Maduro, le médiocre successeur de Chávez, après un coup de force raté contre le Parlement, face à la montée des protestations, veut armer un million de miliciens. Le Président vénézuélien compte sur l’appui de l’armée pour contrer les manifestations de l’opposition.
Nicolás Maduro a annoncé lundi 17 avril 2017 son intention d’armer un million de civils, comme membres de la Milice Nationale Bolivarienne, un corps de soutien des forces armées. La première étape consistera à atteindre les 500 000 miliciens, mais l’objectif final est d’arriver à 1 000 000 de miliciens et miliciennes, organisés, entraînés et armés pour « défendre la paix, la souveraineté et l’indépendance de la nation ».
Maduro assure avoir l’appui de l’armée à la veille d’une grande manifestation organisée par l’opposition mercredi 19 avril. A l’occasion du septième anniversaire du jour de la milice nationale, il a assigné comme rôle aux miliciens de défendre leur quartier, leur territoire, l’état !
La popularité de Maduro est en chute libre et il a dû se résoudre le 1er avril à annuler la décision de la Cour suprême (Tribunal Supremo de Justicia) à sa dévotion de s’arroger les pouvoirs d’une Assemblée nationale dominée par l’opposition. Cette décision avait suscité un mouvement d’indignation et des accusations de “dictature” contre le gouvernement de Nicolás Maduro ; la procureure générale de la République, Luisa Ortega Díaz, a reconnu qu’il s’agissait d’une rupture de l’ordre constitutionnel ; et des pressions ont été exercées par l’Organisation des États américains, dont 19 membres ont signé une résolution dénonçant une violation de l’ordre constitutionnel.
Mais, après cet échec, il a commis un autre coup de force : la Cour des comptes, aussi à sa dévotion, a frappé Henrique Capriles, gouverneur de l’état de Miranda, de 15 ans d’inéligibilité, pour des irrégularités de gestion dans sa province. Capriles a été le candidat de l’opposition face à Chàvez, puis à Maduro. Avec Capriles écarté, Leopoldo López condamné à près de quatorze ans de prison et d’autres grandes figures dissidentes poursuivies, harcelées ou placées en résidence surveillée, le chavisme à la Maduro mise aujourd’hui sur la décapitation de son opposition.
“Même si le sang doit couler, il n’y aura pas de changement politique au Venezuela.”
La dissuasion par la peur, telle semble être la nouvelle ligne prônée par Nicolás Maduro.
La journée de la Milice Nationale a cherché à être une démonstration d’unité derrière Maduro. « La Force armée nationale bolivarienne a préservé son unité monolithique, granitique et a affirmé sa loyauté inconditionnelle à Monsieur le Président » a proclamé le Ministre de la défense, Vladimir Padrino López. Et cette Force armée doit se dresser contre les « traîtres à la patrie », c’est-à-dire l’opposition qui réclame la convocation des élections présidentielles.
Depuis plus de deux semaines de protestations, le Venezuela connaît un climat de tension extrême. L’exécutif de Maduro tente d’imputer les épisodes de violences, avec morts et blessés, à l’opposition dont les dirigeants appellent à se mobiliser dans la paix, mais avec force et fermeté pour obliger le gouvernement à lancer le processus électoral. Henrique Capriles a fustigé l’annonce du renforcement et de l’armement de la milice en proclamant que le Venezuela n’a pas besoin de fusil mais a besoin de nourriture et de médicaments. Il réclame la libération des prisonniers politiques, comme Leopoldo López, et l’établissement d’un couloir humanitaire pour apporter l’alimentation et les médicaments dont le pays a besoin.
Tel est donc le paradis bolivarien, cher à Mélenchon. Un pays dont la monnaie, en 2016, a été dévaluée de 75 %, où l’inflation toujours en 2016 est de 500 % et risque d’exploser en 2017. Et où la pénurie règne. S’y ajoute une insécurité endémique qui fait de Caracas la capitale la plus dangereuse d’Amérique Latine. Et Maduro semble se préparer à lancer une véritable guerre civile.
Manifestation 19 avril 2017
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