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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 17:34

Qu’une étudiante, par sottise ou mauvaise foi, en tout cas obscurantisme, dénonce à tort un·e enseignant·e c’est regrettable, mais que les administrateurs de l’université concernée, loin de défendre la liberté académique, reprennent à leur compte l’accusation de l’étudiante et sanctionnent l’enseignante attaquée, c’est là le scandale. Et qu’on ne vienne pas parler de wokisme : cette intolérance imbécile ne prospère que sur la lâcheté des administrations universitaires.

Wokisme ? Non ! Obscurantisme et lâcheté !

L'université Hamline du Minnesota est une université privée de St. Paul qui compte environ 1 800 étudiants de premier cycle. Erika López Prater y a a été embauchée pour enseigner un cours d'art mondial.

Lors d’un cours en ligne, le 6 octobre 2022, elle a montré deux peintures médiévales représentant le prophète Mahomet. 

Wokisme ? Non ! Obscurantisme et lâcheté !

L'une est une œuvre du XIVe siècle intitulée "Le prophète Muhammad recevant la révélation de l'ange Gabriel". L'image apparaît dans l'une des premières histoires islamiques illustrées connues, "Jami al-tawarikh", de Rashid-al-Din et représente l'ange Gabriel donnant à Muhammad sa première révélation coranique; dans l'Islam, le Coran est le texte le plus sacré et considéré comme la parole de Dieu.

« La scène, très connue et maintes fois commentée, fait étrangement écho à l’iconographie chrétienne de l’Annonciation, dans laquelle ce même Gabriel vient révéler à Marie qu’elle est enceinte du Christ. Dans un cas, c’est Marie qui met au monde la Parole faite homme ; dans l’autre, c’est Muhammad qui transmet la Parole faite livre. » (Le Monde)

Wokisme ? Non ! Obscurantisme et lâcheté !

Au cours du même cours, López Prater a également affiché une image du XVIe siècle de Muhammad, montrée avec un voile sur son visage et son corps. Seules ses mains sont visibles.

Dans la présentation du programme elle avait averti que des images de personnages saints, dont le prophète Mahomet et le Bouddha, seraient montrées dans les cours. Lors du cours fatidique, elle a prévenu que les deux images seraient affichées et que les étudiant·e·s craignant d’être choqué·e·s n’avaient qu’à éteindre leur écran.

Présidente de l'Association des étudiants musulmans de l'Université, Aram Wedatalla, était dans la classe en ligne. À la vue des reproductions, "Je me dis, 'cela ne peut pas être réel'". "En tant que musulmane et noire, je n'ai pas l'impression d'appartenir, et je ne pense pas que j'appartiendrai jamais à une communauté où ils ne me valorisent pas en tant que membre, et ils ne montrent pas le même respect que je leur témoigne."

Donc, cette étudiante s’est inscrite à ce cours où elle a été doublement avertie et joue, avec une malhonnêteté intellectuelle évidente, le jeu de la discrimination.

Et avec succès. Car elle dispose d’une caisse de résonance avec le journal étudiant de l’université et l’appui d’étudiants musulmans (qui n’ont pas suivi le cours).

Et l’administration suit : l'administrateur principal David Everett le 7 novembre décrivait l'incident comme "indéniablement inconsidéré, irrespectueux et islamophobe". La présidente de l’établissement, elle, cosignait un mail selon lequel "le respect des étudiants musulmans aurait dû primer sur la liberté académique".

« Comment en est-on arrivé là ? L’étudiante, ainsi que l’administration universitaire, croyait que l’islam interdit strictement la représentation du Prophète, croyance dont l’existence même de cette peinture (parmi des milliers d’autres images) prouve la fausseté. Certes, dans l’islam, comme, du reste, dans le judaïsme et le christianisme, les images peuvent poser problème ; certains affirment que leur utilisation est sacrilège, qu’elle se substitue à l’adoration du vrai Dieu. Dans le christianisme, des vagues d’iconoclasme ont eu lieu, notamment celle qui secoua l’Empire byzantin aux VIIIe et IXe siècles, puis celle provoquée par la réforme protestante, aux XVIe et XVIIe siècles. (…)

L’islam, pour sa part, est aniconique dès le début : les images de personnes sont absentes des mosquées et autres lieux saints (…) En revanche, dans l’art profane et les manuscrits à peintures, destinés surtout à une élite qui fréquentait les cours princières, une riche iconographie de l’histoire sainte musulmane se développe, à partir du XIIIe siècle. Le prophète Muhammad y est souvent représenté, parfois voilé, parfois à visage découvert. » (Le Monde)

Wokisme ? Non ! Obscurantisme et lâcheté !

Mais loin de passer sous les radars, cette position de l’université Hamline a suscité la polémique.

Si le 4 janvier une association de défense des libertés civiles a saisi le conseil de l’enseignement supérieur ‘américain’ sur cette atteinte à la liberté d’enseignement, c’est dès fin décembre qu’Amna Khalid, professor of history at Carleton College (Northfield, Minnesota) écrivait dans une revue universitaire un article de protestation titrée « Most of all, I am offended as a Muslim ».

Dans un entretien avec une radio locale elle déclarait :

« Je suis offensé en tant que professeur, car c'est une violation de la liberté académique des professeurs qui enseignent en classe. 

Je suis également offensé en tant qu'historienne, car la position de l'administration selon laquelle vous ne pouvez pas montrer des documents originaux comme ceux-ci va complètement à l'encontre de ce que nous, en tant qu'historiens, faisons dans nos classes.

Troisièmement, et c'est le plus important, je suis offensé en tant que musulman, parce que la position adoptée par l'administration consiste essentiellement à affirmer qu'il n'y a qu'une seule version de l'islam, qui est la version valide, et c'est un effacement de la tradition islamique qui est très , très riche et varié. Donc mon problème avec l'administration, le plus important, c'est qu'ils approuvent une vision particulière de l'Islam, et ce faisant, ils réduisent au silence tous les musulmans qui ne souscrivent pas à cette vision. »

Aram Wedatalla, lors de la conférence de presse de la section du Minnesota du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) à Minneapolis. Son accusation d’islamophobie, pour avoir montré une gravure représentant Muhammad,, a conduit à la décision de l’université d’Hamline de ne pas renouveler le contrat de la Professeure visée et a ouvert un débat national autour de la liberté d'expression et des croyances religieuses

Aram Wedatalla, lors de la conférence de presse de la section du Minnesota du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) à Minneapolis. Son accusation d’islamophobie, pour avoir montré une gravure représentant Muhammad,, a conduit à la décision de l’université d’Hamline de ne pas renouveler le contrat de la Professeure visée et a ouvert un débat national autour de la liberté d'expression et des croyances religieuses

Et si la section du Minesota du Council on American-Islamic Relations (CAIR) a qualifié, avec prise de parole de l’étudiante à l’origine de l’affaire, l'incident de Hamline d'islamophobe, le bureau national du CAIR s’est inscrit en faux déclarant que l'incident dans ce cours n'était pas islamophobe. Il ajoute que si de nombreux musulmans considèrent les représentations visuelles du prophète Mahomet comme sacrilèges, il convient également de noter que les artistes musulmans ont dessiné des peintures respectueuses du prophète et que "les musulmans sont une communauté diversifiée et nous respectons cette diversité".

