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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 18:34
Julie Gayet

Julie Gayet

La perfide Albion, en tout cas sa presse, a redoublé d’attaques sournoises et vicieuses à l’occasion de la révélation par un journal de caniveau, au titre anglo-saxon, d’une liaison présidentielle avec une actrice-productrice, au délicieux prénom de Julie !

 

Donnons acte aux journalistes britiches de la pertinence de leur critique de ce cérémonial désuet baptisé « conférence de presse ». Conférence est un mot polysémique, et les quarante minutes introductives, « cette forme de monologue à haute voix, en présence de centaines de personnes » (R. Rolland) relève de l’exposé magistral. Pertinent encore quand, en toute confraternité, ils ironisent sur la déférence quasi obséquieuse de leurs collègues français.

 

 

"Après plus de 40 minutes de monologue de Hollande, est venue la première question" (posée par Alain Barluet, journaliste du Figaro président de l'association de la presse présidentielle) "Les journalistes français ont retenu leur souffle, fait la grimace et se sont baissés derrière leurs ordinateurs portables. Barluet allait-il presser le doigt sur la gâchette ?" écrit une journaliste du Guardian. "Je me demande si cet homme est le valet du Président", commente celui du Daily Telegraph. Après la question "Valérie Trierweiler est-elle encore la première dame de France ?" la journaliste du Guardian semble surprise que F. Hollande se retranche derrière sa vie privée.

Sorry, Madam ! dans notre peuplade dévergondée, de fait, on admet que chacune et chacun aient droit à un petit enclos dit de « vie privée ». Enclos qui se réduit, de fait, sous l’hégémonique influence anglo-saxonne. Les révélations de ce « Closer » - hommage évident à votre presse de caniveau – le démontrent.

Caricature du Times;

Caricature du Times;

"Cela se serait-il passé comme cela en Grande Bretagne ou aux USA ?"

Et le même Guardian d’évoquer l’affaire Kelly. David Kelly, inspecteur de l’ONU en Irak, était le principal informateur de Andrew Gilligan, journaliste de la BBC, pour son enquête sur la falsification d'un rapport de septembre 2002, par le gouvernement britannique de Tony Blair, sur les prétendues armes de destruction massive irakiennes. Il avait été retrouvé mort à son domicile, en juillet 2003. Officiellement suicidé. Jonathan Oliver, journaliste du Mail on Sunday avait demandé brutalement au Premier ministre Tony Blair, "Avez-vous du sang sur les mains, monsieur le Premier ministre ?"

Le rapprochement avec des galipettes, fussent-elles présidentielles, est quelque peu indécent.

 

"Quand leur chef d'Etat est pris dans le plus gros scandale qui ait frappé un politique depuis l'affaire Clinton/Lewinsky, les journalistes s'intéressent seulement à la Sécurité Sociale" écrit le Telegraph.

Eh oui ! Il y a bien un océan entre journalisme à l’anglaise ou à l’étatsunienne et journalisme à la française, qui traduit d’ailleurs l’heureuse distance entre puritanisme inquisiteur et indulgence amusée des opinions publiques. Qu’une gâterie d’une jeune stagiaire, même dans l’enceinte de la Maison Blanche, puisse aboutir à une procédure d’impeachment, il est vrai sous prétexte de mensonge, est quelque peu sidérant pour un français. Et comme le remarque Joffrin dans son édito du 16/01/14, il est frappant de voir que le mensonge de Bush (avec son complice Blair) sur des armes de destructions massives en Irak, qui a abouti à des dizaines de milliers de morts et laissé le pays dans un pire état, n’est pas considéré comme un scandale monstrueusement plus gros qu’une fellation furtive qui n’a provoqué de heurts que conjugaux.

L’affaire Gayet vue d’outre-Manche !

Le sérieux de la presse britiche éclate au grand jour quand, sur la foi d’un touitte d’un internaute, le Daily Mail demande "La maitresse de Hollande est-elle enceinte ?" Daily Mail qui en rajoute une couche : "Les journalistes français n'ont pas osé lui demander pourquoi il avait choisi un appartement lié à la mafia corse" (information controuvée de Mediapart).

 

Mais la palme revient sans conteste à Christina Odone du Telegraph qui écrit qu'Hollande marche sur les traces de Berlusconi, en devenant, simplement, après Edgar Faure, François Mitterrand et Valéry Giscard d'Estaing "le dernier en date et le plus ignoble des politiciens libidineux".

Ce qui prouve que chez les rosbifs, comme chez les froggies, le ridicule ne tue pas.

 

La conférence de presse, n’en déplaise à la presse anglaise, a heureusement porté sur les thèmes pour lesquels elle était réunie. Et qui sont bien au cœur des préoccupations de beaucoup de français. Emploi, protection sociale, droit de mourir dans la dignité… méritent peut-être plus d’attention que la découverte d’une liaison présidentielle. Qu’on ne peut d’ailleurs qualifiée d’extra-conjugale, puisque le promoteur du mariage pour tous est allergique à la bague au doigt.

