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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 16:55
Et alors ? Fillon une incurable perte du sens des réalités

Et alors ? a réagi François Fillon quand fut révélé le cadeau de deux costards pour 13 000 € ! Cadeau fait pas un avocat qui n’a jamais plaidé mais beaucoup trafiqué dans ce qu’on appelle la Françafrique (et sans doute porté quelques valises de bels et bons biftons aux caisses du RPR). L’aveu implicite qu’il vit dans un monde à part.

Comprend-il même qu’on puisse lui faire quelque reproche que ce soit ?

Contrairement aux Balkany qui étalaient cyniquement leur cabanon aux Antilles - villa Pamplemousse, île de Saint-Martin – leur gourbi à Marrakech - «Dar Gyucy» - et leur masure normande - moulin de Cossy, quatre hectares avec piscine, hammam, court de tennis etc. – Fillon n’affichait qu’un modeste manoir paumé dans sa Sarthe natale. Et s’il se faisait offrir costards et montres, son côté pique-assiette, contrairement à Sarkozy, était des plus secrets.

Et comme le remarque ironiquement un journal suisse « On pourrait comprendre la rage de François Fillon de se voir reprocher moins de 1 million sur plus de vingt ans quand Nicolas Sarkozy et ses proches sont encore incapables de se souvenir de ce qu’ils ont fait des 22 millions dépensés par Bygmalion lors des quatre mois de la campagne présidentielle de 2012. »

Et alors ? Fillon une incurable perte du sens des réalités

Mais à cela s’ajoute la juteuse affaire de son cabinet de conseil, astucieusement ouvert juste avant de se faire réélire député, non plus en Sarthe mais à Paris, et dont on a appris qu’il lui avait permis d’empocher une somme rondelette pour avoir joué les entremetteurs entre un hommes d’affaires libanais et Poutine. Et alors ?* va-t-il rétorquer !

L’anecdote la plus cocasse reste le remboursement par sa fille des frais de son mariage, grâce à l’argent qu’il lui avait fait gagner en l’embauchant fictivement comme assistante parlementaire. Fille encore mise à contribution pour permettre à papa de payer ses impôts !

Il y a vraiment du Thénardier chez le cul-bénit de Solesmes.

Et alors ? Fillon une incurable perte du sens des réalités

Et sa réaction traduit bien ce que Die Welt décrit comme une perte chronique du sens des réalités. S’il reconnaît pour la forme des « erreurs », il envoie bouler les journalistes qui insistent dessus ! car pour lui ces petits arrangements avec la morale du commun se règlent, au pire, dans le secret du confessionnal.

 

Et alors ? Fillon une incurable perte du sens des réalités

Non, le scandale, c’est que ce soit mis au grand jour ! Il feint de croire à un cabinet noir élyséen. Mais le tartuffe sait bien que le coup initial est venu de son propre camp. Dati, furieuse d’être écartée au profit de NKM, avait déjà soulevé le lièvre de ses « frais », de ses « collaborateurs » (et celui de son micro-parti qui semble-t-il a empoché le pactole des primaires de droite). Et une fois sur la bonne piste, Le Canard n’a pas eu besoin d’une officine secrète hollandaise pour lancer le Penelope Gate !

Et alors ? Fillon une incurable perte du sens des réalités

Faute de mieux – mais surtout parce que Sarkozy a fait barrage à Juppé en plan B – son camp feint de le soutenir. Ses soutiens « disent rester loyaux non pas à l’homme, mais à son programme et à ses idées. La radicalité de ses solutions – la formule est de lui ! – serait plus importante que sa personnalité ambiguë, ses demi-vérités sur son train de vie faussement austère et ses parjures. » (Xavier Alonso). Mais, si, par malaventure, le parvenu sarthois accédait à la présidence, il n’aurait pas l’autorité nécessaire pour appliquer la purge qu’il veut infliger à la France !

* Ce "et alors ?" ne manque pas d'évoquer chez les vieux lecteurs du Canard Enchaîné, RORO de Bab-el-Oued, Le Petit Poête, grand espert en pataouète ! Et alors ? et oilà ! échange rituel où le ton de la réponse est au diapason de celui de la question (à noter donc qu'en pataouète, le V tombe) : un Et alors ? agressif appelle un et oilà viril, plus pacifique il reçoit un et oilà tranquille...