Le Conseil musulman des affaires publiques, s’est également prononcé en faveur de López Prater.

Wokisme ? Non ! Obscurantisme et lâcheté !

Et une pétition a été lancée qui, ce 20 janvier 2022, dépasse les 18 000 signatures.

L’administration de l’université d’Hamline a fait d’ailleurs machine arrière : "Sur la base de tout ce que nous avons appris, nous avons déterminé que notre utilisation du terme ‘islamophobe’ était donc erronée". L’aveu est de taille : des instances universitaires sanctionnent une enseignante, sur la seule foi d’une dénonciation, sans même se donner la peine d’instruire l’affaire.

“Si certains pourraient voir dans ce récit un exemple édifiant des dérives de la cancel culture, il ne s’agit pourtant pas d’une présidente d’université partisane d’une idéologie, mais plutôt d’une administration accaparée par une logique libérale, dans laquelle « le client a toujours raison » ”. (Le Monde)

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6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 15:19
« Reine Iza amoureuse »

« Roman érotique ou mystique, Reine Iza amoureuse de François Bonjean (1884-1963) ? Érotique et mystique ? « 

Ainsi commence la présentation de Gérard Chalaye, qui, avec l’accord des petits enfants, a entrepris la réédition de ce roman, joyau de la littérature de l’ère coloniale, paru en 1947. Gérard Chalaye, contributeur de ce blog (ici et encore ici) est un membre éminent de la Société internationale d'études des littératures de l'ère Coloniale (SIELEC) et participe à l’Encyclopédie de la colonisation française (sous la direction d'Alain Ruscio). Bonjean, instituteur puis professeur a parcouru dans sa carrière professorale une partie du monde musulman : Le Caire, Alep, Constantine, Marrakech, Rabat puis Fès, Alger et une échappée vers l’Inde avec Pondichéry, avant de revenir à Fès. Même si, comme le souligne G. Chalaye, Bonjean n’est pas Bracoran, le héros du livre, son personnage principal, est nourri de son expérience.

Outre Iza, l’héroîne marocaine, les deux personnages principaux, le Comte de Bracoran et son compagnon de captivité pendant la Grande Guerre, Guérin, ont des personnalités contrastées, l’un, l’alim du mènzeh, le savant du belvédère, l’autre l’affairiste, l’un presque d’une chasteté monacale, l’autre menant grande et libertine vie, à la Nouba, comme il a baptisée son Riad.

« Reine Iza amoureuse »

"Et l’orgie recommençait à faire claquer au vent sa pourpre bannière semée d’étoiles de clinquant. Tout débutait on ne peut plus sagement. Assortis avec soin, les invités arrivaient vers neuf heures. Imitant à s’y méprendre les gestes d’un maître de maison marocain, Guérin préparait de ses mains le thé à la menthe.

[…]

Tandis que les convives savouraient la pastilla, les chirates accordaient leurs instruments dans la pièce voisine. Portées par des voix langoureuses et par des accords familiers à chaque fibre, les qaçidas agissaient comme des philtres.

C’est à ce moment que Ftaïma, toujours triste et douce, apportait le champagne. Convives et musiciennes vidaient les coupes d’un trait. À demi grises, les chirates chantaient

avec plus de passion.

[…]

Quand la température lui semblait assez montée, Guérin faisait un signe. De derrière chaque portière surgissaient des almées, nacrées, chatoyantes, parées comme châsses.

L’une d’elles enlevait son litham et s’en servait comme d’une écharpe pour danser.

Un poème de Si-Driss l’avait célébrée ainsi :

Bien qu’habituée à laisser voir son visage,

Ito n’a pas voulu quitter

Son beau litham brodé

Même lorsque saoule de vin, de musique et d’amour

Elle a dansé la danse de son pays

Complètement nue au clair de lune !

[…]

À l’aube, la Nouba faisait penser à ces paquebots dont les passagers ont quitté les cabines pour passer la nuit sur le pont."

Extraits

Une des singularités de ce roman qui se déroule dans le Maroc des années 30 (de Bracoran rejoint Guérin à Fès en 1929) est que dans ces protectorats (français et espagnol), la présence des représentants des puissances coloniales n’apparaît absolument pas. Juste une allusion aux affaires indigènes (A.I.) pour pointer leur incompétence.

Et Guérin, le sybarite, n’a pas de mots assez durs à l’encontre des Européennes de la Ville Nouvelle. « Le bar, le ciné, le dancing, les garçonnières se partageaient leurs loisirs. Leur maison, la marmaille se voyaient abandonnées aux domestiques. Les amants étaient encore moins écoutés que les maris. Elles s’employaient, avec les mêmes ruses, à leur passer dans le nez les mêmes anneaux. « Sainte-Vierge qui avez conçu sans péché, accordez-moi la grâce de pécher sans concevoir ! ». Et  la seule française qui apparaisse, personnage le plus caricatural du roman, est une « ethnographe de profession, jeune personne agitée et snob, dont la prétention n’a d’égale que l’ignorance ».

Les seuls Français mâles qui apparaissent, hors de Guérin et de Bracoran, sont deux convertis à l’islam : Si-Ahmed et Si-Abdelkader.

Et la société marocaine décrite continue de vivre selon ses seules règles. « Les histoires d’enfants volés étaient monnaie courante au pays des voleurs de boeufs. » Ainsi de cette Iza bint Abbas « volée, un jour qu’elle avait voulu rejoindre, toute seule à pied, ses parents dans la ferme du caïd. »

On ne déflorera pas l’histoire, en contant comment Iza se retrouve seule avec sa cousine, épouse du Hadj Moustafa, et la servante dans le patio de la maison de Bracoran.

« Reine Iza amoureuse »

"À elles deux, Dalila et Iza n’avaient guère plus de trente- cinq ans.

[…]

Assises, jambes pendantes, sur le bord libre du patio, elles laissèrent tremper dans le petit oued leurs pieds rougis par le henné. L’eau silencieuse se hâtait sur un lit de zéliges. Se sachant à l’abri des regards, elles retirèrent leur séroual pour mieux jouir de la fraîcheur de l’eau et du carrelage.

La nudité, entre Mauresques, n’a rien d’inconvenant. Allant ensemble au hammam, elles ne se soucient pas plus de cacher leur corps que de le montrer. Dalila avait la passion des comparaisons. Elle sortit son sein, dont elle était fière, l’examina minutieusement et pria Iza d’en faire autant. Ses yeux ne faisaient qu’aller de l’une à l’autre gorge. La lumière de fin d’après-midi exaltait les ambres de la jeune chair comme elle le faisait pour les géraniums, les oeillets, les roses, et pour le col des tourterelles. L’occasion parut favorable à Dalila de remettre sur le tapis la question de la couleur des peaux.

