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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 18:54
Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

C’était le 1er novembre. Natacha Polony dans un touitte tentait de faire dans ce qu’elle croyait être de l’humour à la Zemmour. « Leonarda de retour en France pour la fashionweek » légendait-elle une photo d’une femme en haut des marches d’une bouche de métro, photo représentant une mendiante rom (pour elle) un plaid autour des jambes, portant en grosses lettres la griffe Givenchy.

 

Elle était si peu sûre de la qualité de son humour que, essuyant des commentaires peu acerbes, elle retirait piteusement l’image et sa légende : « Bon, une photo insolite envoyée par un ami et un trait humour pas très drôle. C'est tout. ».

 

Entre temps, elle s’était fait allumer par Rue 89 et par deux chroniques du « Plus », une annexe du Nel Obs. « Avec ce dernier tweet, elle prouve qu’elle est la représentante de la France rance. » « La France rance, la France moisie, a-t-elle table ouverte, avec rond de serviette, comme si de rien n'était, sur France 2 ? » Question insolite, au demeurant, car Polony ne fait pas pire que son prédécesseur Zemmour.

 

« Que Polony dérape, quoi de surprenant ? Mais il y a peut-être des sujets de préoccupations plus brûlants, comme la série d'attaques dont a été victime la garde des sceaux »avais-je commenté un des articles.

 

Diatribe hargneuse de la dame Polony dans Marianne.

 

Tel Finkielkraut, après son fameux « black, black, black » craignant de se faire virer de France culture, la dame a dû serrer les fesses quelque temps. Mais, bien qu’ayant reconnu sa bêtise, elle contre-attaque dans son ex-hebdo, où chevénementiste à l’époque, elle a sévi naguère. Et comme Finkielkraut encore, elle joue les victimes. Grand classique d’ailleurs à Marianne que cette dénonciation rituelle de la pensée unique et du politiquement correct.

Natacha Polony victime du Ku Klux Klan ?

Elle s’en prend donc au "chœur des indignés hurlant au scandale avec les termes consacrés: «dérapage», d’abord, et puis nauséabond, immonde". Puis elle s’en prend plus précisément  à un article sur le site du Nouvel Obs et un autre sur Rue 89 («Natacha Polony :la France rance») : "je suis flattée de savoir que j’incarne la France, qui, elle, bien sûr, peut être insultée sans vergogne." On retrouve là la thématique identitaire la plus vulgaire, chère à Zemmour, entre autres, sur la France que les vilains allochtones font rien qu’à insulter. "Ah, le jour de gloire pour ces militants du Klu Klux Klan de la juste pensée, Natacha Polony enfin débusquée dans sa tanière crypto lepéniste", ajoute-t-elle aigrement.

 

Aurait-elle lu les dizaines de commentaires qui suivaient les chroniques du « Plus », elle aurait constaté qu’elle bénéficiait de soutiens de fait des plus immondes.

 

Polony : la voix du peuple !

 

Mais c’est là sans doute la voix de son "peuple". Car la chroniqueuse a le soutien du peuple. Pensez-donc, sur le site du Parisien, sur 12637 votants, 83,7% répondaient ne pas avoir été choqué par le touitte. Gageons que si la question avait été posée à Valeurs actuelles, on friserait le 100%. "Les grands Inquisiteurs ès-humour se rendent-ils compte de ce qu’ils sont en train de faire? Savent-ils que chacune de leurs condamnations blesse un peuple déjà largement exaspéré?" Eh oui ! Natacha n’est peut-être pas l’incarnation de la France, mais elle est celle du peuple !

 

La conclusion vaut son pesant de cacahuètes, avec d’abord un très giscardien : Je ne vous laisse pas le monopole du rire, parce que je ne vous laisse pas le monopole du cœur. Suivi du refus assez classique d’un clivage gauche-droite aussi obsolète que vos fantasmes anti fascistes. Pour terminer sur une envolée d’un lyrisme pompier où elle refuse de s’excuser de chérir la France, son histoire, ses paysages, et tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui l’aiment assez pour vouloir en perpétuer l’âme.

 

Pour le rire, elle convenait elle-même qu’elle n’était même pas drôle. Pour le cœur, la douce dame ne cède pas aux tentations compassionnello-boboïdes envers Leonarda et les Roms. Et politiquement, si incorrecte qu’avec Madame Boutin ou M. Barbarin, mais pour de hautes raisons anthropologiques, elle a pourfendu le mariage homo, elle est comme le centre défini par Mitterrand, ni de gauche, ni de gauche.

