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17 juin 2017 6 17 /06 /juin /2017 15:57
« Logique du coût » et redoublement

Petit échange courtois mais un peu vain avec un jeune prof d’Histoire-géo qui réagissait à une condamnation du redoublement car « coûteux et inefficace ».

« L'argument du coût est non avenu »  assénait-il, après avoir dénoncé ce qu’il appelle une « logique économique ».

Après lui avoir à mon tour martelé que c’était l’argent public que l’on gaspillait dans une politique inefficace (inefficacité qu’il ne semblait pas contester), j’eus droit à une réponse des plus bizarres : « Effectivement en "jeune" fonctionnaire fainéant et assisté je ne vis que pour une chose : voler l'argent des travailleurs. »

Lui ayant répondu que n’ayant fait aucune attaque personnelle cette réponse était nulle et non avenue, ce fougueux clionaute a cessé l’échange.

Mais ce n’est pas la première fois que je me heurte à cette dénonciation de la "logique économique", comme si s’inquiéter du bon usage des fonds publics – c’est-à-dire le produit de nos contributions directes ou non et aussi de notre endettement – était le fait d’un idiot utile au service du grand câpitâl !

Ainsi de la politique de santé. « La santé n’a pas de prix » clament ceux qui dénoncent les politiques de rationalisation de la santé publique. Sauf que si ! elle a un prix ! On peut contester les choix qui sont faits, dénoncer le cas échéant une logique technocratique voire une politique de gribouille qui, par des fermetures aveugles, transfère en fait les coûts. Mais pas se contenter de cette incantation rituelle contre la « logique économique ».

Pour en revenir au redoublement, dont je n’ai toujours pas compris si mon interlocuteur, prof d’histoire-géo (matière que j’ai pratiquée à une époque où le redoublement était, si j’ose dire, monnaie courante, et qui ne m’a jamais amené à demander quelque redoublement que ce soit) en était un adepte, des études sérieuses montrent qu’il est non seulement inefficace mais souvent nocif. L’actuel Ministre qui prétend le rétablir, alors qu’il n’a jamais été formellement aboli, en était, d’ailleurs, persuadé qui prônait dès 2010 qu’il soit exceptionnel (et qui déclare aujourd’hui qu’il doit rester rare !).

Faut-il rappeler aux nostalgiques du bon vieux temps, que dans les années 80 du siècle dernier, comme en réaction à la politique d’Alain Savary, les taux de redoublements étaient démentiels ? Plus du quart des élèves de sixième redoublaient dans le premier collège où je suis arrivé comme principal. Mais le mal était endémique dans le primaire : ainsi, à la fin des années 70, voyait-on des élèves passer directement de CM 1 en CPPN de collège – censées être au niveau 4e - car ils avaient 14 ans. Autrement dit, ils avaient redoublé quasiment toutes leurs classes de primaire. « Qui redouble son CP redoublera encore » était une loi statistique.

« Logique du coût » et redoublement

La lutte contre ce véritable massacre fut quasi-sisyphienne.

Et, comme disait Chirac, on croyait voir le bout du tunnel, l’extinction, sinon de la paupérisation, du moins de ce néfaste redoublement.

Que pour des raisons les plus cyniquement tactiques – complaire à des parents d’élèves partisans du redoublement… pour les enfants des autres, mais aussi à des profs qui y voient un attribut de leur pouvoir au lieu d’y voir un témoignage de leur échec – un Ministre le relance, on doit le condamner. Mais que des enseignants n’appartenant apparemment pas à la réacsphère (style Brighelli) l’approuvent est des plus inquiétant.

Rapport de 2004 du HAUT CONSEIL DE L’EVALUATION DE L’ECOLE (HCEE)

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 18:25
Il va répéter 7 fois "Mais je vous le dis exactement comme ça !"

Il va répéter 7 fois "Mais je vous le dis exactement comme ça !"

Pascal Praud, qui se contentait de foutre lui-même le bordel dans son 20h foot sur I-télé, depuis la grande purge et le nouveau nom – ô combien de cheux nous – de CNEWS, se retrouve à la tête d’une émission politico-sociale, baptisée finement L’Heure des Pros ! Décor minimum, 4 ou 5 prétendus experts  et le Praud qui vaticine et surtout coupe la parole de la plus brutale et grossière façon à ceux qui osent ne pas partager son avis. L’émission du 22 mars - au titre déjà marqué de toute l’objectivité qu’on peut attendre du PP : Qui veut tuer l’école ? - en est l’exemple caricatural.

Pascal Praud : PP le Loco agresse Bloche !

Puis-je avouer que j’avais une certaine tendresse amusée pour le personnage quand il se contentait d’animer (!) son 20H foot ? Déjà le petit mec tyrannique apparaissait qui coupait la parole à ses propres invités. Et ses emportements caractériels atteignaient parfois des sommets délirants.

Comme après la défaite de l’équipe de France en Ukraine (2-0), le 15 novembre 2013, qui semblait priver la France de toutes chances de participer à la coupe du monde 2014 ! Tous les joueurs ou presque étaient bons pour le poteau d’exécution séance tenante, après cette Bérésina ! Sauf que, le 19, la France fait une remontada et se qualifie. Le PP, sans se démonter, ni même s’excuser de son emportement exagéré et grotesque, réclame qu’on lui épargne les sarcasmes !

Sa propension à donner des leçons de morale relevait du pathologique ! Il s’était déchaîné contre le jeune Serge Aurier, qui avait, assez sottement, sorti des âneries sur son entraîneur et quelques partenaires du PSG.

Avec un acharnement inquiétant !

Heureusement, il était quelque peu tempéré par le deuxième homme de l’émission François Pinet.

Mais l’ex-nantais, de son expérience malheureuse chez les Canaris, n’a gardé que la couleur du maillot, JAUNE ! Car, en revanche, il s’est gardé de se joindre à la longue grève d’I-Télé, contrairement à F. Pinet. Bolloré lui en est reconnaissant qui lui confie donc une émission plus générale où il peut déployer toute son innocente et incommensurable malhonnêteté intellectuelle.

Je dis innocente car il n’a même pas conscience de ses préjugés qui lui servent de convictions.

Jean-Paul Brighelli

Jean-Paul Brighelli

Or donc, outre une minute de propos de comptoirs sur RTL – là aussi inédite : c’est un vrai stakhanoviste le PP – il est censé animer un talk show, comme on doit dire chez CNEWS, d’une quarantaine de minutes. Et ce 22 mars il lance un débat dont le titre indique bien la parfaite objectivité du personnage « Qui veut tuer l’école ? ».

Annie Genevard LR

Annie Genevard LR

Et pour être sûr de ne pas se tromper sur la désignation de la coupable, il a formé un panel d’experts très équilibré. Brighelli d’abord, droite extrême revendiquée, un représentant du SNALC, syndicat très marqué à droite, et A. Genevard, députée LR ; et ne cherchez pas trop d’avocate du côté du Parti de gauche, seul Bloche, député PS, Président de la commission éducation de l’assemblée nationale, arrivé en retard, tentera de jouer ce rôle.

Comme on disait, dans un autrefois lointain, le PP, démarrant en trombe, ne se sentait plus mictionner !

Tous les poncifs les plus éculés sur la baisse du nivô y sont passés. Savent plus l’ortograf ma pôv dam’ ! 20% arrivent en sixième ne sachant ni lire ni compter* ! Et, pratiquant ce que j’appelle l’autoallumage, il se laisse emporter par son propre verbiage inconsistant, le PPremptoire !

