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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 18:25
Il va répéter 7 fois "Mais je vous le dis exactement comme ça !"

Il va répéter 7 fois "Mais je vous le dis exactement comme ça !"

Pascal Praud, qui se contentait de foutre lui-même le bordel dans son 20h foot sur I-télé, depuis la grande purge et le nouveau nom – ô combien de cheux nous – de CNEWS, se retrouve à la tête d’une émission politico-sociale, baptisée finement L’Heure des Pros ! Décor minimum, 4 ou 5 prétendus experts  et le Praud qui vaticine et surtout coupe la parole de la plus brutale et grossière façon à ceux qui osent ne pas partager son avis. L’émission du 22 mars - au titre déjà marqué de toute l’objectivité qu’on peut attendre du PP : Qui veut tuer l’école ? - en est l’exemple caricatural.

Pascal Praud : PP le Loco agresse Bloche !

Puis-je avouer que j’avais une certaine tendresse amusée pour le personnage quand il se contentait d’animer (!) son 20H foot ? Déjà le petit mec tyrannique apparaissait qui coupait la parole à ses propres invités. Et ses emportements caractériels atteignaient parfois des sommets délirants.

Comme après la défaite de l’équipe de France en Ukraine (2-0), le 15 novembre 2013, qui semblait priver la France de toutes chances de participer à la coupe du monde 2014 ! Tous les joueurs ou presque étaient bons pour le poteau d’exécution séance tenante, après cette Bérésina ! Sauf que, le 19, la France fait une remontada et se qualifie. Le PP, sans se démonter, ni même s’excuser de son emportement exagéré et grotesque, réclame qu’on lui épargne les sarcasmes !

Sa propension à donner des leçons de morale relevait du pathologique ! Il s’était déchaîné contre le jeune Serge Aurier, qui avait, assez sottement, sorti des âneries sur son entraîneur et quelques partenaires du PSG.

Avec un acharnement inquiétant !

Heureusement, il était quelque peu tempéré par le deuxième homme de l’émission François Pinet.

Mais l’ex-nantais, de son expérience malheureuse chez les Canaris, n’a gardé que la couleur du maillot, JAUNE ! Car, en revanche, il s’est gardé de se joindre à la longue grève d’I-Télé, contrairement à F. Pinet. Bolloré lui en est reconnaissant qui lui confie donc une émission plus générale où il peut déployer toute son innocente et incommensurable malhonnêteté intellectuelle.

Je dis innocente car il n’a même pas conscience de ses préjugés qui lui servent de convictions.

Jean-Paul Brighelli

Jean-Paul Brighelli

Or donc, outre une minute de propos de comptoirs sur RTL – là aussi inédite : c’est un vrai stakhanoviste le PP – il est censé animer un talk show, comme on doit dire chez CNEWS, d’une quarantaine de minutes. Et ce 22 mars il lance un débat dont le titre indique bien la parfaite objectivité du personnage « Qui veut tuer l’école ? ».

Annie Genevard LR

Annie Genevard LR

Et pour être sûr de ne pas se tromper sur la désignation de la coupable, il a formé un panel d’experts très équilibré. Brighelli d’abord, droite extrême revendiquée, un représentant du SNALC, syndicat très marqué à droite, et A. Genevard, députée LR ; et ne cherchez pas trop d’avocate du côté du Parti de gauche, seul Bloche, député PS, Président de la commission éducation de l’assemblée nationale, arrivé en retard, tentera de jouer ce rôle.

Comme on disait, dans un autrefois lointain, le PP, démarrant en trombe, ne se sentait plus mictionner !

Tous les poncifs les plus éculés sur la baisse du nivô y sont passés. Savent plus l’ortograf ma pôv dam’ ! 20% arrivent en sixième ne sachant ni lire ni compter* ! Et, pratiquant ce que j’appelle l’autoallumage, il se laisse emporter par son propre verbiage inconsistant, le PPremptoire !