Ayant couru s’assurer d’un coup d’oeil que le verrou de l’entrée était toujours poussé, elle ôta sa chemise et dépouilla Iza de la sienne.

[…]

Iza dut parcourir le riad vêtue seulement de sa grâce. Avec la même ingénuité qu’Ève avant la désobéissance, elle se conformait aux indications de Dalila, s’arrêtant tantôt à l’ombre, tantôt au soleil, et attendant dans les deux cas, sans trop d’inquiétude, le résultat de l’examen.

La plupart des femmes, s’exclama Dalila, ont intérêt à ne se montrer nues qu’à travers la vapeur de l’eau chaude Par Dieu ! Par Dieu ! Ce n’est pas ton cas ! Tu n’es pas seulement – tbarak Allah ! – jolie et gracieuse ! Dieu t’a faite belle, entièrement belle ! Tu as les chevilles de ton cou si pur, le nombril de ta petite bouche, les épaules de tes hanches si bien sorties, comme aussi la taille de ta croupe, taille semblable, j’en jure par les anges, à la tige qui porte une lourde rose !

Ce fut au tour de Dalila de recueillir des compliments. Potelée,rebondie, avec des mains et des pieds de poupée, chacun de ses mouvements faisait béer aux anges des fossettes gourmandes, disait Iza, de mots doux et de baisers. Au soleil, elle paraissait presque aussi claire que sa cousine, mais à l’ombre, l’écart allait en augmentant. Foin de la « peau de navet » ! semblait proclamer la gorge aux brunes aréoles. Gloire à la peau d’or !

Dalila la pria de lui tourner le dos. (…) Saisissant le seau, elle en lança le contenu sur les belles épaules. Ce fut le signal de la bataille du riad. L’eau jetait sur les luisantes nudités des écharpes dont l’éphémère tissu se résolvait en arcs-en-ciel."

 

Extraits

Iza va, beaucoup plus tard, décider de ne se vêtir que de sa grâce, lors d’un voyage vers Tanger, sur une plage au dessus de Larache.

« Reine Iza amoureuse »

"Sautillant de roche en roche, elle poussa un cri. Les lames avaient creusé dans le récif une espèce de baignoire dont les bords dessinaient un rond parfait.

[…]

Seule émergeait la tête délicate, couronnée de ses tresses. Elle l’agitait dans tous les sens, s’amusait à tourner sur elle-même, comme une toupie. L’air salin, les rais de soleil, la tiédeur de l’eau, la présence de son Adam la grisaient. Comme lui, elle se serait baignée ! Le besoin d’imitation qui, sur le Continent de la Passion, devient si aisément irrésistible, se trouvait aussi pleinement satisfait que le besoin berbère de rire, de se trémousser, – sans compter celui de plaire, et celui de jouer avec le feu, de voir jusqu’où pouvait aller la soumission de cet homme à la force sans limites ! Le métal pâle et doux des épaules apparaissait et disparaissait au rythme de sa joie. Un instant il entrevit la gorge. L’avait-elle fait exprès ? Elle-même, sans doute, n’aurait su le dire. En vérité, elle se trouvait plus à l’aise nue qu’en maillot. Ayant fait à loisir, la veille, connaissance avec son corps d’homme, il lui semblait naturel d’être nus l’un en face de l’autre, sous le soleil, devant ces blocs également nus, lisses, heureux. Pourquoi sa beauté à elle serait-elle demeurée en reste sur la sienne ? Mais comme elle était femme, il lui fallait en même temps offrir et refuser, montrer et cacher. L’endroit semblait avoir été choisi à souhait pour ce jeu, où d’instinct elle excellait.

Lisant sur son visage le plaisir qu’elle lui faisait, elle ne se préoccupait plus de mettre sur le compte de la poussée de l’eau ce qui venait de sa confiance aussi tendre qu’enflammée. Lentement, elle fit émerger les épaules, arrondies, luisantes comme la colline qui fermait l’horizon. Prenant ses seins dans ses mains comme un couple de jeunes ramiers, elle demanda :

– Vous plaisent-ils, Seigneur ?

La réponse, aussi directe que la question, ne fut pas moins tendre. Il couvrit de baisers la paume de sa main ; puis le dessous, enfin l’extrémité du pouce.

[…]

Elle le conjura de ne pas bouger. Par Dieu ! qu’il était beau, un pied en avant, les bras rendus semblables par sa fougue à des ailes !

[…]

Elle s’était remise à secouer la tête, à tourner sur elle-même, à imprimer à ses épaules le shimmy de la haïdouce. Ivre de liberté, de générosité, elle sautait presque hors de l’eau, appuyée des mains au rebord de la conque.

[…]

Non, elle ne regrettait pas d’avoir procuré l’occasion à Bracoran d’admirer son corps ! Au contraire, elle ne se trouvait pas encore assez nue dans la conque ! Elle brûlait d’en émerger vêtue seulement de sa joie et de la sienne ! Si elle lui avait offert ses seins, c’était parce qu’elle n’avait pu se tenir de le faire ; parce que tendresse et gratitude l’avaient emporté soudain sur la pudeur !"

Extraits

 

La présentation de Gérard Chalaye vous introduira dans le côté mystique du roman. Mais, au moment où certains se gargarisent de salafisme, présenté comme la matrice fondamentaliste du terrorisme islamiste, il est intéressant de voir le fqih (le juriste) Hadj Moustafa, en bon ouahabite, appeler le culte des saints idolâtrie - on ne pouvait rien imaginer de plus contraire à la Sounna – mais avec une sage indulgence, conduire sa femme à la koubba (tombeau) du saint de Sefrou, Sidi Ali Boussarine. Ce marabout, connu de la mer au désert pour commander aux démons, joue d’ailleurs un rôle essentiel dans le mektoub de l’héroïne.

Autrement dit, Wahhabisme (branche du salafisme) n’est pas synonyme de fanatisme.

Anis Al-Djalis, conte arabe Georges Manzana-Pissarro

Anis Al-Djalis, conte arabe Georges Manzana-Pissarro

Bonjean, à travers son roman, fort non seulement de son vécu mais de celui de sa troisième épouse Mejouba Tilali Al Oudihi, dite Lalla Touria, nous fait pénétrer dans cette société de la bourgeoisie marocaine, corsetée dans la caïda, la coutume, la tradition dont les règles s’imposent, et contextualise des mots un peu galvaudés, comme mektoub ou baraka.  Et il donne une synthèse de la religion musulmane dans le véritable examen de passage que fait passer le Hadj Moustafa à de Bracoran, qui vient d’annoncer son adhésion à l’islam (p.242).

Il faudrait aussi évoquer le style qui a le charme nostalgique d’une écriture propice aux belles dictées des années cinquante, comme en témoigne l’extrait tiré du début du roman où de Bracoran, qui assiste au Moussem (la fête annuelle) de Moulay Idriss, se lève au petit matin, dans cette ville sainte.