Danielle Simonnet Parti de gauche

Danielle Simonnet Parti de gauche

Lors de la présentation, avec donc une parfaite neutralité, il avoue sa flamme pour le Brighelli, le crétin de la fabrique. Puis il donne la parole à la représentante du parti de gauche pour, à peine a-t-elle dit une demi-phrase, lui couper grossièrement la chique. Il faudra qu’elle le renvoie plusieurs fois dans les cordes pour pouvoir en placer une… et dire du mal, en bonne mélenchonniste, de la Ministre de l’éducation nationale** ! Inutile de dire que Brighelli fera son numéro en toute liberté, que le SNALC ajoutera un chiffre faux*, et que la dame Genevard saura repousser ses plus timides interruptions.

Mais avec Patrick Bloche on va atteindre les sommets de l’odieux et du grotesque. L'élu, pour PP, bien qu’il préside une commission, s'y connaît bien sûr bien moins que lui, père d’élève ! et de lui flanquer le prédicat dans la figure.

Et on tombe vraiment dans le papy Moujot, cher à Coluche, quand il assène que « tout le monde n’est pas doué pour faire des études ». Ce qui rend d’ailleurs son émission absurde : selon son idéologie du don, si des élèves sont faiblards en ceci ou cela, c’est qu’ils ne sont pas doués et basta !

L’apogée praudesque est atteinte quand l’insupportable coupeur de paroles (pas pour Brighelli, bien sûr) ose donner une leçon de politesse à la représentante du PdG et à Patrick Bloche. L’impudence du personnage devenant insupportable, P. Bloche a préféré quitter ce faux débat.

Que le PP, en roue libre depuis qu’il n’y a plus François Pinet pour le canaliser un tant soit peu, clashe et reclashe dans son émission de foot, est sans grande importance. Mais que ce prétentieux personnage vienne discourir – il a sans doute plus parlé tout seul que les cinq autres réunis – sur un sujet où il n’étale que ces préjugés et son incompétence est assez hallucinant.

C’est le propre des gens de son espèce : ils osent tout !

 

NB Notre PP s'était déjà distingué par sa niaise stupidité dans la picrocholine bataille du cirCONflexe !

 

* Ne nous moquons pas trop de ces chiffres déformés ou mensongers, une dame Brizard, spécialiste éducation du Nouvel Obs, avait comparé, elle, le pourcentage de bacheliers par rapport à une classe d’âge en 1936 (3%) avec le pourcentage de reçus à la session du bac de 2007 (83,3 %) !

** Voir l'analyse de P. Watrelot sur le gaucho-conservatisme du programme éducatif de Mélenchon.

 

A lire aussi :

"Qui veut tuer l’école ?" sur le site de Questions de classe

 

 

 

Pour les plus jeunes lecteurs de ce déblog-notes précisons que le titre - PP le Loco - fait allusion à Pépé le Moko, film de Duvivier de 1937...

 

 

Ce "loco" n'a pas grand chose à voir avec celui sympathique de Julien Clerc - le Praud est un loco furieux !

Mais on peut préférer la version originale :

Balada para un loco - Astor Piazzolla et Amelita Baltar

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 16:24

scolaria-excellence-vue-avionMon nom est D…. B……. Je suis né en Normandie, au sein d’une famille telle qu’il en existait encore beaucoup au milieu des années 1960 en France. Ainsi commence une mini auto-biographie d’un prof d’Histoire-géo. Il nous apprend que son papa été artisan tailleur et que sa maman ayant repris ses études a été prof d’Anglais. Que ses parents [lui] ont transmis un certain nombre de valeurs simples mais profondes. L’honnêteté, le sens du travail, et un certain nombre de règles de politesse et de vie commune, que l’on dispensait encore en ces temps d’avant 1968. Mais surtout qu’il a eu la chance de commencer [ses] études secondaires l’année précédant la mise en place de la terrible réforme Haby [1975]instituant le collège unique. [Il put] ainsi disposer d’un enseignement de qualité, exigeant et solide.

Pourquoi donc s’intéresser à ce personnage caricatural qui veut faire croire que l’honnêteté et le sens du travail (encore faut-il savoir ce qu’il met là-dessous) se sont envolés après 1968 ? Et qui ignore que le diabolique collège unique d’Haby avait gardé une filière de relégation (« Transition-Pratique » puis CPPN-CPA) et un palier d’orientation 5e qui évitaient aux fils de petits bourgeois de son genre de côtoyer des enfants des milieux populaires ?  

 Le hasard d’un nettoyage de messagerie.

 

En effet ladite messagerie commençait à faire preuve de langueur. Il me fallut donc l’alléger de tous les messages reçus ou expédiés qui s’y accumulaient. Et ainsi suis-je retombé sur un message d’un camarade sguénard qui m’envoyait l’autobiographie express de ce D. B. ; puis remontant dans le temps (jusqu’en janvier 2010 !), je relus un courriel me transférant un appel à pétitionner, délicieusement intitulé « Pour qu’enseigner redevienne un plaisir » et signé du même.

 

Si l’on ajoute que ce D. B. était prof à Gisors, qu’il a suivi son « enseignement de qualité » au collège de Saint-Marcel, puis au lycée polyvalent de Vernon, donc dans un coin de l’Eure que j’ai connu pendant une dizaine d’années, je me suis donc penché sur ce cas que je serais tenté de qualifier de pathologique.

 

Le plaisir d’enseigner, pour lui, semblait être surtout le plaisir de … sévir ! Sa pétition commençait dans la classique dénonciation de l’hétérogénéité des classes, du laxisme de la hiérarchie et  de la démission des parents.

Et les revendications étaient à la hauteur des dénonciations. Ainsi pour restaurer le prestige et l'autorité des professeurs, préconise-t-il de leur donner le dernier mot sur les redoublements, le pouvoir d'exclure les élèves de leurs cours sans avoir à se justifier, et un pouvoir décisif lors des exclusions définitives scrongneugneu ! Plus de surveillants-étudiants mais de vrais surveillants professionnels dans chaque établissement, pour surveiller les élèves entre les cours et s'assurer que les colles et punitions données par les professeurs soient effectuées . Il n’hésite pas à inventer un examen d’entrée en 6e en … Finlande ! Il va jusqu’à demander l’abolition des lois Ferry (1881 et 82) en demandant de supprimer le principe du « droit à l'éducation gratuit et sans condition ». Et il n’hésite pas à exiger pour les professeurs la liberté de choisir l'établissement dans lequel ils souhaitent enseigner, pour un noble motif de cohérence.*

Brighelli, Le Bris et les autres peuvent se rhabiller. Ils ont trouvé plus crétin qu’eux dans la « fabrique ».

 

Un autre épisode est révélateur du personnage. En 2009, un Maître de conf. de Montpellier est agressé à son domicile par un individu masqué, armé, et qui l’arrose, ainsi que sa femme et son fils, d’essence. Dans un sursaut désespéré, il arrive à maîtriser l’agresseur, qui meurt. Le prof subit 22 heures de garde à vue. Peu après La dépêche du Midi écrivait : Les premières constatations médico-légales ont démontré que le jeune homme n'était pas mort étranglé comme on avait pu le penser mais d'un arrêt cardiaque […] L'enseignant a été mis en examen pour homicide volontaire, placé sous contrôle judiciaire et remis en liberté. L'hypothèse de la légitime défense est privilégiée. Garde à vue intempestive, certes.  Et notre DB de pétitionner une fois encore. Et où trouve-t-on cette pétition ? Sur SOS éducation. Un SOS qui me rappelait de pas si lointains souvenirs d’une sorte de nébuleuse d’associations très habiles en appels à dons. Et un de leurs moyens est de lancer des pétitions en rebondissant sur l’émotion déclenchée par un fait-divers : les adresses recueillies alimentant le fichier d’appel aux dons.