 

Sa diatribe hargneuse, avec cette allusion plus bête que méchante au Ku Klux Klan, est motivée par l’humiliation ressentie quand, lâchement, elle avait fait amende honorable par crainte de se faire virer de FR2.

N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)

N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)

P.S. Le « Grand Journal » de C+ réunissait Bruno Gaccio et Natacha Polony ; la chroniqueuse a repris – en mineur – sa diatribe de Marianne, sortant, entre autres, que si la photo et son commentaire étaient parus dans Charlie Hebdo, ça n’aurait provoqué aucune réaction.

Puis la « une » abjecte de Minute lui a été soumise : condamnation totale de la dame. Alors Gaccio, sans avoir l’air d’y toucher, a commenté : Minute est un journal raciste, cette une est sans l’ombre d’un doute raciste ; Charlie-Hebdo, sans conteste, n’est pas raciste ; s’il avait fait une une de ce style, on l’aurait peut-être jugée de mauvais goût, mais pas raciste.

Aucun plan sur Polony ne nous a permis de voir si elle avait compris le message : oui, dans feu Harakiri, le vrai, photo et commentaire auraient été dans le ton volontairement « bête et méchant » du mensuel ; mais dans un touitte Polonyesque, il n’est que bête et révèle – dans la meilleure hypothèse – son mépris trivial, très partagé par le « peuple » auquel elle se réfère, pour les roms.

Polony, Brezet, Kahn... Quand la Star Réac Academy envahit la Mutualité

21/10/2015 Challenges

Le meeting baptisé "Peut-on encore débattre en France?" a vu se rassembler à la Mutualité tous les réactionnaires de droite et de gauche, désormais unis dans le combat contre la gauche héritière de Mai 68.

Ambiance Croix de Feu et Bleu horizon à la Mutualité. Ce n’était pas un meeting sur le débat public en France, mais le défilé aux flambeaux de la Réac academy.

A la tribune de la Mutualité ce mardi soir, on pouvait contempler le rayonnement de Natacha Polony, nouvelle grande prêtresse de l’Ame nationale. Avec elle, un aréopage de barbons cacochymes (…) les glorieux Anciens combattants de la France d’avant, les Kahn, Julliard, Slama et les autres…

Oui, elle était là cette France moderne mais enracinée dans le terroir culturel bien de chez nous, pour défendre le débat bien de chez nous, entre nous, avec des sujets renouvelés et inédits: le FN, les musulmans, le terrorisme et la laïcité.

Tous étaient venus défendre Zemmour, Finkielkraut et Onfray, les Poilus de la liberté d’expression, les Soldats bien connus de la lutte contre l’envahisseur sociétal et progressiste.

Ce fut, sans le dire, le procès de Laurent Joffrin(...) Le procès de la vilaine gauche, qui a engendré Mitterrand et Hollande, l’Europe et la social-démocratie, SOS racisme et le mariage pour tous, Attali et le Rap, Terra Nova et Libération, le Nouvel Obs et l’IVG, Taubira et les gay-friendly, "Vive la crise" et Yves Montand en économiste politique…

 

Bruno Roger-Petit (extraits)

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 15:58
Leonarda et le Hollande bashing !

Hollande « tranche dans la chair d’une famille » aboie Schneidermann, plus fort que l’Huma qui consacre sa UNE au « chantage inhumain de François Hollande ». Valls, pour le donneur de leçons, « incarne sans complexe la lepénisation des esprits » et quiconque ne partage pas son « incrédulité et son dégoût » à l’écoute de la proposition présidentielle est voué aux gémonies.

 

Si on revenait tout platement aux faits.

