toute la force du corps féminin : ce qu’il est, ce qu’il peut être, ce qu’il semble avoir à être… La force du surréalisme pour analyser, disséquer les stéréotypes à travers les mains, les pieds, la bouche de la femme. Elle se livre à une destruction en règle des assignations imposées aux femmes, celle en particulier de la « femme au foyer ». Et cela dès les années 70, de Vienne, en Autriche.

http://birgitjuergenssen.com/en/ site

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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 14:00
Vidéos pornos en ligne et vie sexuelle

La vie de sexologue est un calvaire : ainsi se sont-ils mis à trois de l’Université de Québec (Montréal) pour se taper les 50 vidéos les plus vues de Pornhub. Pas pour ce que vous croyez bandes de gros dégoûtants, mais pour analyser si les acteurs – hommes et femmes – prennent leur pied ou pas et comment !

Or donc, Léa J. Séguin, Carl Rodrigue et Julie Lavigne, du département de sexologie de L’Université de Québec, se sont intéressés à la représentation de l’orgasme masculin et féminin dans la pornographie. Et surtout à sa présence. Leur matériel d’investigation : les 50 vidéos les plus vues du site Pornhub. La plus courue et de loin est une sextape de Kim Kardashian – eh oui ! – avec son Ray J qui pulvérise les records avec plus de 125 millions de vues, loin, loin devant la suivante – une mature qui se tape le fiancé de  sa fille - à 35,6 millions la dernière du classement – une chaude blonde - étant encore à 16,4 Millions.

 

A l’arrière-plan de cette austère étude, pour Léa J. Séguin qui dirigeait l’équipe, le constat que l’orgasme est très important pour la plupart des gens, pour de multiples raisons et, en particulier pour les hommes, la conviction que l’orgasme de la femme prouve leur talent d’amant ! Croyance aussi que d’être en mesure, pour la femme d’atteindre l’orgasme vaginal est meilleur que de l’obtenir que par stimulation clitoridienne. Et on conçoit que l’absence d’orgasme pendant les rapports sexuels peut-être ressentie comme déplaisant pour beaucoup.

Mais cette nécessité de l’orgasme et sa représentation même est largement façonnée par les médias populaires et en particulier les sites pornographiques facilement accessibles.

Vidéos pornos en ligne et vie sexuelle

L’étude de l’équipe de sexologues, publié dans le Journal of Sex Research, a consisté, à partir de leur corpus des 50 vidéos les plus populaires de PornHub, de recenser les orgasmes féminins et masculins manifestes ou ambigus, ainsi que les actes qui ont induit l’orgasme. 45 des vidéos montrent une rencontre sexuelle entre un homme et une femme. Les 5 restantes dépeignent du sexe en groupe.

Vidéos pornos en ligne et vie sexuelle

1 femme sur 5, 4 hommes sur 5

L’inégalité femme/homme est manifeste puisque nos chercheurs ont constaté que seules 18,3 % des femmes semblaient avoir atteint l’orgasme, contre 78 % des hommes !

Il en ressort que ces vidéos propagent des images des plus irréalistes des performances sexuelles masculines et, à l’inverse, malgré un bruitage sonore trompeur, que, contre toute attente, les femmes, dans le porno, atteignent rarement l’orgasme. Et si orgasme féminin il semble y avoir, il est provoqué par pénétration vaginale, voire anale, sans stimulation clitoridienne.

Léa J. Séguin reconnaît, elle-même, les limites de son étude dont l’échantillon ne reflète pas toute l’étendue de la production pornographique. Les acteurs de ces vidéos étaient très majoritairement blancs. La pornographie réalisée par des femmes hétéro ou homosexuelles doit donner une autre image de l’orgasme féminin.

Reste que l’étude de l’influence réelle du porno de large diffusion sur la représentation que se font ses consommateurs de la sexualité, et notamment de l’idée que se font les hommes de la façon dont les femmes atteignent l’orgasme est à mener. Et que l’étude au titre anglo-saxon ambigu - “Consuming Ecstasy: Representations of Male and Female Orgasm in Mainstream Pornography“ – où on peut supposer que l’ecstasy en question n’est pas la drogue, mais bien l’extase, et dont le résumé en anglais aussi est traduit à la truelle*, relève finalement de l’enfonçage des portes ouvertes.

* Les représentations sociales qui apparaissent dans une variété de médias, peuvent influer sur la façon dont les expériences sexuelles sont perçues et comprises. Alors que la pornographie n'est pas le seul milieu dans lequel l'orgasme est représenté, il est le plus explicite, et il est très répandu et facilement accessible. A ce titre, la pornographie est un moyen idéal pour examiner les représentations de l'orgasme masculin et féminin. 50 vidéos les plus vues de PornHub de tous les temps ont été vus et codés pour la fréquence des hommes et l'orgasme féminin, les actes sexuels induisant l'orgasme (et si l'activité induisant des orgasmes féminins inclus une certaine forme de stimulation clitoridienne) et auditive (verbale, vocale) et visuelle indicateurs (corps) de l'orgasme. L'analyse du contenu a été utilisé pour coder et analyser les données. Les résultats ont été analysés à la lumière de la théorie de script sexuelle et de la recherche de l'orgasme précédent. Seulement 18,3% des femmes, contre 78,0% des hommes, ont été montrés à atteindre l'orgasme. Les différences de sexe dans les représentations de l'orgasme, au-delà de l'apparence de sperme, ont été documentés. Les résultats prennent en charge le script de la performance masculine aussi évidente dans les représentations pornographiques de l'orgasme, ainsi que des impératifs coïtale et l'orgasme. En conséquence, les représentations de l'orgasme masculin et féminin dans la pornographie mainstream peuvent servir à perpétuer les croyances et les attentes irréalistes par rapport à l'orgasme féminin et la performance sexuelle masculine.