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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 21:05
Marie-Josée Roig, ex-Maire d'Avignon

Marie-Josée Roig, ex-Maire d'Avignon

Ça vous a peut-être échappé, mais Madame Marie-Josée Roig, ex- Maire d’Avignon, s’est reconnue, deux ans après sa parution, dans un épisode scabreux d’un roman à clés sur la sarkozie dans les Hauts-de-Seine. Le Monarque, dans le récit, demande à une Maire d’une ville du Sud, venue quémander une subvention, de lui faire, vite fait, une petite gâterie. Se disant représentée «comme une femme légère, prête à tout, sans aucune morale», elle réclame 15 000 €.

 

          Le 14 juin 2012, pile entre les deux tours des législatives, paraissait Le Monarque, son fils, son fief, sous la signature de Marie-Célie Guillaume, à l’époque directrice de cabinet de Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine. Sorte de chronique de la guerre picrocholine qui s’est livrée dans les Hauts-de-Seine entre le Dauphin soutenu par le Monarque contre l’Arménien. Là les clés sont évidentes avec donc Jean Sarkozy et son papa d’un côté, Patrick Devedjian de l’autre.

 

La plupart des personnages sont aussi facilement reconnaissables. Ainsi des Thénardier, les époux Balkany ou Don Léonard, Charles Pasqua ou L’Humoriste Attitré, André Santini. Plus ambiguë est cette Belle-Amie désignant Rachida Dati. Un peu facile, mais bien vu est ce Gominet, pour le petit David Martinon, d’abord désigné par le Monarque pour lui succéder à Rockyville, puis descendu par le Dauphin. La Pravda pour Le Figaro de Mougeotte, ça s’imposait.

 

   « Sous le nom de "Baronne", référence au "Baron perché" d'Italo Calvino, qui prend de la hauteur pour supporter la médiocrité du genre humain, la narratrice du livre raconte les coups de colère téléphoniques du "monarque", les complots ourdis par les élus du département pour destituer l'"Arménien". Elle restitue les accusations contre lui des "Thénardier", ses pires ennemis, qui sont aussi les meilleurs amis du "monarque". » résume la journaliste du Monde. « Au final, le lecteur retire du récit l'image d'un "monarque" despote et clanique, qui n'a de cesse d'humilier l'"Arménien", coupable à ses yeux d'avoir prétendu "nettoyer les écuries d'Augias" de sa "principauté" des Hauts-de-Seine et d'avoir torpillé la carrière politique naissante du "dauphin" Jean. » commente-t-elle.

 

Intitulé Rocky et le monologue du périnée, un seul chapitre est un peu croustillant. Il met en scène une Madame de P. « maire d'une ville de 150 000 habitants ceinte de magnifiques remparts classés monuments historiques, présidente d'une agglomération de 265 000 habitants », venue solliciter une subvention pour un musée de sa cité au près du monarque. Mais notre Rocky, monarque non plus des Gaules mais à la gaule, lui réclame une faveur sexuelle : «tu ne peux pas me laisser comme ça, tu vois bien que j’ai besoin de me détendre, allez c’est pas grand chose». En quelque sorte une petite pipe à Rocky, avant qu’il ne décore ! Car il doit, dans la foulée, remettre la Légion d’honneur à la dame Thénardier ! "Ce sont des choses qui existent. Dans les milieux du pouvoir, certains hommes se permettent des choses. Toutes les femmes qui sont dans cet environnement sont exposées à ces situations", expliquera l’auteure. Pas moins de trois élues ont déjà été plus ou moins identifiées à l’édile dévouée, sorte de Monica Lewinsky sur le retour d'âge.

 

Marie-Josée Roig, déchargée de fonctions, a dû mettre son temps libre à profit pour lire, tardivement, l’ouvrage de la Baronne, comme se désigne l’auteure du livre. Mais lors de l’audience – tout au moins dans le peu que nous dit l’AFP reprise par quelques articles – l’avocate de la plaignante ne dit pas à-en-sur quoi Mme Roig s’est reconnue dans la compréhensive Madame de P (P comme Pipe ?).

 

 

Pour compléter, vous pouvez relire Le sperme : un antidépresseur

En guise d'épilogue

 

Faveur sexuelle au "Monarque" Sarkozy : l'ex-maire d'Avignon perd son procès, titre RTL

Comme l'avaient fait valoir la défense et le parquet, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé que l'ex-maire n'était pas identifiable avec certitude. Elle a déclaré son action irrecevable.