L’agresseur se prénommant Ali, on retrouvera la pétition dans tous les sites identitaires (y compris, bien sûr, Riposte se disant laïque), dénonçant le « racisme anti-blanc » (de la police ?). Comme l’avait prévu La Dépêche, l’affaire s’est conclue sur un non-lieu.

 

L’autobiographie du pétitiomane continuait par une caricature de la vulgate des rétropenseurs (quoique…) : Nos enfants n’apprennent plus rien de l’instruction solide que nous avons pu acquérir dans notre enfance. Le savoir ? C’est de l’enfant seul que doit procéder la curiosité de s’informer à travers les nouveaux médias tels Internet. […] L’école ne donne plus le goût d'apprendre, ne transmet plus le plaisir de découvrir mathématiques et sciences. Calcul mental et curiosité ont disparu. L’école enfin, n’aime plus l’histoire. Notamment celle de la France et celle de l’Europe ; elle lui préfère l’histoire des empires africains, de l’Inde ancienne.

 

Et tout ça pour aboutir à ce : "J'ai donc décidé de créer une école entièrement indépendante, avec des collègues, et j'invite toutes les personnes de bonne volonté à me rejoindre :

·          les professeurs qui souhaitent faire leur métier, qui est d'instruire les enfants ;

·          les parents qui souhaitent que leurs enfants s'instruisent et développent leur esprit ;

·          les personnes généreuses qui comprennent l'importance des enjeux d'un tel projet, et qui sont prêtes à nous soutenir en nous envoyant des dons".

 

Le vernonnais veut recréer un lycée à l’ancienne avec école primaire, collège et lycée. Etablissement hors contrat. Il semble déjà pouvoir disposer d’un château, dans la vallée de la Seine, en amont de Rouen. Prêt ? don ? achat ?** Le financement est mystérieux. Mais les ambitions sont grandes d’une public school modèle british (uniforme, sports), mais tourné vers la Chine et les Etats-Unis, avec échanges, et forgeant ses propres programmes (avec cependant l’astreinte des examens officiels, brevet et bac). Le primaire aurait débuté à la rentrée. Le secondaire devrait le faire en septembre 2012.

 

Sauf si ce prof a gagné au Loto, on voit mal comment il pourrait lancer un tel projet qui n’atteindra l’équilibre financier, s’il l’atteint, que quand il aura fait le plein. Derrière il y a donc SOS éducation : "Il s'agit d'un projet d'école indépendante avec internat (primaire, collège et lycée) entre Paris et Rouen, créé par un professeur de l'Éducation nationale que les sympathisants de SOS Éducation connaissent bien.

C'est un grand plaisir pour nous qu'émergent de telles initiatives, exclusivement guidées par la volonté de mieux éduquer les enfants". Et c’est signé Vincent Laarman Délégué général de SOS Éducation. Vincent Laarman que l’on retrouve aussi dans toute la nébuleuse d’associations aux activités mystérieuses mais aux ressources fabuleuses, découverte, pour ma part, lors de l’affaire Læticia de Pornic.

 

* Comme par hasard, la pétition, toujours en ligne, s’est allégée de toutes les revendications trop délirantes pour aspirer des signatures en nombre.

 

** D’après un article de l’Impartial en 2010 (hebdo de l'Eure qui sauf changement de ligne ne mérite guère son titre), le château, ancienne maison de retraite, appartiendrait à un ostéopathe.

 

 

 

NB Il semble que la belle public school dominant la Seine ait fait long feu, puisque l'on retrouve son initiateur dirigeant une "Scolaria excellence" à Ernée en Mayenne. Mais si le lieu a changé, c'est bien la même vision passéiste qui anime ce Cours Privé laïque.

Mais, SOS Education a dû laisser tomber cette Scolaria, puisqu'elle a mis la clé sous la porte !

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 18:10

Le « courrier des lecteurs » du Monde (2-3 juillet 2011), normalement très sélectif, a cependant accueilli la lettre d’un-e certain-e Claude Bourse d’une malhonnêteté intellectuelle égale à son indigence.

 

retropenseur.jpgLe bon ou le mauvais œil ?

Mettre l'élève au centre du système éducatif, invention des pédagogistes, est une négation de l'instruction. Ces novateurs le disent clairement et l'explicitent de la sorte : « On n 'a rien à apprendre magistralement à un élève, à lui de se former sous l'œil de son enseignant.» En 1989, la loi d'orientation de Lionel Jospin, ministre de l'éducation nationale, allait déjà dans ce sens en stipulant : «L'enfant peut, par sa propre activité, ludique si possible, reconstruire seul les savoirs accumulés par l'humanité depuis des millénaires. » {Bulletin officiel du 4 août 1989). Aujourd'hui, le résultat de pareilles aberrations est le suivant : Alain Bentolila, professeur en linguistique, dans une tribune « Le supérieur malade de l'école » (Le Monde du 27 juin 2007) écrivait : « Certains de mes étudiants en licence restent de médiocres lecteurs et de piètres scripteurs. » Ces étudiants à bac +3 ont sans doute été victimes de professeurs « ayant le mauvais œil ». En langage cher aux pédagogistes, on dirait : « L'œil était dans un lieu de vie et regardait l'apprenant. » Ce que Victor Hugo aurait sans doute intitulé : « L'inconscience ».

Claude Bourse, Montpellier

 

 

 

Sur le fond du sous-Brighelli, sur la forme un puéril jeu sur le mot œil à partir d’une citation bidon. Le septimaniaque reprend un procédé finkielkrautien, qui consiste à attribuer à d’anonymes auteurs, ici « les novateurs », des positions caricaturales. Sans user de guillemets, toutefois, comme ce ou cette septimaniaque.

 

Or cette phrase a bien été écrite, mais par un rétropenseur de son espèce qui, dans le blog de L. Cedelle, en avril 2009, attaquait le nouveau programme de maths en seconde. Un certain Michel Delord* qui prêtait à de néfastes constructivistes ce on n’a rien a apprendre magistralement à un élève, à lui de se former sous l’œil de son enseignant et il ajoutait sans vergogne (c’est fou comme ces élitistes ont le souci des élèves défavorisés à qui ils flanquent une moyenne morbide tout au long de l’année) tant pis si son environnement personnel ne lui permettra pas de progresser dans sa solitude : vivent les riches ! Le nommé Delord serait bien incapable de dire quel constructiviste a produit la phrase, pas plus que le-la nommée Bourse pourra nous dire quel novateur l’a dite ou écrite.

 

Non content de cela, ce Claude Bourse, nous assène une deuxième citation sur l’enfant qui peut en jouant reconstruire seul les savoirs accumulés par l’humanité, en se référant à un BOEN du 4 août 1989. Or elle est tirée de la prose insane de Mme Fanny Capel  qui ose assurer : « Ce sont les termes mêmes de la loi d'orientation de 1989 de Lionel Jospin (BO numéro spécial du 4 août 1989). ». Référence fausse puisque le BO spécial n° 4 sur la loi d’orientation est sorti le 31 août. Et la délirante dame a purement et simplement inventé cette citation absurde !

