Dans la série comparaison stupide, le CIC – vous savez la banque qui nous présente un banquier anonyme et incompétent que son client abandonne pour l’agence CIC, comme par hasard de l’autre côté de la rue – fait très fort.
Si l’on lit bien, en 1980 même pas 3 candidats sur 10 obtenaient le bac, plus de 70 % d’échecs ! Tandis qu’en 2014, ce taux d’échecs est tombé à 12 %.
Or, sont en fait comparés le taux de bacheliers dans une génération en 1980 avec le taux de réussite aux bacs – généraux, technologiques et professionnels - en 2014.
Avec, en plus, une erreur, puisque la proportion de bacheliers dans une génération n’était que de 26 % en 1980. En revanche le taux de réussite global, la même année, était de 64 %
En 2014, : le pourcentage de bacheliers dans une génération s'approche des 80%.
Il est vrai que ce type d’erreur n’est pas commise que par des banquiers. Ainsi, Caroline Brizard, a fait plus fort encore : « en 1936 : moins de 3 % de reçus, en 2007 : 83,3 % » (« Faut-il supprimer le bac ? » Nel Obs 17/01/08).
Or Mme Brizard était censée être une journaliste spécialisée du Nouvel Observateur, ce qui ne l’empêchait pas d’émettre cette splendide stupidité. Il est sûr que les candidats au bachot de 1936 n’étaient pas minables au point d’échouer à 97 % ! En revanche, si la proportion de bacheliers dans une génération était d’à peine 3% en 1936, elle était de 64% en 2007, et non de 83,3.
Inutile de dire que la gentille lettre rectificative n’est jamais parue dans le Courrier des lecteurs du Nel Obs à l’époque et Mme Brizard n’a même pas jugé bon de publier un bref erratum.
Ici on peut conseiller à nos banquiers de se consacrer aux taux actuariels bruts ou pas plutôt qu’aux taux de réussite au bac ! Qu'ils laissent aux Finkielkraut, Julliard et consorts le soin de nous abreuver de déclarations outrancières à base de données biaisées.
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