Je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait, j’ai cru que c’était la mère de Léonarda qui voulait être rassurée et en fait, c’était le maire de Levier, [confusion de l’enseignante : il s’agissait de son prédécesseur, M. Philippe] commune de résidence de Léonarda, qui m’a précisé qu’il savait que nous nous rendions à Sochaux et il me demandait expressément de faire arrêter le bus. Dans un premier temps j’ai refusé en précisant que ma mission était d’aller à Sochaux avec tous les élèves inscrits pour cette sortie pédagogique (visite de lycées + visite de l’usine Peugeot). Le maire de Levier, Albert Jeannin, m’a alors passé au téléphone un agent de la PAF qui était dans son bureau [en fait au domicile de la famille] : son langage était plus ferme et plus directif, il m’a dit que nous n’avions pas le choix que nous devions impérativement faire stopper le bus là où nous étions car il voulait récupérer une de nos élèves en situation irrégulière : Léonarda Dibrani cette dernière devait retrouver sa famille pour être expulsée avec sa maman et ses frères et sœurs ! […] nous avons décidé d’arrêter le bus sur le parking d’un autre collège (Lucie Aubrac de Doubs). […] Une voiture de police est arrivée, deux policiers en uniforme sont sortis. Je leur ai dit que la façon de procéder à l’interpellation d’une jeune fille dans le cadre des activités scolaires est totalement inhumaine et qu’ils auraient pu procéder différemment, ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pas le choix, qu’elle devait retrouver sa famille [...] ” (à noter qu’une personne qui fait partie des soutiens de la famille Dimani est présente). C’est ce témoignage de la professeure responsable de la sortie scolaire, paru le 14 octobre, qui va déclencher « l’affaire Leonarda ». (témoignage tiré de la Revue de presse de P. Watrelot)

 

Car la reconduite hors de France de la famille Dibrani n’aurait eu d’échos que sur le réseau Education sans frontière (RESF) si, le 9 octobre, Leonarda avait été présente dans sa famille.  Il se trouve que la veille, elle avait découché.  C’est une personne du comité local de soutien aux sans papier qui joindra Leonarda sur son portable. Il saura ainsi qu’elle est dans un car pour une sortie scolaire et  donnera donc l’information aux forces de l’ordre. Non pas que cet ex-Maire de la commune de résidence de la famille soit un horrible complice des expulsions, mais parce que, sachant que le père, en rétention dans un autre département, allait être renvoyé au Kosovo, des soutiens locaux de la famille avaient demandé que soit organisé rapidement le transfert du reste de la famille pour permettre le regroupement familial au Kosovo.

 

« Essentiellement focalisés sur l’objectif de parvenir à regrouper la famille et de ramener la jeune fille auprès de sa mère, l’attention des forces de l’ordre n’a pas été éveillée par le fait que Leonarda DIBRANI se trouve dans un bus dans le cadre d’une sortie scolaire. Elles n’ont pas pris la mesure des enjeux que représenterait une intervention pour interrompre cette sortie. Elles n’ont pas considéré être dans le cadre des instructions interdisant toute interpellation dans des établissements scolaires ou à proximité de ceux-ci. En ce sens, elles n’ont pas fait preuve du discernement nécessaire. » (Rapport sur les modalités d’éloignement de Léonarda Dibrani)

Pour le reste, n’en déplaise à Schneidermann, l’opération s’est déroulée dans le calme et en toute légalité. Et – mea culpa – après le sénateur vert Placé, j’ai cédé à la complotite en soupçonnant le préfet du Doubs d’une opération assez vicieuse pour mettre Valls en difficulté. Il n’y est pour rien.

La courte intervention du chef de l’état a résumé clairement la situation. Compte tenu des circonstances de la récupération de la collégienne de 3e en sortie scolaire, le Président a ouvert la possibilité de son retour si elle le désirait. Celle-ci, harcelée d’ailleurs par une meute de journalistes, a décliné l’offre.

 

Que le RESF qui, dès qu’il y a des enfants et adolescents scolarisés, se bat contre les reconduites hors de France, demande le retour de toute la famille c’est dans la logique de son action constante.

Mais cela n’a rien à voir avec les outrances verbales très mélenchonniennes d’un Schneidermann ou le dérapage de Bernard Roman. Il n’y a eu ni rapt, ni rafle. Tout s’est passé en présence de soutiens locaux de la famille. Et l’offre faite à Léonarda est à la juste mesure d’un manque de discernement dans ce qu’il est un peu abusif d’appeler une interpellation.

Il est vrai que dans le climat d'hystérisation du débat politique tout propos qui n'est pas totalement manichéen, toute proposition quelque peu nuancée ne peut qu'agréger les critiques outrées et outrancières des deux bords.

 

PS Quelques mises au point sur des déclarations inexactes : http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2013/10/21/laffaire-leonarda-et-son-flot-de-declarations-inexactes

Mélenchon, Vociferator Ier

D’Imprecator, Mélenchon vire à Vociferator.  Valls pour lui, est à la droite de Marine Le Pen dont Hollande est l’agent électoral. La maladresse de forces de l’ordre, faisant arrêter le car en sortie scolaire pour récupérer une enfant d’une famille en voie de reconduite hors de France, devient rafle. La décision des adhérents parisiens du PCF de repartir, comme aux deux municipales précédentes, dans une liste commune avec le PS parisien, en fait des « traîtres ».