 

Seule authentique citation, celle de Bentollila qui reprend la vieille antienne du niveau qui ne cesse pas de baisser sans jamais atteindre l’étiage.

 

Ce courrier est donc une véritable imposture, mais qui témoigne de la mahonnêteté et de l’indigence intellectuelle de ces rétropenseurs**.

 

 

* Deux éminents journalistes m'assurent, l'un que M. Delord, "quoi qu’on puisse penser de ses positions et de son goût pour les postures radicales, ne peut être qualifié d’élitiste" ; l'autre qu'il "a des opinions tranchées, mais  est un honnête homme, pour autant que j'en puisse juger"....

 

 

** Ce mot-valise a été fabriqué par R. Mallerin, membre fondateur d'Education & Devenir

 

 

N.B. Un des deux journalistes cités à propos de M. Delord, Pascal BOUCHARD (ToutEduc) ajoute :

"ton papier, Jean-François, pose deux problèmes de fond, sur lesquels j'ai pas mal travaillé, mais que je n'ai pas résolus
- comment un mensonge devient une vérité à force d'être répété? 
(je pense aux "150 000 jeunes qui sortent sans qualification du système éducatif, alors qu'ils ne sont "que" 50 000, ce qui est beaucoup trop, mais qui ne suffit pas à disqualifier notre système scolaire)
- pourquoi les pédagos se contentent-ils de parler aux pédagos? Je sais que la prose qu'on leur oppose est indigente, mais il faut essayer de comprendre pourquoi des arguments nuls ont un tel impact.".
 
Sans avoir la réponse, il me semble que l'épisode GUEANT, sur, justement, les sorties du système scolaire sans qualification avec 2/3 d'enfants immigrés a été repris dans de nombreux médias ; un seul journal a dénoncé le mensonge délibéré et quand l'INSSE s'est enfin décidée à démentir Guéant, l'impact de ce démenti a été quasi-nul.
Les propos des rétropenseurs sont au diapason des préjugés populaires (ils sont d'ailleurs, parfois, au niveau de propos de bistrot), ils n'offrent prise à aucune argumentation puisqu'ils n'utilisent que l'argument d'autorité, l'anathème et l'insulte. Et certains de leurs porte-paroles ont une audience médiatique dont aucun "pédago" ne bénéficie.
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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 10:25

Copereac

 

Le bruit court, dans les milieux bien informés, qu’après ses déclarations au Parisien, Jean-François Copé, serait pressenti pour devenir ministre de l’éducation et de la régression nationales* ; il aurait soumis son accord à l’obtention du titre de ministre d’état.

 

En effet, le chef du groupe parlementaire UMP, annonçant que son « club Génération France » organisait un débat sur l’éducation, déclarait : « Je veux défendre une idée forte : l’entrée au collège ne doit se faire que pour l’enfant qui maîtrise totalement les savoirs fondamentaux. Mon idée est de créer un examen de fin de CM 2, d’évaluation des enfants. Ce serait un examen de passage en 6e. On réorganiserait complètement le programme du primaire dans cette perspective. Si on n’a pas acquis ces connaissances (NDLR : lire, écrire, compter…), mieux vaut redoubler, pour protéger l’enfant, que le faire passer au collège et lui faire courir un vrai risque de décrochage. » Le Parisien 24/10/10

 

La NDRL donne le ton des réactions des journalistes qui parlent de certificat d’études alors qu’il n’avait rien à voir avec l’examen d’entrée en 6e, supprimé en deux temps : en 1956 pour les élèves de CM2 ayant la moyenne ; en 1963, pour tout le monde (par Christ-hihan –comme disait Le Canard – Fouchet, sous De Gaulle !).

 

Exemple flagrant d’obscurantisme !

 

Toutes les études scientifiques démontrent l’inefficacité globale du redoublement. Ainsi PISA (dont les rétropenseurs nous rebattent les oreilles pour démontrer l’état catastrophique de l’école française, mais oublient d’aller y voir de plus près) montre que les pays où le redoublement est proscrit réussissent mieux ou aussi bien que ceux qui le maintiennent.

En effet, si le redoublement était utile, s’il valait mieux que les élèves faibles redoublent parce qu’ils ne «pourraient pas suivre», les pays sans redoublement, devraient avoir un niveau moyen plus faible. Par ailleurs, selon l’argument de l’épée de Damoclès, privés de l’aiguillon du risque de redoubler, les élèves devraient se mobiliser moins sur le travail scolaire dans ces pays. C’est l’inverse qu’on observe. Les compétences en lecture et en maths sont plus fortes au Japon, dans les pays scandinaves et au Royaume Uni qu’en France et que dans les pays latins en général. Certes ce n’est pas absolu, l’Autriche, ou le Québec, où on redouble, obtiennent des scores honorables en lecture et en maths, la Norvège, pays sans redoublement, obtient un score inférieur à celui de la France en maths. (d’après D. Meuret)

 

Et le redoublement accroît les écarts entre les élèves les plus forts et les plus faibles. Les pays qui ne pratiquent pas du tout le redoublement, et eux seuls, présentent des inégalités sociales de compétences moins marquées que les autres. C’est le principe même du redoublement qui accroit les inégalités sociales devant l’école. (d’après D. Meuret).

 

« De façon générale, la pratique du redoublement en France constitue un des facteurs explicatifs de ce résultat moyen [aux] enquêtes PISA […]. Lors de l’enquête PISA 2003, près de 40 % des élèves français âgés de 15 ans avaient ainsi déjà redoublé une fois ou plus au cours de leur scolarité : les élèves français qui n’avaient aucun retard dans leur scolarité obtenaient en fait d’excellents résultats, supérieurs aux performances moyennes des pays placés en tête (Finlande, Corée du Sud, Pays-Bas, Japon) ; à l’inverse, les élèves ayant un an de retard se situaient juste devant les résultats moyens de la Grèce, et les élèves ayant deux ans de retard étaient au niveau moyen du Mexique, pays qui obtenait les moins bons résultats. » écrivait la Cour des Comptes, qui n’est pas considérée comme un repaire de gaucho-anarchistes.(L’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves Mai 2010)**.

 

Difficile, avec ce personnage cynique, de faire la part du calcul et de la conviction. L’idéologie méritocratique - pour qui l’égalité des chances consiste à mettre sur la ligne de départ celui qui a ses deux jambes et l’unijambiste et que le meilleur gagne !- est très prégnante à droite. Déjà Fillon avait redonné la main aux profs pour le redoublement, ce qui dans certains établissements était redoutable (des taux de 20 % en seconde, avec 7 à 10 % de « réorientation », se sont vus, il y a peu et, dans les années 80, un collège, que j’ai dirigé un peu plus tard, affichait 30 % de redoublants en 6e).

Copé, dans sa logique rétrograde, va être amené – car il faudrait bien faire quelque chose des élèves qui iront d’échec en échec : on ne peut les laisser en CM2 jusqu’à 16 ans – à recréer des classes aménagées, des CPPN, des CPA (pas toutes disparues d’ailleurs).

 

Mais c’est surtout l’impact populiste qui est cherché, sur un terrain – l’éducation – où la gauche de gouvernement présente des propositions solides.

 

Frein à la démagogie le coût du redoublement (en primaire 5440 € par élève) qui a poussé d’ailleurs le ministère à tenter de les limiter (un collégien c’est près de 8000 €, un lycéen plus de 10000 €). D’autant qu’il y a une règle d’airain dans notre système : qui a redoublé, redoublera ; un redoublant de CP augmente ses risques de redoubler ultérieurement.

