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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 22:52

Nommée au CSA par celui qui fait Président, Françoise Laborde est vraiment « The right woman, in the right place ».

 

Devançant les imbécillités de SUD à Saint-Lazare, elle, qui émarge quand même au service public de la télé, avait non seulement su dénoncer le corporatisme indigne des cheminots, mais accuser leurs devanciers de collaboration. Et oui, vous les naïfs - et un peu anciens - ,qui avaient regardé, pleins d'admiration, la « Bataille du rail » de René Clément (1946)  vous vous êtes fait avoir. La SNCF de l'époque ne se mettait pas en grève comme aujourd'hui ! N'essayez pas d'expliquer à la Dame, née en 1953, qu'à cette époque (1940-45) la France était sous domination allemande. Apparemment, déjà, le système éducatif qu'elle a subi ne lui a pas donné le minimum de culture historique qu'on est en droit d'attendre d'une journaliste du service public.

 

« The right woman » car consciente des déficiences du service public de l'éducation nationale, dont elle fut, on le voit victime, elle invita, à deux reprises, le grand spécialiste du crétinisme, J. P . Brighelli, immortel auteur, de la « Fabrique de crétins ». Reçu dans « Les quatre vérités », il put s'entendre dire cette remarque sans complaisance aucune de la dame qui le recevait : « On est parti de cette idée : on ne disait plus (on continue d'ailleurs, on ne dit plus) l'élève, mais l'apprenant, c'est ce qu'on continue à apprendre dans les IUFM. On continue à dire que l'élève construit lui-même son savoir. Pauvre bichon ! Comme s'il pouvait y arriver tout seul ! Enfin ça, c'est mon sentiment personnel, mais c'est aussi ce que vous dites dans vos livres. » C'est de l'interview choc, ça, où je ne m'y connais pas ! Ainsi, poussé dans ses derniers retranchement, le crétin de la fabrique, ne put que répondre piteusement qu'il était d'accord avec elle.

Avec la même pugnacité, elle réinvita le même un peu plus tard. Nul (c'est le cas de le dire) ne se souvient qu'à l'époque (octobre 2006) un certain Redecker, prof de philo qui se prétendait philosophe, ayant commis une « libre opinion » où il pillait un article d'une encyclopédie dont il déformait le propos, avait été anonymement menacé de mort. La nullité évidente de ses propos n'empêchait pas, bien sûr, la liberté de les émettre. Le crétin de la fabrique, à nouveau invité aux quatre vérités ( ?)  s'en prend au MRAP (dans un style assez décousu. : « Ce sont juste de GROS ENFOIRES. Je le dis au Mrap en face, très clair.. ».) . Il cite évidemment la phrase attribuée à Voltaire : « On a le droit de tout dire tant qu'on ne s'attaque pas aux personnes, et on doit soutenir à fond ce droit, y compris quand on ne partage pas les idées de ceux qui s'expriment. C'était l'idée de Voltaire. C'est : ''Je n'approuve pas ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez continuer à le dire.'' » Pour s'entendre répondre :  "Merci Jean-Paul, de cette belle leçon de philosophie.". Admirons au passage le « Jean- Paul » qui dénote toute la distance déontologique de la journaliste et de son invité.

 

Mais Mme Laborde, déléguée syndicale, a tenu à faire savoir qu'elle était contre la suppression de la pub sur les chaînes publiques. Elle avait oublié que le problème n'était pas la suppression de la pub, mais la compensation de la perte financière pour le service public auquel elle était censée appartenir !

 

Décidément c'est « The right - très right - woman » dans un CSA dont celui qui fait président (et qui vient de la nommer) a confié qu'il était aux ordres et que donc, pour mettre fin à l'hypocrisie, il fallait le priver de la nomination du Président de France Télévisions, pour la confier à lui-même !

 

Si ça nous évite d'être obligé de zapper quand la dame fait les remplacements pendant les vacances, c'est une excellente nouvelle !

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 15:39

 

 Pour ceux qui n’auraient pas encore compris où je me situe, cette citation issue d’un torche-cul virtuel intitulé « Riposte laïque » : « Faudrait-il aller jusqu’à applaudir l’ineffable pape de la laïcité ouverte, Baubérot*, qui, dans « Le Monde » gémit que Sarkozy va trop loin, et remet en cause la laïcité ? Pourtant, Baubérot fut le seul membre de la commission Stasi à avoir voté contre une loi contre les signes religieux à l’école. Il a condamné les dessinateurs danois, et ceux qui, en France, soutenaient les caricatures du prophète, au nom de la liberté d’expression.

Ce sont pourtant les Baubérot et consorts qui ont préparé la « laïcité positive » de Nicolas Sarkozy. Elle n’est que le prolongement de la laïcité « ouverte », « dynamique », « moderne » « apaisée », « rénovée », que plein d’associations dites de gauche, comme le Mrap, la LDH, la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, les Verts, la LCR, le PCF, de nombreux élus socialistes et bien d’autres ont mise en avant, depuis plus de vingt ans ».

