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5 février 2019 2 05 /02 /février /2019 15:35
Venezuela : le naufrage !
Venezuela : le naufrage !

20 années après, la « révolution bolivarienne » est un colossal échec

Un PIB divisé par deux ! un revenu moyen par habitant qui a fait un terrible saut en arrière, puisqu’il est revenu au niveau de 1953. Cette récession est une des plus douloureuses quand on la met en perspective : jusqu’en 1988, seuls les Bahamas avaient un revenu moyen par habitant supérieur à celui du Venezuela ; mais maintenant 90 % de la population d’Amérique latine et des Caraïbes vivent dans des pays au revenu moyen supérieur à celui des Vénézuéliens. Tandis que l’Amérique latine construisait ses classes moyennes, le Venezuela la détruisait. La montée de la pauvreté est accablante : 91 % de la population vit sous le seuil de pauvreté dont 65 % semblent dans une extrême pauvreté.

Cet effondrement économique n’est pas la conséquence d’une quelconque catastrophe naturelle, ni d’une quelconque confrontation guerrière, ni du paiement d’une quelconque indemnité de guerre. Non, la destruction économique du Venezuela est le résultat de politiques économiques intenables et rétrogrades que le pays a appliqué depuis 20 ans. La situation s’est d’abord détériorée graduellement avant de s’effondrer d’un coup.

Venezuela : le naufrage !

Entre 1999 et 2009, le Venezuela, grâce à son pétrole et à un endettement international, a connu une croissance à 3,1 %, mieux que la moyenne de la région. Cette prospérité a masqué les conséquences néfastes sur l’implication, l’efficience et la productivité d’une économie soumise à de multiples règlementations, avec des prix fixés administrativement et la violation des droits de propriété. De plus les cours élevés du pétrole ont masqué la déprofessionnalisation et les manques d’investissements de Petróleos de Venezuela SA (PDVSA, compagnie pétrolière d’état), également chargée de financer et gérer les mesures sociales du gouvernement. Et il n’y eut aucune tentative crédible de réformer des finances publiques dont les recettes étaient de seulement 17 % du PIB, mais les dépenses de 35 %.

Les trous dans la caisse de PDVSA

2 milliards de dollars de la compagnie pétrolière d’état du Venezuela PDVSA (soit plus 1,7 milliards d’euros) ont été détournés entre 2007 et 2012 vers une banque d’Andorre. S’y ajoute la découverte de 124 millions de dollars (108 en euros) de commissions clandestines  entre 2009 et 2013, placés sur des comptes ouverts, avec la complicité d’une Banque portugaise (Banco Espirito Santo, ça ne s’invente pas), en Suisse et à Dubai. Tout cela au bénéfice de membres de l’état-major de PDVSA ou des proches de Chávez. Parmi eux, sans doute, par l'intermédiaire d'un homme de paille, Ramirez, un ex ministre de l’énergie qui avait donc la haute main sur Petroleos de Venezuela SA, de 2004 à 2013, avant de devenir l’envoyé du Venezuela aux Nations Unies jusqu’à l’année dernière. Mais aussi deux ex vice-ministres ainsi qu’un ancien responsable d’une entreprise d’électricité publique à Caracas.

Venezuela : le naufrage !
Venezuela : le naufrage !

Mais à partir de 2012, la chute de la production pétrolière et la fin du supercycle de hausse des cours, révélèrent d’un coup toutes les fragilités économiques accumulées.

Entre 2013 et 2017, les recettes des exportations ont chuté de 58 %, en même temps que les marchés financiers – y compris la Russie et la Chine qui avaient généreusement prêté avec le pétrole pour garantie – ont fermé le robinet des prêts. Faute de devises, les importations ont, elles aussi, chuté de 78 %, et sans elles, la production interne s’effondre. Avec une dette extérieure équivalente à six fois la valeur de ses exportations, le Venezuela est en défaut de paiement.

Venezuela : le naufrage !

En 2017, le déficit public a atteint 30 % du PIB.La création monétaire – la fameuse planche à billets – pour combler cet énorme déséquilibre des finances a eu pour conséquence, comme c’était prévisible, d’accélérer le taux d’inflation qui depuis septembre 2017 est entré dans une spirale d’hyperinflation. Aucun de ces problèmes ne vient de loin, la banqueroute, le défaut de paiement, l’hyperinflation sont le produit de l’effondrement économique. La question est maintenant de quoi faire !

Venezuela : le naufrage !