 

Copé, l’homme du grand bond… en arrière.

 

* Il serait même en train de constituer son cabinet : Brighelli serait son Guéant, Finkielkraut son Guano mais Alain Bentolila est aussi sur les rangs, on parle encore de Natacha Polony à la communication, un ex-directeur de l’école de Merdrignac est aussi sollicité comme conseiller pour le primaire…

 

Le "Professeur Alain BENTOLILA" m'envoie le message suivant, intitulé "erreur et mensonge" : "Vous devriez savoir, si vous m'aviez entendu (Demorant Europe1) ou pris la peine de me lire que me mélanger avec Brighelli est assez scandaleux. J'ai dénoncé la nostalgie de l'examen de 6° avec force et me bas pour qu'une chance soit donné aux plus fragiles de nos élèves.J'ai été profondément choqué par cet amalgame imbécile."

 

J'invite à relire l'article d'Ouest-France où après avoir rappelé  "que nos étudiants ont été enfants de maternelle, élèves du primaire et du secondaire"., il prévoit une "sélection" dans les universités "d'autant plus cruelle qu'elle aura été inconsidérément différée." (certes ça peut être entendu :  comme on a trop attendu pour la mettre en place à l'entrée des universités, mais plus loin il énumère les exigences de l'aval vers l'amont et notamment "l'engagement de l'élémentaire à livrer (sic) au collège des élèves lisant, écrivant et s'exprimant avec pertinence", on peut donc comprendre qu'il déplore que le tri sélectif a été différé trop longtemps à tel ou tel niveau).

 

** Sur ce sujet lire ou relire « Que vaut l’enseignement en France ? » de Christian Forestier et Jean-Claude Emin (Stock)

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 22:52

Nommée au CSA par celui qui fait Président, Françoise Laborde est vraiment « The right woman, in the right place ».

 

Devançant les imbécillités de SUD à Saint-Lazare, elle, qui émarge quand même au service public de la télé, avait non seulement su dénoncer le corporatisme indigne des cheminots, mais accuser leurs devanciers de collaboration. Et oui, vous les naïfs - et un peu anciens - ,qui avaient regardé, pleins d'admiration, la « Bataille du rail » de René Clément (1946)  vous vous êtes fait avoir. La SNCF de l'époque ne se mettait pas en grève comme aujourd'hui ! N'essayez pas d'expliquer à la Dame, née en 1953, qu'à cette époque (1940-45) la France était sous domination allemande. Apparemment, déjà, le système éducatif qu'elle a subi ne lui a pas donné le minimum de culture historique qu'on est en droit d'attendre d'une journaliste du service public.

 

« The right woman » car consciente des déficiences du service public de l'éducation nationale, dont elle fut, on le voit victime, elle invita, à deux reprises, le grand spécialiste du crétinisme, J. P . Brighelli, immortel auteur, de la « Fabrique de crétins ». Reçu dans « Les quatre vérités », il put s'entendre dire cette remarque sans complaisance aucune de la dame qui le recevait : « On est parti de cette idée : on ne disait plus (on continue d'ailleurs, on ne dit plus) l'élève, mais l'apprenant, c'est ce qu'on continue à apprendre dans les IUFM. On continue à dire que l'élève construit lui-même son savoir. Pauvre bichon ! Comme s'il pouvait y arriver tout seul ! Enfin ça, c'est mon sentiment personnel, mais c'est aussi ce que vous dites dans vos livres. » C'est de l'interview choc, ça, où je ne m'y connais pas ! Ainsi, poussé dans ses derniers retranchement, le crétin de la fabrique, ne put que répondre piteusement qu'il était d'accord avec elle.

Avec la même pugnacité, elle réinvita le même un peu plus tard. Nul (c'est le cas de le dire) ne se souvient qu'à l'époque (octobre 2006) un certain Redecker, prof de philo qui se prétendait philosophe, ayant commis une « libre opinion » où il pillait un article d'une encyclopédie dont il déformait le propos, avait été anonymement menacé de mort. La nullité évidente de ses propos n'empêchait pas, bien sûr, la liberté de les émettre. Le crétin de la fabrique, à nouveau invité aux quatre vérités ( ?)  s'en prend au MRAP (dans un style assez décousu. : « Ce sont juste de GROS ENFOIRES. Je le dis au Mrap en face, très clair.. ».) . Il cite évidemment la phrase attribuée à Voltaire : « On a le droit de tout dire tant qu'on ne s'attaque pas aux personnes, et on doit soutenir à fond ce droit, y compris quand on ne partage pas les idées de ceux qui s'expriment. C'était l'idée de Voltaire. C'est : ''Je n'approuve pas ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez continuer à le dire.'' » Pour s'entendre répondre :  "Merci Jean-Paul, de cette belle leçon de philosophie.". Admirons au passage le « Jean- Paul » qui dénote toute la distance déontologique de la journaliste et de son invité.

 

Mais Mme Laborde, déléguée syndicale, a tenu à faire savoir qu'elle était contre la suppression de la pub sur les chaînes publiques. Elle avait oublié que le problème n'était pas la suppression de la pub, mais la compensation de la perte financière pour le service public auquel elle était censée appartenir !

 

Décidément c'est « The right - très right - woman » dans un CSA dont celui qui fait président (et qui vient de la nommer) a confié qu'il était aux ordres et que donc, pour mettre fin à l'hypocrisie, il fallait le priver de la nomination du Président de France Télévisions, pour la confier à lui-même !

 

Si ça nous évite d'être obligé de zapper quand la dame fait les remplacements pendant les vacances, c'est une excellente nouvelle !

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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 21:01
"Entre les murs", F. Bégaudeau et le Nel Obs

Bizarre, bizarre : Cannes est déjà loin, la palme d'or d' « Entre les murs », rangée aux rayons des souvenirs glorieux, mais le Nel Obs du 12/06 nous offre, sous la plume de Mme Lancelin, un portrait du « Prof à la palme d'or ». Plutôt à charge. Et, pour compléter le critique cinématographique tacle vicieusement le film.

 

« S'il est une chose qui ne doit rien au hasard pourtant, et tant à l'énergie déployée tous azimuts depuis cinq ans par l'auteur, acteur principal et coscénariste d'«Entre les murs», le film de Laurent Cantet, c'est bien ce sacre cannois. » ne craint pas d'affirmer Mme Lancelin. Chronique d'une palme annoncée ? alors que le film a été ajouté in extremis à la sélection française et qu'avant la proclamation du palmarès, sauf erreur, aucun critique n'avait prévu ce film comme lauréat.

Mais ce qui compte c'est de brosser, de touche en touche, le portrait d'un ambitieux calculateur. Certes, c'est un « polémiste hors pair ». Mais il bénéficie d' « Une exposition maximale à tous les courants d'air d'une branchitude huppée qui n'est pas sans susciter nombre de commentaires rugueux chez ses confrères écrivains. »

Et si l'on n'avait pas vraiment compris, elle cite un ancien et anonyme membre d'une revue co-fondée par Begaudeau qui assène : «Au moins Rastignac était un personnage sombre... Le problème de François, c'est qu'il en a l'arrivisme, sans la négativité. Il est terriblement «en phase» avec l'époque. Au fond, c'est un animateur socioculturel plus qu'un artiste.» Il est évidemment défendu par ses éditeurs : le évidemment qui tue !.