"Il considéra un moment la ville que l’Idrisside persécuté par Haroun al Rachid était venu bâtir dans le calme vallon. Les maisons fraîchement crépies épousaient la pente en dessinant un huit. Plus de mille ans après l’événement, la fête du constructeur faisait s’épanouir chaque année une ville de toile aux abords de la ville de pierre. Les habitants de l’une et de l’autre dormaient pareillement. Seuls des coqs à la voix enrouée se répondaient de terrasse en terrasse. La lumière frisante, en rosissant la chaux, accentuait les verts des parties à l’ombre. Cernée de tous côtés par l’olivaie, la ville sainte chatoyait, énorme perle baroque sertie de vieil argent.

[…]

Ayant dépassé les vergers d’oliviers, il prit le premier sentier de pâtre en direction de la colline. Il montait sur la pointe des orteils, avec les précautions du chasseur qui veut surprendre le gibier. Singulier gibier ! Des gouttes de rosée en train de s’évaporer sur la feuille de  l’asphodèle ; le parfum pénétrant de l’oeillet sauvage ; la grâce fragile des fleurs du cyste ; l’ombre légère de quelque térébinthe ; le vert étonnamment lumineux des feuilles naissantes du figuier, semblables à autant de petites oreilles ; le roucoulement obstiné de la tourterelle, qui va répétant son secret des jardins du Souss à ceux de Tanger, sûre qu’elle peut livrer ce secret à toutes les brises, puisqu’elle le crie dans la langue du paradis…"

 

Un beau texte pour un concours d’orthographe à Ifrane.

« Reine Iza amoureuse »

Version numérique : 18,99€

NB La photo date de 1955 (concours d'élégance à Aïn Diab).

Les illustrations - sans rapport direct avec le texte - sont tirées de l'oeuvre d'Etienne Dinet, peintre orientaliste, dont le destin est proche de celui de Bracoran, puisqu'il va se convertir à l'islam.

 

En complément deux critiques tirées du Courrier de la SIELEC n° 12

« Reine Iza amoureuse »
« Reine Iza amoureuse »
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27 mars 2018 2 27 /03 /mars /2018 17:41
100 « intellectuels » contre l’islamisme
100 « intellectuels » contre l’islamisme

Le Figaro du 20 mars titre sur l’appel de cent intellectuels contre le « séparatisme islamiste ». Un appel signé entre autres par Finkielkraut bien sûr, Redecker, Elisabeth Levy, Ivan Rioufol, Bruckner, Michèle Tribalat, Françoise Laborde mais aussi Kouchner ou Pierre Nora. Appel accompagné de l’édito de Vincent Trémolet de Villiers et de deux articles.

100 « intellectuels » contre l’islamisme

"Ce ne sont pas nos affinités qui nous réunissent, mais le sentiment qu'un danger menace la liberté en général et pas seulement la liberté de penser", déclarent-ils. "Le nouveau totalitarisme islamiste cherche à gagner du terrain par tous les moyens et à passer pour une victime de l'intolérance".

Le seul élément véritablement concret qu’ils donnent « en exemple de séparatisme [c’est un stage] de formation du syndicat SUD éducation de Seine Saint-Denis sur le racisme à l'école et dans la République, où deux ateliers étaient en non-mixité raciale... Affaire rebattue qui témoignait plus du gauchisme que d'un bouleversement de la société...  Mais la preuve du diable est qu'on ne le voit pas ... Et l'on a l'impression de diables familiers que l'on agite pour les fidèles lecteurs du Figaro... » (C. Askolovitch*).  

Affaire rebattue et qui doit être d’ailleurs remise à son échelle : un stage d’une section départementale d’un syndicat minoritaire qui a organisé librement son programme. Certains ont opposé que le congé formation est finalement financé par l’argent public : on voit bien, derrière le faux bon sens, se pointer une sorte d’imprimatur préalable (avec contrôle du déroulement). La liberté syndicale passerait à la poubelle. Comme la liberté de réunion d’ailleurs. Plus d’amicale des bocains – originaires du bocage – dans le Sud-Vendée pour cause de communautarisme ?

On peut trouver stupide et le dire – liberté d’expression – ce type d’atelier, pas demander qu’on l’interdise.

Article premier  de  la  loi  du  9  décembre  1905 concernant  la séparation  des  Églises  et  de  l'État :

« La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions  (...)  édictées dans l'intérêt de l'ordre public. »

La  laïcité repose  sur la  séparation  des  Églises  et  de  l’État,  ce  qui  implique  que  les religions  ne  s’immiscent  pas  dans  le  fonctionnement  des  pouvoirs  publics  et  que  les pouvoirs publics ne s’ingèrent pas dans le fonctionnement des institutions religieuses.

Donc de deux choses l’une, soit cet « islamisme » dénoncé – ce ‘salafisme’ pour Valls – viole l’ordre public et il doit être non seulement dénoncé mais les agents de cette violation poursuivis, soit c’est une déclinaison intégriste d’une religion, comme il peut y en avoir dans d’autres religions, et ce n’est pas du ressort de la puissance publique.

Autrement dit encore on poursuit des faits, pas des opinions aussi contraires aux nôtres seraient-elles.

Et c’est donc à partir de SUD éducation que la tribune part en vrille avec l’apartheid. « Et voici qu’aujourd’hui c’est un apartheid d’un nouveau genre qui est proposé à la France, une ségrégation à l’envers** grâce à laquelle les dominés préserveraient leur dignité en se mettant à l’abri des dominants. » L’universalisme républicain est invoqué et la sécession de la communauté nationale est dénoncée. Mais évidemment nos islamistes sournois avancent masqués !

Inutile de dire que tout ce que la toile compte de sites style riposte prétendument laïque a repris l’appel en ironisant et surtout en assénant : non ce n’est pas l’islamisme mais l’islam qui est incompatible avec la France telle qu’ils la voient : sinistre !

Et ce bel appel ne débouche que sur un vœu pieux « Nous voulons vivre dans un monde complet où aucune religion ne fait la loi », ce qui est de fait souhaitable et à rappeler aux évêques de France qui essaient d’imposer leurs dogmes dans le débat sur la bioéthique.

Comme le rappelle Chems Eddine Chitour : l’immense majorité des Français dits musulmans travaillent, construisent et peuvent faire réussir la France. Ils ne demandent qu’à vivre dans la dignité à l’ombre de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». Nul doute que la nation française et le vivre ensemble deviendront un plébiscite de tous les jours, comme l’écrivait Renan.

* Claude Askolovitch note que Claire Brière Blanchet [signataire] fut maoïste, puis une grande journaliste, qui il y a 39 ans, accompagnait la révolution islamiste en Iran... Elle était dans l'avion qui ramena à Téhéran, l'ayatollah Khomeini... La voici désormais contre l'islamisme à la Une du Figaro, cela donne la mesure de la poésie d'un destin.

 

** La vraie ségrégation à l'envers est celle qu'analysaient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, du temps où ils ne récitaient pas une vulgate sous-marxisante, dans Les ghettos du Gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces où ils montrent cette ségrégation urbaine que caricaturait la fameuse chanson « Neuilly-Auteuil-Passy, tel est notre ghetto ».