 

Tout y est ou presque : attaque ad hominem, d’abord. Il faut défendre farouchement la liberté d’expression, sauf pour Baubérot qui n’a d’ailleurs pas voté contre (non pas la loi, c’est le parlement qui la vote, mais la proposition de faire une loi de la commission Stasi) mais s’est abstenu (lâchement commenteront les amis de ces forcenés). Il n’a pas, sauf preuves contraires, condamné quoi que ce soit, mais il lui fut reproché, à propos de Redecker (au fait qui a encore entendu parler de ce faux martyr) d’avoir appliqué le précepte attribué à Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » Ce qu’il a écrit dans Le Monde est-il juste ou pas, nul ne le saura : il gémit

 

La suite est encore plus croustillante : « ce sont les Baubérot et consorts » qui sont finalement complices de notre chanoine du Latran. Suivent quelques adjectifs dont on ignore qui les a émis. Et la liste des consorts est finalement flatteuse pour l’horrible Baubérot puisque on y trouve la Ligue des Droits de l’Homme** (née en 1898 avec l’affaire Dreyfus) et la Ligue de l’enseignement créée en 1866 et qui se battait pour une école gratuite, obligatoire et laïque !

 

S’il fallait choisir, on aura compris que je me trouve infiniment mieux du côté de ces consorts que de celui de ces soi-disant laïcs qui, par leurs outrances délibérées, font le jeu de ceux qu’ils feignent de combattre (les grands Républicains plumes du nabot : Guaino et Gallo).

Non, cette prétendue laïcité n’a rien à voir avec celle d’un Aristide Briand, le maître d’œuvre de la loi de 1905.

 

* Dans une discussion un peu tendue avec un ami de presque 40 ans, celui-ci n’hésita pas à qualifier Baubérot d’intégriste : provocation peut-être, mais quand même indice d’une certaine incapacité à passer de l’anathème à l’argumentation : je fréquente le blog de « l’intégriste » et n’hésite pas à y mettre quelques commentaires, que je crois, à tort ou à raison, argumentés.  J’ai reçu (et fait suivre) les commentaires de la LDH sur le discours du chanoine de Latran : j’attends que l’on m’explique en quoi ils sont complaisants. Sur ce blog, j’ai exprimé tout le mal que je pensais des propos de notre Ouf 1er, pour autant je n’adhère pas à la nouvelle « croisade » anti-voile que certain(e)s faux(sses) laïques sont en train de fomenter (voir Sus à la Halde).

**
En ce début d’année 2008, c’est d’abord aux instituteurs de la République que la Ligue des droits de l’Homme tient à adresser ses vœux les plus solidaires. A ces instituteurs que le Président de la République, inconscient des devoirs de sa charge, a insultés dans l’homélie qu’il a prononcée le 20 décembre dernier comme « chanoine du Latran ».

Selon Nicolas Sarkozy, « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».

Le monde est plein de « fous de Dieu » qui, portés par une « espérance » délirante, poussent leur « engagement » jusqu’à « la radicalité du sacrifice de leur vie »… et de centaines d’autres vies innocentes. Le tout au nom de « la différence entre le bien et le mal » et de la purification des âmes.

Qu’en tant qu’individu Monsieur Sarkozy mette ces valeurs au pinacle n’est qu’un signe de plus de son ancrage, derrière l’agitation d’une communication « décomplexée », dans les valeurs les plus traditionalistes de la société française.

Mais qu’en tant que Président de la République française il mette le curé au-dessus de l’instituteur comme responsable de « la transmission des valeurs », qu’il ignore à ce point ce que sont précisément les valeurs de la République qu’il est censé représenter, témoigne de l’ampleur de la crise politique et morale qu’aggrave son exercice de la fonction présidentielle.

L’article 1er de la Constitution définit la République française comme « laïque, démocratique et sociale ».

« Laïque », elle refuse le mélange entre convictions religieuses et exercice des responsabilités politiques.

« Démocratique », elle refuse la concentration des pouvoirs entre les mains d’un « Président-Soleil » entouré de « collaborateurs » et de courtisans.

« Sociale », elle refuse la juxtaposition d’un « bouclier fiscal » pour les plus riches et de la régression du « bouclier social » pour les plus pauvres.

Ce n’est pas seulement dans les jets privés, les yachts et au « Fouquet’s » que s’étale le mépris des privilégiés pour cette fameuse « France qui se lève tôt ». C’est aussi dans le cynisme avec lequel sont foulées aux pieds, jour après jour, les valeurs républicaines.

La LDH salue donc d’abord, aujourd’hui, ces instituteurs qui, à ses yeux, restent les mieux à même de transmettre le respect des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité et de solidarité. Et elle souhaite que 2008 donne à tous les Français plus d’occasions qu’en 2007 de retrouver, face au spectacle que donne la représentation politique, confiance en l’avenir de la République.

Paris, le 3 janvier

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