 

Et puisque les arrogants journalistes cherchent des poux dans le crâne présidentiel, rappelons-leur qu’ils se sont accommodés d’un Prince héritier, Charles, qui cocufiait allégrement sa belle Diana, chère à la presse du cœur avant d’être la proie des tabloïds, avec une divorcée. Divorcée qu’il épousa après avoir lui-même divorcé : dégradation des mœurs, il n’a pas été rayé de la succession, alors que son grand-oncle Edouard VIII dut abdiquer pour avoir lui-même voulu épouser une divorcée (il est vrai récidiviste et étrangère, ce que n’est pas Camilla).

Faut-il aussi leur rappeler les frasques de leur Prince Harry ?

Mme Christina Odone ose-t-elle traiter Charles et son fils Harry de libidineux ?

 

 

Source : Hollande face à des journalistes déférents (presse GB)

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 17:29

DSK-guardian-libe.jpg

« Je n’ai pas de leçon de morale à recevoir de DSK, du PS, etc. » Le sortant nous a déjà sorti ce genre de phrase, mais là il en fait des tonnes ! Oubliant au passage que, si les mœurs privées de l’ex Directeur du FMI peuvent paraître fort dépravées, un non lieu a été prononcé pour l’affaire du Sofitel ! Quant aux affaires lilloises, elles sont en cours d’instruction. Mais avec Sarko, la présomption d’innocence est une présomption de culpabilité.

 

NKM qui décidément fait une concurrence effrénée à N. Morano ose dire que Hollande "vient de se trouver un nouveau témoin de moralité en la personne de Dominique Strauss-Kahn", "un témoin de moralité qui est mis en examen pour proxénétisme aggravé".

En quoi, F. Hollande, qui peut difficilement être soupçonné de financements occultes de la campagne de 2007, aurait-il besoin d’un témoin de moralité ? Depuis quand, dans un état de droit une mise en examen vaudrait condamnation ? On voit bien que toute cette indignation outrée est bidon. NKM, devenue hystérique, va même s’en prendre à Hollande parce que des membres de son équipe de campagne auraient croisé DSK dans une rencontre privée, initiée par Julien Dray, rencontre qui aurait eu lieu dans la rue Saint-Denis ! Que l’on sache, M. Strauss-Kahn n’est pas assigné à résidence et ses amis s’honorent à lui garder leur amitié, même si, eux, auraient quelque raison de lui en vouloir pour sa légèreté.

 

 

Mais quel est donc l’objet de la feinte ire du sortant et de ses sbires ?

Un article dans le Guardian britannique d’Edward Epstein, contant un entretien qu’il aurait eu avec DSK le 13 avril 2012 et un interview du même Epstein dans Libération du 25 avril.

Tout cela à quelques jours de la parution du livre de ce journaliste Three Days in May sur l'affaire du Sofitel. Comme une opération de promotion. Il faut noter que l’article du Guardian ne comporte pratiquement aucune citation entre guillemets de DSK qu’Epstein dit pourtant avoir rencontré 2 h ½. «Peut-être ai-je été politiquement naïf, mais je ne croyais tout simplement pas qu'ils iraient aussi loin. Je ne pensais pas qu'ils trouveraient quoi que ce soit qui puisse me stopper», qui fera le titre, révèle, de fait, sa totale et bien légère naïveté.

 

Epstein donc affirme "Dominique Strauss-Kahn était déjà sous surveillance depuis plusieurs semaines et était devenu la principale "cible" des services français en février ou en mars 2011. Ils surveillaient ses faits et gestes, ils savaient ce qui lui est arrivé au Sofitel parce qu'ils avaient forcément quelqu'un de l'hôtel qui les informait".

Alain Hamon, dans Police, l’envers du décor, prétend lui que "quand le directeur du FMI venait en mission en France, les hommes du renseignement intérieur (DCRI) semblaient ne pas perdre une miette de ses déplacements".

Rien de prouvé, rien d’invraisemblable non plus.

 

A l’appui de ses dires, Epstein évoque "une transcription dont disposeraient les services français relative à une conversation le 12 mai à l'hôtel W de Washington, entre DSK et le commissaire Jean-Christophe Lagarde" (commissaire mis en cause aussi dans l’affaire du Carlton de Lille). Ce commissaire a bien été entendu par la police des polices pour avoir aussi dit que DSK était sous surveillance. Un article du Nouvel Obs du 7 décembre 2011 en faisait déjà état ainsi que de confidences de Frédéric Lefebvre – alors député UMP des Hauts de Seine - aux journalistes, rapportées en 2009 dans un livre : "DSK ne tiendrait pas une semaine. On a des photos, elles existent ! On les fera circuler, ça ne plaira pas aux Français".

 

 

 

Pour le reste Epstein insiste sur ce qu’il appelle la "danse de la victoire", où l’on voit dans les sous-sols du Sofitel deux hommes se congratuler et entamer un pas de danse. L’un des deux est repéré, sur les vidéos de surveillance, observant  DSK "quand il arrive le 13 mai" au Sofitel, il "le suit encore quand il monte dans sa chambre", est "de nouveau là, à chaque instant" quand DSK part de l'hôtel le lendemain, puis "retourne dans la chambre 2806" après les révélations de Nafissatou Diallo. Mais tout cela Epstein l’avait déjà écrit.

 

Absolument rien de neuf. Mais le sortant aux abois de se jeter sur ce faux scoop, comme un chien sur un os. L’espace d’un numéro de fausse colère à la de Funès, il nous aura au moins épargné un nouveau numéro de drague de la fille Le Pen et de ses électeurs.

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