On n'échappe pas à la bien-pensance (elle est là black-blanc-beur, mais elle peut être socialo bobo ou humaniste béatifiante) ? Pour enchaîner sur une mesquine attaque du logorrhéique héraut de la rétro-pensée spécialiste de la crétinerie et qu'elle présente comme l'auteur d'un rude pamphlet contre les fossoyeurs de l'école de la République, alors que son torche-cul fait partie de la sous-littérature catastrophiste. Brighelli, puisque c'est de lui qu'il s'agit, se livre à une de ses attaques ad hominem dont il est un champion.

Après avoir noté dans son œuvre une fascination pour les dispositifs totalitaires, noté aussi que tel Pialat, « François Bégaudeau a aussi dressé un poing rageur, mais plutôt à la manière d'un hooligan victorieux un soir de Ligue des Champions. » Mme Lancelin conclut : «  Et puis il s'est tenu en retrait, ostensiblement* dissimulé par plusieurs rangées de jeunes élèves métissés. Un double jeu* qui ressemble bien au nouveau premier de la classe. »

 

Avec M. Mérigeau, on frise le surréalisme. Il note bien pourtant que « sans attendre d'avoir vu le film, tout le monde se déclare d'accord », mais pour nous expliquer ensuite que le film est tellement bien fait - solidement dialogué, habilement scénarisé, aucune cheville ne fait défaut et quelques clichés bien compris ne manquent pas non plus (le compliment glisse dans la pure vacherie) - que chacun bat des mains.

Soit ce brillant critique n'a pas encore assimilé le principe de non contradiction, soit il veut dire que chacun a raison de l'applaudir (sauf quand même la fine fleur des rétropenseurs) car il est fabriqué pour plaire à tous et chacun l'a pressenti sans même le voir ! 

Pour conclure, le bougre n'y va pas par quatre chemins : « Trop superficiel pour encourir le reproche de démagogie, trop prudent pour prendre parti, voulant trop fédérer pour s'autoriser la nuance, «Entre les murs» en s'ouvrant à tous vents s'offre à toutes les récupérations. C'est dans l'art du commerce une vertu cardinale. »

 

Tout cela est un peu puant. Et qui ressort de la branchitude de ceux qui la jouent critique oblique, pas franche du collier, vicelarde même, pour faire miroiter leur distance hautaine du vulgum pecus !

 

* C'est moi qui souligne

 

Voir aussi :

"Entre les murs" : réactions

Finkielkraut et "Entre les murs"

Entre les murs et les "pédagogues"

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 14:49

La question me titillait un peu :  le Jean-François, du Canard enchaîné était-il le fils de Jacques, du Nouvel Obs* ?

 

Ce Jacques Julliard que j’avais côtoyé, j’allais écrire naguère mais autrefois s’impose, au bureau du sgen-CFDT où j’étais le modeste secrétaire de la branche PEGC-Voie III**, alors que lui-même était membre du bureau de la CFDT.

 

La note de lecture ci-dessous du dernier Canard (28/11/07) m’a enfin incité à lancer une recherche. J’y ai découvert que de fait ce Jean-François là (car il y a un autre journaliste homonyme) est bien le fils de son père, Jacques Julliard.

Le moins que l’on puisse dire est que sur l’éducation leurs approches divergent. Alors que le père donne dans le sous Finkielkraut, le fils ne cache pas son hostilité envers les « cavaliers de l’apocalypse scolaire » !

 
* Passé depuis à Marianne

** Branche que j’ai moi-même scié en faisant voter un texte de création du « grand second degré », seul titre de gloire (?) de mes trois ans de bureaucrate syndical, car « L’école en lutte » Petite collection Maspero 1977 dont j’ai été le « scripteur » n’a même pas été citée dans une brève histoire du sgen du regretté J. George

 

Déterminants et articles

Or donc, le 30/11/06, un an demain, le camarade Julliard commettait cet article, dont je ne cite que le 1er paragraphe (le masochisme a des limites) :

 

Sauver la grammaire


Un rapport prend le contrepied des linguistes en folie qui ont semé la panique dans le sujet-verbe-complément

 

Enfin ! Il fallait bien qu'éclate une fois en pleine lumière le grand divorce qui, depuis plus de trente ans, oppose les Français à l'enseignement officiel de la grammaire. Il fallait bien qu'à la fin on s'attaque à l'improbable galimatias qui, au pays de Molière et de Descartes, nous en tient lieu depuis qu'une bande de linguistes en folie et de cuistres de collège ont semé la plus inutile des révolutions dans le petit monde bien ordonné sujet-verbe-complément. Les inventeurs sont avant tout des nommeurs, dit Nietzsche, et l'on ne voit pas très bien en quoi la substitution des «déterminants» à l'article, de «groupes propositionnels obligatoires ou non» au classique complément circonstanciel, etc., ajoute à la connaissance de la langue. En outre, ces nomenclatures, variant d'un linguiste à l'autre, d'un manuel à l'autre, introduisent le désordre dans les esprits et le désespoir dans les familles….

Vous pouvez lire la suite : http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p20061130/articles/a325774-.html

 

Réaction immédiate de votre serviteur, avec ce courriel :

 

Brighelli-Julliard, même combat

 

"Sauver les lettres", dit l’un, sauver la grammaire répond l’autre. Et si Jacques Julliard nous épargne les khmers rouges chers au matamore logorrhéique, il ne cède rien dans l’invective et l’insulte, d’autant plus courageuse qu’elle vise d’anonymes « linguistes en folie et cuistres de collège ». Leur ennemi commun est là : « le lobby pédagogiste » qui a provoqué, par son « scientisme naïf » des « désastres mentaux ».

Quelques formules véhémentes ne sont pas à négliger, même si elles utilisent de vieilles ficelles rhétoriques : « La grammaire est à la langue, ce que la logique est à la pensée », « ce rapport n’est pas seulement une bonne action, c’est une délivrance » sans oublier la « cause nationale » conclusive.

Et cela fait trente ans que la « grammaire textuelle » commet ses « ravages » soit à peu prés avec l’instauration – encore assez théorique à l’époque (et même maintenant)  – du collège unique.

Dans le peu d’exemples qu’il donne (deux), il arrive néanmoins à commettre une erreur : « déterminants » n’est pas synonyme d’articles : eût-il consulté la neuvième édition du dictionnaire de l’Académie Française, qu’il eût appris que le déterminant est un « mot précédent le substantif, de même genre et de même nombre que lui, qui le caractérise, en précise la valeur dans la phrase. Les articles, les adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, exclamatifs et numéraux sont des déterminants. »

En tout cas avec JJ la grammaire est loin d’être une chanson douce, ça tient plutôt du clairon à la Déroulède !

Jean-François Launay
Cuistre de collège retraité
Luçon

 

Une ou deux semaines après, le responsable du courrier des lecteurs donnait une sélection des réactions des lecteurs. L’une, de la présidente de l’AFEF, d’une hostilité très nuancée, les deux autres tout à fait favorables à l’éditorialiste. La 3e était censée venir d’un vieux couple de profs de collège qui enseignait clandestinement la grammaire modèle 1930, mais le samedi car les inspecteurs ne viennent pas ce jour-là !

 

Julliard et la grammaire

Votre sélection du courrier sur l’édito de Jacques Julliard aux accents brighelliens semble un peu biaisée. Le 1er extrait – qui rappelle l’étrange parenté du titre de l’article avec la dénomination d’un groupe des plus réactionnaires – est suivi d’un passage sur la terminologie où vous citez à nouveau une pure niaiserie de Julliard sur « la substitution des «déterminants» à l'article ». Or le dictionnaire de l’Académie Française dans sa 9e édition* (faut-il soupçonner nos académiciens d’être des « linguistes en folie » ?)  dit plus que clairement que déterminants et articles ne sont pas synonymes et qu’on ne peut substituer l’un à l’autre, puisque l’article fait partie des déterminants (pour le 2e exemple, il faudrait entrer dans une argumentation un peu technique qui ne manquerait pas d’être taxée de cuistrerie).