 

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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 14:30
Jeanne-Emmanuelle Hutin attaque Najat Valaud-Belkacem

   Jeanne-Emmanuelle Hutin qui ne s’est donné la peine que d’être la fille de son père, François-Régis, patron d’Ouest-France, vaticine donc tous les dimanches dans l’édition dominicale. Du haut de cette chaire éditoriale, celle que les mauvaises langues de la rédaction ont surnommé la nouille de bénitier profère un sermon avec saintes citations, le plus souvent… Ainsi, dans la droite et sacrée ligne tradicatho, s’était-elle attaquée à une modeste loi sur la recherche embryonnaire. Inutile de dire qu’elle était farouchement contre le mariage pour tous !

Et là, elle s’en prend – sans la nommer bien sûr – à la Ministre de l’éducation nationale, Najat Valaud-Belkacem, cible privilégiée de la droite rance. Elle envisagerait de mieux encadrer l’autorisation d’ouvrir des écoles privées hors contrat.

L’édito démarre fort à grands coups de mensonges et d’approximations. Mensonge que cette prétendue théorie du genre, approximation grossière sur l’enseignement de l’Arabe et tout le reste, qui n’a rien à voir d’ailleurs avec les modalités d’ouverture d’écoles hors contrat, est à l’avenant.

Or donc, envisager de soumettre l’ouverture d’un établissement scolaire hors contrat à quelques règles serait une atteinte inouïe à la liberté des parents d’imposer à leurs gniards leur étroitesse d’esprit, pardon, j’ai mal lu, de choisir le mode d’éducation de leurs enfants. Une mesure liberticide clame un obscur prof de Droit d’Assas. Pour tout dire une mesure qui, tenez-vous bien, porte la marque du totalitarisme !

Jeanne-Emmanuelle Hutin attaque Najat Valaud-Belkacem

  Sauf qu’une proposition de loi visant à renforcer l’encadrement des établissements privés hors contrat et à limiter les possibilités de dérogation à l’obligation scolaire, a été déposée par ces suppôts du totalitarisme d’état, quasi staliniens, que sont Eric Ciotti, Bernard Debré, Eric Woerth ou Lionnel Luca et quelques autres.

Dans le collimateur les école musulmanes

L’introduction de l’exposé des motifs ne cache pas qui est visé :

« Plus qu’une obligation de fréquentation d’une école, la loi impose en réalité une obligation d’instruction aux parents. Cette particularité a favorisé sur notre territoire l’émergence de deux phénomènes particulièrement préoccupants : la déscolarisation d’un nombre croissant d’enfants, surtout des filles, pour des motifs d’ordre essentiellement religieux d’une part, et la multiplication d’écoles privées hors contrat prônant un islam radical, d’autre part.

Les enfants sont alors victimes de propagande idéologique sous couvert de programmes éducatifs alternatifs. Ils risquent d’être marginalisés et embrigadés, car ils ne disposent pas encore de l’esprit critique qui leur permettrait de conserver leur liberté de conscience. »

On notera au passage que la conclusion sur les enfants ne disposant pas encore de l’esprit critique qui leur permettrait de conserver leur liberté de conscience s’applique tout aussi bien à certaines écoles privées cathos hors contrat, sans doute plus nombreuses que leurs homologues musulmanes.

Jeanne-Emmanuelle Hutin attaque Najat Valaud-Belkacem

Il existe en France 1 300 écoles privées hors contrat. Parmi celles-ci, il existe 300 établissements confessionnels, affirment nos députés qui ajoutent : Le contrôle de l’État sur ces écoles apparaît largement insuffisant […] Cette situation est intolérable. Les lieux d’enseignements doivent rester des sanctuaires préservés de toute influence idéologique ou politique contraire aux valeurs républicaines et doivent poursuivre un projet commun : celui de la construction d’une communauté nationale. Les écoles doivent demeurer des lieux où se transmettent les savoirs et non les idéologies.

Alors soit Mme Hutin ignorait cette proposition de loi, ce qui ne plaide guère pour le sérieux de ses éditos ; soit elle l’a délibérément ignorée, ce qui ne plaiderait pas pour l’honnêteté intellectuelle de la dame. Et son attaque contre Mme Najat Valaud-Belkacem est indigne.

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 18:19
CHARLIE Zineb el Razhoui : elle en a !

Cette porte-parole de « Ni putes, ni soumises » m’arracherait les yeux si elle lisait le titre. Mais en tout cas, aux yeux elle n’a pas froid ! Collaboratrice de Charlie-Hebdo, co-auteure, avec Charb, d’une vie de Mohammed, elle fut une militante de la Laïcité et de la lutte pour la démocratie au Maroc. Elle continue, en affirmant son athéisme, à plaider pour que les musulmans acceptent l'humour, le blasphème et la laïcité.

 

«On est civilisés quand on a le droit à la liberté d'expression qui inclut aussi le droit de blasphémer et de ne pas se soumettre aux limites du sacré que nous imposent les religions», « L’intégration, pour nous, à Charlie Hebdo, c’est aussi le fait que l’islam soit traité de la même façon que les autres religions dans ce pays »,  a dit la journaliste à Montréal. À son avis, tous les pays démocratiques sont concernés. Pourtant, des médias canadiens et américains ont refusé de publier les dessins de Charlie Hebdo. «Ce sont des médias qui admettent qu'ils acceptent la censure, mais une censure qui est imposée par qui ? Qui est imposée par des fondamentalistes terroristes qui s'expriment eux par les armes, non par voie de presse ou par la plume ni par le dessin. C'est de la lâcheté.» (Journal de Montréal).

En reportage au Maroc où elle avait commencé sa carrière journalistique (et militante). Elle s’y était rendue célèbre pour avoir tenté d’organiser un repas regroupant une dizaine de « dé-jeûneurs » en plein mois de ramadan, contre l’article 222 du code pénal qui punit de prison toute personne « notoirement connue pour son appartenance à la religion musulmane » qui s’aventurerait à manger ou boire en public en ce mois de jeûne sacré où les ménages dépensent le tiers de leur budget annuel pour de somptueuses tables de ftour (repas de rupture du jeûne). Elle avait fondé un collectif laïc intitulé MALI (Mouvement pour l’affirmation des Libertés individuelles).

Pour dénoncer un autre article du code pénal marocain jugé homophobe, le MALI avait lancé une campagne sur Internet intitulée "Nous sommes hétérosexuels et nous soutenons les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels)". Objectif la suppression de l’article 489 du code pénal qui punit à de six mois à trois ans de prison, assortis d’une amende de 200 à 1 000 dirhams (20 à 100 euros), quiconque "commettrait un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe". Une ONG estime que "5 000 homosexuels, en majorité des hommes, ont comparu devant des tribunaux pour avoir enfreint l'article 489".

 

Elle collaborait au Journal Hebdomadaire. Hebdo coulé financièrement sur ordres. Et accusé mensongèrement d’avoir publié les fameuses caricatures du prophète en février 2006.