Danielle Simonnet Parti de gauche

Danielle Simonnet Parti de gauche

Lors de la présentation, avec donc une parfaite neutralité, il avoue sa flamme pour le Brighelli, le crétin de la fabrique. Puis il donne la parole à la représentante du parti de gauche pour, à peine a-t-elle dit une demi-phrase, lui couper grossièrement la chique. Il faudra qu’elle le renvoie plusieurs fois dans les cordes pour pouvoir en placer une… et dire du mal, en bonne mélenchonniste, de la Ministre de l’éducation nationale** ! Inutile de dire que Brighelli fera son numéro en toute liberté, que le SNALC ajoutera un chiffre faux*, et que la dame Genevard saura repousser ses plus timides interruptions.

Mais avec Patrick Bloche on va atteindre les sommets de l’odieux et du grotesque. L'élu, pour PP, bien qu’il préside une commission, s'y connaît bien sûr bien moins que lui, père d’élève ! et de lui flanquer le prédicat dans la figure.

Et on tombe vraiment dans le papy Moujot, cher à Coluche, quand il assène que « tout le monde n’est pas doué pour faire des études ». Ce qui rend d’ailleurs son émission absurde : selon son idéologie du don, si des élèves sont faiblards en ceci ou cela, c’est qu’ils ne sont pas doués et basta !

L’apogée praudesque est atteinte quand l’insupportable coupeur de paroles (pas pour Brighelli, bien sûr) ose donner une leçon de politesse à la représentante du PdG et à Patrick Bloche. L’impudence du personnage devenant insupportable, P. Bloche a préféré quitter ce faux débat.

Que le PP, en roue libre depuis qu’il n’y a plus François Pinet pour le canaliser un tant soit peu, clashe et reclashe dans son émission de foot, est sans grande importance. Mais que ce prétentieux personnage vienne discourir – il a sans doute plus parlé tout seul que les cinq autres réunis – sur un sujet où il n’étale que ces préjugés et son incompétence est assez hallucinant.

C’est le propre des gens de son espèce : ils osent tout !

 

NB Notre PP s'était déjà distingué par sa niaise stupidité dans la picrocholine bataille du cirCONflexe !

 

* Ne nous moquons pas trop de ces chiffres déformés ou mensongers, une dame Brizard, spécialiste éducation du Nouvel Obs, avait comparé, elle, le pourcentage de bacheliers par rapport à une classe d’âge en 1936 (3%) avec le pourcentage de reçus à la session du bac de 2007 (83,3 %) !

** Voir l'analyse de P. Watrelot sur le gaucho-conservatisme du programme éducatif de Mélenchon.

 

A lire aussi :

"Qui veut tuer l’école ?" sur le site de Questions de classe

 

 

 

Pour les plus jeunes lecteurs de ce déblog-notes précisons que le titre - PP le Loco - fait allusion à Pépé le Moko, film de Duvivier de 1937...

 

 

Ce "loco" n'a pas grand chose à voir avec celui sympathique de Julien Clerc - le Praud est un loco furieux !

Mais on peut préférer la version originale :

Balada para un loco - Astor Piazzolla et Amelita Baltar

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 19:19
Révolte des profs de classes préparatoires !

« Peillon, t’es foutu, les profs de prépas sont dans la rue ! » Coiffés d’une toque magistrale, va-t-on voir défiler les professeurs de classes préparatoires, de la Bastille à la République, le 9 décembre ? Et SNALC et SNES ont déposé un préavis de grève ! Motif de leur ire : une atteinte inadmissible à leurs avantages acquis.

Mais si on supprimait les grandes écoles et ces prépas coûteuses et élitistes ?