Juan Guaidó, en recevant une reconnaissance internationale large, a redonné l’initiative à une opposition qui semblait hors jeu sous les coups du pouvoir, avec ses leaders emprisonnés ou en exil. Il a su aussi mobiliser la rue y compris les quartiers les plus populaires, jusqu’alors fiefs du chavisme. Il fait preuve aussi d’habileté en promettant une transition pacifique vers des élections présidentielles libres et transparentes – amnistie pour les militaires, promesse de faciliter l’exil de Maduro et celle aussi d’une aide humanitaire. Mais rien ne permet d’affirmer que la situation actuelle est le commencement de la fin de l’autocratisme au Venezuela.

Venezuela : le naufrage !

De toutes les erreurs possibles, la plus néfaste serait que l’appui international se transforme en ingérence directe. L’Amérique latine est marquée par les interventions étatsuniennes le plus souvent négatives. Il ne faut pas non plus ignorer que la révolution bolivarienne a encore des partisans – par conviction, par peur ou par intérêt – qui pourraient, sinon défendre à tout prix le régime, du moins freiner les plans démocratiques d’un éventuel gouvernement de transition. 

Venezuela : le naufrage !

Le Venezuela pourra-t-il refaire le chemin inverse de celui qui a conduit à l’actuelle catastrophe ? Rétablir la démocratie, l’économie de marché, ne suffiront pas quand l’appareil productif, à commencer par celui du pétrole, semble obsolète et quand les besoins purement humanitaires (alimentation, soins) sont immenses.

Venezuela : le naufrage !

Comment faire face au désastre économique, quand l’urgence est justement d’éviter d’aggraver la misère et qu’il faudrait immédiatement un plan d’aide humanitaire à la mesure de la gravité de la situation sociale du pays ? Pour juguler l’inflation, il faudrait arrêter de faire tourner la planche à billets qui finance les déficits publics. Ce qui suppose des mesures internationales pour accepter une réduction de la dette externe et un moratoire sur les remboursements. Car ne serait-ce que la remise en route de la production pétrolière au niveau d’il y a 20 ans ne se fera pas par magie. Accord difficile à trouver, cependant, puisque les créanciers les plus indulgents pour Maduro, la Chine et la Russie, risquent d’être les plus intransigeants en cas de transition démocratique.

Venezuela : le naufrage !

Après l’URSS, après Cuba, le Venezuela a subi les maux d’un prétendu « socialisme réel » qui, de fait, a gommé largement les inégalités en réduisant à la misère les 9/10e de la population.  Le chavisme, après l’euphorie trompeuse de la flambée des cours du pétrole, a réussi à faire d’une terre d’immigration, un pays qui perd près du dixième de sa population dans l’émigration. A la dérive économiquement, elle n’est pas à l’abri d’une dictature purement militaire : l’essentiel des entreprises qui survivent est entre les mains de l’armée. L’espoir d’une transition démocratique est donc ténu.

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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 10:46
Mélenchon est grand, Askolovitch est son prophète !

Autant Claude Askolovitch peut être bon, voire excellent, dans ses billets sur 28 minutes (Arte) le vendredi, autant ce style ciselé devient procédé quand il s’étale sur près de 13 feuillets ! Et il fait plus que friser le ridicule dans ce panégyrique quasi extatique de Mélenchon.

Ça démarre fort : son héros, 66 ans, lui dit sans fausse modestie : « J’ai le cerveau d’un homme de 30 ans… » Quant au désir sexuel : rassurez-vous, pas de problème. Ce mâle de Méditerranée – fils de pied-noirs algériens, il est né dans une Tanger encore ville internationale, celle de Kessel : Au Grand Socco –si l’on comprend bien n’a pas besoin de petite pilule bleue.

Et devinez, brave gens, à qui le grand homme donne des conférences impromptues dans les couloirs de l’Assemblée ? On vous le donne en mille, on vous le donne en cent… vous séchez ? et bien aux députés d’En Marche ! et il emploie des mots "dont il est le seul à conserver le son" (sic) tels que jubilation morbide. Que Mélenchon aime s’écouter parler, tous ceux qui ont vu la vidéo de la découverte de l’Assemblée par les députés insoumis l’ont constaté. Comme ils ont pu constater son mépris du petit personnel.

Mélenchon est grand, Askolovitch est son prophète !