Entre deux mots, il choisit toujours le pire !

 

Blog de Jean-Pierre Rosenczveig

Blog de Jean-Pierre Rosenczveig

Léonarda : indignation(s) sélective(s). F Hollande a raison (542) Blog de Jean-Pierre Rosenczveig, Président du Bureau international des droits de l'enfant

Extraits

19 octobre 2013

On conçoit aisément combien a pu choquer l’expulsion d’une adolescente scolarisée en France depuis presque 5 ans et amenée alors qu’elle était en sortie scolaire à suivre des policiers pour retrouver sa mère et ses frères et sœurs à l’aéroport pour rejoindre le Kosovo […]

[Le gouvernement] coalise quasiment tout le monde contre lui. Dans son camp bien évidemment tous ceux qui attendent autre chose au nom d’une certaine morale et des droits humains ; ceux qui à l’autre bord appellent plus que jamais à une politique très stricte en direction des étrangers en situation irrégulière et bien sûr ceux qui se réjouissent de dénoncer la cacophonie, l’incertitude sinon la faiblesse dans la gouvernance de l’Etat. […]

 

Bonjour le piège ! Il faut retrouver de la raison et déjà prendre le temps de réunir les informations quand beaucoup sont partis à 150 à l’heure sans en disposer. […]

 

De fait, la famille, à juste titre ou non, je suis incapable de l’apprécier, a échoué dans sa demande de reconnaissance du droit d’asile ou d’un droit de séjour commun sur le territoire français. Elle a épuisé tous les recours de droit. La décision est mise à exécution comme bien d’autres le sont tous les jours. Comment faire autrement ?

Le père a déjà été reconduit il y a quelques jours. Sa femme et les enfants devaient le suivre au nom de ce grand principe fondamental, consacré par la convention internationale des droits de l’enfant, que les familles ne doivent pas être éclatées. […]

En d’autres termes l’expulsion d’une famille n’est pas illégale. Séparer parents et enfants contre leur gré le serait.

 

Deuxième élément-clé: une personne mineure n’est pas expulsable. Elle peut être refoulée à l’entrée du territoire français : à l’aéroport notamment […]

Léonarda aurait pu demander à rester en France ou sa mère souhaiter qu’elle reste en France.

On peut donc concevoir qu’au regard de l’émotion suscitée par son départ, Leonarda, désormais au Kosovo, soit autorisée à y revenir au nom du droit personnel dont elle jouissait de ne pas être expulsée [rappel : texte écrit avant l'intervention présidentielle, le 19/X], mais dont elle n’a pas fait usage, et dans la foulée dotée d’une titre de séjour régulier.

On imagine plus difficilement que les pouvoirs publics français acceptent que la famille de Léonarda revienne au prétexte que Leonarda y serait présente. Il suffirait dès lors d’entrer en France avec un enfant pour obtenir l’autorisation d’y séjourner ad vitam aeternam ! […]

Pour autant, au risque de détonner, Léonarda n'a pas un droit de vivre en France avec sa famille comme on le revendique aujourd'hui.

 

Reste que je suis choqué de l’ampleur médiatique et politique prise par cette affaire, sans doute liée au fait qu’on peut mettre un prénom et un visage sur cette jeune fille et bien évidemment au fait d’avoir donné le sentiment de remettre en cause le sanctuaire de l’école, mais encore plus par ces indignations sélectives. Ainsi depuis plusieurs années nous nous efforçons de faire prendre conscience à l’opinion publique du sort souvent préoccupant réservé aux quelques milliers d’enfants étrangers non accompagnés qui arrivent chaque année sur le territoire français. (Voir mes blogs sur les MIE)

[…] Tous les jours des Léonarda se trouvent, à la rue, à la merci de tous les dangers. Qui s’y intéresse ? Quand les médias éclairent le sujet que les relais trouvent-ils un relais ? Que nenni. Pas de manifestations de lycéens ou d’autres !