Toges

Toges

Vincent Peillon vient de lancer un grand chantier casse-gueule : la réforme du métier d’enseignant. Le ministère veut incidemment remettre à plat les décharges de service, dont celles des professeurs des classes prépa. Leur obligation de service, comme on dit à l’éducation nationale, est de dix heures de cours par semaine. Mais si l’effectif de la prépa dépasse les 35, ils bénéficient d’une heure de décharge. Et quand ils enseignent en seconde année, une nouvelle heure de décharge leur est allouée. A tort pour les intéressés sans doute, le ministère semble considérer que des effectifs de plus de 35 avec un public sélectionné ce n’est pas anormal. Et qu’en deuxième année, les étudiants des prépas disparaissent aux congés de Printemps, pour passer les concours, donc que les profs n’ayant plus cours dès le mois de Mai, une heure de décharge ne s’impose absolument pas.

 

« En cumulant traitement, heures supplémentaires et heures d’interrogation orale (les « heures de colle »), un professeur de classe prépa gagne en moyenne 4.800 euros nets par mois ; un professeur de chaire supérieure*, 5.700 euros… avec, en fin de carrière et en cumulant le maximum d’heures supplémentaires et d’heures de colle, la perspective d’émoluments pouvant atteindre 9.800 euros nets comme l’avait évoqué la Cour des comptes dans un rapport récent. » (Revue de presse du CRAP)

 

Comme défendre bec et ongle des avantages acquis qui, vu de l’extérieur de l’educnat, peuvent sembler abusifs, les profs de prépas affirment que ce sont les classes préparatoires aux grandes écoles qui sont visées. Il faut dire que ces CPGE et leurs enseignants n’ont pas une image de marque reluisante : élitistes, injustes, maltraitantes, avec des maîtres arrogants, formatant des bêtes à concours… Cette caricature reste peut-être proche de la réalité des prépas des « grands lycées » des grandes villes, à commencer par Paris. Elle ne s’applique pas aux prépas qui se sont créées dans des lycées de banlieues et de villes moyennes, depuis quelques années et qui ont parfois peine à recruter.

 

Si l’on en croit Carole Daverne et Yves Duterq (Les bons élèves. Expériences et cadres de formation, PUF), face à des publics moins pré-formatés aux méthodes de travail et au niveau d’exigence des prépas à l’ancienne, les enseignants ont dû développer une stratégie d’empowement, ils ont inventé une pédagogie  - eh oui ! – pour permettre aux élèves de se dépasser. Ainsi les fameuses heures de colle ne sont plus des moments un peu sadiques où le maître fait mesurer à l’étudiant toute la distance qui le sépare de la réussite au concours, mais l'occasion de mieux connaître ses difficultés et de le guider de façon individualisée. La proximité passe aussi par les courriels et les coups de téléphone. Le climat n’est donc pas celui d’un bagne scolaire. (Le café pédagogique)

Et là, plutôt qu’une décharge de service, c’est une limitation des effectifs pour permettre ces liens prof-élèves qui s’impose. Mais quand il s’agit de proférer le Savoir du haut de sa chaire, fût-elle supérieure, qu’importe qu’il y ait 35 ou 48 auditeurs.

Les ruptures de courbe sont dues à des changements de modes de calculs ; les IUT ont été fondues dans les universités;

Les ruptures de courbe sont dues à des changements de modes de calculs ; les IUT ont été fondues dans les universités;

Un modèle pour l’université ?

 

C’est ce que disent les auteurs, mais ils n’ignorent pas que ce modèle a un coût. En moyenne un élève de CPGE coûte 37% de plus qu’un étudiant (15 020 contre 10 940€). De plus ces classes restent comme ils disent très genrée : en schématisant à peine, 3/4 de filles en prépas littéraires, 1/4 en prépas scientifiques et globalement un peu plus de 40%. Surtout, alors que globalement, en 2011, dans l’enseignement supérieur, 30% des étudiants sont enfants de cadres ou de professions intellectuelles supérieures et 22% de famille d’ouvriers, de retraités ou d’inactifs, en CPGE, 50% sont fils de cadres supérieurs ou membres de professions libérales, et 12 % côté ouvriers, retraités ou inactifs. Situation pratiquement inchangée depuis 2001, alors que la création de nouvelles prépas, hors des bastions traditionnels, avait pour but d’en élargir le recrutement.