Mais là où Asko fait fort c’est dans la description de la jeunesse quasi misérable du futur grand homme. « Dans les années 1970, il est un journaliste de province sans situation stable. C’est pour survivre qu’il s’expatrie en Essonne, apparatchik à Massy, ville socialiste. C’est pour vivre libre qu’il se fera élire sénateur, en 1986. » Ben voyons ! en quelque sorte un immigré économique, fuyant la misère du Jura, pour, contraint et forcé, devenir, lui, l’ex-OCI, secte trotskyste à laquelle appartenait aussi Jospin, directeur du cabinet de Germon, Maire de Massy. Comme si à Besançon ou Lons-le-Saunier, de prof à journaliste, il était réduit à la soupe populaire. Foutaise.

De la détestation

Quand à se faire élire sénateur, ça démontre de sa part une habileté tactique remarquable pour être désigné candidat et devenir, en son temps, le benjamin de la chambre haute.  « Le Sénat est plus qu’une anecdote dans la vie de Mélenchon. » écrit, sans rire, notre apologiste. Il n’y aura, en effet, siégé que 20 ans ! Et le pauvre a donc dû tenir, n’ayant « plus aucune perspective, d’un point de vue révolutionnaire. La seule chose qui me donnait une identité, c’était de désigner l’ennemi. » Et il va se complaire dans la détestation. Et ce mitterrandiste, champion des petites guéguerres de courants, va se trouver des ennemis  surtout dans son propre camp, s’en prenant en 1988, au premier ministre Michel Rocard.

Mélenchon est grand, Askolovitch est son prophète !

« Au printemps 2000, Lionel Jospin, Premier ministre, le faisait ministre délégué à l’Enseignement professionnel. (…) Mélenchon était le garant des enfants de la classe ouvrière. Il dénonçait les faux-semblants du collège unique et émanciperait par le travail manuel. » Le dithyrambe atteint le sublime et, en même temps, révèle, outre l’enflure du personnage qui se pose en garant des enfants de la classe ouvrière, sa conception rétrograde de l’éducation (pour autant que l’apologiste ne projette pas ses propres préjugés, à l’encontre du collège unique, sur son personnage).

Vive le mélodrame où Asko a pleuré !

Il nous décrit, après la défaite de 2002, un Mélenchon en miettes ! Et il veut nous faire croire que cet apparatchik, ex-premier secrétaire de sa fédération, rompu aux petites vacheries internes (Mme Lienemann pourrait en témoigner), cherchant à se parachuter sur Paris, aurait été accablé par le refus méprisant de Delanoë et d’Hollande de lui offrir une circonscription législative.

Il se consolera en se faisant réélire au Sénat.

"On mesure bien quelle apoplexie de l’esprit a été la mode tactique du consensus. Ce mot, qui sonne comme un résumé de film porno, provoque en réalité une paralysie des organes critiques du citoyen." Outre l’enflure habituelle du style mélenchonnien, sa pensée profonde, cette haine du consensus – en fait derrière ce mot, sa haine du compromis qui est le ciment de toute démocratie  - révèle sa volonté d’imposer son seul point de vue. Et révèle aussi un contre-sens sur le mot qu’il cible : le consensus ne se recherche que dans un domaine déterminé – ainsi des ‘conférences de consensus’ sont-elles réunies sur des thèmes sociétaux – et n’implique donc pas un mol assentiment global.

Mélenchon le latino

 « Mélenchon, traité en France comme quantité négligeable, est respecté dans le monde latino. Il contribue autant qu’il y apprend. » La complainte du mal-aimé, joué en 2002, devient une constante. Mais, heureusement, l’Amérique latine reconnaît son génie. Et il n’hésite pas, invité à un colloque en Argentine où il rencontrait Laclau et Mouffe*, à leur faire la leçon : "Les Argentins parlaient d’un monde multipolaire, je leur ai opposé le modèle français d’un monde unifié : ils ont vu ce qu’était un jacobin !

Mélenchon est grand, Askolovitch est son prophète !

Là où on atteint le sublime c’est quand le glorificator nous décrit  la rencontre, en 2006 de ce laïque, franc-maçon, avec Hugo Chávez, réélu à la présidence vénézuélienne, qui « en appelait au "camarade Jésus". C’était sa première rencontre avec le Comandante. Mélenchon deviendrait son avocat, en dépit de ses dérives : il avait aimé, chez ce militaire en chemise rouge, la rencontre du charisme et du chaos, le sentiment de l’histoire et l’idée d’une révolution pour les pauvres. Chávez convoquait Bolívar comme lui revendiquait Robespierre. »

Tout est dit et la suite du même tonneau va nous expliquer que son ni-ni au deuxième tour des présidentielles – ni Marine Le Pen, ni macron – était « une posture vertueuse ».