L'ABSTRAIT - comme il est écrit pour l'ABSTRACT - c'est-à-dire le résumé est certes tiré d'un journal scientifique de langue anglaise, mais les travaux ont été réalisés par des sexologues d'une Université du Québec : on était en droit d'attendre un texte en langue française et non ce charabia.

 

En annexe

Asapscience, sur YouTube, qui fabrique des petites vidéos pédagogiques, a tenté de répondre à une des questions les plus importantes de l’histoire de l’humanité : quel orgasme est le meilleur, le masculin ou le féminin ?

Il ressort d’une analyse, on ne peut plus objective, que l’orgasme masculin dure moitié moins que l’orgasme féminin. 10 secondes et… c’est fini ! En revanche, les mâles atteignent cette brève mais intense extase dans 95 % des cas tandis que leurs compagnes que dans 65 % ; ce chiffre étant beaucoup plus élevé dans les relations lesbiennes.

Cette différence serait dû à ce que les couples de lesbiennes passent de 30 à 45 minutes à faire l’amour contre les 15 ou 30 minutes des couples hétéros.

L’étude met aussi en évidence, qu’après un coït, les deux sexes vont se sentir somnolents après avoir atteint l’orgasme, sensation qui serait quatre fois plus forte qu’avec la masturbation !

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 15:23
Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Alphonse XIII,roi d'Espagne (1886-1931), le grand-père de Juan-Carlos Ier, mais aussi le petit-fils d’Isabel II, a lancé la production des films pornos espagnols. Il a financé des dizaines de courts et moyens métrages dont seuls trois sont parvenus jusqu’à nous : 'El confesor', 'El consultorio de señoras' (Le cabinet de consultation des dames) et 'El ministro'.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

L’Espagne, si on en croit El Plural, est un des pays les plus friands de films pornographiques du monde. Une addiction qui vient de loin. Car il y a près d’un siècle les espagnols, avant de connaître la chape de plomb moralisatrice du franquisme, ont commencé à consommer de la pellicule pornographique. Et à en produire grâce à Alphonse XIII, grand-père de Juan-Carlos Ier.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Portrait arcimboldesque d'Alphonse XIII

Ce monarque constitutionnel, petit-fils lui-même de la sulfureuse Isabel II, de la dynastie des Bourbons, en compagnie d’amis aristocrates, organisait dans son palais royal des projections de films pornographiques venus de France ou de l’Amérique latine ; cette production plus ou moins clandestine avait une clientèle aisée*. Alphonse XIII n’était pas un cas isolé. Farouk roi d’Egypte, le Shah d’Iran, des membres de la famille royale de Russie étaient aussi amateurs de ce genre de projection.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !
Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Cependant, Alphonse XIII alla plus loin que ses pairs étranger dans sa passion pour la pornographie. Sans doute lassé de ces courts métrages aux scènes dénudées trop furtives ou au flou artistique, il décida de financer lui-même une série de films pornos plus naturalistes pour son usage personnel. Par le biais du Comte de Romanones, homme politique proche du monarque qui fut chef du gouvernement en trois occasions, Alphonse XIII commanda la réalisation d’une cinquantaine de courts-métrages pornographiques dans les années 20 du siècle passé. Seulement trois d’entre eux sont arrivés jusqu’à nous, sauvés de l’oubli dans un couvent (!) et restaurés par la Cinémathèque de Valence : Consultorio de señoras, El ministro et El confesor.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

La production fut confiée aux frères Ramón y Ricardo de Baños, à la tête de Royal Films, à Barcelone. Ils avaient à leur actif les deux superproductions les plus chères du cinéma espagnol de l’époque : « La vie de Christophe Colomb et la découverte de l’Amérique » et « Don Juan Tenorio ».

El confessorEl confessorEl confessor

El confessor

Si leurs films méritent la qualification de pornographiques – ou d’obscènes, comme on les nommait à l’époque – c’est à cause des scènes de sexe explicites. Le cabinet de consultation des dames montre une série de rencontres sexuelles dans le cabinet d’un gynécologue ; El ministro nous raconte comment un caballero envoie son épouse plaider sa cause auprès d’un ministre en usant de ses charmes ; El confessor, certainement le plus intéressant des trois quand on pense que le souverain donnait des indications sur les thèmes, nous montre un prêtre, profitant de son emprise spirituelle, pour obtenir les faveurs de pénitentes.

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !Alphonse XIII un roi porté sur le porno !Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Ces films muets en noir-et-blanc peuvent surprendre par le physique de leurs interprètes : femmes replètes– des pensionnaires de maisons closes – voire en surcharge pondérale nette et hommes plutôt minces (et qui ne quittent jamais leur liquette même quand ils copulent).

Alphonse XIII un roi porté sur le porno !Alphonse XIII un roi porté sur le porno !

Ce qui ne fait aucun doute c'est le goût du financeur pour ces œuvres, ô combien contraires aux valeurs morales affichées par le régime politique de l’époque et celles que prêchait l’église catholique. Alphonse XIII – noceur avéré et coureur de jupons impénitent –transgressa sans vergogne, dans le privé, les mœurs qu’il feignait de suivre et même de défendre en public.

 

* Cependant, les films dits de bordel – projetés dans le salon d’attente des maisons closes de l’époque – touchaient une clientèle bourgeoise plus large.

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