L'ex-maire d'Avignon a été condamnée à verser 1.500 euros pour les frais de justice à l'éditeur Yves Derai.

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 18:01
Schneidermann se paye Cohen, une fois de plus

Cohen plutôt que Bourdin ; Pujadas plutôt que  Pernaut : les Schneirdermanniens expliqueront : service public, redevances, nos sous ! Sauf que, Barthès Yann en particulier et Canal plus en général ; sauf que Perdriel et pas le débris Dassault… Sauf que Le Monde plutôt que Le Figaro, sauf que Le Nouvel Obs plutôt que Le Point…

 

La dernière rubrique de Schneidermann est un peu la « mère de toutes ses rubriques ».

Une tête de turc Patrick Cohen.
Une cible habituelle France Inter.

 

Un schéma de pensée – qu’on ne qualifiera pas d’unique mais qui est assez constant – les journalistes, ses confrères, sont des lâches en interne et des  pugnaces en externe où ils prennent l’étranger de haut. « France Inter sermonne la Roumanie ».

Souvenez-vous du temps lointain où Florence Cassez étaient ignominieusement incarcérée, il accusait ses collègues de se contenter de répercuter ses protestations d’innocence.  Sous-entendu : ils font preuve d’arrogance quasi néo-coloniale vis-à-vis des pays de l’est ou d’Amérique latine. Dans l’affaire Cassez, il alla jusqu’à oser sortir le point de vue d’un ex-commissaire pour justifier une pseudo décision de justice en appel. Tout cela fut balayé par la cour suprême Mexicaine elle-même, mais jamais Schneidermann ne reconnut s’être mis le doigt dans l’œil, jusqu’au coude. Même après que le metteur en scène de l’arrestation de Florence Cassez eût été convaincu d’être pourri jusqu’à la moelle.

 

« Faut vous dire que chez ces gens-là, on n’s’excuse pas, on persiste ! »

 

Donc Schneidermann persiste et signe dans la même veine.

La Roumanie vient de connaître, si l’on en croit le quotidien Romania libera : « Le jour le plus noir dans la lutte anticorruption », tandis qu’Adevarul publiait en Une une caricature peignant les élus en malfaiteurs sur les bancs de l’Assemblée, sous le titre « Banditisme d’Etat au Parlement roumain ». L’Union des juges (UNJR) a fustigé un « dérapage constitutionnel extrêmement grave » et un « défi sans précédent à l’adresse de la justice ».  En effet, en catimini, les députés roumains ont voté une série d’amendements qui leur garantissent leur immunité dans les affaires de corruption. « Le Président Traian Basescu, qui avait appelé à rejeter ce projet d’amnistie, a déploré « l’anéantissement de dix ans de travail des institutions anticorruption ». Selon le Parquet anticorruption, 28 parlementaires sont actuellement jugés ou purgent des peines de prison pour corruption. Depuis deux ans, un ancien Premier ministre et des ministres reconnus coupables de corruption ont été condamnés à de la prison ferme, du jamais vu en Roumanie. » Le courrier des balkans

 

Sur ce France Inter s’est « en grande pompe décentralisé à Bucarest (avec des subventions de l'UE) ». Notons cette grande pompe, cliché un peu usé, et surtout ces subventions européennes : "les opérations spéciales de France Inter pour les élections européennes (la délocalisation dans une capitale européenne, tous les quinze jours jusqu'en mai, d'une partie de leurs émissions, comme ce fut le cas ici à [Bucarest]) devraient (…) bénéficier d'une aide, versée par le parlement [européen], au titre de la couverture du scrutin 2014" révèle Mediapart. Pour une fois, on pourrait féliciter P. Val de chercher des financements pour la radio de service public dont il a la responsabilité. Mais la parenthèse de Schneidermann paraît plus accusatrice que flatteuse.

 

Et que fait donc P. Cohen, l’indigne, quasiment au lendemain du vote du parlement roumain, qui s’entretient avec le Premier Ministre : il l’interroge bien sûr sur ce vote qui venait d’avoir lieu. Interroge ? Mais non, sous la plume du procureur ça devient « sermonne gentiment mais fermement le Premier ministre roumain Victor Ponta. » Et voilà notre Cohen habillé pour l’hiver roumain, campé en « journaliste libre d'un Etat de droit » venu faire la leçon à un premier ministre balbutiant.