Mais là Claude Askolovitch donne dans l’imposture !

 

 

* Ernesto Laclau (1935-2014) et sa collègue et compagne Chantal Mouffe sont de penseurs gramsciens qui ont inspiré Syriza et Podemos.

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 21:32
Podemos un parti endogame !

Podemos est (un peu) à la mode dans notre presse. Même Ouest-France en a parlé. Et arrêt-sur-images.  Le mouvement s’est structuré, avec  à sa tête Pablo Iglesias et une équipe très homogène, pour ne pas dire à sa main. Objectif premier : tirer un trait sur la transition démocratique de 78.

 

Podemos a donc bousculé l’échiquier politique espagnol avec les élections européennes. Les sondages successifs ont montré que ce n’était pas qu’un feu de paille. Et, après un vote par Internet* (107 000 votants, pour 250 000 inscrits sur le ouèbe) le mouvement s’est structuré en véritable parti politique.

Un secrétaire général, un conseil de surveillance baptisé comisión de garantías democráticas,   un conseil citoyen de 62 membres (auxquels viendront s’adjoindre 17 membres issus des régions), un comité de direction de 10 membres. Mis à part cette sorte de conseil constitutionnel interne que semble être la commission de garantie du respect de la démocratie interne, une organisation somme toute assez classique avec un leader, un bureau politique et un comité central.

Podemos un parti endogame !

Tout se passe comme si le département de Sciences politiques de l’Université Complutense (Madrid) avait canalisé le mouvement des indignés. Passant de la théorie aux travaux pratiques, d’abord par le biais d’une chaîne TV-internet, La Tuerka  puis en donnant corps à un mouvement en quatre mois pour frapper un premier coup aux Européennes. Enfin en structurant ce mouvement en un vrai parti politique.

 

Revers de la médaille, la direction a un côté endogamique prononcé.

 

Outre Pablo Iglesias, l’idéologue de la formation, ex-enseignant de sciences politiques à  l’université Complutense, Íñigo Errejón est chercheur dans cette université, Carolina Bescansa y est professeure de Méthodologie, Juan Carlos Monedero y est professeur de sciences politiques, Luis Alegre y est professeur de philosophie, Tania González est licenciée de sciences politique de l’université Complutense, certes Gemma Usabart est professeure à l’université de Girona mais en sciences politiques,  et dans ce bureau politique de bac+X on compte encore une licenciée en histoire et relations internationales, Ángela Ballester, un avocat qui travaille dans une association de lutte contre les expulsions de logements, Rafa Mayoral, un ingénieur des télécommunications mais aussi anthropologue, Sergio Pascual, et une juriste, anthropologue également, Auxiliadora Honorato, les deux derniers travaillant pour le gouvernement provincial d’Andalousie.

 

Rien à voir donc avec le Front de gauche qui ressemble plus à l’IU espagnole (PC+dissidents PS+gauches alternatives diverses) avec des politiques aguerris comme Mélenchon, ex-sénateur et secrétaire d’état. Rien non plus à voir avec cinq étoiles du triste pitre Grillo, même si le surgissement rapide de Podemos sur la scène politique y ressemble.

 

Iglesias, loin de rejeter la télé, en maîtrise tous les codes. Et loin aussi de l’éruptivité parfois hystérique de Mélenchon ou Grillo, il est d’un sang-froid à toute épreuve.

 

Reste que cette espèce d’entre-soi que représente son équipe très universitaire n’est pas dénuée de risques.

L’absence de toute expérience politique en responsabilité est à la fois un handicap et un atout. Un atout quand il s’agit de cogner sur la caste, c’est-à-dire, justement, les politiciens des deux grands partis et l’oligarchie financière. Un handicap, peut-être, quand il s’agira, à la fin de 2015, de convaincre les électeurs de voter pour des personnes totalement inexpérimentées. D’autant que Podemos renonce à concourir à des municipales où il aurait pu démontrer sa capacité à construire une alternative à partir du bas comme le firent les verts allemands. (José Ignacio Torreblanca, El País 16/11/14) Mais on pourrait noter ironiquement qu’après tout, Podemos se retrouverait dans la position du PSOE – Felipe Gonzalez et les siens n’avaient aucune expérience gouvernementale – après la transition de 1978.

Podemos un parti endogame !

