Après Morano qui trouve que le RHaine du Grand Est est fréquentable, après Ciotti qui ne voit d’autres différences entre RHaine et LR que la capacité à gouverner, il eût été surprenant que le petit Peltier, avec son pedigree, n’en rajoute pas une couche.
Non content d’affirmer qu’il avait "les mêmes convictions" que Robert Ménard, maire de Béziers – renvoi d’ascenseur puisque Ménard avait salué l’"Interview percutante et salutaire de Guillaume Peltier dans Valeurs actuelles" qu’il résumait par « Non au 'front républicain', pas une voix à Macron, fin de la diabolisation du RN » - le n° 2 du LR a proposé de rétablir une «cour de sûreté de la République», sorte de «justice exceptionnelle» pour condamner «sans appel possible» les individus radicalisés «sur la base de soupçons avérés». Et si le Conseil constitutionnel « s'y oppose, nous proposerons ça par référendum au peuple français ».
UN PARCOURS INSTRUCTIF
FNJ (Front National des jeunes), MNR (les mégretistes dissidents du FN), MPF (Mouvement pour la France Villieriste) enfin UMP devenu LR ! Mais finalement le même fond idéologique, sous les changements d’étiquettes plus ou moins opportunistes.
20 ans, il adhère au Front national de la jeunesse (FNJ). Avec pour guide Samuel Maréchal, père de Marion Maréchal, il va se faire recruteur de catho intégristes avec une association fondée avec Nicolas Bay : Jeunesse Action Chrétienté, luttant contre la « culture de la mort » que sont « avortements, overdoses, SIDA, euthanasie et mariage homo » !
Avec la scission mégretiste, il fait le mauvais choix en suivant Bruno Mégret. Mais après le Mouvement national républicain (MNR), il rebondit au Mouvement pour la France (MPF) de P. de Villiers, qui en fera son n° 2 (au grand dam du « fils spirituel », Bruno Retailleau). Avec Henry de Lesquen, ils vont mettre dans la tête du Vicomte qu’il pourra marginaliser Jean-Matie Le Pen et siphonner son électorat, aux Présidentielles de 2007. Une campagne anti immigration, visant une prétendue « islamisation de la société ». Résultat, Philippe de Villiers obtient 2,23 % des voix, soit moitié moins qu’en 1995 (4,74%).
On ne peut pas dire que la transformation de l'un peu archaïque eurosceptique de droite extrême en un pourfendeur xénophobe des Sarrazins fut une réussite électorale.
Après quelques déboires électoraux à Tours, il abandonne en 2008 de Villiers et son MPF décidément pas très porteur. Et en 2009, il adhère à l’UMP. S’il n’en a pas fini avec ses échecs électoraux (cantonale puis législative), en bon apparatchik, il prend du poids dans l’appareil UMP (secrétaire national en 2012). Un moment en tandem avec un autre jeune aux dents acérées, Geoffroy Didier, avec qui il fonde la « droite forte », il saura naviguer dans les remous de l’UMP de l’après défaite de 2012.
Et il va même enfin réussir à conquérir une (modeste) mairie en Sologne, avant d’enfin être élu député, toujours dans une Sologne plus hospitalière que Tours. Entre temps, sur le modèle des fêtes de la Rose du PS, il crée une « fête de la violette » à La Marolle en Sologne, ce qui lui vaudra d’être surnommé « Le mariolle en Sologne », par Xavier Bertrand.
Il soutiendra Wauquiez puis Jacob à la tête de l’UMP devenue LR avec donc poste éminent dans l’appareil. Pas rancunier, il soutient la candidature de Xavier Bertrand aux présidentielles.
Sa structure idéologique pouvait sembler un peu fluctuante, puisqu’il a été jusqu’à proposer une augmentation de 20 % du SMIC et de 5 % à 10 % des pensions de retraite. Ou encore une TVA à 0 % sur les circuits courts pour privilégier la consommation locale. Mais en fait, le vieux fond fascistoïde le structure toujours. Et il déteint déjà sur Bertrand qui l’a précédé dans la négation de l’état de droit avec des peines automatiques. Avec lui, et quelques autres, la frontière entre LR et RN est en train de s’effacer. Ménard ne s’y trompe pas !
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