Et de quel droit, ce journaliste français vient faire la leçon (?), alors qu’en 1989, les députés Français ont voté une « fameuse amnistie parlementaire, consécutive à un scandale de financement occulte du PS » ?

Là le procédé est en quelque sorte à triple détente :

- l’amalgame entre deux événements aussi lointains dans le temps que dans les faits ;

- l’attaque rituelle contre le PS, alors qu’à l’époque, la « république des copains et des coquins » se situait plutôt du côté de la droite gaulliste (qui en a gardé quelques séquelles cf les Balkany) ;

- enfin la disqualification du journaliste : du fait d’un lointain vote (quasi un quart de siècle) du parlement français pouvant s’apparenter à celui de l’assemblée roumaine, Cohen n’est pas habilité à poser des questions au premier ministre roumain.

 

Emporté par son élan amalgameur Schneidermann se laisse aller au n’importe quoi : ainsi évoque-t-il des parlementaires fulminant contre une enquête sur le lobby du tabac, alors que ça démontre que des collègues de Cohen, du service public de la télé du coup, ont justement montré un prétendu humoriste, Santini, des plus grossiers face aux questions d’une journaliste tenace.

 

Démontrant sa totale ignorance de la corruption en Roumanie – même si ça peut arriver, il est rare qu’en France, de nos jours, il faille graisser la patte d’un fonctionnaire pour obtenir un papier indispensable – il met sur le même plan des faits plus ou moins avérés, comme le soupçon pesant sur une députée européenne dont l’activité parlementaire se réduit à déposer des amendements favorables aux intérêts des gaziers, et une corruption généralisée.

Rien d’original : trafic d’influence, trucage de marchés et détournement de fonds publics, quasi impunité de certains hommes politiques impliqués dans des "affaires", etc. Et Schneidermann pourra trouver, en France ou ailleurs, des exemples d’exactions de ce type et d’impunité (Balladur, Tibéri…). Mais pas à la même échelle.

 

L’attaque est d’autant plus gratuite que Patrick Cohen est d’une exquise urbanité, ne fait preuve d’aucune arrogance et qu’il laisse respectueusement son interlocuteur, pas balbutiant du tout, botter en touche. Il suffit de réécouter l’entretien : sur les 12 minutes, le problème du vote du parlement prend un peu plus de 20 secondes !  

Aurait-il pris ce ton respectueux « avec une parlementaire européenne [qui dissimule] ses revenus d'avocate, et [lobbyise] pour le compte d'intérêts gaziers », que son procureur l’aurait taxé de complaisance.

 

A part satisfaire une haine tenace à l’encontre de P. Cohen, complaire à ses fidèles qui voient les journalistes dans leur ensemble comme une sale corporation à la botte du capitalisme, et, bien sûr, se payer le PS en général et Bartolone en particulier, que cherche Schneidermann ?

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 13:14

Cher Jean-François

Mon sens du devoir me conduit à t’adresser cet appel et à souhaiter que tu le diffuses largement.

Cordialement

Yoland

L'appel du 26 juin des amis de Sarkozy

L’Aide au retour.

 

Depuis plus d’un an maintenant l’ingratitude populaire, comme elle le fit naguère pour Churchill ou de Gaulle, a renvoyé dans son humble foyer l’ancien hôte de l’Elysée. Sinistre bévue. Et on mesure chaque jour un peu plus le vide laissé par Nicolas Sarkozy et le regret que nous ressentons de devoir nous passer de ses insignes qualités :

La hauteur de ses vues, l’élévation de sa pensée, l’étendue de sa culture, le raffinement de son langage, la dignité de son maintien, la simplicité de sa mise, la sévérité de ses mœurs, la droiture de sa conduite, la rectitude de son parcours, l’élégance de son comportement, l’égalité de son humeur, la grâce de sa gestuelle, la douceur de sa parole, le respect de ses interlocuteurs, son sens de la mesure, son attention à autrui, son respect des petits, sa méfiance pour les nantis, sa fermeté face aux puissants, sa mansuétude pour les déshérités, son intransigeance morale, son mépris de l’argent, son refus de la brigue et de l’intrigue, son horreur de la courtisanerie, son indifférence à la flatterie, son rejet de l’esprit de clan, en résumé, sa grandeur d’âme

 

