Siné est donc lavé par la justice de cette infâme accusation d'antisémitisme, déclenchée par Philippe Val,
en général mieux inspiré et orchestré par BHL qui trouvait là une occasion supplémentaire de se faire
mousser !
Sur Le Post, par exemple, on trouve des articles où l'auteur anonyme explique, sans rire, que la politique israélienne est
parfaite donc que la critiquer est faire preuve d'antisionisme et que l'antisionisme est de l'antisémitisme. Rappeler que Rabin n'a pas été assassiné par un vilain palestinien, mais par un juif
fanatique, c'est évidemment en vouloir à Israel, donc être antisioniste donc... Mais, objectera-t-on tout cela n'est que la prose d'un esprit un peu borné.
Sauf que, pour Siné, on l'a vu, les amalgames hâtifs ont été immédiats et émis par non seulement Val et BHL, mais aussi par J. Julliard ou J.P. Einthoven. Et maintenant, c'est au tour de Péan de subir un procès de la même encre. Que ce
procureur implacable de Kouchner soit attaqué ne chagrine guère. Son mépris affiché pour les « droits de l'hommistes », comme si tenter de défendre les « droits de l'homme »
était devenu une tare, n'incline pas à l'indulgence. Mais, pour autant, ne conduit pas à le taxer d'antisémitisme, pour avoir employé le mot « cosmopolite » ; ce mot serait
fortement connoté antisémite depuis les années 30 ; il s'est défendu avec habileté, en rappelant que BHL lui-même se définit comme tel, « cosmopolite » !
Cet emploi inconsidéré d'une étiquette infâmante s'il vise à déconsidérer l'adversaire, risque de rendre l'attaque, indispensable, des vrais antisémites plus difficile. Il s'inscrit aussi dans un
climat où dérision et provocation sont sous le feu de tous les cagots, prêts à inventer un délit de blasphème.