Avec Ali Amar, co-fondateur du Journal, elle sera victime de l’arbitraire policier, avec intrusion dans son appartement à 5h45 du matin, menottage d’Ali Amar accusé d’avoir volé son propre ordinateur, accusation à son encontre de prostitution. Menacée de mort, elle s’exilera en Slovénie, avant de s’installer en France et de collaborer à Charlie-Hebdo.

Cette Marocco-Française ou Franco-Marocaine fut accusée par la presse de caniveau marocaine, non seulement d’avoir été prétendument la compagne du prince rouge Moulay Hicham, mais pire d’être la couroie(sic) de transmission avec le quai d’Orsy(re-sic) pour appuyer le Mouvement du 20F*. (…) sa relation avec les services secrets français n’a pas cessé, loin de là. Et sa nouvelle mission n’est plus au Maroc depuis qu’elle écrit des articles dans le journal islamophobe «Charlie Hebdo» où elle a obtenu un poste grâce à Caroline Fourest, la pseudo-intellectuelle LESBIENNE! El Rhazoui a aussi écrit une biographie insultante sur le prophète SIDNA MOHAMMED (SAWS) faite à partir des nombreuses caricatures anti-islam parues par le dessinateur Charb connu pour sa haine des musulmans. Comme quoi, la complotite délirante est sans frontière. Et le reste de l’article qui s’en prend à la vie privée n’est plus de caniveau mais de fosse septique !

On peut comprendre qu’elle déchaîne la haine des courtisans quand on l’entend s’en prendre à un ex-défenseur des droits de l’homme Marocain, Driss el Yazami, passé au service du roi, en 2011 à un forum d’Europe écologie-les Verts (EELV). Elle prononce avec fougue un réquisitoire impitoyable sur la pseudo démocratisation de la monarchie alaouite. « On n’est pas du tout au pays qui serait soi-disant l’exception arabe, on est dans un pays qui a fait une réforme en trompe-l’œil et qui a été applaudi par Sarkozy et Juppé comme étant une grande avancée démocratique. Ce régime aujourd’hui continue d’user de pratiques de détention arbitraire, d’arrestations illégales, de torture dans les commissariats. Nous avons encore au Maroc des centres de détention secrets, comme celui de Temara (…). Nous ne sommes pas tout à fait dans un État de droit. Le contrôle du sécuritaire échappe totalement aux institutions politiques et représentatives du peuple. » (Arte)

Sa fougue athée et laïque peut l’entraîner à quelque excès quand elle pourfend ceux qui s’en prennent à l’islamophobie** en les traitant d’idiots utiles, expression qui s’appliquait autrefois aux compagnons de route des PC occidentaux qui défendaient mordicus le régime stalinien. Zineb el Razhoui, avec les identitaires de tout poil à commencer par Riposte prétendument laïque, l’inflige ici à ceux qui décèlent sous une fausse critique de l’Islam un vrai racisme, chez ces gaulois qui propagent l’équation simpliste Islamisme=Islam=musulmans=arabes. « Arabes » étant un terme générique qui englobe les berbères, les Imazighen ! Quand elle écrit « Rares sont aujourd’hui ceux qui se risqueraient à crier sur les toits "Bougnoulen Raus !" », elle montre qu’elle n’a pas lu Zemmour.

Certes, face aux gaulois de souche qui résonnent comme des troncs, il y a les inconditionnels qui « se couchent devant la propagande islamiste », comme elle dit. Et les accusations de racisme anti-arabe à l’encontre de Charlie Hebdo sont aussi peu fondées que celles d’antisémitisme envers Siné !

On peut estimer que la Laïcité n’a que faire des histoires de chiffons. Il faudrait que notre République fût à un stade avancé de décomposition pour que comme l’a clamé l’avocat R. Malka « Le voile, [soit] l’anéantissement, l’ensevelissement du triptyque républicain “Liberté, Égalité, Fraternité” ». Et quand la pédopsychiatre C. Eliacheff affirme « On peut s’interroger sur les conséquences pour un nourrisson de ne voir que le visage de face, une tête amputée des oreilles, des cheveux et du cou.», on s’interroge soi-même sur le sérieux scientifique de la dame, employant le terme aussi outré qu’imbécile d’amputée.

"Ce n’est pas à l’Europe de s’adapter à l’islam, c’est à l’islam de s’adapter à l’Europe, à l’islam d’apprendre à subir la critique même la plus offensante sans en venir au crime de sang pour se défendre […]. C’est en Europe que le sujet d’islam doit sentir la part manifestement obsolète de son héritage. Ici, il doit savoir que le respect de la croyance n’a pas à entraver l’expression des opinions."

Abdelwahab Meddeb

Elle se revendique de l’anticléricalisme, c’est-à-dire du combat contre la volonté des religions d’imposer leurs dogmes à l’ensemble de la société. Sa traduction la plus extrême se trouve dans des états théocratiques, comme l’Arabie saoudite. Mais elle subsiste en France comme la bataille du mariage pour tous nous l’a rappelé. Recherche sur les cellules-souches, égalité filles-garçons, droit de mourir dans la dignité, etc. autant de domaines où la loi civile doit prévaloir sur les dogmes religieux.

Lutter encore contre l’instauration d’un délit de blasphème.

De récents propos papaux, où le pape semble d’ailleurs justifier a posteriori le coup de boule de Zidane à l’affreux insulteur Materazzi et où il confond insulte à une personne avec satire d’une religion, laissent craindre une union sacrée des monothéistes. Et la lâcheté de certains – médias, municipalités, galeries, etc. – peuvent faire redouter que, par l’autocensure, les religionnaires obtiennent gain de cause.

 

En rappelant, comme l’a fait François Hollande, que les victimes les plus nombreuses des islamistes sont des musulmans, il faut aussi soutenir celles et ceux qui, comme Zineb el Razhoui elle-même l’a fait, se battent dans les pays musulmans pour arracher des droits élémentaires, à commencer par la liberté de conscience.

 

Et bien sûr, et là des plumes comme celles de Zineb el Razhoui, des voix comme celle de Sofia Aram sont bien placées pour le faire, rappeler aux musulmans de France que la caricature et l’humour, la liberté d’expression, n’ont jamais tué personne.

 

 

 

* On peut mesurer la stupidité de cette accusation en se souvenant qu’en février 2011 c’était Sarkozy, à qui le roi du Maroc prêtait déjà un palais à Marrakech pour les fêtes de fin d’année, qui était président : cet ami de Mohammed VI aurait donc sournoisement fomenté des troubles dans son royaume, avec des agents stipendiés, comme cette jeune journaliste.

 

** H. Pena-Ruiz – Libération 28/01/2015 – a certes raison de dire que c’est un mot-piège. Il dénonce donc la confusion entre rejet d’une religion et rejet de ses fidèles. Mais pour justement dénoncer cette confusion il invente une judaïsmophobie, terme inexistant. Quant à la cathophobie qu’invoquent les intégristes style AGRIF, elle sert à dénoncer un racisme anti-blanc qui viserait nos fameuses racines chrétiennes.