Nous le savons la modestie naturelle de cet être d’exception l’a souvent amené à une trop sage réserve et à négliger les encouragements de ses amis ou les impératifs de sa carrière. Et cependant, en tant que vigilants gardiens des valeurs qu’il incarna avec éclat dans ces années qu’il consacra au service désintéressé de la nation, et notamment lors de son fantastique quinquennat, nous le clamons haut et fort: « Putain, Sarko reviens, t’es le meilleur ! »

 

Isabelle Balkany, Patrick Balkany, Rachida Dati, Christian Estrosi, Claude Guéant, Henri Guaino, Brice Hortefeux, Nadine Morano, Valérie Rosso Debord…

 

Pour compléter :  Géhèm célèbre la fête de la violette et le Sarkothon (avec une Morano vendant sa jarretière aux enchères)

Avec Estrosi, dit le motodidacte, les vieux téléspectateurs auront reconnu Denise Fabre.

Avec Estrosi, dit le motodidacte, les vieux téléspectateurs auront reconnu Denise Fabre.

Le garnd lecteur de Zadig & Voltaire va aboyer de nouveau dans l'hémicycle.

Le garnd lecteur de Zadig & Voltaire va aboyer de nouveau dans l'hémicycle.

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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 12:15

Vous avez aimé la suppression de la pub à France-Télévision, vous allez adorer la suppression du juge d'instruction !

 

Rappelez-vous cette lointaine (et quasi unique) conférence de presse de celui qui fait président : avec l'air du sale gosse tout content de l'insanité qu'il allait prononcer, il annonçait la fin de la pub sur les télés du service public ; Albanel et Carolis, présents, entendaient l'annonce en même temps que tous ! Grâce à Télérama, on apprendrait un peu plus tard que notre Ouf 1er, ne faisait que reprendre une note de la maison Bouygues préconisant cet abandon de la pub sur le service public et, en revanche, la possibilité d'une 2e coupure publicitaire dans les films (la 1ère est déjà scandaleuse), pour les chaînes privées.

 

Rien de vraiment prévu pour compenser les pertes de recettes. Une commission est nommée, sous la présidence du chef du groupe UMP à l'Assemblée. A la remise de son rapport, sans même faire semblant d'en prendre connaissance, Sarkozy prend le contre-pied de ses conclusions. Il en rajoute une couche, des plus épaisses, en décidant que le Président de France Télévisions serait nommé par... lui-même !

 

Il faut, néanmoins qu'une loi soit votée. L'opposition, Noël Mamère en tête, fait son boulot. La loi, encore plus favorable aux chaînes privées, est difficilement (et sans enthousiasme apparent) adoptée en 1ère lecture à l'Assemblée Nationale, elle n'entrera en discussion au Sénat que ces jours-ci. Cependant, l'omni président qui prétend avoir élargi les pouvoirs du parlement, impose à France Télévision d'appliquer une loi qui n'est pas votée ! Dans quel état de droit, une telle forfaiture serait-elle possible ?

 

Même scénario aujourd'hui.

Nicolae Sarkocescu nous annonce la suppression du juge d'instruction. Prouvant pour la ixième fois qu'il ne lui est pas besoin de réfléchir pour décider.

Là, Bouygues ne lui a pas tracé sa feuille de route. Plutôt la séduction pour le modèle anglo-saxon et surtout le fait que le Parquet est à la botte du pouvoir (ce qui n'est pas le cas dans le fameux modèle qui semble l'inspirer). Les délits économiques qu'il voulait, avant la crise, dépénaliser (depuis, on a entendu de mâles propos sur les responsables qui doivent répondre de leurs actes... sans plus de suite) ne seront ainsi plus poursuivis. Les affaires politiques seront - sont déjà - sélectives : un Dray certes, mais pas un Balkany !

 

Quant au Parlement, dont le pouvoir est censé être renforcé (à condition qu'il soit d'accord avec l'omniprésident, sinon on fait fi de ses décisions), il a, après une commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau remarquable et remarquée, et à partir des conclusions de cette commission, décidé de ne pas supprimer le juge d'instruction mais de le sortir d'un exercice solitaire de la fonction par la collégialité. Les mésaventures récentes d'un journaliste montrent que les mentalités des juges d'instruction sont lentes à évoluer. Mais on peut être sûr qu'avec procureur et substitut ça ne risque guère de s'améliorer avec une ministre qui s'arroge le droit de leur donner des ordres.

 

Peu à peu, nous glissons d'un état de droit à un état de caprice, de l'ado attardé qui fait président !

 

NB Le dessin est emprunté à l'UNEF

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