 

PS Après l'intervention du chef de l'état

[…]

Leonarda refuse de revenir seule. C'est son droit. Comme c'est le droit de la France de maintenir la décision qui résulte de l'échec des procédures de régularisation qui ont respectées les règles applicables dans ce pays. Sa présence en France n'ouvre pas droit à ses parents d'y séjourner[…] il me paraît irresponsable de soutenir que dès lors qu'un enfant est scolarisé sa famille est inexpulsable. Nous nous tirerions une balle dans le pied s'agissant du contrôle des flux migratoires. Tout enfant de moins de 16 ans présent sur le territoire français a le droit d'être scolarisé. Les procédures d'asile sont longues,trop longues, il faut donc encore plus veiller à ce que les enfants soient scolarisés et que les parents puissent travailler, mais scolarisation des enfants et travail des parents ne valent pas titre de séjour même s'ils peuvent en faciliter l'octroi.

 

Militer pour les droits des enfants ne veut pas dire démagogie ou angélisme. La décision du président s'imposait.

 

N.B. C'est moi qui ai grossit certains passages.

http://jprosen.blog.lemonde.fr/2013/10/19/leonarda-indignations-selectives-542/

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 21:30

Lette ouverte à Bernard Roman, député.

 

(voir le Post Scriptum qui complète et corrige cette lettre après la remise du rapport de l'IGA au ministre de l'intérieur)

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Monsieur le député et cher camarade,

 

Je n’ignore pas que les extraits de déclarations sont toujours réduits aux fameuses “petites phrases”; je comprends, pour la partager, l’émotion que l’on ressent en apprenant qu’une collégienne de 3e a pu être arrêtée dans un voyage scolaire ; il y a cependant des mots qu’on n’emploie pas.

Rafle” est de ceux-là. Au sens où vous l’avez employé il signifie : “Arrestation massive opérée par la police à l'improviste” (CNTRL). Et vous ne pouvez ignorer que ce mot est historiquement fortement connoté.

 

Pour avoir commis une “lettre ouverte à mon camarade Valls*”, je ne suis pas le mieux placé pour fustiger les attaques dont il est l’objet.

Cependant, je n’ai pas la prétention de croire que ma modeste philippique d’adhérent de base ait le même poids que les attaques publiques de la direction du PS, du Président de l’Assemblée, de parlementaires et même, en plus nuancé cependant, d’un ministre au moins. Comme le remarquait, un observateur chevronné de la vie politique, Nicolas Domenach, cette offensive publique et qui peut paraître orchestrée, contre le ministre de l’Intérieur d’un gouvernement socialiste, par le Parti socialiste, le président socialiste de l’assemblée, des parlementaires socialistes est totalement inédite et quasi démente voire suicidaire.  

 

Dans cette affaire, il n’était pas totalement interdit de s’interroger sur le rôle du préfet.

Si l’on considère que la famille avait épuisé tous les moyens de droit et que donc l'expulsion vers le pays d’origine était fondée – hypothèse qui reste à vérifier – quel besoin y avait-il, toutes affaires cessantes, de faire stopper un autocar en sortie scolaire pour en extirper une élève ? La procédure - de rejets en appels, de recours en rejets - avait duré plus de quatre ans. Le préfet était-il à un jour près ?

Ne serait-il pas plus judicieux, comme a su le faire, par exemple, le sénateur Placé, de s’interroger sur le comportement de ce préfet qui ne pouvait ignorer que cette arrestation en milieu scolaire risquait de provoquer des remous. Et mettrait son ministre dans une position inconfortable, puisqu’il ne pourrait désavouer une expulsion légale (toujours dans l’hypothèse où elle était bien fondée en droit), même s’il n’était pas tout-à-fait dupe de la manoeuvre vicieuse du préfet. Car s’il le sanctionne, je vous laisse imaginer l’exploitation qui en serait fait non seulement au F-Haine mais à l’UMP.

 

Une réaction émotionnelle outrée et surtout mal ciblée ne peut faire que des dégâts.

J. F. LAUNAY

 

* Elle portait néanmoins, puisqu’on parle de valeurs, non pas sur une bavure (ou pire bien sûr si la procédure entière était entachée d’illégalité), mais sur un propos quasi ontologique sur la “vocation” des Roms à s’intégrer ou pas.

Complot anti-Valls ?
P. S. Pour compléter – et corriger : le préfet n’a pas été informé des conditions d’interpellation de la collégienne – cette "lettre ouverte", on peut lire la synthèse de l'affaire par P. Watrelot, dans la revue de presse des cahiers pédagogiques et, bien sûr, le rapport de l'IGA, remis au Ministre de l’intérieur le 19 octobre 2013.
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