 

Faut-il donc, finalement, supprimer les prépas et inviter leurs enseignants à rejoindre les universités ? En toute logique, il faudrait alors supprimer nos grandes écoles. Impensable ! Ministres ou anciens ministres, anciens élèves de Sciences Po, Polytechnique, ENS, HEC, etc., sans oublier l’ENA, dans une véritable union sacrée, défendraient nos chères – ô combien – et élitistes grandes écoles. Se dresseraient aussi les farouches républicains –trotskystes lambertistes en tête - pour défendre ces inaliénables institutions de notre République ! Alors que, comme le souligne ironiquement Baudelot (prof à l’ENS, au demeurant), classes prépas et grandes écoles sont un « héritage composite qui réunit des aspects empruntés aux Collèges des Jésuites, à la formation des officiers des corps techniques des armées de l’Ancien régime et de l’Empire ». Le goupillon et le sabre ! Une belle « exception française » !

 

Alors rêvons. Rêvons d’une Université qui aurait les moyens des CPGE et qui mettrait réellement en place une stratégie d’empowement. Rêvons de grandes écoles grandes ouvertes aux enfants d’ouvriers et d’employés donc capables de sortir de leur malthusianisme et d’imaginer des parcours d’accès différenciés. Rêvons…

 

 

* Invention de Georges Pompidou – lui-même ex-prof de prépa avant de se reconvertir dans des activités encore plus lucratives – le prof de chaire supérieure a vocation à enseigner dans les fameuses classes préparatoires et ne relève que de l’Inspection générale de sa discipline. Mais tous les profs de prépas ne sont pas automatiquement de chaire supérieure.

 

 

Annexe 1

Professeur en classes prépas, le décret Peillon m'enlèverait plus de 10% de mes revenus tel est le titre d'une contribution d'un prof de prépa dans "Le Plus" (où l'article ci-dessus est interdit de publication)

Titre doublement mensonger :

1°) Pour le moment, il n'y a aucun "décret Peillon"

2°) La virtuelle suppression d'une ou deux heures de décharge, créée ne l'oublions pas pour alléger la charge de travail, alourdirait ladite charge, mais ne changerait rien à la rémunération. Autrement dit, au lieu de travailler 8 ou 9h, les profs de prépas qui bénéficient de ces décharges reviendraient à 10 h (sans perte de salaire bien sûr).

 

Evidemmernt, je ne suis pas naïf, la décharge censée alléger se transforme, en fait, en Heures Sup, mais même dans cette hypothèse - vu que les HS sont moins payées que les heures de base (et qu'elles s'ajoutent, au moins, aux "heures de colle") leur éventuelle suppression ne ferait pas baisser 10% des revenus du Monsieur qui ose écrire cela.

 

Ayant eu l'audace de commenter cet article, je me suis vu pris à partie sévérement - mais pas toujours très honnêtement - par des professeurs de CPGE. Voir les commentaires sous l'article.

 

Annexe 2

Ces dernières semaines, (…) la question du service des enseignants de classes préparatoires aux grandes écoles a donné lieu à des inquiétudes et à de la désinformation. Vincent Peillon tient à rappeler les principes qui le guident dans ces discussions, et les propositions qu’il a pu faire. Tout d’abord, il réaffirme son attachement aux classes préparatoires : à aucun moment il n’a été envisagé de remettre en cause leur existence ou leur fonctionnement. Il reconnaît la grande qualité de ces formations, ainsi que le mérite et le dévouement des enseignants qui y exercent. Conformément au principe général des discussions portant sur les métiers, l’objectif est d’harmoniser des situations disparates entre les enseignants de classes préparatoires et en aucun cas d’opposer une catégorie d’enseignants aux autres. Sur cette base, les propositions qui ont été faites concernent l’ensemble des enseignants du second degré ; elles reposent sur l’introduction d’un système unifié de pondération visant à reconnaître les charges de travail spécifiques. Ainsi, une heure d’enseignement dans une classe à examen, au lycée, vaudra 1,1 heure ; une heure d’enseignement dans une section de technicien supérieur vaudra 1,25 heure ; et une heure d’enseignement en classe préparatoire vaudra 1,5 heure. Par-là sont reconnus le haut niveau d’exigence de ces enseignements ainsi que l’importance du temps consacré aux corrections de copies. En conséquence, l’obligation réglementaire de service des enseignants de classes préparatoires est portée à 10 heures hebdomadaires pour tous.

