C’était le 1er novembre. Natacha Polony dans un touitte tentait de faire dans ce qu’elle croyait être de l’humour à la Zemmour. « Leonarda de retour en France pour la fashionweek » légendait-elle une photo d’une femme en haut des marches d’une bouche de métro, photo représentant une mendiante rom (pour elle) un plaid autour des jambes, portant en grosses lettres la griffe Givenchy.
Elle était si peu sûre de la qualité de son humour que, essuyant des commentaires peu acerbes, elle retirait piteusement l’image et sa légende : « Bon, une photo insolite envoyée par un ami et un trait humour pas très drôle. C'est tout. ».
Entre temps, elle s’était fait allumer par Rue 89 et par deux chroniques du « Plus », une annexe du Nel Obs. « Avec ce dernier tweet, elle prouve qu’elle est la représentante de la France rance. » « La France rance, la France moisie, a-t-elle table ouverte, avec rond de serviette, comme si de rien n'était, sur France 2 ? » Question insolite, au demeurant, car Polony ne fait pas pire que son prédécesseur Zemmour.
« Que Polony dérape, quoi de surprenant ? Mais il y a peut-être des sujets de préoccupations plus brûlants, comme la série d'attaques dont a été victime la garde des sceaux »avais-je commenté un des articles.
Diatribe hargneuse de la dame Polony dans Marianne.
Tel Finkielkraut, après son fameux « black, black, black » craignant de se faire virer de France culture, la dame a dû serrer les fesses quelque temps. Mais, bien qu’ayant reconnu sa bêtise, elle contre-attaque dans son ex-hebdo, où chevénementiste à l’époque, elle a sévi naguère. Et comme Finkielkraut encore, elle joue les victimes. Grand classique d’ailleurs à Marianne que cette dénonciation rituelle de la pensée unique et du politiquement correct.
Elle s’en prend donc au "chœur des indignés hurlant au scandale avec les termes consacrés: «dérapage», d’abord, et puis nauséabond, immonde". Puis elle s’en prend plus précisément à un article sur le site du Nouvel Obs et un autre sur Rue 89 («Natacha Polony :la France rance») : "je suis flattée de savoir que j’incarne la France, qui, elle, bien sûr, peut être insultée sans vergogne." On retrouve là la thématique identitaire la plus vulgaire, chère à Zemmour, entre autres, sur la France que les vilains allochtones font rien qu’à insulter. "Ah, le jour de gloire pour ces militants du Klu Klux Klan de la juste pensée, Natacha Polony enfin débusquée dans sa tanière crypto lepéniste", ajoute-t-elle aigrement.
Aurait-elle lu les dizaines de commentaires qui suivaient les chroniques du « Plus », elle aurait constaté qu’elle bénéficiait de soutiens de fait des plus immondes.
Polony : la voix du peuple !
Mais c’est là sans doute la voix de son "peuple". Car la chroniqueuse a le soutien du peuple. Pensez-donc, sur le site du Parisien, sur 12637 votants, 83,7% répondaient ne pas avoir été choqué par le touitte. Gageons que si la question avait été posée à Valeurs actuelles, on friserait le 100%. "Les grands Inquisiteurs ès-humour se rendent-ils compte de ce qu’ils sont en train de faire? Savent-ils que chacune de leurs condamnations blesse un peuple déjà largement exaspéré?" Eh oui ! Natacha n’est peut-être pas l’incarnation de la France, mais elle est celle du peuple !
La conclusion vaut son pesant de cacahuètes, avec d’abord un très giscardien : Je ne vous laisse pas le monopole du rire, parce que je ne vous laisse pas le monopole du cœur. Suivi du refus assez classique d’un clivage gauche-droite aussi obsolète que vos fantasmes anti fascistes. Pour terminer sur une envolée d’un lyrisme pompier où elle refuse de s’excuser de chérir la France, son histoire, ses paysages, et tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui l’aiment assez pour vouloir en perpétuer l’âme.
Pour le rire, elle convenait elle-même qu’elle n’était même pas drôle. Pour le cœur, la douce dame ne cède pas aux tentations compassionnello-boboïdes envers Leonarda et les Roms. Et politiquement, si incorrecte qu’avec Madame Boutin ou M. Barbarin, mais pour de hautes raisons anthropologiques, elle a pourfendu le mariage homo, elle est comme le centre défini par Mitterrand, ni de gauche, ni de gauche.
Sa diatribe hargneuse, avec cette allusion plus bête que méchante au Ku Klux Klan, est motivée par l’humiliation ressentie quand, lâchement, elle avait fait amende honorable par crainte de se faire virer de FR2.
N'achetez pas les romans de Sartre : avec Minute vous aurez les Mains sales et la Nausée (Desproges)
P.S. Le « Grand Journal » de C+ réunissait Bruno Gaccio et Natacha Polony ; la chroniqueuse a repris – en mineur – sa diatribe de Marianne, sortant, entre autres, que si la photo et son commentaire étaient parus dans Charlie Hebdo, ça n’aurait provoqué aucune réaction.
Puis la « une » abjecte de Minute lui a été soumise : condamnation totale de la dame. Alors Gaccio, sans avoir l’air d’y toucher, a commenté : Minute est un journal raciste, cette une est sans l’ombre d’un doute raciste ; Charlie-Hebdo, sans conteste, n’est pas raciste ; s’il avait fait une une de ce style, on l’aurait peut-être jugée de mauvais goût, mais pas raciste.
Aucun plan sur Polony ne nous a permis de voir si elle avait compris le message : oui, dans feu Harakiri, le vrai, photo et commentaire auraient été dans le ton volontairement « bête et méchant » du mensuel ; mais dans un touitte Polonyesque, il n’est que bête et révèle – dans la meilleure hypothèse – son mépris trivial, très partagé par le « peuple » auquel elle se réfère, pour les roms.
Polony, Brezet, Kahn... Quand la Star Réac Academy envahit la Mutualité
21/10/2015 Challenges
Le meeting baptisé "Peut-on encore débattre en France?" a vu se rassembler à la Mutualité tous les réactionnaires de droite et de gauche, désormais unis dans le combat contre la gauche héritière de Mai 68.
Ambiance Croix de Feu et Bleu horizon à la Mutualité. Ce n’était pas un meeting sur le débat public en France, mais le défilé aux flambeaux de la Réac academy.
A la tribune de la Mutualité ce mardi soir, on pouvait contempler le rayonnement de Natacha Polony, nouvelle grande prêtresse de l’Ame nationale. Avec elle, un aréopage de barbons cacochymes (…) les glorieux Anciens combattants de la France d’avant, les Kahn, Julliard, Slama et les autres…
Oui, elle était là cette France moderne mais enracinée dans le terroir culturel bien de chez nous, pour défendre le débat bien de chez nous, entre nous, avec des sujets renouvelés et inédits: le FN, les musulmans, le terrorisme et la laïcité.
Tous étaient venus défendre Zemmour, Finkielkraut et Onfray, les Poilus de la liberté d’expression, les Soldats bien connus de la lutte contre l’envahisseur sociétal et progressiste.
Ce fut, sans le dire, le procès de Laurent Joffrin(...) Le procès de la vilaine gauche, qui a engendré Mitterrand et Hollande, l’Europe et la social-démocratie, SOS racisme et le mariage pour tous, Attali et le Rap, Terra Nova et Libération, le Nouvel Obs et l’IVG, Taubira et les gay-friendly, "Vive la crise" et Yves Montand en économiste politique…
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