En revanche, il pointe à juste titre ceux pour qui, sous prétexte que l’islam est la religion d’opprimés, des égards particuliers seraient dus à l’islamisme politique.

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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 15:04
Immigration : le discours de Hollande occulté

Non à la France 'en petit', la France 'du dépit', la France 'du repli'.

Pour ceux qui, reprenant d’ailleurs un slogan du F-Haine, parlent d’UMPS, le discours de F. Hollande à la Cité de l’Immigration, le 15 décembre 2014 est une réponse nette. Loin du discours de Sarkozy qui, braconnant sur les terres de Marine Le Pen, fait de l’immigration un fonds de commerce politique pour alimenter les peurs, loin des élucubrations zemmouriennes, le Président de la République a rappelé que des générations d’immigrés ont fait le visage de la France et que la France est un pays qui ne conçoit son destin que dans l’ouverture. La lutte contre les vents mauvais de la xénophobie et du racisme qui soufflent sur l’Europe n’est certes pas le monopole de la gauche mais on ne peut se dire de gauche si on ne fait pas de cette lutte son combat.

 

Ce discours n’a eu qu’un écho très (trop) limité. Les extraits qui suivent résultent d’un choix arbitraire, mais vous pouvez lire ou écouter son intégralité.

  La vocation de votre musée est de montrer le processus continu par lequel la Nation a intégré les populations d’origine étrangère et a su préserver son unité tout en reconnaissant la diversité des origines et des cultures.

 

La France est un vieux pays d’immigration

 

La France est un vieux pays d’immigration, l’un des plus vieux pays d’immigration d’Europe. Commencée dès la deuxième moitié du XIXème siècle pour répondre aux besoins de ce qu’on appelait la première révolution industrielle, l’immigration s’est poursuivie tout au long du XXème siècle et s’est amplifiée avec la reconstruction du pays après la guerre, avec la décolonisation et enfin avec la mondialisation. Aujourd’hui un Français sur quatre a au moins un grand parent étranger.

 

L’immigration fut à la fois le produit de nos propres nécessités, de nos propres besoins, j’entends par là ceux de la France, et en même temps des convulsions de l’Histoire, qui ont fait que des femmes et des hommes sont partis de très loin pour venir s’établir ici.

 

Les premiers vinrent de tout près, ce furent les Belges, dans l’industrie textile du nord. Puis les Italiens dans l’industrie lourde de l’Est, les Polonais dans les mines. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Espagnols, les Portugais, les Maghrébins, les Africains, qui contribuèrent à leur façon à la reconstruction du pays, à sa croissance à ce qu’on a appelé les trente glorieuses. Au bout de 30 ans après la guerre, on a estimé que ces forces-là auront construit l’équivalent d’un logement sur deux, d’une machine sur sept, et de 90% des autoroutes de notre pays.

Enfin la décolonisation poussa des populations jusque-là intimement liées à la France à venir y travailler. Ces populations venaient de cette Afrique, de ce Maghreb, et considéraient qu’elles avaient le droit de venir, ici. Elles avaient le droit parce que l’histoire leur rappelait le rôle qui avait été celui des plus anciens, ce qu’on appelait les « troupes coloniales », et qui étaient venues sauver la France. Ces troupes venaient de partout. Parmi les « Poilus » de 14-18, on comptait ainsi 180.000 Algériens, 60.000 Tunisiens, 37.000 Marocains, 134.000 soldats d’Afrique noire, 34.000 Malgaches. C’était l’empire qui était venu sauver la France.

 

Comment oublier 30 ans après, les 100.000 soldats africains de l’Armée de De LATTRE, qui accomplirent le débarquement de Provence, les tirailleurs sénégalais, les goumiers, les tabors, les spahis, les zouaves. Comment oublier les résistants de la MOI (Main d’Œuvre Immigrée), juifs, arméniens, les martyrs de l’affiche rouge chantés par Aragon.

 

La peur sciemment installée d’une religion, l’Islam

 

La présence de personnes étrangères a toujours suscité à toutes les époques de l’inquiétude, de la peur, de l’appréhension, surtout quand aux différences de langue, de culture, s’ajoutent des différences de couleur et de religion. Il y a toujours eu des démagogues, pour les attiser, pour utiliser les manquements aux règles communes - qu’il faut déplorer, pour justifier le rejet et démontrer qu’il y en a qui ne s’assimileront jamais.

 

Dès août 1893, à Aigues-Mortes, des Français excités par d’absurdes rumeurs, avaient massacré des travailleurs italiens, parce qu’ils venaient prendre des emplois, occuper des villages et finalement mettre en cause les équilibres de telle ou telle famille. Puis la boue antisémite s’est déversée lors de l’affaire DREYFUS.

 

   Les étrangers sont toujours accusés des mêmes maux : venir prendre l’emploi des Français, bénéficier d’avantages sociaux indus quand bien même les études les plus sérieuses montrent qu’ils contribuent davantage aux comptes sociaux qu’ils n’en bénéficient.

 

Ce sont toujours les mêmes préjugés, les mêmes suspicions qui sont invariablement colportés. Mais le fait nouveau, et nous devons le regarder en face, c’est la pénétration de ces thèses dans un contexte de crise… C’est la peur aussi sciemment installée d’une religion, l’Islam, qui de façon inacceptable est présentée par certains comme incompatible avec la République, alors que la République a toujours respecté les religions, et que les religions ont toujours été capables de comprendre les valeurs qui devaient être respectées.

 

Le fait nouveau, c’est que ces vents mauvais soufflent de plus en plus, et pas seulement en France, partout en Europe.

 

Les enfants des immigrés dépeints comme inassimilables hier, sont devenus des patriotes sans avoir jamais à renier leurs origines. Parce que depuis 150 ans, la République n’est pas liée aux origines, c’est l’adhésion à un projet commun.

 

La Laïcité

 

La laïcité n’est ni la lutte contre la religion, contre une religion. La laïcité n’est pas la suspicion non plus à l’égard de telle ou telle communauté. La laïcité est une école de respect, de la règle commune, une reconnaissance de la liberté de croire ou de ne pas croire.

La France ne peut tolérer qu’un citoyen soit agressé pour sa religion, sa couleur de peau, ses origines.

 

[Il y a] ceux qui rêvent d’une France en petit, d’une France de dépit, d’une France en repli, bref d’une France qui ne serait plus la France.

 

 

La France est un pays qui porte plus qu’une histoire mais une ambition, qui ne conçoit son destin que dans l’ouverture.

 

Schengen

 

Notre frontière, c’est Schengen. Cet accord est né de la volonté de remplacer des contrôles aux frontières nationales qui n’avaient plus d’efficacité par des coopérations uniques et sans précédent en termes de liberté, de sécurité et de justice. Et on voudrait faire éclater Schengen ?

Mais cela serait reculer, aboutir à rétablir des frontières, pays par pays.

 

 

Depuis 10 ans, notre pays accueille environ 200 000 personnes par an, soit la proportion la plus faible d’Europe, rapportée, bien sûr, à notre propre population.