Extrait de Questions d’actualité n°395 – 07/12/2013 - Najat Vallaud-Belkacem

 

 

Pour compléter : une chronique de Luc Le Vaillant "Passons les prépas de vi(d)e à trépas"

 

"Vincent Peillon vient de reculer devant les enseignants des classes préparatoires aux grandes écoles. Arc-boutés sur leur statut, ces esprits supérieurs se dispensent de tout soutien envers leurs jeunes collègues envoyés au front des ZEP. Sous couvert d’excellence à préserver, ces éleveurs de champions se cantonnent dans les beaux quartiers qu’ils redorent d’un vernis culturel fendillé. Très certainement dévoués à leur brillants élèves, ces inamovibles veulent aussi pouvoir continuer à se goinfrer d’heures supplémentaires, histoire de truffer gras des rémunérations déjà joufflues.

D’accord, d’accord, il y a bien quelques prépas dans les secteurs disgraciés..." Lire la suite

Annexe 3: échanges de courriers

 

Le courrier des lecteurs du Nel Obs du 7 janvier 2014 comportait, sur 4 extraits de lettres publiés, un long extrait d’un courrier des élèves de khâgne et hypokhâgne d’un lycée d’Avignon. Lettre qui faisait l’objet d’un commentaire élogieux du responsable de la rubrique, ancien khâgneux lui-même.

Faut-il rappeler que la polémique sur les heures de décharge des profs de prépa datait de fin novembre (voir l’article du Nel Obs du 01/12/13) ? et, qu’en sus, les élèves d’Avignon s’en prenait à un article qui lui remontait au mois d’octobre … 2012 !

 

D’où l’envoi d’un courrier au Nel Obs

 

Classe prépa : on nous bourre le mou !

 

Bizarre, bizarre ! le courrier des lecteurs, non seulement publie une assez attristante lettre d’élèves « de khâgne et d’hypokhâgne » d’Avignon, mais son responsable, G. Malaurie, en rajoute une couche, en tant « qu’ancien khâgneux » ! « Une authentique fraîcheur », « une plaidoirie qui tient la route » et une affirmation fausse : Peillon n’avait absolument pas remis en cause le maximum de service de dix heures des profs de prépas. Pas plus, d’ailleurs, qu’il n’avait remis en cause l’existence même de ce type de classe ? Ce que tentaient de faire croire les profs de prépas. Et G. Malaurie.

 

Rappelons d’abord, aux grands adeptes de la « méritocratie » qu’un étudiant en université (IUT, plus coûteuses, comprises) coûte en moyenne 10 940 euros, un élève de prépa 15 020.

 

Rappelons ensuite que Peillon, avant de reculer assez lâchement, voulait uniquement supprimer des « décharges de service ». L’une au moins était assez cocasse puisque, par définition, ces classes préparent  aux grandes écoles, or les profs enseignant en 2e année, l’année même où ces classes concrétisaient leur objectif, avaient droit à une heure de décharge. Décharges justifiées en principe par la surcharge de travail mais qui permettaient en fait de se gaver d’heures supplémentaires. Rappelons donc,  aussi, que vu la lourdeur de la tâche, l’agrégé qui ne fait déjà que 15 h en secondaire, voyait son service réduit à 10 en CPGE , un tiers de service en moins !