 

Quant à l’extrait final, de professeurs de français dans un petit collège rural, il est totalement bidon : clandestins depuis 30 ans, alors que l’observation raisonnée de la langue date des programmes de 2002, cela relève du pur délire ou du mensonge et quand on sait qu’on risque une inspection tous les 6 ou 7 ans, que cette inspection est annoncée une semaine avant, quel besoin de placer une heure de grammaire le samedi (à la plus grande joie des élèves, bien sûr) ; et ce couple d’enseignants si consciencieux ne tiendrait pas de cahier de textes (que ne manque pas de consulter l’Inspecteur) ou le maquillerait. Tout cela n’est pas sérieux !

Mais le but est atteint : la citation finale sera en faveur de l’édito.

JF launay
Ex-cuistre des collèges (PEGC lettres-histoire-géo)

 

* Le déterminant est un « mot précédent le substantif, de même genre et de même nombre que lui, qui le caractérise, en précise la valeur dans la phrase. Les articles, les adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, exclamatifs et numéraux sont des déterminants. »

 

Cavaliers de l'apocalypse scolaire

 

En revanche, et ce n’est pas la 1ère fois, Jean-François Julliard ne s’en laisse pas conter par les rétropenseurs de tout poil.

 

La nouvelle question scolaire par Eric Maurin

(Editions du Seuil) 268 p., 18 €.

Trahison ! Etudes à l'appui, un économiste ose s'en prendre aux experts qui célèbrent sur tous les tons la « faillite de l'école ». Pour eux, l'accès massif au bac et à l'université est un fiasco conduisant à jeter sur le marché du travail des cohortes d'incultes (de « crétins ») aux diplômes bradés, dont le chômage ne fera qu'une bouchée.

Patient et rigoureux (lui), Eric Maurin s'est appuyé les 25 « enquêtes emploi » que l'Insee a réalisées entre 1982 et 2006, période durant laquelle le nombre d'étudiants a pratiquement doublé. Verdict : décrocher son bac ou un diplôme en fac décuple les chances de trouver un travail. Ainsi, en 1990 comme en 2000, « le taux de chômage des diplômés du supérieur est resté trois à quatre fois plus faible que celui des non-diplômés ». Et les jobs des premiers sont beaucoup mieux payés (50 % de mieux en moyenne) et nettement moins précaires que ceux des seconds.

Et chez les voisins ? Soutenu, là encore, par de volumineuses études, l'auteur prouve que la démocratisation scolaire a produit les mêmes bénéfices en Suède, Norvège, Finlande et Angleterre. Comme en France, elle a permis « l'accès d'un plus grand nombre d'enfants de milieux défavorisés à de meilleures carrières ».

Une démonstration anti-élitiste qui fera grincer quelques dents chez les cavaliers de l'apocalypse scolaire qui prônent le retour à un système de filières courtes et d'"orientations" précoces. Sauf pour leurs propres enfants.

J.-F. J.

 

Le fiston était quand même un peu à la bourre, car s’il avait lu l’hebdo du papa, il aurait découvert dès le 30 août 2007, des bonnes feuilles du livre dE. Maurin :

 

Ecole : vive la démocratisation !
Exclusif. Le sociologue et économiste publie une grande enquête, «la Nouvelle Question scolaire», qui bouscule nombre d'idées reçues. Extrait par Eric Maurin

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2234/articles/a352965-.html

 

nelobs.jpg  Mais dès la semaine suivante les cavaliers de l’apocalypse scolaire arrivaient au triple galop, avec une « une » cataclysmique, une Caroline Brizard, d’ordinaire nuancée, déchaînée et une série d’articles de la même encre que « Sauvez la grammaire ». Petite réaction dès le lendemain :

Une en noir - et tu porteras le deuil de l'école - "le scandale de l'illettrisme" ! Bon, la rentrée des classes, c'est le marronnier incontournable, et il faut bien un titre accrocheur (à tout point de vue) pour attirer le client.

Mais de là à concocter un "dossier" que Robien (ou Brighelli) aurait pu signer, voilà qui étonne et détonne.

Un grand spécialiste, dont on n'avait pas entendu parler pendant que la polémique sur l'apprentissage de la lecture faisait rage, y va de son couplet sur la méthode globale. Un sondage nous apprend qu'une majorité de français pense qu'on n'enseigne plus la grammaire, etc. Etonnant, non, qu'à force d'entendre dire cela, y compris par un ministre, ils finissent par le croire.

Que l'illettrisme ait un taux plus élevé chez les plus âgés que chez les plus jeunes, importe peu : le catastrophisme fait vendre. Pourtant, ce n'est peut-être pas en prônant le retour à des méthodes du passé (passé d'ailleurs largement mythique) que l'on combattra l'illettrisme et plus globalement l'échec scolaire (dont les causes sont aussi socio-économiques comme le rappelait Eric Maurin... où ça ? mais dans le Nel Obs de la semaine dernière).

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2235/dossier/a353656-le_scandale_de_lilletrisme.html

 

Réponse illico presto, mais entre temps je roulais vers d’autres cieux :

Cher Monsieur,

Vos interventions sont d'ordinaires plus pertinentes, comme en témoigne vos parutions dans nos pages. Peu importe que Robien ait pu signer notre dossier. Le problème est de savoir s'il est vrai ou pas. Je vous joins le rapport éclairant du Haut conseil à l'éducation. Lisez le, et donnez moi des nouvelles. Quant à dire que nous ne faisons ce dossier que pour vendre, c'est plus que blessant. Bien sûr, nous préférons vendre que pas. Mais, pour l'essentiel ce n'est pas notre motivation principale   cordialement,

Jean-Marcel Bouguereau
Rédacteur en chef chargé de la "Parole aux lecteurs"

Ce n’est donc que 10 jours plus tard que je découvris cette réaction assez remarquable : gentille perfidie d’abord (interventions plus pertinentes : quoique intervention impertinente ne me déplaît pas) ; renvoi assez insultant au texte du HCE que je n’aurais pas lu ; faire dire, ce qui n’est pas dit (hélas, ce n’était pas « que pour vendre » qu’ils ont commis ce dossier !) ; surtout ne rien répondre sur le fond !

 

17/09 Profitant d'une liaison "wi-fi" dans un hôtel de Meknès, je dépouille les courriels et je suis surpris du ton "blessant" et surtout de l'absence d'arguments de votre réponse.
J'ai lu le rapport du HCE, ainsi que les dépêches et articles : pour l'AFP, si mes souvenirs sont bons, le chiffre mis en relief était 15 %, pour le Figaro 40 %...
Un sondage sur l'enseignement de la grammaire ou de la lecture a autant de valeur qu'un sondage sur le traitement de l'urticaire auprès de non praticiens : sous prétexte que tout le monde a peu ou prou fréquenté l'école, chacun peut donner son avis sur des questions "techniques" ; le cognitiviste qui nous ressort la nième diatribe sur la méthode globale, ça fait réchauffé !
Et on n'a pas attendu le HCE pour avoir des données sur l'école : le fait que l'illettrisme croît avec les tranches d'âge est avéré...
Et je redis que la couverture sur fond noir avec ce 40 % d'un jaune éclatant n'était pas innocente.
Et je redis encore ma surprise de lire un tel dossier une semaine après avoir publié quelques extraits du livre d'Eric Maurin bien plus éclairant* encore que le rapport du HCE. On peut relire aussi le livre de Forestier (membre du HCE) et Emin, bourré de données...
Très cordialement,
JFL
PS La pertinence d'une intervention est quelque chose de très subjectif...