Car, à l’instar, du coup, de Mélenchon et sa VIe République, Iglesias veut clore la période historique ouverte en 1978 avec la légalisation du PCE et les premières élections libres après la mort de Franco. Iglesias, né en 1978 justement, symbolise bien cette génération qui n’a rien connu du franquisme ou seulement ses derniers soubresauts. Il annonce donc que, si Podemos gagne, comme il en est sûr, les élections de 2015,  sera ouvert un processus constitutionnel pour faire sauter le verrou du régime de 1978 (abrir el candado del 78). Mais si la VIe république promise par Mélenchon – une IVe matinée de votation suisse – ne provoquera que des débats byzantins, l’instauration d’une IIIe République en Espagne risquerait fort de réveiller des antagonismes autrement violents.

 

D’autant que si Podemos essaie de convertir la traditionnelle confrontation entre droite et gauche en une lutte entre la caste et les gens décents, promettant de balayer la corruption dans la société, il a peine à se recentrer. Même s’il s’en défend, les accusations de sympathie voire d’admiration pour le bolivarisme de Chavez reposent sur le fait que Monedero comme Errejon ont collaboré activement avec le régime chaviste au Venezuela. Monedero fut même un conseiller direct de Chavez. Par ailleurs au Parlement Européen ils ont intégré la gauche unie et votent avec discipline, comme le groupe, sur toutes les questions.

 

Or ce recentrage – nos experts en sciences politiques le diagnostiquent – est la clé d’une possible victoire. Pablo Iglesias, qui sait que les partenaires sociaux seront particulièrement attentifs aux programmes économiques, est resté au niveau des généralités. S’appuyant sur les prix Nobel Paul Krugman et Joseph Stiglitz, il a plaidé que l’on peut restructurer la dette sans se mettre en défaut de paiement. Il faut que l’Espagne sorte du modèle truelle et bronze-culs, bâtiment et tourisme. Ce nouveau modèle reposerait sur une diminution du temps et des conditions de travail. Il reposerait aussi sur le développement du secteur coopératif soutenu par des investissements d’état.

 

Pour cela il faut de l’argent. Une réforme fiscale s’impose qui d’abord s’attaque à la fraude et ensuite fasse payer fortement les plus hauts revenus. S’appuyant sur l’exemple des pays nordiques comme le Danemark, il constate que les pays les plus prospères sont les plus égalitaires.

 

La clé du succès éventuel de Podemos tient bien sûr dans la crédibilité de ses propositions et on voit qu’il y a encore du boulot. Mais surtout dans sa capacité à convaincre les citoyens qu’ils peuvent être, eux-mêmes, les protagonistes d’un temps nouveau. Et Anabel Díez (El País) note un peu ironiquement que les références musicales et poétiques de Pablo Iglesias sont notamment Mercedes Sosa et Miguel Hernández… Como en la Transición !

 

 

 

Vientos del pueblo me llevan,

vientos del pueblo me arrastran,

me esparcen el corazón

y me aventan la garganta.

 

Vientos Del Pueblo Me Llevan de Miguel Hernandez

Todo cambia

 

Cambia lo superficial

Cambia también lo profundo

Cambia el modo de pensar

Cambia todo en este mundo

 

Cambia el clima con los años

Cambia el pastor su rebaño

Y así como todo cambia

Que yo cambie no es extraño

 

Cambia el más fino brillante

De mano en mano, su brillo

Cambia el nido el pajarillo

Cambia el sentir un amante

 

Cambia el rumbo el caminante

Aunque esto le cause daño

Y así como todo cambia

Que yo cambie no extraño

 

Cambia, todo cambia (x4)

 

Cambia el sol en su carrera

Cuando la noche subsiste

Cambia la planta y se viste

De verde en la primavera

 

Cambia el pelaje la fiera

Cambia el cabello el anciano

Y así como todo cambia

Que yo cambie no es extraño

 

Pero no cambia mi amor

Por más lejos que me encuentre

Ni el recuerdo ni el dolor

De mi pueblo y de mi gente

 

Lo que cambió ayer

Tendrá que cambiar mañana

Así como cambio yo

En esta tierra lejana

 

Cambia, todo cambia (x4)

 

Pero no cambia mi amor

Por más lejos que me encuentre

Ni el recuerdo ni el dolor

De mi pueblo y de mi gente

 

Lo que cambió ayer

Tendrá que cambiar mañana

Así como cambio yo

En esta tierra lejana

 

Cambia, todo cambia...

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