 

Rappelons enfin que les chiffres de boursiers avancés sont du pipeau. Ou si l’on préfère du Pécresse qui a inventé des boursiers à taux zéro.

 

Ces classes restent très genrée : en schématisant à peine, 3/4 de filles en prépas littéraires, 1/4 en prépas scientifiques et globalement un peu plus de 40%. Surtout, alors que globalement, en 2011, dans l’enseignement supérieur, 30% des étudiants sont enfants de cadres ou de professions intellectuelles supérieures et 22% de famille d’ouvriers, de retraités ou d’inactifs, en CPGE, 50% sont fils de cadres supérieurs ou membres de professions libérales, et 12 % côté ouvriers, retraités ou inactifs. Situation pratiquement inchangée depuis 2001, alors que la création de nouvelles prépas, hors des bastions traditionnels, avait pour but d’en élargir le recrutement.

 

J. F. Launay

 

Réponse de Guillaume Malaurie

Merci de votre réaction . 

Mais je ne discerne pas très bien ce que vous estimez " bizarre bizarre". 

 Et en quoi ce ne serait suspect  d'être " grand adepte de la méritocratie". Je ne dis pas que les Profs de classes   doivent être à l'abri des réformes à caractère budgétaire.

Mais si les boursiers dans les classes prépas, c'est du "pipeau" - ça n'a pas l'air d'être le cas à Avignon- , quelle conclusion faut-il en tirer ? Supprimer les prépas  ? Ou multiplier  le nombre de boursiers ?

 

Qu'il faille réformer, c'est très bien et mettre de l'équité là où ça manque, c'est encore mieux . mais  sombrer dans un égalitarisme étroit, c'est risquer de mettre par terre un enseignement qui continue à faire ses preuves.  penser que la charge de travail pour préparer des élèves aux ENS ou l'X ou aux grandes écoles scientifiques est le même  que celui fourni pour préparer à une licence me semble peu ... "équitable".

 

Et surtout ouvrir aux grands vents de l'enseignement privé le secteur qui reste encore du domaine public. La rémunération des profs de prépas cous choque ? Et pas celles d'Ipesup  ? Ou de Hec et des innombrables écoles de commerce ?

 

Pardonnez moi , mais je préfère une sélection par le mérite à une sélection par l'argent. Si le système ne marche plus correctement, mieux vaut à mon sens l'amender plutôt  que de le tuer .

 

Trés cordialement

Guillaume Malaurie

 

Cette réponse feint donc de ne pas comprendre l'incongruité de cette insistance sur un sujet classé. Et elle confirme que G. Malaurie, marchant sur les brisées des indignés profs de prépas, veut faire croire que Peillon voulait supprimer les CPGE. Ce qui est faux et que le journaliste ne pouvait l'ignorer :

La rémunération des profs de prépas vous choque ? », me demandez-vous. Non. Et, je l’ai écrit je crois dans des commentaires d’articles, au moment où l’affaire faisait grand bruit, il est somme toute normal que des salariés défendent leurs fameux droits acquis. Mais, les observateurs peuvent s’interroger, eux, sur ces fameux droits, sur ces heures dites de « décharge » qui ne déchargent rien puisqu’elles servent à toucher des heures sup et dont la justification peut paraître un peu tirée par les cheveux.

 

La fameuse « méritocratie » dont vous vous gargarisez aboutit, globalement, et malgré la multiplication des  prépas, à ce que la proportion d’élèves issus des catégories les moins aisées, à commencer par les fils d’ouvriers, stagne depuis plus de 10 ans et que les « fils d’archevêque » - fils de profs d’abord, de cadres supérieurs, de professions libérales – forment toujours la majorité des « méritants »."

 

Je terminais ma missive par une auto-citation sur l'impossible suppression des prépas puisque liée à celle des grandes écoles.

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