90 000 viennent au titre de l’immigration familiale

60 000 autres arrivent chaque année comme étudiants. Que serait la France dans 20 ou 30 ans si elle ne les accueillait plus alors que le nombre d’étudiants dans le monde va doubler d’ici 2020 ?

Puis, pour arriver aux 200 000, il y a l’asile, c’est-à-dire un droit constitutionnel qui fait partie de l’identité même de la France.

 

Titre de séjour

A quoi sert-il de faire subir à des étrangers en situation régulière une attente interminable devant les Préfectures, les Sous-préfectures, pour le renouvellement de leur titre de séjour, comme pour bien les punir de ce qu’ils viennent réclamer : un titre de séjour. Ils l’ont déjà, c’est juste pour le renouvellement.

 

Droit de vote aux élections locales

Beaucoup d’étrangers, ce ne sont plus les mêmes, sont là depuis des décennies. C’est cette situation d’étranger depuis longtemps en France qui a justifié la revendication de leur ouvrir le droit de vote aux élections locales. Rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution, ce qui suppose, dans notre droit, une majorité des 3/5ème au Parlement. C’est-à-dire l’accord de toutes les forces républicaines. J’y suis pour ma part favorable, à elles de prendre leur responsabilité.

 

 

[Ce] musée a l’immense mérite de donner à des générations d’immigrés la place qui doit leur revenir et de nous faire comprendre qu’ils ont fait le visage de la France.

 

Un visage qui a la couleur de la République. Celle qui unit, rassemble et fédère.

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 16:02
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Morano Nadine, notre Sarah Palin, a décidé de nous distraire pendant cet été pourri. Après avoir tancé le Président pour avoir fêté discrètement son 60e anniversaire, après avoir clamé son dépit à l’encontre de son little big man, voilà qu’elle fait part de son ire nouvelle : figurez-vous, elle a rencontré une femme voilée sur la plage !

 

Eh oui ! si l’on en croit la photo qu’elle a prise elle-même, la députée européenne – mais si – se fait griller la couenne sur des plages bien galeteuses. Or donc, « Sous un chaud soleil, sur une plage de France, bondée de vacanciers en maillots de bain, un couple est arrivé. Un homme vêtu d'un short et d'un maillot manches courtes accompagné d'une femme vêtue, d'une tunique manches longues, d'un pantalon et d'un voile. En quelques minutes, l'homme se mit en maillot de bain exhibant un corps bien fait, pendant que la dame s'asseyait toute habillée, bien sagement sur le sable. Il se dirigea seul, vers la mer. Heureux de profiter d'un bon bain, il adressait à sa douce  soumise, seule, entourée de corps en tenue de plage, des signes de la main. Lui, a donc le droit de se déshabiller, de se baigner, elle non ! » Il s’en passe des choses sur une plage de France ensoleillée. Et on notera les qualités littéraires de cette description, avec un aspect psychologique qui dénote la perspicacité de l’élue : la « douce soumise ».

Les mauvais esprits pourraient dire que peut-être la dame n’aime pas les bains de mer ou bien qu’au contraire elle s’est chopé un coup de soleil généralisé, on se doute que ce ne sont que des « idiots utiles » de l’islamisme conquérant qui veut nous imposer sa charia.

 

La Nadine ne s’en laisse pas conter. Boutons les infidèles hors de la patrie ! « Qu'on ne vienne pas me rétorquer encore une fois l'Islam... Je demande aux musulmans qui ont choisi de vivre en France et de s'y intégrer (…) de défendre avec moi, une simple réalité : La France n’est pas un Etat religieux » « Lorsqu’on choisit de venir en France, Etat de droit, laïc, on se doit de respecter notre culture et la liberté des femmes. Sinon, on va ailleurs !! » C’est beau comme du Marine Le Pen, dans le texte.

 

Car n’en déplaise à la Dame, outre qu’il est fort possible que sa voisine de plage au foulard soit née en France et de nationalité française, tout autant qu’elle, dans un état de Droit, il y a des lois et elle confesse elle-même qu’elles ne furent pas violées par la dame dite ‘voilée’ : « Il n’y a rien qui porte atteinte à l’ordre public puisque la femme avait le visage découvert conformément à la loi. » Le principe de non contradiction n’est donc pas tout-à-fait acquis.

 

Quand l’ordre public n’est pas en danger, il y a un autre intérêt qui s’impose, c’est celui de la liberté.

 

Quant à la Laïcité, elle en a une vision digne des rouge-bruns style riposte laïque. La loi de 1905 qui la fonde grandement a connu deux débats qui restent d’actualité. Non la religion ne se cantonne pas au domaine privé. Un Article 25 (devenu 27) dans sa rédaction initiale, édictait que les églises, séparées de l’état, « n’ont pas le droit d’emprunter la voie publique pour les manifestations de leur culte » car elles imposeraient ainsi « aux indifférents, aux adeptes des autres confessions religieuses le spectacle inévitable de leurs rites particuliers. » On n’est pas loin des actuelles déclarations, dont celles de Nadine. Eh bien ! pris en quelque sorte à contre-pied par un député catholique, qui leur assène : « La liberté de conscience ne doit pas être conçue d’une façon négative, comme imposant aux différentes confessions religieuses l’obligation de se dissimuler, elle doit être conçue d’une façon positive, comme leur imposant de se tolérer réciproquement, ce qui implique pour chacune d’elle la faculté de se développer, de se manifester. », Ferdinand Buisson et Aristide Briand se rendent à ses raisons. Quand l’ordre public n’est pas en danger, il y a un autre intérêt qui s’impose, c’est celui de la liberté.

 

La loi de 1905 se donne pour but d'instaurer dans ce pays un régime de liberté

 

Autre débat encore d’actualité, celui sur le port de la soutane : un amendement est présenté visant à l’interdire. Aristide Briand rétorque : « ce serait encourir, pour un résultat plus que problématique, le reproche d’intolérance et même s’exposer à un danger plus grave encore, le ridicule que de vouloir, par une loi qui se donne pour but d’instaurer dans ce pays un régime de liberté au point de vue confessionnel, imposer aux ministres des cultes de modifier la coupe de leurs vêtements. »

Nadine à la plage découvre une femme voilée

Mais le chaud soleil a dû lui taper fort sur la calebasse, car peu avant, notre Sarah Palin en avait sorti une bien bonne, sur France-Inter : "Rhooo [ou onomatopée de ce style] ça n'a rien à voir avec la question du déficit, c'est grotesque, ça n'a pas de cohérence dans le raisonnement, m'enfin ça c'est habituel (...) Nous sommes dans une crise très grave face à des terroristes [les islamiste en Irak] (...) et Monsieur Hollande est parti fêter son anniversaire". De fait, et en toute intimité, François Hollande, hors caméras, a fêté son 60e anniversaire. Comme les crises en tout genre, n’ont pas manqué, on suppose que l’idole de Nadine, N. Sarkozy, n’a pas dû fêter souvent son anniversaire.

 

La bêtise poussée à ce point ça devient presque un art !

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