Par rapport à ses prédécesseurs, Xavier Darcos faisait bien propre sur lui. Pas d’obsession anti soixante-huitarde, pas d’apparente nostalgie des punitions collectives, pas de fixation sur la « syllabique », capable même de dialoguer avec le symbole du mal absolu pour les rétropenseurs, Philippe Meirieu.
Patatras, voilàtipa qu’un des premiers abonnés à ma déblog lettre m’envoie un long extrait du blog du « crétin de la fabrique » qui narre longuement une réunion dudit Darcos avec la fine fleur de la réaction la plus épaisse : Brighelli le conteur, lui-même et d’autres séïdes de Sauvez-les-lettres, Cordoba et Bellosta*, Sallenave, Le Bris, l’ineffable Boutonnet, et j’en passe et d’aussi pires… (avec cependant une mention spéciale pour Eric Zemmour, le vibrionnaire journaleux du Figaro, qui ferait passer notre vicomte – Le Jollis de Villiers de Saintignon – pour un aimable centriste).
Si l’on en croit le très suffisant narrateur, XD, comme il le désigne, préférerait se référer à la Corée du Sud et au Japon, plutôt qu’à la Finlande. Etant donné la vision très caricaturale que la clique semble avoir de ces trois pays, ça pourrait faire froid dans le dos si c’était avéré.
Heureusement, après cette lecture déprimante, ma BALE a reçu un courriel empreint d’un sain courroux :
« Les nouveaux croisés et les nouvelles croisées sortent des tranchées pour bouter ces pédagos d'où nous vient tout le mal et reconquérir le saint Graal de l'autorité, de la transmission, de l'effort et du fameux mérite. Ah le bon vieux temps où les élèves étaient obéissants et passifs, où les torchons populaires pouvaient être séparés des serviettes bourgeoises. En oubliant les cancres, les chahuteurs et tous ceux que l'on éliminait progressivement (devenus au fil du temps les incapables ou les orientés).
S'arrogeant le label de défenseurs de la République, ils osent promouvoir une République figée dans un passé où la colonisation des esprits l'emporte sur l'émancipation des personnes, où les pontifes défendent une culture cléricale et où la blouse ne cache pas seulement la pauvreté mais ligote dans un fixisme social…
Ne laissons pas les termes de refondation entre les mains de ces apprentis sorciers qui ne rêvent que du retour à un ordre intangible où le peuple n'est que vil et dangereux, où les enfants et adolescents sont des barbares prédélinquants. »
Le combat sisyphien contre la rétropensée continue (il faut imaginer Sisyphe heureux, écrivait Camus).
* Cordoba et Bellosta avaient largement colonisé le blog de Davidenkoff « carnet de correspondance ».
Sur le même sujet voir http://philippe-watrelot.blogspot.com
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