* De mon point de vue, subjectif donc !

 

Réponse assez énervée de M. Bouguereau, mais toujours rien sur le fond (quand à la « ligne », je crois lui avoir répondu qu’il s’agissait de cohérence)

Excusez-moi si je vous ai blessé. Mais, comprenez moi, j'en ai un peu marre des pseudo-arguments les titres accrocheurs ou sur la volonté de vendre (style "  la couverture sur fond noir avec ce 40 % d'un jaune éclatant n'était pas innocente" ). Oui, nous preférons vendre que pas vendre !
C'est normal non ? Pour le reste je ne suis pas un spécialiste et je ne vois pas en le fait de publier ce dossier après l'article de Maurin vous gêne.
Vous préféreriez que l'Obs ait un "Ligne" dont il ne s'écarterait pas, quitte refuser de voir des pans entiers de la réalité
Cordialement,

Jean-Marcel Bouguereau

 

Presque un mois après, notre responsable du courrier mettait en relief (à côté de la miniature de la « une » du 06/09/07), la lettre d’un secrétaire général d’un obscur syndicat. Sachant que j’étais dorénavant classé dans les impertinents interdits de colonnes, j’ai interpelé directement M. Bouguereau :

Décidément ce dossier sur l'école vous tient à coeur.

Mis en relief, à côté de la couverture du n° du 6 septembre - et on est le 4 octobre - la réaction apparemment positive d'un certain F. Girard secrétaire général d'un syndicat dont on découvre, grâce à vous, l'existence, @venir.education.

Découverte qui nous permet d'apprendre que la CGC (Confédération Générale des Cadres) compte un syndicat enseignant.

Bien que non léniniste, on suppose, il semble mûr pour répondre à une des conditions : entrer dans la clandestinité, car, avant cette mise en avant, il ne doit pas y avoir beaucoup d'enseignants qui aient entendu parler de ce syndicat.

Alors comme réponse à tous ceux qui, comme moi, ont trouvé ce dossier plutôt indigeste (pour rester dans l'euphémisme), ce n'est peut-être pas si probant.

Et comme, cerise sur le gâteau, le Nel Obs de cette semaine offre du Finkielkraut pur jus (qui parle de l'école comme il parlait de l'équipe de France de football dans Haaretz), vous avez un autre renfort de poids !

Très cordialement,

JF Launay

 

NB Pour relativiser les affirmations du professeur Dehaene (qui n'a pas dû fréquenter depuis longtemps, d'autres collèges que le collège de France et encore moins d'écoles, car il saurait que la méthode globale pure - celle préconisée par Fourcambert - n'a eu qu'une vogue éphémère et limitée et est pratiquement inusitée maintenant) un texte signé de chercheurs reconnus : 22 Chercheurs affirment : Il n'y a pas lieu d'imposer une unique méthode d'enseignement de la lecture
http://education.devenir.free.fr/Lecture2.htm#22chercheurs

Voir aussi http://www.lscp.net/persons/ramus/lecture/lecture.html

Quant à la fiabilité des sondages ("Les familles ne s'y trompent pas" sic) si les 3/4 des parents qui, comme Mme Tatu, savent mieux que l'instit ou le prof comment s'y prendre, ne sont pas satisfaits de l'enseignement de la grammaire et de l'orthographe, ils sont autant à être globalement satisfait de l'école, score le plus élevé d'Europe occidentale disait Ouest-France...

 

Nous sommes loin de Julliard, fils et père, direz-vous.
Voire. Le Nel Obs semble bien traversé, s’agissant de l’école, par deux lignes antagonistes, que symbolisent bien les deux articles de Jacques et Jean-François, d’autant qu’Eric Maurin sera à nouveau présent dans le Nel Obs du 11/10/07 avec un Plaidoyer pour la démocratisation du supérieur présenté comme une réponse « chiffres à l'appui, aux «déclinistes» : oui, la poursuite des études est toujours rentable pour les jeunes et indispensable pour le pays ».

Donc d’un côté une ligne favorable aux cavaliers de l’apocalypse, Julliard père, Bouguereau, la spécialiste de l’éducation Caroline Brizard et quelques autres, de l’autre des responsables de la rubrique « réflexions », attentifs justement à des réflexions de fond et non à l’écume de leurs propres humeurs.

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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 16:26

Par rapport à ses prédécesseurs, Xavier Darcos faisait bien propre sur lui. Pas d’obsession anti soixante-huitarde, pas d’apparente nostalgie des punitions collectives, pas de fixation sur la « syllabique », capable même de dialoguer avec le symbole du mal absolu pour les rétropenseurs, Philippe Meirieu.

Patatras, voilàtipa qu’un des premiers abonnés à ma déblog lettre m’envoie un long extrait du blog du « crétin de la fabrique » qui narre longuement une réunion dudit Darcos avec la fine fleur de la réaction la plus épaisse : Brighelli le conteur, lui-même et d’autres séïdes de Sauvez-les-lettres, Cordoba et Bellosta*, Sallenave, Le Bris, l’ineffable Boutonnet,  et j’en passe et d’aussi pires…  (avec cependant une mention spéciale pour Eric Zemmour, le vibrionnaire journaleux du Figaro, qui ferait passer notre vicomte – Le Jollis de Villiers de Saintignon – pour un aimable centriste).

 

Si l’on en croit le très suffisant narrateur, XD, comme il le désigne, préférerait se référer à la Corée du Sud et au Japon, plutôt qu’à la Finlande. Etant donné la vision très caricaturale que la clique semble avoir de ces trois pays, ça pourrait faire froid dans le dos si c’était avéré.

 

Heureusement, après cette lecture déprimante, ma BALE a reçu un courriel empreint d’un sain courroux :

« Les nouveaux croisés et les nouvelles croisées sortent des tranchées pour bouter ces pédagos d'où nous vient tout le mal et reconquérir le saint Graal de l'autorité, de la transmission, de l'effort et du fameux mérite. Ah le bon vieux temps où les élèves étaient obéissants et passifs, où les torchons populaires pouvaient être séparés des serviettes bourgeoises. En oubliant les cancres, les chahuteurs et tous ceux que l'on éliminait progressivement (devenus au fil du temps les incapables ou les orientés).
S'arrogeant le label de défenseurs de la République, ils osent promouvoir une République figée dans un passé où la colonisation des esprits l'emporte sur l'émancipation des personnes, où les pontifes défendent une culture cléricale et où la blouse ne cache pas seulement la pauvreté mais ligote dans un fixisme social…
Ne laissons pas les termes de refondation entre les mains de ces apprentis sorciers qui ne rêvent que du retour à un ordre intangible où le peuple n'est que vil et dangereux, où les enfants et adolescents sont des barbares prédélinquants.
 »

Le combat sisyphien contre la rétropensée continue (il faut imaginer Sisyphe heureux, écrivait Camus).

 

* Cordoba et Bellosta avaient largement colonisé le blog de Davidenkoff « carnet de correspondance ».


Sur le même sujet voir http://philippe-watrelot.blogspot.com

 

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Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

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Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.